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Chapitre 3 : Théorie des lignes de transmission en régime harmonique par M. TRABELSI (Prof.

Théorie des lignes de transmission


en régime harmonique
I) Introduction
Le spectre des hyperfréquences s’étend de 300 MHz à 300 GHz, ce qui correspond à des valeurs de
longueurs d’ondes comprises entre le mètre et le millimètre. Comparativement à ces longueurs
d’ondes, les structures électromagnétiques peuvent donc occuper un volume physique non négligeable
et le concept de circuit localisé convient mal. Il faut alors utiliser un autre concept de circuit qui est le
concept de circuit distribué, permettant d’étudier par des méthodes de théorie de circuits, des
structures physiques longues.
De très nombreux circuits passifs hyperfréquences sont constitués par des portions de lignes, celles-
ci pouvant être des lignes coaxiales, des microbandes ou des guides d’ondes métalliques ou
diélectriques, avec des structures plus ou moins complexes. Ces lignes ont néanmoins des propriétés
communes.
II) Equation de propagation
II.1) Régime quelconque
Nous allons prendre comme modèle une ligne bifilaire homogène, formée de deux fils de diamètre
(d) distants de D (fig. 1). Presque tous les cas pratiques de lignes (ou de guides d’ondes) peuvent se
ramener à ce modèle. Electriquement, la ligne (fig. 2) est caractérisée par :
• sa résistance R par unité de longueur ;
• son inductance L par unité de longueur ;
• sa capacité C par unité de longueur ;
• sa conductance G entre les fils, par unité de longueur.

d d
Figure 1 : Ligne bifilaire

Ldx/2
i (x) Rdx/2 i (x+dx)

V(x) Gdx Cdx V(x+dx)

Rdx/2 Ldx/2

x
x x + dx
Figure 2 : Modèle électrique d’un tronçon de ligne de
longueur infinitésimale dx.

En fixant l’instant t, nous allons étudier la variation de la tension v(x) en fonction de la distance
(ou en fonction de l’abscisse x). Pour cela, nous allons appliquer la loi des mailles et la loi des nœuds
ainsi que le développement limité au premier ordre de v(x) et celui du courant i(x) par rapport à
l’abscisse x. Nous pouvons donc écrire : bobine ptt et alfa beta

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i(x )
v (x ) = Ri(x ) dx + L
dx + v (x + dx)
t
v(x )
i(x ) = Gv(x ) dx + C dx + i (x + dx)
t
v (x )
v (x + dx) = v (x ) + dx
x
i (x )
i (x + dx) = i (x ) + dx
x
La combinaison de ces expressions donne :

v (x ) i (x )
= Ri (x ) + L
− (1)
x t
i (x ) v (x )
− = Gv (x ) + C (2)
x t
Ces équations définissent le comportement de n’importe quelle ligne homogène, excitée par une
f.e.m., dont la forme d’onde est quelconque. En dérivant les équations (1) et (2), nous obtenons :
 2 v (x )
−  2 v (x ) = 0 (3a)
x 2
 2 i (x )
−  2 i (x ) = 0 (3b)
x 2
avec :
   
=  R + L  G + C  (4)
 t   t 
Ces équations sont appelées équations de propagation ou des télégraphistes.
II.2) Régime harmonique
En régime harmonique, nous obtiendrons :
= (R + jL )(G + jC ) =  + j (5)
En intégrant les deux équations différentielles (3a) et (3b), il vient :
v (x ) = Ae −x + Bex (6a)

i (x ) =
1
ZC
(
Ae −x − Bex ) (6b)

où :
R + jL
ZC = (7)
G + jC
Z C est l’impédance caractéristique de la ligne. Par ailleurs (6a) et (6b) représentent
mathématiquement deux ondes qui se propagent en sens inverse :
• Ae −x : onde incidente se propageant vers les Ox positifs ;
• Bex : onde réfléchie se propageant vers les Ox négatifs.
Pour cette raison :
• γ est appelée la constante de propagation sur la ligne ;

2
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• α est appelée la constante d’atténuation linéique (unité néper / mètre);



