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Mathématiques

Intégrale de Riemann
Théorie et pratique

avec exercices corriges

Mohammed El Amrani

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Intégrale de Riemann
Théorie et pratique
Intégrale de Riemann
Théorie et pratique

avec exercices corrigés

Mohammed El Amrani

Hermann éditeurs
www.editions-hermann.fr

Isbn 9 7 8 2 7 0 5 6 6 9 2 4 9
© 2009, Hermann éditeurs, 6 rue de la Sorbonne 75005 Paris

Toute reproduction ou représentation de cet ouvrage, intégrale ou partielle, serait illicite


sans l’autorisation de l’éditeur et constituerait une contrefaçon. Les cas strictement limité
à usage privé ou de citation sont régis par la loi du 11 mars 1957.
Table des matières

Avant propos ü

1 Intégrale de Riemann 1
1.1 Intégrale des fonctions en e s c a l ie r .................................... 2
1.2 Fonctions intégrables au sens de R ie m a n n ....................... 6
1.3 Propriétés générales de l’intégrale de Riem ann................. 16
1.4 Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 ................. 31

2 Primitives et intégrales 55
2.1 Intégrale indéfinie et p rim itiv e ............................................. 55
2.2 Changement de variable..........................................................62
2.3 Intégration par p arties............................................................. 65
2.4 Calcul de prim itives................................................................ 69
2.5 Limite uniforme dans les intégrales.......................................80
2.6 Calcul approché d’une in té g r a le .......................................... 82
2.7 Énoncés et solutions des exercices du ch ap itre....................89

3 Intégrales généralisées 141


3.1 Notion d’intégrale g é n é ra lis é e ............................................141
3.2 Propriétés des intégrales généralisées.................................. 146
3.3 Intégrales généralisées des fonctions p o sitiv es.................. 148
3.4 Calcul pratique des intégrales généralisées.........................151
3.5 Intégration des relations de com paraison............................159
3.6 Intégrales semi-convergentes. Règle d’A b e l ..................... 163
3.7 Intégrales généralisées et sé rie s........................................... 165
3.8 Cas des fonctions vectorielles...............................................168
I ntégration

3.9 Énoncés et solutions des exercices du ch ap itre.................170

4 Intégrales dépendant d ’un param ètre 223


4.1 Intégrales définies dépendant d’un paramètre ..................224
4.2 Intégration sur un intervalle q u elco n q u e......................... 231
4.3 Convergence monotone, convergence dom inée..................247
4.4 Théorèmes de continuité et de dérivabilité........................250
4.5 Énoncés et solutions des exercices duch ap itre...................257

5 Intégrales multiples, intégrales curvilignes 319


5.1 Définition de l’intégrale multiple de R ie m a n n .................319
5.2 Théorèmes de Fubini-Tonelli et de F u b i n i ........................322
5.3 Théorème de changement de v ariab les.............................. 325
5.4 Intégrales curvilignes...........................................................328
5.5 Énoncés et solutions des exercices du ch ap itre..................334

6 Problèmes de révision et de synthèse 369

A Rappels d ’analyse fondamentale 477


A. 1 Bornes supérieure et in férieu re.......................................... 477
A.2 Continuité et limites de fonctions d’une variable..............479
A.3 Dérivabilité en une variable.................................................487
A.4 Limite et continuité en plusieurs v a ria b le s....................... 494
A.5 Différentielle et dérivées p a rtie lle s.................................... 497

Bibliographie 503

Index 505
Avant-propos ni

Avant-propos

S’il est incontestable que l’intégrale de Lebesgue constitue aujourd’hui


l’un des outils les plus performants pour de nombreuses questions théo­
riques en Analyse, il est tout aussi indéniable que l’intégrale de Riemann
est l’outil incontournable dès lors que se pose la question fondamentale
du calcul effectif des intégrales ou de leur approximation.
Le but de cet ouvrage est de présenter de manière claire et détaillée la
construction de l’intégrale de Riemann ainsi que l’essentiel des théo­
rèmes permettant son utilisation pratique. Nous avons essayé d’éviter
tout formalisme inutile, et la rédaction de ce travail a d’abord été guidée
par un souci pédagogique. Nous avons constamment recherché l’équi­
libre nécessaire entre les points de vue théorique et pratique, et avons
veillé à ce que les concepts et les méthodes proposés soient illustrés de
nombreux exemples.
Chacun des cinq premiers chapitres offre un grand choix d’exercices ju ­
dicieusement sélectionnés en vue d’une bonne assimilation des concepts
et d’une réelle maîtrise des techniques. Le chapitre six est lui entière­
ment consacré à des problèmes de révision destinés au travail d’appro­
fondissement et de synthèse en vue des examens et des concours. Enfin,
pour la commodité du lecteur, une annexe regroupe les rappels utiles
pour un accès rapide et efficace au contenu de cet ouvrage.
Tous les exercices et problèmes proposés sont corrigés en détail et nous
avons systématiquement privilégié la solution méthodique et raisonnable
que peut découvrir l’étudiant lui-même, à une éventuelle solution “mi­
raculeuse”. Pour cela, nous avons tenu le plus grand compte des nom­
breuses remarques et suggestions formulées par les étudiants lors des
séances de travaux dirigés et de préparation aux concours pendant les­
quelles un grand nombre de ces exercices et problèmes ont été assidû­
ment et activement recherchés.
Cet ouvrage bénéficie d’une expérience de plusieurs années en théorie
de l’intégration à l’Université d’Angers et, à l’instar de mes collègues
universitaires et professeurs en classes préparatoires, je suis profondé­
IV I ntégration

ment convaincu que la maîtrise à la fois conceptuelle et technique de


l’intégrale de Riemann est un atout essentiel pour l’accès aux nombreux
champs d’applications de l’Analyse mathématique ainsi qu’à la prépa­
ration du terrain en vue d’autres théories, notamment celle de Lebesgue.

Le contenu de ce livre couvre le programme d’intégration des classes


préparatoires aux grandes écoles scientifiques ainsi que celui correspon­
dant aux niveaux L1 et L2 des Facultés de Sciences. Par la diversité des
exercices et problèmes qu’il propose, cet ouvrage sera également utile
aux candidats au CAPES et à l’agrégation interne.
Enfin, ce livre est pourvu d’un index détaillé permettant une approche
adaptée aux besoins de chaque lecteur.
C’est avec un grand plaisir que j ’adresse mes remerciements à monsieur
Philippe Fauvemier des Édtions Hermann pour sa parfaite disponibilité,
ainsi qu’au Professeur Ivan Lavallée pour ses précieux conseils.
Je dédie ce travail à Frédérique, Karim, Mourad et Nessim.
Chapitre 1

Intégrale de Riemann

Dans une lettre à Leibniz ^ datée du 12 février 1695, Jean Bernoulli ^


écrit : “J’ai été le premier à réfléchir à l’inverse de votre calcul différen­
tiel que j ’ai désigné aussi du nom de calcul intégral Mais c’est Rie­
mann ^ qui, dans sa thèse de doctorat soutenue en 1854, élabore la théo­
rie rigoureuse de ce qu’on appelle aujourd’hui l’intégrale de Riemann.
Ses travaux généralisent de façon décisive ceux de Cauchy auteur dans
les années 1820 d’une première théorie essentiellement rigoureuse de
l’intégration des fonctions continues. Les deux grands précurseurs de
la théorie de l’intégration au XVIIIe sont incontestablement Newton
1. LEIBNIZ Gottfried (1646-1716). Mathématicien et philosophe allemand. Dis­
ciple de Descartes. Il inventa le calcul différentiel en 1676, en même temps que Newton.
2. BERNOULLI Jean (1667-1748). Mathématicien et physicien suisse. Contribua
avec son frère Jacques au développement du calcul infínitésimal. Il découvrit le calcul
exponentiel et eut aussi la gloire de former l’illustre mathématicien et physicien suisse :
Leonhard Euler.
3. RIEMANN Bernhard (1826-1866). Mathématicien allemand. Il jeta les bases
de la géométrie différentielle et ouvrit la voie aux géométries non-euclidiennes et à
la théorie de la relativité générale. On lui doit d’importants travaux sur les intégrales,
poursuivant ceux de Cauchy, qui ont donné entre autres ce qu’on appelle aujourd’hui
les intégrales de Riemann.
4. CAUCHY Augustin (1789-1857). Mathématicien français. Il est à l’origine de
l’analyse moderne : on lui doit notamment la théorie des équations différentielles et la
théorie mécanique de l’élasticité.
5. NEWTON Isaac (1642-1727). Physicien anglais. Un des plus grands scienti­
fiques des temps modernes. Apporta des contributions majeures aussi bien en physique
qu’en mathématiques. 11 entama l’étude des fonctions dérivables et de leurs dérivées

1
I ntégration

qui développa sous le nom de fluxion une approche systématique de la


réciproque de la dérivation, et Leibniz [K>ur son approche géométrique
fondée sur le calcul d’aire.

Notations : Dans tout ce chapitre, on se placera sur un intervalle com­


pact (c’est-à-dire fermé et borné) [o, b] de R, non vide ni réduit à un
point (—00 < a < b < -hoo). Pour la clarté de l’exposé, nous considé­
rerons essentiellement les fonctions à numérique, c ’est-à-dire les fonc­
tions à valeurs réelles. Nous expliquerons la démarche à suivre pour les
fonctions à valeurs complexes, et plus généralement pour les fonctions
à valeurs dans un espace vectoriel normé complet quelconque.

1.1 Intégrale des fonctions en escalier


1 . 1.1 Espace vectoriel des fonctions en escalier

Définition 1,1.2 On appelle 5uMiV/s/on de l’intervalle compact [a, &]


toute suite finie et strictement croissante de points de [a, h], dont le pre­
mier terme est a, et le dernier b.

Une subdivision de [o, i>] sera notée a := (oq = a, ai, ,an = b).
À chaque subdivision a de [a, 6] nous associerons l’ensemble S consti­
tué par les points de la suite cr.
Si CT et cr' sont deux subdivisions de [a, 6], on dit que a ' est plus^ne
que cr si les ensembles S, S ' respectivement associés à cr, </, vérifient
l’inclusion S C S'. En d’autres termes, la subdivision cr' est plus fine
que cr si tous les éléments de cr appartiennent à çr'. On note cr U cr'
la subdivision cr" dont l’ensemble associé est la réunion des ensembles
associés à cr et cr'.

Définition 1.1.3 Une fonction / : [a, 6] —> R est dite en escalier s’il
existe une subdivision (oq, . . . , o„) de [a, b] et des éléments Ai, . . . , A„
et rédigea un compte rendu sur les fondements du calcul infinitésimal. Newton a fondé
l’analyse moderne. En géométrie, il classifia les cubiques et en donna des tracés corrects
avec asymptotes, inflexions et points de rebroussement. En physique, ses contributions
sont immenses, notamment en optique et en mécanique, avec la mise en place de sa
théorie de l’attraction universelle.
Chapitre I. Intégrale de Riem ann

de R tels que

(1.1) Vi € Vx G ]ai_i,aj[, /( x ) = Aj.

On dit alors que la subdivision a est adaptée à / .

Exemple 1.1.4 La fonction x E{x) où E{x) désigne la partie en­


tière de X, est en escalier sur tout intervalle compact de R.

Rem arque 1.1.5 Une fonction en escalier n’est en fait pas spécifiée aux
points Oi de la subdivision o considérée, et l’intégrale I{f,cr) ne dé­
pend donc pas de / en ces points.

1.1.6 Construction de l’in t^ r a le d ’une fonction en escalier

On note £([a, i)],R) l’ensemble des fonctions en escalier sur [a, ù]


à valeurs dans R.

Théorème et définition 1.1.7 Soient f e £{[a,b],R) et{ai)o<i<n une


subdivision adaptée à f . On note Aj la valeur de f sur l ’intervalle
]ai-i,ai[ (1 < î < n). Alors le nombre réel Aj (aj — ai_ i)
ne dépend pas de la subdivision adaptée à f considérée. On l ’appelle
l ’intégrale de f sur [a, 6], et on le note f {x) dx.
Démonstration : Notons a la subdivision (ai)o<i<n et posons
n
■= Ü i-l).
i= l

Soit a' la subdivision de [a, b] obtenue en ajoutant un seul élément c à


a, distinct des éléments de a. Il existe un entier j G { 1 ,..., n} tel que
c € ]a j_ i,a j[. La fonction / est constante et égale à Xj sur ]a j_ i,a j[
donc sur ]a j_ i,c [ et sur ]c,üj[. La subdivision cr' est donc adaptée à
/ et on a

~ i) ~ (e ~ u,j—i) -|- Xj {cLj — c).

On en déduit que / ( / , a) = / ( / , <r').


n en résulte par récurrence sur le nombre fini d’éléments de [a, 6] à ad­
joindre à <7 , que / ( / , cr) = / ( / , a') si a' est plus fine que cr.
I ntégration

Enfin, si <7 et a' sont deux subdivisions quelconques adaptées à la fonc­


tion / , les deux nombres réels I(f,cr) et sont l’un et l’autre
égaux à / ( / , <7 U cr'). □

Remarques 1.1.8 a) Une conséquence immédiate de la définition 1.1.3


est que si / est une fonction nulle en dehors d’un nombre fini de points
de [a, 6], alors / est en escalier sur [o, 6] et f { x ) d x = 0.
b) Si / et 5 sont deux fonctions en escalier égales sur [o, b] sauf peut-
être en un nombre fini de points, alors /j* f {x) dx = g{x) dx.
c) Enfin, il découle clairement de la définition que l’intégrale d’une
fonction en escalier réelle positive est positive.

Lemme 1.1.9 Muni des lois usuelles, l’ensemble 5([a, 6],R) est un R-
sous-espace vectoriel de l’espace des fonctions de [a, 6] dans R, et
l’application f f { x ) d x de 5([o, 6],R) dans R est linéaire.

Démonstration : Soient a, ¡3 deux scalaires et / , g deux éléments


de 5([a, 6],R). Soient a et a' deux subdivisions de [a, 6] adaptées
respectivement à / et à 5 . Alors, la subdivision <7 U <7' est adaptée à la
fois à / et à 5, et a / -h ¡3g est constante sur chaque intervalle ouvert
de (7 U <7', donc a f -h ^g est en escalier sur [a, 6].
En calculant l’intégrale de a f + ¡3g au moyen de cr u cr', on obtient
aussitôt
rb i^b rb
/ { a f + l3g){x)dx = a f { x ) d x + /3 / g{x)dx.
Ja Ja Ja

D’où le lemme. □
On munit £{[a, b], R) de la norme uniforme Il * Iloo définie par

:= sup l/(x)|
x€[a,6]

OÙ le sup est nécessairement fini car / ne prend qu’ un nombre fini de


valeurs.
Chapitre 1. Intégrale de Riem ann

Proposition 1.1.10 1) La forme linéaire


' (5 ([a,6 ],R ),||-||o o ) ^ M

Ja
est continue.
po po
2 ) Si f ,g E S{[a,b],M.),alors : f < g => I f ( x ) d x < I g{x)dx.
3 ) Si f € f ([a, Î>],1R), alors | / | E 5([a, i>],R+) et

I i /(æ )d x | < Î |/(x )|cix .


\Ja 1 Ja
Démonstration : 1) Pour tout / G 5([a, 6], R), on a
rb

f
\Ja
f {x) dx < (b — a)

ce qui montre que la forme linéaire considérée est continue en 0, donc


continue en tout point de 5([o, 6], R).
2) Par linéarité, il suffit de montrer que (gix) — f ( x) ) dx > 0, ce qui
découle immédiatement du point c) des remarques 1.1.8.
3) Soit CT = (aj)o<i<n une subdivision de [a, 6] adaptée à la fonc­
tion / telle que / soit constante et égale à A» sur chaque intervalle
]ai_ i,a i[ (1 < i < n). Alors cr est également adaptée à 1/| et on a
n n
I ^ ^ (^Z ^z—l) ^ ^ ^ l'^zl * \^i
Z=1 Z=1
d’où le résultat annoncé. □

Proposition l . l . l l Soient f : [a, 6] — M une fonction en escalier et c


un élément de ]a, b[. Alors la restriction de f à [a, c] (resp. [c, b]) est
une fonction en escalier sur [a, c] (resp. [c, b]) et on a
pb pc pb
I f { x ) d x = I f { x ) d x + I f { x ) dx .
Ja Ja Je
Démonstration : Il suffit, pour obtenir le résultat, de considérer une
subdivision adaptée à / contenant le point c. □
I ntégration

1.2 Fonctions intégrables au sens de Riemann


Nous allons étendre la notion d’intégrale à une classe beaucoup plus gé­
nérale que celle des fonctions en escalier ; et cette extension sera guidée
par le souci de conserver, pour ces nouvelles fonctions, les propriétés
acquises au paragraphe précédent pour l’intégrale des fonctions en es­
calier.
Définition 1.2.1 Une fonction f : [a, b] M. est dite intégrable au
sens de Riemann (ou Riemann-intégrable) sur [a, 6] si, quel que soit le
nombre réel e > 0, il existe une couple {g, h) de fonctions en escalier
sur [a, 6] vérifiant :
rb
9 ^ f < h sur [o, 6] et / [fi(æ) —^(a:)] dx < e.
Ja
Remarques 1.2.2 1) De cette définition il résulte que toute fonction in­
tégrable au sens de Riemann sur [a, b] est nécessairemnt bornée sur ce
segment puisque les fonctions en escalier sont elles-mêmes bornées.
2) Il est facile de voir que / : [a, 6] — R est intégrable si et seulement
si, pour tout e > 0, il existe des fonctions en escalier et /x sur [a, 6]
telles que

Væ € [a, 6], \f{x) — (f{x)\ < ¡i{x) et / g,{x)dx < e.


Ja
En effet, donnons-nous e > 0. S’il existe g et h en escalier sur [a, 6]
vérifiant g < f < h et J^[h{x) — g{x)]dx < e, alors il suffit de
prendre ip = {g + h)/2 et ¡x = { h - g)/2.
Réciproquement, si et ¡j, sont en escalier sur [a, 6] et vérifient | / —
ip\ < fjL et ij,{x) dx < e, il suffit de prendre g = {(p ~ y ) /2 et
h = P + m)/2*
N.B. Comme il ne sera question dans ce chapitre d’aucune autre inté­
grale que celle de Riemann, nous dirons “intégrable” au lieu de “inté­
grable au sens de Riemann ”.
À chaque fonction / définie sur [a, b], associons les deux ensembles
suivants :

^ - i f ) ■= {5 e 5([a,6],R ) ; g < f sni [a,i>]}


Chapitre L Intégrale de Riem ann

et
£+{f) := {/i G 5([a, 6],R) ; f < h sur [a,6]}.
Posons
A-{f)
- ii: g(x) dx\ g e£.

et
A+{f)
- { j: h{x)dx] hGS+{f)
}
Quels que soient u € A - { f ) et u € A+{f), on a évidemment u < v.
D’autre part, les ensembles £ - { f ) et £+{f) sont tous deux non vides si
et seulement si la fonction / est bornée. Dans ce cas, l’ensemble A - ( /)
est majoré par tout élément de A+{f) et possède donc une borne supé­
rieure finie, que nous notons / - ( / ) ; de même l’ensemble A+{f) est
minoré par tout élément de A - { f ) et possède donc une borne inférieure
finie, que nous notons / + ( / ) . On a alors

« < / - ( / ) < /+ (/) <

pour tout u € A - { f ) et tout v G A+{f).


Soit alors e > 0 arbitrairement donné. Si / est intégrable, il existe des
éléments
pb pb
u := I g{x)dx G A - { f ) et v := h{x)dx G A+{f)
Ja Ja

vérifiant V — u < e;on& donc l’égalité / - ( / ) = I+{f)-


Réciproquement, si on a / - ( / ) = I+{f), les propriétés des bornes
supérieure et inférieure entraînent l’existence d’un élément u G A _ (/)
et d’un élément v G A+{f) vérifiant

« > I-if) - I et V < /+ (/) +

d’où V —u < e,ce qui prouve que / est intégrable. On a donc établi le
résultat suivant.

Théorème 1,23 À chaque fonction numérique f définie et bornée sur


un intervalle compact [a, i>] de associons l ’ensemble £+{f) (resp.
I ntégration

£ - { f ) ) constitué par les fonctions numériques en escalier majorant


(resp. minorant) f sur [o, 6] ; et posons
pb pb
I - { f ) := sup / g{x)dx et / + ( / ) := iuf / h{x)dx.
g€£-(f)Ja h e£+ U )Ja

Alors, pour que f soit intégrable sur [a, 6] il faut et il suffit que l ’on ait
/ _ ( / ) = /+ ( /) .

Rem arque 1^.4 Si / est en escalier, les ensembles £+ ( /) et £ - ( /)


ont en commun l’élément / . On a alors

/ _ ( / ) = /+ ( /) = i'f{x)dx.
Ja

La fonction f est donc intégrable, et son intégrale est égale au nombre

À chaque fonction intégrable / : [a, 6] —> R, associons le nombre


/ _ ( / ) = / + ( /) . D’après la remarque précédente, la fonction ainsi dé­
finie constitue un prolongement de la fonction I ■ .f f{x)dx
définie sur l’ensemble des fonctions en escalier sur [a, 6]. On peut donc
poser la définition suivante.

Définition 1.2.5 L’intégrale d’une fonction intégrable / sur [a, 6] est


le nombre réel / - ( / ) = /+ (/)• On le note f{x) dx.

À partir de la définition, nous allons déduire très facilement une pre­


mière propriété fondamentale de l’intégrale.

Proposition 1.2.6 Si f est une fonction positive et intégrable sur l’in­


tervalle [a, 6], son intégrale est positive (éventuellement nulle).
Démonstration : Puisque / est positive sur [a, 6], la fonction nulle
appartient à l’ensemble £ - { f ) , donc 0 € A - ( f ) , et on a

/ - ( / ) := sup A - { f ) > 0,

d’où le résultat annoncé. □


Chapitre I . Intégrale de Riem ann

1^.7 Principaux exemples de fonctions intégrables

Proposition 1.2.8 Toute fonction f numérique monotone sur un inter­


valle compact [a, b] est intégrable.

Démonstration : Pour fixer les idées, supposons / croissante et consi­


dérons une subdivision de [a, 6] de la forme {a,a-\- h,a-\- 2h , . . . , a -t-
nh), l’entier n € N* étant quelconque, et le nombre réel h défini par
a -\-n h = b, c’est-à-dire h = {b — a)/n. Nous définissons deux fonc­
tions g, h en escalier sur [a, 6] en posant, pour tout x appartenant à
[a H- kh, a -t- (fc -|- l)/i[ (A; = 0 , 1 , . . . , n — 1) :

g{x) = f { a + kh), h{x) - / ( a -h (A: -h l)h) et g{b) = h{b) = f{b).

On a alors

9{x) < f{x) < h{x) pour to u t x G [a, b],

et

pb ^ ^ pb ^
/ g{x)dx = h ^ / ( a -h kh) ; / h{x) dæ = ^ / ( a -h kh),
k=0 1

d’où

[ - 9i^)] dx = h[f{a -I- nh) - /(a )] = - — - [f{b) - /(a )];


Ja n
et pour chaque e > 0 donné, on peut choisir n assez grand de manière
à avoir
^ [f{b) - f{a)] < e;
n
d’où le résultat désiré. □

Proposition 1.2.9 Toute fonction f continue sur un intervalle compact


[a, i>] est intégrable.
10 I ntégration

Démonstration : L’intervalle [a, &] étant compact, on sait, d’après le


théorème de Heine ^ (voir théorème A.2.8 de l’annexe) que la fonction
/ est uniformément continue sur cet intervalle. Quel que soit le nombre
e > 0, il existe donc un nombre 7? > 0 tel que, pour tous x, y € [a, b]
vérifiant |y —x| < 77, on ait |/(y ) - /( x ) | < e.
Considérons alors une subdivision (o = ao, a i , . . . , a„ = 6) de [a, b],
de pas inférieur à 77, c’est-à-dire telle que le plus grand des nombres
Oi — Oi-i {i = 1 , 2 , . . . , 7i) soit au plus égal à 77. On obtient deux
fonctions g, h, en escalier sur [a, b] en posant

y(aj) = h{ai) = /(o j) г = 0, 1 , . . . , тг

et
y(x) = f{ai) - e, h(x) = f{ai) + e
pourtout X e ]a i_ i,a j[ (г = 1,2, . . . ,тг). Or la subdivision (а^)о<г<п
a été choisie de manière que l’on ait |/( x ) — f{ai\ < e pour tout x
élément de [ai_i, Oj]. On a donc, pour tout x € [a, b] :

g{x) < /( x ) < h{x)

rb i»b
I [h{x) —g{x)]dx = I 2 e d x = 2e{b —a).
Ja Ja
Le nombre e > 0 étant arbitraire, on conclut que la fonction / est
intégrable sur [a, &]. □

On remarque que dans cette démonstration nous avons seulement utilisé


le fait que la fonction / pouvait être approchée, à moins de e près, par
des fonctions en escalier. Cette remarque conduit à une généralisation
importante : celle de fonction réglée.

Définition 1.2.10 Une fonction f : [a, b] —* R est dite réglée si, quel
que soit le nombre e > 0, il existe une fonction en escalier (p sur [a, 6]
vérifiant :
Vx € [a, b] , |/( x ) - (p{x)\ < e.
6. HEINE Edouard (1821-1881). Mathématicien allemand. Célèbre par ses travaux
sur les fonctions spéciales et l’analyse réelle.
Chapitre 1. Intégrale de Riem ann 11

En donnant à e une suite de valeurs tendant vers zéro, on voit immédia­


tement que cette définition équivaut à la suivante.

Définition 1.2.11 Une fonction / : [o, 6] —>R est dite rég/ée s’il existe
une suite de fonctions en escalier de [a, b] dans R, convergeant unifor­
mément vers / sur [a, fe].

Rem arque 1.2.12 On dispose d’une caractérisation très utile des fonc­
tions réglées (voir [1] p. 424) : pour qu’une fonction / : [a, 6] — R soit
réglée, il faut et il suffit que f admette une limite à droite en tout point
de [a, b[ et une limite à gauche en tout point de ]a, 6].

