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Catherine Coquery-Vidrovitch*
assiste encore à des querelles parfois ridicules, quand on prétend par exemple
démontrer la couleur de Cléopâtre, dernière reine de la dynastie ďorigine
grecque des Ptolémée ďÉgypte, couleur dont d'évidence on ignore tout (le
premier à l'évoquer fut Shakespeare au XVIe siècle, qui la traite de « tawny ») 7 ;
c'est que les Anciens n'avaient pas encore codifié le racisme anti-noir né
surtout de l'organisation systématique des traites négrières, par les Arabes
puis par les Européens, ultérieure de plusieurs siècles. L'Égypte ancienne était
un carrefour de peuples venus de toutes les directions et de plusieurs conti-
nents, et un creuset culturel où les gens, de diverses origines, présentaient
d'évidence des traits variés ; il suffit pour s'en convaincre d'observer le profil
des personnages peints sur les fresques des tombeaux. La plupart - les
pharaons comme les autres - étaient probablement basanés, de toutes les
nuances du plus clair au plus foncé, compte tenu aussi de l'ampleur des lati-
tudes du pays8.
C'est donc de Cheikh Anta Diop que date une certaine rupture, ou plutôt
une idée de rupture car les faits le contredisent souvent, dans l'historiogra-
phie francophone du continent, entre Africains et africanistes. Pour les
premiers, en Afrique occidentale et surtout au Sénégal dont il était originaire,
Cheikh Anta Diop est le père fondateur de l'histoire africaine de langue fran-
çaise, incontestable et difficile à contester. Pour la plupart des seconds, il fut
un généreux illuminé, historien non professionnel qui a certes rendu aux
Africains la fierté de leur histoire, mais non sans affirmer un certain nombre
de sottises. Je n'entrerai pas dans cette querelle qui a déjà fait couler beaucoup
d'encre, et qui traduit d'ailleurs de part et d'autre parfois des blocages regret-
tables9. Il vaut mieux en revenir aux faits.
Le fait brut est là, et déjà dit : les premiers historiens de l'Afrique furent
des historiens africains dûment estampillés par leur discipline (comme
Abdoulaye Ly et Joseph Ki-Zerbo), alors qu'en France il s'agissait majoritaire-
ment d'autodidactes de l'histoire africaine souvent non professionnels ou
issus d'une autre discipline (le géographe Jean Suret-Canale récemment
décédé, ou l'historien de l'Allemagne Henri Brunswchwig, ou encore le
spécialiste du haut Moyen-Âge chrétien Jean Devisse). La plupart furent d'an-
ciens administrateurs d'Outre-mer gagnés, sur leur champ d'exercice, par la
curiosité, voire par la passion scientifique : ainsi le furent les premiers ensei-
7. Mary Lefkowitz, Not out of Africa. How Afrocentrism became an excuse to teach myth as
history y Harpers Collins Pubi., 1996, versus Molefi Kete Asante, Afrocentric Idea , 2e éd. rév.,
1998.
10. Valentin Mudimbe, The Invention of Africa. Gnosis , Philosophy, and the Order of
Knowledge , Bloomington, Indiana University Press, 1988; The Idea of Africa, Ibid., 1994.
1 1 . Aux origines de l'histoire de l'Afrique. Historiographie coloniale et réseaux de savoir en
France et dans les colonies françaises d'Afrique subsaharienne (de la fin du XIXe siècle aux
indépendances), HDR.ģ , volume 3, Université Paris-7, novembre 2003.
12. Entendons-nous sur l'École de Dakar (à laquelle Ibrahima Thioub a consacré un article
de fond : «L'historiographie de «l'École de Dakar»... », op. cit. Ce que l'historien français
Marc Michel appelle l'École de Dakar ne désigne que les origines françaises du département
d'histoire, du temps colonial ou de la première décennie de l'indépendance où tous les profes-
seurs titulaires étaient français. Ce sont effectivement eux (le dernier en date fut, au début
des années 1970, le maître-assistant d'histoire grecque Raoul Lonis, alors le plus «titré» du
département) qui ont formé la première génération des étudiants africains de l'université ;
Par ailleurs, on peut remarquer au passage que compte tenu de leur forma-
tion et de leurs concepts partagés, des historiens africains ont pu, comme
leurs homologues européens, continuer à approvisionner leur « bibliothèque
héritée» commune.
