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Lumières noires de l’humanité

Table des matières

1. Renaissance africaine : formulation explicite


2. Renaissance africaine : déchirer le voile du silence
3. L’An 2004
4. Mois de l’histoire des noirs 2004 au Québec
5. Chercheurs en sciences et technologies
Hamadou Saliah-Hassane
6. Enjeux
7. Toussaint louverture et l’Afrique
8. Toussaint et Mandela
9. Hommage aux nègres marrons
Bozambo, marron guyanais
10 Résistants africains à la traite négrière
Abdoul Kader Kane : l’abolition de la traite négrière et l’indépendance nationale au
Fouta-Toro
11. Félix Éboué : Héros de la Résistance française (1940-1944) et Hérault du
respect des Africains
12. Musiciens et compositeurs de génie
Le chevalier de saint-george, le nègre des lumières (1745 ? 1739 ? - 1799)

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Lumières noires de l’humanité Table des matières

13. Tango : une origine négro-africaine oubliée


14. Inventeurs noirs sous l’esclavage et après l’abolition
Sarah Boone
Vaccin contre la variole (Sénégambie-Boston)
15. Génies militaires
Commandant camille mortenol : premier noir polytechnicien de france
Andrea Rebouças (1838-1898)
Nilo Procopio Peçanha
Cuba : héros de la guerre d’indépendance
Antonio Maceo Y Grajales (1845-1896)
16. Génies en technologies artisanales (microtechnique et thermique)
Gallo Boury Thiam et Samba Laobé Thiam : bijoutiers sénégalais, génies de la
microtechnique en 1889
Invention endogène moderne : frigo sans électricité
17. Écrivains de génie oubliés ou méconnus
Mohamed Al-Jahiz
René Maran, premier Goncourt noir
Camille saint-jacques laraque (1902-1985)
18. Sir Arthur Lewis, Prix Nobel d’Économie, 1979
19. Sportifs : génies méconnus en football et en athlétisme
Footballeurs

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Lumières noires de l’humanité Table des matières

José Léandro Andrade (1901-1957) 154


Obdulio Jacinto varela 157
isabelino gradin 158
Raoul Diagne 161
larbi ben barek, la perle noire (1917-1992), marocain et français 164
Mario Coluna 167
Eusebio da silva 168
Champions d’athlétisme
Silvio Cator 169
Eddie tolan (1909-1967) 171
Harry Jérôme, Canadien (1940-1982) 173
20. Renaissance africaine : visionnaires du XIXe siècle
Antenor Firmin, haiti (1850-1911)
James Beale Africanus Horton (1835-1883)
Dr. edward wilmot blyden (1832-1912)*
Postface
par Leslie J. Ponce, Ph. D psychanalyste (Pully, Suisse)
Références bibliographiques

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1. Renaissance africaine : formulation explicite

1. Renaissance africaine : formulation explicite

Nnamdi Azikiwe (Nigéria), Gouverneur général du Nigéria de 1960 à 1963;


premier Président de la République du Nigéria de 1963 à 1966. Il a écrit et édité le
livre renascent Africa, d’orientation panafricaniste, en 1937. Cet ouvrage a été
réédité à Londres en 1968 par Frank Cass and Company Limited. renascent Africa
était le prolongement de la création en 1934 au Ghana du journal African
morning post, par Azikiwe après ses études aux États-Unis. À son retour à Lagos,
il créa le west african pilot, en 1937.

Langston Hughes (USA), poète proche de Senghor, est un des pères de la negro
Renaissance (1918), courant littéraire de défense de l’identité nègre. Outre

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1. Renaissance africaine : formulation explicite

Langston Hughes, Claude Mc Kay, Countie Cullen et Paul Laurence Dunbar en ont
été les figures de proue.

