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des sarcophages
et la démocratie
La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article
41, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage
privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part,
que les analyses et les courtes citations, dans un but d’exemple et d’illustration,
« toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le
consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite »
(alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque
procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les
articles 425 et suivants du Code Pénal.
PRÉAMBULE XI
AVANT-PROPOS XIII
INTRODUCTION 1
IX
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
CONCLUSION 225
H
arco Willems, professeur à la Katholieke
Universiteit Leuven, directeur du chan-
tier de fouilles de Deir el-Bersha, et spé-
cialiste incontesté des Textes des
Cercueils est venu donner, en mai 2006,
dans le cadre de l’École Pratique des
Hautes Études, quatre conférences qu’il a accepté ensuite de
publier. L’ouvrage qui en découle est véritablement novateur. Il
permet tout d’abord de resituer l’organisation politico-admi-
nistrative de l’Égypte depuis les origines jusqu’au Moyen
Empire. Or, c’est une question qui a fait et fait encore l’objet de
nombreuses controverses, l’argumentation en faveur de tel ou
tel point de vue (création des nomes, expansion et déclin) étant
parfois peu étayée. Après cette analyse indispensable, Harco
Willems présente les résultats majeurs des campagnes de fouil-
les à el-Bersha. C’est un nouveau « paysage rituel » que nous
découvrons avec, en particulier, la route qui mène de la rive
orientale du Nil jusqu’aux pentes où furent creusés les hypo-
gées des nomarques, dont le célèbre Djéhoutihotep. On mesure
aussi combien l’extension du cimetière est plus vaste que celle
qu’on lui attribuait traditionnellement.
XI
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
Christiane Zivie-Coche
Paris, le 12 septembre 2007
AVANT-PROPOS
C
e volume a été écrit sur la base de quatre
leçons académiques que j’ai présentées
comme directeur d’études invité à
l’École Pratique des Hautes Études,
Section des Sciences Religieuses à Paris
entre le 4 et le 24 mai 2006. Je tiens à
remercier très vivement ma collègue, Christiane Zivie-Coche,
directeur d’études, pour l’honneur de m’avoir invité à donner
cette série de conférences. Elle a aussi corrigé mon texte fran-
çais. De surcroît, au cours des conversations que j’ai eues avec
elle durant mon séjour à Paris, elle a fait quelques remarques
précieuses, qui m’ont incité d’approfondir divers éléments de
mon étude. Les pages consacrées à la « démographie des Textes
des Cercueils » en sont largement le résultat.
Ce volume a une longue histoire, et constitue une sorte
d’assemblage d’idées, d’abord très disparates, que j’ai dévelop-
pées pendant près de vingt ans. Une première version du pre-
mier chapitre a été conçue en 1995, dans le cadre d’un cours
intitulé « Samfund og historie » que j’ai délivré pendant un
séjour comme professeur invité à l’Institut Carsten Niebuhr de
l’Université de Copenhague. Le deuxième chapitre offre une
XIII
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
Harco Willems
Orp-le-Grand, 10 septembre 2006
E
n lisant le grand nombre d’études consacrées
aux nomarques égyptiens depuis plus d’un siè-
cle, on s’apercevra aussitôt que ces fonction-
naires ont été prioritairement considérés sous
leur aspect administratif et politique, ce qui est
compréhensible. Il s’agit sans aucun doute
d’une catégorie de hauts fonctionnaires régionaux qui ont
exercé une influence capitale pendant l’époque qui s’étend de
la fin de la Ve dynastie jusqu’à l’extinction de la XIIe dynastie. Il
n’a pas échappé aux spécialistes que la plupart d’entre eux
remplissaient aussi des fonctions religieuses, par exemple
comme chef des prêtres dans les temples provinciaux. Mais, si
leurs autobiographies font état de leur rôle sacerdotal, les
informations concernant ces tâches, probablement importan-
tes, ne sont souvent que très laconiques. Dans la plupart des
cas, les textes ne nous renseignent que sur le fait que le nomar-
que portait un titre tel que μm.y-r Ìm.w-nÚr, sans détailler les
spécificités de cette occupation. Moi aussi, je vais également
m’occuper principalement de l’aspect administratif de leur
situation dans la société égyptienne. Néanmoins, il me semble
que, si l’on recense toutes les indications disponibles, il s’avère
1
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
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INTRODUCTION
3
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
L
e titre de nomarque remonte à l’époque gréco-
romaine.Traduit littéralement, il signifie « chef
de nome ou province ». Bien que les nomar-
ques gréco-romains n’aient pas été des gouver-
neurs provinciaux au sens plein du mot2, le
terme est généralement utilisé par les égypto-
logues pour désigner les administrateurs, du rang le plus élevé,
des provinces.
Le terme « nomarque » ainsi défini est donc une invention
égyptologique. Mais même parmi les égyptologues, tous n’at-
tribuent pas à ce vocable la même signification. Aussi est-il
important tout d’abord de discuter de ce qu’étaient un nome
et un nomarque. Ces réalités sont moins faciles à définir qu’on
ne pourrait le supposer. De surcroît, on verra que les « vrais »
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LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
3. Voir par exemple la remarque de Baer : « It is only the Ìrj tp ©“ who seems in all
cases to be an official actually heading the administration of a nome ; only this title
should therefore be translated “nomarch” » (Rank and Title, p. 281). Voir aussi
Moreno Garcia, dans : Des Néferkarê aux Montouhotep, p. 220.
4. Kemp, CAJ 5 (1995), p. 38.
5. On trouvera la documentation de base dans Beinlich, Studien zu den
« Geographischen Inschriften », p. 1-19.
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(fig. 3)8 . En tête des domaines ainsi figurés on trouve des dési-
gnations de nomes, de sorte qu’un groupe de domaines est rat-
taché à un nome spécifique. Il s’agit de la plus ancienne liste de
nomes, mais il existe des inscriptions encore plus anciennes qui
ont été interprétées comme symboles de nomes. Si cette hypo-
thèse s’avérait correcte, les figurations de nomes remonteraient
alors aux premières dynasties de l’époque historique9.
Cette brève introduction montre que les symboles de nomes
sont de haute antiquité. Mais il est certain que leur signification
n’est pas demeurée aussi résistante au changement que leur
forme. À l’époque tardive, les nomes ne jouaient plus d’autre
rôle que dans la topographie religieuse de l’Égypte.Auparavant,
ils avaient désigné des entités administratives, mais, les égypto-
logues ne sont pas d’accord sur la date à laquelle les nomes
8. A. Fakhry, The Monuments of Sneferu at Dahshur II.1, p. 17-58. Faute d’alterna-
tive, je continuerai d’utiliser la traduction « domaine » pour le mot égyptien Ìw.t.
Moreno Garcia a suggéré dans une monographie fort intéressante que les Ìw.wt
étaient des institutions royales établies à travers le pays. Le bâtiment central serait
un palais en forme de tour, qui constituerait le noyau d’une unité administrative
régionale dirigeant non seulement la production agricole, mais aussi l’emmagasi-
nage et la distribution des produits, ainsi que le contrôle des localités soumises à la
Ìw.t. De surcroît, les Ìw.wt fonctionneraient aussi comme forteresses. Elles étaient
soumises directement à la couronne et n’étaient à aucun égard des propriétés pri-
vées, comme on l’a souvent pensé (Ìwt et le milieu rural). J’accepte les conclusions
de Moreno Garcia mais, malgré sa critique, la traduction « domaine royal » me
semble très appropriée pour une telle institution.
9. Pour une liste des symboles des nomes, voir W. Helck, « Gauzeichen », LÄ II,
col. 423-424. Pour la possibilité qu’une empreinte de sceau du règne de
Khâsekhemoui désigne un nome, voir Martin-Pardey, Provinzialverwaltung, p. 35,
renvoyant à Kaplony, IÄF III, fig. 781. Pour une interprétation récente, selon
laquelle certaines inscriptions datant du début de la « dynastie zéro » contien-
draient des symboles de nomes, voir J. Kahl, CdE 78, N° 155-156 (2003), p. 124-
130. Je dois avouer que je trouve l’argumentation de Kahl hautement hypothétique,
aucun des signes ne ressemblant clairement aux hiéroglyphes plus tardifs désignant
les nomes. Il a récemment été suggéré qu’une inscription à l’encre sur un vase pro-
venant de la tombe U-j à Abydos désignerait une sorte de nome (ENGEL, MDAIK
62 [2006], p. 159, cat. 19). L’hypothèse est peu probable, étant donné que les
« inscriptions » sur ce groupe de vases ne montrent pas de caractéristiques de
l’écriture hiéroglyphique (REGULSKI, Palaeographic Study I, p. 348-358). Ainsi, il
n’existe aucun indice en faveur de l’existence d’un « nome du scorpion ».
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18. Helck, Beamtentiteln, p. 78 : « Die älteste Erwähnung eines Gaues und seiner
Verwaltung ist auf einer Scherbe aus der Stufenpyramide, auf der ein “Leiter des
Gazellengaues“ ... genannt wird. Unter Zoser bestand also eine Gaueinteilung und
damit eine Gauverwaltung ».
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LA CULTURE NOMARCALE
bole qui, pour des raisons qui nous échappent, identifiait un cer-
tain espace. Mais le reste du territoire de cet espace, où l’on
n’avait pas créé de domaines, pourrait bien avoir été géré par
d’autres systèmes administratifs, systèmes qui n’ont pas nécessai-
rement laissé de traces dans les témoignages écrits. D’autres
explications sont également concevables. Pardey, par exemple,
a récemment émis l’hypothèse que les nomes, étant associés à
des symboles probablement d’origine religieuse, étaient des uni-
tés régionales originellement organisées autour de centres reli-
gieux19. Dans cette perspective, il faudrait envisager un dévelop-
pement d’unités régionales d’ordre religieux qui, au fil des
années, auraient été transformées en unités administratives. Sur
la base de la documentation existante, il n’est pas évident de
déterminer à quelle époque cette transformation aurait com-
mencé, et quand elle aurait été achevée. Il semble aussi imagina-
ble que les nomes aient conservé un aspect religieux même après
leur conversion en « provinces », ce qui pourrait expliquer pour-
quoi les nomarques plus tardifs combinent souvent des fonctions
civiles avec des charges dans les temples locaux. Mais, en vérité,
toutes ces suggestions appartiennent au domaine de la spécula-
tion, et il est peu utile de poursuivre cette piste.
Bien que les textes du début de l’Ancien Empire témoi-
gnent de l’existence de différents types d’administrateurs
régionaux, tels que les ©ƒ mr, les Ìk“ Ìw.t ©“.t, les s‡m t“ et les Ìq“
sp“.t, il me semble difficile de prouver que l’un quelconque de
ces titres ait désigné un individu qui, à lui seul, gouvernait une
province dans sa totalité20.
19. « Provincial Administration », dans : The Oxford Encyclopedia of Ancient Egypt I, p. 17.
20. Voir par exemple Martin-Pardey, Provinzialverwaltung, p. 43-63, qui interprète en
tout cas les titres ©ƒ mr, s‡m t“ et Ìq“ (+ nom de nome) comme désignations de nomar-
ques. Mais ses propositions ne tiennent pas suffisamment compte des réserves de
K. Baer qui remarque que les divers titres d’administrateurs régionaux de cette époque
pourraient renvoyer à des responsabilités plus restreintes que celles d’un gouverneur :
Rank and Title, p. 274-285. Même si ses suggestions ne concernent pas explicitement
les titres ©ƒ mr et Ìq“ (+ nom de nome), elles pourraient bien s’appliquer ici aussi.
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28. Arnold, Gräber des Alten und Mittleren Reiches in El-Tarif, p. 11-18 ; Ginter,
Kozlowski,
/ Pawlikowski, Sliwa,
/ Kammerer-Grothaus, Frühe Keramik und
Kleinfunde aus El-Târif, p. 59-99.
29. Site qui a reçu le nom peu approprié de Thoth Hill ; voir Vörös, Pudleiner,
MDAIK 53 (1997), p. 283-287 ; Vörös, Temple on the Pyramid of Thebes, p. 55-
64.
30. Peet, Loat, The Cemeteries of Abydos III, p. 8-22.
31. Garstang, Mahâsna and Beit Khallâf, p. 8-27.
32. Voir très récemment Wilkinson, Early Dynastic Egypt, p. 97 ; 324 ; 357.
33. Reisner, Provincial Cemetery, p. 186-190.
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42. Posener-Kriéger, RdE 27 (1975), p. 219. Ce point de vue a été accepté par
Moreno Garcia (Ìwt et le milieu rural, p. 95 ; 113), bien que son interprétation du
concept de « domaine » diffère de celle de Posener-Kriéger.
43. Posener-Kriéger, I papiri di Gebelein, pl. 3.
44. Op. cit., p. 14.
45. Curto, Aegyptus 33 (1953), p. 105-124 ; Smith, HESPOK, p. 137 ; Smith, Art
and Architecture2, p. 256, n. 45.
46. Urk. I, p. 7,3.
47. Il envisage un palais royal.
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48. Op. cit., pl. 20. Moreno Garcia, ZÄS 125 (1998), p. 45-55 ; pour la citation,
voir p. 55. On notera qu’un type de personnel attaché à un Ìw.t ©“.t, les Ìm.w
nsw.t, apparaît aussi fréquemment dans les papyrus d’el-Gebelein.
49. Moreno Garcia, Ìwt et le milieu rural, p. 222-229.
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59. Moreno Garcia a récemment émis l’hypothèse que les activités de Métjen et
de Péhernefer pourraient être mises en relation avec « la politique très active d’éta-
blissement de fondation de Ìwwt et de Ìwwt ©“t en Égypte » qu’entreprit Snéfrou :
Ìwt et le milieu rural, p. 156.