Il n y a ni à s'en étonner, ni à le regretter, ni même à le stigmatiser : c'était
la normalité de l'époque. Il n'y a pas non plus à s'étonner du fait que certains
Africains aient été plus rapides que les Européens à passer de l'histoire colo-
niale à l'histoire africaine : à partir de 1960, pour eux, il s'agissait désormais
de construire leurs nouveaux États, en établissant aussi une vision autocen-
trée de leur histoire à partir du dedans et non plus du dehors. Ce fut, d'évi-
dence, la tâche à laquelle s'attela le premier agrégé d'histoire africain : Joseph
Ki-Zerbo. Il est regrettable qu'il n'y ait pas eu à l'époque (au début des années
1970, où les structures universitaires africaines francophones étaient encore
balbutiantes) pour le soutenir un universitaire français aussi sensible à l'origi-
nalité de son œuvre que ceux qui acceptèrent (malgré leurs réticences
évidentes) de faire soutenir Cheikh Anta Diop. Si Joseph Ki-Zerbo avait été
estampillé « professeur d'université » titulaire (la condition sine qua non restant
alors la thèse d'État, même pas encore ou si peu soutenable «sur travaux»), il
aurait pu jouer à plein, au sein de l'université, son rôle dans l'évolution de la
recherche historique africaine; il n'aurait pas, par exemple, été «remercié» du
comité interuniversitaire qu'il avait lui-même créé à Ouagadougou, le
CAMES (à l'image du CSU devenu CNU français), destiné à coopter, pour
les diverses universités francophones qui en relèvent, les meilleurs thésards13. . .
Car Joseph Ki-Zerbo fut aussi le premier Africain à écrire ce qui n'avait
naguère jamais été entrepris (sinon sous la plume de Suret-Canale ou de
Mauny de façon plus fragmentaire car ne concernant que l'Afrique ex-fran-
çaise « précoloniale » ou coloniale) : une histoire générale de l'Afrique noire,
des origines à nos jours. Il est remarquable de noter que cette œuvre, à peu de
chose près, parut en même temps que les premières tentatives scientifiques du
même ordre issues d'historiens français (si l'on excepte les compilations événe-
ceux-ci ont conservé envers eux gratitude et admiration. Mais ce que Boubacar Barry (ancien
étudiant d'Yves Person, qui réalisa la totalité de son cursus à l'université de Dakar, et ne vint
à Paris que pour soutenir en Sorbonne sa thèse de troisième cycle) appelle l'École de Dakar,
c'est le travail réalisé par l'équipe innovante des jeunes doctorants et docteurs africains, dès
lors que, la coopération française de substitution ayant pris fin, ce sont les nationaux qui se
sont mis au travail, d'une façon nécessairement différente. Abdoulaye Bathily et Boubacar
Barry furent les deux premiers docteurs d'État qui soutinrent dans leur université d'après
l'indépendance (1983). Mais ils s'étaient attelés à la tâche plus de dix ans auparavant.
13. On remarque sur le WEB la déception de certains rédacteurs qui n'arrivent pas à
comprendre ces nuances d'un autre temps : ainsi Wikipedia le qualifie de « docteur en
sciences politiques » tandis qu'un autre site lui attribue la « chaire d'histoire africaine » de
l'université de Dakar : certes, et heureusement, Ki-Zerbo enseigna dans diverses universités
(dont celle de son pays, à Ouagadougou), mais faute de ce diplôme de «docteur ès lettres» il
ne pouvait malheureusement en devenir titulaire...
