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Union Européenne et Intégration Régionale

Chapitre I : L’analyse de l’intégration régionale


Introduction :
 Définition de Béla BALASSA : un processus l’intégration est un ensemble de mesures destinées à supprimer les
discriminations entre unités économiques appartenant à différents pays, considérée comme une situation l’intégration
désigne l’absence de toutes formes de discriminations entre économies nationales.

Section I : Les différents degrés de l’intégration


Béla BALASSA présente les différents degrés d’intégration en 5 étapes. Soit A et B, 2 pays qui vont former une union et C est
considéré comme le reste du monde.
1- Zone de Libre-Échange : les marchandises circulent librement entre A et B du fait de leur union. Mais chaque pays
A et B conservent leur propre stratégie douanière à l’égard du reste du monde. La ZLE doit créer des règles
d’origine, les marchandises qui circulent librement entre A et B doivent conserver un certain nbre de % qui doivent
être produit au sein de la ZLE. Il faut donc analyser tous les biens qui circulent au sein de la ZLE pour taxer les
biens en question. L’une des ZLE les plus importantes est l’ALENA.
2- L’Union Douanière : c’est la ZLE auquel on ajoute un TEC (tarif extérieur commun) entre la ZLE et le reste du
monde. La CEE mise en place en 1958 est dès le départ une union douanière. L’Union douanière la plus célèbre
au XIXème siècle était le SOLLVEREIN (3 monnaies circulaient + la monnaie de l’Union) crée par l’économiste
allemand Friedrich LIST. Les UD sont présentes dans le monde entier notamment en Amérique latine, le
MERCOSUR. Le pb de la monnaie se pose, quelle est la stratégie monétaire à adopter lorsqu’on crée une union ?
3- Marché Commun : c’est l’UD auquel on ajoute la libre circulation des facteurs de production (K, L). On évoque le
capital technique mais surtout le capital monétaire.
4- L’Union économique : c’est le marché commun auquel on ajoute l’harmonisation des politiques économiques
nationales. (Ex : PAC a été le symbole d’une politique européenne réussie, avantages comparatifs de RICARDO).
L’OMC organise les relations entre les Etats mais la complexification des accords régionaux montre l’insuffisance
de l’OMC.
5- L’Intégration Économique Totale : c’est l’unification des politiques monétaires, fiscales, sociales, conjoncturelles
et cela implique l’instauration d’une véritable autorité supranationale.

D’autres auteurs ont complété la théorie de Béla BALASSA en rajoutant des étapes à son schéma d’intégration régionale.
Notamment Jean-Marc SIROËN, professeur à l’université Paris-Dauphine, il a rajouté l’étape de l’intégration des politiques
économiques et monétaires qui implique notamment des politiques communes, macroéconomiques, budgétaires et monétaires, des
parités fixes et irréversibles, qui induit une perte d’indépendance pour les pays membres avec une banque centrale régionale. Pour
passer des discussions à un accord régional il serait préférable d’utiliser la théorie des jeux.

Section II : L’analyse théorique de l’intégration de Jacob VINER


Jusqu’en 1950, l’analyse des unions douanières était simple et orale. En 1960, LIPSEY résume cette approche ainsi : « Le libre-
échange maximise le bien-être mondial ; une union douanière réduit les tarifs douaniers et donc peut-être considérée comme un
pas vers le libre-échange donc une union douanière va accroître le bien-être mondial. »
 GIERSCH, économiste allemand, BYE, économiste français, Jacob VINER, économiste américain ont réalisé des travaux
concernant l’analyse des unions douanières.
L’abaissement des tarifs douaniers entre les membres d’une union douanière permet-il d’atteindre une situation optimale pour
l’ensemble du monde ? En d’autres termes peut-on atteindre un optimum parétien alors que certaines conditions de cet optimum ne
sont pas remplies ?

En 1955, James Edward MEADE pose le principe de l’optimum de second rang dont LIPSEY et LANCASTER vont établir une
démonstration rigoureuse en 1956. Une situation de second rang peut être ainsi défini, une économie possède un ou plusieurs
éléments rendant impossible l’obtention des conditions de l’optimum de PARETO. Le théorème du second rang énonce d’après
LANCASTER que « si une des conditions de l’optimum ne peut pas être remplies alors une situation optimale de second rang est
obtenue seulement en partant de toutes les autres conditions d’optimum mais rien ne peut être dit au sujet de la direction ou de
l’amplitude des départs secondaires à partir des conditions de l’optimum de second rang ». En 1957, LIPSEY applique la théorie du
second rang à l’analyse des unions douanières.

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1- Le modèle de VINER
VINER a introduit 2 concepts la création d’échange et le détournement d’échange

A. Les hypothèses de LIPSEY


 Hypothèse n°1 : Soit 3 pays A, B et C, A et B vont former une union douanière et C est le reste du monde
 H2 : les marchandises sont mobiles
 H3 : les facteurs de production sont immobiles
 H4 : l’élasticité-prix de la demande est nulle (la demande n’apparaît pas, on s’attache à l’aspect production)
 H5 : l’élasticité-prix de l’offre est infiniment grande, quand le prix augmente, l’offre va augmenter et inversement quand
le prix diminue l’offre va diminuer
 H6 : les propensions à consommer sont fixes (C/Y)

B. Les concepts de création et de détournement d’échange élaboré par VINER


Si la demande s’oriente vers une offre dont les coûts sont plus faibles il y a création d’échange. Si la demande s’oriente vers une
offre dont les coûts sont plus élevés il y a détournement d’échange.

C. L’exemple du modèle de VINER


3 pays A, B, C et on regarde les coûts de production unitaire des biens. A est la référence, c’est le pays le plus coûteux.

Prix / Pays A B C
1) Coût de production 35 26 20
unitaire des biens
2) Prix
a) Droits ad valorem de
100% 35 26+100/100*26 = 52 40

b) Droits ad valorem 50% 26+50/100*26 = 39


35 30
Création union entre A et 35 26 30
B

Avec des tarifs douaniers importants il n’y a pas de commerce. Avec des droits ad valorem à 50%, on a un prix en C qui est le plus
faible, A importe les marchandises en provenance de C.
 Si on crée une union douanière entre A et B. A importe des marchandises en provenance de B. Il y a détournement
d’échange car A importe ses marchandises en provenance de C qui a le coût de production le moins coûteux mais
maintenant A importe ses marchandises en provenance de B, mais B a des coûts plus élevés que C. Les recettes
douanière (union douanière) disparaissent, perte de revenue pour l’Etat A.

2- Le modèle néoclassique des unions douanières appelé aussi modèle de LIPSEY

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Soit 3 pays A, B, C. A est le pays de référence est le plus coûteux. Au niveau des coûts de production on a A>B>C. A possède des
coûts croissants.
 L’Autarcie
Le coût de production augmente au fur et à mesure que les quantités augmentent, plus on produit plus le prix unitaire augmente.
Les coûts de production unitaires de B et C sont constants. A va importer les marchandises en provenance de C en partie.
 Le Libre-Échange :
La droite PLE, les producteurs de A produisent les marchandises D (Oq1) et les producteurs de C vont produit DE ou bien q1-q2. Par
rapport à la situation d’autarcie, les quantités ont augmenté et les quantités ont augmenté.
 Le prix avec tarifs douaniers ou PTD :
Le producteur de A produise maintenant OF ou bien Oq3 et pour les producteurs C c’est moins rentable, ils vont vendre la quantité
FG soit q3-q4.
 Création d’une union douanière AB :
Maintenant on va créer une union douanière entre A et B, les coûts sont parallèles à l’axe des quantités car les coûts sont constants.
B a des coûts plus faibles que ceux de A. Les producteurs de A offrent maintenant OH< OF, ils offrent maintenant moins qu’avant
ils offrent maintenant O-q5 car le prix sur le marché a baissé et comme les prix de production sont croissant ils offrent moins. B va
offrir maintenant HI soit q5-q6. Ce sont les producteurs de B qui prennent le relais de C, C n’exporte plus rien.
 Avant j’achetais 10 pommes à 5€ et 20 pommes à 3€, le prix baissent les quantités augmentent, les demandeurs de A gagnent
le parallélépipède PTD-GI-PUD. Gains des demandeurs de A
Quelles sont les conséquences pour les producteurs de A. Les producteurs vendaient quel niveau de production à quel prix avant
l’union douanière et maintenant ils vendent quelle quantité à quel prix ? Ils vendent maintenant à un prix plus faible moins de
quantité passe de OF à OH. Ils ont perdu le parallélépipède PTD-F-H-PUD.
 L’Etat A a-t-il gagné ou perdu de l’argent ? Ici les recettes douanières pour l’Etat A ont disparu. L’écart entre PLE et PTD. FGJK
sont les pertes douanières. On compare les deux triangles FLH avec GMI pour savoir s’il est > ou < au rectangle LMJK. Les 2 triangles
sont appelés les triangles marshalliens ou surplus. Les surplus peuvent être positif ou négatif.
 Dans le schéma : quelles sont les créations d’échange ou détournement d’échange ?
On a des détournements d’échange car le pays le moins couteux exportait avant vers A et maintenant il n’exporte plus rien. FGLM
était exporté par C et est maintenant exporté par B donc il y a un détournement d’échange et il y a création d’échange.
A et B sont gagnants et C est perdant.
Les recettes douanières du pays A disparaissent car ils sont intégralement apportés du pays B. La valeur des recettes douanières
perdues est la zone verte. Les gains sont en rose – on les appelle les Triangles Marshallien
 Les triangles font référence au Surplus
 Pour voir si on gagne ou perds est la différence entre les gains et les rectangles du bas de la partie de
perte
 Un surplus peut être positif ou négatif

Section III : Les outils d’analyse de l’intégration


 Les outils d’analyse du commerce intrabranche
 Le modèle de l’« antimonde », on compare une situation réelle avec une situation qui n’avait pas changé.
 Des outils ont été crée pour savoir si on a à faire à un commerce interbranche ou intrabranche.