60. Accepté, par exemple, par Kanawati, Governmental Reforms, p. 1-2.
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61. Baer, Rank and Title, p. 296 ; 299-300 et passim ; Strudwick, Administration,
p. 337 et passim.
62. Bien que le système de Baer ait été critiqué à juste titre (Strudwick,
Administration, p. 4-5), la tendance générale ne doit pas être remise en cause.
63. Pour ce raisonnement, voir aussi, tout récemment, Moreno Garcia, RdE 56
(2005), p. 95-128 (particulièrement p. 109) ; Idem, dans : Des Néferkarê aux
Montouhotep, p. 215-228 ; Idem, dans : Séhel entre Égypte et Nubie, p. 19-22.
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64. Récemment, par exemple, Moreno Garcia, Ìwt et le milieu rural, p. 238-239.
65. Moreno Garcia, ZÄS 125 (1998), p. 47. Voir aussi, par exemple, Fischer,
Dendera, p. 9-12 ; Martin-Pardey, Provinzialverwaltung, p. 43-63 ; 78-108.
66. Selon Moreno Garcia, « une sorte de nomarque » : Ìwt et le milieu rural,
p. 234.
67. ©ƒ mr dans le Delta, s‡m t“ en Haute Égypte.
68. Martin-Pardey, Provinzialverwaltung, p. 54-57 ; Moreno Garcia, ZÄS 125
(1998), p. 45 sq. ; Idem, Ìwt et le milieu rural, p. 39 ; 234.
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et qui peut s’appliquer aussi bien à une tâche dans les provinces
qu’à d’autres fonctions69. Étant donné que les associations de
titres qu’on rencontre au gré des exemples ne sont pas très sta-
bles, il semble clair que leur mode d’acquisition pouvait diffé-
rer, dans une certaine mesure, d’un cas à un autre70. Il en résulte
qu’ils sont liés à différentes responsabilités qui pouvaient être
combinées entre elles par un même individu, mais ne devaient
pas obligatoirement l’être. On est donc en droit de dire que ces
personnes sont des administrateurs fonctionnant dans les
69. Je ne vois pas vraiment la nécessité de traduire μm.y-r wp.t comme « overseer
of the division », ou « Vorsteher der Teilung », ce qui a été proposé pour quelques
exemples du titre au moins : Fischer, Dendera, p. 221-223 ; Martin-Pardey, SAK 11
(1984), p. 231-251. Les raisons pour supposer que le même titre lié à des offrandes,
μm.y-r wp.t Ìtp-nÚr, devrait comporter un autre mot wp.t que « mission », « charge »,
comme le propose Fischer, m’échappent. De même, je ne comprends pas pour-
quoi le titre « chef de mission(s) » ne serait pas suffisamment spécifique pour être
celui d’un fonctionnaire provincial, comme l’a avancé Martin-Pardey. De plus, pour
elle, la traduction « chef de mission(s) » serait inadéquate, parce que cela implique-
rait que le système des nomes ne se serait pas encore imposé (p. 235-236). Non
seulement ces remarques ne sont pas nécessairement pertinentes, mais surtout, elles
tiennent comme un fait acquis l’existence d’un système nomarcal bien établi. C’est,
certes, une possibilité, mais qui reste à prouver. Ainsi, une partie importante des
prémisses du raisonnement de Martin-Pardey n’est pas fiable. Plusieurs auteurs
admettent que le titre μm.y-r wp.t suivi du nom d’un nome aurait été le titre le plus
important d’un nomarque, comme l’affirment Fischer, Dendera, p. 9 ; Martin-
Pardey, Provinzialverwaltung, p. 66 ; Kanawati, Governmental Reforms, p. 2 ;
Martin-Pardey, SAK 11 (1984), p. 231-251. Dans cette perspective, il est gênant que
ce titre, après la réforme administrative du début de la VIe dynastie, ne semble pas
être spécifiquement attribué aux Ìr.y.w-tp ©“ (Moreno Garcia, RdE 56 [2005],
p. 116). En outre, s’il ne s’agit pas du titre de nomarque même, mais seulement de
son titre le plus important, quel autre titre signifie « nomarque » ? Ce qu’on déplore
dans la discussion, c’est la manière très vague dont les auteurs utilisent parfois les
termes « fonctionnaire provincial » et « nomarque ». Cela rend difficile de compren-
dre de quel niveau administratif on discute.
70. La liste publiée dans Kanawati, Governmental Reforms, p. 2-4, démontre bien
la variabilité des title strings. Dans ses publications les plus récentes, Moreno
Garcia aussi semble avoir changé d’avis (cf. n. 65, p. 27), situant « la création du
système des nomarques vers la fin de la Ve et le début de la VIe dynastie » : RdE 56
(2005), p. 106-107 ; Idem, dans : Des Néferkarê aux Montouhotep, p. 220 ; Idem,
dans : Séhel entre Égypte et Nubie, p. 20.
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LA CULTURE NOMARCALE
nomes, mais pas encore qu’ils sont des nomarques, bien que,
dans les circonstances où une personne portait de nombreux
titres, la différence devait être, en pratique, minime.
Pour comprendre la raison d’être de ce système administra-
tif fragmenté il convient de reprendre les idées énoncées par
N. Strudwick sur le développement de l’administration cen-
trale. Il montre l’émergence, pendant la Ve dynastie, de cinq
« directorats » ou « ministères », subordonnés respectivement
au Chef des Scribes des Documents du Roi (μm.y-r s‡<.w> ©
nsw.t), au Chef des Six Grandes Maisons (c. à. d. le Ministère de
la Justice, μm.y-r Ìw.t-wr.t 6), au Chef des Travaux du Roi (μm.y-r
k“.t nsw.t)71, au Chef du Double Trésor (μm.y-r pr.wy-̃), et au
Chef du Double Grenier (μm.y-r ‡nw.ty). Selon Strudwick, tous
ces titres peuvent apparaître accompagnant celui du vizir (t“y.ty
z“b Ú“.ty), mais la plupart d’entre eux sont également utilisés par
d’autres personnes. Le Ministère de la Justice est le seul à être
spécifiquement réservé au vizir. Les fonctionnaires dirigeant les
autres institutions ne sont donc pas forcément des vizirs, mais ils
peuvent porter des titres de rang aussi élevé que ceux accordés
à celui-ci. À cette époque, on constate donc l’existence d’un
système de cinq directorats plus ou moins indépendants, le vizir
n’étant qu’un primus inter pares entre leurs directeurs. Dans plu-
sieurs cas, le vizir était seulement à la tête du directorat de la
Justice, dans d’autres il bénéficiait aussi d’un ou plusieurs autres
titres72. Ce processus ressemble fortement à celui que nous
venons d’évoquer pour les fonctionnaires provinciaux. Dans
certaines conditions, lorsqu’un individu parvenait à réunir un
grand nombre de titres locaux, ses pouvoirs approchaient, dans
^
71. Dans une note récente, Krejci aussi discute ce titre, mais il lui attribue une place
moins prééminente dans la hiérarchie que Strudwick (Ä&L 10 [2000], p. 67-75,
^
particulièrement p. 71). Mais du fait que Krejci n’entre pas dans une analyse du
dynamisme du système administratif, discutant les occurrences datant de la IVe
dynastie à la VIe en bloc, je préfère suivre Strudwick.
72. Strudwick, Administration, p. 337-346 et passim.
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LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
Administration
Vizir centrale
Administration
régionale
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LA CULTURE NOMARCALE
73. Comme hypothèse, on pourrait envisager qu’un titre tel que μm.y-r wp.t, « chef
de mission », a été utilisé par une personne envoyée, par exemple, par le bureau
du μm.y-r k“.t pour un projet spécifique : ainsi, dans l’autobiographie de Nékhébou
on lit que ce directorat dirigeait le creusement d’un canal dans le Delta. Le bureau
du μm.y-r ‡nw.ty pourrait avoir été responsable d’institutions agricoles locales, etc.
Le modèle de la figure 4 est certainement beaucoup trop simple, parce qu’il est pro-
bable que le palais royal avait aussi son propre réseau administratif dans les pro-
vinces. Dans ce contexte, des titres comme Ìq“ Ìw.t ©“.t et μm.y-r swnw (voir pour
ce dernier Moreno Garcia, ZÄS 124 [1997], p. 116-130) peuvent être envisagés.
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LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
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LA CULTURE NOMARCALE
Administration
centrale
Vizir
Administration
régionale
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LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
78. RdE 56 (2005), p. 105-118 ; voir déjà Idem, Ìwt et le milieu rural, p. 242-248 ;
256-257.
79. Moreno Garcia, RdE 56 (2005), p. 95-128 ; Idem, dans : Séhel entre Égypte
et Nubie, p. 5-22.
80. Voir pour le matériel utilisé dans ce débat, et pour les points de vue de Moreno
Garcia, RdE 56 (2005), p. 96-97.
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LA CULTURE NOMARCALE
81. Seidlmayer, dans : Haus und Palast, p. 207. Voir aussi Kemp, CAJ 5 (1995),
p. 46-50.
82. Moreno Garcia, Ìwt et le milieu rural, p. 252-265.
83. On vient de voir qu’il existait, au début de l’Ancien Empire, des élites importan-
tes dans plusieurs régions : Éléphantine, el-Kab, el-Gebelein, Thèbes, Zawiyet
el-Mayyitin. Mais il me semble clair qu’elles étaient liées au culte royal plutôt qu’à
celui d’une divinité régionale.
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LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
84. Moreno Garcia souligne que dans certains nomes où l’on ne connaît pas de
Ìr.y tp ©“ n sp“.t/nome, l’installation d’un nomarque pourrait avoir été bloquée par
les prêtrises locales : Séhel entre Égypte et Nubie, p. 20. Bien que le lien de cau-
salité qu’il suggère reste de l’ordre de la spéculation, l’hypothèse n’est pas exclue.
La documentation montre en tout cas a) qu’un degré de variabilité continuait à exis-
ter d’un nome à l’autre et b) que les rôles de nomarques et chefs des prêtres
devaient être en partie du même ordre dans le réseau social local.
85. J’ai abordé ce thème de façon plus détaillée dans Phoenix 46.2 (2000), p. 76-78.
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LA CULTURE NOMARCALE
86. Helck, Verwaltung, p. 207-211. Pour une critique de la théorie de Helck, voir
infra, p. 62-65.
87. Pour une liste de ces fonctionnaires durant le Moyen Empire, voir Fischer,
Dendera, p. 71, n. 289 ; Gauthier, ASAE 26 (1926), p. 273 ; Czerny, Ä&L 11
(2001), p. 23-25 et, pour les chefs des forteresses nubiennes, Moreno Garcia,
dans : Séhel entre Égypte et Nubie, p. 165-166. Pardey a récemment choisi de tra-
duire aussi ce nouveau genre de titre par « nomarque » (cf. « Provincial
Administration », dans : The Oxford Encyclopedia of Ancient Egypt, p. 18-19). Bien
que des arguments puissent être avancés à l’appui de cette approche (les nomoi
de l’époque gréco-romaine étaient aussi désignés par le nom de la capitale), elle
tend à masquer la différence réelle entre les deux conceptions administratives que
Helck a mises en lumière.
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LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
88. Hamm. no. 87. Pour une récapitulation récente de la problématique, voir
Franke, Das Heiligtum des Heqaib, p. 10-12.
89. Mais les stèles évoquées infra dans la note 110, p. 47, montrent que la situation
pourrait avoir été plus complexe que Helck ne le pensait.
90. Helck, Verwaltung, p. 209-210 : dans les cas où les maires dirigeaient des villes avec
une tradition nomarcale, « ... legten sie sich noch den Titel eines “Großen Oberhauptes” bei,
der aber nur eine historizierende Bezeichnung darstellt und kein Amts- oder Rangtitel ».
91. Gestermann, Kontinuität und Wandel.
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LA CULTURE NOMARCALE
92. Gestermann, Kontinuität und Wandel, p. 135-144 ; voir aussi Willems, Chests
of Life, p. 60 ; Franke, Das Heiligtum des Heqaib, p. 11.
93. Vandier, Mo‘alla, inscriptions 2 et 6.
94. Pour Ab-ihou, voir Fischer, Dendera, p. 195. Pour les deux planches du sarco-
phage de Inheret-nakht, voir Goedicke, dans : Gold of Praise, p. 149-152. Il date cette
personne du début du Moyen Empire, mais n’offre qu’un seul argument : l’apparition
de l’épithète m“© ≈rw après le nom du propriétaire du cercueil. À vrai dire, l’épithète
est connue déjà depuis la fin de la Première Période Intermédiaire (voir Schenkel,
FmäS, p. 76, renvoyant à TPPI, § 23). Toute une série d’autres indices suggère que le
cercueil d’Inheret-nakht doit être sensiblement plus ancien que ne l’admet Goedicke :
1) le contenu des formules d’offrandes ; 2) l’apparition du titre im.y-r ‡m©.w, « com-
mandant de Haute Égypte », pour lequel Goedicke ne peut citer que des exemples
datant de l’Ancien Empire et du début de la Première Période Intermédiaire ; 3) la
séquence d’épithètes d’Osiris ; 4) le fait même qu’Inheretnakht était un nomarque diri-
geant plus d’un seul nome, situation inconnue au Moyen Empire ; et 5) l’implication
qu’il serait un nomarque fonctionnant dans le territoire thébain – cas sans parallèle
pour le début du Moyen Empire. Pour toutes ces raisons il me semble clair qu’il vivait
au plus tard au début de la Première Période Intermédiaire.
