Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Exposant
Ablaye waly Diouf
Bara Sarr
Fatou Diatta
Maimouna Amadou Diallo
PLAN
INTRODUCTION
I. Problème d’antériorité de la civilisation entre l’Egypte et l’Ethiopie
1. La thèse Egyptienne
2. La thèse Ethiopienne
II. Apports de l’Ethiopie dans la naissance de la civilisation Egyptienne
1. sur le plan religieux et culturel
2. sur le plan matériel et technique
CONCLUSION
1
INTRODUCTION
L’Égypte était un territoire politiquement organisé, constitué par les terres nilotiques et sub-
nilotiques (celles que le Nil inonde) s’étendant de la première cataracte au Sud (sur le 24°N)
au rivage méridional du bassin oriental de la Mer Méditerranée sur le 31°N. Quant à
l’Ethiopie, il était un autre pays nilotique comme l’Egypte allant de la seconde cataracte au
Nord au-delà de la confluence des deux Nils et mordant sur les terres assez éloignées de la
vallée du fleuve. En effet, le problème d’antériorité de civilisations entre ces deux pays a non
seulement divisé les Égyptiens et les Éthiopiens eux même mais aussi les auteurs anciens. Ce
problème est non lié aux limites de la science, mais à des préoccupations politico-
idéologiques. Ainsi, quel a été le rôle de l’Ethiopie dans la naissance de la civilisation
Egyptienne ?
En effet, cet argument suscitera d’autres arguments d’ordre religieux. Ainsi ce sont les
divinités Egyptiennes (Osiris et Isis) qui civilisent le monde, qui montrent aux hommes
l’usage du froment (blé tendre), font disparaitre le cannibalisme en inventant les lois,
suppriment l’injustice entre les hommes. Par ailleurs, c’est toujours Osiris qui après avoir
civilisé l’Égypte, lève une armée pour répandre la civilisation dans le monde. Après avoir
quitté l’Égypte, il se rend tout d’abord en Ethiopie où il crée des villes et installe un
gouvernement pour la perception des impôts. Ce fait avancé par les Égyptiens montre que
non seulement les Égyptiens se disaient antérieurs aux Ethiopiens, mais qu’ils leur ont
encore apporté la civilisation tout en les soumettant.
Ensuite voyons ce que les scientifiques témoignent de la thèse Egyptienne. Pour eux : « les
Thébains d’Egypte se disent les plus anciens des hommes et prétendent que la philosophie et
l’astrologie ont été inventé chez eux. Leur pays étant favorable pour observer, sur un ciel pur
le lever et le coucher des astres ».
2
Pour Strabon : « Des Egyptiens se sont établis dans l’Ethiopie et dans la Colchide ». Cela
implique donc l’Ethiopie et la Colchide sont des colonies fondés par les Egyptiens.
Donc, selon les Egyptiens, certains auteurs et la tradition grecque, l’Egypte est antérieure aux
autres pays et avaient même été à la base de leur civilisation.
2. LA THESE ETHIOPIENNE
Diodore, en parlant des éthiopiens, nous dit aussi ce que ces derniers disent de leurs origines
et ce que les autres pensent d’eux. Les éthiopiens disent que : « les Égyptiens descendent
d’une de leurs colonies, qui fut conduite en Égypte par OSIRIS, et ils ajoutent que ce pays
n’était au commencement du monde qu’une mer, mais qu’ensuite le Nil charriant dans ses
crues le limon emporté de l’Ethiopie, a peu à peu formé des attemissements ». Pour cela,
l’Égypte n’est qu’une mer récemment comblée par les alluvions du Nil, en d’autre terme les
Égyptiens descendent d’une colonie éthiopienne. Cela suppose implicitement qu’au même
moment l’Ethiopie existait déjà en tant que terre ferme, c'est-à-dire les Ethiopiens sont
antérieurs aux Égyptiens.
Ensuite les Ethiopiens disent que le limon qui a servi à combler la mer sur laquelle se
trouvait l’Égypte vient de l’Ethiopie, c’est-à-dire sur le plan matériel il y’a une filiation
directe entre les deux terres. Pour les Ethiopiens, la filiation ne s’arrête pas seulement au
niveau de la terre et des hommes, mais va plutôt loin et touche le domaine culturel.
Parallèlement aux éthiopiens, voyons donc ce que les savants étrangers et la tradition
grecque pensent de la thèse éthiopienne. Hérodote est convaincu que l’Égypte était un golfe.
Pour le prouver, il nous dit le même Nil qui a comblé le golfe égyptien comblerait en dix
mille ans le golfe arabique s’il était divisé sur ce dernier.
