Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Cours Budget
Cours Budget
LE BUDGET
Version du 20/03/2014
-1-
LE BUDGET
I. LES PRINCIPES
1) Le pouvoir budgétaire
2) La définition et le rôle
1) L’universalité
2) La sincérité et l’exactitude
3) L’annualité
4) L’unité
5) La spécialité
6) L’équilibre
III. LA STRUCTURE
1) La division
2) La classification
a) Généralités
b) Structure
→ Code chapitre
→ Code fonctionnel
→ Code comptable
→ Code sectoriel
→ Code détail
-2-
4) Les tableaux récapitulatifs
1) La distinction
4) Le chapitre ordinaire
a) dépenses
b) recettes
5) Le chapitre extraordinaire
a) dépenses
b) recettes
1) La formation
2) L’élaboration du projet
3) Le commentaire budgétaire
4) Le vote
-3-
5) L’apurement et l’arrête définitif
4) Le transfert
5) Le report d’exercice
6) Le budget rectifié
a) définition
b) établissement
c) vote et valeur
2) Du receveur communal
1) Les généralités
-4-
3) Le budget des syndicats intercommunaux
LE BUDGET COMMUNAL
I. LES PRINCIPES
1) Le pouvoir budgétaire
Le pouvoir budgétaire trouve son fondement dans les articles de la Constitution :
« Art.107.- (1) Les communes forment des collectivités autonomes à base territoriale, possédant la
personnalité juridique et gérant par leurs organes leur patrimoine et leurs intérêts propres. …
(3) le conseil établit annuellement le budget de la commune… »
L’établissement d’un budget est le premier acte de gestion par lequel la commune manifeste son
existence et l’autorité communale sa puissance politique. Concevoir une activité quelconque dans le
domaine communal est admettre l’utilité ou la nécessité d’effectuer certaines dépenses, de les prévoir
et de les autoriser.
2) La définition et le rôle
Le budget est le tableau des prévisions de toutes les recettes et de toutes les dépenses à effectuer au
cours de l’exercice pour lequel il est voté.
Le budget est l’acte le plus important de la gestion communale puisqu’il contient le programme de
l’action communale et tous les éléments de la vie communale.
Le budget de la commune est donc un acte politique qui décide, avant qu’elles ne soient exécutées,
toutes les interventions de la commune ayant une incidence financière au cours de l’année
concernée.
Il est en même temps un acte juridique qui autorise l’organe exécutif ( le collège des bourgmestre et
échevins) à dépenser jusqu’à concurrence du montant voté et à percevoir les recettes prévues.
-5-
II. Les Qualités
Les qualités essentielles du budget sont : l’universalité, la sincérité et l’exactitude, l’annualité, l’unité, la
spécialité et l’équilibre.
1) L’universalité
Le budget est universel lorsqu’il comprend, sans confusion, atténuation ni omission toutes les recettes
et toutes le dépenses à effectuer pendant la durée d’un exercice. Le principe de l’universalité
budgétaire est contenu dans la législation communale qui spécifie que toutes les recettes de la
commune doivent être portées annuellement au budget et qu’aucun paiement sur la caisse
communale ne peut avoir lieu qu’en vertu d’un crédit porté au budget arrêté par le Ministre de
l’Intérieur, ou bien en vertu d’un crédit spécial approuvé par lui.
Le principe de l’universalité requiert également l’inscription du montant brut des recettes et des
dépenses. Cela veut dire que lorsqu’un service communal réalise à la fois des recettes et des
dépenses, chacune d’elle, et non leur solde net, doit être inscrit au budget. De même par exemple les
intérêts créditeurs et les intérêts débiteurs échus doivent figurer distinctement au budget en dépense
et en recette.
2) La sincérité et l’exactitude
Le budget est sincère et exact lorsqu’il ne contient pas d’expédients trompeurs comme, par exemple,
la dénaturation, l’exagération ou la réduction fictive de certaines dépenses et recettes, lorsqu’il ne
prévoit aucune recette fictive de nature à réaliser un équilibre apparent. Il doit faire preuve d’une juste
évaluation des recettes et des dépenses de sorte à éliminer dans la mesure du possible des recours
ultérieurs à des demandes de crédit supplémentaire en cours d’exercice.
Sont à condamner sévèrement les manœuvres qui constituent à sous-évaluer les prévisions de
recettes ou à surévaluer les prévisions de dépenses en vue de présenter la situation budgétaire sous
un jour défavorable, comme il convient de condamner les procédés inverses de nature à retarder le
redressement financier nécessaire et indispensable.
3) L’annualité
-6-
La commune a l’obligation d’établir chaque année un budget qui comprend toutes les recettes et
toutes les dépenses susceptibles d’être effectuées au cours de l’exercice financier.
Un crédit voté pour un exercice déterminé ne peut pas être utilisé pour payer de dépenses prévues au
budget d’un exercice antérieur ou postérieur (exception : article 128 alinéa 4 de la loi communale – le
report d’exercice). (base légale : art. 116 de la loi communale)
4) L’unité
Afin de mettre les élus communaux en mesure de prendre les décisions financières en toutes
connaissances de cause, le budget communal doit se présenter sous forme d’un seul et unique
document.
Lors du vote du budget se fait en effet le choix de la priorité des dépenses qui conditionne la fixation
des recettes et le recours éventuel à l’emprunt. Ce n’est que de cette façon que l’équilibre du budget
peut être sauvegardé.
5) La spécialité
La subdivision du budget en articles budgétaires, ayant chacun un objet bien déterminé, exige
l’imputation de chaque recette et de chaque dépense sur un article bien précis et adéquat.
Une imputation incorrecte est interdite. Elle revient en matière de dépenses à une sortie de fonds sans
autorisation du Conseil communal. (base légale : art.117 de la loi communale)
6) L’équilibre
Parler d’équilibre réel présuppose évidemment que les prévisions budgétaires soient aussi sincères et
aussi justes que possible.
A défaut de budget établi dans les conditions d’équilibre indiquées, la caisse communale serait
fatalement exposée à la gène et le fonctionnement normal de la commune serait fortement entravé.
(base légale : art.117 de la loi communale)
-7-
III. La structure
1) La division
Le budget est divisé en chapitre ordinaire et en chapitre extraordinaire, tant en recettes qu’en
dépenses. Chaque chapitre budgétaire est subdivisé en codes fonctionnels, codes comptables, codes
sectoriels et codes détails.
Dans le cadre de cette division, le document budgétaire doit renseigner dans des colonnes distinctes :
2) La classification
La classification fonctionnelle répartit les activités communales selon leur destination et regroupe les
recettes et les dépenses selon les différentes fonctions qui correspondent en principe aux diverses
tâches et missions que la commune assume.
La classification économique regroupe les recettes et les dépenses suivant leur nature économique.