Théorème 1.2.13 Toutefonction réglée sur un intervalle compact [a, b]


est intégrable.

Démonstration : f est limite uniforme sur [a, 6] d’une suite (/«)


de fonctions en escalier. Soient e > 0 et no € N tels que

sup \fno(x) - f(x)\ < .


a;€[a,6] ^

Notons U le fonction égale à ^ sur [a, 6], et posons h = fno + u


et 5 = fno — U- Les fonctions g et h sont en escalier sur [a, 6] et
vérifient
g < f <h et I [/i(ic) —^(a:)] dx = e.
Ja
On en conclut que / est intégrable sur [a, 6]. □

Définition 1.2.14 Une fonction / : [a, 6] —» R est dite continue par


morceaux sur [o, 6] s’il existe une subdivision (oq, a i , . . . , On) de [a, 6]
telle que, pour tout i E {0, . . . , n —1}, / est continue sur ]oj, Uj+i [ et
admet une limite finie à droite au point a, et une limite finie à gauche
au point Oj+i.

On vérifie sans difficulté (voir [1]) que toute fonction par morceaux est
réglée. On en déduit aussitôt le résultat important suivant.
12 I ntégration

Corollaire 1^.15 Toute fonction continue par morceaux sur un inter­


valle compact [a, 6] est intégrable.

Définition 1.2.16 Soient I un intervalle non vide de R et / une fonc­


tion réelle définie sur cet intervalle. On dit que / est localement inté­
grable sur / si / est intégrable sur tout segment inclus dans I.

Exemple 1.2.17 Toute fonction continue sur I est localement intégrable ;


toute fonction monotone sur I est localement intégrable.

Le résultat qui suit est d’une grande utilité en pratique.

Proposition 1.2.18 Soit / : [a, 6] ^ R une fonction localement inté­


grable sur ]a, i>[ et bornée sur [a, b]. Alors f est intégrable sur [a, b].
Démonstration : Soit M > 0 tel que l/(a:)| < M pour tout x €
[a, 6]. Soit £ > 0 un réel suffisamment petit pour que e < (6—a )/2 . On
sait que / est intégrable sur [a-\-£,b —e], donc il existe deux fonctions
en escalier p et p sur [a -h e, 6 —e] telles que
¡•b—£
Vx-€ [a-h £,6 —e], |/( x ) —^ (x )| < p{x) et / p{ x) dx < e.
J CL-\-£

Considérons alors les fonctions définies sur [a, 6] par

, , _J 0 si X G [o,a + £]U]i> —£,i>]


^ (^(x) si X € [a -h £■, &—e]
et
, , __ j M si X € [a, O -t- e] U ]6 —£, 6]
V W •— gj 2; g ^

Les fonctions tp et ri sont en escalier et vérifient \ f —tpl <rj sur [a, b].
De plus,
/•b ra+£ rb—£ çb
/ rj{x)dx = / Mdx-\- p {x)d x/ Mdx
Jd J CL Cb-\-£ J b—£
< M £ -I-£ -h M £ = (2M -h 1) £.

Ceci prouve que / est intégrable sur [a, 6]. □


Chapitre 1. Intégrale de Riem ann 13

Corollaire 1.2.19 Si / : [a, 6] —> R est une fonction bornée sur [a, b]
et continue sur Vintervalle ouvert ]a, 6[, alors f est intégrable sur [o, &].
Démonstration : Quels que soient a , ¡3 vérifiant o < a < /3 < 6, la
fonction / est continue sur l’intervalle compact [a,/?], donc intégrable
sur cet intervalle. □

Les deux résultats précédents vont nous permettre d’obtenir un exemple


de fonction intégrable qui n’est pas réglée.
Exemple 1.2.20 (Fonction in t^ r a b le non réglée) Soit / la fonction
définie sur [—1,1] par
s in (l/x ) SI X ^ 0
f{x)
= {o si X = 0.
Cette fonction est intégrable car elle est manifestement bornée et admet
l’origine comme seule discontinuité. Cependant, cette fonction n’est pas
réglée puisque les limites à droite et à gauche de zéro n’existent pas. En
effet, la suite (an)neN de terme général
1
Q>n —
f + nTT
est à valeurs dans ]0,1[ et converge vers 0. Comme /(o „ ) = (—1)”
pour tout n, la suite (/(on))n€N diverge, donc / n’admet pas de limite
à droite en 0. Donc / n’est pas réglée sur [0,1].

Exemple 1.2.21 (Fonction non in t^ ra b le ). Soit / la fonction définie


sur [a, 6] par
0 si X ^
si X €
Désignons par {g, h) un couple quelconque de fonctions en escalier
sur [a, b], vérifiant g{x) < /( x ) < h{x) pour tout x € [a, 6] ; et
soit cr une subdivision de [a, &] adaptée à la fois h g et k h. Chaque
intervalle de a contient à son intérieur des valeurs rationnelles et des
valeurs irrationnelles. À l’intérieur de tout intervalle de cr on a donc
g{x) < 0 et h{x) > 1, d’où
rb
[h{x) — 5 (x)] dx > b — a.
f
14 I ntégration

La fonction / n’est donc pas intégrable.

Le résultat qui suit permet de ramener la démonstration de propriétés des


fonctions intégrables quelconques à celles de propriétés de fonctions en
escalier ou de fonctions continues.
Théorème 1.2.22 Soit / une fonction intégrable sur [a, 6]. Quel que
soit le nombre e > 0, il existe une fonction continue 5 : [a, 6] ^ M
telle que

f \f{x) - g{x)\dx < e.

Démonstration : Pour chaque nombre e > 0 fixé, il existe une fonc-


tion en escalier (p [a, 6] —*■E vérifiant

|/( x ) - <p{x)\dx < £.


/
Or, si if n’est pas continue, on peut construire une fonction continue
5 : [a, 6] R vérifiant
rb
f \g{x) —(p{x)\dx < s.

En effet, désignons par a i < 02 < . . . < Op les points de discontinuité


de (f et par M un majorant de lv^(x)| sur [a, &]. En modifiant au besoin
la valeur de ¡p aux seuls points a et b, on peut supposer p continue en
ces points ; et on peut alors choisir un nombre h > 0, inférieur au plus
petit des quatre nombres :

2 ^ ’ ~
Les intervalles Ji = [oj —h/2, ai + h/2] sont disjoints et contenus dans
[a, 6] ; et on obtient la fonction continue g cherchée en remplaçant p
sur chacun des intervalles Ji par la fonction affine prenant les mêmes
valeurs que p aux extrémités de Ji : en effet g est affine par morceaux,
elle vérifie |5 (x) — p{x)\ < 2 M sur la réunion J des p intervalles
J i, et g{x) = p{x) sur [o, b ] \ J ; d’où

\g{x) — p{x)\ dx < 2pMh < e,


/
Chapitre I. Intégrale de Riem ann 15

ce qui achève la démonstration du théorème.

1.2.23 Interprétation géométrique de l’intégrale

La théorie de l’intégration est issue de la nécessité pratique de calculer


l’aire d’une surface. Archimède^ savait déjà évaluer l’aire d’une surface
délimitée par une parabole et une droite. Ses calculs furent repris et dé­
veloppés au neuvième siècle par les savants arabes. Près de neuf siècles
plus tard. Newton calcula l’aire d’une courbe y = f{x) en inversant les
opérations de dérivation (aujourd’hui on dirait : en utilisant la notion de
primitive). À l’inverse, Leibniz interpréta les aires comme des sommes
de rectangles infinitésimaux.
Si / est une fonction positive en escalier sur [a, 6], l’ensemble plan D f
défini par

D f := {(x, 2/ ) € R ^ ; a < x < b , 0 < y < f{ x) }


est une réunion de rectangles ; et l’intégrale de / sur [a, 6] est égale
à la somme des aires de ces rectangles. On peut donc convenir de dire
que l’intégrale f {x) dx est égale à l’aire de l’ensemble D f. Lorsque
nous aurons précisé la notion intuitive d’aire au moyen d’intégrales
doubles (voir chapitre 5), nous verrons que cette égalité reste vraie lorsque
f est une fonction positive intégrable quelconque sur [a, 6]. Nous ad­
mettrons provisoirement ce résultat, ce qui revient à poser la définition
suivante.
Définition 1.2.24 Soit D un domaine plan défini par des inégalités de
la forme :
a < x <b, 0 < y < f {x)
où / est une fonction positive intégrable sur l’intervalle [a, ù]. On ap­
pelle l ’aire de D, le nombre /( x ) dx.
1. ARCHIMÈDE de Syracuse. Né vers 287 avant J.-C. et mort en 212 avant J.-C.
Mathématicien, physicien et ingénieur grec, il est considéré comme l’un des principaux
scientifiques de l’Antiquité. Ses contributions furent nombreuses, variées et profondes.
Il a notamment calculé l’aire sous un arc de parabole à l’aide de la somme d’une série
et a donné un encadrement de t: d’une remarquable précision. Il a également obtenu des
formules pour les volumes des surfaces de révolution ainsi qu’un système ingénieux
pour l’expression de très grand nombres.
16 I ntégration

Le chapitre 5 sera consacré aux intégrales de Riemann multiples et nous


pourrons en particulier y justifier la définition ci-dessus et l’étendre à
des domaines plus généraux.

1.3 Propriétés générales de Pintégrale de Riemann


Proposition 13.1 (Relation de Chasles Si f est une fonction inté-
grable sur [a, b] et si c est un point dans ]a, b[, alors f est intégrable
sur [a, c] et sur [c, b], et on a

I f{x) dx = / /( x ) dx + Î f {x) dx.


Ja Ja Je

Démonstration : Nous avons besoin ici d’intégrer sur des intervalles


différents, nous allons donc commencer par préciser quelques notations.
Pour tout intervalle compact [a, yS] de R, notons

I-{f, [a, P]) := s u p j y 9{x)dx] 5 € 5([a,/?],R), g < f sur [a,/3]|

et

/+ (/, [a,yS]) := inf I y h(x)dx-, /1 € 5([a,/3],R), /i > / sur [a,/3]|.

Posons également : /1 = /|[a,c] et /2 = /|[c,6].


Soient V’ € 5([a, 6], R) telles que ( / ? < / < ^ sur [o, b] ; et soient

:= V?|la,c], V’i := •0|[a,c], <P2 := ‘P\[c,b] et V’2 := •i/’|[c,6]-


D’après la proposition 1.1.11, on a
rb pc pb
/ p{x)dx = / (pi{x)dx + I (p2{^)dx.
Ja Ja Je
De plus.

i (f{x)dx < I-{fi,[a,c]) -H/-(/2, [c,6]).


Ja
8. CHASLES Michel (1793-1880). Mathématicien français. On lui doit la notion
de birapport ainsi que de nombreux travaux sur les homographies et la géométrie pro­
jective.
Chapitre I. Intégrale de Riem ann 17

En passant au sup sur ¡p, on obtient

I-{f,[a,b]) < I-{fi,[a,c]) + J _ ( / 2, [c, 6]).

De même, on obtient

I+{f,[a,b]) > /+ ( /i,[ a ,c ] ) + I+ih,[c,b]).

Mais / étant intégrable sur [a, 6], on a

Î f { x ) d x = I-{f,[a,b]) = I+{f,[a,b]),
Ja

donc

■ ^+(/i> +-^+(/25 [c,&]) < J f(x)dx

< / ! ( / i ,[ a ,c ] ) + / _ ( / 2,[c , 6]),


et comme on a toujours

7 _ (/i,[a ,c ]) < J + (/i,[a ,c ]) et / - ( / 2, [c, 6]) < / + ( / 2, [c, 6]),

alors

7 _ (/i,[a ,c ]) = /+ (/i,[o ,c ]) et / _ ( / 2,[c , 6]) = / + ( / 2, [c, 6]).

Donc /1 est intégrable sur [a,c] et /2 est intégrable sur [c, 6]. Déplus,
rb pc pb
/ f{x)dx = / fi{ x )d x + / f 2{x)dx.
Ja Ja Je

Ceci achève la démonstration de la proposition. □

Proposition 13,2 (Linéarité) Soient f et g deuxfonctions numériques


intégrables sur un même intervalle compact [a, 6]. Alors, quels que
soient les scalaires a,/?, la fonction a f + (3g est intégrable sur [a, ¿>]
et on a

f [af{x) + 0g{x)] dx = a I f{x) dx + P Î g{x) dx.


Ja Ja CL
18 I ntégration

Démonstration : Soit e > 0. Puisque f et g sont intégrables sur


[o, 6], on peut trouver dans 5([a,6],R ) telles que

<Pi< f <tpi , < 5 < V’2,

et
/'b nb
/ — ipi{x)\ dx < e et / [>Ip2{x ) — ip2{x)\dx <e.
Ja Ja

Or ifi + (p2 et V’i + i >2 sont des fonctions en escalier sur [a, 6] et
vérifient ; + >P2 < / + 5 < V’i + ^^2 ainsi que

[ [{fl + V’2)(æ) - {tpi + ‘P2){x)] dx < 2e,


Ja

ce qui montre que f + g est intégrable sur [a, b].


D’après le lemme 1.1.9, on a
rb i*b pb
/ [ipi{x) + ip2{x)\dx = / (pi{x)dx + / g>2{x)dx,
Ja Ja Ja

d’où
fb
/ [fl{x) + (P2{x)] dx < / _ ( / ) + /- ( g ) .
Ja
Or g>i + (p2 < f + g, et en passant au sup sur ip := ipi + ip2, il vient

I - { f + 9) < / - ( / ) + / - ( 5 ) .
De même, on obtient

I+{f + 9) > I+{f) + I+{g).


Comme f et g sont intégrables sur [a, 6], on a

I+if) = = f f { x ) d x et J+(p) = I-{g) = f g{x) dx


Ja Ja

et de plus

I - { f + 9) < f f { x ) d x + Î g{x)dx
Ja Ja
Chapitre 1. Intégrale de Riem ann 19

et
/ + ( / + p) > Î f { x ) d x + Î g{x)dx.
Ja Ja
Comme f + g est intégrable sur [o, 6], on a

+ 9) = I+{f + g) = [ [ f { x) +g{ x ) ] dx,


Ja

et en reportant dans ce qui précède on déduit que


çb ph pb
/ [fi^) + dx = I f {x) dx-\- I g{x) dx.
Ja Ja Ja

Montrons maintenant que, pour tout A € M+, la fonction A / est inté­


grable sur [a, b] et A /(x) dx = A /( x ) dx.
Soit e > 0. n existe (p et dans £{[a, i>], R) telles que
çb
^ < V’ et / — yj(x)] dx < e.
Ja

Mais alors < \ f < Xxp et


pb pb
/ [\'tp{x) — Ai^(x)] dx = A / ['0(a;) — <p(x)\ dx < Ae.
Ja Ja

Donc A / est intégrable sur [a, b]. D’autre part, on a


pb pb
I Xip{x)dx = ^ I <f{x)dx < X I - { f ) ,
Ja Ja

et en passant au sup sur A il vient : /_ (A / ) < A / _ ( / ) . En procé­


dant de même avec V*. on obtient aussitôt : I+{Xf) > A/ + ( / ) . Donc,

VA € R+ , î A /(x) dx = X î /( x ) dx.
Ja Ja

Supposons à présent que A € R _, et posons p, = —A. On a alors // > 0,


et d’après ce qui précède, est intégrable sur [a, 6] et
pb pb
/ pf{x)dx = P f { x ) dx .
Ja Ja
20 I ntégration

Or si g est intégrable, alors —g l’est aussi. En effet, si et V’ sont des


fonctions en escalier sur [a, &] vérifiant
rb
‘P g ^ et / [V’(®) ~ ¥’(^0] ^
Ja
alors
pb
- '0 < { - g ) < -< P et / [(-V3)(æ) - ( - V ’)(x-)] dx < e,
Ja

d’où l’intégrabilité de —g. D’autre part,


rb nh /‘b
/ [g{x) + ( - 5 (2:))] d x = g{x) d x + (~ g(x)) dx,
Ja Ja Ja

et comme l’intégrale du premier membre est égale à 0, on déduit que


pb pb
/ —g{x)dx = — I g{x)dx.
Ja Ja

En appliquant cela à p = fxf, on obtient le résultat désiré. □

Les fonctions intégrables sur un intervalle [a, 6] constituent donc un es­


pace vectoriel, et l’application / >-^ /* \mt forme linéaire
sur cet espace vectoriel. Comme de plus l’intégrale d’une fonction inté­
grable positive est positive (proposition 1.2.6), cette forme linéaire est
dite positive. En combinant ce résultat de positivité avec la proposition
ci-dessus, on obtient :

Proposition 1.3.3 (Croissance) Soient f et g deux fonctions numé­


riques intégrables sur [0 , 6], vérifiant f{x) < g{x) pourtant x € [a, 6].
Alors on a
pb pb
( 1.2) I f{x)dx < I g{x)dx.
Ja Ja

Démonstration : Il suffit d’appliquer la proposition 1.2.6 à la fonction


intégrable positive g — f . □
Chapitre 1. Intégrale de Riem ann 21

Rem arque 1.3.4 Si / et ^ sont deux fonctions numériques intégrables


sur [a, 6], et si leurs valeurs ne diffèrent qu’en un nombre fini de points
de [a, b], alors leurs intégrales sont égales ; en effet, leur différence est
une fonction en escalier nulle sauf en un nombre fini de points, son
intégrale est donc nulle.

Cette remarque montre que l’inégalité (1.2) peut se réduire à une éga­
lité sans que l’on ait / = ^. Le théorème fondamental suivant montre
cependant que ce n’est pas possible si f et g sont continues.
Théorème 13.5 L ’intégrale d ’une fonction / positive et continue sur
[a, i»] ne peut être nulle que si cette fonction est partout nulle.

Démonstration : Si / n’est pas la fonction nulle, il existe un point


XQ de [a, b] tel que / ( xq) > 0. Par continuité de / , il existe des réels
h > 0 et a > 0 tels que [xo — h, xq + h] soit inclus dans [a, b] et
/( x ) > a pour tout X € [xo —h, xo + ^]. Considérons alors la fonction
en escalier cp sur [o, 6] donnée par

Ф ) = I 0“ smon. X € [xo —h, Xo + h]

On a évidemment f > <p sur [a, i>], d’où


no
rb nO
fb
I /( x ) dx > j ip(x) dx > 2ha > 0.
Ja Ja

D’où le théorème. □

Théorème 1.3.6 Si f est une fonction numérique intégrable sur [o, b],
alors la fonction x |/(2;)| est intégrable sur [a, ù] et on a

f f{x)dx < f |/( x ) |d x .


Ja Ja

Démonstration : On a |/1 = / + -H / où f~^ et f sont les fonc­


tions positives définies sur [a, 6] par

eir(x) = {
/(x ) < 0 -/(x ) si /(x ) < 0.
22 I ntégration

Il suffit donc de montrer que f'^ et f~ sont intégrables sur [a, 6].
Donnons-nous 5 > 0. La fonction / étant intégrable sur [a, ¿>], on peut
trouver (f et 'tp dans 5([a,6],R ) telles que
i-b
< P < et / — ¥^(^)] dx < e.
Ja

En prenant qui sont des éléments de S{[a, 6], E), on a

et (f~ < f ~ < '(p~,

ainsi que
pb pb
/ {x) — (x)] dx < £■ et / [ip~ {x) — (f~ {x)] dx < e.
Ja Ja

On a alors

/ [^{x)-p{x)\dx = / [ ^- ^{x)- ip-{x)\


Ja Ja
— [((^■'■(x) —<^~(x)] dx

= f [^■'■(x) —^"t(x)] dx
Ja
nb
+ / [p~{x)-il)~{x)]dx,
Ja

et la démonstration se termine comme pour le cas des fonctions en es­


calier. □

Une application directe de ce théorème donne le résultat élémentaire


mais très utile suivant.

Corollaire 13.7 Soit f une fonction numérique intégrable sur [a, 6]


vérifiant, pourtant x € [a, 6], l ’inégalité |/( x ) | < M où M est une
constante. On a alors

dx < M { b - a ) .
1 Ja
Chapitre I. Intégrale de Riem ann 23

Proposition 13.8 Si f et g sont deuxfonctions numériques intégrables


sur [a, i>], leur produit fg est intégrable sur [a, 6].

Démonstration : Supposons d’abord f et g positives sur [a, b]. Pour


e > 0 donné, il existe ipi,<P2, ‘4’i,' 4>2 dans £([a, 6],R) vérifiant
çb
0 < <pi < f < < M et I [ipi (x) —(fil (a;)] dx < e
Ja
ainsi que

0 < <P2 < / < V’2 < et / [(p2{x) — ¥^2(a^0] dx < e


Ja
OÙ M est un majorant commun à / et p. On a alors

0<ipi(P2 < fgtpiip2


où (fl ip2 et '0102 sont en escalier sur [a, 6] et vérifient :

[ [0 i(a;)02 (x-) - <pi{x) (p2{x) ] dx


Ja

= f [[i’iix ) - (pi{x)]tp2{ x) + [tp2{x) - (f 2{x)](pi{x)]dx


Ja
pb
< M [[01 (x) - ¥?i(x)]] + M [[ 02 (x ) - ¥?2(ic)]] dx
Ja

< M Î [[01 (x) - <^i(x)]] dx + M f [[02 (x) - <^2(x)]] dx


Ja Ja
< 2Me.
On a donc établi la proposition dans le cas où / et 5 sont positives.
Si f et g sont quelconques alors, en écrivant / = /'*' — / “ et 5 =
g"^ —g~, on obtient

fg = f ^ 9 ^ - r g ^ - f ' ^ 9 - + r9~ -
Comme f et g sont intégrables sur [a, 6], f ' ^ , f ~, g' ^ , g~ le sont aussi,
et d’après le cas étudié précédemment, les fonctions /■*■g"^ , f ~ g ^ , g'
et f ~ g~ sont intégrables. Comme toute somme de fonctions intégrables
est intégrable, on conclut que f g est intégrable sur [a, b]. □
24 I ntégration

Théorème 13.9 (Inégalités de Schwarz et de Minkowski) Si f et g


sont des fonctions numériques intégrables sur [a, 6], alors on a
• l’inégalité de Schwarz'^ :

|y f{x)g{x)dx ^ y j { f { x ) f d x j I j {g{x))^dxj ,

• l ’inégalité de Minkowski ;
r .6 ll/2 r .6 -jl/2 r ~6 -|l/2
/ { f { x ) +g{ x ) f dx < / {f{x)fdx + / {g{x))^dx
.J a J L « /a J LJa

Démonstration : Les fonctions f et g étant intégrables sur [a, 6], la


proposition 1.3.8 assure que leur produit fg l’est aussi, et on a

1 / / W s W * ’! S / l/(x ) g{x)\dx.

Il suffit donc d’établir l’inégalité de Schwarz dans le cas où / et ^ sont


positives. Notons

B{ f , g) := f f{x) g{ x) dx.
Ja
Pour tout A e R, on a

5 ( A / + 5 , A / + 5) = \ ^ B { f J ) + 2 \ B { f , g ) + B{g,g) > 0 .
La fonction trinôme A t-> B { f , f ) + 2 X B { f , g ) + B{g,g) étant
positive, on a l’inégalité

[B{ f , g) Ÿ < B { f , f ) B{g,g)


c’est-à-dire l’inégalité désirée. Ceci étant, on a maintenant
B ( f + 9, f + g) = B{ f , f ) + 2B{f,g) + B{g,g)
< B{f, f ) + 2 [B(/, /)] [B{g, p)] -H B{g, g)
9. SCHWARZ Hermann (1843-1921). Mathématicien allemand. Travailla sur les
surfaces minimales, le calcul des variations et les fonctions analytiques.
10. MINKOWSKI Hermann (1864-1909). Mathématicien russe. Contribua dans de
multiples domaines, et fut en particulier le père fondateur de l’analyse convexe. On lui
doit également les bases mathématiques de la théorie de la relativité. Il fut professeur
de mathématiques d’Albert Einstein.
Chapitre 1. Intégrale de Riem ann 25

d’où, en posant B{f, f ) = et B{g,g) = il vient

B { f + g , f + g) < + 2 a 0 = (o: + /?)2,

ce qui n’est autre que l’inégalité de Minkowski. □

Rem arque 13.10 On peut montrer (voir exercice 1.14) que si / et 5


sont continues sur [a, 6], l’inégalité de Schwarz ne se transforme en
égalité que si / = 0 ou s’il existe une constante a telle que l’on
ait g{x) = Oifix) pour tout x € [a, 6] ; de même que l’inégalité de
Minkowski ne se transforme en égalité que si / = 0 ou s’il existe une
constante positive o: vérifiant g{x) = a f { x ) pour tout x € [a, 6].

13.11 Formule de la moyenne

Théorème 1 .3.12 (Première formule de la moyenne) Soient f et g


deux fonctions numériques intégrables sur [a, b]. Si g est positive sur
[a, 6] et si m < f{x) < M pour tout x € [a, 6], alors

rb pb pb
(1.3) m I g{x) d x < f{x) g{x) dx < M j g(x) dx.
Ja Ja Ja

Si de plus f est continue sur [a, 6], alors il existe c € [a, i>] tel que

(1.4) i f { x ) g { x ) d x = /( c ) f g{x)dx.
Ja Ja

Démonstration : Puisque m < / < M et que g < f g < M g , on


déduit (1.3) par linéarité et croissance de l’intégrale.
Supposons maintenant / continue sur [a, 6].
- S i /^ ^ (a ;)d x = 0, les inégalités (1.3)donnent f ( x ) g { x ) d x = 0,
et l’égalité (1.4) est alors vraie pour tout c € [a, 6].
- Si g{x) dx 7^ 0, alors

J f{x) g{x) dx^ ^ J g{x) dx^ € [m, M],


26 I ntégration

et comme / est continue sur [a, 6], le théorème des valeurs intermé­
diaires (théorème A.2.44) assure l’existence d’un point c 6 [a, 6] tel
que ( 1.4) soit satisfaite. □

En appliquant le théorème précédent à la fonction g constante égale à


1 sur [a, 6], on obtient aussitôt :

Corollaire 1.3.13 Si f est une fonction intégrable sur [a, 6] et si on a


tn < f { x) < M pour tout X € [a, 6], alors

1“ — Î f { x ) d x € [m, M].
0-aJa
Si de plus f est continue sur [a, 6], alors il existe c € [a, b] tel que

f { x ) d x = f{c).

