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en France sous l'Ancien Régime et qui consistait à envoyer les forçats comme rameurs sur les galères.
D'autres nations usaient aussi de cette pratique : les républiques de Venise et de Gênes, et
les empires espagnol1 et ottoman, mais de manière beaucoup moins systématique que la France.
Durant toute l'Antiquité, y compris à Rome, et au Moyen Âge, les rameurs sur les galères étaient des
hommes libres et des combattants[réf. nécessaire], y compris au cours de la bataille de Lépante qui opposa
la flotte chrétienne de la Sainte-Ligue aux Ottomans.
L'évolution technologique de la guerre et des navires imposa des navires de grande dimension chargés
de canons qui demandaient un équipage plus expérimenté et spécialisé, rendant moins utile la force
physique pour propulser le navire.
En 1571, la bataille de Lépante, à laquelle la France n'avait pas participé, avait démontré la supériorité
des galéasses armées de canons, peuplées de rameurs volontaires libres, à la fois soldats et marins, et
surtout dotées d'une grande voilure beaucoup plus manœuvrable que celle des galères.
En outre, le glissement de la puissance maritime de la Méditerranée vers l'Atlantique s'appuie sur le
développement de la marine à voile avec le galion puis le navire de ligne. La galère, navire sur lequel la
puissance maritime de Venise s'appuyait au Moyen Âge, n'avait plus d'utilité commerciale et militaire
dès le xvie siècle. De ce fait, seule la France va mettre en place au xviie siècle une organisation pénale
spécifique basée sur la peine des galères.
Sommaire
• avec la révocation de l'édit de Nantes et la guerre des Camisards qui suivit, plusieurs centaines de
protestants y furent condamnés.
• s'y trouvaient aussi des prisonniers turcs et maures marins ou soldats des navires barbaresques et
prisonniers de guerre européens des guerres menées par Louis XIV.
La plus importante flotte européenne de galères au xviie siècle était celle de l'arsenal des galères.
La Grande Réale2 avait à bord 450 rameurs esclaves royaux (la chiourme) et mesurait 130 m de long ;
à ces hommes s'ajoutaient les soldats, la maistrance qui pilotait le navire et les argousins chargés
des garde-chiourmes(pertuisaniers) qui mataient les prisonniers. Sur cet espace se trouvaient donc
plus de 600 hommes. La flotte de l'arsenal de Marseille en 1630, qui avait plus de 20 galères,
demandait une véritable concentration de galériens, 6 000 hommes.
La mise en place de cet arsenal demandait non seulement une organisation militaire importante mais
aussi un système pénitentiaire de plusieurs milliers d'hommes. C'est cet arsenal des galères qui est à
l'origine des bagnes maritimes en France. La fin des galères en 1748 se traduisit par le début de la
transportation des condamnés aux colonies, suivant pour cela l'exemple anglais de Botany Bay.
Enfin pour faire face aux besoins de la puissance royale de Louis XIV et à la mortalité très importante
des galériens, Colbert organise la mise en place d'un véritable réseau de recrutement à partir des
prisons dans toutes les provinces de France. C'est l'épreuve de la chaîne qui oblige les prisonniers à
aller à pied enchaînés au travers de toute la France3.
Victor Hugo décrit cette épreuve dans Les Misérables au travers du personnage de Jean Valjean, qui
se rend ainsi au bagne de Toulon.
Jean Marteilhe, huguenot condamné pour faits de religion, décrit son parcours au travers de la France
et sa vie de galérien dans son livre autobiographique, Mémoires d'un galérien du Roi-Soleil.