• β est appelée la constante de phase linéique (unité radians / mètre).
Le plus souvent, on utilise le décibel (dB) au lieu du néper (N) qui vaut :
1 N=8.686 dB
L’onde réfléchie n’existe pas (B=0) si :
• la ligne est de longueur infinie ;
• la ligne est terminée par l’impédance caractéristique Z C .
En un point quelconque de la ligne, les ondes de tension et de courant varient comme suit :
     
j  t − x  j  t + x 
v (x,t ) = Ae −x
e    x
+ Be e   
(8)
   
j t − x j t + x 
  

i (x,t ) =
1  Ae −x e    − Bex e     (9)
ZC  
 
Nous en déduisons l’expression de la vitesse de phase v :

v = (10)

où :
2
= (11)

λ est la longueur d’onde (unité : mètre).
Les signaux véhiculés sur les lignes de transmission sont très rarement des porteuses pures et la
vitesse de phase est inadaptée. On introduit alors la vitesse de groupe qui est représentative de la
vitesse de propagation de l’énergie :
d
vg = (12)
d
La dépendance de v g en fonction de la fréquence introduit une dispersion dite de temps de groupe.
Dans le cas général (cas où les pertes ne sont pas négligeables), v dépend de la fréquence car β
n’est pas linéaire par rapport à ω, il en est de même pour  . Cette double dépendance de la fréquence
produit des défauts que sont les distorsions de phase et d’amplitude. La ligne est alors considérée
comme un milieu dispersif. Cependant, il existe trois conditions pour lesquelles v et  sont
constants :
1. si R << L et G << C (condition vérifiée pratiquement) ;
2. si R = G = 0 (ligne sans pertes :  = 0 ) ;
3. si LG = RC (condition de Heaviside) ;
Pour les conditions 1 et 2, on a :
 =  LC (13)
L
ZC = (14)
C
et pour la condition 1 :
1 C L
R = +G  (15)
2  L C 
La relation (15) indique que  est constant, donc pas de distorsion d’amplitude. En combinant les
relations (10) et (13), on aboutit à l’expression suivante :
1
v = (16)
LC

3
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Cette expression montre qu’effectivement v est constant, ce qui signifie qu’il n’y a pas de
distorsion de phase. La condition 3 est obtenue en agissant sur la valeur de l’inductance L conduisant à
 2
la minimisation des pertes. Mathématiquement, on doit résoudre l’équation = 0 qui permet non
L
seulement d’aboutir à la condition de Heaviside mais aussi à la relation (13) et à:
 = RG (17)
Les câbles téléphoniques utilisés sont généralement fabriqués tels que LG << RC , ne vérifiant
donc pas la condition de Heaviside. Pour ce faire, il existe un procédé, appelé pupinisation, qui
consiste à ajouter à des distances régulières égales à d (en France d=955 m ou 1830 m) des
inductances de même valeur. Cette distance d doit être très petite par rapport à la longueur d’onde.
Dans un diélectrique défini par sa permittivité relative  r , la vitesse de phase est :
1
v = (18)
r
II.2.1) Comportement en basse fréquence
RC 2 8
En admettant R >> L et G = 0 , on obtient :  =  = , v = et v g = .
2 RC RC
On remarque : a)  varie en f mais pas à cause de l’effet pelliculaire !
b) Z C est complexe et dépend de la fréquence, d’où une adaptation moins facile.
c) v varie avec la fréquence, ce qui implique une distorsion de phase.

II.2.2) Comportement en haute fréquence


Dans ce cas, on admet L >> R et C >> G . Le résultat est donc celui englobant (13), (14) et (15)
avec en plus l’égalité des vitesses de phase et de groupe.
On remarque : a)  varie en f à cause de l’effet pelliculaire tant que G reste négligeable.
b) Z C ne dépend plus de la fréquence et est purement réelle (50, 75, 300 Ω).
c) v et v g ne varient plus avec la fréquence.