Elle fait la distinction entre les opérations courantes et les opérations en capital et enregistre les flux
financiers entre les différents secteurs de l’économie. Cette classification ne ressort pas du document
budgétaire, mais chaque code comptable est lié en arrière plan à un code économique.
a) Généralités
L’élaboration du plan budgétaire normalisé répond aux besoins découlant des obligations assumées
par notre pays dans le cadre du programme de stabilité et de croissance de l’UE. Le plan budgétaire
-8-
normalisé est compatible avec le plan comptable général (cf. plan comptable des associations
conventionnées) et les exigences du SEC 95 (système comptable européen), cela dans le respect des
règles de transparence et de la présentation budgétaire actuelle. Le plan budgétaire normalisé permet
de mieux tenir compte des engagements des communes pris au niveau de leur association en
syndicats de communes et d’établir des perspectives financières pour le court ou le moyen terme.
b) Structure
n / nn nn / nnnn / nnn
A partir du 1.1.2013, deux niveaux de présentation de l’article budgétaire ont été introduits pour des
raisons pratiques ; un niveau budget/compte et un niveau ventilation statistique.
Code chapitre / Code fonctionnel général ou spécifique / Code comptable / Code sectoriel /
Code détail
Selon la nouvelle structure, chaque article budgétaire est donc identifié par un code à 20 positions
(en incluant les « / » séparateurs), la lettre « n » représentant un code numérique et la lettre « x »
représentant un code alphabétique.
-9-
Pour le budget/compte, la mention des trois premiers codes est obligatoire pour le chapitre
ordinaire, et la mention des cinq codes est obligatoire pour le chapitre extraordinaire. C’est donc la
même structure d’article qui sert pour l’établissement du budget et des comptes de fin d’exercice.
Code chapitre / Code fonctionnel général ou spécifique/ Code comptable / Code sectoriel /
Code détail
Selon cette nouvelle structure, chaque article budgétaire est donc identifié par un code à 26
positions (en incluant les « / » séparateurs), la lettre « n » représentant un code numérique et la
lettre « x » représentant un code alphabétique.
L’article budgétaire au niveau Ventilation statistique donne plus d’information que l’article budgétaire
au niveau Budget-Compte.
→ CODE CHAPITRE
Il s’agit d’un code numérique à 1 position qui renseigne les chapitres du budget de l’entité.
- 10 -
Le code chapitre est le même au niveau budget/compte qu’au niveau ventilation statistique.
→ CODE FONCTIONNEL
Il s’agit d’un code numérique qui indique la fonction, c’est-à-dire le type d’activité à laquelle sont
rattachées les opérations effectuées par l’entité. Le code fonctionnel comporte 3 positions. Le code
fonctionnel est le même au niveau Budget-Compte qu’au niveau Ventilation statistique (ex. Code
fonctionnel : 823 Piscines).
→ CODE COMPTABLE
Il s’agit d’un code numérique (basé sur la comptabilité générale) qui renseigne sur la nature des
dépenses et des recettes de l’entité. Il est à remarquer que la codification comptable est une
codification sur 6 positions au niveau budget/compte et de 9 positions au niveau ventilation statistique.
→ CODE SECTORIEL
F Syndicats internationaux X
G Administration Centrale (Etat)
I Institutions internationales
O Offices sociaux x X
P Secteur privé
S Syndicats de communes x X
U Communautés urbaines
X Facturation interne
- 11 -
Z Code néant
Au niveau Budget/Compte, le code sectoriel Z est utilisé au cas où aucun autre code sectoriel n’est
identifiable.
Au niveau ventilation statistique, un code numérique à 3 positions est à rajouter aux codes sectoriels
C, E, F, O et S (p.ex. : SYVICOL=S036)
Les codes sectoriels permettent de faire la consolidation des opérations effectuées par les entités du
secteur communal dans le cadre des rapports à produire par le Grand-Duché de Luxembourg aux
instances européennes. Ainsi, l’utilisation du code sectoriel est obligatoire au niveau ventilation
statistique.
→ CODE DETAIL
Il s’agit d’un code numérique à 5 positions qui sert à détailler davantage le code comptable et
éventuellement aussi le code fonctionnel :
• au chapitre ordinaire – le code détail est facultatif et peut être utilisé par les entités du
secteur communal en cas de besoin ;
• au chapitre extraordinaire – le code détail est obligatoire et permet d’identifier les projets
effectués par l’entité lorsqu’ils sont dotés d’un crédit budgétaire voté.
- les trois dernières positions correspondent à un numéro courant qui peut être attribué
librement.
Exemples :
- 12 -
Au chapitre extraordinaire, le code détail se compose de différente manière dépendant de
l’existence d’un projet d’investissement à la base :
- les deux premières positions identifient l’année de début du projet au chapitre extraordinaire du
budget ;
- les trois dernières positions correspondent à un numéro courant qui peut être attribué
librement.
Exemples :
- les trois dernières positions correspondent à un numéro courant qui peut être attribué
librement.
Exemples :
Le code détail est le même au niveau budget/compte qu’au niveau ventilation statistique.
- 13 -
4) Les tableaux récapitulatifs
En partant du résultat effectif du dernier exercice clôturé (compte N-2), un premier tableau reprend le
total des recettes et des dépenses du budget rectifié (N-1)par service ordinaire et par service
extraordinaire et fournit le résultat présumé de l’exercice en cours (N).
Ce résultat sert de point de départ du deuxième tableau qui renseigne les chiffres récapitulatifs du
budget proprement dit.
1) La distinction
Les recettes et les dépenses des chapitres ordinaire et extraordinaire ne peuvent être confondues. En
principe, les dépenses de chaque chapitre sont équilibrées par des recettes de même nature.
La couverture des dépenses extraordinaires peut néanmoins être assurée au moyen de ressources
ordinaires non indispensables au paiement des dépenses ordinaires, à condition qu’un transfert
régulier soit réalisé du chapitre ordinaire au chapitre extraordinaire. Les ressources ordinaires ainsi
transférées au chapitre extraordinaire et effectivement employées ne peuvent faire ultérieurement
retour au chapitre ordinaire.
- 14 -
n’ont qu’une valeur estimative. La décision définitive du transfert ne sera prise qu’à l’occasion de
l’approbation du compte de gestion du même exercice par le Conseil communal (base légale : art.117
de la loi communale).
Les recettes et les dépenses conservent leur nature ordinaire ou extraordinaire même si elles se
rapportent à un exercice clos. Il en est de même des bonis ou des malis des exercices antérieurs.
Il est vrai qu’une distinction très nette entre les deux chapitres n’est pas à réaliser par une
énumération exhaustive des recettes et des dépenses ordinaires et extraordinaires. Cela tient en
premier lieu à leur caractère relatif et essentiellement variable. Telle dépense qui est accidentelle ou
passagère pour une petite ou moyenne commune doit au contraire être considérée comme courante
dans une autre commune d’une plus grande envergure.