Cheikh Anta Diop (Sénégal), Renaissance africaine (1948). Cheikh Anta Diop,
qu’on ne présente plus, a été le premier à formuler explicitement l’expression
renaissance africaine. Il a posé, relativement au concept, la question « quand
pourra-t-on parler d’une renaissance africaine ? » dans un article du numéro
spécial 36-37, de novembre 1948, de la revue du musée vivant, publié à l’occasion
du 100e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en 1848.

dans l’état actuel des connaissances, jusqu’à preuve du contraire, c’est à cheikh anta
diop, et à lui seul, qu’appartient la paternité de la formulation explicite de l’expression
et du concept de « renaissance africaine » qu’il a d’ailleurs introduits par une question. Il
ne viendra à l’idée de personne de discuter de la paternité du concept de mécanique
ondulatoire au prince louis de broglie, prix nobel de Physique, sous prétexte que la
mécanique comme concept existait déjà depuis archimède tout comme le concept
d’onde électromagnétique existait depuis hertz.

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2. Renaissance africaine : déchirer le voile du silence

2. Renaissance africaine : déchirer le voile du silence

« Le bourreau tue toujours deux fois, la deuxième fois par le silence »


(Élie Wiesel, Israelien, Prix Nobel de la Paix)
Dans le cadre du FESMAN III (troisième Festival mondial des Arts nègres), placé
sous le signe de la Renaissance africaine, la Bibliothèque centrale de l’Université
de Bambey nous avait convié, comme conférencier, à une table ronde, organisée
le 17 juin 2009, sur le thème : « Le rôle des Inventeurs et Savants noirs dans la
construction du génie scientifique ». Avant d’en traiter des aspects spécifiques
parmi les plus significatifs et pertinents, nous avons replacé le sujet, fondamental
s’il en est, dans le contexte plus vaste de divers apports déterminants des peuples
afrochtones (autochtones d’Afrique) et afro-descendants (descendants d’afroch-
tones déportés, comme les appelle la Conférence de Durban en 2001) au
processus continu de construction et de consolidation des piliers universels de la
civilisation, de l’émergence de l’homme à nos jours.

Cette table ronde était d’ailleurs, nous l’avons mentionné d’emblée, la première
opportunité qui nous ait été donnée de nous exprimer publiquement au Sénégal
et en Afrique sur ce thème. Nous avons aussi informé l’assistance que nous avons
traité, pour la première fois dans une conférence, du thème « Inventeurs et Héros
noirs » en novembre 1994 à l’Université de Montréal dans le cadre des Journées
« Fiertés d’Afrique », dont le film est disponible en DVD. Cette conférence, tenue
bien avant les facilités qu’offre Internet de nos jours, a innové en présentant pour
la première fois des inventeurs négro-africains et antillais modernes qui n’ont
jamais figuré dans les livres ou publications antérieurs ne parlant toujours, à
notre connaissance, que d’inventeurs africains-américains et africains-canadiens.

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2. Renaissance africaine : déchirer le voile du silence

Cette lacune de l’absence de l’Afrique et des Antilles a aussi été comblée par la
publication en 1998 du livre Inventeurs et Héros noirs par les Éditions Cinq Conti-
nents, à Montréal. Ce livre reprend une toute petite partie des différentes confé-
rences données à Montréal sur le sujet, aussi bien en français qu’en anglais, de
1995 à 2001 dans le cadre du Mois de l’Histoire des Noirs (Black History Month).

Tous ces travaux peuvent être considérés comme des contributions inspirées des
œuvres titanesques de générations de chercheurs qui ont implicitement ou expli-
citement jeté les jalons de l’élaboration du concept de Renaissance africaine et de
la création des conditions concrètes requises pour en mettre la philosophie en
pratique. Renaissance africaine ? Cheikh Anta Diop s’interrogeait à son sujet dans
un article intitulé « Quand pourra-t-on parler de Renaissance africaine ? », publié
en novembre 1948 dans la revue Le Musée vivant, numéro spécial 36-37.