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LA CULTURE NOMARCALE
98. Moreno Garcia, dans : Séhel entre Égypte et Nubie, p. 13-14, utilise le même
matériel pour en déduire sur un plan général que l’administration régionale ne doit
pas être comprise comme un système rigoureusement fondé sur les nomes. Bien que
je sois d’accord avec l’esprit de cette argumentation, elle semble méconnaître les
circonstances très spécifiques du début de la Première Période Intermédiaire. La
fragmentation régionale de cette époque ne doit certainement pas être mise en
parallèle avec la structure diversifiée du niveau provincial pendant l’Ancien Empire.
99. Gabra, MDAIK 32 (1976), p. 48, fig. 2, l. 4-5.
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LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
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LA CULTURE NOMARCALE
point de vue n’est pas sans poser problème, mais on doit avouer
que le processus serait compréhensible. Le succès évident dans
le territoire du royaume thébain pourrait avoir poussé les rois
de la XIe dynastie à imposer un régime similaire dans les régions
qu’ils venaient d’acquérir.
Mais cette interprétation a aussi quelque chose de naïf.
Même en Allemagne après la Deuxième Guerre Mondiale, où
les alliés suivaient une politique forte de dénazification, beau-
coup de postes de responsabilité étaient occupés par d’anciens
nazis. Il me semble peu probable que dans la situation de
l’Égypte après l’Unification – période sans doute moins
politisée et moins conflictuelle que celle de l’Allemagne de
1945 – le premier but des Thébains ait été de remplacer tous
ceux qui avaient exercé des charges sous le royaume héracléo-
politain103.
Néanmoins, c’est exactement ce qui se serait passé, selon
Gestermann. Elle essaye de montrer que les nomarques, qui
avaient déjà disparu dans le sud de l’Égypte avant l’Unification
du pays, perdaient aussi leurs postes dans le nord. Mais, moins
de vingt ans plus tard, les nomarques auraient resurgi, vers la
fin de la XIe dynastie, comme le montrent par exemple les
cimetières de Moyenne Égypte.
La lecture de la thèse de doctorat de Gestermann suggère
donc l’évolution suivante :
1. Fin de l’Ancien Empire : système de gouvernement
monolithique ; l’Égypte est subdivisée en nomes gérés
par des nomarques et des chefs des prêtres, les deux
fonctions pouvant parfois être assumées par la même per-
sonne.
103. En fait, on sait que les Thébains engageaient souvent des fonctionnaires qui
font état de manière explicite dans leurs autobiographies du fait d’avoir aussi tra-
vaillé pour les rois héracléopolitains.
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LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
104. Franke, Das Heiligtum des Heqaib, p. 12 : « neue Männer, die bisher über
keine Machtstellung in ihrer Heimatstadt verfügten ».
105. Dans son étude récente, Nomarque, Favry définit les rôles et responsabilités
des nomarques à l’époque de Sénousret Ier sur la base d’une collection de phrases
tirées de leurs autobiographies, mais elle n’offre pas vraiment une étude historique
du problème.
106. Pardey, « Provincial Administration », dans : The Oxford Encyclopedia of
Ancient Egypt I, p. 18-19.
44
LA CULTURE NOMARCALE
ques avaient toujours vécu dans des villes et si, dans certains
cas, un chef régional s’appelle « nomarque », cela ne peut guère
signifier qu’il n’était pas responsable de la ville capitale du
nome107. Autrement dit, le fait que les textes font état, de plus
en plus fréquemment, de l’administration de villes ne peut pas,
à lui seul, être utilisé comme l’indice de la mise à l’écart des
nomarques.
Par ailleurs, il semble clair que chacun de ces chercheurs est
animé par le souci de présenter l’administration égyptienne
comme un système très rigoureux, dans lequel chaque région
est organisée d’une seule et même manière. Pendant la
Première Période Intermédiaire, alors que le pays était frag-
menté, cette unité de conception aurait été rompue temporai-
rement, mais elle aurait resurgi très vite après le début du
Moyen Empire.
Pour comprendre ce qui se passait réellement, nous allons
reprendre les données de base sur lesquelles repose l’hypothèse
de Gestermann. Pour nous, ce qui compte surtout, ce sont les
transformations juste après la victoire de Montouhotep II et
pendant le reste du Moyen Empire. On va donc étudier la
documentation concernant chacune des provinces pour les-
quelles il existe des informations.
Pendant la XIe dynastie, immédiatement après l’Unification
de Montouhotep II, Gestermann ne trouve aucun nomarque
dans le pays tout entier. Les nomarques d’Assiout, les alliés les
plus forts des rois héracléopolitains, disparaissent tout de suite,
et aucun administrateur s’appelant Ìr.y-tp ©“ n’apparaît dans sa
documentation. Mais elle doit avouer que plusieurs textes
continuent de mentionner les nomes comme unités administra-
tives. Il s’agit de plusieurs cas semblables à celui, déjà cité, de
107. Pour Moret, le lien entre le nomarcat et la capitale du nome était encore évi-
dent, dans : Recueil d’études égyptologiques dédiées à la mémoire de J.-F.
Champollion, p. 339.
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LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
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LA CULTURE NOMARCALE
110. Pour la stèle, voir Petrie, Dendereh, pl. XV. La stèle Leiden V3 est également inté-
ressante parce qu’elle décrit, encore pendant le règne de Sénousret Ier, le cas d’un
directeur des champs, μm.y-r “Ì.t, dans « la Tête du Sud et à Abydos ». Le texte spéci-
fie ensuite exactement quelle zone de ce territoire était sous sa responsabilité : la
région entre les sixième et neuvième nomes (voir Boeser, Beschrijving I, pl. II). Bien
qu’aucun nomarque ne soit connu pour cette région, des fonctionnaires subalternes
comme le propriétaire de la stèle pouvaient, apparemment, encore définir leur ressort
d’autorité en termes de nomes. Récemment, Moreno Garcia a démontré que le terme
sp“t « nome » devient plus commun au début du Moyen Empire, fait explicable, selon
lui, comme le reflet « d’une nouvelle manière d’organiser l’espace après les boulever-
sements de la Première Intermédiaire » (Ìwt et le milieu rural, p. 148).
Il convient de discuter brièvement le cas du général Ip, dont la tombe, publiée
récemment par Fischer, contiendrait la titulature d’un nomarque des vingtième et
vingt et unième nomes de Haute Égypte, et qui daterait de l’époque entre
l’Unification du pays et la fin de la XIe dynastie (voir Fischer, The Tomb of Óp ; pour
la datation, voir p. 29-32). Cette manière de voir impliquerait que Ip appartenait
à l’administration thébaine récemment créée dans l’ancien territoire héracléopoli-
tain. Cette hypothèse me semble très invraisemblable. Ce qui étonne tout d’abord,
c’est que le « nomarque » des vingtième et vingt et unième nomes ait été enterré à
el-Saff, site qui se trouve, comme le reconnaît d’ailleurs Fischer, dans le vingt-
deuxième nome (p. 29). Fischer remarque aussi que les graphies dans la tombe
d’el-Saff sont dépourvues du signe du bras qui accompagne normalement celui de
l’arbre désignant les deux nomes, ainsi que des adjectifs « supérieur » et « infé-
rieur », qui servent à distinguer les deux provinces (p. 25). De surcroît, le titre d’Ip,
lu par Fischer comme μm.y-r n©r.t, ne suit pas le modèle commun de Ìr.y-tp ©“ +
désignation géographique. Je ne connais pas d’autres exemples du modèle de titre
envisagé par Fischer. Enfin, les titres de rang de Ip (≈tm.ty bi.ty smÌr w©.ty) sont
très modestes pour un nomarque. Prenant aussi en compte le fait que le titre de
général a clairement été considéré comme le plus important par Ip lui-même, il est
peu vraisemblable qu’il ait été nomarque.
En fait, le mot lu par Fischer comme nom de nome, serait écrit de façon assez irré-
gulière. Je propose de lire plutôt comme μm.y-r w, « commandant d’un
district ». On sait que ce type de fonctionnaires portaient parfois les titres de ≈tm.ty
bμ.ty smÌr w©.ty sƒm sƒm.t w©μ.w μm.y r ‡ny t“ aussi porté par Ip : voir Willems, JEA
76 (1990), p. 31, n. d ; Daoud, Corpus of Inscriptions, p. 72, qui lit le titre ,
incorrectement, comme μm.y-r ≈rp.w.
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118. Point de vue implicitement accepté par Pardey, « Provincial Administration », dans :
The Oxford Encyclopedia of Ancient Egypt I, p. 18, et Rabehl, Amenemhet, p. 11-17.
119. Stèle Caire CG 20024. Pour la datation de ce document, voir Franke,
Personendaten, p. 112 (132).
120. Tombes I et VII à Deir Rifa : voir Montet, Kêmi 6 (1936), p. 138-143 et 156-163.
121. Pour ces personnages, voir W. Grajetzki, GM 156 (1997), p. 55-62.
122. Tombe I à Assiout ; voir pour les inscriptions Griffith, Siût and Dêr Rîfeh, pl.
1-8 ; Montet, Kêmi 3 (1930-1935), p. 45-86. Pour la bibliographie, voir Zitman,
The Necropolis of Assiut, p. 34.
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très mal préservés n’ont pas encore été publiés ; mais, à partir
d’articles préliminaires, on peut conclure que le propriétaire
Ouadj était non seulement Ì“.ty-© μm.y-r Ìm.w-nÚr / μm.y-r Ìw.t-
nÚr, mais aussi Ìr.y-tp s≈.t. Ce dernier titre semble être
construit selon le modèle du titre Ìr.y-tp ©“ n sp“.t/Nome, la
désignation géographique étant ici s≈.t, « champ », sans doute
pour désigner le Fayoum128. Pour finir, une fausse-porte trouvée
à Héliopolis, et probablement datable de la fin de la XIe dynas-
tie ou du tout début de la XIIe, fait aussi état d’un nomarque du
treizième nome de Basse Égypte129.
Il va sans dire que notre documentation est très incomplète,
mais on ne peut nier le fait que les nomarques n’étaient pas une
rareté en Moyenne Égypte, et qu’il semble possible sur la base
du dernier document cité qu’ils aient aussi existé dans le Delta.
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LA CULTURE NOMARCALE
133. Franke, lui, considère qu’il s’agit d’un maire d’Armant : Das Heiligtum des
Heqaib, p. 13 ; Idem, BiOr 62 (2005), col. 464.
134. Favry, op. cit., p. 72-75, et particulièrement p. 75. Pour le texte, voir Boeser,
Beschrijving I, pl. IV.
135. Borchardt, Statuen und Statuetten II, p. 17 et pl. 66 ; voir aussi Franke, op.
cit., p. 13, n. 26.
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136. Pour une discussion approfondie, voir Franke, Das Heiligtum des Heqaib,
p. 207-210.
137. Urk. VII, p. 6, 5 et 17 ; dans Urk. VII, p. 2,11 et dans la stèle 10, x + 13 (Habachi,
The Sanctuary of Heqaib I, p. 38 et II, pl. 25), il se compare à d’autres « chefs de
nomes », Ìq“.w sp“.wt. Pour la titulature de Sarenpout, voir aussi Franke, op. cit., p.
215.
138. Voir Habachi, The Sanctuary of Heqaib I, p. 42, fig. 4 et II, pl. 37 b.
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LA CULTURE NOMARCALE
139. Urk. VII, p. 4,3-6. Voir le commentaire de Franke, op. cit., p. 24, qui traduit ce
passage comme une série de vœux.
140. Cette description suit les grandes lignes de l’analyse de Franke, Das Heiligtum
des Heqaib, p. 8-27. Mais je crois qu’il va trop loin quand il dit que Sarenpout Ier
était un « parvenu » dont aucun des ancêtres ne portait de titres officiels. Pour une
interprétation différente, voir Willems, Heqata, p. 18-20.
141. Willems, Chests of Life, p. 85-87.
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146. L’hypothèse que les nomarques résidaient à Kôm Ombo est, comme l’a remar-
qué FRANKE, Das Heiligtum des Heqaib, p. 11, sans preuve.
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LA CULTURE NOMARCALE
mier est leur titulature qui est très variée, et peut différer d’une
région à l’autre. Il est néanmoins un fait capital : les maires de
Helck sont pratiquement absents, sauf à Beni Hasan, mais là,
on rencontre aussi des « vrais » nomarques du type Ìr.y-tp ©“150.
Deuxièmement, un nombre assez restreint de « maires de
villes » sont connus par les textes de l’époque151. Mais on n’a
retrouvé aucun cimetière de maires comparable aux cimetières
traditionnellement appelés « nomarcaux ». À mon avis, cette
situation ne laisse aucun doute sur le fait que la classe des mai-
res existait bel et bien, mais qu’il s’agissait d’un groupe de per-
sonnes encore restreint et d’un statut social très différent de
celui des grands seigneurs provinciaux. Ces derniers, surtout
en Moyenne Égypte, possédaient de vastes monuments funérai-
res d’un type qui n’est guère connu ailleurs.