1- L’indicateur de GRUBEL-LLOYD du commerce intrabranche


[(𝑥𝑖 + π) − |𝑥𝑖 − 𝜋𝑖 |]
𝐺𝑖 = ∗ 100
𝑥𝑖 + 𝜋𝑖

Si c’est un commerce intrabranche on se rapproche à un = les deux pays sont compétitifs dans la production du produit
Si c’est un commerce interbranche on se rapproche à zero – il perde sa spécialisation dans la production du produit
𝑛
1 (𝑥𝑗 − 𝜋𝑗 )
G=1− ∑
𝑛 (𝑥𝑖 + 𝜋𝑖 )
𝑗=1

2- Des théories du commerce international


 Le théorème HOS (HESCKSHER, OHLIN, SAMUELSON) des dotations factorielles crée par SAMUELSON. Il reprend la théorie
des avantages comparatifs de RICARDO. Il explique les différences des coûts de production par la rareté ou l’abondance des
facteurs relatifs de production.
 Dans les années 60, SB LINDER (suédois) a lancé le 1er l’analyse du commerce intrabranche. Les entreprises exportent des
marchandises qui sont fabriquées au niveau interne, des pays qui ont des structures de demande et des niveaux de revenus
semblables.

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 Le commerce interbranche joue un rôle très limité. La plus grande partie du commerce est un commerce intrabranche. Le
modèle HOS ne concerne qu’une petite partie du commerce mondial.
 STIGLITZ, KRUGMAN, DIXIT, LANCASTER sont également connus pour leurs travaux sur le commerce intrabranche.

Analyse Intrabranche – Analyse verticale/Horizontale


 Si verticale, les produits appartiennent à une même branche qu’on peut distinguer par de différentes qualités (ex. souliers
de différentes qualités)
 Si horizontale, des différences de qualité d’une même catégorie (ex. les automobiles)

Chapitre II : L’intégration de l’Europe par les mécanismes du marché : du marché commun au


marché unique
La création de l’Europe économique par le marché ne s’est pas faite facilement. Le traité de Rome en 1957 n’a pas été suffisant.
Dans les années 1980, il y a eu la mise en place d’un nouveau traité pour avancer dans le marché commun appelé marché unique.

Introduction
L’intégration européenne a commencé par une intégration économique sectorielle, la CECA : Communauté Économique du Charbon
et de l’Acier datant du 18 avril 1951, Traité de Paris (pères fondateurs SCHUMPETER et KEYNES). La CECA est une organisation à
caractère supranational et la haute autorité du charbon et de l’acier disposait de pouvoir de décisions indépendants des Etats. Après
l’échec de la CED en 1954, les pays du Benelux proposent la création d’une organisation commune des transports et des ressources
énergétiques. En 1955, à Messine en Italie, les ministres des affaires étrangères de la CECA décident de créer et de signer le traité
de Rome le 25 mars 1957 qui va instituer la CEE et l’Euratom (communauté économique de l’énergie atomique). Le traité de Rome
entre en vigueur le 1 er janvier 1958.

Section I : Le Marché Commun


Le traité de Rome a des objectifs politiques, économiques, sociaux. Au niveau politique, les signataires sont résolus à affermir les
sauvegardes de la paix et de la liberté.
 Objectif Économique : les 6 Etats s’engagent à assurer le progrès économique et à garantir la stabilité de l’expansion.
 Objectifs sociaux : le but essentiel est l’amélioration constante des conditions de vie et d’emploi.

1- Les objectifs du traité de Rome


En ce qui concerne le marché européen le traité de Rome prévoit les objectifs suivants. Selon l’Art 2 du traité de Rome : « la CEE a
pour mission par l’établissement d’un marché commun et par le rapprochement progressif des politiques économiques des Etats
membres de promouvoir un développement harmonieux des activités économiques dans l’ensemble de la communauté, une
expansion continue et équilibré, une stabilité accrue, un relèvement accéléré du niveau de vie et des relations plus étroites entre
les Etats qu’elle réunit. »
L’Article 3 prévoit l’étape de l’union douanière càd la libre circulation des marchandises avec le TEC (tarif extérieur commun) plus
les 3 autres libertés : liberté de circulation des personnes, des services et des capitaux.

Les gains attendus du marché commun


Le marché commun devait se traduire par une efficacité plus grande des économies des Etats membres du fait d’une meilleure
allocation des facteurs et des ressources de ces économies.
 Quel devrait être le poids du budget européen pour permettre un développement harmonieux de la société ?
 Un accès aux économies d’échelle du fait de la spécialisation au sein du marché européen
Les progrès de l’intégration économique sont dans un premier temps assez rapide (Plan WERNER)

2- Le développement du commerce intra européen


La réduction progressive et rapide des droits de douane favorise le commerce intra européen. Ce commerce se caractérise par un
accroissement des échanges intrabranches pour l’ensemble des produits manufacturés.
 Le développement du commerce intrabranche s’explique par la réduction des droits de douane (cf modèle de l’antimonde)
Il existe un commerce intrabranche entre les pays de la CEE et un commerce interbranche avec les pays en développement. Le
commerce interbranche possède la part la plus importante du commerce.
 Le commerce interbranche va connaître une hausse en valeur à partir de1973 avec le choc pétrolier, la valeur des échanges
a fortement augmenté.

Les spécialisations dépendent d’une série d’élément


 Quand l’Union Européenne s’est élargie, il eut une égalisation des facteurs de production notamment à cause des
stratégies des firmes

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Est-ce que ces économies d’échelle ont été rapidement réalisé?
Non, dans les années 1990 il a fallu reconstruire un nouveau traité lié au marché unique
 Beaucoup d’obstacle technique et juridique a la constitution de ces économies d’échelle

Les progrès de l’intégration économique sont en premier temps rapide. Les problèmes existent mais sont résolu par la croissance
forte.
 Le premier 1961, 3 ans après, les restrictions quantitatives Européens était réalisé
 En 1968, l’Union douanière est réalisé
 Le plan Verner a été réalisé

Les développements du commerce intra-européen


La réduction progressive et rapide des droits va favoriser le commerce intra-européen. Ce commerce se caractérise par un
accroissement intra branche pour l’ensemble des produits manufacturiers.
 Le commerce interbranche va connaitre une hausse à partir de 1973 (Crise du Pétrole)
 Les coûts de production ont augmenté
 Le problème n’est pas la quantité des facteurs de production mais leurs coûts

3- Le ralentissement de la croissance des échanges intracommunautaires


La méthode Ceteris-Paribus (toutes choses égales par ailleurs) détermine le poids, l’importance de chaque facteur, l’objectif est de
déterminer un facteur précis qui va permettre d’atteindre certains objectifs. A partir du début des années 1970, le ralentissement
de la croissance des échanges intracommunautaires est lié à 2 causes :
1- Le ralentissement de la croissance éco en Europe
2- Les échanges intracommunautaires vont augmenter moins que prévus car il y a des obstacles juridiques et
techniques (normes bloquent échanges intra-européen)

Le commerce intracommunautaire connaît au cours des années 60-70 une croissance continue et ce au détriment du commerce
CEE et reste du monde. Le taux de croissance fléchit à partir du milieu des années 70. Les échanges intracommunautaires par
rapport au PIB augmentent régulièrement à des taux relativement faibles, ils passent de 6.3% en 1958 à 13% en 1986. Après 1973,
la progression des échanges intracommunautaires diminue de façon de sensible, cependant les exportations intra CEE sont souvent
supérieurs aux exportations CEE reste du monde, mais les importations intracommunautaires après 1975 progressent rapidement
(car pétrole).

La CEE au milieu des années 70 participe de façon croissante à la division internationale du travail et elle connaît un certain manque
de compétitivité notamment dans l’innovation (vers une internationalisation, mondialisation des échanges). Ce ralentissement de
la croissance des échanges intracommunautaires semble montrer un ralentissement de l’intégration européenne et une intégration
de la CEE à l’économie mondiale.

