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DE BORDEAUX
Bordeaux Métropole
___________ AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
M. Lerner
Président-rapporteur
___________ Le tribunal administratif de Bordeaux
Vu la procédure suivante :
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La requête a été communiquée aux sociétés Razel-Bec, ETPO, Fayat Entreprise TP,
Sefi-Intrafor, Barbot CM et Baudin-Chateauneuf qui n’ont pas produit.
Vu :
- les autres pièces du dossier ;
- l’ordonnance du président du tribunal en date du 18 juin 2018 organisant une mission
de médiation et désignant les personnes qui en sont chargées.
Vu :
- le code civil ;
- le code des relations entre le public et l’administration ;
- le code de justice administrative.
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Une note en délibéré présentée pour Bordeaux Métropole a été enregistrée le 26 juin
2019.
1. A la suite d’un appel d’offres restreint, Bordeaux Métropole a confié, par acte
d’engagement du 28 juillet 2017, à un groupement conjoint constitué par les sociétés Razel-Bec,
mandataire, ETPO, Fayat Entreprise TP, Sefi-Intrafor, Barbot CM et Baudin-Chateauneuf, le
marché de construction du pont Jean-Jacques Bosc, désormais dénommé Simone Veil, de
franchissement de la Garonne et de ses raccordements pour un montant de 69 874 690 euros. Le
délai global d’exécution était de 32 mois. L’ordre de service marquant le démarrage du délai
global et de la période de préparation de trois mois a été émis à effet du 1er septembre 2017. A la
suite de l’identification, en novembre 2017, d’un phénomène naturel d’affouillement susceptible
de perturber la construction des piles du pont, le groupement a demandé à Bordeaux Métropole
une prolongation du délai d’exécution et un complément de rémunération. Bordeaux Métropole a
rejeté cette demande. La société Razel-Bec et Bordeaux Métropole ont alors demandé
conjointement, par une requête enregistrée le 15 juin 2018, au président du tribunal de désigner,
sur le fondement des articles L. 213-1 et suivants du code de justice administrative, un médiateur
afin de résoudre ce différend. Par ordonnance du 18 juin 2018, le président du tribunal a désigné
un médiateur et son assistant technique. Bordeaux Métropole demande au tribunal d’homologuer
la transaction conclue le 5 mars 2019 et approuvée par une délibération de son conseil en date du
15 février 2019.
3. D’autre part, aux termes de l’article L. 423-1 du code des relations entre le public et
l’administration : « Ainsi que le prévoit l’article 2044 du code civil et sous réserve qu’elle porte
sur un objet licite et contienne des concessions réciproques et équilibrées, il peut être recouru à
une transaction pour terminer une contestation née (…) avec l’administration (…) ». Aux termes
de l’article 2044 du code civil : « La transaction est un contrat par lequel les parties, par des
concessions réciproques, terminent une contestation née, ou préviennent une contestation à
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naître » et aux termes de l’article 2048 de ce code : « Les transactions se renferment dans leur
objet : la renonciation qui y est faite à tous droits, actions et prétentions, ne s’entend que de ce
qui est relatif au différend qui y a donné lieu ». En application de ces dispositions, il appartient
au juge, saisi d’une demande d’homologation d’une transaction, et, sous réserve que la
transaction ait pour objet le règlement ou la prévention de litiges pour le jugement desquels la
juridiction administrative serait compétente, de vérifier que les parties y consentent
effectivement, que son objet est licite, qu’elle ne constitue pas de la part de la collectivité
publique intéressée une libéralité et qu’elle ne méconnaît pas d’autres règles d’ordre public.
est prévu un planning détaillé de mise à disposition des piles du pont et que le titulaire du marché
devra rémunérer Baudin Chateauneuf pour ses moyens de levage à hauteur de 235 000 euros.
Enfin, l’avenant prévoit que le groupement percevra 70 % des études d’exécution d’un montant
de 477 413 euros alors qu’il ne réalisera pas l’ouvrage d’art principal. Des taux similaires se
retrouvent sur l’ensemble des prix référencés comme étant des « prix généraux » qui devaient
couvrir la totalité des travaux alors que le groupement n’en réalisera qu’environ le tiers. Le
groupement percevra également 80 % des 3 730 935 euros des frais d’installation de chantier,
qui se décomposent en trois fractions : 30 % pour l’amenée et le montage, 40 % au prorata de
l’avancement, 30 % après démontage et remise en état des lieux bien qu’il n’aura pas à réaliser le
démontage et la remise en état des lieux.
9. Les concessions consenties par le groupement consistent à renoncer à une partie des
travaux et à leur paiement. Les concessions consenties par Bordeaux Métropole, d’une part, et le
groupement attributaire, d’autre part, sont ainsi déséquilibrées et doivent être qualifiées de
libéralité.
DECIDE:
Article 2 : Le présent jugement sera notifié à Bordeaux Métropole et aux sociétés Razel-
Bec, ETPO, Fayat Entreprise TP, Sefi-Intrafor, Barbot CM et Baudin-Chateauneuf.
M. Lerner, président,
M. Dufour, premier conseiller,
Mme Blanchard, conseiller.
P. LERNER J. DUFOUR
Le greffier,
I. MONTANGON