III) Ligne sans pertes fermée sur une impédance quelconque


Dans la pratique, on s’efforce toujours d’avoir des pertes négligeables (  = 0 , c'est-à-
dire R = G = 0 ).Dans ce cas, on aura:
 = j = j LC (19)
L
ZC = (20)
C
III.1) Coefficient de réflexion-Impédance
Soit une ligne de longueur (l) fermée sur une impédance Z L , appelée impédance de charge (fig. 3),
Z L sera généralement complexe et différente de Z C .
Z l
g

Z (s )
Eg ZL
 (s )

o x
s o
Figure 3 : Ligne terminée par une impédance quelconque.
Aux bornes de Z L , pour x=l, on aura obligatoirement :

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v = ZL i (21)

Les relations (6a), (6b) et (21) donnent Ae − j l


Z
( )
+ Be j l = L Ae − j l − Be j l qui implique :
ZC
Be j l Z − ZC
L = − j l
= L (22)
Ae Z L + ZC
Ce rapport ΓL, défini comme étant le rapport de l’onde de tension réfléchie à l’onde de tension
incidente en bout de ligne, est appelé le coefficient de réflexion. C’est un nombre généralement
complexe et variant avec la fréquence. Si la charge est passive, son module est toujours inférieur ou
égal à l’unité. En notation polaire, on écrit :  L =  L e j L .
On peut également exprimer le coefficient de réflexion en chaque point de la ligne par le rapport de
Be j x Z( x ) − Z C
l’onde de tension réfléchie sur l’onde de tension incidente :  (x ) = = où Z (x ) est
Ae − j x
Z (x ) + Z C
l’impédance en un point quelconque de la ligne :
v(x ) Ae − j x + Be j x
Z (x ) = = (23)
i(x ) 1
ZC
(
Ae − j x − Be j x )
En faisant le changement d’abscisse s = l − x (fig. 3), le coefficient de réflexion en un point
quelconque de la ligne s’écrit par conséquent :
 (s ) =  L e j ( L −2  s ) (24)
En combinant les relations (22 à (24), l’impédance en un point quelconque de la ligne s’écrira:
Z + jZ C tgs
Z (s ) = Z C L (25)
Z C + jZ L tgs
ou bien :
1 +  (s )
Z (s ) = Z C (26)
1 −  (s )
Des relations (25) ou (26), on peut conclure que la ligne en hyperfréquence n’a pas un
comportement électrique neutre du fait que tgs  0 , alors qu’en basse fréquence les dimensions des
circuits utilisés sont négligeables par rapport à la longueur d’onde (s << λ) impliquant par voie de
conséquence tgs  0 . C’est cette propriété de la ligne, qui est exploitée pour la réalisation des circuits
hyperfréquences à constantes réparties et à constantes semi localisées.
III.2) Taux d’onde stationnaire
Les relations précédentes permettent aussi d’établir l’expression du module, élevé au carré, de
l’onde de tension en fonction de l’abscisse s :
v(s ) = A 1 +  L
2 2
 2
+ 2  L cos( L − 2s )  (27)

Cette équation montre que v(s ) est une fonction sinusoïdale, ayant donc des valeurs extremums
2

2 2
v max et v min (fig. 4). Elle traduit ainsi le régime des ondes stationnaires.
v(s )

v max

v min

s o
 
4 4
5
Figure 4 : Régime d’ondes stationnaires
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On introduit une autre grandeur qu’on appellera le taux d’onde stationnaire (en abrégé TOS),
noté S, défini ainsi :
v 1 + L
S = max = (28)
v min 1 −  L
Le TOS sur la ligne ne dépend donc que de la charge de la ligne et de son impédance
caractéristique. On peut mettre en évidence les points suivants:
• l’onde de tension résultante varie entre les deux extrema v max et v min ;

• l'écart d entre deux maxima (ou entre deux minima) est égal à une demi longueur d'onde ( d = );
2
• la variation de tension autour des minima est beaucoup plus marquée qu'autour des maxima ;

• l'écart entre un minimum et un maximum est égal à un quart de longueur d'onde ( d = ).
4
Suivant la nature de la charge, la forme de la tension résultante va présenter des minima très
marqués pour une réflexion totale, et beaucoup moins marqués au fur et à mesure que la charge se
rapproche de Z C .
On peut montrer que lorsque v = v max , l’impédance correspondante, notée Z max , est :
Z max = Z C S (29)
et lorsque v = v min , l’impédance, notée Z min , est :
ZC
Z min = (30)
S
Remarque : Si la ligne possède des pertes, les grandeurs précédentes deviennent :
 (s ) =  L e −2 s (31)
Z L + Z C ths
Z (s ) = Z C (32)
Z C + Z L ths
v max 1 +  L e −2s
S= = (33)
v min 1 −  L e −2s