4- La CEE face à l’élargissement et au développement de la concurrence internationale


A partir de 1972, la communauté s’élargit et s’ouvre à d’autres pays.
1- 1er élargissement en 1973 : Royaume-Unis, Irlande, et Danemark (référendum Norvège : NON)
2- 2ème élargissement en 1981 : la Grèce
3- 3ème élargissement en 1986 : Espagne, Portugal
Après la chute du mur de Berlin, d’autres pays de l’Est rejoignent la CEE, on parle de l’entrée des PECOS (pays de l’Est s’est fait
rapidement).

A l’époque, la communauté européenne doit faire face à une concurrence accrue des Etats-Unis, du Japon et des NPI (Nouveaux
Pays Industrialisés).

A. Les écarts de PIB


Les écarts de PIB entre habitants entre les pays les moins développés et les pays les plus développés de la CEE qui avaient diminué
de 1960 à 1973, augmentent à partir de 1973 parce que l’UE s’ouvre à des pays moins développés
 De 1973 jusqu’à 1987, le processus de convergence connaît une interruption et même une inversion dans certains cas.
L’Europe se porte plutôt mal. A partir de 1979, il y a eu la mise en place du SME (Système Monétaire Européen). Cependant
le SME ne fonctionne pas et ne renforce pas l’idée d’une construction européenne qui marche bien.

B. Le développement de la concurrence internationale


La CEE prend du retard par rapport aux EU, au Japon et aux NPI. Un rapport du commissaire européen MATUTES au début des
années 80, montre que la production industrielle du début des années 70 à 85 a augmenté de 20% en Europe (ce qui est faible), de
40% aux EU et de 60% au Japon. Il y a des disparités énormes entre pays membres de l’UE (cf Allemagne).

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La croissance européenne est plutôt faible et le taux de chômage élevé. Les Etats-Unis et le Japon développent leurs échanges au
sein de leur zone d’influence respective. Les Etats-Unis ont une stratégie de libéralisation de leur marché intérieur. Les Etats-Unis
libéralisent le commerce nord-américain notamment avec l’ALENA (Etats-Unis, Canada, Mexique).

Section II : Le constat des limites du « marché commun » et les propositions d’achèvement du Marché
Unique Européen
La création de l’Union Douanière avec la suppression des Obstacles tarifaires (OT) et Obstacles Non Tarifaires (ONT) n’a pas suffi à
atteindre l’objectif du Marché Unique car de nombreux obstacles limitent la libre circulation des biens, des services et des facteurs
de production (Travail et Capital).
 La crise qui a commencé en 1973 et qui se traduit par une croissance ralentie et un taux de chômage croissant constitue
un obstacle supplémentaire à l’achèvement du Marché Intérieur en renforçant les tendances à la recherche de solutions
nationales. (cf théorème HOS)
Le rapport CECCHINI et le livre blanc vont établir un constat de la situation et poser un programme d’action pour achever le marché
intérieur.

1- Les coûts de la Non-Europe


L’étude (rapport Cecchini) porte sur 7 pays membres parmi les 12 (soit les pays membres les + importants qui représentaient 88%
du PIB). L’analyse porte sur les ONT. On cherche à éliminer les ONT pour parachever le marché intérieur. Les ONT sont des barrières
physiques, techniques, fiscales.

A. Les coûts des formalités douanières


Les coûts des formalités douanières c’est la somme des charges supportées par les entreprises lors du passage des marchandises
aux douanes (qui comprend le coût des formalités administratives, le délai en douane, la formalité de fiscalité indirecte tq la TVA)
Les coûts des formalités douanières à l’époque étaient de 1,8% de la valeur des échanges intracommunautaires, soit 9 milliards
d’Ecus.

B. Les différences nationales de règles techniques


Ces différences nationales augmentent les coûts de production pour adapter les produits aux différences nationales et limitent
l’intérêt d’un grand marché en réduisant l’accès aux économies d’échelle. (Produits + à des coûts + faibles)

C. La limitation de l’ouverture des marchés publics nationaux aux entreprises des autres Etats
de la Communauté
Les Etats nationaux ont conservé des règles restrictives d’attribution des marchés publics qui privilégient les entreprises nationales

D. Les restrictions à la libre prestation des services et/ou à la liberté d’établissement (de
certaines activités)
Les services financiers ou les transports connaissent des restrictions importantes qui les empêchent de profiter du marché commun.
Les effets attendus de la réalisation du Marché Unique et de la suppression des barrières douanières étaient estimés dans une
fourchette évaluée à 170-250 milliards d’Ecus soit 4,25% à 6,5% du PIB pour les 12 pays de la Communauté européenne.

2- Du livre Blanc sur l’achèvement du Marché intérieur à l’Acte Unique


Le livre blanc qui s’appuie sur le rapport Cecchini présente en 1985, 300 propositions pour réaliser le Marché Unique en éliminant
les frontières physiques, techniques, fiscales au sein de la CEE. Cette réalisation du marché Unique est fixée au 31/12/1992 ou bien
au 1er janvier 1993. Le marché unique est un objectif politique et non une obligation juridique.
 Ce rapport est présenté lors du Conseil Européen de juin 1985 à Milan et il est approuvé par le Conseil Européen le
2/12/19985 à Luxembourg. L’Acte Unique européen est signé en février 1986 par les 12.

Section III : Les stratégies et modalités de réalisation du Grand Marché Intérieur (ou du Marché Unique)
1- L’abolition des frontières physiques
A. La disparition des contrôles aux frontières intra-européennes
Sauf en ce qui concerne l’immigration illégale, le terrorisme, le trafic d’armes, le trafic de drogues où le contrôle national de police
est maintenu. La perception de la TVA ne se fait plus aux frontières mais par les Administrations fiscales des pays de l’UE.

B. Les problèmes
 Le problème des contrôles vétérinaires et phytosanitaires (plantes)
 Ex. le problème de la vache folle crée par la commission européenne
 Le problème de la libre circulation des hommes aux frontières : il y a la convention de Schengen (juin 1990) et l’Accord de
Schengen (1985) avec la coopération des systèmes judiciaires et de polices et avec contrôle aux frontières de l’UE = remise
en cause de Schengen de nos jours
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2- L’abolition des frontières techniques
A. L’harmonisation des normes techniques
Le rapport CECCHINI montre que dans les années 80, il existait + de 100 000 réglementations et normes techniques et que ce
nombre ne pourrait que croître avec le développement des normes technologiques. Le Marché Européen ainsi compartimenté
profitait plus aux entreprises américaines ou japonaises qui elles profitaient déjà d’un grand marché intérieur. (cf Cycle de produit
de Vernon)
La stratégie adoptée est plutôt conforme à l’arrêt REWE ou « Arrêt CASSIS de DIJON » de février 1979. Elle correspond à une vision
du principe de subsidiarité :
1- Principe de reconnaissance mutuelle des essais et certification au niveau communautaire
2- Harmonisation des réglementations nationales limitée aux secteurs de la santé, de la sécurité et de l’environnement
3- L’élaboration de normes européennes notamment pour les nouveaux produits et technologies (Comité Européen
de Normalisation, Comité Européen de Normalisation Electrotechnique, Institut Européen de Normalisation des
Télécommunications …)
Les Etats membres doivent s’informer mutuellement sur les normes et règles qu’ils veulent adopter.

B. L’ouverture des marchés publics à la concurrence européenne


Les marchés publics sont des contrats passé par des administrations publiques avec des offreurs de biens et de service. Ces contrats
font l’objet d’un appel d’offre qui concerne les conditions de prix et de qualité. Il a donc mise en concurrence des offreurs potentiels.
À l’époque, les États privilégient les entreprises nationales (ex. Buy américan).
 En 1990 on évaluait la valeur des marché publics par appel l’offre ou négociation à 8% du PIB communautaire sont 305
milliards d’Écus. L’ensemble des achats publiques représentait 15% du PIB communautaire. Avant 1986, il existait deux
directives (1971 et 1977) qui règlementait la passation des marchés publiques. On pouvait établir des normes nationales
et imposé des délais très courts.

Après l’Acte Unique, les directives précisent les règles de passation des marchés publiques. Les procédures nationales sont
coordonnées en introduisant des règles communes minimum pour les, travaux, services et fournitures (directive du 14 juin 1993).
Les programmes annuels d’appel d’offre et leurs calendriers d’achat doivent être publié et les délais de soumissions sont plus long.
 Il a l’obligation de respecté les spécificités européennes. L’accord sur les marchés publics entre en vigueur le 1er Janvier
1996. Ces accords sont souvent réalisés dans le cas de l’OMC.

La libre circulation des travailleurs (article 48 – Traité de Rome), les obstacles juridiques furent supprimés par étapes en octobre
1968 on a créé la priorité communautaire. On a l’ouverture au prestations sociales par les migrants européens, l’ouverture au
européens des métiers de la location publique. Le problème de la reconnaissance des diplômes, problème de corporation et de
profession.