Ce point de vue va à l’encontre de l’opinion de plusieurs
égyptologues. Dans une étude récente, par exemple,
Grajetzki décrit les propriétaires des grandes tombes à Qaw
el-Kebir comme des « maires » (Ì“.ty-©)152. La titulature du type
très répandu Ì“.ty-© μm.y-r Ìm.w-nÚr a également été interprétée
comme désignation de personnes qui réunissent les fonctions
de « maire » et de « chef des prêtres »153. Cette titulature est
très fréquente à Assiout154, ainsi qu’à Qaw el-Kebir. Le titre
Ì“.ty-© associé avec μm.y-r Ìm.w-nÚr ou μm.y-r Ìw.t-nÚr apparaît
63
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
155. Si l’on interprète le titre Ìr.y-tp s≈.t comme variante du titre nomarcal Ìr.y-tp
©“, les tombes de Kôm el-Khalwa devraient être écartées de cette liste : voir n. 128,
p. 54.
156. Helck, Verwaltung, p. 208-210. Les pages citées du livre de Helck ont exercé une
grande influence, mais elles ne me convainquent pas du tout. Il décrit une situation où
l’on voit, d’un côté, l’apparition d’un Ì“.ty-© n Mn©.t-⁄wμ=f-wμ, « maire de Menat-
Khoufou » à Beni Hasan et, de l’autre, le titre Ì“.ty-© placé directement devant le nom
d’un administrateur. Le seul fait de la position de ce terme suffit à Helck pour affirmer
qu’il s’agit, non d’un titre de rang, mais d’un titre désignant une profession : celle de
maire. Il en résulte un nombre très élevé de maires, parce que beaucoup de gouverneurs
sont désignés dans leurs tombes comme Ì“.ty-© N. Mais le principe général selon lequel
un titre placé dans cette position doit forcément désigner une fonction réelle ne m’a
jamais paru probant ; j’ai discuté d’un exemple problématique dans Dayr al-Barsha- I,
p. 100-102. Dans le cas spécifique des Ì“.ty-©, la situation est particulièrement délicate
parce que ce titre très répandu était souvent utilisé dans un sens honorifique (voir les
remarques de Fischer, Dendera, p. 71-72), et était employé comme titre d’adresse, un
peu comme dans notre « monsieur » (voir Conte du Naufragé, l. 2). On ne parlera donc
d’un maire que dans le cas où le titre Ì“.ty-© est suivi du nom de la ville.
157. Mon interprétation va à l’inverse de celle de Quirke, qui écrit : « Following
regular Middle Kingdom practice, the post of temple manager was held by the lea-
ding official of the main settlement (Ì“ty-©) to form a composite position Ì“ty-© μmy-
r Ìw.t-nÚr/Ìmw-nÚr » (Administration, p. 161).
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LA CULTURE NOMARCALE
L
es hauts-lieux de la « Nomarchie » du Moyen
Empire sont bien connus. Il s’agit des sites de
Qaw el-Kebir, Deir Rifa,Assiout, Meir, Deir el-
Bersha, Beni Hasan, Tehna el-Gebel et, en
dehors de la Moyenne Égypte, de Qubbet el-
Hawa’ et Kôm el-Khalwa (voir fig. 7). Mis à
part Tehna el-Gebel et Kôm el-Khalwa, qui n’ont été partielle-
ment fouillés qu’assez récemment mais qui restent mal
publiés, tous ces cimetières ont été l’objet de fouilles entre les
années 1890 et 1930, approximativement. À cette époque, ils
suscitaient l’intérêt pour deux raisons surtout.
En premier lieu, les tombes monumentales de ces sites
contiennent un décor parfois de haute qualité. Il s’agit non
seulement de représentations picturales, mais aussi de longs
textes autobiographiques dont plusieurs avaient déjà attiré
l’attention au XIXe siècle, et qui sont devenus, depuis, les
sources classiques de l’historiographie du Moyen Empire.
L’établissement de copies de ces tombes était dès lors
une tâche prioritaire dont l’importance fut pleinement com-
prise après la publication des inscriptions des tombes
d’Assiout et de Deir Rifa, effectuée par F. LL. Griffith en
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11. Une exception est l’étude de Seidlmayer, Gräberfelder, qui essaye d’interpréter
les publications anciennes sur la base d’une familiarité profonde avec les différents
types de matériel archéologique souvent publiés de manière si lacunaire dans ces
ouvrages.
12. Pour une présentation de ce projet, voir Willems, MDAIK 60 (2004), p. 243-
247. Je remercie vivement les docteurs Gaballah ©Ali Gaballah et Zahi Hawass,
Secrétaires Généraux successifs du Haut Conseil des Antiquités et les membres du
Conseil, dont je mentionne spécialement M. Samir Anis, Directeur Général des
Antiquités de Moyenne Égypte. Les fouilles sont rendues possibles grâce aux cré-
dits importants fournis par le Fonds de Recherche de la K.U.Leuven et du F.W.O. -
Vlaanderen.
13. El-Khadragy, Kahl, Engel, SAK 32 (2004), p. 233-243 ; Kahl, El-Khadragy,
Verhoeven, SAK 33 (2005), p. 159-167.
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14. Publiés entre 1935 et 2006 par l’Université de Chicago dans les huit volumes
des CT.
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17. Pour notre système de numérotation des tombes à Deir el-Bersha, voir Peeters,
Willems, dans Willems e.a., MDAIK 60 (2004), p. 249-250.
18. Bersheh I-II.
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24. Leclant, Orientalia 42 (1973), p. 405. Nos tentatives pour récupérer la documen-
tation de fouille d’Osiris Ghobrial n’ont pas, jusqu’à présent, été couronnées de succès.
25. Fouilles de l’inspecteur Helmi Hussein Suleiman. Nous le remercions pour ces
informations. Une publication du matériel qu’il a trouvé est en préparation.
26. Je remercie Edward Brovarski de m’avoir envoyé ces copies en 1990.
27. Heureusement, ce document a été publié par Bakry, RSO 46 (1971), p. 7-8 et
pl. V. Je dois cette référence à Marleen De Meyer. Le fait que ce monument soit
passé inaperçu jusque là pourrait être dû au fait que Bakry l’avait publié dans un
article sous le titre « Recent discoveries in the Delta ».
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40. Ce qui suit expose les résultats des travaux exécutés en commun par Stan
Hendrickx, Marleen De Meyer, et l’auteur. Une publication complète est en prépa-
ration.
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Période où l'unification
de l'Égypte doit avoir pris place
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49. Le même style grossier apparaît sur une table d’offrandes d’Ahanakht II
(Hildesheim 1891) qui pourrait provenir de la même tombe : voir Martin-Pardey,
GM 21 (1976), p. 33-36 ; Eadem, CAA Hildesheim VI, 6, 49-51.
50. De Meyer, dans : Genealogie, p. 133, avec références bibliographiques.
51. Voir p. 43-52.
52. Gestermann, Kontinuität und Wandel, p. 35-47 ; Franke, Orientalia 57 (1988),
p. 133, avec bibliographie ; Willems, Chests of Life, p. 58-60 ; Quack, Merikare,
p. 106 ; Seidlmayer, GM 157 (1997), p. 81 ; Darnell, ZÄS 131 (2004), p. 34, avec
bibliographie.
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61. Bμk rmÚ.y ; voir par exemple la formule 149 des Textes de Cercueils : CT II,
226b-253g [149], texte qui doit être récité par un homme vêtu, selon 227b, comme
un ritualiste.
62. Bersheh II, pl. XIII, 8 ; XXI, 2 (haut) = Willems, Dayr al-Barsha- I, planche LIV,
col. 2.
63. La source la plus révélatrice pour ce rituel abydénien est la stèle Berlin 1204
d’Ikhernofret, lignes 17-21 ; voir Schäfer, Mysterien des Osiris, p. 20-32 et la plan-
che en fin de volume.
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68. L’autobiographie d’Iha a été publiée dans Bersheh II, pl. XXI, et a été fréquem-
ment commentée depuis. Une étude approfondie vient de paraître dans Willems,
Dayr al-Barsha- I, chapitre 6.
69. L’autobiographie d’Ahanakht Ier a été publiée dans Bersheh II, pl. XIII, et a été
commentée par Brovarski, dans : Studies Dunham, p. 16-21, et Willems, dans : Zij
schreven geschiedenis, p. 57-70. Ce qui suit s’appuie largement sur mon étude plus
approfondie dans Dayr al-Barsha- I, chapitre 7.
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74. Voir pour les fouilles dans cette zone, Peeters, dans Willems e.a., MDAIK 60
(2004), p. 266-269; Idem, dans Willems e.a., MDAIK 62 (2006), p. 328-337 ;
Willems, Peeters, Verstraeten, ZÄS 132 (2005), p. 181-185.
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76. Voir Op De Beeck, Peeters, Willems, dans : Schiestl, Seiler (éd.), Handbook of
Middle Kingdom Pottery, sous presse. Pour quelques considérations qui pourraient
nuancer ce point de vue, voir ici, p. 237.
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77. À cause de l’accessibilité réduite de cette tombe, elle n’a pas encore été insé-
rée dans le plan reproduit à la figure 10. Le monument se trouve directement à
l’ouest de celle de Djéhoutihotep (no. 17L20/1).
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[La ville entière est en] fête, son cœur est en joie. Ses
vieillards sont rajeunis, ses jeunes gens sont vigoureux,
ses enfants poussent des cris, leur cœur étant en fête,
tandis qu’ils voient leur maître et le fils de leur maître
(étant) dans la faveur du souverain, en construisant
son79 monument80.
111
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Notre maître s’est dirigé vers (la ville de) Tjerty. Le dieu
Nemty se réjouit à cause de lui. Ses ancêtres sont en
fête, leur cœur étant en joie, se réjouissant de [ses]
beaux monuments82.
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84. Bersheh I, pl. XIV,10-12. Pour la justification de cette traduction, voir Willems,
Peeters, Verstraeten, ZÄS 132 (2005), p. 174-175.
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85. L’étude géographique de la plaine alluviale de la région est dirigée par Gert
Verstraeten.
86. Arnold, Die Tempel Ägyptens, p. 188.
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87. Siut I, 308 ; voir Griffith, Siût and Dêr Rîfeh, pl. 8.
88. Delange, Statues égyptiennes, p. 76. Il n’est pas tout à fait certain qu’il s’agisse
du Djéfaihâpi qui possédait la grande tombe I à Assiout. Sinon, la statue doit avoir
appartenu à une personne enterrée à proximité de lui et qui portait le même nom.
Dans ce cas, la trouvaille d’une pièce de proportions colossales, dans une sépul-
ture sans doute beaucoup moins grande, suggère qu’il ne devait pas être très
exceptionnel de posséder une statue de telles dimensions.
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chapelle en son honneur avait été créée dans le palais des gou-
verneurs. Dans ce cas particulier, le culte du gouverneur s’était
transformé en un culte de saint, le sah Héqaib. Au cours de la
Première Période Intermédiaire, celui-ci était devenu d’une
telle importance que le roi Antef II érigea une chapelle plus
grande, non loin de l’ancienne. Au fil des ans, cette dernière
avait évolué en dépotoir pour les objets de culte utilisés pen-
dant les fêtes célébrées en l’honneur de Héqaib95. Dans ce qui
suit, je l’appellerai « la sacristie ».
Pendant le Moyen Empire, la nouvelle chapelle fut agrandie
plusieurs fois, se transformant en un centre de culte, non seu-
lement pour Héqaib lui-même, mais aussi pour tous les gouver-
neurs successifs à partir du gouverneur Sarenpout Ier96.
L’archéologie montre que le culte se déroulait non seulement à
l’intérieur de la chapelle, mais aussi à l’extérieur. En quittant la
chapelle, on se trouve dans ce qui était, au Moyen Empire, la
plus grande rue de la ville, et l’absence totale d’ordures entre
les couches successives de cette rue atteste que celle-ci fut net-
toyée régulièrement97. Il est alors évident que cette voie revê-
tait un rôle assez particulier.
La chapelle ancienne de Héqaib, convertie en dépotoir pour
les objets de culte, a été récemment redécouverte dans un état
de conservation remarquable. On y a retrouvé des objets du
même style que les châsses portables représentées sur les parois
des tombes que je viens d’évoquer. En fait, plusieurs châsses de
ce type ont été mises au jour, ainsi que des fragments de plu-
sieurs autres. Quelques-unes d’entre elles étaient inscrites et
portaient les noms des dirigeants de la ville. Elles ne conte-
naient pas de statues, mais, par ailleurs, des statues furent
95. Pour le développement des chapelles de Héqaib, voir maintenant Von Pilgrim,
dans : Timelines I, p. 403-418.
96. Pour l’interprétation de cette chapelle plus récente, voir Franke, Das Heiligtum
des Heqaib.
97. Von Pilgrim, Elephantine XVIII, p. 124-126 ; 219-220.
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98. Pour une discussion détaillée sur les châsses, voir Dorn, op. cit., p. 129-143.
99. Voir Ziermann, MDAIK 51 (1995), p. 138-140 et fig. 1 ; pour une analyse plus
récente, voir Seidlmayer, Historische und moderne Nilstände, p. 81-82.
100. Pour ce cimetière, encore inédit, voir Seidlmayer, dans : Social Aspects of
Funerary Culture, p. 205-252.
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103. Le fait que les chapelles des gouverneurs ont à peu près la même structure
avec un sanctuaire tripartite que les chapelles funéraires des mastabas II et V à
Qila© ed-Dabba suggère un lien entre la pratique cultuelle aux deux endroits.