III.3) Ligne en circuit ouvert


En remplaçant, dans la relation (26), Z L par l’infini et s par l , la longueur de la ligne, l’impédance

d’entrée d’une ligne de transmission, en circuit ouvert, s’écrit: Z e = − jZ C cot l
v
L’impédance est capacitive si 2k  4 < l < (2k + 1)  4 et inductive si (2k + 1)  4 < l < (2k + 2 )  4 .
Le résultat est le même si on fixe la longueur l de la ligne et on fait varier la fréquence.

Im z e

1 2 3 4 5 6 f
f0

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Im z e

1/2 1 3/2 2 5/2 3 f


f0

Figure 6 : Impédance d’entrée d’une ligne demi onde en circuit ouvert


Les figures (5) et (6) représentent respectivement l’impédance d’entrée réduite z e = Z e Z C d’une
ligne quart d’onde ( l =  4 ) et celle d’une ligne demi onde ( l =  2 ) en fonction de la fréquence
normalisée f f 0 où f 0 est la fréquence de travail.
III.4) Ligne en court circuit

Dans ce cas, l’impédance d’entrée d’une ligne en court circuit s’écrit Z e = jZ C tg l . Elle est
v
inductive si 2k  4 < l < (2k + 1)  4 et capacitive si (2k + 1)  4 < l < (2k + 2 )  4 .
Les figures (7) et (8) représentent respectivement l’impédance d’entrée réduite z e = Z e Z C d’une
ligne quart d’onde ( l =  4 ) et celle d’une ligne demi onde ( l =  2 ) en fonction de la fréquence
normalisée f f 0 où f 0 est la fréquence de travail.

Im z e

0 1 2 3 4 5 f
f0

Figure 7 : Impédance d’entrée d’une ligne quart d’onde en court circuit

Im z e

0 1/2 1 3/2 2 5/2 f


f0
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Dans les deux cas (ligne en circuit ouvert et ligne en court circuit), l’impédance Z e est soit
capacitive soit inductive, mais son comportement fréquentiel ne s’apparente ni à celui d’une capacité
ni à celui d’une inductance en basse fréquence. L’explication en est toute simple :
• l’impédance de la capacité, en basse fréquence, est inversement proportionnelle à la pulsation ω ;
• l’impédance de l’inductance, en basse fréquence, est proportionnelle à la pulsation ω ;
• l’impédance de Z e , en hyperfréquence, est inversement proportionnelle à tg (l v ) et périodique.

III.5) Calcul de la puissance


La puissance moyenne transmise en point quelconque d’une ligne sans pertes est :

2
( * 1
2 
) ( 
) (
Pt = Réel v(x )i (x ) = Réel  Ae − j x + Be j x  Z C−1 Ae − j x − Be j x  
1 *


)
En développant le calcul, on trouve :
Pt = Pi − Pr (34)
2 2
où Pi = A 2Z C est la puissance incidente et Pr = B 2Z C la puissance réfléchie et leur rapport
est :
Pr 2
= L (35)
Pi

IV) L’abaque de Smith


L’abaque de Smith est un outil graphique développé par un ingénieur des Bell Labs dans les années
30. Il représente le lieu du coefficient de réflexion tracé en format polaire (module et phase).
IV.1) Construction
L’abaque de Smith rassemble dans un espace plan fini tout le plan complexe et exploite la relation
1 +  (s ) Z (s )
biunivoque : z (s ) = où z (s ) = est l’impédance réduite (ou normalisée) en un point
1 −  (s ) ZC
quelconque de la ligne.
En posant z (s ) = r + jk et  (s ) = X + jY , le but consiste à trouver le lieu de  (s ) lorsque r et
z (s ) − 1
k varient. L’expression de z (s ) implique :  (s ) =
z (s ) + 1
En remplaçant ces grandeurs par leurs valeurs et en développant le calcul, on trouve :
r2 + k2 −1 2k
X = et Y =
(r + 1) + k
2 2
(r + 1)2 + k 2
Ceci implique :
2 2
 X − 1 Y  1 X −1 Y
  +  = =− = (36)
 2  2 (r + 1) + k
2 2
2(r + 1) 2k

Pour trouver le lieu de  (s ) , deux cas peuvent être envisagés.