1 /'*’
Définition 1.3.14 Le nombre ------ / f(x) dx est appelé la valeur
0-aJa
moyenne de / sur le segment [a, b].
13.15 Sommes de Riemann

Définition 1.3.16 Soit cr = (oi)o<i<n une subdivision de l’intervalle


compact [a, 6]. On appelle pas de la subdivision a, la longueur du plus
grand intervalle [aj_i,ai].

Définition 1.3.17 Soit / une fonction numérique bornée sur [o, i>], et
soit CT = (ai)o<i<n une subdivision de [a, 6], et ^ . . . ,^n} tels
que, pour tout i € { 1 ,... ,n }, € [aj_i,ai]. On appelle somme de
Riemann de / relative à (a, ^), le nombre 5 ( /, cr, défini par
n

i= l

Rem arque 13.18 Lorsque / est une fonction en escalier sur [a, 6] et
que cr est une subdivision de [a, 6] adaptée à / , on a exactement, avec

S{ f , ( x , 0 = [ f { x) dx.
Ja
Chiq)itre 1. Intégrale de Riem ann 27

Théorème 1.3.19 Soit / : [a, 6] — R une fonction continue. Soient


a = (ai)o<i<n une subdivision de [a, 6] et {^i)i<i<n une famille de
points tels que E [ai_i, Oi] pour tout i E { 1 , . . . , n}. Alors
n i-b
(1.5) lim y ] ( o i - O i_ i)/(^ i) = / f{x)dx,
7^1
où h désigne le pas de la subdivision a. En particulier,
/ h-a\ .
.H ïo o — — ) = I

Démonstration: Puisque / est continue sur le compact [a, 6], elle


y est uniformément continue d’après le théorème de Heine, donc, pour
tout £ > 0, il existe un réel 77 > 0 tel que
£
V(x, y) E [a, bY, \ x - y \ < r ) \f{x) - f{y)\ <
b —a
On peut supposer que le pas h de la subdivision est tel que 0 < /1 < 77.
On a alors Uj —Oi-i < 77 pour tout i E {1, • • •, n}. D’oû
Vx € [oi_i,ai], |x - ^i| < Oi - O j-i < 77,
donc
\f(x) - fiii)\ < b — a
On a alors
rb
Î f{x)dx - ¿ ( o j - O i_ i) / ( ^ i)
i= i

- é f/
I L 7 o i_ i

- si/ i = l 1 ' ' “i - l

< è r \ m - m \ d x
j _ l J o i-\
n

< y ] 7 ------- (û i - O i-i) < e,


“ b—a
28 I ntégration

ce qui établit (1.5).


b —a
La limite (1.6) s’obtient alors en prenant dans (1.5) Oi = a + i
n
et Uj.

Rem arque 1.3^0 Le théorème ci-dessus est encore vrai si on remplace


/ continue sur [a, b] par / continue par morceaux sur [a, 6]. En pra­
tique, il permet notamment le calcul de la limite de certaines suites.

Exemple 1.3.21 Calculons la limite de la suite de terme général :


n
Un =
^i = l n + z ■

L’idée consiste à exprimer Un sous forme d’une somme de Riemann.


En effet,

i= l
i t ï ^ = i t/(^)
1=1 n 1=1

OÙ / est la fonction continue donnée sur [0,1] par f{x) = D’après


( 1 .6), on a alors

lim ^ = [ ln ( l- |- x ) ] i = ln2.
n -^ + o o '^ n + t Jq 1+ X ^ '^•'0

1.3.22 Intégrales des fonctions à valeurs dans un espace de Banach

Comme nous l’indiquions en introduction, la construction de l’intégrale


de Riemann et ses principales propriétés s’étendent très naturellement et
sans grande difficulté aux fonctions définies sur [a, ù] et à valeurs dans
C ou dans un espace vectoriel normé complet quelconque {E, || • ||).

Définition 13.23 Soit {E, || • ||) un espace vectoriel normé complet


réel ou complexe, et soit [o, b] un intervalle fermé borné de R. Une
application f : [a,b] —> ■E est dite intégrable si, quel que soit le réel
£ > 0, il existe une fonction vectorielle (^ : [a, 6] —> £ et une fonction
Chapitre I. Intégrale de Riem ann 29

numérique 6 : [a, b] R, toutes deux en escalier, vérifiant


1)
Vx € [a, b], \\f{x) - (p(x)ll < e{x),
2)

/ 6{x)dx < e.

Lorsque £■ = C, on vérifie facilement que f : [a, b ] - ^ C est intégrable


si et seulement si sa partie réelle 3 îe/ et sa partie imaginaire Qrnf le
sont. On en déduit aussitôt la définition suivante.

Définition 1,3.24 Soit f : [a, b] C une fonction intégrable. On ap­


pelle intégrale de / sur [a, 6] le nombre complexe noté f {x) dx
défini par

(1.7) / f { x ) d x := / ^ef{x)dx + i f ^mf{x)dx.


Ja Ja Ja

Rem arque 1,3.25 Cette définition prolonge bien celle donnée dans le
cadre des fonctions numériques puisque si / est à valeurs réelles, alors
3 îe/ = / et = 0.

Grâce à (1.7), on peut démontrer facilement que les principales pro­


priétés de l’intégrale obtenue pour les fonctions réelles s’étendent aux
fonctions à valeurs complexes. On obtient ainsi la C-linéarité de l’ap­
plication

/ [ /( ^ ) dx
Ja

ainsi que le théorème de majoration et la relation de Chasles.


Pour les résultats relatifs aux fonctions à valeurs dans un espace vecto­
riel normé complet quelconque, le lecteur pourra consulter [ 1] ou [ 12].

1.3.26 Notations et extension de dx


Ja

Dans tout ce qui précède nous avons défini l’intégrale de / sur [a, 6]
pour tout couple (o, b) de nombres réels vérifiant a < 6. En fait, on
peut s’affranchir de cette condition sur (a, b) en adoptant la définition
suivante.
30 I ntégration

Définition 1.3.27 Si a > 6 et si / est une fonction intégrable sur


[6, a], on pose

/ f { x ) d x := - f f { x ) dx .
Ja Jb

Si a = 6, on pose
i f ( x ) d x := 0 .
Ja

Ces conventions permettent d’obtenir une version plus générale de la


relation de Chasles.

Théorème 1.3.28 (Relation de Chasles) Soient a, b, c trois nombres


réels quelconques. Si f est unefonction intégrable sur l ’intervalle com­
pact [min(a, b, c), max(a, b, c)], alors
rb pc pb
I f{x)dx = I f {x)dx + / f{x)dx.
Ja Ja Je

Démonstration : - Le cas où a < c < 6 a fait l’objet de la proposition


1.3.1.
- Supposons maintenant que a < 6 < c. On a alors

i f { x ) d x = Î f { x ) d x + Î f { x ) dx ,
Ja Ja Jb

d’où
pb pc pc
/ f{x)dx = / f(x)dx - / f{x)dx
Ja Ja Jb

= î f { x ) d x + f f { x) dx.
Ja Je

- Le cas où è < a < c se traite comme le précédent.


- Enfin, si deux des trois points a, 6, c sont égaux, la relation à établir
est évidente. □
Chapitre 1. Intégrale de Riem ann 31

1.4 Énoncés et solutions des exercices du chapitre


1
Exercice 1.1 (î /2^*^)o<î <21o est-elle une subdivision de [0,1] plus fine
que (A:/10^)o<A;<io3 ?

Solution
Aucun des deux ensembles {i/2^°, 0 < i < 2^®} et {A;/10^, 0 <
k < 10^} n’est inclus dans l’autre. Donc aucune des deux subdivisions
proposées n’est plus fine que l’autre.

Exercice 1.2 Soit / : [0,1] —» R la fonction définie par

0 si X = 0 ou si a; ^
f{x) = 1 P
------- si X = - est irréductible; p,q^i
p+ q q
Montrer que f est Riemann-intégrable sur [0,1] et calculer son inté­
grale.

Solution
Il s’agit de montrer que, quel que soit le nombre e > 0, il existe deux
fonctions en escalier p et 'ip sur [0,1] telles que (p < f < ip sur [0,1]
et ¡ ¿ i i ’ ix ) - ip {x ))d x < e.
Prenons pour (f la fonction identiquement nulle sur [0,1].
Pour chaque entier n > 1, considérons l’ensemble

En := { a : 6 Q n [ 0 , l ] ; / ( a : ) > i } .

En est fini. En effet, l’inégalité ^ entraîne 0 < p + q < n,


en particulier p < q < n ; il n’y a donc qu’un nombre fini de couples
(p, q) de nombres entiers satisfaisant la condition ci-dessus.
32 I ntégration

Soit n € N* tel que ^ < e, et soit tp la fonction en escalier définie par

e si X ^ En
i){x) = I f{x) si X € En-

On a alors -p > f sur [0,1] et de plus /¿('(pix) — <p(x)) dx < e. On


conclut que la fonction / est bien intégrable sur [0,1]. Or

0= 1 ip{x)dx < I f { x ) d x < I ip{x)dx < e,


Jo Jo Jo

ce qui montre que l’intégrale de / sur [0,1] est positive et inférieure à


e, pour tout e > 0. Donc

f f { x ) d x = 0.
Jo

Exercice 1.3 Soit f une fonction bornée sur un segment [a, 6]. On
suppose qu’il existe deux suites (pn) et (/i„) de fonctions Riemann-
intégrables sur [a, b] telles que, pour tout x € [o, b], on ait

9n{x) < f{x) < hn{x) et lim f (hn - gn)(x)dx = 0.

Montrer que f est Riemarm-intégrable sur [a, 6] et


j-b rb pb
/ f{x)dx = lim / gn{x)dx = lim / hn(x)dx.
Ja n -> + o o n -> + o o

Solution
-M ontronsque / estRiemann-intégrablesur [a,6].
Soit e > 0. Il s’agit de montrer qu’il existe deux fonctions en escalier
ip et ‘ip sur [a, b] vérifiant :

(*) <P<f<ipet f {t p- (f){x) dx <


Ja
Chapitre 1. Intégrale de Riem ann 33

Par hypothèse, il existe n € N tel que J^{hm — 9m) (x) dx < e pour
tout m > n . Fixons un tel entier n. Comme hn est intégrable sur [a, 6],
il existe deux fonctions en escalier Cn et dn telles que
çb
Cji dyj et j Gfi){^x) dx
Ja
donc a fortiori (dn —hn){x) dx < e.
De même, puisque pn est intégrable sur [a, 6], il existe deux fonctions
en escalier On et telles

an<hn<bn et / {bji - an){x) dx < e,


Ja
donc a fortiori J^{gn — cbn){x) dx < e.
On a ainsi trouvé des fonctions en escalier an et dn sur [a, 6] vérifiant :

On ^ 9n ^ f ^ hn ^ dn-

Par ailleurs,
rb
rO nb rb
/ {dn — an){x)dx = / {dn — hn){x) dx + / {hn—gn){x)dx
Ja Ja Ja
+ / {gn-an){x)dx
Ja
< 3e.

Finalement, en prenant = o„ et ^ = dn on a bien les relations (*),


ce qui montre que / est Riemann-intégrable sur [a, 6].
- Calculons l’intégrale de / sur [a, 6].
Par définition, on a
rb rb rb
/ f(x)dx = lim / (fin{x)dx = lim / ihn{x)dx,
Ja n -» + o o n — + 0O

et comme
rb rb rb rb
/ ipn{x)dx < / gn{ x) dx < / hn{ x) dx < / 'ipri{x)dx,
Ja Ja Ja Ja
34 I ntégration

on déduit le résultat désiré

Irorb f { x ) d x = lim
po
fb
/ gn{x)dx = lim
ro
/ hn{x)dx.

Exercice 1.4 Soit (i>n)n€N ««« suite strictement croissante de nombres


réels convergeant vers 1 et telle que bo = 0. Soit {(in)n€N une suite
bornée de nombres réels. Montrer que la fonction f donnée par
+00

/ := X[6„,6„+i[
n=0

est Riemann-intégrable sur [0,1] et donner la valeur de f f{x) dx.


Jo

Solution
- Vérifions d’abord que / est définie sur [0,1], c’est-à-dire que pour
chaque x € [0,1], la série donnant f{x) est convergente. En effet,
pour tout X fixé dans [0,1], il existe un et un seul entier n tel que
bn < X < ^n+i, donc la somme /( x ) se réduit à un unique terme On,
elle est donc convergente.
- Montrons maintenant que / est Riemann-intégrable sur [0,1].
D’abord, la fonction / est bornée puisque, pour tout x 6 [0,1], on a
|/(2:)| < M OÙ M est un majorant de la suite bornée (|a„|)„gN-
Donnons-nous un £ > 0. Il existe un entier m tel que 1 —e < ù/t < 1
pour tout k > m . Définissons alors deux fonctions en escalier par
m
Vm{x) = X[bn,bn+i[ -MX[bn+i,lb
71=0

et

^ ^ ^[^n,6n+i[ ^ ^[bn+iA['
n=0

Pour tout X e [0,6n+l[. on a (Pm(x) = /( x ) = •0m(x).


Chapitre I. Intégrale de Riem ann 35

Pour tout X G [i>m+i,l[,ona

—M = < f{x) < M =


De plus

0 < / i'ipm - ^m){x) dx = f 2Mdx = 2 M { l - bm+i) < 2Me.


Jb,n+1
On a donc montré que / est Riemann-intégrable sur [0,1]. On a alors

[ f(x)dx = lim / ^ m{ x) dx
Jo m-»+oo J q
m

^ m ^ (^” +1 - K ) + M { 1 - bm+l),
n=0

c’est-à-dire
pi H-OO
/ /( ^ ) ^ ^ (Î^n+1 “ &n)*
V0 n=0

Exercice 1.5 Soient (ai)i<i<„ ¿r (i>i)i<i<n deux familles finies de


nombres réels.
1) Montrer directement que

r ai 6i'j + ^ ( o i bj - üj biŸ = ^ a f ^ b ] ,
^ i=l / i^j i=l 2=1

¿onc en particulier

( ¿nU \ 2
ib ij
n
< ¿ a ? ¿6?.
n

2=1 ' i=l 2=1

2j Établir (*) en utilisant Vinégalité de Schwarz pour les intégrales.


36 I ntégration

Solution
l) On a
n n

y~! — O? ^ + ••• + Ûn ^
2=1 2=1 2=1 2=1

= ^ (af 6^ + 6?a^)
2=1
/ n X2
= i ^ ^ 62] 2 ^ ^ ûi bj üj bi
^2=1 ^ 2^j

+ ^ (“ i + ^ i “j)
i^j
/ n V2
= i ^ ^Oj 6j j + ^ bj Üj bi) ,
i=l '' i^j

par conséquent :

+ Y l i ^ i b j -üjbi)'^ = ^ a f ' ^ b f .
^ 2=1 ' i^j 2=1 2=1

Comme ^ ^ { a i bj — üj bi}^ est un nombre réel positif, on déduit que

n X 2 21 n
< ¿ a f ¿6?.
i= l ' i=l i= l

2) Considérons la subdivision (i)o<i<n du segment [0, n]. Définissons


sur [0, n] les fonctions en escalier / et 5 données par

f{x) = üi si i — l < x < i et g{x) = bi si i — 1 < x < i.

L’inégalité de Schwarz appliquée ä f et g donne

^ 2=1 ^ 2=1 2=1


Chapitre I. Intégrale de Riem ann 37

ce qui n’est autre que l’inégalité (*).

Exercice 1.6 Soient a, b, c, d des réels tels que a < b < c < d, et soit
f : [a, d\ M. une fonction Riemann-intégrable sur [a, d]. Pour tous
a , f 3 e [a,d\, on désigne par l’intégrale f {x)dx. Montrer que
pb pd PC pb pd pc
f f+ f f+ f f = o.
Ja Je Ja Jd Ja Jb

Solution
D’après la relation de Chasles, on a

Ja Je Ja LJe Ja J Ja Je Jb Ja

ainsi que

Ja Jd Ja f A l =
^Jd Ja J Ja Jd Je Ja

et

[ % f f
Ja Jb
= f
Ja
f \ f
LJb
f+ f f \
Ja J
= T / Jb
Ja
T / + JTa /J ai f -

En additionnant membre à membre les égalités ainsi obtenues, on déduit


aussitôt l’égalité désirée.

Exercice 1.7 Montrer que si f est une fonction réelle Riemann-intégrable


sur un segment [a, b], alors elle est Riemann-intégrable sur tout segment
[c, d\ inclus dans [a, b], et de plus

i f { x ) d x < Î f { x ) dx .
Je Ja
38 I ntégration

Solution
Puisque / est Riemann-intégiable sur [a, b], pour tout e > 0 donné, il
existe des fonctions et ^ en escalier sur [a, 6] telles que
/.6
< V’ sur [o, b], et / (^ —‘p){x) dx < e.
Ja
Soit a = (ai)o<i<n une subdivision de [o, 6] adaptée à ¡p et à ip. U
existe donc des réels A i,. . . , An et tels que

V'i € { 1 ,... ,n }, Vx e ]a i_ i,a i[, (p{x) = Aj et 'V>(x) = m-

Le segment [c, d] étant inclus dans [a, b], il existe k , m € { 0 ,..., n}


tels que af, < c < d < am-
Notons ip (resp. ■0) la restriction de p (resp. ■0) à [c, d]. Ces deux
fonctions sont en escalier sur [c, d\ et vérifient p < f < ip. Comme de
plus Pi — Xi > 0 pour tout i € { k , . . . , m}, on a également
d ^ m
/ (Îp - p){x) dx = - Ai) (Oj - ûi_i)
i=k
n

^ - Ai) (ui - O i-i)


i=0
i-b
= / (V’ ~ dx < e.
Ja

On a donc démontré que / est Riemann-intégrable sur [c, d].


Noton maintenant g la fonction définie sur [a, 6] par g := X[c,d\ /•
On a alors g(x) < f{x) pour tout x € [a, b], et d’après la proposition
1.3.3, il vient
pb pb
/ g{x)dx < I f { x) dx.
Ja Ja
Mais d’après la relation de Chasles,
pb pc pd pa
I g{x)dx = / g{x)dx + / g{x)dx + / g{x)dx
Ja Ja Je Jd
pd pd
= / g{x)dx — I f { x) dx.
Chapitre 1. Intégrale de Riem ann 39

Finalement,
/ f{x)dx < Î f(x)dx.
Je Ja

Exercice 1.8 Soit / : [0, 1 ] — M continue telle que f{x) dx — 0.


Posons m = inf f{x) et M = sup f{x). Montrer que
^relO,!] a.g[0,i]

{ f { x ) Ÿ d x < —m M .
/'

Solution
Sur [0, 1 ] on a m < / < M, donc (M —/ ) ( / —m) > 0. D’après la
proposition 1 .2 .6 , on a alors

/ (M - f{x)) (f{x) - m) dx > 0.


Jo
Par linéarité de l’intégrale, on déduit que

—f { f { x ) Ÿ d x + {m + M ) f f { x ) d x — m M > 0,
Jo Jo
c’est-à-dire ^
—f { f { x ) Ÿ d x —m M > 0 .
Jo
D’où le l’inégalité désirée.

Exercice 1.9 Soient a, b G TU, a < b, et soit / : [a, 6] ^ R une


fonction continue telle que

f {f{x)Ÿdx = i {f{x)fdx = Î {f{x))'^dx.


Ja Ja Ja

Montrer que f = 0 ou f = 1,
40 I ntégration

Solution
Par linéarité de l’intégrale, on a

f { /^ - / ) ^ ( 2;)da; = i f^{x)dx - 2 / f^{x)dx + i f^{x)dx = 0,


Ja Ja Ja Ja

et comme (/^ — /)^ est continue et positive sur l’intervalle [o, 6], le
théorème 1.3.5 assure que (/^ —/ ) = 0 sur [a, b], c’est-à-dire

Vx € [a, b], f {x) (/(x ) - 1 ) = 0 .

On en déduit que / ([o, b]) C {0,1}. Or la fonction / est continue sur


le segment [a, 6], donc l’image /([o , 6]) est un segment (voir corollaire
A.2.45), d’où

f{[a,b]) = {0 } ou /([a , 6]) = {!},

ce qui est précisément le résultat recherché.

Exercice 1.10 Soit / ; [0,1] —> R continue telle que, pour toute fonc­
tion g en escalier et croissante sur [0, 1 ], on ait Jq / ( x ) g(x) dx = 0.
Montrer que / est identiquement nulle sur [0,1].

Solution
Raisonnons par l’absurde : supposons qu’il existe xq €]0, 1[ tel que
/(x o ) ^ 0, par exemple / ( xq) > 0. Puisque / est continue en xq, il
existe r/ > 0 tel que

J [xo - 7?, Xo + 77] C ]0,1[


\ Vx € [xo - '/?,Xo + 77], /( x ) > i /(x o ).

En notant e : [0,1] — R la fonction en escalier définie par

0 si 0 < x < x o ~ 77
e(x) = ^ 1 si Xo —77 < X < Xo + 77
0 si Xo + 77 < X < 1,
Chapitre 1. Intégrale de Riem ann 41

on a

(**) ^ f { x ) e { x ) d x > (2 T?) Q /(x o )^ > 0.

D’autre part, il existe des fonctions g, /i : [0,1] ^ R en escalier et


croissantes telles que e = g — h. Par exemple, on peut choisir

J 0 si 0 < X < xq — T)
g{x) =
\ 1 si Xq — T) < X < 1

et
J 0 si 0 < X < Xq +T]
h{x) =
\ 1 si Xq + r) < X < 1.
Par hypothèse, on a

f f{x)g{x)dx = f f { x ) h { x ) d x = 0,
Jo Jo
d’où
I f { x ) e { x ) d x = 0,
Jo
ce qui contredit (*). On a ainsi démontré que / ( xq) = 0 pour tout
Xq € ]0 , 1 [. Comme / est continue sur [0, 1 ], on déduit que / = 0 sur
ce segment.

Exercice 1.11 Soient a, b G M., a < b, et soit / : [a, 6] —> R continue.


Montrer que

(1 / l = r l/(x )|d x ^ ( / > 0 ou / < 0).

Solution
- Supposons f {x) dx > 0. On a alors l’équivalence :

(*) ( f /(x )d x = Î |/(æ )|dx') Î { \ f \ - f ) { x ) d x = 0.


\Ja Ja / Ja
42 I ntégration

Or l/l — / est continue et positive sur [a, 6], donc l’égalité du second
membre de (*) entraîne, en vertu du théorème 1.3.5, que 1/1 — / = 0
sur [a, 6]. On déduit que / > 0 sur [a, 6].
- Supposons f{x) dx < 0. On se ramène au cas précédent avec —/
à la place de / . On a alors l’équivalence :

(”/ = j l/W lda;^ (^J -f{x)dx = j \ - f { x ) \ dx^ ,

ce qui équivaut à écrire que —/ > 0 sur [a, 6], c ’est-à-dire / < 0 sur
ce segment.

Exercice 1.12 Calculer lim


im / sin” xdx.
^+°°Jo

Solution
Soit £ g ]0,7t/ 2[ et notons I{n) l’intégrale à étudier. La relation de
Chasles permet d’écrire :
^7T/2
I{n) = r s i n^ xdx + := Ii{n) + l 2{n).
JO A-."“”x d x
La fonction sinus étant croissante sur [0, f — |] ainsi que sa puissance
n-ième, on a

0 , ,

et comme sin ( | —| ) e ]0 ,1 [, on en déduit que I (n) tend vers 0 quand


n tend vers l’infini. On peut donc trouver N i G N tel que, pour tout
entier n vérifiant n > Ni, on ait |/i( n ) | < e/2.
D’autre part, la majoration de sin" par 1 donne 0 < h in ) < e/2.
Ainsi, pour tout entier n > Ni, on a |/( n ) | < 1^1(n)l -h 1/2 (n)l < £•
Le nombre e étant arbitraire, on a donc établi que
l‘ir/2
lim / !sin” x d x = 0.
1-00Jq
Chapitre 1. Intégrale de Riem ann 43

Exercice 1.13 Soient a, 6 € R tels que a < b, et soit f : [a, b]


une fonction continue et positive. Montrer que

fb \ l/n
lim
n—»>+00 O

Solution
Si / est la fonction nulle, alors m ax/ = 0 et le résultat annoncé est
banal. Sinon, puisque / est continue sur le compact [a, b], le théorème
A.2.42 assure que M := m ax / est un nombre strictement positif et
qu’il existe un point z G [a, b] tel que f{z) = M.
Soit alors e G ]0, M[. Par continuité de / , on peut trouver un segment
[c,d] inclus dans [o, i>], contenant z et tel que f{x) > M —e > 0 pour
tout X G [c, d], d’où

Vx G [c, d], ( /( x ) ) " > (M —e)” .

Mais
b \ l / ï’i
a (/(x )rd x j < < [ ( 6 - a ) M ”] '/ "

= {b - M := an,

et par positivité de la fonction à intégrer, on a aussi

\ 1/^
Un > U \ i ( x ) r d x j >

= ( d - c Ÿ ' " ( M - é ) ■- A..

Or a „ tend vers M quand n tend vers l’infini, donc il existe un entier


no tel que, pour tout entier n > no, on ait < M + 2e, et donc a
fortiori «„ < M + 2e.
De même, Pn tend vers M — e lorsque n tend vers l’infini, donc il
existe un rang n i tel que, pour tout entier n > n i , on ait /? > M —2e,
donc a fortiori Un> M — 2e.
44 I ntégration

Étant donné e G ]0, M[, on a trouvé des entiers no et n i tels que, pour
tout entier n > max(no, ni), on ait

J\d — ^ Ufi ^ A/ ”1“ 2£.