C'est aussi que, quelque peu enfermés dans le cercle enchanté de leur
académisme, les historiens français de la fin des années 1950, dans leur
ensemble, ne saisirent guère, sauf exception, l'importance de la quête d'his-
toire de leurs collègues africains. Le rôle de la revue Présence Africaine fut en
ce domaine révélateur : son message fut à la fois essentiel et méconnu du
monde universitaire français, alors que la revue, pourtant lancée dès 1947 de
Paris, jouait en Afrique occidentale et dans les Antilles aussi bien franco-
phones qu'anglophones (puisque la revue est éditée dans les deux langues) un
rôle culturel majeur. Or, dans leur ensemble et sauf exception, les historiens
français ne se sont pas intéressés à la revue. Sur 40 ans de son existence, de
1947 à 1987, on ne trouve la signature que de deux historiens universitaires
français, tous deux alors enseignant à la Sorbonne : Raymond Mauny et
Henri Moniot. L'équipe des rédacteurs, il est vrai, était surtout composée de
littéraires, puisqu'il n'existait guère encore d'historiens africains francophones.
14. Deschamps (Hubert) (sous la dir. de), Histoire générale de l'Afrique noire, Paris, PUF, en
2 vol., 1970 et 1971.
15. En langue anglaise, la première édition du petit manuel si longtemps utile et maintes fois
réédité de John Fage et Raymond Oliver, A short History of Africa, date pour sa part de 1961.
16. C'est d'autant plus stupide qu'on avait oublié, par ailleurs, qu'au contraire, avant la
Seconde Guerre mondiale, on exigeait du thésard qu'il présentât au jury un exemplaire
original mais imprimé de^son travail : cette obligation fut supprimée en raison des restric-
tions en papier résultant des pénuries de l'après-guerre. On a au moins remédié depuis lors à
ce règlement absurde en admettant la « soutenance sur travaux ». Si celle-ci avait existé du
temps de Ki-Zerbo (né en 1922), il n'y aurait eu aucun problème... Notons qu'à peu de
choses près au même moment Yves Person soutint sa thèse en 1970 alors que le volume 1 en
était publié depuis deux ans (mais les deux autres le furent l'année de la soutenance).
Il n'empêche : un nombre élevé des articles, souvent écrits par des sociolo-
gues, des philosophes ou autres spécialistes en sciences sociales ou humaines
où se distinguaient entre autres les historiens anglophones, touchent de façon
parfois très directe à l'histoire du continent17. À la relecture, ils frappent par
leur qualité, la variété des sujets abordés (même si fes thèmes relatifs à
l'Afrique de l'Ouest sont de loin les plus nombreux), leur appel à la rigueur
scientifique et leur souci de ne pas se laisser aller à une quelconque agressivité
militante dans la reconstitution de l'histoire africaine et des histoires natio-
nales. Ce fut, à l'époque, avant 1960 (date de naissance des Cahiers d'Études
africaines ), la seule revue, avec la Revue de l'IFAN-B de Dakar (et quelques
autres revues locales qui en dépendaient plus ou moins, comme les Études
guinéennes, les Études voltaïques ou les Études congolaises) , à traiter d'histoire
africaine. Ce fut surtout la première et longtemps la seule revue africaine de
langue française donnant prioritairement la parole à des chercheurs africains.
Certes, à partir des années 1980, l'école française d'histoire africaine s'est
développée, alors qu'au contraire, face à la crise économique et politique et
aux réductions de crédits qui en ont résulté, le vivier africain s'est réduit sur
place. Les revues d'histoire locales, qui publiaient d'ailleurs essentiellement
les travaux de terrain des chercheurs français, disparurent presque toutes avec
l'indépendance. Jusqu'aux années 1990 et aux lois dites Pasqua, du nom du
ministre de l'Intérieur de l'époque qui réduisit de façon drastique et brutale
les entrées d'étudiants africains en France, les enseignants français ont donc
joué dans leurs universités le rôle que les Britanniques avaient entrepris une
bonne génération auparavant aussi bien dans les grandes universités anglo-
phones d'Afrique (Ibadan, Ife, Legon, Dar es Salam...) que dans les deux
centres britanniques, la SOAS {School of Oriental and African Studies dirigée à
l'Université de Londres par Roland Oliver depuis 1947) et le centre d'Histoire
africaine créé par John Fage à Birmingham à son retour du Sierra Leone où il
avait été aussi nommé professeur en 1947, à une époque où aucune univer-
sité francophone n'existait encore : 1947, rappelons-le, c'était l'année de l'in-
dépendance de l'Inde. En France, il fallut attendre 1960...
