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L’harmonisation
comptable au sein de
l’union européenne
4 EC 4
Sommaire
Introduction
Partie1 : Harmonisation comptable
I-Définition d’harmonisation comptable
II-Distinction entre harmonisation et normalisation
III-Objectifs de l’harmonisation
3-Lenteur de processus
II-Réussite relative
Conclusion
Introduction :
L’harmonisation de la comptabilité au sein de l’Union européenne a une tout
autre histoire car il existait, et il existe encore, un mécanisme
d’harmonisation légale dirigé par le Conseil des ministres, qui élabore les
directives juridiques que les États membres doivent appliquer. Il est
vraisemblable qu’avec le recul on considérera que l’Union européenne a
mené à bien une expérience unique en matière d’harmonisation. Cette
expérience, qui a eu lieu dans les années 1970 et 1980, a considérablement
modifié la comptabilité en Europe occidentale et fortement influencé celle
des pays en transition vers l’économie de marché de l’est de l’Europe.
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On peut donc se demander Quels moyens l’UE a-t elle mit en œuvre dans sa
tentative d‘harmonisation ?
I-définition de l’harmonisation :
Selon Colasse
D’après Colasse :
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« On peut distinguer l’harmonisation de la normalisation en considérant que
la normalisation a pour objet l’application de normes identiques dans le
même espace géopolitique et vise à l’uniformité des pratiques comptables au
sein de cet espace. L’harmonisation, au contraire, est censée autoriser une
diversité des pratiques comptables et viser seulement à établir des
équivalences entre elles. L’harmonisation est en principe moins
contraignante que la normalisation. On peut considérer que l’harmonisation
est une première étape vers la normalisation. »
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le second d’éviter la constitution de « paradis légaux » susceptibles
d’attirer les sièges sociaux des entreprises grâce à une réglementation
particulièrement peu contraignante.
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Partie2:l’harmonisation comptable européenne
Pour atteindre ses objectifs l’UE émet des directives.
I-les directives :
Une directive est un acte normatif décidé par les institutions de l’Union
Européenne ; Elle donne des objectifs à atteindre par les pays mais à la
différence des règlements, elle permet un certain délai, et le choix des
moyens pour y arriver.
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Elle propose deux options pour la présentation du bilan et du compte de
résultat.
C’est selon plusieurs auteurs tels que Colasse une extension de la 4eme
directive aux groupes même si elle offre parfois plus d’options que cette
dernière.
Remarques :
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capital ouvert ayant un niveau d’endettement limité, une taille assez grande,
et voulant que les rapports annuels divulguent une information comparable à
celle des entreprises équivalente. Cette Directive cherche à garantir un
minimum de coordination entre les réglementations nationales en matière de
contenu et de présentation des états financiers et des rapports, des
méthodes d’évaluation utilisées et des règles de divulgation.
Par ailleurs, la quatrième Directive exige que les états financiers publiés
doivent refléter une image fidèle.
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Commence ensuite une longue série de négociations qui aboutit à une
révision du projet et, finalement, à la rédaction d’une directive qui devra être
appliquée par tous les États membres.
Il faut noter que les directives de l’Union européenne doivent, pour être
opérationnelles, être introduites dans la législation nationale, bien qu’il existe
quelques arrêts de jurisprudence qui montrent qu’un individu peut faire appel
contre une disposition nationale contraire à une directive européenne
existante.
alors que celui de 1974 reflétait l’entrée du Royaume Uni et de l’Irlande dans
la Communauté en posant comme principe que les comptes devaient non
seulement suivre les GAAP, mais aussi fournir une «image fidèle» de la
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situation de l’entreprise, reprenant en cela la vieille tradition britannique du
true and fair view.
Chaque fois que les États membres ne sont pas parvenus à s’entendre sur un
principe ou une méthode unique, des options ont été permises.
Dans la plupart des États membres, l’application de la 4éme directive n’a pas
provoqué une révision profonde de la législation comptable. On s’est
généralement contenté d’ajouter de nouveaux éléments à la réglementation
existante, les options s’avérant très pratiques à cet égard.
La 4éme directive exige par exemple que les comptes donnent une «
image fidèle » de la situation de l’entreprise, alors que la loi française
préexistante exigeait seulement que ces comptes soient « réguliers et
sincères ». L’adoption de la 4 directive s’est traduite par la simple adjonction
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de l’expression image fidèle dans la loi, de sorte que maintenant les états
financiers doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle de la
situation de l’entreprise.
II-Réussite relative :
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On peut donc dire qu’il y a eu un réel essai d’harmonisation comptable
internationale de la part de la Communauté européenne apportant des
résultats non négligeables.
Malgré l’effort qui a permis d’évaluer les différences et de les atténuer, elles
persistent et cela prouve une réussite relative.