Il importe de concevoir dans la mesure du possible le budget communal d’après les notions et d’après
la théorie de la comptabilité nationale et d’adopter dans une certaine mesure la terminologie de cette
nouvelle conception financière pour le classement des recettes et des dépenses communales aux
chapitres ordinaire et extraordinaire.
4) Le chapitre ordinaire
Le chapitre ordinaire du budget comprend les dépenses et les recettes de la gestion courante de la
commune.
a) Les dépenses ordinaires :
- les subventions d’encouragement et les cotisations aux associations locales ou autres ainsi
que les participations à leurs frais de fonctionnement ;
- l’excédent de dépenses du chapitre ordinaire des exercices antérieurs ;
- 15 -
- les reprises pour recettes ordinaires non rentrées en cours d’exercice ainsi que les décharges
accordées pour les recettes ordinaires
- L’ICC et le FCDF
- les revenus des propriétés communales ;
- les intérêts, dividendes et autres revenus de capitaux ;
- les remboursements pour services rendus par la commune ;
- les subsides et participations spécifiques de l’Etat aux dépenses ordinaires
5) Le chapitre extraordinaire
- 16 -
- les subventions et participations à des investissements réalisés par des associations et par
des particuliers ;
- l’excédent de dépenses du chapitre extraordinaire des exercices précédents ;
- les reprises pour recettes extraordinaires non rentrées au cours de l’exercice ainsi que les
décharges accordées pour les recettes extraordinaires
b) Les recettes extraordinaires
Les dépenses des communes sont obligatoires ou non obligatoires. Un même crédit budgétaire ne
peut couvrir à la fois des dépenses obligatoires et non obligatoires.
a) d’obligations légales
b) d’engagements contractuels
c) de décisions judiciaires
(a) La loi impose aux communes un certain nombre de dépenses : ce sont des lois spécifiques
comme celles relatives à la participation aux rentes et pensions, aux élections etc. ou bien des lois
- 17 -
générales également applicables aux communes, comme celles relatives aux charges sociales
patronales.
(b) Les communes peuvent conclure des contrats qui engendrent des obligations à l’égard de tiers.
Ces conventions créent des dépenses obligatoires. Citons comme exemples les contrats de vente,
les contrats de location, les contrats d’emprunt etc.
Les dépenses que la commune a assumées par suite d’un engagement contractuel ne peuvent être
supprimées tant que dure l’engagement qui y donne naissance.
Des engagements contractuels nouveaux ne peuvent être pris que si les crédits budgétaires afférents
ont été votés par le Conseil communal et autorisés par le Ministre de l’Intérieur.
(c) La commune est tenue de porter à son budget les dettes résultant de condamnations judiciaires
à sa charge. Il en résulte qu’une dépense même facultative devient obligatoire, lorsque la commune a
été condamnée à la payer en vertu d’un jugement exécutoire.
Lorsque des dépenses obligatoires intéressent plusieurs communes, elles y concourent toutes
proportionnellement à l’intérêt qu’elles peuvent y avoir. En cas de refus ou de désaccord sur la
proportion de cet intérêt et des charges à supporter, il y est statué par le Ministre de l’Intérieur, sauf
recours au Tribunal administratif qui statue comme juge de fond.
Les dépenses obligatoires permettent le dépassement des crédits sans l’observation des
formalités prescrites pour les modifications budgétaires.
Dans tous les cas où le Conseil communal chercherait à éluder le paiement de dépenses obligatoires
que la loi met à sa charge, en refusant leur allocation en tout ou en partie, le Ministre de l’Intérieur,
portera d’office la dépense au budget dans la proportion du besoin, sans préjudice d’un recours
auprès du Tribunal Administratif. (base légale : art. 119, 120, 121 de la loi communale)
Les dépenses non obligatoires ou facultatives sont celles que les communes sont libres de
s’imposer ou de supprimer par simple inscriptions ou radiations budgétaires.
La nécessité et l’opportunité des dépenses facultatives sont appréciées chaque année par le Conseil
communal qui doit tenir compte de la situation financière. Toutefois, il ne peut décider des dépenses
dont l’objet sortirait de ses attributions légales ou qui seraient en conflit avec les lois.
De telles dépenses non obligatoires sont par exemple les frais des fêtes et cérémonies, les primes et
subsides accordés à des particuliers ou à des associations etc.
- 18 -
Même à l’intérieur d’une fonction ayant le caractère d’obligation, comme par exemple l’enseignement,
différentes dépenses peuvent avoir le caractère de dépenses facultatives (gratuité des livres, frais des
colonies de vacances,…)
Les dépenses du service extraordinaire sont en général des dépenses non obligatoires. Y font
toutefois exception les participations de la commune aux frais d’investissement et à l’amortissement
des emprunts contractés par les syndicats de communes et les établissements publics placés sous la
surveillance des communes.
1) La Formation
Les travaux d’élaboration, le vote et la présentation du projet de budget à l’autorité supérieure doivent
se faire à des époques permettant l’exécution du budget dès le début de l’exercice auquel il se
rapporte, ceci tant pour assurer la marche régulière des services communaux que pour prévenir le
désordre dans la gestion financière de la commune (base légale : art. 122 de la loi communale)
Si le budget n’est pas proposé par le Collège des bourgmestre et échevins ou si le Conseil communal
ne le vote pas dans les délais prescrits, le Ministre de l’Intérieur se substitue à ces organes pour
proposer et arrêter d’office un budget limité aux dépenses obligatoires ainsi qu’aux recettes et aux
dépenses indispensables au fonctionnement de la commune (budget d’office).
Dans tous les cas où les budgets ne sont pas présentés dans les délais prescrits, le Ministre de
l’Intérieur ou le Commissaire de district peut désigner un Commissaire spécial qui exécute aux frais
des personnes (autorités ou fonctionnaires communaux) en défaut les travaux en souffrance (base
légale : art. 125 et 108 de la loi communale).
- 19 -
2) L’élaboration du projet de budget
Le projet de budget est établi par le collège des bourgmestre et échevins. Le receveur communal ne
participe pas aux travaux d’élaboration du budget. Le secrétariat doit disposer de tous les éléments lui
permettant de dresser ce document sans le concours du receveur communal.
Le budget est dressé en prenant pour base les réalisations du compte de l’avant-dernier exercice (N-
2), les prévisions rectifiées du budget de l’exercice en cours (N-1), les propositions dûment justifiées
des services communaux intéressés ainsi que tous les éléments établissant les droits et les
obligations de la commune.
Le budget doit être aussi complet et exact que possible. Cela est notamment le cas pour les
dépenses, afin d’éviter dans la mesure du possible d’une part le vote de trop nombreux crédits
spéciaux ou supplémentaires (qui risquent forts de détruire l’équilibre du budget initial) et d’autre part
les excédents de crédits importants (le principe de la sincérité et de l’exactitude du budget).