En France, le nombre des Africains diplômés de troisième cycle en histoire
africaine fut pendant toute cette période très largement supérieur à celui de
leurs homologues français. Le pourcentage moyen, dans les années 1970-
1990, jusqu'à ce que les lois Pasqua et les Programmes d'Ajustement struc-
turel ne réduisent drastiquement l'entrée des étudiants africains en France,
était au niveau du troisième cycle de l'ordre de trois-quarts d'étudiants origi-
naires d'Afrique contre un quart de Français. Ils ont accumulé une masse de
travaux originaux en histoire africaine, réalisés et soutenus pour leur quasi-
totalité dans les universités de Paris- 1, de Paris-7 et d'Aix-en-Provence. Rares
17. Voir l'article que j'en ai tiré dans le gros volume consacré à la revue : «African History
and Historians», The Surreptitious Speech : Présence Africaine and the Politics of Otherness
1947-1987 (Valentin Mudimbe ed.), Chicago University Press, p. 59-94.
18. Abdoulaye Ly (Bordeaux 1956), Cheikh Anta Diop (Paris 1960), André Sali
1978), Mody Cissoko (Paris- 1 1979), Joachin Bony (Paris- 1 1980), Pierre Ki
Gayibor (Paris-7 et Paris-1 1981), Semi-Bi Zan (Paris-7 1982), Iba derTh
1983), Seti Gbedemah (Aix-en-Provence 1984), Abdoulaye Bathily et Boubacar B
1985 et 1986), René-Pierre Anouma (Aix-en-Provence 1987), Félix Iroko et
(Paris-1 et Paris-7 1988), Madina Ly-Tall (1991), Oumar Kane (Nantes 1992), J
Kiéthéga (Paris-1 1997), et j'en oublie assurément quelques autres. À souligner l
Soumonni qui soutint au début des années 1980 son Ph.D. à l'université d'Ile-
19. Excluant de cette liste d'universitaires ceux qui n'ont pas spécifiquemen
histoire africaine subsaharienne (à savoir Henri Brunschwig et Jean Dev
Deschamps (1937!) et Raymond Mauny (1961), Yves Person et Catheri
Vidrovitch (1970), Denise Bouche (1976), Claude-Hélène Perrot (1978),
(1979), mais il fallut attendre 1986 pour Jean Boulègue, 1987 pour Hélèn
Topor, 1988 pour Monique Lakroum, 1989 pour Françoise Raison et 1991 pou
Triaud. Tous les autres soutinrent plus tard (Colette Dubois 1996, Odile G
puis la plupart passèrent du régime (écrasant) de la thèse d'État à celui de l'
que cette liste ne prend pas en compte les docteurs d'État français en histoire d
ne débouchèrent pas sur l'université, mais dont un certain nombre furent aussi
20. Deux exemples majeurs en France : Elikia Mbokolo et Jean-Pierre Chrétien, la thèse
d'État n'étant exigée ni à l'EHESS ni au CNRS. En France, la thèse de doctorat ès Lettres,
dite communément thèse d'État, était en fait le reliquat d'un autre âge qui néanmoins fut
maintenu après 1968. Elle était requise pour devenir professeur titulaire de chaire en univer-
sité. Elle n'existe plus que par « extinction » en France pour les candidats qui se sont inscrits
avant sa suppression officielle, alors que la plupart des universités francophones d'Afrique,
peu novatrices en matière de réglementation à la française, la pratiquent encore.