Cheikh Anta Diop, dans la première partie de sa conclusion, y résumait sa pensée


ainsi : « Disons, pour terminer que ce sont des ressorts que nous cherchons, au
fond, dans la tradition africaine, et quand nous les trouvons, nous devons nous
appuyer dessus à tout casser ». Un ressort peut permettre de rebondir lorsqu’on
s’y appuie. Une telle vision, adossée sur la « culture-tremplin », implicite et
universelle, est un des fondements de la créativité, de l’inventivité et du génie
scientifique. Les Japonais l’ont exploité pour des développements ultra sophisti-
qués de la robotique, dont ils sont des leaders mondiaux. Le décodage et l’inter-
prétation modernes des techniques de conception, de fabrication des poupées
mécaniques par les artisans japonais de la période Edo (nom de Tokyo dans la
période 1603-1687) ont favorisé des bonds technologiques incroyables du Japon
en robotique, comme les Japonais l’ont expliqué eux-mêmes lors de l’exposition
organisée en août 2003 au Musée national des Sciences de Tokyo.

Du point de vue de la « culture-tremplin », comme rampe de lancement pour


l’émergence des sciences et de la technologie, les Afrochtones ont été les pion-

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2. Renaissance africaine : déchirer le voile du silence

niers dans l’histoire de l’Humanité. Le Président Jacques Chirac a dit à ce propos,


lors d’une émission à France 5, le 15 juin 2005 : « L’homme africain est entré dans
l’Histoire, il est même le premier à y être entré ». Sans jeter une pierre supplé-
mentaire dans le jardin de qui que ce soit, je dirai même plus : L’homme africain
est le premier, en entrant dans l’Histoire, à initier l’humanité aux mathématiques.
Ceci est démontré de manière irréfutable, dans l’état actuel des connaissances
qui y sont relatives, dans le livre L’histoire des Mathématiques du chercheur
Richard Mankiewicz publié en 2002 aux Éditions du Seuil.

Mankiewicz, Américain d’origine polonaise, qui n’est pas afrocentriciste, nous


révèle que « le plus ancien témoignage (connu) de calcul numérique a été
exhumé au Swaziland en Afrique australe. Il date d’environ 35 000 ans (entre 37
000 et 35 000) avant J.-C. et consiste en un péroné de babouin portant 29 enco-
ches nettement visibles ». Cet os découvert dans les montagnes du Lebombo
entre l’Afrique du Sud et le Swaziland présente d’étroites similitudes avec les
bâtonnets servant de calendrier encore utilisés de nos jours par les Bushmen de
Namibie. Cet os symbolise l’existence d’un système de comptage très sophistiqué
permettant à l’homme de maîtriser le temps (phases de la lune, etc.). Au fait,
quid de cet Africain qui n’a jamais eu la notion du temps ? L’ « Os du Lebombo »
est la première trace visible de l’émergence de calculs dans l’histoire de l’huma-
nité.

Un autre os célèbre est l’Os d’Ishango. Cet os découvert en 1950 à Ishango, à


quinze kilomètres de l’Équateur, sur une des rives du Lac Édouard au Congo, est
décrit dans un article du dossier 47-48, d’avril-juin 2005, de la revue Pour la
Science (Scientific American), consacrée aux « mathématiques exotiques ». Ce
numéro spécial spécifie explicitement : « L’Afrique berceau des mathématiques ».
Plusieurs articles y traitent, outre l’Os d’Ishango, de constructions mathématiques
africaines très anciennes. Elles se trouvent être d’autres expressions de théories

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2. Renaissance africaine : déchirer le voile du silence

contemporaines très récentes et très avancées telles la théorie des graphes


(1957), la géométrie des Fractales (Mandelbrot 1975).

Ron Eglash, un chercheur américain, a, dans le dossier précité, décrit sa décou-


verte de la structure fractale de la distribution des pièces, depuis des temps
immémoriaux, dans le palais du Sultan du Logone-Birni, dans la région du Lac
Tchad. D’autres chercheurs européens comme le Belge Dirk Huylebrouck et le
chercheur mozambicain Paulus Gerdes ont enrichi ce numéro spécial de Pour la
Science par des démonstrations limpides du caractère caché de mathématiques
de très haut niveau derrière des productions artistiques et artisanales multisécu-
laires des peuples africains.