IV.1.1) Cas où r est constant et k variable
2 2
 X − 1 Y  X −1
De la relation (36), on peut écrire :   +  =− qui conduira finalement à :
 2   
2 2 (r + 1)
2 2
 r   1 
X −  +Y =  
2
(37)
 r + 1  r + 1

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r
Cette équation définit une famille de cercles centrés au point du plan complexe et 0 et de
r +1
1
rayon .
r +1
Cas particuliers :
• r = 0  centre (0 , 0 ) et rayon 1 ;
• r = 1  centre (1 2 , 0 ) et rayon 1 2 ;
• r =   centre (1, 0 ) et rayon 0.
Comme on s’intéresse uniquement aux charges passives (r ≥ 0), le cercle de centre (0 , 0 ) et de
rayon 1 est le cercle qui délimite l’abaque de Smith (fig. 9).

Im  (s )
r=0 +1

r<1

r=1
r>1

Réel  (s )
-1 +1
r=∞

-1
Figure 9 : Lieux du coefficient de réflexion dans le cas où
r est constant et k variable
IV.1.2) Cas où r est variable et k constant
2 2
 X − 1 Y  Y
De la relation (36), on utilise l’expression :   +  = qui s’écrira finalement :
 2  2 2k
2 2
 1 1
( X − 1) 2
+ Y −  =   (38)
 k k
 1 1
C’est l’équation d’une famille de cercles centrés en  1,  et de rayon .
 k k
Cas particuliers :
• k = 0  centre (1,  ) et rayon ∞;
• k = 1  centre (1, 1) et rayon 1 ;
• k =   centre (1, 0 ) et rayon 0.
Pour des valeurs négatives de k , les cercles correspondants sont symétriques par rapport à l’axe des
réels (fig. 10).
L’association des figures (9) et (10), en les confondant, donne naissance à l’abaque de Smith, à
proprement dit, avec en plus à l’extérieur du grand cercle deux échelles graduées en s  , l’une
orientée vers le générateur et l’autre vers la charge. On y trouve le plus souvent aussi une échelle en
degré (fig. 11). Il est donc constitué de deux familles de cercles paramétrées, l’une par la partie réelle

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de l’impédance réduite et l’autre par la partie imaginaire de l’impédance réduite. On peut ajouter les
familles de cercles paramétrées par les parties réelle et imaginaire de l’admittance réduite et on obtient
ainsi un abaque hybride (fig. 12).
L’abaque de Smith permet de déterminer toutes les grandeurs utilisées dans une ligne quelconque
(impédance, longueur d’onde, coefficient de réflexion, TOS.). Il permet aussi d’analyser la stabilité
Des dispositifs actifs et de dimensionner les circuits d’adaptation.
Im  (s )
+1

k <1
k=1
k >1

k=0 Réel  (s )
-1 +1
k =∞

k = -1 k < -1
k > -1

-1
Figure 10 : Lieux du coefficient de réflexion dans le cas
où r est variable et k constant.

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Figure 11 : Abaque de Smith

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Figure 12 : Abaque de Smith hybride


IV.2) Les applications de l’abaque de Smith
IV.2.1. Conversion impédance-coefficient de réflexion et inversement
Lorsque l’impédance est positionnée sur l’abaque de Smith, on peut en déduire la valeur du
coefficient de réflexion correspondant de façon très simple. Ce point de positionnement de
l’impédance est le point d’intersection des deux cercles (point A : point représentatif du coefficient de
réflexion) l’un paramétré par r et l’autre par k (fig. 13). Les valeurs de ces deux paramètres sont
Z (s )
obtenues en effectuant le rapport z (s ) = . On en déduit :
ZC