A l’époque de l’établissement du budget, l’impact de certaines recettes ordinaires est connu, tels que
le loyer des maisons communales, le fermage de terres communales, le prix de la location de la
chasse et de la pêche. Bien entendu, ces recettes figurent au budget, telles quelles. Quant aux
recettes dont le montant n’est pas connu, elles sont fixées par provision, c’est-à-dire
approximativement sur la base du chiffre renseigné au budget précédent, à moins que l’administration
communale n’ait des raisons plausibles de les réévaluer à un taux plus bas ou plus élevé.
Il est procédé de la même manière pour la fixation des dépenses ordinaires. A noter en particulier que
certaines dépenses ne peuvent pas être modifiées par la voie du budget, par exemple les traitements
des fonctionnaires, les indemnités des employés etc. Tout changement qu’on voudrait y apporter, à
supposer que la loi le permette, doit alors faire l’objet d’une délibération spéciale du conseil
communal, à soumettre à l’approbation du Ministre de l’Intérieur.
Les crédits budgétaires, bien que constituant par définition une autorisation de dépense pour un objet
déterminé, ne confèrent pas, par eux-mêmes, le droit d’engager une dépense lorsque celle-ci est
subordonnée à une approbation de principe expressément prévue par les lois ou les règlements.
Pour ce qui concerne l’élaboration des prévisions du chapitre extraordinaire, chaque entreprise de
travaux communaux fait l’objet de crédits distincts en recettes et en dépenses. Il est évident qu’une
dépense s’étendant sur deux ou plusieurs exercices garde le même code détail durant ces exercices.
Les crédits concernant les acquisitions nouvelles d’objets mobiliers et qui font partie intégrante
d’investissements pour constructions communales sont à comprendre au crédit global de l’article
budgétaire relatif à ces frais de construction.
Lorsque des crédits globaux sont prévus pour un ensemble de travaux, la décomposition est faite par
entreprise à la suite de l’article budgétaire concerné ou bien dans le commentaire budgétaire à titre
d’informations supplémentaires à l’appui des crédits inscrits.
Il n’est porté à la section extraordinaire que les crédits pour des dépenses dont la réalisation est
réellement envisagée au courant de l’exercice budgétaire en question. Lors de constructions ou de
travaux s’étalant sur plusieurs exercices, il n’est donc à prévoir à la section extraordinaire que la
tranche de crédit nécessaire aux travaux à effectuer pendant cet exercice. Pareillement, les subsides
- 20 -
éventuels accordés par l’Etat pour des investissements projetés par la commune ne sont inscrits au
chapitre des recettes extraordinaires qu’en tenant compte du rapport entre la dépense prévue pour
l’exercice en question et la dépense totale probable.
3) Le commentaire budgétaire
Le budget doit être accompagné d’une note écrite, dite le commentaire budgétaire, qui renseigne,
dans l’ordre des articles budgétaires, les justifications et explications concernant les prévisions du
budget de l’exercice ainsi que les justifications des changements de crédits du budget rectifié par
rapport aux crédits déjà autorisés.
Elle doit indiquer, pour ce qui est du budget rectifié, les raisons concrètes de modifications
importantes par rapport au budget initial, les dates d’autorisation des modifications budgétaires
(crédits spéciaux ou supplémentaires, reports d’exercice – voir plus loin dans le présent cours !), les
redressements d’imputation ; les dates d’approbation des titres de recettes, actes, baux et procès-
verbaux, les promesses et les arrêtés d’allocation de subsides et de participations de l’Etat avec les
montants exacts de chaque recette connue.
Pour ce qui est du budget proprement dit, des explications pertinentes doivent être fournies chaque
fois que celles-ci s’imposent soit en raison de l’importance de la recette ou de la dépense, soit en
raison de changements importants par rapport aux exercices antérieurs. D’autre part, la délibération
indique les dates des compromis, contrats, actes, conventions, procès-verbaux ainsi que tous les
détails relatifs aux crédits votés par le Conseil communal : indiquons à titre d’exemples la répartition
éventuelle des subsides aux sociétés, œuvres et autres associations, le calcul précis des traitements
bruts annuels des fonctionnaires et employés (y compris la part de la commune dans les cotisations
sociales).
Pour les articles se rapportant à des opérations soumises à une autorisation préalable comme par
exemples les aliénations de propriétés communales ou le recours à des emprunts, la délibération
indique si l’approbation est déjà donnée ou bien si la demande d’approbation et encore en voie
d’instruction.
Quant aux données à fournir à l’appui des crédits pour travaux extraordinaires s’étendant sur plus
d’une année, il est nécessaire de faire connaître le coût global des travaux d’investissement, la
répartition de la dépense totale et des crédits budgétaires sur les exercices en cause et la participation
éventuelle de l’Etat en la matière.
Les majorations au budget rectifié des crédits extraordinaires sont à justifier d’une façon détaillée et
explicite, c’est-à-dire de la même manière que les majorations de crédits demandées en cours
d’exercice par des délibérations particulières motivées.
- 21 -
4) Le vote
Le budget est voté par le Conseil communal avant le début de l’exercice financier. Le vote porte sur
l’ensemble des articles. Le vote séparé sur un ou plusieurs articles est de rigueur lorsqu’il est
demandé par un tiers au moins des membres présents au Conseil communal (base légale : art.122 de
la loi communale).
Lors du vote du budget, le Conseil communal est libre d’accepter, de modifier ou de rejeter le projet de
budget élaboré par le Collège des bourgmestre et échevins. Il peut y substituer ses propositions
propres.
En cas de rejet par le Conseil communal du projet du budget présenté par le Collège des bourgmestre
et échevins, le Conseil peut être saisi d’une motion de censure dans les conditions de l’article 37 de la
loi communale. La motion de censure est formulée par écrit. Elle ne peut être adoptée qu’à la majorité
des membres composant le Conseil communal. En cas d’adoption de la motion de censure, le
bourgmestre est déclaré démissionnaire par le Grand-Duc et les échevins par le Ministre de l’Intérieur.
Il y a encore lieu de soulever que la motion de censure n’est plus recevable lors du vote du budget de
l’année dans laquelle aura lieu le renouvellement intégral des Conseils communaux (base légale :
art.37 de la loi communale).
Le budget est envoyé sur support papier au Ministère de l’Intérieur par l’intermédiaire du Commissaire
de district.
Après le vote du budget par le conseil communal, l’agent responsable doit le transmettre par voie
électronique dans une base de données du Ministère de l’Intérieur, via l’application MICOF/ENTCOM.
Le budget est ensuite vérifié, examiné et apuré par le Service de contrôle de la comptabilité des
communes du Ministre de l’Intérieur : les explications et les éclaircissements éventuellement
nécessaires pour permettre au Ministre de l’Intérieur de se prononcer en toute connaissance de cause
sur chacun des crédits budgétaires, sont réclamés d’urgence à l’administration communale.