1- La libre circulation des travailleurs


(Article 48 du Traité de Rome) Les obstacles juridiques furent supprimés par étapes :
 En octobre 1968 : on a créé la priorité communautaire (ouvrir à tous le marché du L)
 Ouverture du droit aux Prestations sociales pour les migrants européens
 Ouverture aux européens aux métiers de la fonction publique
 Problème de la reconnaissance des diplômes (3/5/8 : licence, master, doctorat)
 Problème de l’équivalence des diplômes qui E plus ou moins
 Problème du corporatisme des professions (ex : en France, pb des notaires)

2- La libéralisation des services de Transports


L’achèvement du Marché Unique passait par la libéralisation du marché des transports en Europe à la fois pour faciliter la circulation
des marchandises et réduire les coûts de transport.
 Le 1 janvier 1993, les restrictions quantitatives étaient supprimées. La fiscalité a été harmonisée pour éviter
l’immatriculation dans des Etats à fiscalité favorable.
 Le 1 janvier 1996, la libéralisation du service des transports de voyageurs (libre prestation)

Chapitre III : Une tentative de définition du principe de subsidiarité des compétences dans l’UE
à partir des théories du choix public
Introduction : l’état des lieux : une extrême complexité
 La référence américaine :
Aux USA, la répartition « globale » des compétences repose sur 2 principes :
1- L’énumération selon le critère matériel des compétences transférées à l’Union
2- La dévolution dans leur totalité à l’Union des compétences transférées
En donnant, la liste des compétences transférées à l’Union selon le critère Matériel, on rend compte de la répartition des
compétences fixées dans la Constitution.
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Pour l’UE, l’analyse est plus complexe, le degré de partage des compétences entre l’Union et les Etats défini selon le critère matériel
est variable d’une compétence matérielle à une autre.

 La nécessité d’une démultiplication des types de compétences :


Analyse de D. SIMON (1998), le système juridique communautaire Droit International et Communautaire. On distingue les
compétences :
 Abolies
 Transférées
 Encadrées
 Coordonnées
 Réservées

Ces compétences sont complétées ainsi :


 Les compétences transférées à l’Union en tant que telles ou à l’Union en tant que celles transférées à une « agence »
indépendante qui peuvent être exécutées sur la base du traité directement (càd par la Commission), les compétences qui
ne peuvent être exécutées que sur la base du droit dérivé produit par le Conseil et le Parlement
 Les compétences encadrées : distinction selon leur principe de limitation
 Les compétences coordonnées : nécessité de spécifier les Moyens unis par lesquels l’Union exerce ses missions de
coordination

Section I : Les différentes catégories de compétences


1- Les compétences abolies : elles portent sur le marché intérieur et les aides publiques
L’Union ne peut plus restaurer des barrières aux échanges entre les pays, ni des politiques industrielles d’aides directes aux
entreprises contraires aux règles de la concurrence qu’elle est chargée de faire respecter par les Etats.

2- Les compétences transférées


Les compétences transférées sont des compétences exclusives exercées par l’Union. Les Etats en sont totalement dépossédés pour
l’essentiel. Ce sont les Institutions Communautaires qui les assument et les mettent en œuvre/
1. Directement à partir de règles inscrites dans le traité. On distingue alors
i. Les compétences mises en œuvre par les institutions communautaires (dans leur totalité ou
séparément) (ex : Politique de la concurrence : commission + cour)
ii. Les compétences mises à la charge d’institutions spécialisées indépendantes (ex : la Politique
Monétaire)
2. Au terme d’un processus législatif complet fondé sur un droit de légiférer, inscrit dans le traité (répartition
verticale des pouvoirs-intervention de l’ensemble des institutions (ex : Politiques Communes tel que PAC)

3- Les compétences encadrées


L’Union est chargée de fixer des Règles Générales Communes à l’exercice par les Etats de leurs compétences non transférées afin
d’assurer au préalable la compatibilité de celles-ci avec l’exercice par l’Union des compétences qui lui ont été transférées.
Elles sont relatives :
1. Au fonctionnement du marché intérieur
Règles d’harmonisation des normes de produits, des diplômes, de la fiscalité indirecte et de la comptabilité des
systèmes de protection sociale nationaux avec la libre circulation dans le marché intérieur.
2. A l’exercice par la Banque Centrale de ses prérogatives (PSC)
3. A des objectifs propres à l’Union : Objectifs sociaux et publiques inscrits dans le Traité ex non-discrimination

4- Les compétences coordonnées


On distingue 6 grandes catégories de compétences coordonnées. Ces compétences créent des obligations tant pour les institutions
de l’Union Européenne que pour les États membres. Ce sont des obligations de moyens politiques de résultat (obligations peu
contraignantes).
1- Les compétences coordonnées sans procédure contraignante et sans moyens financiers spécifiques
Compétences : Éducation, santé, politique industrielle
 Pilier PESC : politique étrangère, politiques de sécurité commune à l’exception des stratégies communes et de la politique
de défense commune pour les missions de Petersberg

2- Les compétences coordonnées sans moyens opérationnels spécifiques de coordination


Ces compétences concernent surtout les domaines du Pilier JAI

3- Les compétences coordonnées par une procédure sans objectifs quantifiés

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Ex. Les coordinations “molles” types (GOPE, Processus Cardiff, Processus de Cologne) – cet ensemble forme la méthode “ouverte”
de coordination. On peut y ajouter les stratégies communes du pilier PESC.

4- Les compétences coordonnées par une procédure avec objectifs quantifiés et processus de convergence
 Domaine de l’emploi (processus de Luxembourg)
 Politique de défense pour les missions dites de Petersberg (Headline goal d’Helsinki)
 Les compétences coordonnées par un conseil informel
 Coordination des politiques monétaires et budgétaires entre les participants de la monnaie unique
 Le dialogue macroéconomique

5- Les compétences coordonnées par les actions complémentaires ou financières de l’Union


En matière financière : L’Union dispose de moyens propres pour l’aménagement du territoire, la recherche et la coopération
En matière réglementaire : L’Union peut adopter des réglementations fixant des protections minimales en matière de conditions
de travail et de sécurité sociale

6- Les compétences réservées expressément


a. Principe selon lequel les compétences de l’union sont des compétences d’attribution
Ceci implique que toutes les autres compétences sont des compétences réservées aux États membres
 L’immixtion de l’Union est tacitement interdite y compris les compétences de coordination
b. Ce principe est interprétable par le Juge et le juge peut faire prévaloir le principe de l’Efficacité de l’Union
dans les domaines qui lui ont été attribués
 Certaines de ces compétences sont transversales moralité, maintien de l’ordre, protection de la santé
 Certains sont plus spécifiques, comme l’exclusion des biens culturels du champ des négociations commerciales, l’exclusion
des rémunérations du droit s’association du droit

Conclusion : Le problème de la réforme de la répartition des compétences


On peut déterminer 3 groupes de raisons pour redistribuer les compétences
1- Comment assurer, voir restaurer la légitimité des interventions communautaires auprès des citoyens des pays membres ?
2- La répartition actuelle des compétences possède-t-elle l’efficacité que l’on est en droit d’attendre de dispositifs complexes
voire compliqués ?
3- Les procédures d’attribution et de délimitation des compétences sont-elles adaptées à un monde qui connait des
mutations et des changements structurels ?

Section II : Les doutes des opinions publiques et des responsables politiques locaux quant à la
légitimité de l’Europe (sphère politique)
1- Inquiétude croissante des citoyens et des représentants des collectivités territoriales
En ce qui concerne des Transferts inclus de Compétences contestation de l’Article 235
 Principe d’efficacité fixant comme objectif une intégration toujours plus étroite et des décisions de la CJCE
Montée en puissance des mouvements nationalistes antieuropéens

2- Perte de Confiance dans la Commission Européenne


La légitimité de la commission est contestée d’un manque de transparence et plusieurs scandales (ex. Vache folle)

3- Le problème des groupes de pression


Les groupes de pression représentant des intérêts économiques puissants ont une influence certaine sur la commission et le
parlement. Après ces raisons, il existe une 2ème catégorie de raisons pouvant affaiblir la légitimité de la construction européenne
(perte d’efficacité des interventions de la communauté)

Section III : Des compétences assurées par la Communauté ont une efficacité limitée
Le problème posé par les économistes est celui-ci : dans quelle mesure l’organisation actuelle est-elle proche d’un optimum social ?
La légitimité de la Communauté et de la Commission serait accrue si les processus européens permettaient d’améliorer la situation
des Européens
 Ex. Grâce à un regain de croissance, une réduction du chômage ou une extension des droits fondamentaux

1- La qualité de la gestion des programmes européens au titre de la politique Agricole


commune et des fonds structurels
La commission contrairement à une Agence Fédérale n’a pas un pouvoir d’Administration directe puisque le contrôle est confié aux
autorités nationales et régionales, et ce contrôle donne un bilan coût/avantage critiquable. Prenant en compte l’ampleur des coûts
de gestion et des inefficacités, le problème de l’application du principe de subsidiarité se pose alors.