• le module du coefficient de réflexion  (s ) =


OA
OI
 sI s A  s
• l’argument du coefficient de réflexion  = 4  −  où I = 0.25
   
L’argument  peut être lu sur l’échelle graduée en degré. L’opération inverse (  (s ) étant connu)
consiste d’abord à localiser le point représentatif A du coefficient de réflexion en :

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• calculant le segment OA en usant de la relation OA =  (s ) OI ;


sA sA 
• calculant la position en recourant à l’expression = 0.25 − .
  4

sA 
k
r
A

I sI 
O

Figure 13: Conversion impédance-coefficient de réflexion


IV.2.2) Conversion impédance admittance
A partir de l’expression de l’impédance normalisée en fonction de son coefficient de réflexion, on
1 −  (s )
peut déduire celle de l’admittance normalisée : y (s ) =
1 +  (s )
Passer de l’impédance à l’admittance sur l’abaque de Smith consiste donc à changer  (s ) en
−  (s ) , c’est-à-dire prendre le symétrique par rapport au centre de l’abaque (on ajoute 180° de phase)
(fig. 14).

I
O

Figure 14: Conversion impédance admittance


IV.2.3. Impédance coefficient de réflexion et TOS
Supposons que le coefficient de réflexion  L à l’extrémité de la ligne soit connu (ou Z L connu) et
qu’on veuille déterminer  (s ) et Z (s ) pour s  0 ainsi que le TOS. Pour cela, on cherche d’abord le
point représentatif de  L , noté A, et on trace ensuite le cercle centré en O et de rayon OA, lieu du

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coefficient de réflexion lorsque l’abscisse s varie et ce en vertu de la relation (24).  (s ) et Z (s ) sont


représentés par le point B lequel a été obtenu suite à un déplacement de s du point A vers le

générateur (fig. 15). Le point C donne la valeur du TOS S et le le point D celle de 1 .
S
s

A B

D C
O

Figure 15: Coefficient de réflexion en un point


quelconque et TOS

V) Adaptation d’impédance
V.1) Problème et solution
L’objectif de l’adaptation est le transfert de la puissance disponible (puissance maximale) du
générateur, de fem E g et d’impédance interne Z g , vers la charge Z L (fig.16).
Le problème est que, le plus souvent, cet état n’existe pas, ce qui engendre évidemment des pertes
non seulement par effet Joule mais aussi par réflexion et même par rayonnement. Ce phénomène est
bien perceptible en micro onde du fait que les dimensions des circuits ne soient pas négligeables
comparativement à la longueur d’onde.
Malgré cela, il existe une solution qui consiste à intercaler, entre le générateur et la charge, un
quadripôle passif non dissipatif, appelé quadripôle adaptateur. Pour trouver le quadripôle approprié, il
faut évidemment établir la condition conduisant à l’adaptation.
Considérons le circuit de la figure (16) où Z g = Rg + jX g et Z L = RL + jX L , la puissance délivrée
2

( )
1 E g RL
à la charge est : PL = Re V L I *L =
2 (
2 RL + R g + X L + X g
2
) ( )
2

La valeur du couple (RL , X L ) qui maximise PL est obtenue en annulant les dérivées partielles. On
trouve :
Z L = Z *g (* : conjugué) (39)
Cette équation exprime la condition d’adaptation ; la charge, dans ce cas, absorbe la puissance
maximale qui vaut :
2
Eg
Pdis = (40)
8 Rg
Le quadripôle adaptateur a donc pour rôle de présenter au générateur une impédance d’entrée Z e = Z *g .

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Chapitre 3 : Théorie des lignes de transmission en régime harmonique par M. TRABELSI (Prof.)