- 22 -
Le budget incomplet ou mal établi est renvoyé à l’administration communale avec invitation de le
compléter ou de le rectifier. Dans ce cas, il est assigné à la commune intéressée un délai endéans
lequel elle a à s’exécuter. En outre, un budget qui ne serait pas en équilibre est également renvoyé
avec l’invitation d’y remédier.
Le Ministre de l’Intérieur modifie, supprime ou complète, s’il y a lieu, les prévisions de recettes et de
dépenses. En d’autres termes, il redresse le budget s’il n’est pas conforme aux lois et aux règlements.
Il l’arrête définitivement dans préjudice d’un recours devant le Tribunal Administratif.
Si le budget n’est pas arrêté avant le commencement de l’exercice financier, le collège des
bourgmestre et échevins ne peut mandater que les dépenses obligatoires.
Les exemplaires du budget retenus au Commissariat de district et dans la commune sont mis en
concordance avec l’expédition arrêtée définitivement par le Ministre de l’Intérieur. Dès la rentrée du
budget arrêté, le collège des bourgmestre et échevins communique le budget redressé aux membres
du Conseil communal. Il délivre incontinent une expédition au receveur communal pour sa gouverne
avec toutes les observations y formulées et les redressements y apportés par le Ministre de l’Intérieur.
L’autorité communale ne peut se prévaloir de l’admission d’un poste au budget soit pour prétendre à
une recette, soit pour se dispenser d’accomplir les formalités préalables requises par la loi pour telle
dépense.
(base légale) : art. 124 de la loi communale)
1) une délibération demandant l’augmentation ou la réduction d’un crédit, la radiation d’un crédit
ou bien l’inscription d’un crédit nouveau (art. 127)
2) le tableau des modifications budgétaires (art.127)
3) Un cas spécial : dépenses urgentes impérieuses
4) le transfert de crédit (art. 128)
5) le report de crédit (art. 128) ou le report d’exercice
6) le budget rectifié (art. 129)
- 23 -
Théoriquement le budget doit comprendre toutes les dépenses auxquelles la commune doit faire face
pendant la durée d’un exercice. Mais en fait, il est impossible de prévoir avec la précision voulue plus
d’un an à l’avance les dépenses définitives d’un budget. Dans le courant de l’année surgissent
toujours des dépenses imprévisibles au début de l’année. C’est pourquoi l’article 127 de la loi
communale permet aux conseils communaux de voter, sous l’approbation du Ministre de l’Intérieur et
après l’arrêté définitif du budget, les crédits nouveaux ou supplémentaires éventuellement
nécessaires.
Néanmoins, il y a lieu de souligner que le budget doit contenir le programme financier de toute l’année
et que le contenu de ce programme ne peut pas sans raison suffisante être bouleversé en cours
d’exercice.
Les prévisions de dépenses ne peuvent en principe, être modifiées que pour ajuster leurs montants
aux nécessités réelles constatées pendant le cours de l’exercice budgétaire et pour introduire au
budget des crédits servant à couvrir des dépenses découlant de circonstances imprévisibles
au moment de l’élaboration du document budgétaire. En outre, ces dépenses devraient revêtir un
réel caractère d’urgence, c’est-à-dire qu’elles ne sauraient être renvoyées à l’exercice financier
suivant.
Il n’est donc donné une suite favorable aux demandes afférentes que si,
En d’autres termes, l’équilibre du budget doit être sauvegardé et la dépense nouvelle non prévue
au budget initial arrêté par le Ministre de l’Intérieur est à compenser
Les délibérations qui ont pour objet des demandes de crédits spéciaux ou supplémentaires sont
soumises aux mêmes formalités de présentation et d’approbation que le budget lui-même. Elles
peuvent être votées par le Conseil communal pendant la durée de l’exercice financier, à savoir après
la date d’approbation du budget communal et cela jusqu’au 31 décembre de l’exercice en question.
En effet, l’article 127 de la loi communale stipule que des crédits nouveaux ou supplémentaires ne
peuvent être votés par le Conseil communal que durant l’exercice financier. Il en résulte qu’aucune
- 24 -
demande de cette espèce votée après le 31 décembre ne pourra plus être autorisée par le Ministre de
l’Intérieur.
Il y a lieu encore de soulever que tous les crédits sont limitatifs à l’exception de ceux destinés au
règlement de dépenses sur lesquelles les autorités communales n’ont aucun moyen d’action, à
savoir : les dépenses obligatoires.
Les crédits prévus pour ces dépenses sont donc non-limitatifs et en principe susceptibles d’être
dépassés sans autorisation ministérielle (préalable ou postérieure).
(base légale : art.127 de la loi communale)
Les majorations et les diminutions de crédits ordinaires peuvent être groupées à partir du 15 août de
l’année du budget et, sauf en cas d’urgence à justifier, soumises à l’approbation de l’autorité
supérieure sous forme d’un tableau des modifications budgétaires (délibération du Conseil communal
à demandes collectives de crédits ordinaires) après le premier septembre de la même année. Cette
délibération fait ressortir les crédits nouveaux, les dépassements et les diminutions pour ce qui et des
chapitres des recettes ordinaires et des dépenses ordinaires. Il y a lieu d’ajouter que les
dépassements de crédits non-limitatifs doivent également être portés dans la délibération précitée.
Cette façon de procéder permet en effet d’obtenir une balance exacte au tableau des modifications
budgétaires et de connaître en permanence le résultat présumé de l’exercice.
Les modifications sont justifiées collectivement par un rapport détaillé sur les voies et les moyens de
couvrir les dépenses nouvelles, toujours dans le souci de sauvegarder l’équilibre du budget
communal. Les justifications sont consignées dans une colonne spécialement réservée à ces fins au
tableau des modifications budgétaires.
Il résulte de ce qui précède que cette façon de procéder à des modifications budgétaires est prévue
exclusivement pour les modifications à apporter au budget ordinaire communal, alors que toutes les
demandes de crédits nouveaux ou supplémentaires extraordinaires sont introduites sur base d’une
délibération particulière motivée. Si un crédit ordinaire nouveau non prévu au budget initial est de
rigueur avant la date du premier septembre de l’année en cours, rien n’empêche l’administration
communale de faire voter par le Conseil communal une délibération spéciale pour chaque nouveau
crédit ordinaire nécessaire avant cette date.
er
La date du 1 septembre s’explique par le fait qu’un budget bien établi ne nécessitera certainement
pas avant cette date des redressements multiples au service ordinaire.
- 25 -
Vu l’article 127 de la loi communale stipulant qu’aucun crédit nouveau ou supplémentaire, ordinaire ou
extraordinaire, ne peut être voté par le Conseil communal après la fin de l’exercice financier, aucun
tableau des modifications budgétaires voté après le 31 décembre de l’année budgétaire ne pourra
plus être approuvé.