Le nombre e étant arbitraire, on a donc démontré que

lim Un = M = m ax f(x).
n ^ + o o x € [o ,6 ]

Exercice 1.14 Soient / , g : [o, i>] ^ R des fonctions continues. Mon­


trer que l ’inégalité de Schwarz :
\ 1/2
J
fb
f{x)g{x)dx ^ yj / /■* \
yJ { g { x ) f d x
/ /’*

est une égalité si et seulement si f et g sont linéairement dépendantes.

Solution
Il est évident que s’il existe a € R tel que f = ocg sur [a, 6], alors
l’inégalité ci-dessus est une égalité.
Pour démontrer la réciproque, considérons la fonction : R — R
définie par
pb
h{x) = / {f{t) + x g { t ) Ÿ d t
Ja
= x^ Î g^{t)dt 2x I f{t)g{t )dt + I f'^{t)dt,
Ja Ja Ja
et supposons 5 ^ 0 (si 5 = 0 il n’y a rien à démontrer). D’après le
théorème 1.3.5, on a g“
^{t) dt > 0, et en posant

on obtient que h{a) = 0. Cela entraîne que f { t ) +ag{ t ) = 0 pour tout


i € [o, i>]. Les fonctions f et g sont donc linéairement dépendantes.
Chapitre 1. Intégrale de Riem ann 45

Exercice 1.15 Soient f et g deux fonctions numériques continues sur


[a, b], strictement positives, de bornes inférieures et supérieures respec­
tives m, n, M , N.
1) Montrer que

2) En déduire Vinégalité :

Solution
1) Pour tout X € [a, b], on a

0 < m < f {x) < M et 0 < n < g{x) < N,

et comme g > 0 sur [a, 6], on déduit que

0<2<M <M ,
N g{x) n
et l’inégalité recherchée en découle aussitôt. On notera au passage que
n et N sont strictement positifs car f et g sont continues strictement
positives et que leurs bornes sont atteintes.
2) En développant le produit du premier membre de (*) et en multipliant
par nNg^{x), on obtient, pour tout x € [a, 6],

n N f ^ { x ) — (mn + M N ) f{x) g{x) + mMg^{x) < 0,

c’est-à-dire

niV /^(z) + mMg^{x) < M N ) f{x) g{x).

D’après la proposition 1.3.3, on déduit que


nh i‘b /‘b
riN / f^{x)dx + m M / g^{x)dx < (mn-\- M N ) / f {x) g{x) dx.
Ja Ja Ja
46 I ntégration

Or pour tous nombres réels a et ^ positifs, on a 2 y/ aP < oc + P, donc

2 ^rnnM N J p{x)dx J g^{x)dx < (mn + MN) j f{x) g{x) dx,

c’est-à-dire

2 y / mnMN JJ f^{x)dx J g^{x)dx < { m n + M N ) J f{x)g{x)dx.

En divisant cette inégalité par le réel strictement positif V m n M N on


déduit l’inégalité désirée.

Exercice 1.16 Soient f , g : [0,1] —> R+ des fonctions continues et


telles que f g > l sur [0,1]. Montrer que

1 < ^ f ( x ) i x ) u : g{x) .

Solution
Les fonctions f et g sont continues et positives sur le segment [0,1],
donc y/J et y/g sont définies et continues sur [0,1], donc intégrables.
Puisque de plus 1 < f g sur [0,1], on a aussi 1 < y/J y/g sur [0,1]. La
proposition 1.3.3 et l’inégalité de Schwarz donnent alors

1 = ( ^ leía;) < V 7 M \Æ ))

< f{x)dx^ p (x )d æ ),

d’où l’inégalité désirée.

Exercice 1.17 Soient n G N*, (a i, ...,an , A? ^ et soient


a, 6 G K tels que a < b. Montrer que si f et g sont deux fonctions
numériques intégrables sur [a, b], alors
/*6 \ 2 / n pt> \ / ^ pb \
(
+ l fs) £ + / f") ^)-
Chapitre 1. Intégrale de Riem ann 47

Solution
On a

fg j - +(^y + 2 5 ^ “»^»J f^■

Or d’après l’inégalité de Schwarz dans R” , on a

^ i= l ^ ^ i= l ^ ^ i= l ''

et l’inégalité de Schwarz pour les fonctions intégrables réelles (théorème


1.3.9) assure que
rb \ 2

{M<-UÆA
Donc
( fi pb \ ^ ^ fi
Ÿ ^ a i0 i+ f g j <

i= l ‘f i= l i= l
pb pb ^ pb
+ f l 5^ + 2 ¿ a i A / /5-
Ja Ja Ja

Or

[ {o!ig-Piff > 0 2aiPi Î / 5 < a- / + /3? i f ,


Ja Ja Ja Ja

et en reportant dans la dernière inégalité, on obtient


^ pb \ 2 "fi pb pb
+ I f gj < ¿ a f ¿ / 3? + / f i 9^
i= i / i= i i= i
72 «¿J 'fl ,»b

+ E “î /
48 I ntégration

d’où l’inégalité désirée.

Exercice 1.18 (Lemme de Riemann-Lebesgue " ) 1) Montrer que


pour toute fonction en escalier f : [a, 6] —>R, on a
rb pb
lim / f ( x ) cos n x d x = 0 et lim / f ( x ) sinnx dx = 0.

2) En déduire le résultat pour toute fonction intégrable sur [a, 6].

Solution
1) Puisque / est en escalier sur [a, b], il existe une subdivision

a = Oo < O i < . . . < O m -l < O m = b ( m > 1)

et des nombres réels Aq, . • ., A^ tels que

VA: € {0, 1}, Vx €]afe,aA;+i[, /(æ) = Afc.


Soit n € N*. On a
pb
fb 771—1 paic+1 pinak+i __c,inak
/ /(x)e*”®dx = / /(x)e*”*dx = ^ A t -------- ^
A;=0

D ’OÙ
rb
0 < / /( æ ) e ‘” <fa: < - J 3 |A i |,
l- '. ” irt
donc
lim [ f [ x ) é ‘^ ^dx = 0.
n -^ + o o

On en déduit

„Ü+‘o o ^ ® ( / = 0 et ^ lim ^ S m ^ y /( x ) e ‘”®dx^ = 0,

11. LEBESGUE Henri (1875-1941). Mathématicien français. Dans sa thèse il pré­


senta la théorie d’une nouvelle intégrale qui porte désormais son nom et qui va consi­
dérablement simplifier et amplifier la recherche en analyse de Fourier.
Chapitre 1. Intégrale de Riem ann 49

c’est-à-dire

„ ÏÏfu / dx = 0 et /(a;) = q.

2) Soit f : [a, b] R intégrable, et soit e > 0. n existe alors une


fonction en escalier : [a, 6] — R telle que

/ \f{x) - (p{x)\dx < £.


Ja

D’après la question précédente, on peut trouver Uq ç H tel que

Vn G N, n > n o =^ \ Î (p{x) e*"“"dx < €.


\ Ja

On en déduit, pour tout n > tiq.

f m < I^ if{x) + I ^ (/(x ) - tp{x)) dx


Ja

< £+ / \ f { x) - <p{ x) \ dx < 2 s.


Ja

En d’autres termes.

lim f /(æ )e*”^da: = 0,


n^+ooj^

et on conclut en prenant la partie réelle et la partie imaginaire de l’inté­


grale.
N.B. Le lemme de Riemann-Lebesgue joue un rôle considérable dans la
théorie des séries de Fourier.
50 I ntégration

Exercice 1.19 (Inégalité de Hôlder*^) 1) Soient a,(3 deux nombres


réels > 0 conjugués, c ’est-à-dire tels que a~^ + ¡5~^ = 1 .
1) En utilisant la concavité de la fonction x i-> In x sur RÜJ., montrer
que
V x ,y € R ;, - + | >
a P
2) En déduire que, pour tous / , g : [a^b] ^ C continues, on a Vinéga­
lité de Hôlder :
rb / pb \ l / a / p b \\ W
.
J \f{x)g{x)\dx < {^J \f{x)\°‘ dxj \g{x)fdxj .

Solution
1) La concavité de la fonction x In x donne

Vx,y G R+, In ( —+ ^ ) > — Inx + \ Iny = In


\û! p/ a P
En passant à l’exponentielle, et compte tenu de la croissance sur R de
la fonction X H-*• e^, on déduit aussitôt l’inégalité recherchée :

(*) a P
2) Distinguons deux cas.
• Si J^\f{x)\°‘ dx = 0 ou J * | 5 (x )|^ d x = 0, a lo rs /o u g est nulle
sur [a, i>] d’après le théorème 1.3.5, et dans ce cas l’inégalité de Hôlder
est évidente.
• S i /a 0 et S ^ \ g ( x ) f d x 7^ 0, posons

X =
1/1“ .. y =
et Isl'*
/ |/(x )|“ dx f \g{x)f dx
Ja Ja

L’inégalité (*) donne alors


12. HÔLDER Otto Ludwig (1859-1937). Mathématicien allemand. Célèbre notam­
ment pour r inégalité qui porte son nom ainsi que pour le théorème dit de Jordan-Hôlder
en théorie des groupes.
Chapitre 1. Intégrale de Riem ann 51

1/1 •l5l
\ 1//3
\f{x)\°‘d x j \ g{x)f dx J

< i 1/1“ laf


+ ^
[ \fi^)\°‘dx ^f \g{x)fdx
Ja Ja

et en intégrant sur [a, b], on déduit aussitôt

/ \f{x)\-\9{x)\dx
___________ J a ____________________________
\V /3 -< ia + 4/3 = 1.
(ji l/Wr<te) [I
D’où l’inégalité désirée.

Exercice 1.20 Soit / : [0,1] —> R une fonction intégrable et soit


g :E 'R (où /([0,1]) C JS C R) une fonction k-lipschitzienne*^.
Montrer que la fonction composée g o f est intégrable sur [0,1].

Solution
Soit e > 0. Puisque / est intégrable sur [0,1], on peut trouver des
fonctions ip et P en escalier sur [0,1] telles que

1 / —¥^1 < M et / p{x) dx < e.


Jo
Or, g OP est une fonction en escalier sur [0,1] puisque, si (ai)o<i<n
est une subdivision quelconque de [0,1] telle que p{x) = Ai pour tout
X 6 ]a i_ i,a i[, alors
( gop) {x) = g{\i)
13. LIPSCHITZ Rudolf (1832-1903). Mathématicien allemand. Célèbre pour son
amélioration des conditions de Cauchy concernant l’existence et l’unicité des solutions
d’une équation différentielle, introduisant à cette occasion les fonctions qui portent son
nom. En fait, ses contributions sont nombreuses et relèvent de domaines très variés :
théorie des nombres, analyse, géométrie différentielle et mécanique.
52 I ntégration

pour tout X € ] a j _ i , a j [ et tout i € {1, . . . , n}. D’autre part, puisque g


est A:-Hpschitzienne, on a

l(5 ° /)(ic ) - < k \ f { x ) - ( p { x ) \ < kn{x),

avec
I kfji{x)dx < ke .
Jo
On en conclut que la fonction g o f est intégrable sur [0,1].

Exercice 1.21 1) Montrer que

{*) Vo ,/? € R + , Iv ^ - V ^ I < \ / | a - / ? l .

2) Soit (o, b) € tel que a <b, et soit f : [a, 6] —>


■R+ une fonction
intégrable sur [a, b], montrer que y ff est intégrable sur [a, b].

Solution
1) Observons d’abord que, pour tous x ,y £ R+, on a

V x T ÿ < Vx +

car cette inégalité équivaut, après élévation au carré, à l’inégalité évi­


dente : 0 < -y/xÿ.
Établissons maintenant (>«).
- Supposons a > /?. En prenant x = l3 et y = a — 0 dans (**), on
obtient aussitôt :
■s/û < y / p + y/ a — /3.

- Si a < /3, il suffit de prendre x = a e t y = ^ — a dans (**) pour


obtenir
y /^ < V a -t- y /¡3 —a.
On a donc démontré (*) pour tous a, ^ réels positifs.
2) On peut évidemment supposer a = 1 et 6 = 1. Puisque / est
Chapitre 1. Intégrale de Riem ann 53

intégrable sur [0,1], on sait que, pour tout e > 0, il existe des fonctions
(p et P en escalier sur [0,1] telles que

\ f ~ vl ^ P sur [0,1] et / p{x) dx < e.


Jo

Or |(^| est manifestement une fonction en escalier sur [0,1], et d’après


la question précédente, on a

lV 7 -7 b ll <

Comme de plus
1/ - Ivl I < 1/ - »>1 < *“.
on conclut que

OÙla fonction y/p est en escalier sur [0,1] et vérifie, d’après l’inégalité
de Schwarz,
\ 1/2
J y/p{x) dx < 1 dx^ ^J p{x) dx^ < y/ë.

On a donc démontré que la fonction y / J est intégrable sur [0,1].


Chapitre 2

Primitives et intégrales

Dans tout ce chapitre, o et 6 sont deux nombres réels vérifiant a < b.


Comme au chapitre précédent, nous dirons simplement fonction inté­
grable pour désigner une fonction Riemann-intégrable.

2.1 Intégrale indéfinie et primitive


Si / est une fonction intégrable sur l’intervalle compact [a, b], on sait
que, pour tout iG [a, 6] fixé, / est intégrable sur l’intervalle [a,i].

Définition 2.1.1 Soit / une fonction intégrable sur [a, i>] et soit to un
point de [a, 6]. On appelle intégrale indéfinie * de / , la fonction

F : [a, 6] —» R, t Î f{x) dx.


J to

Rem arque 2.1.2 Deux intégrales indéfinies de / diffèrent d’une constante


additive puisque, d’après la relation de Chasles,

Î f{x)dx - i f{x)dx = i f{x)dx.


J Îq J t\ J Îq

1. Par opposition, les intégrales dont les bornes sont fixées sont appelées alors inté­
grales définies.

55
56 I ntégration

Définition 2.1.3 Soit I un intervalle de R, non vide et non réduit à un


point, et soit k un nombre réel strictement positif. On dit qu’une fonction
/ : J ^ R est lipschitzierme de rapport k (ou k-lipschitzienne) si

\/x,y€l, \ f { x ) - f { y ) \ < A :|a:-y |.

Exemple 2.1.4 Pour tout a € R fixé, la fonction x \x — a\ est


lipschitzienne sur R de rapport 1 puisque, pour tous æ, y € R, on a

I |ar - a| - |y - a| I < |(x - a) - (y - o)| = \x - y\.

D’après la proposition A.2.11, toute fonction lipschitzienne / : / ^ R


est uniformément continue sur I.
Proposition 2.1.5 Soit f : [a, 6] une fonction intégrable. Alors,
la fonction
rt
F : [a, 6] ^ R f m dx
Ja
est lipschitzienne, de rapport k = sup l/(x )|, donc uniformément
a<x<b
continue sur [a, 6].
Démonstration : Par définition du nombre A;, on a |/( x ) | < k pour
tout X € [a, b]. Quels que soient u ,v e [a, i>], par application du corol­
laire 1.3.7, on a alors

|F ( ^ ) - F ( u ) | = I r f{x)dx < k\ v — г¿|,


Ju

d’où le résultat annoncé.

En nous basant sur la démonstration précédente, nous allons établir la


proposition suivante. Pour les notations / ( i —0) et /( i- h 0), on pourra
se reporter à l’exemple A.2.21.
Proposition 2.1.6 Si f [a, 6] est une fonction intégrable, alors la
fonction
F : [a,b]- dx
Ja
admet / ( i -h 0) pour dérivée à droite (resp. / ( i — 0) pour dérivée à
gauche) en tout point où cette limite existe.
Chapitre 2. Primitives et intégrales 57

Démonstration : Supposons donc que la limite

/ ( t + 0) := lim f{u) existe.


U—*tyU>t

Quel que soit le nombre e > 0 donné, il existe un nombre h > 0 tel
que les inégalités t < u < t + h entraînent |/(it) —f { t + 0 ) | < e . Pour
tout U G [i, f + /i], on a alors

(2 . 1) I f {f{x) - f { t + 0)) dx < e (xi —i),


\ JU
en effet l’inégalité |/ ( a ; ) - / ( i + 0)| < e est vérifiée pour tout x € [t,u],
sauf peut-être au point x = t; mais on ne modifie pas la valeur de
l’intégrale J J f{ x ) dx en modifiant la valeur de / au seul point t et
en supposant que l’on a f{t) = f { t + 0).
L’inégalité (2.1) résulte donc du corollaire 1.3.7 et elle équivaut à

|i7’(„) _ _ („ _ t) / ( i + 0)1 < e (u - 1),

ou encore, pour и G ]i, i -t- /х] :

F{u)-F{t)
U — t
- f(t + o) < e.

Le nombre e > 0 étant arbitraire, cela montre bien que le rapport


F{u) F(t) lorsque u tend vers t par valeurs supé-
u —t
rieures. En d’autres termes, on a : F^(i) = / ( i -I- 0). On démontrerait
de même que F admet f { t —0) pour dérivée à gauche au point ¿lorsque
cette limite existe. □

Corollaire 2,1.7 Si f est une fonction intégrable sur l ’intervalle com­


pact [o, b], l ’intégrale indéfinie :

F : [a, b] R, i h-»- / /( x ) dx
Ja
admet f(t ) pour dérivée en tout point t de [a, b] où f est continue.
58 I ntégration

Les résultats ci-dessus conduisent tout naturellement à la définition fon­


damentale qui suit.

Définition 2.1.8 Soit f : I —> ■R une fonction sur un intervalle quel­


conque I. On appelle primitive de / sur I toute fonction F : I R
telle que :
1) F est dérivable sur I.
2) Pour tout i € / , F'{t) = f{t).

On sait (voir [1] p. 134) que si une fonction (j) (numérique ou vecto­
rielle) est continue sur l’intervalle [a, b] et admet sur ]a, i>[ une dérivée
à droite partout nulle, alors elle est constante sur [a, &]. On en déduit que
si / : [a, 6] —> R est continue, alors la différence de deux primitives de
/ e s t constante sur l’intervalle [a, 6]. Les primitives de / (s’il en existe)
sont donc définies à une constante additive près.

Théorème 2.1.9 Soit f : [o, 6] une fonction continue. Alors


l ’intégrale indéfinie :

F : [a, b] —>R, f П х ) dx
Ja

est une primitive de f sur [a, b] ; et si G est une primitive quelconque


de f sur [a, b], alors

(2 .2 ) i f{x) dx = [G(æ)]o := G{b) - G{a).


Ja

Démonstration : La première asserion est une conséquence immé­


diate du corollaire 2.1.7. La formule (2.2) résulte du fait que la diffé­
rence G — F des deux primitives de / est constante sur [a, 6]. On a
donc G{b) — F{b) = G(a) — F(a), d’où l’on déduit l’égalité annon­
cée : G(b) - G(a) = F(b) - F(a). □

La relation (2.2) est extrêmement importante et utile, car c’est elle qui
fournit le moyen le plus élémentaire pour calculer une intégrale. Ce ré­
sultat est souvent appelé le théorème fondamental du calcul intégral.

Théorème 2.1.10 Toute fonction continue sur un intervalle quelconque


I de R, admet une primitive.
Chapitre 2. Primitives et intégrales 59

Démonstration : Si l’intervalle I est compact, le résultat annoncé est


une conséquence du théorème précédent. Sinon, on considère un point
quelconque c de I, et on observe que l’intégrale indéfinie donnée par
F : 1 f * f{ x) dx est une primitive de / sur [a, 6]. □

Rem arque 2.1.11 Dans le théorème ci-dessus, l’hypothèse de conti­


nuité est cruciale. Considérons en effet la fonction / définie sur [—1,1]
par
—1 si x G f —1,0[

On a alors
{
0 si X = 0
1 si X G ]0 ,1].

' —t si i G [—1,0[
n t ) ■= t f { x ) d x = 0 si f = 0
Jo t si î g ]0, 1].
Donc F{t) = |i| pour tout t G [—1,1]. Comme F n’est pas dérivable
en 0, elle ne peut être une primitive de / sur [—1 , 1 ].
Notation Sur un intervalle, une primitive de / sera notée J /( x ) dx et
elle est définie à une constante additive près !
Rem arque 2.1.12 II existe des fonctions / non Riemann-intégrables (et
donc a fortiori non continues) admettant des primitives. Ainsi, la fonc­
tion / définie sur [0 , 1 ] par

cos f —^ -|- ^ \ /x sin f —^ si X G]0, 1]


= < Vx Vx/ 2 Vx / ^ ^
0 si X = 0

admet pour primitive sur [0, 1 ] la fonction F définie par

^■(1) = (
[ 0 si X= 0
Or la fonction / n’est pas Riemann-intégrable sur [0,1] puisqu’elle
n’est pas bornée vu que

/ { = y/2Tm —>■ -f-oo lorsque n ^ -foo.


\2 7 rn /
60 I ntégration

Théorème 2.1.13 (Calcul différentiel intégral) Soit I un intervalle


de R, et soit f une fonction continue de I dans R. Alors, il existe une
et une seule primitive de f qui s ’annule en to € I, elle est donnée par

11 f f{ x )d x .
Jto
Toutes les autres primitives de f sur I se déduisent par addition d ’une
constante.

Démonstration : Découle du théorème précédent. Il suffit en effet de


prendre un intervalle fermé borné inclus dans I et contenant îq- n

Théorème 2.1.14 (Deuxième formule de la moyenne) Soient f et g


deux fonctions intégrables sur [a, 6]. On suppose que f est positive et
décroissante. Il existe alors un point c de [a, i>] tel que Ton ait

(2.3) i f{ x ) g { x ) d x = / ( o + O) Î g(x)dx.
Ja Ja

Démonstration : Désignons par m et M la borne inférieure et la


borne supérieure de la fonction

G : [o, 6] , 1 1—> Î g{x)dx.


Ja
Cette fonction étant continue sur [a, 6] et le nombre / ( a + 0) étant
positif, l’existence d’un nombre c vérifiant (2.3) équivaut à la double
inégalité :

m / ( a + 0) < î f{ x ) g { x ) d x < M / ( a + 0).


Ja
Nous allons établir (2.3) en deux étapes.
- Cas où f est en escalier. Soit (ao,ûi> • • • une subdivision de
[a, 6] telle que / garde une valeur constante Aj sur chacun des inter­
valles ouverts ]ai_i, aj[ (1 < i < n). On a
/•6 n^ çai
/ f{ x ) g { x ) d x = ^ A i ( 7 i - 7 i_i) avec 7 i = / g{t)dt,
Ja Ja
Chapitre 2. Primitives et intégrales 61

soit, puisque 70 = 0 :
rb n -l
/ f{x)g{x)dx = ^ 7 i(A i-A i+ i) + An7n-
i=i
Comme / est décroissante et positive sur [a, b], on a Ai — Aj+i > 0
pour Z = 1 , 2 , . . . , n — 1 , et A„ > 0. D’autre part, on a, par hypothèse :
m < ' y i < M pour Z = 1 , 2 ,. .. , n — 1. On en déduit :
•n—1 1 r lÎzJ
m ^ (A i-A i+ i)+ A „ J < j î{x)g{x)dx < Af |^ ^(A i-A i+ i)+ A n

c’est-à-dire :

m \ i < Î f{ x ) g { x ) d x < M A i avec Ai = /(a-t-0).


Ja
- Cas général. Pour chaque n G N*, considérons la subdivision de
[o, 6] obtenue en partageant [a, 6] en n intervalles égaux ; et définis­
sons deux fonctions fn et hji en escalier sur [a, i>] en posant sur chaque
intervalle [a H- (A: — 1) a+k :
b —a \
fn{x) = + K{x) = f (a + { k - i ) — — j ,
n J \ n
et fn{b) = hn{b) = f{h). La fonction / étant décroissante, on a

VzG [a, 6], fn{x) < f{x) < hn(,x),

d’où

J \fn{x)-f{x)\dx < j [hn{x)-fn{x)]dx = [/(a )-/(6 )].

Si on désigne par A un majorant de |5 (x)| sur [0 , 6], alors

f fn{x) g{x) dx - [ f{x)g{x)dx < [f{a) - f{b)].


Ja Ja ^

Cela montre que

lim
n—+00
f fn{x)g{x)dx - [ f{x)g{x)dx.
Ja
62 I ntégration

Or les fonctions /„ sont positives et décroissantes sur [o, 6] et on a

fn{a + 0) =

D’après la première partie de la démonstration, on a donc, pour tout


n e

m f [ a + < J fn{x)g{x)dx <

d’où (2.3) par passage à la limite lorsque n tend vers +oo. □


Les paragraphes qui suivent donnent des méthodes fondamentales pour
la recherche de primitives de fonctions continues.

2.2 Changement de variable


Le résultat qui suit est d’une extrême importance pour les applications.

Théorème 2.2.1 (Formule de changement de variable) Soit (p une


fonction de classe sur un intervalle compact [a, b]. Pour toute fonc­
tion f définie et continue sur l ’intervalle compact (^([a, 6]), on a la
formule
f<p(b) fb
(2.4) / f { x ) d x = / f[p{ t)] p'{ t)d t.
J^p(a) Ja

Démonstration : Le fait que ¥?([a, b]) soit un intervalle compact ré­


sulte du corollaire A.2.46. Montrons que
fip(u) fU
V 'u€[a,6], / f{x)dx = / f[p(t)] (p\t)dt.
J(p(a) Ja

Notons $ i(« ) le premier membre de cette égalité et $ 2(«) le second


membre, et montrons que et $2 sont des fonctions dérivables sur
[a, 6]. Pour $2 cela résulte du fait qu’il s’agit de l’intégrale indéfinie de
( f Op) X (p' qui est une fonction continue sur [a, 6]. Quant à i>2. elle
est dérivable sur [a, b] comme composée de v *->■ f{x) dx et de (p
Chapitre 2. Primitives et intégrales 63

qui sont dérivables sur <^([a, 6]) et [a, 6] respectivement.