Revenons à l’Os d’Ishango. Il date de 25 000 ans avant J.-C. Les encoches y révè-
lent que leurs auteurs maîtrisaient déjà les suites arithmétiques et ont construit
une table de nombres premiers. Ils ont utilisé des algorithmes que les chercheurs
ont décrits dans les articles du dossier précité. Depuis la localité d’Ishango, les
mathématiques ont été diffusées en ces temps immémoriaux dans toutes les
directions, à partir du Lac Édouard, en Afrique et hors d’Afrique, à partir de -25
000 ans avant J.-C.

Les cas des Os du Lebombo et d’Ishango, vestiges préhistoriques recouvrant des


méthodes, des algorithmes et des concepts modernes nous confirment encore
qu’il est fondamental de ne jamais perdre de vue les enjeux d’une maîtrise scien-
tifique de notre histoire. Ces enjeux doivent être bien compris pour montrer, sans
ostentation, sans donner l’impression de nous justifier, l’apport de l’Afrique à
l’émergence, au développement et aux applications de la science et de la techno-
logie au profit de l’humanité. La connaissance et la vulgarisation de ces apports
sont essentielles, pour nous comme pour les autres, dans la lutte multiforme pour
la Renaissance africaine.

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2. Renaissance africaine : déchirer le voile du silence

En effet, pendant longtemps et même quelquefois de nos jours, comme le


souligne le Professeur Kalambay, anthropologue congolais, « le Noir a été
convaincu, à cause du manque d’informations, qu’il n’a contribué en rien à ce
que l’humanité a créé, même pas à ce qu’il a créé chez lui ». Combien d’Africains
savent que le vaccin contre la variole a été révélé aux États-Unis au XVIIIe siècle
par un esclave arrivé d’Afrique avec ce procédé médical utilisé dans son pays
d’origine ? Nous reparlerons ultérieurement de cette extraordinaire invention
moderne, négro-africaine endogène, remontant probablement à des siècles, de
cette technologie transférée aux USA, sous l’esclavage, durant la Traite négrière.

Nous avons publié un article à ce sujet dans le numéro spécial du Nouveau Cour-
rier de l’UNESCO, publié en décembre 2004. Plus près de nous, en 2000, un Nigé-
rian, professeur de physique au lycée, descendant d’une famille de potiers, a
inventé un frigidaire sans électricité en utilisant les propriétés thermiques de
l’argile analysées sous l’angle de la physique contemporaine. Cette invention a
même reçu, pour son originalité, un prix de la firme Rolex (la fameuse firme de
montres). Nous traiterons plus loin de cette invention.

Ces révélations ou ces rappels se veulent des contributions au combat pour,


d’abord, notre réhabilitation à nos propres yeux et, ensuite, face aux autres. Les
enjeux de ce combat ont été perçus très tôt, dès le Moyen-Âge déjà, par l’écrivain
irakien, d’origine zendj (négro-africaine), né après la grande révolte momentané-
ment triomphante (870-883) des esclaves noirs de l’empire abbasside qui
travaillaient dans les plantations sucrières de la région de Bassorah. Après l’écra-
sement de cette révolte, face au racisme de la société abbasside, Al Jahiz, que
beaucoup d’Arabes considèrent comme leur plus grand écrivain de tous les
temps, publia un livre intitulé Défense et l’illustration de la supériorité des Noirs
sur les Blancs. Nous reparlerons de Al Jahiz, dont nous considérons le livre comme

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2. Renaissance africaine : déchirer le voile du silence

l’expression intellectuelle du premier combat, dans l’Antiquité déjà, pour la


Renaissance africaine.