3) Un cas spécial : les dépenses urgentes et impérieuses
Si le moindre retard est de nature à causer un préjudice à la commune, le Collège des bourgmestre et
échevins, sous sa responsabilité, peut ordonnancer une dépense pour laquelle aucun crédit n’est
prévu au budget, sous condition toutefois d’en donner sans délai connaissance au Conseil communal
qui y statue. Ces dépenses urgentes et impérieuses doivent faire l’exception et sont soumises sans
retard à l’approbation du Ministre de l’Intérieur.
Les délibérations relatives à ces dépenses doivent être justifiées de manière très détaillée et très
précise et indiquer clairement les voies et moyens couvrant la dépense nouvelle.
(voir également ci-après sou « Les obligations et les responsabilités par rapport aux crédits
budgétaires : Du receveur communal »)
4) Le transfert de crédit
Par la loi du 30 juillet 2013 portant modification de certaines dispositions du Titre 4 de la loi
communale modifiée du 13 décembre 1988, le secteur communal peut effectuer également certains
transferts de crédit au chapitre extraordinaire.
Ainsi, le transfert de crédit est dès lors possible d’un côté aux chapitres ordinaires et extraordinaires à
l’intérieur du même code fonctionnel général et, d’un autre côté, au chapitre extraordinaire à l’intérieur
du même code détail.
Le collège des bourgmestre et échevins peut donc transférer, sous condition que les articles
budgétaires en question soient dotés de crédits adéquats, les excédents de crédit d’un projet voté
d’un article budgétaire du chapitre extraordinaire à un autre à l’intérieur d’un même code fonctionnel
général jusqu’à la clôture définitive de l’exercice.
- 26 -
Exemple:
Le collège des bourgmestre et échevins peut transférer le crédit d’un article budgétaire pour les
voitures de service utilisées dans les services administratifs à l’article budgétaire pour le mobilier de la
mairie vu qu’il s’agit du même code fonctionnel à savoir le « 120 - Coordination administrative ». Le
collège des bourgmestre et échevins ne peut en aucun cas transférer le crédit d’un article budgétaire
pour le mobilier de ses services administratifs (120 - Coordination administrative) à un article
budgétaire pour le mobilier de son centre culturel (831 – Centres culturels et salles des fêtes).
Le collège des bourgmestre et échevins peut également transférer des crédits à l’intérieur du même
code détail (<> 99XXX). Ce dernier est unique et identifie un projet extraordinaire tout en donnant des
informations sur l’année de démarrage du projet. Effectivement, un projet peut comporter plusieurs
articles budgétaires en raison des divers codes fonctionnels et/ou codes comptables à utiliser.
Sachant qu’un projet est défini par un code détail, tous les articles budgétaires se rapportant au projet
doivent être identifiables par le code détail. C’est donc à l’intérieur du même code détail que des
transferts de crédit sont autorisés.
Exemple:
Pour budgétiser le projet « renouvellement de la rue xy », le collège des bourgmestre et échevins va
budgétiser entre autres sur des articles budgétaires comprenant, d’une part le code fonctionnel lié aux
réseaux de distribution d’eau potable (4/630/222100/Z/14001) et d’autre part le code fonctionnel lié à
l’éclairage public (4/640/222100/Z/14001). Le code détail va donner l’indication qu’il s’agit ici du même
projet et le collège des bourgmestre et échevins est autorisé à procéder à un transfert de crédit entre
ces deux articles budgétaire liés au même projet.
Tout comme au chapitre des dépenses ordinaires, il y a lieu de noter qu’une commune ne peut pas
transférer à d’autres articles les crédits non limitatifs d’articles figurant au chapitre des dépenses
extraordinaires.
Au chapitre des dépenses ordinaires, le collège des bourgmestre et échevins peut transférer des
crédits budgétaires à l’intérieur d’un même article (sous-articles) sans recourir à la procédure des
transferts de crédits étant donné que la loi communale ne connait pas la notion de sous-article à
l’ordinaire.
- 27 -
Dans le mois qui suit la clôture définitive de l’exercice (donc le mois de mai de l’année qui suit
l’exercice financier), le Collège des bourgmestre et échevins peut reporter à l’exercice suivant les
crédits non entièrement absorbés du chapitre extraordinaire pour solder les dépenses auxquelles ils
ont été initialement destinés.
Lorsque le budget rectifié est établi, la commune ne peut souvent pas évaluer exactement les
dépenses extraordinaires imputables sur les crédits respectifs. Or, pour ne pas obliger le Conseil
communal à voter des crédits nouveaux à charge du budget de l’exercice en cours, et pour ne pas
interrompre le paiement des dépenses pour travaux en cours d’exécution, la décision des reports
d’exercice est attribuée au Collège des bourgmestre et échevins. D’ailleurs cette procédure évite au
Conseil communal de devoir se prononcer une deuxième fois sur des crédits votés déjà
antérieurement.
Le résultat final du budget reste inchangé, étant sonné que les augmentations des crédits du budget
en cours sont compensées par des diminutions de même importance au budget rectifié.
La procédure des reports d’exercice consiste à faire dresser par le Collège des bourgmestre et
er
échevins pendant la période du 1 au 31 mai un relevé indiquant, en dehors de l’article du budget clos
et de son libellé, le crédit ou la partie du crédit à reporter ainsi que l’article nouvellement fixé au
budget de l’exercice. Les reports qui parviennent au Ministre de l’Intérieur après le 15 juin sont
considérés comme nulles et non avenues.
Un exemplaire du relevé des reports d’exercice est remis au receveur communal, qui effectue les
paiements sur le vu des mandats émis sur l’exercice en cours. Deux autres exemplaires sont
adressés par l’intermédiaire du Commissaire de district au Ministère de l’Intérieur, Service de contrôle
de la comptabilité des communes, pour information.
(base légale : art. 128 de la loi communale)
6) Le budget rectifié
- Définition
Avant de procéder au vote du budget, le Conseil communal arrête, sous l’approbation du Ministre de
l’Intérieur, les prévisions actualisées des recettes et des dépenses de l’exercice en cours sous forme
d’un budget rectifié qui fournit le point de départ du nouveau budget à établir.
Les prévisions actualisées du budget rectifié se substituent à celles du budget initial du même
exercice et aux modifications budgétaires autorisées en cours d’exercice.
(base légale : 129 de la loi communale)
- 28 -
- L’établissement du budget rectifié
Comme le budget doit être voté avant le commencement de l’exercice, il repose forcément sur de
simples présomptions. Par conséquent, il faut y apporter au moment de l’établissement du budget de
l’exercice suivant, des rectifications sur le vu des recettes et des dépenses effectuées à cette date et
en tenant compte des opérations qu’il reste à faire selon toutes prévisions jusqu’à la clôture définitive
de l’exercice.