Il reste à montrer que = $2 sur [a, 6]. Or

V u e [a, 6], # i(u ) = flip(u)]ip'(u) = $ 2(u).

D’après le corollaire A.3.19, la fonction $ 1 —$2 est constante sur l’in­


tervalle [0 , 6]. Comme ($ 1 — $ 2) (a) = 0, on conclut que = $2
sur [a, b]. D’où le théorème. □

Exemples 2.2.2 1) Pour calculer / ■ dt, considérons les fonc-


e^^ + 1
tions et / définies sur R par

ip{t) = é et /(æ ) =
+\
Puisque ip est de classe sur [0,1] et que / est continue sur l’inter­
valle compact (^([0, 1 ]) = [1 , e], le théorème de changement de variable
donne

e* dx r ,e 7Г
/ — - dt = / -------^ = arctanæ , = a x c ta n e — -.
J q e^* + l Ji 1 + x ^ '■ ■*1 4

t dt
2) Calculons / —¡ = à l’aide de la formule de changement de va-
h yJt-\
riable en prenant

<p(i) = л/ i — 1 et /(æ ) = 2 (ж^-1- 1 ).

La fonction P est de classe sur le segment [2,5] et / est continue


sur l’intervalle compact (/?([2,5]) = [1,2]. Donc

tdt 2 .s, 1^ 20
I ~ Ji - 2 [3 + - 3 •

Remarques 2.2.3 1) Le théorème ci-dessus permet souvent de calculer


des intégrales (et par conséquent de déterminer des primitives) que l’on
ne saurait pas calculer directement. On notera qu’il n ’est pas nécessaire
que tp soit bijective. En revanche, il faut s’assurer que la fonction /
64 I ntégration

est bien définie et continue sur tout l’intervalle v?([a, b]) (intervalle qui
n’admet pas nécessairement (p{a) et (p{b) pour extrémités).
2) En pratique, on retrouve la formule (2.4) de façon purement méca­
nique en posant x = ip(t), et en remplaçant dx par dt.

Exemple 2,2.4 Soit à calculer l’intégrale

“ IInnXxdx
dx. .

à l’aide du changement de variable x = 1/i.


On a
dt dx dt 1 dt
1+ ^ l + i2 ’

d’où
Inxdx _ f^lntdt _ h
In i di
A l + X^ ^ i l IT i2 “ ~Ja î
d’où
_ Inx dx Inx dx
-b x2
7a 1+æ^ il l + x2
2.2.5 Exemples d ’applications

Exemple 2.2.6 Si / est une fonction de classe sur l’intervalle [a, 6],
alors
'>■ /'(X )

/la l + /^(æ) dx = a rc ta n /(6 ) —a rc ta n /(a ).

Si de plus, la fonction / ne s’annule pas sur [a, b], alors

/a /'(f{x)x ) dx = I n !/(&)!- l n | / ( o ) | .

Exemple 2.2.7 (In t^ ra tio n su r [—a, a], a > 0)


Soit / une fonction intégrable sur un intervalle compact [—a, a] sy­
métrique par rapport à l’origine. Par un raisonnement direct facile, on
Chapitre 2. Primitives et intégrales 65

démontre que la fonction x i-> f { —x) est intégrable sur le même inter­
valle et qu’elle vérifie la relation :

[ f{x)dx = f [f{x) + f { - x ) ] d x .
J -a Jo

En particulier, si / est paire, alors

f f{x)dx = 2 / f{x)dx,
J -a Jo

et si / est impaire :
I f { x ) d x = 0.
J —a

Exemple 2,2.8 (Invariance p a r translation) Soit / une fonction in­


tégrable quelconque sur un intervalle compact [o, 6]. On montre facile­
ment que, pour tout U € R, la fonction f u - x \ - ^ f{ x + u ) est intégrable
sur l’intervalle [a — u,b — u], et qu’elle vérifie la relation :
pb—u po—u pù
/ fu{x) dx = I f { x + u )d x = / f{ x ) dx.
J a—U J a—U Ja
(Lorsque / est continue sur l’intervalle [a, b], cette relation peut s’ob­
tenir aussi par le changement de variable t = x + u).
En particulier, si / est périodique, de période T sur R, on a, quels que
soient a, 6 € R :
pb-\-T pb
/ f{x)d x = / f{x)dx.
J Q,-\-T J CL

2.3 Intégration par parties


Théorème 23.1 (Formule d ’intégration p a r parties) Si u et v sont
deux fonctions de classe sur un intervalle compact [a, b], alors

I u{x)v'{x)dx = [u(a:) v(a:)] ^ — / u'{x)v{x)dx.


Ja Ja
66 I ntégration

Démonstration : Les fonctions u tt v sont dérivables sur [o, 6] et


on a (uv)' = u'v + uv', ce qui montre que uv est une primitive de
u'v + uv'. Comme u et v sont de classe sur [a, 6], la fonction
u'v + uv' est continue sur [a, 6], et le théorème 2.1.9 donne alors

\yL{x) v{x) + u{x) v'{x)\ dx = u{b) v{b) — u{a) v{a).


/
Par linéarité de l’intégrale, on déduit aussitôt la formule désirée. □

Rem arque 2.3,2 La formule d’intégration par parties est un moyen très
puissant pour calculer des intégrales et des primitives.

Exemples 2.3.3 1) Calculons les primitives de a: i-> arctana: sur R.


Les fonctions u : a; i-*- arctan x et v : x x sont de classe sur
R, et en intégrant par parties, on obtient

X
arctan X dx x arctan x dx
/ =
-A + X^
= X arctan X — - ln (l + x^) + Cte.
Zi
2) Calculons les primitives de a; In x sur
Les fonctions u : a: i-> In x et u : x a; sont de classe sur RÜj.,
et en intégrant par parties, on obtient aussitôt

dx = In X - J d x = In X — X + Cte.
/ In X X X

3) Si les fonctions u : [a, 6] —» M et v : [a, 6] — R sont de classe


sur [a, b], alors on a

pb rn —1
/ u{x) dx = (x)
Ja '-k= l
pb
+ (—1)" / u^”^(x)u(x)dx.
Ja
Chapitre 2. Primitives et intégrales 67

Cette formule découle directement de


rn—1
_d
dx ‘■k^l J
car les termes intermédiaires se détruisent deux à deux.

Corollaire 2.3.4 (Formule de Taylor avec reste intégral) Pour toute


fonction numérique f de classe C ” (n > 1) sur [o, 6], on a

/w = / “ >(») + j f •f'"’« '') * -

Démonstration : Par récurrence sur n. Si n = 1, la formule s’écrit


rb
f{b) = /( a ) + f f'{x) dx,
Ja

et découle du fait que / est une primitive de / '.


Supposons la formule vraie au rang n et la fonction / de classe
En appliquant la formule d’intégration par parties aux fonctions u et v
de classe définies pour tout x € [a, 6] par

u{x) = v{x) =
ni
on obtient :
(6 — xY (6 - x)»
/ (n -l)!
f ^ ^ \x ) d x =
n\ a '^o. n!
/ ( ”+^)(x)dx.

On conclut en utilisant la formule au rang n.

Rem arque 23.5 La formule de Taylor avec reste intégral permet, en


considérant b comme variable, d’exprimer / sous forme de la somme
d’un polynôme et d’un reste donné par l’intégrale
fc=0
6 /L _ \n—1
/intégrale (surtout majorerOnsonpourra
a
L -—
{ n -
i-—
1)!
assez souvent étudier cette dernière
/ ^ ” > (x ) d x .

module) et apprécier ainsi l’écart qu’il


68 I ntégration

peut y avoir entre f{b) et le polynôme y~^ a ainsi.


fe=0
en supposant a < b,

(6-
f^^^\x)dx
/ (n - 1)!

d’où l’on déduit que

{b - a)^
m -E
/ =0 l
k\
<
ni
sup |/( ”^(a;)|.
ar€[a,6]

Cette dernière inégalité est appelée inégalité de Taylor-Lagrange.

Définition 23.6 Une fonction / : [a, &] -^ R est dite de classe


par morceaux sur [a, b] s’il existe une subdivision (oi)o<i<n de [a, 6]
telle que, pour 0 < i < n — 1, la restriction de / à chaque intervalle
]aj,ai+ i[ se prolonge en une fonction de classe sur [ai,aj+i].

Rem arque 23.7 Pour une telle fonction / , et par abus de langage, on
note f une fonction définie sur [a, b] qui coïncide avec la dérivée de /
sur chaque intervalle ]oi,aj+i[ où 0 < i < n —1.

Le résultat suivant donne une généralisation de la formule d’intégration


par parties qui est notamment utile dans l’étude des séries de Fourier.

Théorème 23.8 (Intégration p ar parties généralisée) 5oïf u unefonc­


tion numérique continue de classe par morceaux sur [a, b], et soit v
une fonction numérique de classe sur [a, 6]. Alors, on a

I u{x)v'{x)dx = ['u(x) u(x)] * — / u'{x)v{x)dx.


Ja Ja

Démonstration : Soit (ai)o<i<n une subdivision de [a, b] telle que


la restriction de ti à chaque intervalle ]ai,at+ i[ se prolonge en une
fonction de classe sur le segment [oi, Oi+i], notée ûî. En appliquant
Chapitre 2. Primitives et intégrales 69

la formule d’intégration par parties sur [aj, Oj+i] (0 < i < n — 1), on
obtient
rai^i ^ r(ii+i
/ üi{x)v'{x)dx = [ui{x) v{x)]^^^ — / Ui{x)v{x)dx,
J J 0,%
La valeur d’une intégrale de dépendant pas de la valeur de la fonction
aux bornes de l’intervalle d’intégration, on a aussi
/• O i+ l /'O t+ 1
/ u{x)v'{x)dx = — / u'{x)v{x)dx,
J üi ^ J di
et par sommation, on obtient la formule désirée. □

2.4 Calcul de primitives

2.4.1 Notations. Primitives usuelles


Étant donnée une fonction / de R vers R, on se propose de trouver des
intervalles aussi grands que possible sur chacun desquels / est continue
et, pour chacun de ces intervalles, une expression aussi simple que pos­
sible des primitives de / .
Dans le formulaire ci-dessous, la notation

(*) J f{ x) dx = F{x) -t- Cte,

signifie que l’ensemble des primitives de / est constitué des fonctions


de la forme x >->■ F{x) -H C te où C te désigne une constante réelle
arbitraire.
L’ écriture (*) peut même être valable sur plusieurs intervalles, mais des
précautions sont alors nécessaires (c’est ainsi que la constante dans (=i=)
peut être liée à l’intervalle I).
dx
/
- ^ = In |x| + Cte signifie que

- sur RÜj., les primitives de x i-^ 1/x sont les x i-^ Inx-h Cte.
- sur R!., les primitives de x 1/x sont les x ln (—x)-|- Cte.
Nous n’établissons aucun lien entre deux fonctions appartenant respec­
tivement à l’une ou à l’autre des deux familles de primitives que nous
venons de décrire.
70 I ntégration

2.4.3 Formulaire

Donnons à présent un tableau (non limitatif) de primitives qu’il est utile


de connaître et savoir retrouver sans hésitation. Les nombres réels a et
/? ci-dessous vérifient (a, /3) ^ (0,0).

t “+ i f àr

/
/
x° dx = -------- hCte (a ^ —1 )

g(a+t^)x
a - t-1
g(o£+i/3)x
^
/ — = ln|x|-l-C te
J X

I sinx dx = —cosx + Cte
a + il3 J
J tgx dx = —ln |c o sx |+ C te
J[ cos
dxX dx
_ = sin XX + Cte
+ Cte
J sinx ^^2
f dx . ^
J cotanx dx = In 1sinx| + Cte / — r—ax = tg X H- Cte
J cos^ X
f dx . ^
/ — — dx = —cotanx + Cte
J sin“' X / s in x c o sx
= ln |tg x l + Cte

J shx dx = chx + Cte J chx dx — shx + Cte

j t h X dx = In ch X + Cte th — + Cte
J shx 2
dx
/ dx
= 2arctan(e^) + Cte f
J th X
dx
= ln|shx| + Cte

h ch ? X
= th x + Cte
/ sh^a
= —cothx + Cte

Dans la suite, a désigne un nombre réel non nul.

f dx 1 X ^ f dx 1 , IX —ai ^
/ -ô —— 9 = - arctan - + Cte / ^ ----- 5 = — In I— :— I + Cte
J x^ -\-a^ a a J x ^ —a-' 2a IX + a I

/ -Vx2-- ^+ a?^ = argsh ^|a| + Cte =


7 ln(x + \Zx^ + a?) + Cte

f dx ln(x + y/x^ —a^) + Cte


_ f ln(x sur ] |a|, + oo[
J Vx'^ - \ Injx -t- \Jx^ —a^\ -h Cte sur ] - oo, —|a|
dx . X
, —= = arcsin — + Ote.
/ Va2 - x2 |al
Chapitre 2. Primitives et intégrales 71

2.4.4 Primitives des fractions rationnelles

Soit / € R (X ) une fraction rationnelle. La fonction x /( x ) est une


fonction rationnelle, elle est donc continue sur le complémentaire dans
M de l’ensemble des pôles réels de la fraction f { X ) . Les primitives de
X f{ x ) existent alors sur tout intervalle ouvert de R ne contenant
aucun pôle. Pour les obtenir, on décompose en éléments simples sur R.
On est ainsi ramené à calculer les primitives de la forme :
<ix .
/ (x —аУ
(n e N*)

et
ax + b
dx — 4d < 0 et n E N*).
/ (x^ + cx + d)
1
• un élément simple de première espèce x -, n € N*, admet
(x —a )’
la primitive :
-1
X ^---- T----T si n > 1, X •—> In |x —o| si n = 1.
(n — 1 ) (x —a)
ax + b
• pour un élément simple de seconde espèce x
((x —р У +
avec n € N* et ç € R+, on écrit d’abord

ax = a(x —p )+ ap.
X —P
Les primitives de la fonction x 7, ox.. se calculent faci-
( ( x - p ) 2 + g2)”
lement grâce au changement de variable u = (x — + q^.
Le calcul des primitives de x — ------- 7=----- 7^ est ramené, par un
( ( x - p ) 2 + ç 2 )n

changement de variable affine, à celui de


dx
.(X ) = / , n € N*, X e
(x^ + 1 ) ”
que l’on peut calculer en recherchant une relation de récurrence faisant
intervenir En effet, en intégrant par parties avec

U = et v' = 1 ,
(x^ + 1)*^
72 I ntégration

on a
— 2nx
u' = et V = X.
(x“
^ + 1)"+1
D’où
X (x2+l)-l
Fn{x) = ”1“ 2ti dx
(x2 + 1)« / (x2 +
qui s’écrit ;
X
2nF n+ i{x) = + ( 2 n - l)F „ (x ).
(x2 + 1)*^

La connaissance de F i(x ) = a rc ta n x + Cte permet, de proche en


proche, d’obtenir F„(x) pour tout n € N*.

2.4.5 Intégrales de la forme /iî( c o s æ , sinx)(iar où ü est une frac­


tion rationnelle

Soit R {X, Y) G R(X , Y) une fraction rationnelle à deux indétermi­


nées. On se propose de calculer les primitives de la fonction de variable
réelle :
X 1-^ f{x) := R{cosx, sin x ).
Une telle fonction est continue donc intégrable sur tout intervalle fermé
borné où elle est définie. Pour les calculs de primitives, deux cas se
présentent.
• R{X, Y ) est un polynôme.
Dans ce cas, la fonction / est définie sur R et le calcul de ses primitives
se ramène à celui de la fonction x sin^ x cos^ x où (p, q) € № .
- Si l’un des entiers p ou q est impair (par exemple q = 2n + 1), alors

J sin^x co s^x d x = J sin^’x (1 —sin^x)® cosxdx.

Le changement de variable t = cosx (resp. t = sinx) ramène à cher­


cher les primitives d’un polynôme puisqu’en effet :

J sin^x (1 —sin^x)^ cosx dx = J {1 — i^)" dt.

- Si P et g sont pairs, on linéarise à l’aide de l’exponentielle complexe.


C h ^ itre 2. Primitives et intégrales 73

Exemple 2.4.6 Calculons f sin'* x dx.


On a sin x = (e*® —e“ *®)/2i, d’où

sin^x = ^ ( e ^ * * - 4 e 2ix + 6 - 4e-2“ + —Aix\


16
= - (cos4x — 4cos2x + 3),
8
donc
1 1 3
sin“^ X dx = — sin 4x — - sin 2x + - X + Cte.
/
• R{X, Y ) n ’est pas un polynôme.
La méthode générale consiste à effectuer le changement de variable t =
tg (x /2 ). On a alors

1 2t 2dt
cosx = sin x = dx =
l+ i2’ l+ i2’ IT i2 ’
d’où

f /1 — 2t \ 2
/ R {cosx, s in x )d x = J R rï^ ) r + l2

ce qui ramène au calcul de primitives d’une fonction rationnelle.


Il faut prendre garde que ce changement de variable n’est valable que sur
des intervalles sur lesquels les fonctions  (co sx , sin x ) et tg (x /2 )
sont définies, donc sur les sous-intervalles de ] —tt, 7t[ ne contenant pas
de singularité de la fonction à intégrer.
Cette méthode est souvent fastidieuse car elle amène à primitiver des
fractions rationnelles dont le dénominateur est de degré élevé. C’est
pourquoi on commence en général par effectuer l’un des changements
de variable t = sinx, t = cosx ou i = tg x qui simplifie parfois les
calculs. On peut à ce sujet utiliser la règle suivante, dite de Bioche :
- si Ä (cos X, sin x ) dx reste inchangé en changeant x en tt — x , on
pose t = sin X.
- si i? (cos X, sin x) dx reste inchangé en changeant x en —x, on pose
t = cos X.
74 I ntégration

- si i î (cosx, sinx) dx reste inchangé en changeant x en tt + x, on


pose i = tg X.
N’oubliez pas que le terme dx doit faire partie de l’expression inva­
riante !
COSX 1 TT TT ■

En écrivant
/ ----------- :---- dx sur — T> T •
cos X -H sm X J 4 4L

/:cos
COSX
X + sinx
dx
-It J l
dx
+ tgx
et en posant u = tgx, on obtient du = {1 + tg^ x ) dx, d’où

I
COSX
cos X -h Sin X
dx
-I du
(1 -I- ti) (1 -t- u^) '

En observant que

1 _ 1 ____ u - 1 \
(1 + u) (1 -h u^) 2 \l + u 1 + u^J
1 /1 U 1 \
2VH-U 1 + u ^ '^ l + u ^ )'

il vient

COSX
/ ----------- , X 1 , ,, . « X ^
:---- dx = — -I- - In (1 -t- sm 2x) + Cte.
COS X -h sm X 2 4

2.4.8 Intégrales de la forme J Jî(c h x ,sh x )d x où R est une frac­


tion rationnelle

Soit R {X, Y ) € R(X , y ) une fraction rationnelle à deux indétermi­


nées. On se propose de calculer les primitives de la fonction de variable
réelle ;
/ : X R (co sx, s in x ) .
Une telle fonction est continue donc intégrable sur tout intervalle fermé
borné où elle est définie.
Chapitre 2. Primitives et intégrales 75

On peut employer une méthode analogue à celle du paragraphe précé­


dent en effectuant le changement de variable i = th (x/2). On a alors

2t 2d t
ch x = 1_^2> s h x = I _ f 2 > -dx
- = I_i2>

ce qui ramène au calcul des primitives d’une fonction rationnelle :

J R{chx,shx)dx = J r (j ^ ,

On peut aussi se ramener facilement à une intégrale de fonction ration­


nelle au moyen du changement de variable i = e®.
f dx
Exemple 2.4.9 Calculons
J chx
La fonction X i-> chx est définie et continue sur R et on a chx > 1
pour tout X € R. On va alors rechercher ses primitives sur R. On a
chx = (e® + e“ ®)/2 , et en effectuant le changement de variable t = e^
(donc t > 0), on obtient dt = e® dx d’où dx = d t/ t et

r dx _ r 2dt
= 2 arctan t + Cte.
J chx J W+1
D’où
Î dx
= 2 axctane® -|- Cte.
J ch
c hxx
2.4.10 Intégrales abéliennes

On appelle ainsi les intégrales du type

/ R (x, (f{x)) dx
où R {X, Y ) est une fraction rationnelle réelle et x y?(x) est une
fonction dont le graphe est une courbe dite unicursale. Cela signifie
qu’on peut paramétrer la courbe de la façon suivante : Il existe deux
fonctions rationnelles P et Q telles que
i) i 1-^ P(t) est une bijection continue (des domaines de définition de
t et de x).
76 I ntégration

ü)V î €A, <piP(t)) = Q{t).


Alors, f R (x-, <p{x)) dx devient f R (P(t), Q{t)) P'{t) dt, et on est ra­
mené à une intégrale de fonction rationnelle.
Nous allons étudier quelques types importants d’intégrales abéliennes.

Intégrales de la forme

L’entier n € N \ {0,1} et les réels a, b, c, d tels que ad —b c ^ 0, sont


fixés. La méthode de calcul consiste à effectuer le changement de va-
ax “1“ b
riable t = , ce qui ramène au calcul de l’intégrale d’une fonc-
ex + d
tion rationnelle.
dx
Exemple 2.4.11 Calculons , ______
I
X -|- y/x — 1
La fonction à intégrer est définie et continue sur [1, -h oo[. Pour calcu­
ler ses primitives sur cet intervalle, on effectue donc le changement de
dx
variable f = y/x — 1. On a alors dt = :, donc
2 y/x —1
J . _j" dx _ 1" 2tdt _ I'f { 2 t + l ) - l
dt
J 1 + ■ /x — \ t‘^^+ 1t + 1
J t" jJ t^ + t + 1
dt
¿2 + Î + 1
dt
= ln(i^ + 1-]-1) — J
t^ + t + 1'
Or,
3 3
P+ t + l
+ 4 = 4
2 / 1\
En posant U = l * '*' 2 y ’ *

r dt _ 2 /•
= arctan U -|- Cte.
J t^ + t + 1 ~ y / l j
Finalement, on a, sur [1, -|- oo[,

I = ln(x -I- y/x — 1) — arctan -|- y/x — 1^ ^ + Cte.


Chapitre 2. Primitives et intégrales 77

• Intégrales de la forme J R {x, y /ax"^ + bx + c) dx


Il existe plusieurs méthodes pour calculer une telle intégrale où a, b, c
sont des nombres réels donnés et R est une fonction rationnelle à deux
variables; certaines de ces méthodes sont liées à la géométrie via la
paramétrisation rationnelle des coniques (voir [1] ou [11]). Nous allons
présenter ici une méthode essentiellement orientée vers le calcul effectif.
Le cas a = 0 est un cas particulier de l’étude précédente, la méthode
consistant alors à effectuer le changement de variable t = y/bx + c.
Nous supposons donc a ^ 0. En notant A = 6^ —4ac, on a alors

ax + i.x + c = , . ( ( x + i ) + +

Le cas A = 0 est d’étude immédiate (la racine carrée “disparaît”). Nous


supposons donc A ^ 0, et nous distinguons trois cas :
- Premier cas : a > 0 et A < 0.
On a alors

ax^ + bx + c =
4a

2ax + b
En effectuant le changement de variable t = on ramène le
calcul à celui de f S (t, y/1 + 1^) dt où S est une fonction rationnelle.
Ensuite, le changement de variable u = ln (i+ -\/l + ¿2) (d’où i = shu)
ramène le calcul à celui de / T (sh u, ch u) du où T est une fonction
rationnelle.

Exemple 2.4.12 Calculons J y/x^ + 2x + 2 dx.


Pour tout X € R, on a x^ + 2x + 2 = (æ + 1)^ + 1. Ce trinôme
est donc partout strictement positif, on va rechercher les primitives de
X 1-^ y/x^ + 2x• + 2 sur R. Le changement de variable t = x + 1 donne
dt = dx, donc

x^ + 2a.• + 2 dx 2 + 1 dt.
78 I ntégration

En posant U = argsh t, on déduit i = sh tt et dt = chu du; et comme


Vsh^ U + 1 = ch Zi, il vient

J + 1 dt = J ch^'it du = ^ J ch (2u) + 1 du

1 , /« V U ^
= - sh (2«) + —+ Cte.
4 2
Finalement, les primitives recherchées sont données sur R par

J 'Jx^ + 2x + 2 dx = ^ sh (2 argsh (x + 1))


argsh (x + 1) + Cte

= i (x + 1) \Zx^ + 2x + 2

argsh (x + 1) + Cte

— i (x + 1) \/x2 + 2x + 2

+ i In (x + 1 + a/ x^ + 2x + 2) + Cte
- Deuxième cas : a < 0 et A > 0.
Alors :
-A
ux^ + bx -\- c —
4a
-l-1)
En effectuant le changement de variable t = — ^=—, on ramène le cal-
cul a celui de f S {t, V l —t^) dt où S est une fonction rationnelle.
Ensuite, le changement de variable u = arcsin i (d’où t = sinit) ra­
mène le calcul à celui de J T (sin u, cos u) du où T est une fonction
rationnelle.
f dx
Exemple 2.4.13 Calculons / ,
J V -x 2 -I- 4x - 3
On a —x^ -I- 4x —3 = 1 — (x —2)^ et 1 — (x —2)^ > 0 si et seule­
ment si X G ]1,3[. Nous nous placerons donc dans l’intervalle ]1,3[. Le
changement de variable t = x — 2 donne dt = dx, d’où
f dx i dt
J V —x2 -t- 4x —3 J \/l — t^
Chapitre 2. Primitives et intégrales 79

En posant ensuite u = axccos t, il vient dt = —sin u du, et de là :

/vêp =
Finalement, on a, sur ]1,3[,
dx
/ \J—x^ + 4x —3
= —arccos (x —2) + Cte.

- Troisième cas : a > 0 et A > 0.