Le moins qu’on puisse dire c’est que le témoignage d’Hérodote appuie incontestablement la
thèse éthiopienne. Cette partie de la démonstration d’Hérodote cadre elle aussi avec les
assertions Ethiopiennes. En effet, on y trouve certains éléments des arguments Ethiopiens :
l’Égypte s’est formée petit à petit par alluvionnement. Les Égyptiens viennent du sud, d’une
manière progressive et en relation avec la formation progressive du pays.
Toujours selon Diodiore, la tradition grecque rapporte que les Éthiopiens sont les premiers
hommes, ils sont aussi les premiers homines religiosi et que les preuves en sont évidentes.
Ils sont aussi les premiers à enseigner aux hommes à vénérer les dieux, à les offrir des
sacrifices, à faire des pompes de solennités sacrées et d’autres cérémonies par lesquelles les
hommes pratiquent le culte divin.
3
En définitive, ces différents arguments avancés prouvent l’antériorité de la civilisation
Ethiopienne à celle Egyptienne. Cependant, quels sont les apports de l’Ethiopie dans la
naissance de la civilisation Egyptienne ?
_ Sur le plan religieux, certaines coutumes Egyptiennes sont d’origines Ethiopiennes, en tant
que les colonies conservent les traditions de la métropole ; le respect pour les rois considérer
comme des dieux, le rite des funérailles, les caractères de l’écriture et beaucoup d’autres
usages sont des institutions Ethiopienne.
Cependant, selon la tradition grecque, les Éthiopiens sont les premiers à enseigné aux
hommes à vénérer les dieux, à leur offrir des sacrifices, à faire des pompes de solennités
sacrées et d’autres cérémonies par lesquelles les hommes pratiquent le culte divin. Pour ce qui
est des prêtres, il est fort possible que leur tribu et leur manière de se vêtir soient les mêmes ;
en effet, avec l’occupation de l’Ethiopie par l’Egypte, il y’a une véritable assimilation des
valeurs Egyptiennes par des Éthiopiens. C’est ce qui pousse Diodore de Sicile à dire que
l’hiératique était enseigné comme un savoir ésotérique au sein de la classe des prêtres.
_sur le plan culturel, avec l’ethnographie véhiculé par l’art rupestre ; l’Ethiopie
et l’Egypte ont été deux espaces partageant un large fond culturel commun
élaboré en Ethiopie. Par l’art rupestre de la typologie de Flinders Petrie basé sur
des figurines, l’Egypte apparait culturellement toute Ethiopienne. C’est pareil
pour W. J. Arkell, la poterie Badarienne et toutes les civilisations prédynastiques Egyptiennes
viennent de l’Ethiopie. Pour Cheikh Anta Diop et Théophile Obenga, il n’y avait ni Nubie
(ancien soudan) ni Egypte mais tout simplement une aire culturelle qui occupait toute la
région, ce du Néolithique au pro dynastique
4
Pour les armes, l’outil du berger, le bâton se serait répandu avec les Bovidiens dont la
provenance éthiopienne. Les Egyptiens dynastiques ont des bâtons. Par exemple, sur les
parois de la tombe de DJEHOUTY-HOTEP, (Moyen Empire) un prince est appuyé sur un
bâton. Aussi sur la tombe de Hiéraconpolis, les personnages tiennent divers bâtons.
_ Au plan technique, l’Ethiopie affiche une véritable continuité entre les chasseurs et les
néolithiques. Les vaches schématiques du Gebel Gorgod ont été réalisées (comme les félidés
de la station) par martelage. En Egypte, on constate que les pasteurs (Montagnards de
Winkler) utilisent le martelage comme leurs voisins « nilotiques primitifs ». En Ethiopie
septentrionale, c’est par martelage qu’est rendu le caractère bicolore de la robe des bovidés.
CONCLUSION
En somme, il est théoriquement possible que des valeurs de civilisations égyptiennes soient
venues de l’Ethiopie, comme nous le rapporte Diodore de Sicile. A travers cette étude, nous
pouvons dire donc que l’Ethiopie a joué un rôle incontournable dans la naissance de la
civilisation Egyptienne. C’est suite de la domination de l’Ethiopie par l’Egypte que les
relations entre ces deux derniers vont s’intensifier.
BIBLIOGRAPHIE
Sall, Babacar, Racine Ethiopienne de l’Egypte Ancienne, Paris, Khepera, L'Harmattan, 1999.
Cheikh, Anta, Diop, Nation nègre et culture, Paris, PRESENCE AFRICAINE, 1954
Lam, Aboubacry, Moussa Les relations entre l’Égypte et l’Ethiopie chez Diodore de Sicile
et Strabon, Etude critique, Dakar, université cheikh Anta Diop, 1977.
5
6