Le budget rectifié est voté par le Conseil communal dans les mêmes conditions et selon les mêmes
règles que celles applicables au budget proprement dit.
Etant donné que les prévisions rectifiées des dépenses auront de par ce vote la valeur de véritables
crédits, elles se substituent aux crédits du budget initial ainsi qu’à ceux résultant des modifications
budgétaires autorisées en cours d’exercice. Elles remplacent les délibérations particulières ou
collectives sur les modifications budgétaires au moment du vote par le Conseil communal. Toutes les
modifications à apporter au budget initial avant ou après le vote du budget rectifié restent soumises
aux formalités d’introduction et d’autorisation prescrites en la matière.
Il est toutefois erroné de croire que le dépassement illégal d’un crédit pour dépenses facultatives en
cours d’exercice peut être régularisé par le vote ex post du crédit nécessaire au budget rectifié.
En d’autres termes, le paiement d’une dépense facultative en l’absence d’un crédit budgétaire afférent
ou bien en dépassement d’un crédit budgétaire existant (mais insuffisant), ne peut avoir lieu, avant le
vote du budget rectifié, qu’en vertu d’une délibération du Conseil communal votant le crédit spécial ou
supplémentaire. Cette délibération reste soumise à l’approbation du Ministre de l’Intérieur.
- 29 -
VIII. Les obligations et les responsabilités par
rapport aux crédits budgétaires
Selon les dispositions légales, les bourgmestres et échevins peuvent être déclarés personnellement
responsables des dépenses qu’il ont indûment ordonnancées ou qu’ils peuvent appuyer et justifier de
toutes les pièces justificatives requises par les lois et les règlements.
Il en résulte clairement qu’ils ne peuvent, en dehors des mandats émis sur crédits non-limitatifs,
ordonnancer des dépenses au-delà du montant disponible à chaque article du budget, compte tenu
d’éventuels modifications budgétaires autorisées ultérieurement.
Le secrétaire communal prend note dans la comptabilité du Collège des bourgmestre et échevins des
crédits approuvés par le budget ou par disposition spéciale. Par la tenue correcte de cette
comptabilité, l’administration communale est en mesure de comparer utilement les dépenses
effectuées et engagées avec les crédits budgétaires, d’éviter l’ordonnancement de dépenses au-delà
des crédits disponibles et de faire démarrer un temps utile d’éventuelles procédures d’autorisation de
crédits spéciaux ou supplémentaires. (base légale : art. 164 de la loi communale)
2) Du receveur communal
D’après la loi, il est interdit au receveur communal d’acquitter les dépenses ordonnancées au-delà du
montant de chaque article du budget arrêté ou du crédit spécial autorisé.
Ces dispositions comportent la réserve que le receveur communal ne peut pas refuser le paiement
d’un mandat émis en due forme :
b) pour la liquidation d’une dépense urgente et impérieuse, c’est-à-dire si le moindre retard était
de nature à causer un préjudice à la commune
- 30 -
Ces mandats, même si le crédit ne présente plus aucun disponible, sont à considérer comme
réguliers.
(base légale : art. 138 de la loi communale)
En ce qui concerne les mandats pour dépenses urgentes et impérieuses (article 132 de la loi
communale), rappelons que si le moindre retard et de nature à causer un préjudice à la commune, le
collège des bourgmestre et échevins peut, sous sa responsabilité, ordonnancer une dépense pour
laquelle aucun crédit n’est prévu au budget, sous condition toutefois d’en donner sans délai
connaissance au Conseil communal qui y statue. Ces dépenses urgentes et impérieuses doivent faire
l’exception et sont soumises sans retard à l’approbation du Ministre de l’Intérieur. Les délibérations y
relatives doivent être justifiées de manière très détaillée et très précise et indiquer clairement les voies
et moyens couvrant la dépense nouvelle.
Le receveur, avant de les acquitter, se fait délivrer un extrait du registre des délibérations du Collège
des bourgmestre et échevins qui ordonne une telle dépense.
Après le paiement dudit mandat, il refuse cependant la liquidation de toute dépense ultérieure de
même nature, c’est-à-dire imputable sur le même article budgétaire, tant qu’il n’est pas en possession
de l’approbation ministérielle requise pour justifier et appuyer le paiement antérieur effectué dans les
mêmes conditions.
C’est dire que le receveur communal fait contrepoids au pouvoir de gestion du Collège des
bourgmestre et échevins en l’informant par écrit de son obligation de surseoir provisoirement au
paiement du mandat dépassant le crédit limitatif prévu au budget pour une dépense non obligatoire en
attendant l’autorisation ministérielle requise.
Pour pouvoir remplir sa mission, le receveur communal se fait délivrer une ampliation tant du budget
établi que du budget arrêté ainsi qu’une expédition des délibérations portant modification budgétaire.
Il veille à ce que les crédits budgétaires figurant dans la base de données du logiciel utilisé soient
toujours tenus à jour.
- 31 -
IX. Le Budget des Syndicats de communes et Le
Budget des Etablissements publics
1) Les généralités
Les établissements publics des communes sont des services publics décentralisés qui bénéficient de
l’autonomie organique ainsi que de la personnalité juridique et qui jouissent de ce fait également de
l’autonomie financière et comptable.
Il en est de même pour les syndicats intercommunaux qui sont souvent des entreprises de production,
de distribution ou de prestations de services à caractère industriel ou commercial.
Le principe de l’indépendance budgétaire étant dès lors établi, les établissements publics et les
syndicats intercommunaux sont tenus d’établir un budget spécial et distinct.
Les établissements publics des communes les plus usuels sont les suivants :
L’organe directeur et le Président de l’organe directeur des établissements publics des communes
exercent les attributions dévolues respectivement au Conseil communal et au bourgmestre au sein de
l’administration communale. Le président assume également celles qui sont confiées au Collège des
bourgmestre et échevins (en l’absence d’un bureau comme il est prévu auprès des syndicats
intercommunaux).
Pour les syndicats, la loi concernant les syndicats de communes stipule en effet que les attributions du
comité du syndicat sont celles qui incombent à un Conseil communal dans une commune. Les
attributions respectivement du Président et du bureau sont celles qui sont exercées respectivement
par le bourgmestre et le Collège échevins dans une commune. Le bureau se compose de trois
membres au moins, dont le Président du syndicat (qui est d’office également président du bureau), un
vice-président et un membre.
- 32 -
Sous réserve des stipulations du présent chapitre, toutes les règles sur le budget des
communes sont applicables aux syndicats de communes et aux établissements publics placés
sous la surveillance des communes.
(base légale : art. 171 de la loi communale pour les établissements publics art. 6 de la loi du
23.2.2001 concernant les syndicats de communes)
Les budgets des établissements publics des communes sont également soumis à l’approbation du
Conseil communal et du Ministre de l’Intérieur.