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2- Le problème de la Création d’agences Communautaires Indépendants
Ces agences au contact de l’activité qu’elles supervisent sont plus efficaces mais elles peuvent être soumises à des groupes de
pression. Parmi les fonctions remplies par la Commission Européenne, il faudrait déterminer ce qui est du ressort :
- D’une gestion directe par la commission
- D’une délégation à une agence
Puis, il faut définir, préciser :
- Les objectifs de ces Agences
- Les moyens de ces Agences
- Les formes de contrôle de ces Agences par les autorités politiques (ex. la BCE)

3- Le problème des “Acquis Communautaires”


L’acquis communautaire vise à assurer l’égalité des conditions régissant le Grand Marché Européen et on peut se demander s’il
n’est pas préjudiciable à l’adaptation des Économies Européennes
 La stratification des directives, des normes de réglementation peut nuire à la croissance et à l’innovation

Section IV : Le problème d’un manque de réactivité aux changements structurels et aux nouvelles
demandes
Une architecture institutionnelle peut-être légitime et efficace à un moment donné mais perds de sa pertinence et de sa cohérence
du fait des changements structurels lié à l’évolution technologique, économique (spatialisation des économies) et sociale.
 Il est nécessaire alors de redéfinir la répartition des compétences

1- BCE et effets induits de l’euro


La BCE en centralisant la politique monétaire pose le problème de la coordination des politiques budgétaires. Les budgets nationaux
et les politiques bancaires doivent répondre à des objectifs qui semblent contradictoires ou complémentaires
a. Le budget et la politique budgétaire national doit pouvoir répondre aux politiques bancaires
conjoncturels nationaux (rôle anticyclique) donc le budget national doit pouvoir disposer d’une
certaine autonomie (dans le respect du pacte de stabilité et de croissance (i.e. 3% du PIB et 60%
dette publique).
b. La position consolidée de l’ensemble des budgets des pays membres est un indicateur important
que les marchés financiers et la BCE doivent tenir compte.

En outre, le budget et la politique budgétaire se pose le problème de la supervision du système


financier européen. Avec l’Euro, la fixation définitive des taux de change affect la gestion des
patrimoines et des placements financiers a l’échelon européen. Cette intensification de l’intégration
financière à l’échelle européenne appelle une prise en charge communautaire de la surveillance
financière et bancaire.

Parallèlement à cette intégration financière européenne se pose la question d’une homogénéisation


de la fiscalité des flux financiers du fait de leur mobilité entre les pays européens à taux de taxation
différents.

On constate l’Euro marque l’émergence de nouvelles externalités et de biens publiques


 D’où l’obligation d’une définition nouvelle de la répartition des compétences

2- L’élargissement de l’Union Européenne


Pose des problèmes :
- En matière d’institutions
- En matière de procédures de décision
- En matière de répartition des compétences

L’élargissement se traduit par une augmentation de nombre des pays membres et de leur hétérogénéité ce qui plaide pour
l’attribution d’autres compétences à l’Union Européenne.
Quelques points d’analyse :
 Augmentation des transferts liés à la PAC ou aux fonds structurels (problèmes entre les états et problèmes de la répartition
du budget)
 Problèmes de l’Acquis communautaire (2 types de risque) :
1- Si la satisfaction est formelle seulement, cela induit une hétérogénéité préjudiciable à la cohésion de l’Union
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2- Si l’application de l’acquis Communautaire est stricte, cela peut remettre en cause les avantages compétitifs
des nouveaux membres et induire des problèmes d’ajustement

3- La Promotion de nouveau droits sociaux


L’application du principe de subsidiarité et l’existence de traditions nationales contrastées plaide pour une gestion décentralisée de
cette compétence. En même temps la construction puis l’extension du Grand Marché requiert la promotion de Nouveaux droits des
salariés. Les directives européennes entre matière sont transposées dans les législations nationales. La question qui se pose est
celle de la généralisation de cette capacité d’intervention de la communauté européenne en matière de la législation sociale (par
exemple à travers la Méthode Ouverte Coopération (MOC).
La question de la méthode de révision des compétences et de leurs formes d’exercice partagée ou conjointe.

Section V : L’approche économique du problème des la Répartition des Compétences


Les outils de l’analyse économique sont encore limités mais ils permettent d’apporter des éléments d’analyse. Les outils tel que le
calcul économique, le principe de rationalité permettent de poser une situation d’équilibre résultante d’une répartition donnée des
compétences. L’analyse économique permet de modéliser des situations possibles en termes d’efficacité et de stabilité et donc cela
permet de réfléchir sur des configurations qui n’existent pas mais qui deviennent envisageable.

L’apport des théories du choix public


La théorie économique aborde le problème de la répartition des compétences en traitant des failles et limites du marché lorsque
des externalités positives ou négatives. Certains biens ont la capacité de modifier la répartition du revenu et des biens produits par
le marché.

1- L’apport des théories du choix public


La théorie économique aborde le problème de la répartition des compétences en traitant des failles et limites du marché lorsque
des externalités positives ou négatives. Certains biens ont la capacité de modifier la répartition du revenu et des biens produits par
le marché.

A. Les biens publics par nature


Ce sont des biens qui profite à toute la collectivité mais dont la taille et la rentabilité sont telles que seul l’État peut les produire
 Ex. Ordre juridique, sécurité, système des paiements et de l’ordre monétaire.

Ces biens peuvent être de taille différente et répondre à des collectivités de taille différente. On peut les échelonner du local au
global en passant par le transnational, le régional….

On doit distinguer aussi les biens publics naturels de ceux qui résultent d’une construction sociale et d’une organisation collective
(stabilité monétaire, maintien de la concurrence sur le marché…)

B. La stabilité de l’activité économique


Analyse de Keynes et problèmes de la coordination au niveau européens et problèmes de l’analyse des coûts respectifs d’une
coordination et de non coordination.

C. La redistribution
Des revenues et biens avec l’objectif d’Équité et de justice sociale. Il existe ici des analyses plus complexes. De plus, l’analyse dépend
aussi des conceptions de la justice sociale. L’objectif d’une Europe sociale est donc plus difficile à définir et à mettre en place
d’autant que l’élargissement transforme régulièrement le débat.

2- Les limites des théories économiques


A. L’existence de plusieurs biens publics et le pb du choix collectif
Condorcet et Arrow ont montré que dans certaines conditions on choix entre plusieurs biens publics peut s’avérer impossible.

B. Les difficultés liées à l’obtention d’un équilibre entre efficience et équité


Si al détermination de l’optimum économique est plus facile, la détermination de l’équité est plus complexe et l’équilibre entre les
deux concepts encore plus
 Ex. Le critère du minimax de Rawls

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C. Le problème du choix des mécanismes d’allocation
L’école du “choix publique” (1975) de James Buchanan a montré que les 2 mécanismes d’allocation des ressources et des biens que
sont le marché et l’intervention publique étaient soumis à de larges imperfections de sorte que les failles du marché n’étaient pas
nécessairement compensées par des procédures d’intervention de la croissance publique. Cette double remise en cause pose avec
une plus grande complexité la définition du champ respectif des biens publics et des biens privés.

En Europe on introduit un niveau supplémentaire de complexité puisqu’il y a un niveau supplémentaire de gouvernance. Dans ces
conditions le principe de subsidiarité semble être adapté à ce type de problème. Le principe de subsidiarité donne une prime aux
mécanismes du Marché car les coûts de gestion sont faibles ou nuls tandis que l’intervention publique a des coûts (lever des impôts,
les allouer à une administration, et le coût représenté par ce que possède chaque administration)

3- Les limites de l’analyse de la répartition effective des compétences dans l’UE par la théorie
des biens publics
On constate que la confrontation théorie-observation fait apparaitre des anomalies et écarts.

A. Les biens publics


Tous les biens publics naturellement européen n’ont pas donné lieu à une intervention ou à une offre au niveau européen.
 Ex. Les Transports intra-européens, la défense et la recherche
Ces biens ne sont pas produits au niveau européen, il existe quelques agences ou éléments politique.

B. L’UE exerce des compétences dans des domaines où le caractère européen des biens
publics correspondants n’est pas établi
L’Exemple de la PAC où la question du niveau des domaines des intermédiations se posent. Au départ, l’objectif était un
accroissement de l’offre mais il s’ait transformer en défense du revenu des agriculteurs.

C. L’interdépendance entre les biens publics


Les biens publics sont rarement interdépendants mais entrainent souvent entre eux des relations de complémentarité. La fourniture
d’un bien publique améliore la fourniture d’un autre bien et réciproquement.