Cette Renaissance africaine se concrétisera pour la première fois en Haiti par la


défaite totale et définitive de l’esclavage imposé aux Nègres plus de 900 ans
après la défaite des Zendjs, défaite totale infligée, en effet, au système esclava-
giste par la victoire éclatante du peuple d’Haiti sur Napoléon Bonaparte et sa
volonté de rétablir l’esclavage, comme en Guadeloupe écrasée en 1802 en assassi-
nant Joseph Ignace et Louis Delgrès, chefs de la révolte indépendantiste, avec la
complicité de Magloire Pélage; défaite totale de Napoléon dans sa tentative de
reconquéte menée par une flotte de 40 000 hommes.Victoire totale, au terme
d’une guerre d’extermination menée par Leclerc, guerre totale gagnée par le
peuple d’Haiti, qui a proclamé son indépendance le 1er janvier 1804, en se quali-
fiant lui-méme de peuple d’« Africains d’Amérique »; peuple dont, en effet, les 2/
3 étaient constitués d’esclaves récemment arrivés d’Afrique (les Bossales), peuple
dont les chefs Nègres Marrons avaient gardé leurs noms africains comme Sylla,
Macaya, Goman, Sanglaou (l’homme au coq blanc); peuple galvanisé, survolté
par ses racines africaines et par sa lutte pour la liberté, lutte entamée par les
Nègres Marrons, peuple qui a remporté une victoire totale.

Première victoire totale et durable d’un peuple d’esclaves contre le système


abject de l’esclavage, première armée d’un peuple colonisé à avoir vaincu le
système colonial et première victoire d’un peuple non blanc contre une puissance
occidentale, presque deux siécles avant que l’Empereur Ménélik II d’Éthiopie
(oncle de Haïle Sélassié) n’écrasât, à Adoua, le 1er mars 1896, les 25 000 hommes
de l’Armée italienne commandée par le Général Baratieri. Un siècle avant l’écra-
sement de la flotte russe par le Japon dans le détroit de Tsushima en 1905. Nous
illustrerons encore ultérieurement le caractère permanent et pertinent des
contributions multiformes d’Haïti à la Renaissance africaine. La parenthèse

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2. Renaissance africaine : déchirer le voile du silence

haïtienne provisoirement fermée, revenons, sans prétendre à l’exhaustivité, à


d’autres penseurs de la Renaissance africaine.

Le médecin sierra-léonais, John Beale Africanus Horton (1835-1883), de père ibo


(Nigeria), affranchi, a écrit en 1868 Vindication of African Race dans le même
esprit d’affirmation et de réhabilitation du Noir. L’Haïtien Josph Anténor Firmin
a, quant à lui, répondu en 1885 par le livre De l’Égalité des Races à celui du
Comte Arthur Joseph de Gobineau, De l’Inégalité des Races publié en 1855.

La lutte n’a jamais cessé. Les contextes esclavagistes puis coloniaux ont constitué,
au grand dam des oppresseurs, des terreaux fertiles pour les propagateurs des
idées de Renaissance africaine. On citera encore parmi eux le chercheur arabisant
Cheikh Moussa Kamara (1864-1945), Sénégalais et Mauritanien, auteur d’une
œuvre de 1600 pages en quatre volumes, Zuhuur ul-Basaatin Fii Taarikhi As-
Sawaadin (Florilège au Jardin de l’Histoire des Noirs), retraçant toute la saga de
l’Histoire des Noirs de l’Égypte antique à l’Afrique extrême occidentale. Un seul
volume, sur la Révolution toorodo du Fouta Toro en 1776, parmi les quatre, a été
traduit par des chercheurs arabisants émérites dont Dr Abdou Malal Diop, ancien
ministre. On peut, enfin, sans prétendre à l’exhaustivité, citer Renascent Africa,
publié en 1937 par Nnamdi Azikiwe, figure de proue du cinquième Congrès
panafricain de Manchester en 1945, futur premier Président de la République du
Nigéria en 1960.

Notre regard rétrospectif sur les enjeux du combat pour la Renaissance africaine
nous permet de garder à l’esprit que nous devons toujours être en mesure
d’étoffer nos arguments sur la contribution des Noirs aux progrès de l’Humanité
par des arguments irréfutables. Nous devons aussi garder toujours à l’esprit ce
que disait Marc Bloch : « Les hommes sont plus les fils de leur temps que de leurs
pères ». Être les garants de la continuité dynamique de notre héritage historique
suppose que nous nous souvenions, comme Jean Jaurès que « être fidèle au foyer

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