IL

Zg
ZL VL

Eg

Figure 16 : Charge alimentée par un générateur

Supposons que les grandeurs X i (i=1,2….N) soient les paramètres caractérisant le ou les éléments
constitutifs du quadripôle, la partie réelle Re et la partie imaginaire X e de Z e dépendent alors de ces
grandeurs et aussi des caractéristiques de la charge ainsi que de la fréquence f 0 de réalisation du
circuit :
Re = F (RL , X L , X i , f 0 ) (41a)
X e = G (R L , X L , X i , f 0 ) (41b)
C’est donc un système de deux équations, il doit, par conséquent, comporter deux paramètres
inconnus X i (i=1,2), ce qui signifie que le quadripôle adaptateur ne peut être constitué que de deux
éléments à valeur réglable.
Il faut noter que la résolution de ce système se fait à la fréquence f 0 ,ce qui confère à cette
adaptation un caractère sélectif (bande étroite).
Suivant la nature des éléments entrant dans la composition du quadripôle adaptateur, on parle
d’adaptation à éléments localisés, ou à éléments distribués, ou à éléments semi localisés. Deux
topologies (fig. 17) permettent de réaliser l’adaptation d’une charge complexe Z L quelconque où :
• les éléments localisés sont des réactances (capacité et inductance) ;
• les éléments semi localisés ou distribués sont des lignes dont les paramètres X i peuvent être soit
les longueurs des lignes soit leurs impédances caractéristiques, soit les deux.
Il est clair que si l’adaptation est effectuée à l’entrée du quadripôle adaptateur, il se trouve que sa
sortie est aussi adaptée ; ce qui n’est pas le cas pour les deux accès d’un transistor qui nécessitent à la
fois la réalisation de l’adaptation appelée « adaptation simultanée ».
X2 X1

Zg X1 ZL Zg X2 ZL

(a) (b)
Figure 17 : Quadripôles adaptateurs

V.2) Adaptation
V.2.1) Adaptation à éléments localisés
On s’intéresse exclusivement au cas pratique où l’impédance interne du générateur est réelle. Le
premier élément X 1 en partant de la charge à adapter permet de rejoindre le cercle à parie réelle
d’admittance (fig. 17a) ou d’impédance (fig. 17b) égale à un.
L’abaque de Smith de la figure 18 représente les différentes zones des charges pouvant être
adaptées.

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Chapitre 3 : Théorie des lignes de transmission en régime harmonique par M. TRABELSI (Prof.)

Zone 1

Zone 4 Zone 3

Zone 2

Figure 18: Zones des charges pouvant être adaptées.

Chaque zone correspond à des topologies particulières des quadripôles adaptateurs :


Zone 1 (4 structures) :

Zone 2 (4 structures) :

Zone 3 (2 structures) : Zone 4 (2 structures) :

V.2.2) Adaptation à éléments distribués


Ce type d’adaptation emploie deux tronçons de lignes, l’un en série, l’autre en parallèle appelé
stub. Le stub est terminé à son extrémité par une réactance, le plus souvent de valeur infinie (circuit
ouvert) ou de valeur nulle (court-circuit), bien que l’on puisse parfaitement y connecter une capacité
ou une inductance ayant des pertes négligeables.
V.2.2.1) Adaptation à un stub
Le tronçon de ligne série permet de rejoindre le cercle à partie réelle d’admittance égale à un et le
stub de compenser la susceptance résiduelle, puisque son admittance d’entrée est imaginaire pure

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Chapitre 3 : Théorie des lignes de transmission en régime harmonique par M. TRABELSI (Prof.)

(fig.19).
ZC l1

l2
Eg ZC ZC ZL

Plan d’adaptation stub

Figure 19 : Adaptation à un stub

Les paramètres à déterminer sont les longueurs l 1 et l 2 . Pour cela, on doit d’abord passer de
l’impédance réduite z L (point A sur la figure 20) à l’admittance réduite y L (point B sur la figure 20)
par une rotation de 180° et se déplacer ensuite d’une longueur normalisée l1 de B vers C, point

d’intersection du cercle  L = constant et du cercle paramétré en r = 1 . Le point C correspond à
l’admittance réduite y = 1 + jk ; le stub fermé devra donc avoir en entrée une susceptance y s = − jk et
une longueur normalisée l 2 séparant les points I et D appartenant tous les deux au grand cercle

délimitant l’abaque de Smith (fig. 20).
Si le stub est ouvert à son extrémité, sa longueur normalisée l 2 sera la distance entre les points J

et D dans le sens des aiguilles d’une montre (ou déplacement vers le générateur).
l1