Ceci est du au fait qu’une directive est tout d’abord élaborée afin de trouver
un consensus, ainsi elle ne traite généralement que de problèmes pour
lesquels il est possible de trouver un terrain d’entente et ignore les
problèmes sur lesquels les états membres ont des points de vue différents,
voir conflictuels. Ces problèmes échappent donc à l’harmonisation.
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D’autre part, l’élaboration d’une directive prend beaucoup de temps tout
comme son application, par la suite, dans les états membres. La 4eme
directive, par exemple, a été élaborée en une dizaine d’année et appliquée
dans tous les Etats membres au bout d’une quinzaine d’années. Ainsi, une
directive est malheureusement souvent déjà obsolète lorsqu’elle entre en
application.
Afin de remédier à ce problème des comités de conseils ont été mis en place
pour conseiller la commission européenne dans l’élaboration des
compléments ou amendements à apporter. Cependant ceux-ci se sont avérés
peu efficaces.
En effet, dès la fin des années 1980, on peut voir que l’harmonisation
européenne n’avançait plus contrairement aux instances de normalisation
nationales qui se saisissaient de nouveaux sujets. Le premier comité mis en
place par la 4eme directive (comité dit « de contact ») ne prévoyait d’ailleurs
pas une consultation des normalisateurs nationaux puisque celui-ci était
composé uniquement de représentants des Etats membres et de la
commission. Quant au deuxième comité mis en place en 1990 (forum
consultatif de la comptabilité) malgré le fait qu’il regroupait des
normalisateurs nationaux, des préparateurs et des utilisateurs de comptes,
celui-ci n’a pas réussi à influencer le travail des normalisateurs nationaux.
Une autre difficulté réside dans le fait que les directives sont élaborées à des
époques et dans des contextes différents, ce qui entraîne des contradictions
ou du moins des divergences entre elles. Ainsi, les méthodes d’évaluation
préconisées pour les comptes consolidés dans la 7 eme directive (autres
conventions d’évaluation comme la juste valeur) sont différentes de celles
préconisées pour les comptes individuels dans la 4eme directive (modèle
traditionnel des coûts historiques).
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De plus, une des grandes difficultés de l’harmonisation européenne est de
concurrencer l’harmonisation internationale et américaine. En effet, les
entreprises européennes sont amenées à se fournir en capitaux auprès des
marchés financiers étrangers. Pour y accéder elles doivent satisfaire aux
obligations d’information financière, or la réglementation européenne n’est
pas toujours adaptée pour répondre à ces exigences. Ainsi des groupes ont
établis deux jeux de comptes, l’un établis conformément aux normes de leur
pays et l’autre établi conformément aux normes internationales ou bien
américaines.
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Cette première tentative d’harmonisation semble être un échec dans la
mesure où l’union Européenne a décidé aujourd’hui de la sous-traiter, en
passant aux normes IAS-IFRS.
ne rien faire c’est dire maintenir le système déjà en place, ce qui aurait
condamné les Firmes multinationales à établir 2 jeux de comptes.
Cependant il était évident que cette situation ne pouvait durer à long
terme.
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cependant l’UE refusa de laisser un pouvoir étranger d’établir ses
propres normes sans pouvoir influencer celui-ci.
Une autre solution aurait pu être la reconnaissance mutuelle des
comptes. L’Europe avait auparavant tenté des démarches auprès des
Etats-Unis pour obtenir cette reconnaissance mutuelle des comptes,
mais ceux-ci se montrèrent peu intéressés notamment par ce que les
normes américaines étaient déjà reconnues comme valides dans tous
les Etats membres contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis pour
les comptes des sociétés européennes conformes aux directives.
(Daimler- Benz en 1993)
Ainsi il s’est avéré que ces différentes solutions étaient soit irréalisables soit
en désaccord avec les principes de l’UE qui sont d’une part ne pas laisser le
pouvoir de l’établissement des normes comptables de l’UE à un organisme
sur lequel l’UE n’a aucune influence et d’autre part faire en sorte que les
entreprises européennes restent soumises aux lois européennes.
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comptables de différents pays (9 pays). Cet organisme ne disposant pas de
pouvoirs coercitifs a du démontrer tout d’abord sa compétence, son
impartialité et son indépendance afin d’acquérir des soutiens susceptible de
lui donner ce pouvoir.
Dans un premier temps, jusque dans les années 1980, l’IASC a publié des
normes (30 env.), avec un grand nombre d’options car ces normes pour
pouvoir être appliquées dans les Etats membres ne devaient pas contredire
les normes nationales. Cependant à la fin des années 1980, l’IASC entre dans
une nouvelle phase en ce rapprochant de l’OICV. L’organisme change sa
politique : en émettant une déclaration d’intention intitulée « Comparabilité
des états financiers » publié en 1989 (exposure draft E32) et en définissant
son cadre conceptuel il espère devenir le fournisseur de normes de l’OICV.
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un des membres les plus important de l’OICV, l’UE pouvait compter sur le fait
que les normes IAS seraient acceptées par les autorités américaines ce qui
éviteraient aux entreprises européennes de passer par les US GAAP.