L’exemple de marché commun est né de l’idée de créer un Marché européen – venu d’assurer la paix en Europe après les guerres
mondiales (KEYNES, SCHUMPETER, 1949)

Du marché intérieur, de la concurrence Européenne on est passé à un autre bien publique : La Monnaie Unique. Au d’abord, comme
un outil de stabilité économique et monétaire interne et externe
 L’unification monétaire européenne encourage le re-déplacement des actifs financiers ce qui incite a des fusions et
regroupements des banques et organismes financiers en Europe

4- Le rôle central et déterminant de la concurrence sur le Marché Européen


La constitution du Marché Intérieur engendre des externalités appelant la création de nouveaux biens publiques européens comme
l’approfondissement des institutions politiques et du droit européen qui a leur tour permettant l’approfondissement du grand
marché intérieur.

5- La définition et la conception des biens publics sont aussi le produit de l’histoire


La définition des biens publics et leur création par la puissance publique dépendent de leur légitimité Celle-ci est en fonction des
Sociétés et de leur histoire.

Aujourd’hui au niveau européen, on constate que certains biens publics ont toujours été reconnus
 Ex. Le Grand Marché Intérieur
Mais d’autre biens publics sont plus récents comme la monnaie unique et la préservation de la stabilité monétaire

La création des biens publics au niveau européen requiert un accord entre les intérêts des pays membres.

Section VI : La complémentarité entre différents biens publics affecte le partage de compétences


La notion de complémentarité entre biens publics est de ressortir l’historicité du processus ‘intégration européen et l’existence de
trajectoires différentes pour la répartition des compétences au sein des divers types de fédéralisme.

Les complémentarités des biens publics peuvent avoir 2 origines

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1- Une complémentarité fonctionnelle
2- Une complémentarité “stratégique” résultant à un processus de négociation

Les élargissements successifs maintiennent les équilibres précédemment et peuvent remettre en cause les accords passés quant à
l’arbitrage entre biens publics et biens privés car les nouveaux pays membres ayant des préférences, des niveaux de vie et des
structures privilégient d’autres biens souvent privés. Ainsi, un processus de renégociation au sein de l’U.E. des biens publics et de
leur niveau de pertinence peut s’engager.

La complémentarité fonctionnelle définit un attracteur qui s’impose en longue période. Les biens publics de cette catégorie sont
plutôt des biens publics.
 La complémentarité stratégique est soumise à la renégociation. Les biens publics sont plus souvent des biens publics par
destinations

Conclusion sur l’approche économique


La mise en œuvre du principe d’Efficacité, de la recherche d’Équité et de la stabilisation macroéconomique compte tenu des
imperfections et asymétrie d’information rendent moins évidente cette délimitation des compétences.

Chapitre IV : Les politiques économiques européennes


 La construction européenne est une construction politique, économique et sociale, il y a dès le début la volonté de
construire une communauté européenne.
 Le début de la construction européenne c’est la CECA, avec une stratégie de type fédéraliste.
 KEYNES préconise en 1919, la création d’une zone de libre-échange européenne et la mise en commun du charbon. En
1954, la CED est un échec. En 1957, les 2 traités de Rome (CEE, Euratom) participe à la construction européenne
économique. Avec le marché, d’autres stratégies économiques se développent. La construction économique est combinée
par une construction politique. En 1979, première élection du Parlement européen au suffrage universel direct.
 Le principe de subsidiarité a dû mal à être appliqué. Après l’échec politique de la CED en 1954, les pères
de l’Europe Jean MONNET, SCHUMAN ont une stratégie différente qui consiste à créer une solidarité
économique afin de créer une solidarité politique. Le problème c’est que la pensée politique n’est pas
assez féconde. La construction est nouvelle, elle emprunte plusieurs voies : une voie communautaire
avec un esprit fédéraliste et une voie intergouvernementale donc nationale. La création de la CEE en
1957, vise à créer non seulement un marché commun mais une communauté dont la logique est dans
un premier temps économique.

 Plusieurs logiques sont à l’œuvre dans la création et l’application des politiques économiques européennes :
 Construction économique sectorielle : agriculture, industrie, services, commerce extérieur
 Construction monétaire et financière
 Construction d’une cohérence économique et sociale par l’intermédiaire de politique régionale et sociale
qui favorise la convergence et la correction des inégalités
Ces politiques sont conduites au niveau de la communauté notamment avec la politique monétaire ainsi que les autres politiques
communautaires et d’autres politiques sont conduites au niveau des Etats (ex : politique budgétaire). Ces 2 niveaux de
responsabilité sont articulés afin de coordonner leur effort mais les problèmes de niveaux de responsabilité et de coordination se
pose toujours pour le budget, la fiscalité et l’économie.

Section I : La politique économique


1- Définition
Selon Yan TINBERGEN, la politique économique « réside dans la réunion d’un certain nombre de moyens pour atteindre
certaines fins. » La politique économique revient à choisir parmi les instruments dont dispose l’autorité publique ce qu’elle
estime pouvoir mettre en œuvre pour réguler l’ensemble des activités de production, de répartition, de consommation
afin d’atteindre ses objectifs globaux (cf carré magique KALDOR)

2- Le problème de la coordination en matière économique


En Europe, le besoin de coordination des politiques économiques des Etats membres de l’Union européenne s’explique par 2
éléments :
1. Une interdépendance des systèmes de production et d’échange nationaux
2. L’existence de biens publics régionaux
3- Les biens publics
David HUME en 1939 dans son traité sur la nature humaine qui va créer le concept de biens commun

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A. L’analyse des biens publics (matrices des biens publics)
L’analyse moderne des biens a été initié par Samuelson en 1954, puis par Richard MUSGRAVE, OSTRÖM. Ils ont créé 4 catégories
de biens.
SAMUELSON : biens privés, biens publics
MUSGRAVE : biens de club
OSTROM : bien de ressources communes
 On utilise 2x2 concepts pour définir 4 types de biens : la rivalité, la non-rivalité et l’excluabilité et la non-excluabilité.

a. Rivalité / non rivalité


 Bien rival = Un bien qui en étant utilisé par une personne (ou un petit groupe de personne) ne peut être utilisé par une
autre personne ou un autre petit groupe de personne.
 Bien non-rival = Un bien qui étant utilisé par une personne peut être utilisé par l’ensemble des membres de la communauté.

b. Excluabilité / non-excluabilité
 Bien Excluable = Un bien dont on peut exclure certaines personnes de la consommation par l’intermédiaire des prix, des
quotas…
 Bien Non-Excluable = Un bien dont personne ne peut être exclu par quelque outil que ce soit.

c. La matrice des biens


Les quatre catégories de biens :
Rivale Non Rivale
Excluable Bien Privé Biens de Club
Non-Excluable Ressource Commune Bien Publique

B. Les problèmes de production et de gestion des biens publics


On peut recenser 4 outils d’analyse des problèmes de production et de gestion des biens publics.
Le théorème de ARROW& de CONDORCET, on part de l’hypothèse qu’une société est formée d’individus rationnel qui exprime leur
préférence concernant les choix collectifs, ses choix doivent être agrégées et ils sont soumis à la règle de la transitivité. ARROW
démontre que l’on peut raisonnablement exprimer une préférence collective rationnelle à partir des préférences individuelles,
rationnelles.

C. Le passager clandestin ou « free rider »


David HUME en 1739 a analysé le phénomène du « passager clandestin » : des agents économiques peuvent utiliser un bien public
sans le payer. L’objectif est de trouver un moyen de financer les biens publics par ceux qui en ont besoin. Il faut connaître le besoin
des agents économiques en termes de biens publics, le fait de connaitre leur préférence permet d’attribuer un paiement lié à leurs
préférences.

Garrett HARDIN, sociologue américain a publié un ouvrage qui a relancé le débat sur le passager clandestin. Par exemple, dans
certains pays, l’eau est confiée à une entreprise privée pour la faire payer car sinon en termes de biens communs c’est une
catastrophe. Dans une démocratie tous les individus doivent être responsables c’est pour ça qu’on met en place un système
d’impôts.

La création d’un bien public nécessite la connaissance des préférences des individus. Ces préférences permettent de fixer le prix
que chaque individu doit payer pour obtenir le bien. Donc chaque individu a intérêt à ne pas révéler ses préférences et utiliser le
bien en passager clandestin. Il existe 2 types de passagers clandestins : volontaire ou involontaire. Pour éviter les passagers
clandestins, on augmente la taille de paiement des impôts pour payer ce bien.
 (Ex : l’Opéra de Lyon est payé par tous les Lyonnais, mais tous les gens qui n’habitent pas à Lyon est qui profite de l’opéra
sont des passagers clandestins involontaires car ils profitent de ce bien)

D. L’aléa moral
L’aléa moral existe quand un joueur possède les moyens de ne pas révéler aux autres joueurs toute la vérité. Ce joueur a pour
objectif d’obtenir des avantages liés à l’asymétrie d’information (lui sait les autres ne savent pas) en dissimulant la réalité d’une
situation objective.

Exemple célèbre d’aléa moral dans l’UE : la dette grecque (tout le monde savait que la dette grecque était plus importante que celle
présentée pour intégrer l’UE, l’un des présidents de la BCE a été le dissimulateur de la dette grecque = Mario DRAGHI)

Nous avons vu les obstacles à la mise en place de biens communs.