104. Comme l’a déjà remarqué Kemp, CAJ 5 (1995), p. 45-46. Dans quelques cas,
des tombes de reines ou de particuliers étaient transformées en lieux de culte per-
sonnel (le cas d’Isi à Edfou ; maintenant aussi le cas des reines défuntes de Pépi Ier,
voir Berger-El-Naggar, dans : Des Néferkarê aux Montouhotep, p. 15-29 ; Berger-
El-Naggar, Labrousse, BSFE 164 [2005], p. 18-22). Dans d’autres exemples, les
lieux de culte de personnes privées se trouvaient dans des chapelles de ka dans les
temples, comme c’était le cas pour les administrateurs de Coptos de la VIIIe dynas-
tie, ou pour Djefaihâpi Ier dans le temple d’Oupouaout à Assiout. On notera qu’un
texte récemment découvert à Assiout fait état d’un « temple » de Djefaihâpi, suggé-
rant qu’il a existé, en outre, un lieu de culte indépendant de ce gouverneur (Kahl,
GM 211 [2006], p. 27). Dans ce cas, la situation pourrait avoir été très compara-
ble à celle de Deir el-Bersha.
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109. Habachi, op. cit., I, p. 76 et II, pl. 126-128 (no. 49) ; I, p. 88-89 et II, pl. 144-
146 (no. 61).
110. Kemp, CAJ 5 (1995), p. 41-50.
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L
’origine du terme « démocratisation » dans le
discours égyptologique remonte au début du
XXe siècle, où il fut introduit dans le cadre plus
large de l’étude de l’histoire politique de la fin
de l’Ancien Empire et de la Première Période
Intermédiaire. L’expression m’a toujours un
peu étonné. Bien que le mot « démocratisation » soit très
répandu, même de nos jours, dans les travaux sur cette époque1,
il devrait être évident que ni la fin de l’Ancien Empire, ni la
Première Période Intermédiaire, ni le Moyen Empire
n’étaient, à aucun égard, démocratiques. Il n’a jamais existé, en
Égypte ancienne, un système d’administration où la couche
dirigeante était contrôlée par les masses de la population. Et,
de fait, quand les égyptologues utilisent le terme « démocrati-
1. Le mot apparaît pour la première fois, autant que je sache, chez Moret, dans :
Recueil d’études égyptologiques dédiées à la mémoire de J.-F. Champollion (Paris,
1922), p. 331-360, et particulièrement p. 332 et 359. Quelques autres exemples :
Bonnet, RÄRG, p. 347 ; Morenz, Ägyptische Religion, p. 58-59 ; Podeman
Sørensen, dans : The Religion of the Ancient Egyptians, p. 109-125 ; Assmann, Tod
und Jenseits, p. 503 ; Ikram, Dodson, The Mummy in Ancient Egypt, p. 17 ;
Richards, Society and Death, p. 8-9 ; Wasmuth, BiOr 63 (2006), col. 68.
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I accuse
(...)
3. Dr Hermann Kees, professor of Egyptology,
University of Göttingen, a member of an old Saxon
land-owning family, a militarist and Junker. He was an
army officer in the First World War, and fought later by
all means in his power, openly and secretly, the Weimar
Republic. He is anti-democratic from the bottom of his
soul. A conservative, he at first opposed Hitlerism, but
afterwards became a Nazi.Though I do not know whe-
ther he actually joined the party, I would not trust him,
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18. Cette lettre, conservée dans les archives de l’Oriental Institute à Chicago, a été
publiée le 25 octobre 1993 sur la ANE discussion list : voir http://oi.uchicago.
edu/OI/ANE/ANE-DIGEST/V01/v01.n021. En effet, Kees pourrait avoir adhéré à
la NSDAP « by compulsion ». Jusqu’en 1933, il était président de la section
Göttingen du Deutschnationale Front, un parti qui avait été créé juste après la
Première Guerre Mondiale sous le nom de Deutschnationale Volkspartei pour
défendre les intérêts politiques et économiques des élites de l’Allemagne impériale.
Le parti coopérait de plus en plus avec les nazis et en 1933 rejoignait le gouverne-
ment allemand, facilitant ainsi la nomination d’Hitler comme Reichskanzler. En juin
1933, le parti était forcé de s’intégrer à la NSDAP : voir pour le contexte histori-
que général, Kershaw, Hitler I, p. 416-420 ; 477-478, et Tollmien,
Nationalsozialismus, p. 99-105 ; pour le rôle de Kees à cette époque, voir p. 104-
105. Je remercie Willem Hovestreydt pour ses renvois à l’ANE discussion list et au
livre de Tollmien.
19. On remarquera néanmoins que Kees perdit son poste de professeur à
Göttingen après la guerre (voir Behlmer, Horn, Moers, Ägyptologie in Göttingen).
On sait que Kees signait, en 1933, une pétition de quarante-huit professeurs de
l’Université de Göttingen adressée aux autorités universitaires, les incitant à révo-
quer les professeurs juifs (voir http://www.goest.de/noether.htm).
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20. Kees, Totenglauben, p. 161 : « Der Charakter dieser Zeit ist unsicher und
begehrlich: man will besitzen, gleichgültig ob es paßt oder nicht. Der aristokrati-
schen Lehre der Pyramidenzeit gegenüber hat also diese Zeit ein durchaus vulgä-
res Gebaren » (édition de 1956).
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22. Voir Valloggia, Balat I, p. 74-78 et pl. LXII ; pour d’autres cas, voir Willems,
Chests of Life, p. 245-246.
23. Ici, « date » renvoie à la date de l’utilisation des textes pour être inscrits sur les
cercueils privés. Il n’y a pas de doute que beaucoup de textes avaient été compo-
sés bien antérieurement à ce moment. Cela est le cas pour les Textes des Pyramides
qui apparaissent sur les cercueils ; ils viennent d’être publiés dans CT VIII. Selon
Vernus, il est difficile de situer les Textes des Cercueils dans un seul état de lan-
gue. On constate les affinités les plus fortes avec l’égyptien de la Première Période
Intermédiaire, mais les Textes des Cercueils seraient encore en voie d’être remaniés
ou même élaborés pendant le Moyen Empire (dans : The World of the Coffin Texts,
p. 170-172).
24. Willems, Heqata ; Idem, dans : Studies te Velde, p. 343-372.
25. L’idée de la « grammaire du temple » fut introduite par Derchain, CdE 37,
N° 74 (1962), p. 31-35.
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26. Cf. Baines, dans : D’un monde à l’autre, p. 30-31 ; Mathieu, dans : D’un monde
à l’autre, p. 247-262.
27. Voir pour les quatre paragraphes suivants Seidlmayer, Gräberfelder, p. 426-
429 ; Idem, dans : Social Aspects of Funerary Culture, p. 205-252.
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28. Voir Donnat, La peur du mort I, p. 298-307. Cette étude approfondie des let-
tres aux morts n’a malheureusement pas encore été publiée.
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29. Pour une analyse plus poussée, voir Willems, Chests of Life, p. 200-209.
30. Voir, par exemple, le mobilier funéraire de Gémeniemhat à Saqqara : cf., entre
autres, Jørgensen, Egypt I, p. 148-149.
31. Jéquier, Neith et Apouit, pl. VIII et XII. Pour cette analyse, voir Willems, op. cit.,
p. 205-208 et 221-228.
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39. Voir, par exemple, Spencer, Death in Ancient Egypt, 29-30, qui parle d’un
« Egyptian belief in a continued existence in which survival depended upon the pre-
servation of the body in a recognizable form. This belief was to become the driving
force behind much of Egyptian funerary practice ... » ; ou Ikram, Dodson, The
Mummy in Ancient Egypt, p. 108, qui écrivent : « The Egyptians believed that the
intact body was necessary for the afterlife ».
40. Pour la période qui nous occupe, un indice de cet état de fait est, entre autres,
la présence de vases et de boîtes à canopes. À Deir el-Bersha, de tels artefacts ont
été retrouvés dans la tombe de la dame Djéhoutinakht de la Première Période
Intermédiaire, dans quelques tombes de la zone 2 (un vase à canopes découvert en
2006 contenait encore les viscères momifiés), et dans une tombe dans la plaine.
Mais la grande masse des corps exhumés ne présente aucun signe d’avoir été momi-
fiés. Le cas de Deir el-Bersha n’est pas unique, comme le montre, par exemple,
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52. Kraus, op. cit., p. 233 : « relativ niedrige [..] Bevölkerungszahlen ». Tout
récemment, B. Kemp a aussi suggéré d’après les données archéologiques que les
chiffres de Butzer sont probablement trop bas. Il se demande : « should we double
it ? » ; Kemp, Ancient Egypt. Anatomy of a Civilization2, p. 406, n. 7. En effet, Butzer
lui-même écrit que « none of the numerical data are to be taken literally » : Early
Hydraulic Civilization, p. 76.
53. Pharaonen und Fremde, p. 53 ; Winkler, Wilfing, Tell el-Dab’a VI, p. 139. Les cal-
culs suivants donnent l’espérance de vie moyenne au moment de la naissance, ce qui
veut dire que la moyenne inclut les enfants. Le taux de mortalité pour les enfants jeu-
nes, qui devait être très haut, a une forte influence sur la moyenne calculée.
54. Hopkins, Comparative Studies in Society and History 22 (1980), p. 318-320 ;
Kraus, Demographie, p. 236.
55. Nunn, Ancient Egyptian Medicine, p. 22. Je remercie Emiel Kuijper pour cette
référence.
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56. Mortensen, Ä&L 2 (1991), p. 28. Pour quelques autres cimetières de la même
époque, Masali et Chiarelli ont atteint une estimation similaire de 30 ans (Journal
of Human Evolution 1 [1972], p. 161-169).
57. Rösing, Qubbet el Hawa’ und Elephantine, p. 112, tab. 18, colonne e, à l’âge
de 0 ans, et p. 115. Un nombre comparable peut être calculé pour la population
d’une tombe de la fin du Moyen Empire récemment découverte à Thèbes (voir
Graefe, Die Doppelgrabanlage « M », p. 64, fig. 1).
58. Bagnall, Frier, The Demography of Roman Egypt, p. 100. Tosha Dupras, une
anthropologue qui étudie, depuis des années, le matériel anthropologique du cime-
tière romain d’Ismant al-Kharab (Oasis de Dakhla), m’informe qu’elle a l’impres-
sion que cette estimation doit être trop basse.
Il a été suggéré que l’espérance de vie moyenne à l’époque romaine n’atteignait
même pas l’âge de 20 ans (Meskell, Archaeologies of Social Life, p. 169). Ici, on
ne tiendra pas compte de ce point de vue extrême, pour lequel aucun argument
n’est avancé.
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63. Fragments découverts par la mission belge ; voir B. Verrept, dans : Willems et
al., MDAIK 62 (2006), p. 309.
64. Les cercueils B1-8Bo ; voir pour la fouille de Reisner, Terrace, Egyptian
Paintings of the Middle Kingdom.
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65. Non publié. Trouvé par la mission des Universités de Leyde et Philadelphie et
le Museum of Fine Arts de Boston en 1990.
66. Daressy, ASAE 1 (1900), p. 24-25 ; Willems, Chests of Life, p. 79 (B14C ; B4-5).
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67. Garstang, Burial Customs, 211-244. Garstang décrit ce matériel en termes très
vagues ; par exemple, quand il stipule avoir trouvé des « fragments of wooden cof-
fins », doit-on vraiment en déduire que les fragments appartenaient à plus d’un seul
cercueil ? Le chiffre pourrait donc être plus bas que je ne le suppose ici.
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70. Comme on vient de le voir, on possède, pour le premier site, (des restes de)
environ 25 % du matériel originel et, pour le deuxième, 15 % ou plus du matériel
originel.
71. Willems, Chests of Life, p. 19-40 ; Lapp, Typologie, p. 272-313 ; Zitman, The
Necropolis of Assiut, p. 105-152.
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Qaw el-Qebir 2 2 2 2 4 4
Deir Rifa 3 3 8 7 11 10
Assiout 29 (+23 ?) 24 (+23?) 221 219 250 (+ 23 ?) 243 (+ 23 ?)
Meir 71 64 61 59 132 122
Deir el-Bersha 50 28 9 9 59 37
Beni Hasan 14 9 73 72 87 81
Ihnasiya el-Medina 2 2 2 2
Sedment el-Gebel 7 5 8 7 15 12
Haraga 2 2 9 9 11 11
Hawara 1 1 1 1
Riqqa 1 1 12 12 13 13
Licht 10 10 8 7 18 17
Mazghouna 1 1 1 1
Dahchour Non inclus 75
Saqqara 36 28 26 26 62 54
Abousir 4 3 11 11 15 14
Kôm el Hisn 1 1 1 1
Qatta 1 1 1 1
Origine inconnue 10 9 3 3 13 12
Total 281 (+23 ?) 225 (-23 ?) 499 481 780 (+ 23 ?) 702 (+23 ?)
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LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
72. Non pas quarante individus, parce que plusieurs personnes possèdent à la fois
un sarcophage orné de Textes des Cercueils et un sarcophage sans ces textes.
73. Cette source avec Textes des Cercueils doit être antérieure au Moyen Empire,
ce qui explique le point d’interrogation.
74. Voir p. 172.
75. Voir p. 172-173.
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LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
Total de base
304 248 499 481 803 720
Estimation
de base 322 263 574 553 896 808
Quantité
originelle 6 440 5 260 11 480 11 060 17 920 16 160
Quantité
originelle 6 440 11 480 11 480 11 060 17 920 16 160
Quantité
annuelle 28,6 23,4 51 49,2 79,6 71,8
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LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
Quantité
annuelle 23,4 51 71,8
Mortalité
annuelle en 34 375 34 375 34 375
Haute Égypte
Pourcentage de
la population
avec un 0,68 ‰ 1,5 ‰ 2,08 ‰
sarcophage
décoré78
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79. Selon l’estimation plus basse de l’espérance de vie de 25 ans environ (voir
p. 155) on atteint une mortalité annuelle de quarante-quatre mille personnes par
an. Sur cette base, un faible 0,53 ‰ de la population aurait possédé un sarco-
phage décoré de Textes des Cercueils.