Alors :

Vx G K, axr + bx + c = — ( ( ---- ) —1 ).
4 a V V \/Â ; J
^CbX b
En effectuant le changement de variable t = —— . on ramène le
calcul à celui de J S (i, — 1) dt, où S est une fonction rationnelle.
Ensuite, le changement de variable u = In {et+y/i^ — 1) (où e vaut-1
si t < 0 et +1 si i > 0) ramène le calcul à celui de f T (sh u, e ch u) du
où T est une fonction rationnelle.
dx
/ —= = = .
sjx^ - 2x
On a x^ —2x = (x —1)^ —1. Le trinôme x^ —2x est strictement positif
pour tout X élément de ] —oo, 0[ U ]2, + oo[. Nous allons rechercher les
primitives d’abord sur ]2, + oo[. Le changement de variable i = x —1
donne dt — dx et donc
i —f
J
y/x^ — 2x J
y/t^ — 1
En posant maintenant u = ln(i + y/t"^ — 1) = axgchi, on a aussitôt
sh u du = dt et donc, comme shu > 0, il vient y / ch^it — 1 = sh u,
d’où
f dt f
I r-f;-----= I du = U + Cte.
J J
Sur l’intervalle ]2, + oo[, les primitives recherchées sont données par

I dx
yjx^ — 2x
= In (x — 1 + y / x^ — 2x) + Cte.
80 I ntégration

Sur l’intervalle ]—oo,0[,ona \/ch ^u — 1 = —sh u, donc les primitives


recherchées sont données par

dx
= —ln(a; —1 + y j x^ — 2x) + Cte.
/ y/x^ — 2x

2.5 Limite uniforme dans les intégrales


Soit (/„ ) une suite de fonctions réelles définies dans un intervalle [a, 6]
et soit / une fonction définie dans [a, &].

Définition 2.5.1 On dit que la suite (/«) converge simplement vers


la fonction / sur [a, h] si, pour chaque x € [a, 6], la suite (/„ (*))
converge dans E vers /( x ) . En d’autres termes, la suite (/„) converge
simplement vers / sur [a, b] si

V£ > 0 , Vx e [a,6], 3 N s N , Vn € N, n > N ^ |/„(x) - /(x )| < e.

Rem arque 2.5.2 L’entier N ci-dessus dépend en général de e et de x.

Considérons la suite de fonctions définies sur [0,1] par

f „2 ^ x e ] o , ^ [
Vn € N, 5„(x) = •<

Il est clair que la suite (gn) converge simplement vers la fonction nulle
sur [0,1] tandis qu’on a lim 5n(x) dx = -l-oo. On en conclut que
la convergence simple ne suffit pas pour intervertir la limite et le signe
d’intégration.

Définition 2.53 On dit que la suite (/„ ) converge uniformément vers


/ sur [a, b] si, quel que soit e > 0, il existe un entier naturel N , ne
dépendant que de e, tel que, pour tout n > N ex tout x € [a, 6], on ait
|/„(x) —/(x )| < e. En d’autres termes,

Ve > 0, € N, Vx € [a,b], Vn e N, n > N l/„(x) - /(x)| < e.

Le résultat suivant est fondamental.


Chapitre 2. Primitives et intégrales 81

Théorème 2.5.4 Soit {fn) une suite uniformément convergente de fonc­


tions numériques intégrables sur [a, b]. Alors la fonction limite f est
intégrable sur [a, b], et de plus

(2.5) f f{x) dx =
Ja n—
lim
+00
f fn{x) dx.
7^

Démonstration : Soit e > 0. Puisque (/„ ) converge uniformément


sur [a, 6] vers / , il existe iV e N tel que

Vn € N, n > iV sup \fn{x) - f{x)\ < — r.


i€[a,6] 2 (b a)

Comme f ^ est intégrable sur [o, b], on peut trouver deux fonctions en
escalier (petO telles que

|/iv-<é’| < ^ et J 6{x)dx <

En posant 6i = 0 , on voit que et 0i sont deux fonctions


2 {b-a)
en escalier sur [a, 6] qui vérifient

1 / —<é’l < et Î 6i{x)dx < e,


Ja

ce qui montre que / est intégrable sur [o, 6].


Par ailleurs, pour tout entier n vérifiant n > iV, on a

I Î fn{x)dx- f / ( x ) d x l
1J a Ja I
<
Ja
/ \fn{x)-f{x)\dx <
^

ce qui montre que

/ f { x ) d x = lim [ fn{x)
Ja n->+oo

et achève la démonstration du théorème. □


82 I ntégration

Rem arque 2.5.5 Avec essentiellement la même démonstration, le ré­


sultat est encore vrai pour toute suite uniformément convergente de
fonctions intégrables sur [a, b] à valeurs dans un espace vectoriel normé
complet quelconque (voir [1]).

Le théorème précédent dit que la convergence uniforme est une condi­


tion suffisante pour le passage à la limite sous le signe d’intégration
sur un segment [a, 6]. Ce n’est cependant pas une condition nécessaire !
En effet, la suite des fonctions /„ définies sur [0,1] par fn{x) = x” ,
converge simplement sur [0,1] mais non uniformément vers la fonction
/ donnée par f{x) = 0 si x € [0, 1[ et /(1 ) = 1. Pourtant on a bien
l’égalité (2.5).

2.6 Calcul approché d’une intégrale


Soient [o, 6] un intervalle compact de R et / ; [a, i>] — R une fonction
intégrable. Il est fréquent que l’on ne connaisse pas la valeur /( x ) dx,
soit parce que l’on ne connaît pas de primitive de / sous forme de fonc­
tions usuelles, soit parce que les calculs auxquels conduirait la recherche
d’une telle primitive se révèlent longs et compliqués. On recherche alors
une valeur approchée de /( x ) dx en remplaçant la fonction à in­
tégrer / par une fonction g “ voisine” plus simple, ce qui permet
d’adopter g{x) dx pour valeur approchée de /( x ) dx.
2.6.1 Méthode des rectangles pour une fonction monotone
Cette méthode consiste à remplacer / par une fonction en escalier.
Comme on va le voir, il s’agit d’une méthode peu avantageuse, c’est
pourquoi on se limite ici au cas d’une fonction monotone. Soit donc
/ ; [o, i>] —» R une fonction monotone (donc intégrable) sur [a, 6]. Pour
fixer les idées, on suppose / croissante. L’entier n € N* étant fixé
arbitrairement, posons h = {b — a)/n et considérons la subdivision :

{a, a + h, a + kh, a + nh = b).


On a évidemment, pour tout fc = 1,2, . . . , n :
i*Q,-\-kh
h f { a + {k — l ) h ) < j
J a + { k —l) h
f { x ) d x < h f { a + kh),
Chapitre 2. Primitives et intégrales 83

d’où
« 6 n
(2.6) h + < / f{x)dx < h / ( g + kh).
h=0 Jo' k=l
Les inégalités (2.6) sont de la forme
rb
A < i f { x ) d x < B,
Ja
avec
b —a
B -A = h {f{b )-f{a )) =
n

On obtient ainsi la valeur de /( x ) dx avec une erreur au plus égale à

b— a
(/(&)-/(«)),
n
et il suffit, en théorie, de prendre l’entier n assez grand pour avoir cette
valeur avec une précision arbitraire. Mais la précision obtenue est de
l’ordre de 1 /n et cette méthode obligerait le plus souvent à utiliser un
grand nombre de points de subdivision. Par exemple, pour calculer

/ ’ e* dx à 10 près,

il faudrait prendre n > 100 (e — 1), soit n > 172, ce qui exigerait de
calculer 172 valeurs de la fonction à intégrer !

2.6.2 Méthode des trapèzes


Cette méthode consiste à approcher / par une fonction affine par mor­
ceaux. Elle donne en général un résultat plus précis que la méthode pré­
cédente.
Soit / : X i-> A X -h /li une fonction affine sur l’intervalle [a, 6], où A, p
désignent des constantes. On a

(2.7) j f{x ) dx = { b - a ) -H = (b -a ) m + m
84 I ntégration

(Lorsque / est positive, on pourra noter que le second membre de (2.7)


est égal à l’aire du trapèze plan défini par les inégalités

a < X <b, 0 < y < f{x),


conformément à la définition 1.2.24).
Soit alors / une fonction intégrable sur [a, 6], et soit (oq, o i, . . . , On)
une subdivision quelconque de cet intervalle. Désignons par g la fonc­
tion qui prend les mêmes valeurs que / aux points ao, a i, . . . , a„, et
qui se réduit à une fonction affine sur chaque intervalle [o j-i, ai] (1 <
î < n). En appliquant la formule (2.7) à la fonction g sur chacun de ces
intervalles, on obtient

A ix K x jd x = ± r 9(x)dx =

Nous allons étudier l’erreur commise, dans le calcul de l’intégrale de / ,


en remplaçant / par g, ce qui revient à chercher une majoration de la
quantité

^ /(® i) + e/ NJ
2 ^ (ai - O i - i ) -------- 5"^------------/ f{ x ) dx
i= l ^ da

L em m e2.63 Soit f unefonction définie sur l ’intervalle compact [a, 6],


et pourvue d ’une dérivée seconde vérifiant pour tout x G [a, 6],
û < f"{x:) < /3 où a, P sont des constantes. On a alors

< -— - ( / ( a ) + /(!>)) - / f{x)dx < P { b - a f


oc(b — a)® b—a
(2.8) --5^-— ^
^ ^ 12 - 2 Ja 12
Démonstration : La fonction
a
ft ; [a, 6] R, X 1-»^ /( x ) -I- ^ (x —a) (6 —x)

est deux fois dérivable sur [a, 6], prend les mêmes valeurs que / aux
points a et 6 et vérifie, pour tout x G [a, b] :

ft"(x) = /" ( x ) - a > 0;

elle est donc convexe d’après la proposition A.3.29.


Si P : [a, 6] R, X I—> A X H- /X est la fonction affine sur [a, 6] prenant
Chapitre 2. Primitives et intégrales 85

les mêmes valeurs que / aux points a et b, on a alors h(x) < g(x)
pour tout X € [o, 6], d’où

/ h{x)dx = I f { x ) d x + ^ / {x —a){b—x ) d x < I g{x)dx.


Ja Ja ^ Ja Ja

Or.
l-b
(b - a)"
I {x — a) {b — x) dx =
Ja

d’où, en utilisant la relation (2.7) :


rb
J g{x) dx = (/(o ) + /(6 )) > J f{x) dx + ^ {b- a f,

c’est la première des inégalités (2.8). On établirait de même la seconde


inégalité en considérant la fonction concave débnie sur [o, b] par

13
xt->’ f{x) + - { x - a ) { b - x ) .

D’où le lemme. □
On en déduit la règle pratique suivante.

Proposition 2.6.4 Soit f une fonction définie sur l ’intervalle compact


[a, 6], et pourvue d ’une dérivée seconde vérifiant pour tout x € [a, 6],
a < f"{x) < fi. Pour tout n € N*, on a alors

a {b — a)^ fi{b -a f
(2.9) < S — Î f{x)dx <
12n2 Ja 12n2 ’
ou
n — 1
b —a
S ;= /( o ) + / ( 6 ) + 2 /(a + k
2n
fc=i
Démonstration : 11 suffit d’appliquer la double-inégalité (2.8) sur cha­
cun des intervalles [a -f- (A: — 1) h, a -|- kh], avec h = (b — a)/n, pour
/û = 1,2, . . . , n, et d’additionner membre à membre les inégalités ainsi
obtenues. □
86 I ntégration

On remarque qu’avec cette méthode, une subdivision de [a, 6] en n in­


tervalles égaux donne la valeur de l’intégrale avec une erreur de l’ordre
de 1/n^. Si on reprend l’exemple de l’intégrale dx, on a alors
f"{x) = (1 -I- 4x^) d’où, pour a; G [0,1], 2 < f"{x) < 6 e < 1 7 ,
et il suffit de prendre n > 12 pour obtenir la valeur de cette intégrale à
moins de 10“ ^ près.
2.6.5 Méthode de Simpson ^
Cette méthode consiste à approcher / par des fonctions dites “du second
degré par morceaux Observons d’abord que pour toute fonction g de
la forme x ax^ + Px + 'y où a, P et 'y sont des constantes, on a

(2.10) j g{x)dx = 5(a)+ 5(i>) + 4 5 ( ^ - ^ ) •

Soit alors / une fonction intégrable sur [o, b], et soit (ao, a i, . . . , On)
une subdivision de cet intervalle. Désignons par g la fonction qui prend
les mêmes valeurs que / aux extrémités et au milieu de chaque inter­
valle [oi_i,aj] (1 < i < n), et qui se réduit à un trinôme du second
degré sur chacun de ces intervalles. En appliquant la formule (2.10) à
chacun de ces intervalles, on obtient

(2. 11) J g{x)dx = j^/(Oi)-|-/(o<_i) +

La méthode de Simpson consiste à prendre le second membre de (2.11)


comme valeur approchée de l’intégrale de / sur [o, 6]. Déplus, l’erreur
commise peut être majorée au moyen de la proposition suivante.
Proposition 2.6.6 Soit f une fonction définie sur l’intervalle [a, b] de
M, et pourvue d ’une dérivée d ’ordre 5 vérifiant, pour tout x G [a, b],
l/(^)(x)| < M où M est une constante. On a alors
b —a
< M jb-a)^
/
1
f{x)dx - f(a) + m +A f { ^ )
2880
d ’où, pour tout entier n > 1,

J f{x) dx — ^ ^/(® + + f{a + kh —h) + 4 f( a +kh —

< M jb-af
2880 ■
2. SIMPSON Thomas (1710- 1761). Mathématicien britannique. Auteur de nom­
breux travaux, il est surtout reconnu pour sa méthode d’intégration numérique.
Chapitre 2. Primitives et intégrales 87

Démonstration : Soit ip := f — g oii g est une fonction définie


comme pour la relation (2.11). La fonction <p est 4 fois dérivable sur
[a, i>], et comme on a

Vx € [a,i>], < M.

Soit (ao = a, oi, . . . , On = &) une subdivision de [o, 6]. Par intégra­
tions par parties successives, on obtient

i (oi - x Ÿ { x - a i - 1Ÿ (x ) d x
J a i - i

pO>i

= / [ - ( o j - x ) (x - O i_ l) ^ - f (oi - x)^ ( x - ai_i)]<^^®^(x)dx


J a i - i
t*0>i

= 2 / [(x - O i_i)^ - 4 (oi - x ) ( x - O j_ i) + (oj - x)^ p " { x ) \ d x


J a i - i
pCLi pCL-i

= 12 / {ai + ü i^ i — 2x) ip'{x) d x = 24 / (p{x) d x ,


Ja-t-i J a i - i

d’où

I (p{x) dx < — {cii — xŸ {x — üi -iŸ dx.


I Jai-\ Jai-i
Or,
t 'd i /‘ d-i

/ (oj - x)^ (x - a i _ i ) ^ d x = / [(x - O j - i ) ^ - I - ( a . j _ i - x)


J d i —1 J d i —i

-\-2h{ai-i — x)^]dx

donc pdi
I /

J d i - i
(^(x) dx
- 2880 n4
En sommant pour i allant de 1 à n, on conclut que
pb pb
I / f{x)dx -
Jd
/ g{x)dx < M j b - a r
Jd 2880 n « ’
ce qui est précisément l’inégalité annoncée. □
88 I ntégration

Remarque 2.6.7 Cette méthode donne une approximation très fine car
l’erreur commise est en l/n'^. Cependant, son application peut être ren­
due difficile à cause de la nécessité de calculer et de majorer la dérivée
cinquième de / .
Chapitre 2. Primitives et intégrales 89

2.7 Énoncés et solutions des exercices du chapitre


Exercice 2.1 Soit / : R — R une fonction continue et périodique de
période T > 0.
1) Montrer quey pour tout a € R tout n G N,
pa-\-m
na+nT pi
/ f{t)dt = n f{t)dt,
Ja JO

2) Montrer que pour tous a, 6 G R,


^6+T
pb-^T rb
pb

//
JQ .-\-T
a+ T
f{t)dt = /
J CL

Solution
1) D’après le théorème 2.1.9, la fonction F : x •-> est
dérivable sur M, et on a

Vx G E, F'{x) = / ( x + T) - /( x ) = 0,

donc F est constante sur E. Par conséquent :


[■ T r u - \r T
Vw G E, / f { t ) d t = F{0) = F{u) = / f{t)d t.
Jo Ju
D en découle, pour tout a G E et tout n G N* :
pa+ nT pa+ kT pT
/
Ja
/( f ) dt = ' Y '
^
j
J a + (,k -\)T
f{t) dt = n
Jo
f{t) dt.

2) La fonction G : x /o /(^ ) dérivable sur E, et on a

Vx G E, G'{x) = / ( x + T) = /( x ) .

D’où
pb pb-\-T
/ f{t)dt = G{b)-G{a) = / /(< )d i.
JCi J CL-\-T
90 I ntégration

Exercice 2.2 Soient C une constante réelle et / : [0,1] ^ R une


fonction continue telle que, pour tout x € [0,1], on ait
rx
{*) 0 < f{x) < C f{t)dt.
JO

Montrer que f est identiquement nulle sur [0,1].

Solution
La fonction F : [0,1] —> R, x Jq f{t) dt est une primitive de /
sur [0,1], c’est donc une fonction dérivable sur cet intervalle. Pour tout
X € [0,1], on a alors
(F (x -)e-^ ^ )' = F ' { x ) e - ^ ^ - C F { x ) e - ^ ^ = (/(x )-C F (x )).

D’après (*), cette dérivée est négative sur [0,1]. On en déduit que la
fonction X i-> F{x) est décroissante sur cet intervalle. Elle prend
en X = 0 sa valeur maximale qui est 0, donc F{x)e~^ ^ < 0 pour tout
X dans [0,1], d’où F{x) < 0 et en fait F{x) = 0 puisque F{x) > 0
par hypothèse. On en conclut que F est identiquement nulle sur [0,1],
donc / aussi.

Exercice 2.3 Calculer la limite lorsque n —» +oo de :

- k o^^ 1 /
^ n 2 e fc /" ’ + „ 2) + 2n + k
k= \ k=
’ \’ k=
’ l

où E{x) désigne la partie entière du nombre réel x.

Solution
l) O n a
Tl 1 ^ Tl 1
V^ ^ = 1Tl. V -
^ ^ T). *
k= l ^ k= l ^
Chapitre 2. Primitives et intégrales 91

et comme la fonction x x e ^ est continue sur [0,1], le théorème


1.3.19 donne

lim i —e = i x e ^ d x = l - 2 e ^‘ .
n-^+OOn Jq

2) En prenant le logarithme (népérien) de la quantité strictement positive


considérée, on obtient

In
k=l
Comme la fonction x ln (l + x^) est continue sur [0,1], on a

lim — InilH— ô ) = / ^^^(l


n ^+ o cn ^ V «V ^

En intégrant par parties, on obtient

f ln (l + x ^ )d z = [ x ln ( l + x^)l^ — 2 I ^ x^ dx
Jo Jo 1
= ln 2

dx
= ln 2 - 2 + 2
/ 0î i +
= ln2 — 2 + 2 [arctan x ]^ — ln2 — 2 + ^ .

Par continuité de la fonction exponentielle, on déduit

” / u2 \ t / n
+ = 2 e x p ( - - 2 ) .
fc=l ^ '

3) On a

^ 1 / k _ \ - A ___1 / k/n
“ n + k \ 2n + k
■ n ^^ 1 + k} / n Y 2 + k / n
k=l «=1
92 I ntégration

1 I X
et la fonction x i->------ . -- ----- est continue sur fO, 11. Donc
1+ x y 2 + x ^^

um i v ' = r 1
n-»+oo n j“ 1+ k /n y 2+ k /n Jq 1 + X y 2+ X

= r ~ dx.
Jl X y x + 1

X - 1
Le changement de variable t = \ ------- donne
V X +1
r-i/v /3 4 t^ d t

Jl x J X + 1 Jq (1 + î^)(1 — î^)
j-i/Vï / 2 1 1 \
dt

= ln 2 —2 a r c ta n - .
3
Donc

T 1 / fc 1 r\ n ^
lim > — —T A/ — —r = In 2 —2 arctan
n77,—
— »>-1-00
+ 0O f ■'^ n
k \ 2 ti + k
k=l

4) On a
^ _ 1 ^ k^/n^
fc^/r
8/c^ + v?
8k^ n^ n ^ S(k^/n^)
S ik^fn^) + 1 ’
k=l k=l

X^
et comme la fonction x i-* — 5----- est continue sur fO, 1 ], on a

1 k ‘^ /n? _ x^dx
n-i +00 n S{k^/n^) + 1 J q 8x ^ + 1

d’où
k^ 1
lim V —^ ^ = — ln3.
n-f+oo •4—' 8A;3 + 12
*:=1
Chapitre 2. Primitives et intégrales 93

5) En prenant le logarithme de la quantité strictement positive considé­


rée, on obtient

et comme la fonction x In (1 -t-x) est continue sur [0,1], le théorème


1.3.19 donne

lim — y ^ l n f l - t - — = f ln ( l- h x) dx,

d’où

= [ ( l + ^ ) l n ( l + x ) - ( l - h x ) ] J = 2 1 n 2 - l.
k=l ^ '
Par continuité de l’exponentielle, on en déduit

lim = e x p ( 2 1 n 2 - l) =
n—+ o o y n !n ” / e
6) La partie entière d’un nombre réel x est, par définition, le nombre
entier E{x) vérifiant x — 1 < E{x) < x. On a donc, pour tout entier
fc > 1, VX - K E{Vk) < Vk. D’où

—^ ( \ / f c —1) < —^-= E{\/k) < — y/k


n y/n n y/n n y/n
donc
< ~^E{V k) < 1 J î
n \V n y/n J u y/n n \ n
et de là

k=l ^ V / V
enfin

y/n n y /n
k=l V n
^ Vn n
94 I ntégration

Comme la fonction x t-» ^/x est continue sur [0,1], on déduit que

2
lim
n — > -+ o o 0 “ 3’

et comme de plus

lim 1 = lim - ¿ V ^ ’
n-»+oo n Vn -Jn n-^+<x> n Vn
k=l k=l
on conclut par le lemme des gendarmes que

lim —^ ' ^ E { V k ) =
n -v/n "
i-* + o o 3
k=l

Exercice 2.4 Montrer que

Ê ^ ( : ) =
fc= 0

Solution
Par linéarité de l’intégrale, on a

■ s f â i ' - “

En posant i = a; + 1, on obtient aussitôt

^^k +n \k j A n+ 1
Chapitre 2. Primitives et intégrales 95

Exercice 2.5 Soient / : [0,1] —> M une fonction continue et <p une
fonction définie et convexe sur E. Montrer que

“ lo °

Solution
Puisque V? est convexe sur R, elle est continue, donc (po f est continue
sur [0,1], donc intégrable sur ce segment. De plus.

Comme f et (po f sont continues sur [0,1], le théorème 1.3.19 donne

ainsi que

= l iv -fm d x .

En passant à la limite lorsque n —> +oo dans (*), on déduit, par conti­
nuité de ip :

/(æ )d x ) < { i pof ) { x) dx.

Exercice 2.6 Soient a < b et f : [a,b] B. une fonction continue et


convexe,
1) Montrer que

/( ^ ) { i- a ) < //( x ) * < M + Æ


96 I ntégration

2) Montrer que si f < 0 sur [a, 6], alors

f { x ) d x < - { h - a ) min f{x).


f L a<x<b

Solution
1) On a d’une part.

f f{x) dx = {b — a) f ((1 —i) O + tb) dt


Ja Jo
< ( b - a ) [ ((1 - t) f{a) + tf{b)) dt
Jo
m + m {b-a),

et d’autre part.

\dt

D’où l’encadrement désiré.


2) La fonction / étant continue sur le segment [a, ù], il existe c € [a, 6]
Chapitre 2. Primitives et intégrales 97

tel que /(c ) = min /(æ ). Alors,


a<x<b

i f{x) dx = Î f{x) dx + Î f{x) dx


Ja Ja Je

= (c —a) f f{{l — t)a + tc)dt


Jo
+ {b-c) [ f{{l - t ) c + tb)dt
Jo
< ( c - a ) [ ((1 - t) f{a) + t /( c ) ) dt
Jo
+ { b - c ) j { { l - t ) f { c ) + tf{b))dt

f{a) + /(c ) /( c ) + f{b)


= ------- 2-------(c - a) + -------- ^-------[b - c)

< i(6 -a )/(c ).

D’où l’inégalité annoncée.

Exercice 2.7 Soit / : [0,1] —>R une fonction de classe telle que
m = /'(1 ) = 0

1) Montrer que

f f{ x ) dx
O 0<X <1

2) Étudier le problème de l ’égalité dans cette inégalité.

Solution
1) Posons

= f m dx.
Jo
98 I ntégration

En intégrant par parties deux fois, on obtient


1
I = {x-l)f{x)~ ( ^ - x ^ f \ x ) {x‘^ - 2 x ) f { x ) d x ,

et donc
1
-f = 2 y “ 2x) f"{x) dx.

Comme 2x — est positif sur [0,1], on obtient en majorant

l-f| < \ sup |/" ( x ) | f { 2 x - x ^ ) d x


^ 0<x<l Jo

< i sup |/"(x)| [x2 - ^


^ o<x<i L J0

< X su p | / " ( x ) l.
O 0<o;<l

D’où l’inégalité désirée.


2) Puisque la fonction

X H-» (2 x - x^) sup |/ " ( i) | - |x^ - 2x| |/ " ( x ) |


0<t<l

est manifestement continue et positive sur [0,1], le théorème 1.3.5 dit


qu’on ne peut avoir égalité dans la majoration

f |x^ —2x| | / ''( x ) | d x < su p l/^^(i)| [ (2x — x^) dx


Jo 0<t<l Jo

que si, pour tout x € [0,1], on a

| / '( x ) l = su p l/ " ( t) |.
0<t<l

Cela nécessite que |/ " | soit constante. Comme c’est une fonction conti­
nue cela nécessite que f " soit constante. Alors

Vx G [0,1], /( x ) = a (x^ + bx + c),


Chapitre 2. Primitives et intégrales 99

où a, b, c sont des constantes réelles arbitraires.


