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Langston Hughes (USA), poète proche de Senghor, est un des pères de la negro
Renaissance (1918), courant littéraire de défense de l’identité nègre. Outre
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Langston Hughes, Claude Mc Kay, Countie Cullen et Paul Laurence Dunbar en ont
été les figures de proue.
Cheikh Anta Diop (Sénégal), Renaissance africaine (1948). Cheikh Anta Diop,
qu’on ne présente plus, a été le premier à formuler explicitement l’expression
renaissance africaine. Il a posé, relativement au concept, la question « quand
pourra-t-on parler d’une renaissance africaine ? » dans un article du numéro
spécial 36-37, de novembre 1948, de la revue du musée vivant, publié à l’occasion
du 100e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en 1848.
dans l’état actuel des connaissances, jusqu’à preuve du contraire, c’est à cheikh anta
diop, et à lui seul, qu’appartient la paternité de la formulation explicite de l’expression
et du concept de « renaissance africaine » qu’il a d’ailleurs introduits par une question. Il
ne viendra à l’idée de personne de discuter de la paternité du concept de mécanique
ondulatoire au prince louis de broglie, prix nobel de Physique, sous prétexte que la
mécanique comme concept existait déjà depuis archimède tout comme le concept
d’onde électromagnétique existait depuis hertz.
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Cette table ronde était d’ailleurs, nous l’avons mentionné d’emblée, la première
opportunité qui nous ait été donnée de nous exprimer publiquement au Sénégal
et en Afrique sur ce thème. Nous avons aussi informé l’assistance que nous avons
traité, pour la première fois dans une conférence, du thème « Inventeurs et Héros
noirs » en novembre 1994 à l’Université de Montréal dans le cadre des Journées
« Fiertés d’Afrique », dont le film est disponible en DVD. Cette conférence, tenue
bien avant les facilités qu’offre Internet de nos jours, a innové en présentant pour
la première fois des inventeurs négro-africains et antillais modernes qui n’ont
jamais figuré dans les livres ou publications antérieurs ne parlant toujours, à
notre connaissance, que d’inventeurs africains-américains et africains-canadiens.
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Cette lacune de l’absence de l’Afrique et des Antilles a aussi été comblée par la
publication en 1998 du livre Inventeurs et Héros noirs par les Éditions Cinq Conti-
nents, à Montréal. Ce livre reprend une toute petite partie des différentes confé-
rences données à Montréal sur le sujet, aussi bien en français qu’en anglais, de
1995 à 2001 dans le cadre du Mois de l’Histoire des Noirs (Black History Month).
Tous ces travaux peuvent être considérés comme des contributions inspirées des
œuvres titanesques de générations de chercheurs qui ont implicitement ou expli-
citement jeté les jalons de l’élaboration du concept de Renaissance africaine et de
la création des conditions concrètes requises pour en mettre la philosophie en
pratique. Renaissance africaine ? Cheikh Anta Diop s’interrogeait à son sujet dans
un article intitulé « Quand pourra-t-on parler de Renaissance africaine ? », publié
en novembre 1948 dans la revue Le Musée vivant, numéro spécial 36-37.
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Revenons à l’Os d’Ishango. Il date de 25 000 ans avant J.-C. Les encoches y révè-
lent que leurs auteurs maîtrisaient déjà les suites arithmétiques et ont construit
une table de nombres premiers. Ils ont utilisé des algorithmes que les chercheurs
ont décrits dans les articles du dossier précité. Depuis la localité d’Ishango, les
mathématiques ont été diffusées en ces temps immémoriaux dans toutes les
directions, à partir du Lac Édouard, en Afrique et hors d’Afrique, à partir de -25
000 ans avant J.-C.
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Nous avons publié un article à ce sujet dans le numéro spécial du Nouveau Cour-
rier de l’UNESCO, publié en décembre 2004. Plus près de nous, en 2000, un Nigé-
rian, professeur de physique au lycée, descendant d’une famille de potiers, a
inventé un frigidaire sans électricité en utilisant les propriétés thermiques de
l’argile analysées sous l’angle de la physique contemporaine. Cette invention a
même reçu, pour son originalité, un prix de la firme Rolex (la fameuse firme de
montres). Nous traiterons plus loin de cette invention.
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2. Renaissance africaine : déchirer le voile du silence
La lutte n’a jamais cessé. Les contextes esclavagistes puis coloniaux ont constitué,
au grand dam des oppresseurs, des terreaux fertiles pour les propagateurs des
idées de Renaissance africaine. On citera encore parmi eux le chercheur arabisant
Cheikh Moussa Kamara (1864-1945), Sénégalais et Mauritanien, auteur d’une
œuvre de 1600 pages en quatre volumes, Zuhuur ul-Basaatin Fii Taarikhi As-
Sawaadin (Florilège au Jardin de l’Histoire des Noirs), retraçant toute la saga de
l’Histoire des Noirs de l’Égypte antique à l’Afrique extrême occidentale. Un seul
volume, sur la Révolution toorodo du Fouta Toro en 1776, parmi les quatre, a été
traduit par des chercheurs arabisants émérites dont Dr Abdou Malal Diop, ancien
ministre. On peut, enfin, sans prétendre à l’exhaustivité, citer Renascent Africa,
publié en 1937 par Nnamdi Azikiwe, figure de proue du cinquième Congrès
panafricain de Manchester en 1945, futur premier Président de la République du
Nigéria en 1960.
Notre regard rétrospectif sur les enjeux du combat pour la Renaissance africaine
nous permet de garder à l’esprit que nous devons toujours être en mesure
d’étoffer nos arguments sur la contribution des Noirs aux progrès de l’Humanité
par des arguments irréfutables. Nous devons aussi garder toujours à l’esprit ce
que disait Marc Bloch : « Les hommes sont plus les fils de leur temps que de leurs
pères ». Être les garants de la continuité dynamique de notre héritage historique
suppose que nous nous souvenions, comme Jean Jaurès que « être fidèle au foyer
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