80. On retiendra aussi que les calculs démographiques de Butzer ont été qualifiés
de relativement bas par Kemp et Kraus. Une estimation plus haute aurait comme
effet de réduire le pourcentage de propriétaires de cercueils décorés.
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LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
SAQQARA ET ABOUSIR
Dans le cas des cercueils de Saqqara, la situation est claire.
Il n’y a pas de doute que la grande majorité date du début du
Moyen Empire, de la fin de la XIe dynastie jusqu’au début du
règne de Sénousret Ier, au plus tard. Des exemplaires plus tar-
difs existent, mais ils sont rares.
Ces sarcophages contiennent beaucoup de textes déjà
connus dans les pyramides de l’Ancien Empire. Plusieurs d’en-
tre eux ont été publiés par de Buck comme des Textes des
Cercueils ; mais dans le cas des formules d’offrande, très sem-
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LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
175
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
90. Voir sa stèle dans Daoud, Corpus of Inscriptions, p. 59-61 et pl. XXIA.
91. Quibell, Saqqara 1905-1906, pl. XIII ; Daoud, op. cit., p. 66-69.
92. Quibell, op. cit., pl. XII.
93. Quibell, op. cit., pl. XV ; Daoud, op. cit., p. 71-73 et pl. XXV.
94. Quibell, Saqqara 1906-1907, pl. VI ; Daoud, op. cit., p. 73-75.
95. Firth, Gunn, TPC I, p. 202 (50) ; Daoud, op. cit., p. 155.
96. Firth, Gunn, TPC I, p. 202 (51) ; Daoud, op. cit., p. 155. Mention fragmentaire
dont ne subsiste qu’une partie du nom de la pyramide de Mérikarê.
97. Daoud, op. cit., p. 155 (impression d’un texte en plâtre contenant une mention
fragmentaire du culte de la pyramide de Mérikarê).
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LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
98. Voir Daoud, op. cit., p. 60, n. 637, avec références bibliographiques.
99. Pour la position de cette personne, voir Allen, dans : The Theban Necropolis.
Past, Present and Future, p. 17.
100. Schäfer, Priestergräber.
101. Berger-el-Naggar, Labrousse, BSFE 164 (2005), p. 14-28.
102. C’est maintenant l’opinion de Catherine Berger-el-Naggar (communication
orale, 11 juin 2006).
177
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
THÈBES ET LICHT
Le groupe thébain date majoritairement de la même épo-
que, durant la XIe dynastie après l’Unification du pays et jusque
sous le règne d’Amenemhat Ier. Ce qui est remarquable, c’est
que la tradition des Textes des Cercueils à Thèbes se réduit
énormément à partir du règne de ce roi. Des vingt-six sarco-
phages ornés de Textes des Cercueils, sept seulement, apparte-
103. Voir sur ce titre P. Vernus, dans : Grund und Boden, p. 253-260.
104. Berger-el-Naggar, dans : D’un monde à l’autre, p. 85-90.
105. Pour une explication complémentaire, voir p. 184.
178
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
106. T1Bal, T1-3Be, T2-3L. J’ai omis les cercueils noirs de la XIIIe dynastie, qui consti-
tuent, non pas une continuation du style classique des sarcophages, mais un déve-
loppement typologique complètement nouveau. J’ai aussi omis de la quantification
le sarcophage récemment découvert par Daniel Polz à Dra Abou el-Naga, sur
lequel peu d’informations sont actuellement disponibles (EA 26 [2005], p. 29 et
photographie à la p. 28). Je trouve difficile d’accepter, en me fondant sur la pho-
tographie, l’hypothèse que le sarcophage daterait de la XIIIe dynastie, comme le
suggère Polz.
107. Les propriétaires de T3C, T8C, T3NY, et TT319.
108. Dagi, propriétaire de la tombe TT 103 et du sarcophage T2C.
109. B w“w, le propriétaire du sarcophage T9C était ≈tm.ty bμ.ty smÌr-w©.ty μm.y-r
pr (m t“ r-ƒr=f) μm.y-r ‡nw.ty μm.y-r pr.wy-̃ im.y-r μp.t nb.t m ‡m©.w t“ mÌ.w ;
Snnw, propriétaire de T3X et TT313 était μr.y-p©.t [Ì“.ty-©] ≈tm.ty-bμ.ty smÌr-w©.ty
μm.y-r pr m t“ r-ƒr=f ; ∫ty (propriétaire de TT311), Mrw (propriétaire de TT240), et
Mk.t-R© (propriétaire de T2NY) étaient des « directeurs du trésor » (μm.y-r ≈tm.t) ;
pour ce titre, voir Vernus, dans : Grund und Boden, p. 251-260.
110. Le général Antef, propriétaire de T4X.
111. Horhotep, le propriétaire de T1C, était ≈tm.ty bμ.ty smÌr w©.ty.
179
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
180
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
181
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
LA MOYENNE ÉGYPTE
La présence des Textes des Cercueils à Thèbes et dans la
région memphite est donc concentrée au début du Moyen
Empire. Bien que la coutume ne s’éteigne pas totalement sur
ces sites, il ne s’agit plus d’une tradition dominante. En
Moyenne Égypte, l’évolution suit un cours tout à fait différent.
Non seulement on y trouve le nombre le plus élevé de sources
(voir les colonnes 3, 5 et 6 de la figure 20), mais il est égale-
ment clair que la popularité des Textes des Cercueils ne s’éteint
pas après Sénousret Ier. Entre Assiout et Beni Hasan surtout, le
nombre de sarcophages avec ces textes reste assez important.
Cette particularité, me semble-t-il, n’a pas été remarquée
jusqu’à présent. Pourtant, c’est un fait capital, comme on le
constatera plus loin.
Une enquête récente de L. Gestermann a apporté des ren-
seignements singulièrement intéressants sur le problème de la
dissémination des Textes des Cercueils dans cette région117. Elle
prend comme point de départ l’observation que la cour thé-
baine de Montouhotep II s’était emparée des textes funéraires
en circulation dans les archives memphites. On pourrait suppo-
ser que cette politique fut mise en œuvre par le biais du trans-
fert des archives memphites à Thèbes, mais Gestermann argu-
mente autrement.
Elle constate que les sarcophages de Deir el-Bersha contien-
nent une masse de textes si variée, si originale, et si considéra-
cercueils de Licht (L2-3NY) ; voir Willems, Chests of Life, p. 24. Ces dix sources sont
prises en compte dans les figures 20 et 21. Il existe en outre deux chambres funé-
raires, mais elles sont décorées dans un style entièrement différent, bien qu’elles
contiennent des Textes des Pyramides. Elles sont datables du règne d’Amenemhat
II (Allen, dans : The World of the Coffin Texts, p. 13-14). On pourrait également
ajouter la chambre funéraire L4NY et le bloc appartenant à une chambre funéraire
L6NY, qui sont aussi décorés dans un style qui n’a rien à voir avec notre matériel.
Je ne dispose pas de suffisamment d’informations sur le fragment de sarcophage
L5NY.
117. Gestermann, dans : D’un monde à l’autre, p. 201-217.
182
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
118. Autant qu’on sache, le nomarque Ahanakht est la première personne enterrée
à Deir el-Bersha qui possédait des sarcophages ornés de Textes des Cercueils.
183
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LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
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123. Franke, dans : Middle Kingdom Studies, p. 51-67. Pour une reconstitution de
ce monument, voir Arnold, dans : Timelines I, p. 37, fig. 1 ; voir aussi Arnold,
Oppenheim, ASAE 79 (2005), p. 27-28.
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LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
187
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
127. Beni Hasan I, p. 7. Le titre très élevé de μr.y p©.t Ì“.ty-© ne peut guère être inter-
prété autrement sur ce site : voir Ward, GM 71 (1984), p. 51-57.
128. Martin, Egyptian Administrative and Private Name Seals, p. 36 (406) ; pour
l’interprétation, cf. Brovarski, loc. cit.
188
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
189
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
130. L’hypothèse de Gestermann (voir p. 182-183), que je suis, mais que je n’ai pas
analysée dans sa totalité ci-dessus, implique non seulement que des textes d’origine
memphite furent transférés à el-Ashmounein, mais aussi qu’il existait dans cette ville
un fonds proprement hermopolitain.
131. Kees, dans : HdO Literatur, p. 61.
190
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
132. Pour la publication de base d’un grand nombre de ces textes, voir Gardiner,
Sethe, Egyptian Letters to the Dead ; pour des références bibliographiques plus
récentes et pour une interprétation de la façon de délivrer ces lettres aux destina-
taires, voir Willems, dans : Social Aspects of Funerary Culture, p. 337-355 ; 357-
361. Voir aussi Donnat, La peur du mort.
191
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
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LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
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LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
140. CT II, 226b-227b [149]. Pour une bonne traduction et interprétation du texte,
voir Grieshammer, Jenseitsgericht, p. 131-148.
195
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
tain qu’après l’action que doit entreprendre Iii, ils ne seront plus
capables de gêner les expéditeurs de la lettre. Dans la formule
149, on dit qu’ils sont « chassés »141.
Les événements décrits dans la formule 149 n’ont rien de
mythologique. Mais des faits miraculeux se produisent : le
défunt se change en un oiseau prédateur pour s’emparer de son
ennemi. En outre, bien que leur présence ne soit pas essentielle
pour comprendre la trame de l’histoire que raconte la formule,
des dieux entrent en scène à l’arrière-plan, comme déjà dans
les formules 131-146. Car le tribunal est dit être celui d’Osiris
Khentamenti, et ce dieu se réjouit du succès du défunt142. Tout
donne l’impression que les défunts se trouvent dans l’autre
monde de concert avec les dieux, mais sans encore s’identifier
eux-mêmes aux dieux.
196
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
145. Le père.
146. Littéralement : « parleur ».
147. Osiris, comme dans la formule 149 ?
148. CT I, 176d-g [40] ; cf. CT I, 171j-172e [39]. On comparera avec CT VII, 908r
[908].
197
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
149. Encore au XXe siècle, Ahmad Fakhry assistait à des funérailles dans l’oasis de
Bahariya assez comparables : « When they arrive at the tomb, they lower the bier
to the ground, and one of the men addresses the others: “What do you testify about
the deceased?” The answer is always: “We testify that he (or she) was a good per-
son.” If, on a rare occasion someone in the group accuses the deceased of theft,
failure to repay a loan, or causing some sort of harm to him, the relatives of the
dead apologize or promise to pay. Only when everything is settled, all has been
forgiven, and all have repeated that the deceased was “good”, the group recites
together a short prayer, takes the body out of the bier and places it in the grave » :
Fakhry, The Oases of Egypt II, p. 53-54.
150. Ici A –> B signifie : « A exécute des rituels pour B ». La flèche verticale indique
la transfiguration du mort qui est la conséquence du rituel.
198
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
151. En fait, l’auteur ne va pas si loin, n’appelant le père que « le dieu jeune ». Mais
la constellation dans laquelle il opère montre clairement qu’il joue le rôle d’Horus.
199
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
200
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
152. Pour une discussion plus approfondie de ce qui suit, voir Willems, dans : Social
Aspects of Funerary Culture, p. 370-372.
153. En accouchant ; on comparera avec la pierre de Chabaka, col. 17a, qui uti-
lise l’expression wpμ ß.t, « qui ouvre le ventre », pour désigner Horus comme l’en-
fant d’Osiris. Le texte fait clairement allusion à sa naissance.
154. Faulkner, The Papyrus Bremner-Rhind, p. 1.
155. Je renvoie ici au masque Hildesheim Pelizaeus-Museum 1585 : voir Seipel,
Ägypten, p. 158-160 (125).
201
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
202
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
UNE CONCLUSION
Le monde de l’Au-delà peut être compris comme la projec-
tion du milieu social terrestre. Les morts interagissent selon les
rôles sociaux qui sont les leurs dans la vie quotidienne. Mais un
aspect important de la vie après la mort est de fonctionner,
dans l’Au-delà également, dans un contexte rituel, contexte qui
s’exprime de préférence par un vocabulaire emprunté à la
mythologie. Le mort devient un dieu jeune qui embaume son
père mort qui est lui-même un dieu. Finalement, un dédouble-
ment des rôles mythologiques est possible, les officiants vivant
sur terre entrant, eux aussi, dans un cadre où le discours rituel
se décline en termes mythologiques. Ce stade, qu’on atteint
dans le cas de la formule 312, a pour conséquence qu’aucune
personne n’est plus désignée en tant que personne humaine, et
que l’action semble se dérouler entièrement dans le monde
mythique. Ce dernier modèle est celui qui domine dans le reste
des Textes des Cercueils. Ces textes se présentent donc a prima
vista comme des récits n’ayant rien à voir avec la vie terrestre.
Mon impression est qu’on a affaire, là, à un déguisement voulu
qui revêt les relations sociales régissant la vie quotidienne d’une
enveloppe surnaturelle. Dans la plupart des textes, seule cette
enveloppe est thématisée. Pour nous, lecteurs qui ne sommes
pas accoutumés à penser selon les catégories sociales égyptien-
nes, cela conduit facilement à méconnaître le déguisement
mythologique, en l’interprétant comme le fond de l’affaire.
Dans ce qui suit, nous nous occuperons de compositions
plus extensives et tout à fait fondamentales du corpus des
Textes des Cercueils pour pouvoir déterminer les thèmes cen-
traux de ces textes.