Mais si l’on veut avoir /(0 ) = /'( 1 ) = 0, il faut c = 0 et b = —2.
Donc
f{ x ) = a { x ^ - 2 x ) ,
où Q est une constante réelle arbitraire. Il est facile de vérifier de ces
fonctions conviennent.

Exercice 2.8 1) Montrer que


a)

V n € N * , V ( æ i , . . . , x „ ) €
\ i= \ i= l

b)
V (a ,6 )€ R , V \ ^ \ > \VW\ - VWW-
2) Soient f , g : [0,1] ^ R+ continues. Montrer que

~ l v T sra g d z .

Solution
1) a) Pour tous a , b e R+, on a y/â~+b < y/â + Vb, comme on le voit
en comparant les carrés. On en déduit que
n \ 2 n
= + 2 v ïïv ïJ г
i= l ' i= l \<%<j<n г=1

d’où

л /^ > Л
2=1 \ i=i
b) Pour tous a, b 6 R, on a d’après a) :

•\/[Ц + \ / l a —b| > \/|Ь | + |o —b| >


100 I ntégration

2) Pour tout n G M*, notons

On a alors

Puisque g est continue sur le compact [0,1], g est uniformément conti­


nue d’après le théorème de Heine, donc
Ve > 0, 3g>0, Var',x" € [0, 1], | x '-x " |< 7 j => |5 ( x ' ) - p ( x " ) | < e^.

Notons N la partie entière de I / 77. On a, pour tout n G N*,


A; + 1 k
-----------
n> N VA; G { 0 , . . . , n - 1}, - - <
( n n n ~
fk + l\ fk\
\ n J
-9 [\ n- ]j

Ceci prouve que


lim (un - Vn) = 0 .
n —Î-+00

Comme f et g sont continues sur [0,1], il en est de même pour V f + g,


et le théorème 1.3.19 donne alors

lim
n -* + o o
Vn = f
Jq
y / f{x) -h g{x) dx,

d’où
lim Un = y/f{x) -1- g{x) dx,
n -* + 0 0 J q
Chapitre 2. Primitives et intégrales 101

et c’est précisément ce qu’on voulait démontrer.

Exercice 2.9 Soient a, b deux nombres réels vérifiant a < b. Calculer


rb
I y/(x — a) {b — x) dx.
Ja

Solution
Posons y = ^J{x — a){b — x). On a y > 0 et

= {x — a) {b — x) = —x^ + (a + i>) X — ab,


d’où
x^ — {a + b) x + y^ = —ab
que l’on peut aussi écrire sous la forme

i a + b\ ^ 2 f ^
(*) h ( — )J + > ' = ( — )
Or (*) est l’équation d’une ellipse, on peut donc paramétrer en posant
a+b b —a
X — cos в
,2
b —a
y sin^,

avec 0 € [0, tt] car y > 0. Mais

(x = o) ~ ~ ^ 2^ ^ (~1 = cos 6) =» (0 = 7t),

et

{x = b) => —“ l “ = ~ 2 ~ (1 = cosO) {9 = 0).

Donc
rb --------------------- /■’f
J y/{x — a){b — x) dx = J ^ de

cos 20
dO,
■ m't-
102 I ntégration

et finalement

y/(x —a){b — x) dx = {b — a Ÿ ^
f 8

6^ 1
Exercice 2.10 1) Montrer que la fonction f •. -----:—: - ^ est
arcsin i t
bornée au voisinage de 0.
2) Calculer
f 2x gt
lim /, dt.
^0+ 7-r arcsin t
x-»o+

Solution
1) Pour tout t au voisinage de 0, on a

i (1 + i + o(i)) ~ { t + 0(i2)) ¿2 +
m = ¿2 + o(i2) i2 + o(i2)’

donc
lim
i->o arcsin t t
La fonction / est donc bornée au voisinage de 0. Il existe donc des
nombres réels a > 0 et M > 0 tels que

V i€ ]0 ,o [, < M.
arcsin t t

2) D’après ce qui précède, on a, pour tout x € ]0, a/2 [,

dt < M X.
\Jj. arcsin i I \Jj. \ arcsin f tj

Donc
lim dt = ln2.
a:-*0+ Jx arcsin t
Chapitre 2. Primitives et intégrales 103

Exercice 2.11 Soit f une fonction de classe sur [a, b] dont la dé­
rivée est de signe constant, et soit g une fonction réelle continue sur
[a, 6]. Montrer qu’il existe un nombre réel c € [a, i>] tel que
pb pc pb
/ f{ x ) g { x ) d x = /( a ) / g{x)dx -i- f{b) / g{x)dx.
Ja Ja Je

Solution
Soit G la primitive de g sur [a, i>] qui s’annule en a, c’est-â-dire :
/*x
(j : [a, 6] ^ R, æ / g{t) dt.
Ja

Les fonctions f et G étant de classe sur [a, 6], on a en intégrant par


parties :

Î f{ x ) g { x ) d x = f{b)G{b) - Î f{x)G {x)dx.


Ja Ja

Comme f est de signe constant sur [a, 6], la première formule de la


moyenne (théorème 1.3.12) assure l’existence de c G [a, i>] tel que

î f { x ) G { x ) d x = G{c) î f ' { x ) d x = G{c){f{b) - f{a)).


Ja Ja

D’où

[ f{x) 9{x) dx = f{b) (G(6) - G(c)) + / ( a ) G(c)


Ja

= f{b) [ g{x) dx + / ( a ) î g{x) dx.


Je Ja

Exercice 2.12 Trouver un intervalle I contenant 0, non réduit à un


point, et une fonction continue f de I dans R telle que, pour tout x
élément de I, on ait
PX
/( x ) = / e x p ( /( i) ) di.
Jo
104 I ntégration

Solution
L’équation proposée équivaut au système :

f{x) =
{ /(0 ) = 0,

et l’équation différentielle ainsi obtenue s’écrit encore

e - f ( ^ ) f ( x ) = 1.

En intégrant, on a
= x + a.
-

On obtient ainsi

/( x ) = — ln(—X —a), avec x < —a.

La condition initiale donne /(0 ) = 0 = —ln(—a), d’où a = —1.


On obtient donc la fonction / définie sur l’intervalle I = ] —oo, 1 [ par

/( x ) = - ln (l - x).

Il reste à vérifier que cette fonction convient. Or, sur / on a

e/(t) -
“ 1 -i’
d’où
f\m d t= r ^ = - i n ( i - x ) = /( x ) .
Jo JO ^
Donc / : ] — oo, 1[—> R, x ^ —ln (l — x) est bien solution de
l’équation proposée.

Exercice 2.13 Déterminer toutes les fonctions continues f de ^ dans


R, telles que, pour tout x réel.

îip^) + Î / W dt = 0.
JO
Chapitre 2. Primitives et intégrales 105

Solution
On a
f {x) = f tf{t)dt - x i f { t ) dt .
JQ Jo
Il en résulte que /(0 ) = 0 et que / est dérivable sur E comme diffé­
rence de primitives de fonctions continues sur R. On a alors

f{x ) = xf{x) - f f(t)dt - xf {x) = - f f{t)d t.


Jo Jo
On en déduit que / est deux fois dérivable sur R et vérifie /'( 0 ) = 0 et
/" ( x ) = —/( x ) pour tout X € R. La fonction / est donc solution
sur R de l’équation différentielle y" + y = 0, d’où

/( x ) = A cosx -h B sin x , A, B €M..


Mais alors
f'{x) = —A sin x -h B cosx,
d’où /(0 ) = 0 = -A et /'( 0 ) = 0 = B . On conclut que / est
identiquement nulle sur R.

Exercice 2.14 Calculer

Jjascsinxfdx, y a r c ta n (^ )d x , J X (arctanx)^ dx.

Solution
1. En intégrant par parties, on obtient

(arcsin = x (arcsin x)^ — 2 / -t.i = arcsin x d x ,


/
ainsi que
J vl —

/Î - ^— - J
arcsmxdx = —y A-----
/ l —X‘^^ arcsinx
• +. /Î . --- dx

= — arcsin X + X + Cte,
106 I ntégration

d’où

J (arcsin dx = X (arcsin x)^ + 2 yj\ — arcsin x —2x + Cte.

On en déduit

2. Le changement de variable ^ = t puis une intégration par parties donnent

J arctan(-v^) dx = J Зí^ arctani di

= arctan t dt,
- / r + ¿2
avec

“ / ( ' ■ Î T ? ) * = y ■ 5 i>‘(i + «") + Cte.

En revenant à la variable x, on obtient

1 1
/ arctan( ^ ) dx = X arctan-^ + - ln(l H-x^^^) — + Cte.

3. Pour tout X G ]0, + oo[, posons

u{x) = Inx et v\x) =


(x^ +1)^ *
On a alors
1
u'(x) = — et v(x) = —- , O .NO-
^ ^ X ^ ^ 6 (x 3 + l)2

Donc
Î xr Inx _ Inx 1 f dx
J (x^ H- 1)^ ^ 6(x^ l)2
6 (x^ + 1)2 y x(x^
6J ; + l)2*
Le changement de variable x^ + 1 = i donne ensuite

r dx _ 1 /* ^ ^ ^^ 1 /* dt
y X(x3 + 1)2 “ si (t-l)i2 “ “ si Î2 ' ‘•’ S y t - l
1 1 . i - 1 H” Cte,
Chapitre 2. Primitives et intégrales 107

d’où, en revenant à la variable x.


^ In X dx Inx X'^
+ In -j- Cte.
n + 1)^ 6 (x^ H- 1)2 18 + 1 18 (x^ + 1)

4. Une intégration par parties donne

, n2 . / \ 21 ^ /'^ arctan X ,
/ X (arctanx) dx = — (arctanxj —/ — ;----- 5— dx
Jo L2 J0 7o 1+ ^
7T^ , , ar
arctan X ,
arctan X dx + I —------tt dx.
32 Jo 7o 1 + x^
Or, d’après l’exemple 2.3.3,

I If 1 1 /1 2\1^ 1^2
I arctan x a x = - x arctan x — - ln (l + x ) = — —
jQ 2 L 2 J0 4 2

et d’autre part.

arctan X , 1 d ., , 0, ,
I = 2/0

= i [(arctanx)^]J =

On conclut

/ \2 J ’ ’’ 1 1
J X (arctan xj ax “ ~ 2

Exercice 2.15 Calculer les primitives suivantes :

Î x^ + 11
,.5 -L fr dx f^ X dx
xdx f ax^ dx
J x6 + x4 J x4 - x2 -2 ’ J X-3-3X + 2 ’ J î + X'4 ’

Solution
1. Pour tout X G R * , on a d’abord

x^ + l X 1
+
X® + x'^ X^ + 1 X® + x“*’
108 I ntégration

et puis
1
______ OI
= 1 _ 2-2
X^ + 1 x2 + 1 ’
d’où
1
(x^ + 1) X"* X^ x^ + 1
Donc

— - ln(æ^ + 1) — i + axctanx + Cte.


X

2. En décomposant en produit de facteurs irréductibles dans R[x], on


obtient aussitôt - 2 = (x - v ^ ) (x + y/2) (x^ + 1), d’où la
décomposition en éléments simples dans R(x) :
1
x4 _ a;2 - 2 6y/2 X - \/2 6\/2 x + \/2 3 x^ + l '
On en déduit
dx 1 X -^ /2
In — - arctanx + Cte.
/ c4 _ x2 _ 2 6\/2 X + \/2 O

3. Le polynôme x^—3 x + 2 admet 1 comme racine évidente, et en effec­


tuant la division euclidienne par x — 1, on obtient aussitôt
x^ —3x -1- 2 = (x —1)^ (x —2). D’où
X 2 1
+ r
x^ —3x -H 2 3 (x — 1)2 9 X —1 X -|- 2 ’

et par conséquent

xdx 1 1 2 , x —1
H“ Cte.
/ x^ —3x -h 2 ■ 3 Î^ + 9 * “ x+2

4. On a : 1 + = (1 + y/2x + x^) (1 — V 2 x + x^), d’où

x^
1 + x^ 2\/2 \1 —>/2x + x^ l + ^/2^ + a:^ )■
Chapitre 2. Primitives et intégrales 109

De plus.

X 1 2x — y/2 1
+
1 — \/2 X + x ‘^ 2 1 — ^ / 2 X + x “^ \/2 1 — y/ 2 x + ’

et

X 1 2x + \/2
1 + \/2 X + x^ 2 1 + y/2 X + x^ \/2 1 + \/2 x + x^

On en déduit

x^ dx 1 1 1^ ( ^ l - ^ Æ x + x^N
/ r + x^ 2y/2 [2 1 + \/2 X X J
+ arctan(V^x — 1) + arctan(\/2x + 1) + Cte.

Exercice 2.16 Calculer

cos X d x f ^~ da; i f dx
/ sin^x + 2 t g ^ x ’ J sinSx ’ J c h x - c h a ’ J dix Vch2x

Solution
1. L’expression sous l’intégrale étant invariante quand on change x en
7T — X, la règle de Bioche invite à effectuer le changement de variable
t = sinx. D’où
cos X dx COS X dx
sin^ X + 2 tg^ X = / -sin^x + 2
sin ^ X
1 —sin^ X
dt 0- ~
3i2-i4 •

De plus, la décomposition en éléments simples :

x-\ 1 2
+
X (X -3) zx z{x-zy
110 Intégration

donne
-1
i2(i2_3) 3i2 + 3 ( i 2 - 3 ) ’
d’où

_ 1 1 t-
In + Cte.
/ 3i2 - ¿4 “ ^ i +V3
Finalement

cosx* J = — :------h
1 1 In sina; - ^ / 3
dx “)■ Cte,
/ sin^ X + 2 tg2 X sin X ‘ 6 a/3 sin x +
ces calculs étant valables sur R \ ttZ.
2. L’expression sous l’intégrale est invariante lorsqu’on change x en
—X, la règle de Bioche suggère le changement de variable t = cos x.
À l’aide des formules élémentaires 1 —cos2x = 2sin^ x et sinSx =
3 sin X —4 sin^ X, on obtient

f l —cos 2x ^ r —2 sin^ X dx Î —2 dt
J sin3x ^ J 3 s in x —4si n^x J 3 —4 (1 —f2)

J \l- 2 t l + 2tJ ’
d’où
1 —cos 2x , 1 , 1 + 2 cos XI
------------ ox = - m + Cte,
/ sin 3x 2 1 —2 cos X
ce résultat étant valable sur tout intervalle ne contenant pas de point de
la forme kn/Z où & € Z.
3. Pour a ^ 0, le changement de variable i = e® donne

f — f ^
J chx —cha J ¿2 _ 2i cho + 1
l r dt 1 f dt
sha J t — e°^ sha J t — e~“
d’où
dx
/ chx —cha sha \eiX ^ CL\ + Ct6.
Chapitre 2. Primitives et intégrales 111

Si maintenant o = 0, alors

J chx — 1 J —2 +1

Le changement de variable t = donne

Î dx f tdt f tdt
J e^^-2e^ + 1 “ J t ^ - 2 t + l ~ J ( ¿ - 1 ) 2 ’

et le changement de variable « = t — 1 donne

r tdt _ n U 1 111 ^
du = ------ 1- In ki + Cte
J - J ~U‘‘ U

+ 2 In [t — 1| + Cte.
t-1

On conclut que

+ 2 l n | e * - 1| + Cte,

et ce résultat est valable sur tout intervalle ne contenant pas 0.


4. On a : ch2z = ch^æ + sh^x = ch^x (1 + th^x), donc

1 1
chx Vch2x ch^x V T T t h ^

En posant t = thx, on a dt = dx/ch^x et

r dx _ f dt
J chx Vch2x J V I + ¿2'

En posant t = shг¿, on a dt = chu du, et comme v T T s h ^ = chг¿,


il vient

, ^ = [ du = U + Cte = arg sh i + Cte


/ VT+W
=
J _____
In (t + \/i^ + 1) + Cte,
112 I ntégration

d’où
dx
= In (th X + \ / l + t \ ^ x ) + Cte.
/ : chx Vch2x

Ces calculs sont valables sur R.

Exercice 2.17 Calculer

dx
L ( i + i 2 ) V T ^ ’ i ’’ V x + i ’X \/l + X + ^1 + X

Solution
1. Le changement de variable x = sin t donne dx = costdt, d’où

dx _ dt
Jo (1 + x^) \/l - 7o 1 + sin^i
dt
Jo cos^ i + 2 sin^ i
f’r/4 11
j-IT/4 1
dt.
7o cos2 i 1 + 2 tg H

Posons maintenant tt = tg i. On a du = dt/ cos^ t, et de là

_ l _______ 1 _ du
Jo COs2 Î 1 + 2 tg2 i * Jo 1 + 2«^

En posant V = \/2 it, on a dv = \/2 du, donc

du 1 dv 1 /-
/ = “ }= / ^ aj:ctanv2.
7o l + 2«2 \/2 y o l + V2

Ainsi,
l/v^ dx
= —= axctanV ^.
l (1 + x^) \ / l —x^ -\/2
Chapitre 2. Primitives et intégrales 113

2. En effectuant le changement de variable :

2 + ¿2
t ou encore x =
V i+ i r ^ ’

6i
on obtient dx = dt, donc
(1 - î 2)2

6i2 ( 2 + ¿2)
dt.
i2)3

La décomposition en éléments simples :

6*2 (2 +<2) _ 1 / 33 3 21 21
(1 - *2)3 “ 8V Î + 1 i-1 (* + 1)2 (*-1)2
18
(* + 1 )3 (i-i)V ’
donne aussitôt

6 *2 (2 +*2)
dt = ^ ( 3 1n|* + l| - 3 1 n | * - l| +
/ (1 - *2)3

+ Cte.
*- 1 (* + 1)2 (*+ )

En revenant à la variable x et en simplifiant au mieux l’expression, on


trouve

-2 , 2x-h r-^----------
I-M dx = — -— y x^ — X — 2

+ - In (2 yjx^ —X —2 + 2a; — l) + Cte,


8

et ces calculs sont valables sur ] —oo, — l [ u] 2, + oo[.


3. Le changement de variable * = v^l + a; donne dx = 6 *^ dt, donc

dx
f f '^ &^t^ d t
^/т + x + v r v . ~ Ji 1+ 1
114 I ntégration

En effectuant la division (suivant les puissances croissantes) de par


1 + i, on obtient

2 , 1
= Î^-Î+ l-
1+ Î 1+i’
d’où

” [ s i* - 3 t^ + 6 t - 6 ln (l + i)]^

= 10 ^Æ -U -6 1 n (i^),

et finalement

dx
/ V 2 /
V l + a: + X

shx
Exercice 2.18 1) Pour a € M+, calculer dx.
= I l + chx
2) Intégrer par parties l ’expression
chæ
dx^
= i î + chx

et en déduire la valeur de
^ dx
= i ï + dix ’

puis celle de G {a).


3) Établir les inégalités :

Vx € M+, chx — 1 < shx < chx,

Fia)
et en déduire Vexistence et la valeur de lim ------ .
a — > -+ o o a
C hapitre!. Primitives et intégrales 115

Solution
1) La fonction à intégrer est de la forme u '/u où u{x) = 1 + chx. On
en déduit que

F{a) = [ln (l + c h x )]“ = ln (l + ch a) - ln2.

2) À l’aide d’une intégration par parties, on obtient

, r sh x 1“ r sh^x
G{a) = ,— + / dx.
[1 + c hxJ o Jo (1 + chx)2

Or sh^x = ch^x — 1, d’où, après simplifications,

_. . sha /■“ chx - 1 , sha . ,,, ^


G{a) - 1 + cha + l + cha
+ G{a)-H{a).

On en déduit que
sha
H{a) =
1 + cha
puis G{a) = a — H (a) c’est-à-dire

sha
G{a) = a —
1 + cha ’

3) Pour tout X € M, on a — e~^ < + e~^, donc s h x < chx.


D’autre part, pour tout x € M+, on a ch x — s h x = < 1. Par
conséquent,
Vx € R+, chx — 1 < shx < chx.
En reportant ces inégalités dans la définition de F (a) on obtient

G(a) - H {a) < F {a) < G{a).

Un calcul immédiat montre que

H{a) ^ ^ G{a)
hm — — = 0 et hm —^ = 1,
a —»-+00 a a —»-+00 a
et par conséquent,
lim Î M = 1.
a —»>+00a
116 I ntégration

Exercice 2.19 À l ’aide du changement de variable x = tgt, montrer


que
^ ln (l + x) , TT . rw
dx = - ln2.
l l+x2 8

Solution
Notons I l’intégrale à calculer. En posant x = tg i, on obtient

/c o s í + sin

Jq \ cost J

= Îln2+ r ‘ t a ( o < » ( i - î ) ) d < - r ‘ l ncosi dt.

7T
Mais en posant u = — —i, on trouve

^7t/4
J In ^cos ^i — di = J I ncos ndt i .

Donc
TT
/ = - ln2.

Exercice 2.20 Soit f : [o, 6] —» R une fonction continue telle que

Vx € [a, 6], / ( a + 6 - x) = /( x ) .

Montrer que

i X /( x ) dx = f /( x ) dx.
Ja ^ Ja
Application : Calculer les intégrales :

f X sm x , /^7t/2 X cosx SIsm x


/ -------- ô~ dx et / — T-------- : dx.
J q 1 + COS^ X J q COS^ X + SI
sm'^x
Chapitre 2. Primitives et intégrales 117

Solution
En utilisant le changement de variable t = a + b —x, on obtient
pb rb pb
/ X f{x) d x = {a+b—t) f{a+b—t) d t = (a+b—x) f{x) dx.
Ja Ja Ja
Donc
pb pb
2 I Xf{x) dx = (a + b) I f{x) dx,
Ja Ja
d’où le résultat désiré.
Application :
sin x
• La fonction O ; fO, ttI ^ R, x i-> ^ , vérifie

V xe[0,7r], g{-K - x ) = g { x ) ,

donc
X sinx , TT sinx ,
/ -------------ô ~ d x = — / ----------- X— d x
Jq 1 + cos-^ X 2 Jq 1 + COS"^X
= ? [ — arctan (cosx)] q,
donc
sin X X
dx =
+ COs2' X
Jq 1 4
X cosx sin x
' La fonction h : [0,7r/2] —>R, x i—» ---- ^ ^ — vérifie :
cos'^ X + sin“* X

Vx €

donc
/•7T
X
-Tf cosx
r-. sin; 7T cosx* sinx* r'J nr»
/ cos'* X + sin“* 4 .Jo COS"^X + sin^ X
p n l2
7T sin 2x ,
------------- ô—
dx
4, L 2 — sin^ 2x
^5t/ 2
7T sin 2x
--------------7,— d x .
4 , /. 1 + COs2 2x
118 I ntégration

En posant t = cos 2x, on a di = —2 sin 2x dx, d’où

sin2x , 11 / ■ ' _ di
= a rc ta n l = —
7o
/0 1 + cos2i2 2x 2 y _ i 1 + i2
Finalement
•7t/2
X COSX Sinx , TT
/ ---- ;;--------- 3— dx = — .
cos'* X + sin X 16

dt
Exercice 2 ^ 1 Soit F{x) = J — .

1) Déterminer le domaine de définition D de F.


2) Étudier la dérivabilité de F et calculer F'.
S) Montrer que
9
x^ — X —X
2 In X In X
En déduire la limite de F{x) et de F { x ) / x en 0 et en +oo.
/ X tdt
4) En écrivant F{x) = / ——-, encadrer F et en déduire la limite
Jx t i n t
de F lorsque x tend vers 1.
5) Montrer que F est de classe sur Étudier sa convexité.

Solution
1) La fonction f 1 / In i est continue sur ]0,1[U]1, + oo[, et elle
tend vers 0 quand t tend vers 0, on peut donc la prolonger par continuité
en 0 en posant /(0 ) = 0. De plus, si x € ]0 ,1 [, alors [x^, x] C [0,1 [ ; et
si X € ]1, + oo[, on a [x, x^] C ]1, + oo[. On en conclut que la fonction
F est définie sur T> = ]0, l [ u ] l , + oo[.
2) / étant continue sur V , elle y admet une primitive, disons ¡p. On a
alors, pour tout X € 2?,

F{x) = (p(x^) - v?(x),


et comme est de classe sur D (car dérivable en tant que primitive
et de dérivée / qui est continue sur V). On en déduit que F est elle
Chapitre 2. Primitives et intégrales 119

aussi de classe sur T> comme somme et composée de fonctions de


classe sur T>. De plus, pour tout x € D, on a
X — 1
F'{x) = 2x (p'(x^) - ip'(x) = 2xf { x^ ) - f {x)
In x
On en déduit notamment que F'{x) > 0 pour tout x dans V, donc F
est strictement croissante sur [0,1[ et sur ]1, + oo[.
3) On a F(0) = 0 car / est continue sur [0,1[. De plus,

/'(* ) = ~ t7 In
T ^i ’ ^

ce qui montre que / est décroissante sur ]0 ,1 [ et sur ]1, + oo [. Or, pour
tout X € ]0 , 1[, on a < X, donc

Vi G [x^, x], /( x ) < / ( i ) < /(x ^ ),

et en intégrant sur [x^, x], on obtient

X —x^ ^ dt ^ X —x^
lii 2: ~ J3.2 In i ~ 2 In X
Donc O
— X X^ — X
Vx € ] 0 , l [ , < F{x) <
2 I nx ~ ~ Inx ’
De la même manière, on montre que cette double inégalité est vraie pour
tout X g ]1, + oo[.
Les inégalités ainsi obtenues donnent immédiatement :

lim F(x) = 0, lim = 0,


x-^0 ^ ' x^O X

ainsi que
F(x)
lim Fia:) = +oo et lim ----- - = +oo.
X—^+OO X—»>+00 X

4) Pour tout X G D, on a
120 I ntégration

Mais, pour tout X € ]0,1[, on a < x, donc pour tout t € [x^, x], on
aura i In i < 0, d’où
X
< - i - <
i In i i In i i In i ’
donc
^ ® td t
- X ln 2 < - x ^ ln2,
- jj.2 t In Î
et de là

(*) Vx g ]0, 1[, x^ ln 2 < F{x) < X ln2.