Ils sont divisés en chapitres ordinaire et extraordinaire. Le résultat d’un exercice est reporté au budget
suivant comme pour les communes comme point de départ. Les fonds qui manquent pour équilibrer le
budget des offices sociaux sont fournis, sous forme de subsides communaux par la caisse
communale.
(base légale : art. 173 de la loi communale)
Le budget des syndicats intercommunaux pourvoit aux dépenses de création et d’entretien des
établissements ou services pour lesquels le syndicat en question a été constitué.
Conformément à la loi concernant les syndicats de communes, les recettes principales du budget
syndical comprennent :
Cette contribution est obligatoire pour lesdites communes pendant la durée de vie du syndicat
dans lequel elles sont membres et cela dans la limite des nécessités du service commun tel
qu’il a été défini et déterminé par les délibérations initiales des conseils communaux des
communes membres. Elle est constituée par les apports et engagements fixés dans ces
mêmes délibérations initiales.
Cette contribution peut avoir un caractère ordinaire ou extraordinaire, suivant qu’elle sert à
financier le fonctionnement normal et courant du syndicat ou bien qu’elle constitue une
participation communale aux frais d’investissement du syndicat (budget extraordinaire).
- 33 -
Dans la pratique, les contributions communales servent à éponger des déficits ordinaires ou
extraordinaires. Rien n’empêche toutefois les syndicats intercommunaux de se doter de fonds
de réserve ou de fonds de renouvellement ordinaires ou extraordinaires et de demander des
contributions adéquates auprès de leurs communes membres.
A noter que toute décision du syndicat qui entraîne pour les communes soit des obligations
supplémentaires, soit une diminution de leurs droits, qui dépassent de 20 pour cent leur
engagement en capital, nécessite une modification des statuts préalable au sein du syndicat.
c) les sommes que le syndicat reçoit en échange d’un service rendu ainsi que toute autre recette
en rapport avec les activités du syndicat
f) les produits des emprunts pour ce qui est de certaines catégories de syndicats seulement.
Toutefois, le montant maximal pouvant être autorisé est limité par la loi.
En effet, la loi syndicale dispose que seuls les syndicats ayant pour objets:
sont autorisés à recourir à l’emprunt pour financer leurs dépenses d’investissement. Cela
s’explique par le fait que ces syndicats assument une mission obligatoire du secteur communal et
que la nature des services prestés relèvent d’une gestion commerciale qui ne saurait être mise en
péril par une trop grande rigidité financière ainsi que budgétaire. Tous les syndicats ayant une
autre mission ne peuvent pas recourir à l’emprunt. En cas de besoins de financement au budget
extraordinaire, un apport en capital adéquat (contribution extraordinaire) des communes-membres
servira à obtenir les moyens de financement nécessaires.
L’emprunt est toutefois limité à 65% de l’apport extraordinaire nécessaire à charge des communes
pour équilibrer le budget extraordinaire syndical : quelque soit le déficit extraordinaire du budget
- 34 -
d’un exercice déterminé, 35% au strict minimum sont donc à financer par un apport en capital
(recette extraordinaire pour le syndicat) des communes. La quote-part de chaque commune dans
le recours à l’emprunt est portée à la connaissance de chaque Conseil communal qui peut, dans
un délai de trois mois après cette communication, décider de renoncer à l’emprunt et de verser sa
quote-part en capital.
Pour ce qui est du domaine spécifique de la santé publique, les syndicats ayant pour objet de
construire, d’exploiter et d’entretenir un hôpital, le recours à l’emprunt se limite à la somme
garantie par la CNS.
La limitation du droit à l’emprunt comme moyen de financement syndical se motive par un souci
de maintenir l’endettement du secteur communal (duquel les syndicats font partie) dans des
proportions raisonnables.
g) La loi syndicale prévoit pour toutes sortes de syndicats le droit de préfinancer par le recours
au crédit (au moyen d’un emprunt à court terme) les subventions et subsides de l’Etat que
celui-ci s’est engagé à verser, mais dont le paiement effectif se voit retardé d’une ou de
plusieurs années. Il faut que le montant en suspens soit assez important pour exposer la
caisse du syndicat à un manque substantiel de liquidités de sorte que le fonctionnement
normal risque de ne pouvoir plus être garanti. D’ailleurs, les communes ont également cette
possibilité de financement.
Dans le mois qui suit l’arrêté du budget par le Ministre de l’Intérieur, une copie du budget est adressée
aux bourgmestres des communes-membres qui la mettent immédiatement à la disposition des
conseillers communaux. La loi renforce encore le droit à l’information des communes à l’égard de
« leur » syndicat en ce sens que les délégués des communes au sein du syndicat peuvent être
appelés par les Conseils communaux qu’ils représentent à rendre compte de leur action au sein du
comité syndical et à communiquer les informations relatives au fonctionnement du syndicat aux
conseillers. En outre, chaque commune doit être représentée au sien du comité d’un syndicat par un
ou plusieurs délégués choisis obligatoirement parmi les membres élus de son Conseil communal.
(base légale : art. 173 de la loi communale ; art. 7, 9, 10,20 à 23 de la loir du 23.2.2001 concernant les
syndicats de communes)
- 35 -
4) Les principes découlant de la tenue de la comptabilité générale
Conformément à l’article 172 de la loi communale, le Ministre de l’Intérieur désigne les établissements
publics placés sous la surveillance des communes et les syndicats intercommunaux qui doivent tenir
leur comptabilité suivant les principes de la comptabilité générale. Ces établissements et syndicats
établissent annuellement un budget répondant aux mêmes règles que les budgets des administrations
communales ; règles telles qu’elles ont été exposées dans les pages qui précèdent.
La gestion commerciale de ces établissements et syndicats ne doit pas être gênée par une trop
grande rigidité budgétaire. Une certaine souplesse des formalités administratives est également
requise. C’est pourquoi les crédits pour la gestion ordinaire (le budget d’exploitation) sont tous non-
limitatifs, en raison d’une part de l’imprévisibilité de certaines dépenses et d’autre part parce qu’il est
indispensable de garantir la continuité du service rendu par certains syndicats (fournitures d’eau,
épuration des eaux, fournitures de soins aux malades, élimination de déchets, transport de
personnes,…) ; en effet, il est inconcevable qu’une telle « entreprise » cesserait de fonctionner pour
cause d’absence d’un crédit budgétaire ordinaire d’exploitation courante à la suite de conditions
d’exploitations nouvelles et impossibles à prévoir en temps utile.
Il reste bien entendu que les crédits extraordinaires (investissements) sont par contre limitatifs et
restent soumis aux formalités des modifications budgétaires prévues également pour le budget des
administrations communales. (base légale : art. 172 de la loi communale)
- 36 -