203
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
LE CAS D’HEQATA
C’est une matière que j’ai étudiée de manière approfondie
pour le cas du sarcophage d’Heqata (A1C)159. Ce sarcophage
date du début du Moyen Empire et a été découvert à Assouan.
Il contient une quarantaine de formules des Textes des
Cercueils. Le programme textuel est donc assez important, et
il inclut plusieurs textes qui étaient très répandus à travers
l’Égypte, comme les formules 75 et 398. Ils doivent donc se
rattacher à des courants théologiques particulièrement repré-
sentatifs. L’importance de cette source provient aussi du fait
qu’elle nous offre la possibilité d’étudier un ensemble de tex-
tes comme une composition cohérente. Évidemment, un trai-
tement identique pourrait être entrepris pour tous les autres
cercueils inscrits160, mais le seul sarcophage qui a été, jusqu’à
présent, soumis à une telle enquête est celui d’Heqata161.
Dans les textes d’Heqata, l’axe fils / ritualiste - père mort
/ bénéficiaire du rituel occupe aussi une place centrale. Le
défunt peut jouer les deux rôles. D’un côté il acquiert une vie
nouvelle parce qu’une autre personne exécute le rituel pour
lui. De l’autre, il mérite une position prépondérante parce qu’il
joue le rôle d’un fils qui embaume son père mort.
En second lieu, le discours des textes associe ces rôles à des
personnalités mythologiques. Comme dans les textes déjà ana-
lysés, le modèle dans lequel le ritualiste est un Horus, et le
bénéficiaire un Osiris est très commun, mais ce n’est pas la
seule possibilité. Dans les formules empruntées au Livre de
159. Ce qui suit se fonde sur les conclusions de Willems, Heqata ; voir surtout
p. 374-384.
160. L’auteur a entrepris une étude d’ensemble sur les cercueils de Sesenebenef de
Licht (L1-2Li), dont la publication est en cours de préparation.
161. Meyer-Dietrich, Nechet und Nil, a fait la même tentative sur la base de l’ana-
lyse du sarcophage M5C. Je dois avouer que je trouve son traitement des textes et
leur contextualisation culturelle insuffisamment poussés, et l’application de la
méthodologie de base, l’approche de la Religionsökologie, trop prématurée pour
tenir compte de ce travail dans la présente étude.
204
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
Chou (ici, les formules 75, 77, 78, 80), le père défunt est
Atoum, le fils-prêtre est Chou. Probablement, le rituel évoqué
avait pour but de donner le souffle de vie au père mort. Pour
ce faire, il était plus commode de mobiliser un fils-Chou qu’un
fils-Horus, puisque Chou était le dieu de l’air.
Le monde théologique évoqué dans les textes peut donc
varier énormément, mais le modèle sous-jacent dans le sarco-
phage d’Heqata opère sur la base des mêmes modules. Il serait
peu utile de répéter ici ce qui a été montré dans le détail, ail-
leurs. Je me limiterai à une présentation du modèle récapitula-
tif de mon étude sur ce sarcophage (voir fig. 25). Dans la figure,
les flèches horizontales indiquent une action bénéfique des
ritualistes pour un défunt, une flèche verticale (avec pointe vers
le bas) une transformation d’un défunt, et la flèche verticale
(avec pointe vers le haut) un lien de communication entre deux
divinités. Les chiffres romains indiquent les différents rites aux-
quels il est fait allusion dans le sarcophage d’Heqata.
Tous les textes s’intègrent dans un modèle qui comprend la
vie dans l’Au-delà comme un phénomène cyclique. Quand le
défunt meurt, il est momifié. À la fin de ce procédé plutôt
« technique », on le transforme rituellement d’un mort en un
être qui a acquis une vie nouvelle. Puis, on le transfert vers la
tombe, la procession étant aussi conçue comme un rite impor-
tant pour la résurrection du mort (phase I).
Cette transformation est régulièrement répétée pendant les
rites mortuaires célébrés dans le cimetière. Comme l’a montré
J. Assmann, pendant la transmission des offrandes, on récite des
formules de « glorification » qui ont comme but d’introduire le
défunt dans le monde divin. Ce type de rituel réitère donc les
effets déjà atteints auparavant par la momification162. Ainsi, ces
rituels périodiques ont aussi pour finalité de ressusciter, c’est à
dire de transformer, le défunt en un dieu jeune (phase II).
205
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
le fils I
(et la famille) bénéficiaire (Heqata)
procession funéraire
le fils II
(et la famille) bénéficiaire (Heqata)
visitent la tombe
pendant les jours de fêtes
III
déesse bénéficiaire (Heqata)
rite d'embaumement le défunt ressuscité
veillée horaire se transforme
en fils/ritualiste
IV
ritualiste (Heqata) bénéficiaire
rite d'embaumement (père mort divin)
veillée horaire
V
Osiris commande l'exécution de ritiels funéraires pour Heqata
206
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
Les deux types de rituels ont ainsi tous les deux la même fin :
le mort qu’on peut, dans la dialectique de la théologie égyp-
tienne, identifier à divers dieux morts, comme Osiris ou
Atoum, se transforme en un dieu jeune et renaissant comme
Horus ou Chou.
Selon les textes funéraires d’Heqata, ces dieux-fils n’ont
qu’une seule responsabilité : celle de momifier leur père mort
(phase IV). Par conséquent, Osiris (ou Atoum) acquiert une vie
nouvelle. Ce qui est original dans le cercueil d’Heqata, c’est
que l’Osiris vivant ordonne aux dieux de donner une vie nou-
velle au défunt (phase V). D’autres textes décrivent l’exécution
de rituels funéraires pour le défunt qui doit, à ce stade, entrer
dans le rôle d’un dieu-père mort, comme Osiris (ou Atoum)
(phase III). Mais après ces rituels, il apparaît comme un dieu
rajeuni, qui peut à nouveau jouer le rôle de fils / ritualiste
(phase IV).
207
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
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LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
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LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
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LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
211
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
CONCLUSION
Dans chaque texte, groupe de textes, sarcophage, ou classe
de sarcophages que je viens de passer en revue, je crois pouvoir
212
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
177. En fait, dans une étude en préparation, je crois pouvoir montrer que, dans un
groupe de cercueils qui, chronologiquement et culturellement, sont à différencier de
notre matériel, les Textes des Cercueils évoquent une philosophie entièrement diffé-
rente.
178. Voir Assmann, dans : Vaterbild, p. 12-49 et 155-162 ; Idem, Tod und Jenseits,
p. 74-75.
179. Dans le passé, on a souvent exprimé l’opinion que les Textes des Pyramides
et les Textes des Cercueils représentent deux corpus strictement séparés. On ne
peut plus souscrire à cette manière de voir. Dans une étude récente, B. Mathieu a
tenté de déceler les critères qui pourraient faciliter une distinction entre les deux
groupes, mais finalement, il a abouti à la conclusion qu’il reste pour l’instant
malaisé de définir une différence entre les deux, et qu’ils puisent à un fonds com-
mun (dans : D’un monde à l’autre, p. 247-262). Pendant le colloque où il a pré-
senté cette hypothèse, le sentiment général était, en effet, qu’une différence claire-
ment identifiable ne pouvait pas être établie. Cinq ans plus tard, je ne suis plus aussi
213
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
convaincu sur ce point. D’une part, depuis la publication de CT VIII on peut consta-
ter que les Textes des Pyramides ne sont certes pas exceptionnels dans les cercueils
du Moyen Empire, mais aussi que les cercueils n’offrent qu’une sélection assez res-
treinte du matériel connu des pyramides de l’Ancien Empire. De l’autre, les Textes
des Cercueils contiennent quelques formules qui proviennent certainement d’un
cadre non-royal, comme les formules 131-146 et 30-41, bien qu’elles contiennent
des citations des Textes des Pyramides. Même s’il est difficile de suivre avec certi-
tude les mécanismes qui régissaient la transmission des textes, j’ai l’impression que
les cercueils du Moyen Empire comportent des textes partiellement non-royaux et
partiellement royaux. Ces derniers n’étaient sans doute pas choisis au hasard, mais
plutôt parce qu’ils comportaient des thèmes familiers à leurs utilisateurs, comme
celui du lien entre père et fils, ou qu’ils appartenaient à des liturgies utilisables dans
le cadre du culte funéraire des particuliers.
180. Voir p. 142-144.
214
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
J’ai nourri mes frères et mes sœurs. Je n’ai pas permis que
l’un (d’entre eux) réclame les propriétés d’un autre, de
sorte que chacun ouvre la porte pour l’autre.J’ai pris soin
de la maison (pr) de ceux qui m’ont nourri après qu’ils
avaient été enterrés et avaient été ressuscités182.
Dans cet exemple, le soin du fils aîné pour ses parents est
thématisé, mais, détail réaliste absent des Textes des Cercueils,
il s’occupe de ses deux parents, et non seulement du père. De
même, le texte signale que, après la mort des parents,
181. Pour la femme qui n’appartient pas à la “b.t de son mari, voir déjà Goedicke,
PRAR, p. 66 ; Franke, AVMR, p. 278, 283, 287 ; Assmann, dans : Vaterbild, p. 17,
n. 22. Pour l’interprétation générale de la “b.t, voir Willems, dans : Religion in
Context, à paraître.
182. Stèle New York MMA 35.7.55,11-13 : voir Hayes, JEA 33 (1947), p. 3-11. Un
^
cas semblable est décrit sur la stèle de Mérer à Cracovie : Cerný, JEA 47 (1961),
p. 5-9.
215
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
183. Un cas similaire dans son réalisme se trouve sur la stèle Caire JE 46048, l. 6,
où un homme déclare qu’il a bâti des maisons pour chacun de ses enfants, qui
étaient comparables à celle qu’il possédait lui-même (Abdalla, JEA 79 [1993],
p. 248-253 ; Franke, SAK 34 [2006], p. 167-172).
184. Une liste très complète de la documentation sur la maisonnée (pr) a été ras-
semblée par Franke, AVMR, p. 257-276.
185. Pour la simplicité des plans au Moyen Empire, on consultera Bietak, dans :
Haus und Palast, p. 24-43 (Gruppe A) et Von Pilgrim, Elephantine XVIII, passim
(pour un résumé, voir p. 217-218).
186. Spence, JEA 90 (2004), p. 123-152.
216
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
217
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
191. Plusieurs auteurs ont énoncé l’hypothèse que les Égyptiens vécurent plutôt en
familles étendues (« extended families ») ; voir, par exemple, Janssen, GM 48
(1981), p. 62-65, avec références bibliographiques. Mais on ne comprend pas très
clairement si ces auteurs parlent de maisons regroupées en un ensemble, ou de
grandes maisons contenant plusieurs familles. Il est évident que les deux alternati-
ves ne reflètent pas la même réalité sociale.
192. Franke, AVMR, p. 266-267.
193. Reproduit par Bietak, dans : Haus und Palast, p. 32, fig. 12.
218
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
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LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
198. Habachi, The Sanctuary of Heqaib I, p. 35 ; II, pl. 23b ; voir Franke, Das
Heiligtum des Heqaib, p. 223-235.
199. CT VIII, 158-191.
200. Voir Franke, op. cit., p. 235-240.
201. Ibid., p. 241.
202. Ibid., p. 219. Pour une grande partie des ces textes on trouve aussi des paral-
lèles dans CT VIII.
203. Ibid., p. 245-251.
223
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
204. Voir par exemple Assmann, Tod und Jenseits, p. 323 ; Mathieu, dans : D’un
monde à l’autre, p. 256-258.
205. Plusieurs indices peuvent être évoqués en faveur de cette hypothèse. Par
exemple, la scène de la statue colossale de Djéhoutihotep montre que celle-ci
arrive à une chapelle où des rituels d’offrande sont déjà en train d’être célébrés
(voir fig. 15 : les meilleures pièces de la table d’offrande sont dites être apportées).
Deuxièmement, le graffito Hatnoub 24, l. 3-4, décrit Kay comme quelqu’un dont
l’approche de ses statues de culte (ßn.ty.w) causait la joie des hommes et des
dieux, le jour où elles se rendaient vers le temple. Du contexte il ressort clairement
que Kay fait allusion à une fête pendant laquelle lui-même officiait comme prêtre.
Le texte, écrit de son vivant, utilise la forme relative sƒm.n=f pour relater l’événe-
ment, montrant clairement que ses statues avaient déjà été portées en procession,
224
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
Conclusion
et donc, qu’une chapelle fonctionnait déjà avant sa mort (à comparer Beni Hasan I,
pl. XXV, 83-84). Dans une des chapelles de ka, à Balat, on a trouvé un décret royal
où le roi déclare qu’il a permis la construction de la chapelle, mais aussi la mobili-
sation d’un corps de prêtres pour celle-ci. Le texte déclare également qu’on avait
agi de la même manière pour les prédécesseurs du destinataire du décret, fait qui
suggère qu’on n’a pas affaire à un événement singulier (Soukiassian, Wuttmann,
Pantalacci, Balat VI, p. 310-314 ; p. 521). Un autre décret fragmentaire, trouvé dans
une chapelle avoisinante, devait avoir contenu des stipulations similaires (op. cit.,
p. 315). Troisièmement, le gouverneur Médounéfer possédait une chapelle de ka
qui fut restaurée après l’incendie qui avait dévasté la ville. Or, il existe un indice
que cet incendie s’était produit pendant le règne de Médounéfer même (voir
Soukiassian, Wuttmann, Schaad, BIFAO 90 [1990], p. 355). Le décret Coptos K
est adressé au vizir Shemai. Il est sous-entendu qu’il existe déjà plusieurs chapelles
de ka lui appartenant ainsi qu’à sa femme, et, dans le décret, le roi ordonne la
nomination de probablement plus de cinquante-huit prêtres de ka. De la même
manière, les chapelles de ka du vizir Idi semblent déjà être pourvues de domaines
pour le financement du culte, lorsque le roi Démedjibtaoui fait rédiger le décret
Coptos R. Il est clair qu’à ce moment, Idi est encore vivant ; pour les décrets discutés,
voir Goedicke, KDAR, p. 207-225. Pour l’idée que le culte des chapelles de ka était
déjà activé pendant la vie des bénéficiaires, voir aussi Franke, Das Heiligtum des
Heqaib, p. 122-125, qui fait encore état d’autres exemples qui furent déjà institués du
vivant du propriétaire. Il semble donc clair que le bâtiment fonctionnait déjà de son
vivant. Voir aussi Bolshakov, AoF 18 (1991), p. 204-218, qui soutient que le culte, dans
les tombes également, commençait déjà du vivant des propriétaires.
