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SUPPORT DE COURS DE LA TROISIEME SEMAINE

LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN DE L’ÉGYPTE ANTIQUE

L’Egypte antique est l’un des premiers pays de l’antiquité à entrer dans l’histoire
moderne. En effet, dès le 4ème millénaire avant Jésus-Christ, elle a produit l’une des plus
brillantes civilisations du monde et grâce à sa position géographique, elle est devenue un haut
lieu de contact entre le monde européen, asiatique et le monde noir.

1. Le cadre physique

L’Egypte antique est situé au Nord-Est de l’Afrique et s’étend tout au long de la vallée
du Nil depuis la première cataracte jusqu’à la mer méditerranée. De part et d’autre du Nil se
dressent deux déserts : celui de l’Arabie à l’Est et le désert de la Libye à l’Ouest. Ainsi, le
pays est traversé par le plus long fleuve du monde : le Nil avec une longueur de 6500 km. Ce
fleuve coule dans une vallée étroite et traverse le désert sur 1 000 km avant de s’épanouir dans
un delta, divisant le pays en deux parties : la basse Egypte ou l’Egypte du Nord et la haute
Egypte ou l’Egypte du Sud.
Le pays ne vit que grâce à l’existence du Nil et de sa vallée qui lui apporte son unité et
sa fertilité. Chaque année en effet, à la saison des pluies, le fleuve sort de son lit et les limons
qu’il dépose en se retirant après (près de 80 millions de tonnes de m3 de limons) fertilisent le
sol favorisant ainsi une activité agricole intense. C’est vers le 15 juin que le Nil commence à
gonfler, comme pour compenser l’aridité de l’été. Il atteindra son maximum en août et
septembre avant de se retirer progressivement. Se faisant, le Nil apporte son eau pour
l’irrigation des terres. Les rives marécageuses du fleuve sont couvertes de roseaux dont les
papyrus. On y trouve aussi le lotus qui donne une fleur qui a servi de modèle aux peintres et
aux sculpteurs égyptiens. Ce fleuve fournit aussi du gibier en toute saison ainsi que du
poisson. Sans le Nil, aucune vie ne serait possible. Dès lors, la vallée constitue le seul refuge
possible, tant pour les animaux que pour les hommes. Il est évident que sans le fleuve, le
désert aurait sans doute englouti le pays jusqu’à la Mer rouge. L’importance du Nil pour
Egypte a emmené l’historien grec Hérodote à affirmer ce qui suit : « l’Egypte est un don du
Nil». Ceci est vrai d'autant plus que de tous les pays situés au tout long de la vallée du Nil,
l’Egypte est incontestablement le plus riche, le plus puissant et le plus dépendant du Nil.

2. Le cadre humain : la polémique sur la race des Egyptiens

La civilisation égyptienne serait l’œuvre d’individus venus de divers horizons,


notamment de l'Afrique certes, mais aussi du Proche-Orient et même de l’Europe. En effet,
l’Egypte antique est habité par des Noirs descendant du sud profond, le long du Nil, des
Méditerranéens et pasteurs sahariens et les tribus de la région du Sinaï et de la Palestine.
Comme on le voit, la vallée du Nil a toujours été habitée. Mais la question est de savoir si les
Egyptiens étaient-ils de la race noire ou de la race blanche ?

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Pendant longtemps, les chercheurs occidentaux ont penché pour une Egypte blanche.
Chose qui fut contestée plus tard par l’éminent sénégalais Cheikh Anta Diop et ses disciples
pour qui les anciens Egyptiens seraient des Noirs. Pour ce faire, il s’appuie sur trois postulats.
D’abord, les travaux du professeur Louis Leakey qui, à travers les recherches archéologiques,
fait incontestablement de l’Afrique le berceau de l’humanité. Ensuite, la thèse
monogénétique, une doctrine de l’unité d’origine de l’être humain selon laquelle toutes les
races humaines dérivent d’un type primitif commun (contraire de polygénisme). Enfin, la loi
de Gloger qui veut que, aussi bien l’espèce humaine que tous les organismes des animaux à
sang chaud, se développant sous un climat chaud et humide, aient une pigmentation noire
(mélanine). Par-là, il conclut que l’humanité a pris donc naissance sous les tropiques, dans la
région des grands lacs, où elle avait nécessairement une pigmentation brune dès les origines.
Elle ne se subdivisa en plusieurs autres races que postérieurement, sous l’effet d’autres
climats.
Cheikh Anta Diop arrive alors à la conclusion que les anciens Egyptiens étaient des
Noirs. Il cite en outre des auteurs célèbres de l’antiquité. En effet, pour les auteurs classiques
de l’antiquité que sont les écrivains grecs et latins contemporains des Egyptiens de l’antiquité,
les Egyptiens étaient des Nègres lippus (qui a de grosses lèvres) et les jambes grêles. En voici
d’ailleurs quelques-uns de leurs témoignages.
- Hérodote : les Grecs s’intéressèrent très tôt aux Egyptiens dont ils constatèrent que
les coutumes et les croyances différaient notablement des leurs. Hérodote fut celui par qui
leurs observations nous parvinrent. Considéré comme le «père de l’histoire», il revient à
plusieurs reprises sur le caractère nègre des Egyptiens et l’utilise à chaque fois comme une
donnée évidente pour démontrer des thèses plus ou moins complexes.
- Aristote : Philosophe et précepteur d’Alexandre le Grand, il essaie dans l’un de ses
ouvrages (mineurs) d’établir une corrélation entre le physique et le moral des êtres vivants, et
nous laisse un témoignage sur la race égyptienne et éthiopienne qui confirme les propos
d’Hérodote.
- Lucien : écrivain grec, son témoignage est aussi explicite que ceux de deux auteurs
précédents.
- Ammien Marcellin : historien latin ami de l’empereur. Il écrit que «… Les hommes
d’Egypte sont, pour la plupart, bruns et noirs, d’aspect grêle…».
- Aussi d’une façon générale, toute la tradition sémite (juive et arabe) classe l’Egypte
ancienne parmi le pays des Noirs.
Il ne paraît pas superflu d’interroger les principaux intéressés qui sont les Egyptiens .
Ces derniers n’avaient qu’un seul terme pour se désigner eux-mêmes : c’est celui de "kmt" qui
veut dire littéralement : les Nègres. C’est le terme le plus fort qui existe en langue
pharaonique pour indiquer la noirceur.
Conclusion : Il ressort de tout ce qui précède que le cadre physique et humain a joué
un rôle de premier plan dans la formation de l’Empire d’Egypte. L’Egypte doit donc au Nil
son existence quotidienne et les périodes les plus marquantes de son histoire. Et dans cette
histoire, l’Afrique noire a joué un rôle important.

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