Tout d’abord, il fut vérifié que les normes internationales et les directives
étaient compatibles. L’UE était déterminée à maintenir les règles posées par
les directives. Il apparut que l’adoption des normes IAS était possible sans
qu’il y ait de contradictions avec les directives en choisissant les options des
directives qui concordaient avec les IAS. Cependant, il fallut dans un premier
temps faire en sorte que tous les Etats membres intègrent les différentes
options des directives en conformité avec les IAS dans leurs lois nationales.
De plus, afin de maîtriser quelque peu l’introduction des normes IAS, l’UE
s’est doté de 2 organismes chargés de vérifier si les normes sont conformes
à l’intérêt communautaire : l’ARC (Accounting Regulatory Commitee) ou
CRCe (Comité de Réglementation Comptable européen) qui constitue le
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niveau politique et l’EFRAG (European Financial reporting Advisory Group) qui
constitue le niveau technique. Ainsi, à chaque fois que la commission
européenne décide de l’acceptation d’une norme, elle doit tout d’abord
consulter l’ARC. Quant à l’EFRAG, il assure le suivi de l’élaboration des
normes de l’IASB et peu donc intervenir au près de celui-ci à chaque fois qu’il
le juge nécessaire. L’ARC a d’ailleurs très bien joué son rôle, en juillet 2003
lorsqu’il a adopté toutes les normes IAS sauf les normes IAS 32 et IAS 39 qui
traitent des instruments financiers et proposent que ceux-ci soient évalués
en juste valeur et ce malgré un avis favorable émis par l’EFRAG.
D’une part, Flower évoque trois conditions que l’IASB doit impérativement
respecter si elle désire l’approbation de ses normes par l’UE. Mais ces
conditions comme on le verra ne sont pas d’emblées respectées.
La première est la suivante : les IAS ne doivent pas entrer en conflit avec les
directives notamment sur la nécessité de donner une image fidèles des
comptes. Malheureusement, cette notion, déjà imprécise dans le fond ne fait
l’objet d’aucun écrit, dans aucune norme, alors que celles ci ont pour but de
prolonger les directives.
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critères qui peuvent nuire à l’atteinte de cette condition et d’autant plus que
l’UE est composé d’un grand nombre de pays tous différents.
Il apparaît peut être finalement évident que celle-ci n’a pas l’influence
espérée dans l’élaboration des normes puisque malgré l’absence de respect
des conditions, elles sont, pour la plupart, quand même adoptées.
En fait, sa faible influence est explicable par les faits suivants : étant la
principale économie développée à avoir adopté ces normes, elle s’est « liée
les mains » en se donnant la capacité d’accepter ou de rejeter une norme de
l’IASB, mais pas celle de l’amender ou de proposer formellement des
modifications rédactionnelles.
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Elle a pour but de présenter les méthodes de comptabilisation des IF,
d’analyser les méthodes d’évaluation et donner des précisions pour les IF de
couverture.
Les deux normes ont été révisées ensemble en octobre 2000 et en décembre
2003.
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d’après Volker, les enjeux cruciaux de l’avenir réside dans le renforcement de
l’indépendance vis-à-vis des pays.
Ce déséquilibre est expliqué par l’IASB par le fait que meilleurs experts
comptables mondiaux sont actuellement anglophones même si selon la
plupart des européens augmenter le nombre de non anglophone pourrait
améliorer la qualité du débat.
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une méthode pour aller dans ce sens ; d’un point de vue politique il n’est
guère possible d’arriver à un alignement pur et simple des référentiels mais,
cela implique obligatoirement une perte d’autonomie acceptée par chaque
partie.
Conclusion :
Après cette étude on comprend toute l’ampleur de la phrase de Colasse
selon laquelle l’harmonisation est une première étape vers la normalisation ;
toute l’histoire de l’harmonisation européenne le prouve.
Il apparaît donc évident que les directives comptables ont joué un rôle mais
n’ont pas permis la comparabilité de l’information financière et le
rapprochement des comptabilités.
La CE décida donc pour l’établissement des comptes consolidés des
entreprises européennes de déléguer son pouvoir à l’IASC dans la
prolongation de ce que désiraient les directives européenne.
Aujourd’hui, malgré tout le dispositif mis en place pour garantir son
influence, l’UE ne réussi pas à participer activement à l’élaboration des
normes.
Elle ne peut finalement qu’imposer ces normes sur son espace géopolitique.
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Alors est ce que la CE de l’époque a fait le bon choix en délégant ses
pouvoirs ? Cette question peut rester sans réponse car il n’y a pas de
certitude. L’influence anglophone et le manque d’adaptabilité des normes
dans les différents pays pourraient prouver le contraire.
Quoi qu’il en soit, il apparaît clair que l’UE a su anticipé la convergence des
systèmes comptables au niveau mondial en utilisant ce référentiel.
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