Robert AUMANN est le plus grand théoricien des jeux.

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Section II : Les modalités de la coopération
 La coopération des politiques économiques suppose une coopération des Etats. Cette coopération peut prendre 2 formes
essentielles avec un continuum entre ces 2 formes : soit les Etats décident de coopérer tout en conservant leur
indépendance, leur stratégie mais cette coopération peut prendre fin à tout moment avec un risque d’échec, soit les Etats
décident de coopérer en abdiquant une partie de leur souveraineté à un organisme qui organise la coopération et qui
recherche la solution optimale.
(Le marchandage de NASH la coopération peut exister mais peut être remise en cause à tout moment. Exemple célèbre : le BREXIT :
débat sur lequel nous ne pouvons pas sortir de l’Union.
La coopération des Etats membres de l’UE emprunte à ces 2 voies. Cette construction est, inachevée, elle se poursuit notamment
avec les différents élargissements.

1- Des instruments du dialogue


 Le processus de coordination passe par une coopération où les échanges d’information, de discussion sont importants. Il
existe plusieurs instances de dialogue et de discussion entre autres

A. L’Eurogroupe
L’Eurogroupe a été créé en décembre 1997 par le conseil européen du Luxembourg. Il réunit les ministres Ecofin (économie &
finance), le président de la BCE pour discuter de la politique monétaire et de la politique économique.

B. Le processus de Cologne
Il a été créé par le conseil européen de juin 1999, on l’appelle aussi dialogue macroéconomique ou processus de Cologne. Il y a deux
groupes de travail, un qui travaillent avant l’adoption des GOPE (grande organisation politique économique) et l’autre qui travaillent
avant l’adoption des LDE. L’objectif est d’améliorer l’interaction entre l’évolution des salaires, la politique budgétaire, la politique
monétaire pour favoriser la croissance et l’emploi.

2- Les méthodes de concertation et leurs outils


La méthode ouverte de coordination présentée par le conseil européen de Lisbonne est une synthèse de différentes modalités de
coopération ou plutôt une application du principe de subsidiarité appliqué à la coordination des politiques économiques. L’Union
propose les grandes lignes de telles ou telles politiques économiques. Puis les Etats membres en fonction des objectifs fixés par
l’Union utilisent les outils qu’ils jugent les plus efficaces pour les atteindre.
On distingue 3 instruments de coordination des politiques économiques :
 GOPE
 LDE
 Processus de Cardiff (Pays de Galles)

A. Les grandes orientations des politiques économiques (GOPE)


Les GOPE ont été prévu par le traité de Maastricht en 1993. Les GOPE sont présentés par la Commission au Conseil Européen qui
en discute puis adoptées par le conseil des ministres de l’économie des finances (ECOFIN) et le Parlement européen après en avoir
été informé vote une résolution sur ces GOPE. Les GOPE présentent les lignes annuelles de conduite à suivre permettant de guider
l’action des Etats dans leurs objectifs de politiques économiques et d’évaluer et de comparer les performances des Etats. Les GOPE
correspondent à un engagement politique il n’y a pas d’obligation juridique.

B. Les LDE ou processus de Luxembourg


Les lignes directrices pour l’emploi prévu par le traité d’Amsterdam. Elles fournissent les cadres pour élaborer une stratégie
coordonnée pour l’emploi et pour promouvoir une main d’œuvre formée capable de s’adapter aux évolutions de l’économie. La
procédure des LDE est semblable à celles des GOPE mais c’est le conseil des ministres du travail et des affaires sociales qui adoptent
les LDE. Les Etats membres appliquent les LDE dans le cadre des PAN (plans d’action nationaux)

C. Le processus de Cardiff
Le processus de Cardiff datant de juin 1998 a pour but d’améliorer le fonctionnement du marché unique et favoriser l’allocation
efficace des ressources en renforçant la coordination des réformes structurelles dans les domaines des marchés, des biens, des
services et des capitaux. D’autres processus de coordination existe mais dans certains cas, l’Union impose aux Etats des règles de
gestion plus coercitives, c’est le cas des PSC : pactes de stabilité et des croissances, de la politique budgétaire.

Chapitre V : La stratégie budgétaire après la crise


La crise et le besoin d’une politique monétaire plus interventionniste ont entraîné une évolution de la stratégie budgétaire de l’UEM
ce qui signifie une réforme de la gouvernance économique et cela s’est traduit par un traité sur la stabilité, la coordination et la
gouvernance (TSG) du 2 mars 2012 et on y a ajouté le pacte sur la croissance et l’emploi datant de juin 2012.

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Section I : Les outils d’une réforme du Pacte de stabilité et de croissance et les nouveaux outils (6
Packs)
Le pacte de stabilité et de croissance avait été mise en place avant la crise de 2008. (Déficit budgétaire <3% PIB et dettes publiques
< 60% du PIB)

1- La transformation du PSC
A. La transformation du PSC
Le contrôle de l’endettement des Etats
« Les Etats doivent conduire une politique budgétaire prudente est donc contrôler leur endettement en période de conjoncture
haute. En cas de recettes exceptionnelles, les Etats doivent les utiliser pour réduire leurs dettes. »
Les Etats à titre préventif déposent 0,2% du PIB sur un compte rémunéré et si la politique des Etats n’est plus prudente les 0,2% ne
sont plus rémunérés et peuvent être transformés en amende si le déficit budgétaire se poursuit et l’amende peut aller jusqu’à 0,5%
du PIB.
Les conditions d’un retour à 60% de la dette publique d’un Etat sont fixées ainsi. La dette doit être réduite à un rythme moyen
d’1/20ème par an sur une période de 3 ans.
B. Les mécanismes de surveillance des politiques économiques
Des règlements définissent les modalités de détection des déséquilibres macroéconomiques et la prévention et la correction des
déséquilibres macroéconomiques excessifs.
Il existe un mécanisme d’alerte qui vise à détecter les déséquilibres et à les suivre.
2- Les outils de la nouvelle discipline budgétaire
Les outils de la nouvelle discipline sont le semestre européen, la stratégie Europe 2020 et le Pacte Europlus

A. Le semestre européen
Le semestre européen vise à renforcer le contrôle macroéconomique et la surveillance budgétaire des Etats membres. Il doit
permettre de renforcer les instruments de coordination déjà existants. Le semestre européen est un cycle de coordination ex ante
(avant) des politiques économiques et budgétaires des Etats.

La procédure du semestre européen et les 5 étapes


1- En janvier la commission publie un rapport, examen annuel de la croissance qui fixe des objectifs de l’UE de croissance et
d’emploi
2- En mars, le Conseil européen fixe les orientations stratégiques sur les politiques à conduire notamment en matière
budgétaire et structurelle
3- En avril, les Etats soumettent à la commission leur stratégie budgétaire dans les programmes de stabilité et de croissance
et leur stratégie structurelle (travail, retraite) dans les programmes nationaux de réformes (PNR). Ces PNR s’inscrivent dans
le cadre de la stratégie Europe 2020
4- En juin, la Commission évalue la PSC (Programmes de Stabilité et de Croissance) et les PNR et présentent des
recommandations pour chaque Etat et chaque Etat discute alors avec la Commission et au sein du conseil ECOFIN (conseil
des ministres de l’économie et des finances).
5- En juillet, le Conseil ECOFIN et Conseil Européen présentent des recommandations à chaque Etat sur leur politique
budgétaire avant que les Etats ne lancent la procédure budgétaire devant leur parlement respectif (qui aura lieu à partir
de l’automne)

B. La stratégie Europe 2020


La stratégie Europe 2020 remplace la stratégie de Lisbonne et elle fixe les objectifs de croissance que les Etats et l’UE définissent. Il
existe 3 priorités : une croissance intelligence axée sur la connaissance et l’innovation, une croissance durable : économie plus
efficace dans l’utilisation des ressources et avec une protection de l’environnement, une croissance inclusive : une croissance avec
des taux d’emploi élevés.

C. Le pacte Europlus
Le pacte Europlus date du 11 mars 2011. Les Etats s’engagent à mettre en œuvre pour 2020 les moyens pour que leurs économies
convergent vers 4 domaines prioritaires : la compétitivité (avec évolution du cout du travail en fonction de la productivité), l’emploi,
la viabilité des finances publiques notamment en faisant évoluer le système des retraites, le renforcement de la stabilité financière.
En évoquant la viabilité des finances publiques, on parle de la règle d’or : le budget doit être en équilibre sauf en ce qui concerne
l’investissement. L’équilibre budgétaire doit être intégré dans les textes nationaux mais elle n’est pas respectée en France.