206. En tout cas comme élément de la décoration du monument funéraire.
225
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
207. Je peux renvoyer au cas d’Antef fils de Myt, un haut fonctionnaire thébain de
l’époque de Montouhotep III (TPPI, § 33,12-13), qui possédait un « temple de
sah » (r-pr n s©Ì pn) où travaillaient des prêtres de ka.
226
LES TEXTES DES CERCUEILS ET LA DÉMOCRATIE
208. Il est peut être significatif que le plus ancien exemple d’un sarcophage inscrit
avec des textes qui peuvent être comparés aux Textes des Cercueils appartienne
au gouverneur de l’Oasis de Dakhla, Médounefer. On sait qu’il possédait aussi
une chapelle de ka : Soukiassian, Wuttmann, Pantalacci, Balat VI, p. 57-84.
209. Par exemple la chapelle funéraire de Hétep à Saqqara : Firth, Gunn, Teti
Pyramid Cemeteries I, p. 275.
227
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
L
a table suivante est accompagnée des renvois
bibliographiques aux publications de cercueils
parues depuis les listes établies par Willems,
Chests of Life, p. 19-40 et par Lapp, Typologie,
p. 272-313. Elle complète les informations de
la figure 20.
229
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
Saqqara 36231 28 26 26 62 54
Abousir 4 232
3 11 233
11 15 14
Kôm el Hisn 1234 1 1 1
Qatta 1 235
1 1 1
Origine inconnue 10 9 3 3 13 12
Total 281 (+23 ?) 225 (+23 ?) 444 426 748 670
230
APPENDICE
211. Non pas quarante individus, parce que plusieurs personnes possèdent à la fois
un sarcophage orné de Textes des Cercueils et un sarcophage sans ces textes.
212. La source doit être antérieure au Moyen Empire ; ce qui explique le point d’in-
terrogation.
213. Aux listes de Willems et Lapp on ajoutera Aby1X, de [...]-iri/Sébekhotep (Peet,
Cemeteries of Abydos, p. 61 (X3) ; p. 123, et pl. XIII.4 ; pl. XXXVI) et Aby2X,
d’Amenemhat (op. cit., p. 62 (Z2a, 122-123)).
214. Aux listes de Willems et Lapp on ajoutera Aby2 (Grajetzki, GM 166 [1998],
p. 32 ; Aby3 ( Peet, op. cit. II, p. 58 et fig. 27) ; Aby4 ( Peet, op. cit., p. 60 (C66),
fig. 28 et pl. XIV,15) ; Aby5 ( Peet, op. cit., pl. XIII.5).
215. Il n’est pas sûr que toutes les sources appartiennent à la période étudiée ici.
Quelques unes pourraient être plus anciennes.
216. Le matériel d’Akhmim semble être généralement plus ancien que les sarcopha-
ges présentés ici.
217. Aux listes de Willems et Lapp on ajoutera la publication de Ciampini, Le sepol-
tura di Henib.
218. Une des sources est un masque funéraire décoré avec des Textes des
Cercueils.
219. À la liste de Zitman, The Necropolis of Assiut, p. 110-151, j’ai ajouté la tombe I
de Djefaihâpi Ier, qui est partiellement décorée de Textes des Pyramides. Bien qu’il
ne soit pas certain qu’on connaisse le(s) cercueil(s) de cette personne, la présence
de ces textes dans sa tombe montre qu’il y avait accès.
220. Deux propriétaires d’un sarcophage sans Textes des Cercueils possèdent
aussi un sarcophage avec Textes des Cercueils.
221. La liste inclut cinq masques funéraires (M1-2Ann, M16C, M35C, M36C) de
personnes dont on ne connaît pas de sarcophage. Bien qu’il ne s’agisse pas de cer-
cueils, le fait que les masques sont inscrits avec des Textes des cercueils montre que
le propriétaire y avait accès.
222. Hâpi-ankhtifi possédait à la fois un sarcophage inscrit avec des Textes des
Cercueils et deux sarcophages sans ce genre de textes.
223. Ici on ne tient pas compte des calculs hypothétiques signalés, p. 170-171, mais
on donne seulement les sources actuellement connues.
224. Même remarque qu’à la note précédente.
225. Aux listes de Willems et Lapp, on ajoutera le sarcophage de chien BH16
(Tooley, JEA 74 [1988], p. 207-211) ; BH17, de la dame Hétepout (Freiburg
Museum für Völkerkunde Inv. Ae20, non publié) ; BH18 de Netjer-nakht
(Callaghan, BACE 8 [1997], p. 19-32).
226. En fait il ne s’agit pas de sarcophages mais de tombes décorées avec des
Textes des Cercueils. Les sources sont incluses parce que les propriétaires de ces
tombes disposaient de ce genre de textes.
227. Au matériel inclus dans les listes de Willems et de Lapp, on ajoutera les trois sar-
cophages publiés récemment : Abdel Fattah, Bickel, BIFAO 100 (2000), p. 1-36.
228. Cercueil de Néferou-Ptah, reconstruit par Grajetzki, GM 205 (2005), p. 55-
65. On pourrait aussi attribuer ce cercueil au groupe des sarcophages avec Textes
des Cercueils, mais en fait, la décoration est restreinte à une série de formules reli-
gieuses de forme ornementale à l’extérieur.
231
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
229. La tombe de Sénousret-ânkh a été incluse ici ; bien que le sarcophage ne soit
pas connu, le fait que le propriétaire disposait d’une tombe décorée avec des
Textes des Pyramides montre qu’il avait accès à ce genre de textes. Cette liste ne
comprend pas les sarcophages L1-2Li (SN1A selon la nomenclature d’Allen), ni les
sarcophages ZJ1 et X28 d’Allen (dans : The World of the Coffin Texts, p. 13-15) qui
datent de l’extrême fin de la XIIe dynastie et de la XIIIe dynastie.
230. Il s’agit d’un groupe de sarcophages de personnes appartenant à la famille
royale et à la cour. Ils sont d’un autre type que les sarcophages analysés dans ce
volume et sont aussi plus tardifs (Moyen Empire tardif).
231. Cela inclut quelques chambres funéraires décorées exactement comme un cer-
cueil du Moyen Empire. Aux listes de Willems et Lapp, ajouter le sarcophage
Sq23X mentionné dans Giddy, EA 6 (1995), p. 29, et la pyramide de
Rêhérichefnakht : Berger-El Naggar, Labrousse, BSFE 164 (2005), p. 28. ^
232. Aux listes de Willems et Lapp on ajoutera Ab1C de Khoui-ânkh : Bares, ZÄS
118 (1991), p. 89-96). ^
233. Aux listes de Willems et Lapp on ajoutera Ab7-8 : Bares, ZÄS 118 (1991),
p. 89-96).
234. En fait, il ne s’agit pas d’un sarcophage mais d’une tombe décorée avec des
Textes des Cercueils. Les sources sont incluses car les propriétaires de ces tombes
disposaient de ce genre de textes.
235. En fait, il s’agit d’une chambre funéraire décorée avec des Textes des
Cercueils.
ÉPILOGUE
L
es hypothèses que j’ai proposées dans les pages
précédentes, ont eu pour but de remettre en
cause certaines opinions répandues sur la
société et la religion du Moyen Empire égyp-
tien. Les données que j’ai utilisées compre-
naient, d’une part, une masse de documenta-
tion archéologique et philologique publiée et, de l’autre, les
acquis nouveaux des fouilles en cours à Deir el-Bersha.
Pour l’auteur, l’exercice de formuler de manière consis-
tante des idées, jusque là éparses, eut comme conséquence
inattendue que, pendant la campagne de 2007, le site de Deir
el-Bersha s’est présenté à lui sous une lumière légèrement dif-
férente. Aussi, les fouilles reprises, des informations parfois
inattendues, dont la portée n’est pas encore tout à fait claire,
sont-elles apparues, qui permettent de nuancer, ou de renfor-
cer, certaines propositions que j’avais énoncées dans mes
conférences à l’EPHE. Sans qu’il me soit possible de présenter
ici tous les détails, je crois utile d’en offrir un bilan prélimi-
naire.
233
LES TEXTES DES SARCOPHAGES ET LA DÉMOCRATIE
234
ÉPILOGUE
1. Fraser, dans : Bersheh II, p. 59. Selon lui, le complexe contenait deux puits funé-
raires.
2. Voir la reconstruction dans Verrept et Willems, dans Willems e.a., MDAIK 62
(2006), p. 317, fig. 4.
235
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236
ÉPILOGUE
237
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5. Supra, p. 158.
6. Supra, p. 171.
BIBLIOGRAPHIE
240
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(1991), p. 89-96.
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Behlmer, J. Horn, G. Moers, Daten zur Geschichte der
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Berger-el-Naggar, dans : D’un monde à l’autre, p. 85-90 –
C. Berger-el-Naggar, « Des Textes des Pyramides sur
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Sarcophages » Ifao - 24-26 septembre 2001 (BdÉ 139 : Le Caire,
2004), p. 85-90.
Berger-el-Naggar, dans : Des Néferkarê aux Montouhotep,
p. 15-29 – C. Berger-el-Naggar, « Cultes de reines et
cultes privés dans le cimetière de la famille royale de Pépy
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eines historischen Wendepunktes? », dans : S. Bickel,
B. Mathieu (éd.), D’un monde à l’autre. Textes des Pyramides
et Textes des Sarcophages. Actes de la table ronde interna-
tionale « Textes des Pyramides versus Textes des Sarcophages » Ifao
- 24-26 septembre 2001 (BdÉ 139 : Le Caire, 2004), p. 201-
217.
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Recently Excavated Funerary Stelae from the Eighth
Dynasty Tomb of Shemai at Kom el-Momanien, Qift », JEA
90 (2004), p. 73-79.
Ginter, Kozlowski,
/ Pawlikowski, Sliwa, / Kammerer-
Grothaus, Frühe Keramik und Kleinfunde aus El-Târif –
B. Ginter, J.K. Kozlowski,
/ M. Pawlikowski, J. Sliwa,/
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TABLE DES FIGURES
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INDEX
Khnoumhotep III, p. 187, 188. Sarenpout Ier, p. 56, 57, 59, 117,
Khnoumit, p. 147. 121, 223.
Khoui-ânkh, p. 232. Sarenpout II, p. 56, 57.
Khounes, p. 27. Sathedhétep, p. 157.
Khouou, p. 81, 87. Séchemnefer Ier, p. 21.
Médounefer, p. 225, 227. Senbi, p. 53.
Méketrâ, p. 179. Senenou, p. 179.
Mérer, p. 215. Sénousret-ânkh, p. 232.
Mérou, p. 179. Sesenebenef, p. 173, 204.
Mésehti, p. 49, 147, 148. Shemai, p. 225.
Métjen, p. 20, 24, 25. […]-iri/Sébekhotep, p. 231.
Montouhotep, p. 54, 55, 62.
Myt, p. 226.
Nakhti, p. 147, 148. TITRES
Néferi, p. 147, 148. μm.y-r “Ì.t, p. 47.
Néferou-Ptah, p. 231. μm.y-r μp.t nb.t m ‡m©.w t“ mÌ.w,
Nehri Ier, p. 88, 89, 158. p. 179.
Nehri II, p. 159. μm.y-r w, p. 176.
Nékhébou, p. 31, 120. μm.y-r w nty m sr.wt, p. 176.
Netjer-âperef, p. 24, 25. μm.y-r wp.t, p. 27, 28, 31.
Netjer-nakht, p. 231. μm.y-r wp.t Ìtp-nÚr, p. 28.
Ouadj, p. 54. μm.y-r pr, p. 176.
Ouakha II, p. 186, 188. μm.y-r pr (m t“ r-ƒr=f), p. 179.
Oukhhotep, p. 53. μm.y-r pr wr, p. 147.
Oukhhotep IV, p. 187. μm.y-r pr.wy-̃, p. 29, 179.
Ounas-ânkh, p. 32. μm.y-r m‡©, p. 176.
Oupouaoutaâ, p. 55. μm.y-r nμw.t m“wt, p. 27.
Oupouaouthétep, p. 188. μm.y-r n©r.t, p. 47.
Péhernefer, p. 24, 25. μm.y-r nw.w, p. 97.
Pépi-ânkh Heny-kem, p. 120. μm.y-r Ìw.t-wr.t 6, p. 29, 32.
Rediououikhnoum, p. 51. μm.y-r Ìw.t-nÚr, p. 64, 176.
Rêhérichefnakht, p. 232. μm.y-r Ìm(.w)-nÚr, p. 1, 19, 34,
Sabni, p. 122. 53-55, 62, 63, 65.
μm.y-r ≈rp.w, p. 47.
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