21. C'est l'ACCT (et non directement la France) qui contribua à la publication par
l'Harmattan des thèses de Mody Cissoko et de Madina Ly. En revanche, l'IFAN de Dakar
subventionna plus souvent qu'à son tour des auteurs français, même après l'indépendance.
De même, l'IRD (ex-ORSTOM), qui a publié tant de thèses françaises sur l'Afrique, innove
travail d'érudition resta donc largement inédite, sauf pour les membres des
jurys qui les firent soutenir24.
Souffrant sur place d'un manque évident de soutien scientifique et maté-
riel et aussi d'un contrôle suffisant, beaucoup de chercheurs africains n'ont
guère poussé au-delà du troisième cycle leurs études ni, trop souvent, leurs
recherches. En dépit de ce handicap et de formidables dysfonctionnements
internes, on constate aujourd'hui la qualité de l'école historique francophone
qui en est résulté, par le nombre et la réputation d'enseignants d'histoire afri-
cains soit en poste dans les universités et autres centres de recherche de leur
continent (dont on ne peut que s'émerveiller pour certains de leur capacité à
produire dans les conditions où ils sont contraints de le faire), soit éparpillés
dans une vaste diaspora universitaire (en Allemagne, aux États-Unis, au
Canada, et même parfois en France!). Ceci est l'objet de ce numéro consacré
à l'écriture de l'histoire africaine aujourd'hui. Ce n'est pas l'objet de cet article,
qui s'est limité à évoquer les origines de cette évolution. Mais il devient
important d'en dresser un inventaire et un bilan systématiques et d'en tirer
les enseignements. Il est incontestable que l'histoire africaine francophone à
ses débuts doit beaucoup à quelques rares passionnés français, comme Yves
Person, qui enseigna à l'université de Dakar avant d'arriver en 1971 à Paris-
let se fit, dans les années 1960 et 1970, l'ardent avocat des « traditions orales »
de l'histoire africaine, ou Jean Devisse qui enseigna aussi à Dakar, ce qui
détermina sa carrière à venir d'« africaniste » et sa passion pour l'archéologie
africaine. À partir de 1972, quand le départ de Person pour la France eut fait
disparaître de l'université le seul directeur en histoire moderne et contempo-
raine, je dois à l'initiative de Boubacar Barry d'avoir été habilitée à diriger les
recherches par le conseil de l'Université de Dakar. Cela permit à l'équipe des
historiens africains de créer un DEA national (première année de préparation
au doctorat) en Histoire. Moyennant une brève mission de six semaines par
an, j'apportai pendant une dizaine d'années la «caution» professorale exigée,
mais il est évident que ce sont les historiens en poste sur place, sénégalais,
maliens et guinéens, qui assumèrent l'essentiel de la formation des nouvelles
générations africaines d'historiens, y compris la plupart des soutenances.
Ainsi l'histoire africaine francophone doit au moins autant à ses «inventeurs»
africains francophones (de toutes disciplines) sont désormais TRÈS nombreux, et que,
compte tenu de la misère du continent, c'est presque le seul endroit où il leur est permis de
publier. Ainsi, à l'exception des deux premières, les trois autres thèses d'État africaines d'his-
toire publiées en France le furent par l'Harmattan (Madina Ly, Cissoko et Barry).
24. Les thèses de troisième cycle africaines d'histoire publiées en France - de l'ordre d'une
douzaine - le furent soit par les soins des Éditions Karthala (subventionnées par le ministère
de la Coopération) soit par L'Harmattan (aidé par le laboratoire CNRS/SEDET, ex «Tiers
mondes, Afrique» de Paris-7). En Afrique, les Nouvelles Éditions africaines qui publièrent la
thèse d'État de Pierre Kipré (prix Noma Award 1988) devinrent en règle générale hors d'état
d'assumer ces dépenses.