Section II : Le 2 Packs ou le 2ème paquet de propositions


Le 2 Packs ou le 2ème paquet de propositions a été présenté le 23 novembre 2011 par la commission au conseil. L’objectif est de
renforcer la discipline budgétaire et financière. Le Two pack est composé de propositions de règlement et du livre vert sur les euros
obligations d’Etat (eurobonds). L’examen annuel de la croissance (EAC) énonce les propositions de la commission pour relancer la

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croissance et la compétitivité de l’Union. Les propositions concernent le renforcement de la discipline budgétaire avec notamment
le renforcement de la surveillance des Etats ayant des déficits excessifs. En ce qui concerne, l’examen annuel de la croissance,
l’objectif est déterminé par la recherche de la croissance, des emplois, la coordination, la discipline des politiques budgétaires et la
recherche de la stabilité des marchés de la dette souveraine.

La commission propose 5 priorités :


 Assurer un assainissement budgétaire différencié propice à la croissance avec 3 cas de pays ceux qui bénéficient d’une
assistance financière, ceux qui sont soumis à une procédure de déficit et ceux qui n’ont pas de déficit excessif.
 Revenir à des pratiques normales en matière de prêts à l’économie
 Promouvoir la croissance et la compétitivité à court et moyen terme avec des réformes structurelles
 La lutte contre le chômage et les problèmes sociaux liés à la crise
 Moderniser l’administration publique

Section III : Le Traité sur la Stabilité et la Coordination et la Gouvernance au sein de l’UEM


L’objectif est de renforcer la discipline budgétaire en compensation de la solidarité financière. Le TSCG reprend les textes du 6
Packs, du Pacte Europlus, du 2 Packs. C’est un traité intergouvernemental qui doit être intégré dans l’ordre juridique de l’Union
dans un délai de 5 ans à compter de la date d’entrée en vigueur (1er janvier 2013).

1- Les objectifs du TSCG


L’objectif prioritaire est le Pacte budgétaire et la règle d’or. Le Pacte budgétaire vise à réduire les déficits pour réduire la dette et la
règle d’or veut limiter l’endettement public de façon constitutionnelle. Cette règle est respectée si le déficit structurel annuel d’un
gouvernement ne dépasse 0,5% du PIB. En France, la règle d’or a été adoptée par une loi organique en octobre 2012.
2- Les objectifs secondaires
Les objectifs secondaires sont constitués par la coordination des politiques économiques et la convergence, le pacte pour la
croissance et l’emploi et des actions étatiques.

A. La coordination des politiques économiques


B. Le pacte pour la croissance et l’emploi
Ce pacte définit des actions publiques par les Etats pour relancer l’investissement et la croissance et l’emploi
C. Des actions étatiques
Les Etats s’engagent à mettre en œuvre des mesures pour atteindre les objectifs de la stratégie Europe 2020 en matière de
croissance.
D. Les Etats doivent rechercher un assainissement budgétaire différencié.
Ils doivent rechercher une croissance ayant un rythme compatible avec le maintien de la cohésion sociale et de la lutte contre le
chômage. Les plans nationaux pour l’emploi doivent être élaborés avec cet objectif dans le cadre du semestre européen.

Chapitre VI : La BCE et la crise


La BCE connaît des limites constitutionnelles, elle a l’obligation d’assurer la stabilité des prix (objectif d’inflation de 2%). La clause
de non solidarité financière, il y a interdiction à la BCE, aux Etats et à l’UE d’aider financièrement les Etats membres de la zone euro
à financer leurs déficits budgétaires. Chaque Etat est responsable de ses finances publiques. La BCE ne peut acquérir directement
d’instruments de la dette des Etats pour empêcher une augmentation de son endettement.

Section I : Le renforcement du rôle de la BCE par le Conseil Européen des 8 et 9 décembre 2011
La BCE est chargée de restaurer la confiance du système bancaire européen en apportant son aide financière aux banques
européennes afin de les doter de la capacité à soutenir le marché de la dette souveraine.

1- La BCE, prêteur en dernier ressort des banques


En Europe, les banques assurent les ¾ du financement de l’économie. La BCE doit prêter obligatoirement aux rôles des banques. La
BCE va intervenir sur les opérations de refinancement à long terme (LTRO) et donc 523 banques vont pouvoir emprunter 489
milliards d’euro à la BCE, l’objectif étant de restaurer la confiance dans le système bancaire européen. Les prêts de la BCE doivent
permettre aux banques d’aider les Etats. En fait, les banques ont préféré renflouer leurs fonds propres et en 2012, elles ont
remboursé 600 milliards euro de dettes donc les banques commerciales qui étaient endettées se sont désendettées. D’autres part,
la BCE a adopté une stratégie de refinancement à LT et donc elle a accordé sur 3 ans, 529,5 milliards au taux de 1% à 800
établissements avec l’objectif de prêter aux ménages et aux entreprises.

2- Les outils de stabilisation


Le mécanisme européen de stabilité (MES) qui a été décidé en 2011 à Bruxelles et qui devient opérationnel le 8 octobre 2012 et qui
remplace le Mécanisme européen de stabilité financière et le fonds européen de stabilité financière, est doté d’un capital de 700
milliards d’euros (contributions des Etats). Le MES est géré par la commission et il correspond à une logique d’un fédéralisme

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budgétaire. Le MES peut accorder une assistance financière aux Etats de la zone euro confronté à des difficultés de financement.
Le MES accorde des prêts à ses membres. Les prêts sont octroyés par le Conseil des Gouverneurs à titre de prévention d’un risque.
Les prêts sont octroyés pour soutenir la stabilité d’un Etat et les prêts sont octroyés pour recapitaliser des institutions financières.
Le Conseil des gouverneurs peut acheter des titres émis par un Etat, membre du MES sur le marché primaire (lancement des
nouveaux produits, lancer new obligations) mais aussi sur le marché secondaire (anciennes obligations).
Le Conseil européen des 28-29 juin 2012 va instaurer le Pacte pour la croissance et l’emploi et l’Union bancaire Européenne.

Section II : Le pacte pour la croissance et l’emploi


1- Les actions des Etats
Les Etats s’engagent à mettre en œuvre les mesures pour atteindre les objectifs de la stratégie Europe 2020 en matière de
croissance avec les contraintes budgétaires du TSCG et du Two Pack. Les objectifs sont les suivants : assurer un assainissement
budgétaire différencié (chacun fait ce qu’il peut faire au mieux) qui sera fonction du taux de croissance et avec l’objectif d’assurer
le maintien de la cohésion sociale et la lutte contre le chômage.

A. Le rôle de l’Union Européenne


Il y a 3 objectifs : approfondir le marché unique, stimuler le financement de l’économie (à CT et MT), prendre des mesures pour
rendre l’Europe plus attractive et plus compétitive

L’approfondissement du marché unique fait référence au rapport MONTI de mai 2010 sur le marché unique, la croissance, l’emploi,
l’économie numérique, et le marché public. La commission du 13 avril 2011 va proposer 12 moyens et 50 actions pour atteindre
une croissance potentielle de 4% du PIB au cours de la période 2012-2022

B. Des mesures pour stimuler le financement de l’économie


120 milliards d’euro soient 1% PIB de l’UE sont mobilisés au profit des mesures favorisant la croissance par 3 moyens essentiels : le
capital de la BEI est augmenté de 10 milliards d’euros pour renforcer ses fonds propres et lui permettre d’avoir une capacité de
prêts de 60 milliards d’euros et de pouvoir accorder 180 milliards d’euros supplémentaires pour l’investissement sur 3 ans.
Le lancement d’obligations (bounds) pour générer des investissements notamment dans les infrastructures de transports, l’énergie
et le haut débit.

C. Les mesures pour accroître la compétitivité de l’Europe


Des mesures fiscales notamment avec des taxes sur les transactions financières (fait référence à la taxe TOBBINS : consistait à fixer
une taxe sur les transactions financières prélevées sur les opérations financières)
Des mesures sur l’emploi, la Commission propose un paquet emploi ayant pour objectif de créer les emplois, investir dans le capital
humain, de favoriser la mobilité des travailleurs.

Section III : L’Union bancaire


L’union bancaire a été décidé par le Conseil européen des 28-29 juin 2012. Les objectifs sont de :
- Recapitalisation directe des banques et création d’un mécanisme unique de supervision bancaire
- Le 26 juin 2012, on présente un rapport du président du conseil européen pour une véritable union économique et monétaire qui
compose 4 piliers de l’UEM :
1- Cadre financier intégrée avec une union monétaire
2- Un cadre budgétaire intégrée (union budgétaire)
3- Un cadre de politique économique (union économique)
4- La légitimité démocratique (union politique)
- Le cadre financier est composé de 3 éléments qui constituent l’union bancaire :
1- La supervision bancaire commune
2- Le fonds commun de garantie de dépôts
3- Le mécanisme européen de résolution des crises bancaires
D’autre part, le mécanisme de supervision unique (MSU) permet d’avoir des règles bancaires identiques dans la zone euro et la
supervision est réalisée par la BCE. Le MSU est le cadre de recapitalisation directe des banques par l’intermédiaire du MES (sans
passer par les Etats nations). D’autre part, il y a un assouplissement des conditions de rachats des dettes souveraines par le MES.

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