B C r =1
yL

I
J
O

A
zL
l2

-k
D
Figure 20 : Calcul des longueurs l1 et l 2
V.2.2.2) Adaptation à deux stubs
Pour la structure à un stub, modifier, pour certaines raisons, la longueur de la ligne série est
quasiment impossible. Ce problème trouve sa solution dans l’adaptation à deux stubs en fixant la
longueur d = d 1 + d 2 de la ligne série et en ajustant les longueurs l1 et l2 des deux stubs (figure 21).
L’objectif consiste donc à déterminer l1 et l 2 . La méthode de résolution analytique n’est relativement
pas simple étant donné que les équations, au nombre de deux, sont de nature non linéaire ou plus

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exactement à fonctions transcendantes. Par contre, la méthode recourant à l’emploie de l’abaque de


Smith est facile à mettre en œuvre comme l’indique la figure 22.

ZC d2 d1

l2 l1
Eg ZC ZC ZL

Plan d’adaptation stub2 stub1

Figure 21 : Adaptation à deux stubs

d1

b
C g
B
yL
(C1) g =1
m

J I
O

A n
zL
(C2) d2

-b
I’
Figure 22 : Adaptation à deux stubs

Sur cette figure :


• le point B est le point représentatif de l’admittance de charge ;
• le point C est le point représentatif de l’admittance réduite ramenée au plan  1 , qui est
y d 1 = g + jb ;
• le cercle (C1), paramétré par g, correspond aux admittances réduites dans le plan  1 lorsque l1 varie.
Ces admittances sont y 1 = g + jb + jx s (l1 ) où jx s (l1 ) est l’admittance à l’entrée du premier stub ;
• le cercle (C2), image du cercle (C1), correspond aux admittances réduites ramenées dans le plan
d’adaptation  2 ;
• les points d’intersection m et n du cercle (C2) et du cercle paramétré par g = 1 ; Ces points
d’intersection nous ramènent à l’adaptation à un stub et en sont donc les solutions. Ils fournissent alors
les valeurs de l 2 d’une part et permettent, en retournant vers le plan  1 de d 2 , de localiser sur le

cercle (C1) les deux admittances correspondantes d’autre part. Si X (l1 ) est la partie imaginaire de
l’une de ces admittances, on en déduit xs (l1 ) = X (( l1 ) − b . La longueur l1 est la distance séparant le

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Chapitre 3 : Théorie des lignes de transmission en régime harmonique par M. TRABELSI (Prof.)

point J ou le point I du point d’intersection du grand cercle (g=0) avec le cercle paramétré par
x s (l1 ) selon que le stub soit ouvert ou fermé à son extrémité.
Il existe des charges pour lesquelles le cercle (C2) ne possède pas de points d’intersection avec le
cercle paramétré par g = 1 . Dans ce cas, l’adaptation s’avère impossible ; cependant il existe au moins
une solution qui consiste à connecter soit en parallèle soit en série un dipôle réactif avec la charge. Le
rôle de ce dipôle est de modifier la partie imaginaire de l’admittance de charge de sorte que le rayon
de (C1) soit assez grand pour que (C2) puisse avoir au moins un point d’intersection avec le cercle
paramétré par g = 1 .
V.2.2.3) Adaptation avec une seule ligne
Avec une seule ligne, on ne peut adapter que les impédances se trouvant dans les zones 1 et 2,
délimitées respectivement par le cercle paramétré en r = 1 et le cercle qui lui est symétrique (fig. 23).

Zone 2 Zone 1

Figure 23: Zones des charges pouvant être adaptées.


Dans le cas où l’adaptation est possible, l’impédance caractéristique Z C' et la longueur l de la ligne
sont données respectivement par les expressions suivantes :
Z C X L2
Z C' = Z C R L + (42a)
RL − Z C

Z C' (Z C − R L )
tg l = (42b)
ZC X L
où l’impédance de charge est Z L = R L + jX L .
Ces expressions montrent que si la charge est résistive (réactance nulle), la ligne est d’impédance
caractéristique :
Z C' = Z C RL (43b)
et de longueur :

l= (43c)
4

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