On obtient de la même façon :

(**) Vx €]1, + oo[, X ln2 < jP( x ) < x^ ln2.

De (*) et {**), on déduit immédiatement

lim F (x ) = ln2.
X—^1
5) D’après ce qui précède, on peut prolonger F par continuité en 0 et en
1 en posant F{0) = 0 et F ( l) = ln2. De plus, les calculs de limites
dans la question 3) montrent qu’on a aussi

F '(0 ) = 0 et lim F'(x) = 0,


x -* 0 +

de même qu’on a

F '( l) = lim F \ x ) = lim = 1.


x —*l x-^\ I n x

On en conclut que F est de classe sur M+.


Enfin, F ' est dérivable sur V et

vx.® . F -(x) = ! ; i i ^ .
In X
Or (Inx — 1 + x~^y = (x — 1) x “ ^, ce qui montre que la fonction
X 1-^ In x — 1 + x “ ^ admet un minimum absolu en 1 égal à 0, donc

Vx G P , F"{x) > 0.
Chapitre 2. Primitives et intégrales 121

La proposition A.3.29 permet de conclure que la fonction F est convexe


sur V.

Exercice 2.22 On considère les intégrales

pT\
cos X dx , sin X dx
et J
= /lo’ V l + cosx sin a; Jo v T + œ s z s ïn x

Montrer que I = J et les calculer.

Solution
7T
chang
Le changement de variable x = — — t ramène immédiatement J à la
forme I. On a donc

1 cos X + sin X
^= =H V T + c ^ x s in x
dx

y/2 cos (x — dx
^ -^0 ^ 1 + è cos (2x - I )

Le changement de variable :

U = sin ~ ~ = 1 —2u^,

donne alors

V2 V^/2
V2 /-^ /2
sin I U \ / -
arcsin
2 J-V2/2 2 - v^ /2

= a r c s in - ^ .
V3

Exercice 2.23 1) À raide d'un changement de variable, montrer que

P7T/2
S in X — COS X*
/ dx = 0.
0 V cos"^ X + sin"^ X
122 I ntégration

2) De la même manière, montrer que

//■^ —1 COS I{ -------


X ^ \ Inæ dx
. = 0.
1/2 X
Уn/2 Vi + ^ v

Solution
1) Notons I l’intégrale à étudier. Si l’on pose t = тг/2 —x, on obtient
aussitôt
cos t — sin t ,
- f dt = - I ,
0 X + cos'* t
d’où / = 0.
2) Notons J l’intégrale proposée. Le changement de variable t — I f x
dans l’intégrale J donne

f \ f ^ \ 1 dt
J
= '“ 7 7î

'1/2

D’où J = —J, et finalement J = 0.

Exercice 2.24 1) Montrer que, pour tout t E on a

(*) arccost + arccos(—i) = tt.

2) Pour X € [0,1], calculer l ’intégrale

T( \ Г ^arccost dt.

Solution
1) Puisque arccos 1 + arccos(—1) = 0 + tt = tt, la formule proposée
est vraie pour t = 1 et pour t = —1. Supposons que t 6 ] — 1 ,1[. La
Chapitre 2. Primitives et intégrales 123

fonction / ; 1 1—> arccos t + arccos(—i) est dérivable sur cet intervalle


et on a

v t € |- i .i [ , / '( 0 = - ^ + ^ = 0.

D’après le corollaire A.3.19, la fonction / est constante sur l’intervalle


] — 1 ,1[, et comme /(0 ) = n, on conclut que

V i€ ] —1,1[, arccos i + a rc c o s(-i) = tt.

D’où la formule désirée.


2) Le changement de variable u = —t donne

arccos f , aiccos(—u) ,

Compte tenu de (*), on a alors

arccos t TT du arccos u

et finalement
arccos i , TT /■* du
I —----- 7T dt = — I -------^ = TTarctan X.
l + i2 2 j _ ^ l + u^

Exercice 2.25 Utiliser la formule de Taylor avec reste intégral pour


démontrer Vinégalité suivante :

x2
Vx* G M, 6 ^ 1+ X* H——
—I— — .
2 6

Solution
La fonction / : X étant de classe sur M, on peut lui appliquer
la formule de Taylor avec reste intégral sur [0, x] à l’ordre 3 :

X , .2
2;" ..3
x^ rrx (a; _
e - l +x+ - + -+ J ^ e' dt.
3!
124 I ntégration

On en déduit que

« - (i + ^ + y + y ) = I * *•

/•* (a; _ f\3


Pour X > 0, l’intégrale / ^ e ‘ dt est positive (les bornes sont
Jo 3!
dans le bon sens et (x — t ) ^ > 0 pour tout t € [0, x]).
(x —
Pour X < 0, l’intégrale / é dt est encore positive. En effet,
Jo 3-
posons t = —U, on a dt = —du et

r < £ ^ e ‘ d* = - r ’ (£ ± 2 )!e -< i„


Jo 3! Jo 3!
(-X - u f
e “ du > 0,
- £ 3!
car là encore, les bornes d’intégration sont de nouveau dans le bon sens
et (—X —u)^ > 0 pour tout tt € [0, —x].
Finalement,

Vx G M, e"" - ( l + ®+ Y + y ) = ^ - 3 ,^^ e*di > 0,

d’où l’inégalité désirée.

Exercice 2.26 Soit a G M+, et soit f : [—a, a] —^ C d e classe


Montrer que pour tout x G [—a, a], on a

l/'(^ )l < è l/W -/(-« )l + sup ir w i-


^ t€ [-a,a]

Solution
En appliquant deux fois la formule de Taylor avec reste intégral, on
obtient, pour tout X G [—a, a],

/( a ) = /( x ) + (a - x) /'( x ) + f (a - i) f"{t) dt
Jx
Chapitre 2. Primitives et intégrales 125

/(-« ) = fi^) + (-0 - 2 ;) f'{x) + i { - a - t) f ' { t ) dt,


Jx
d’où, par soustraction :

fi^) = ^ (/(û ) - / ( - " ) ) - ^ ¥’(«>^0

ou

(p{a,x) = Î ( a - t ) f'{t)dt + Î (a + t)f"{t) dt


Jx Jx
< M ^ {a — t)dt + J {a + t) d ^

= M { a ^ + x^)

avec M := sup |/" ( t) |. L’inégalité proposée est donc établie.


î G[—a,a]

Exercice 2.27 Soit a G et soit f : [0, a] —> RÜj. une fonction


continue. Calculer
m dx.
f f ( x ) + f { a - x)
Application : calculer
pT\ (cosx)“ "="
dx.
Jo (cosæ)®*"“' + (sinar)*^®®®

Solution
Posons

W i(û ) = r f( . -------^ d x .
Jo f{x) + f { a - x )
Le changement de variable t = a — x donne

« /(a -i)
(**) dt.
i l é
= Jo / (û ~ *) + / ( 0
126 I ntégration

En additionnant membre à membre (*) et (**) on déduit que

2 /(a) = f ° fjx) + / ( q - x)
dx = a.
Ja f(^) + /(« -
Donc
r _____ M _____ = Î
h /( x ) + / ( o - x ) 2'
Application :
En prenant a = 7t/ 2 et /( x ) = (cosx)®“ ® où x € [0,7t/ 2], on obtient

f{a-x) = = (sinx) cosæ

D’après ce qui précède, on conclut que


rTr/2 (cosx)®“'-" , TT
/ ------ T“:------- ;------ :----- dx = —.
Jo (cos ^ + (sin xY^^ ^ 4

Exercice 2.28 Soient / , J des intervalles Je R, г¿, г; : / —> R des


fonctions de classe sur I telles que u{I) (Z J et v{I) C J, et soit
/ : J —» R une fonction continue.
1) Montrer que la fonction ^ donnée^ pour tout x E I, par
pv{x)

Ju{x)

est de classe sur I.


2) Montrer que, pour tout x £ I, on a

'^'{x) = v'{x) f{{v{x)) - u'{x) f{u{x)).

Solution
1) Soit X G /. On a «(x) € J,v{x) € J , et comme / est continue
sur J elle l’est en particulier sur le segment [u(x), v(x)], donc 'î’(x)
existe. La fonction \t' est donc définie sur I. Comme / est continue
Chapitre 2. Primitives et intégrales 127

sur [u(x),v(x)], choisissons (f une de ses primitives sur ce segment.


On a alors, pour tout x G / ,

(*) 'i'(x) = [v?(i)]Î(3 =

ce qui montre que 'i' est de classe sur I comme différence et com­
posée de fonctions de classe sur I.
2) De la relation (*), on déduit, pour tout x G / ,

’ï''(x ) = (f'(v(x)) v'(x) — (f'(u(x)) u'(x)


= f{v{x))v'{x) - f{u{x))u'{x),

d’où la formule désirée.

Exercice 2.29 / une fonction continue de [0,1] dans C et déri­


vable au point 1. Montrer que lorsque n tend vers -f-oo, on a

Jo n

(On pourra étudier d*abord le cas où /(1 ) = /'( 1 ) = 0),

Solution

Posons Un ;= J x" /(x ) dx, et supposons que /(1 ) = /'( 1 ) = 0. On


a alors

Un. i i î l = lim M z jm = f’d) = 0

Soit e > 0. Il existe alors î? € ]0 ,1 [ tel que 1 - 77 < x < 1 implique

X - 1
< -.N otons M = sup l/(x )l et observons que
2 xe[o,i] ^

n^Un ~ ^ Jo J x” /( x ) d x .
128 I ntégration

On a alors
« r^~'^ ^
Un < M 1 x^dx + 1 ; I dx
Jo Jo
<
n+1 Z
< M n (l-7 ? )" + ^ + I
2 (n + 1) (n + 2)

Zi
Comme M n ( l — tend vers zéro quand n tend vers l’infini, il
existe iV € N tel que

Vn€N, n > N => M n (l-7 ? )" + ^ <

De ce qui précède on déduit, pour tout n > N ,

n^\un\ < 2 + 2 ^

La suite (n^ u„) converge donc vers zéro. En d’autres termes, on a


prouvé que u„ = o{\/v?) lorsque n tend vers l’infini.
Si maintenant / est quelconque, posons

g{x) = f i x ) - f i l ) (x - 1 ) - / ( 1 ).

On a alors ^ (l) = ^ '(l) = 0, et d’après ce qui précède,

J x^ g{x) dx = lorsque n —*•+oo.

Donc, pour n assez grand, on a

Un = [ x ‘^ g { x ) d x + [ x” (/'(1 ) (x - 1 ) + / ( ! ) ) dx
JO Jo
/ 1\ r /Tr.^"I*2 ^
= “b ) + +

“ °(à ) + ^ 2 b i'
Chapitre 2. Primitives et intégrales 129

Or
1 1 1
n+ n 1 + ïï n
et
1 1 _ 1
n + : n 1+ ! n
d’où

/(1 ) /(l) + / ' ( ^ _ ^ / l


n
On a donc établi le résultat dans le cas général.

Exercice 2.30 Soit f : [0,1] — R une fonction continue. Montrer que

lim
X -0 +

X Jo
f t f ( t ) d t = 0.

Solution
La fonction i i-> i étant intégrable et positive sur [0,1], et la fonction /
étant continue sur [0,1], la première formule de la moyenne (théorème
1.3.12) s’applique, donc
/**x 2
3cx € [0,x], t f { t ) d t = f{cx) tdt = /(c i) y .

On en déduit que, pour tout x E ]0 ,1] fixé, on a

(*) tf{t)dt = |/ ( c ^ ) .

Or Cx tend vers 0 quand x tend vers 0, et comme / est continue en


0, on a que f{cx) tend vers /(0 ) quand x tend vers 0. On en conclut
grâce à {*) que
lim
X - 0+

X Jq
f t f ( t ) d t = 0.
130 I ntégration

Exercice 2.31 Pour tout æ € R ci tout n € N, om pose

fn{x) = [ (1 — cos{tx) dt.


Jo
1) Pour n = 0 ,1 ,2 ci X ^ 0, calculer fn (^) et lim fn(x).
X—►O
2) Pour tout n € N, montrer que /„ est continue en 0.
3) Pour tout n > 1, trouver une relation entre fn{0) et fn+i{0). En
déduire /n(0).

Solution
1) - Pour tout X € M* fixé, on a
t=l
sin(ix) sin x
/o (x ) = / cos{tx)dt =
Jo Jt=o X

- En intégrant par parties, on a

/i( x ) = / (1 — cos(ix) dt
Jo
t=i
r,, 2 x S in (ix )r“ ' 2 r . , , .
= (1 ~ t ) — 7— H— / i sin(ix) dt
L ^ J t=o ® -io

= — I t sin(ix) dt,
•e Jo
ainsi que

f t sin(ix) dt = —t + ~ / cos(tx) dt
Jo L ar x7o
cos X Sin X
+
X X2 •
D’où
Sin X — X cos X
/i( x ) = 2
x^
- En effectuant des intégrations par parties successives, on obtient
g
/ 2(x) = ^ (3 sin x —3x cosx —x^ sinx).
Chapitre 2. Primitives et intégrales 131

Calculons maintenant la limite en 0 de chacune de ces trois fonctions.


Au voisinage de 0, on a : x~^ sin x = \ + o{x), d’où

lini/o(a;) = 1.

De même, (sinx —a; c o s x ) / æ ^ = l / 3 + o(x) entraîne

lin i/i( x ) =
X—»0 á

Enfin,

2) Pour tout X G R, on a

\fn{x) - fn{0)\ < \ [ (1 - í^)” (cos(ix) - l ) d i


1Jo
= 2 Í (1 —i^)” sin^ ^ dt
JO 2
1
< 2 / (1 -
Jo
X /•1
<
T , 'o
X2 x^
<
2 .lo ' T ’

d’où
liin l /n ( x ) - /n ( 0 ) l = 0,
ar—)-U
ce qui montre que, pour chaque n € N, /n est continue en 0.
3) Intégrons par parties en posant

tt = (1 — i^)” et v' = 1.

On a alors
u' = n { l — (~ 2 i) et V = t.
132

On obtient facilement
£ _ 2n + 2 ^
= â T T s ^»(0),
d’où l’on déduit aussitôt :
, , _ (2n + 2) 2n • • • 4 • 2
' ~ (2n + 3) (2n + l ) - - - 3 avec /o(Q) = i.

On a donc

, (2n + 2 ) 2 n - - - 4 - 2 o2(n+ri r/
“ (2n + 3) (2n + l) - - - 3. 1 ^ ------
(2n + 3)!

Exercice 2.32 (Inégalité de Young) Soit f •


dérivable strictement croissante telle que f{iÿ^ := q fonction
1) Pour tout X > 0, montrer que
/•'T fi Tl

2) En déduire que

Vo, h G K+î Cib ^

et que l ’égalité a lieu si et seulement si b =

Solution
1) La fonction
px pj
5 : R + - ^ R , x^-^ / f { t ) d t + / f-i/.N
Jo Jo ■' \^) dt - :
est dérivable sur R+, et on a

g \x ) = f{x) + f i x ) f - \ f { x ) ) - (/(a;) ^ ^ ^
Chapitre 2. Primitives et intégrales 133

Donc g est constante sur R+, et comme ^(0) = 0, on en déduit que g


est identiquement nulle, d’où
fX pf(x)
Va; € R+, / f{t)dt+ / / ^{t)dt = xf{x).
JQ Jo

2) Fixons 6 > 0, et considérons l’application


ra /*6
fp : R+ —^ R, O I—> / f {x) d x + dx —ab.
Jo Jo
D’après ce qui précède, on a= 0. En outre, p est dérivable
sur R+ et on a {a) = f{a) — bpour touta > 0. Comme/ est
strictement croissante, on a alors

a < f~^{b) p{a) > 0 et a > f~^{b) ^ (p{a) > 0.

D’où les résultats annoncés.


Remarquons que pour f(t ) = (p > 1), nous retrouvons l’inégalité
classique :
^ ^ a.P 6« ,1 1 ,
o6 ^ -----1-----ou — I— — 1,
P q P q
avec égalité si et seulement si 6 = oP~^.

Exercice 2 3 3 Pour tous p, g G N, on pose I(p,q) = / x'’ (1 —x)® dx.


Jo
1) Pour P > 0, montrer que
P
p+ q
En déduire que
p\q\
i(p,q) = (p + q + l ) V
2) En déduire la valeur de
PT[
sin^^"*"^ X cos^^"*’^X dx.
Jo
134 I ntégration

3) On pose In = /(n, n). Montrer que /n < 4 ”, puis donner la limite


de In lorsque n tend vers +oo.

Solution
1) Pour tous jp, g G N, avec p > 0, intégrons par parties en posant
u= et u' = (1 —x y .
On a alors

u' = px^~^ et V = — — (1 —
1+Î ^ ^
donc

= [ x ^ { l —x y d x
Jo

dx

I{p-l,q+l).
1+ 9
De proche en proche.

i(p,g) = q + l q + 2 ••• q—+ p - ^(0. 9+p)-


Or
1(0,q+ p) = f
Jo
(l-x)«+ Prfx= I
p +q + l
donc
p\ q\
i(p,g) = ip + q + l)\'

2) En posant t = sin^ x, on a di = 2 sin x cos x dx, et de là


cTi/2
/•71
X COS^^'*’^X dt
Jo
^ 1 p\q\
2 (p + q + l)V
Cbi^itre 2. Primitives et intégrales 135

3) Sur [0,1], la fonction f : x ^ x { \ — x) atteint son maximum au


point X = 1/2. Comme /( 1 /2 ) = 1/4, il vient

0 < In = {x{l-x))'^dx < { \ y dx = Q ) ” .

Le lemme des gendarmes permet de conclure que lim = 0.


n—»>+00

Exercice 2.34 Pour n G N, et pour tout x G R \ { —1}, on pose

dx
= / + 1)” ’

1) Calculer I q et I\.
2) Pour n > 2, trouver une relation de récurrence entre In et In-\-

Solution
1) On a immédiatement

Iq(x ) = J dx = X + Cte.

Pour calculer Ii{x), observons d’abord que + 1 admet —1 comme


racine évidente, et après une division euclidienne par x + 1 on ob­
tient aussitôt la décomposition en produits de facteurs irréductibles dans
R[x] : x^ -h 1 = (x -f 1) (x^ —X -h 1). On en déduit :

1 1 1 x -2
x^ -hl 3x-t-l 3x^ —x - l - l ’
et comme
x-2 1 2 x -1 1
x^ — x - l - 1 2 x ^ — x-t-1 2x^ — x-l-l’

on obtient, pour tout x 7^ — 1,

/,( x ) = i InH + x l - 1 -x + 1) + i y i d + T -
136 I ntégration

Or

2 . / 3 3
—x- + l = i x - - l + +1
iU - l) ) '
et en posant

il vient
r dx _ VS fr dt ^/3
J x^-x ++ 1l ~ T2 J/ ? T ï = T
V3 2 / 1 ^
= arctan — = I X — - I + Cte.
2 V sV 2 '

Finalement,

7i(x) = ^ l n | l + x l —^ ln(x^—x+1) + - ^ arctan + C te.

2) Pour tout n > 2, on a


x3 + 1 - a;3
dx
= / p f î F = / {x^ + l ) ’^

= /n -i(æ ) - J dx.
{x^ + 1)^^
Une intégration par parties dans la dernière intégrale donne

X X
X dx = —
/ (x-3 + 1 ) ” 3 (n — 1) (x^ + 1)”“ ^
dx
+
S{nh— 1)
r Jj (x^ + l ) ” “ i ’
soit
X 3n — 4
In{x) = + /„ _ i(x ).
3 (n — 1) (x^ + 1)”“ ^ 3n — 3

^7T/4
Exercice 235 Pour tout n € N, on pose /,n = / tg - xdx.
Jo
Chapitre 2. Primitives et intégrales 137

1) Étudier la suite (/„). Prouver en particulier qu ’elle tend vers zéro.


2) Déterminer une relation de récurrence entre In et In+2-
3) Pour tout n € N, établir l’encadrement In +2 < 2~^(n + 1)“ ^ < In-
4) Déduire de ce qui précède un équivalent de In lorsque n —» +oo.

Solution
1) Pour tout X dans [0,7r/4], on a 0 < tg x < 1, ce qui entraîne
0 < X < tg*^ X. En intégrant sur [0, tt/ 4] cette double inégalité,
on obtient aussitôt : 0 < 7n+i < In, ce qui montre que la suite (/„) est
décroissante et à termes positifs.
Comme tg est convexe sur [0, 7t/ 4], sa courbe représentative sur cet
intervalle est en-dessous du segment joignant les points d’abscisses 0 et
7t/ 4 ; autrement dit, on a
r Tr] 4
VxG 0, — , t g x < — X.
L 4J TT

On en déduit que
/4 \n TJ-
0 < In < (-x) dx = — —
Jo V tt / 4 (n - |- l)

et le lemme des gendarmes donne alors

lim In = 0.
n — J>+00

2) On a

T T n i , 2 \ J rtg ” '*'^ X'l’r/4 1


^ + ^+2 = / X {1 + tg^ x) dx = ---- —- = ——
Jo L n -h 1 J 0 n -t-1
3) Puisque la suite (/„) est décroissante, on déduit de ce qui précède :

2 In+2 ^ In+2 + 7n — < 2 In.


n + l
Donc, pour tout n > 2,

< In <
2 (n -h 1) 2 ( n - 1)’
138 I ntégration

d’où
” < 2 n /n < ”
n +1 n —1
Le lemme des gendarmes donne alors lim 2nJn = 1, c’est-à-dire
n —>+00

In ^ — lorsque n —> +oo.


2n

Exercice 2.36 Donner une relation de récurrence permettant de calcu­


ler les intégrales suivantes :
/*7t/ 4 rn/4 J pe
In = tg^xdx, J n = — — , Kn= (lnx)"dx.
Jo Jo cos'^x Ji

Solution
1. On a
/■w/4 rt„n+l 2;1 ’"/4
r+„n+l,
In + I n+2= tg” x ( l + tg^ar)ito = —^
Jo L n -h 1 n+ 1

Cette relation permet de calculer sachant que

I q = -TT et 7i
T r
= r|^ -ln (co sx )J^. /
= — .

2. En intégrant par parties, on obtient

^ ^7t/4 1 dx
Jn+2 — /
Jo
L COS^X c DS^a;
I“^/4 ^7t/4 sin x
+ /r» tg x dx
COS^ a Cos"+l X
sin^a
= {^p£f - n i dx
Jo Cos"+2 X
= { V 2 r -n ( J n + 2 -J n ) ,
Chapitre 2. Primitives et intégrales 139

donc (n + 1) «^n+2 = (V ^)” + 7Ï soit

X (V 2)" , n X
“ n+ 1 n + 1
On peut donc calculer de proche en proche chaque J„ sachant que

J „ = î et J . = +

3. En intégrant par parties, on obtient, pour tout n G N*,

Kn = ^ (lna;)"“ ^dx = e - n K n - i -

Cette relation de récurrence permet de calculer de proche en proche


chaque Kn sachant que K q = e — 1.

Exercice 2,37 1) Calculer

lim Î i" V T ^ dt.


n-t+OO J q
2) En déduire

„ÜToo Ê ( s ) ^ = 0-
«=0 ^ ^

Solution
1) Pour chaque n € N * , la fonction /„ : [0,1] — R, t >->■ y/1 — t
est continue, donc il existe a „ G [0,1] où /„ atteint son maximum.
Comme de plus /„(0 ) = /„(1 ) = 0, et que /„ (f) > 0 sur ]0,1[ et /„
est dérivable sur ]0,1[, on a
.n — 1
O',
Ckn ^ 1 / (t^n) — (2n - (2n + 1) o:„) = 0,
2y/T^^r
2n
d’où an = . Ainsi, puisque
2jî + 1

s up l/n (i)| = /n (û !n ) = ( 9 ^7 ^ ) -- < , ,


o<t<i V2n + l y V 2n + 1 V 2n + 1
140 I ntégration

on en déduit que la suite de fonctions continues (fn) converge unifor­


mément sur l’intervalle compact [0,1] vers la fonction nulle; ce qui
entraîne, grâce au théorème 2.5.4,

(*) lim [ V l — t dt = 0.
n—>-+00 J q

2) On a

f y/l — t dt = 2 f (1 — ds
Jo Jo

= -SC) 2k+ î ’

et de (♦) on déduit aussitôt

V i2 fk +i i3 ; = 0.
n->-+oo ^ \k j
k=0 ' '
Chapitre 3

Intégrales généralisées

Nous avons consacré les deux premiers chapitres à la construction et à


l’étude de l’intégrale d’une fonction définie sur un intervalle compact.
La question se pose naturellement d’intégrer une fonction définie sur un
intervalle non fermé ou non borné de R : ces deux sortes d’intégrales
dites généralisées ou impropres seront définies comme limites d’inté­
grales prises sur des sous-intervalles compacts. Pour l’exposé, nous trai­
terons simultanément le cas d’un intervalle non fermé et d’un intervalle
non borné. Nous commencerons par étudier le cas d’une fonction dé­
finie sur un intervalle semi-ouvert [o, i>[ (—00 < a < b < -l-oo) ou
]a, b] ( —00 < a < b < -1-00). Le cas d’une fonction définie sur un
intervalle ouvert ]a, 6[ (—00 < a < b < -l-oo) se traitera en décompo­
sant cet intervalle en deux intervalles semi-ouverts ]a, c] et [c, i>[ où c
désigne un point quelconque de ]a, b[.
Pour la clarté de l’exposé, nous considérons ici les fonctions à valeurs
réelles ou complexes. En fait, la plupart des résultats s’étendent de ma­
nière naturelle aux applications à valeurs dans n’importe quel espace
vectoriel normé complet.

3.1 Notion d’intégrale généralisée


Dans ce paragraphe, lorsqu’on parlera de limite d’une fonction à valeurs
dans R, il s’agira exclusivement d’une limite finie.

141
142 I ntégration

On suppose désormais que 0 < o < i> < +oo.


À toute fonction / : [o, 6[ —*■IR localement intégrable (c’est-à-dire inté­
grable sur tout intervalle compact inclus dans [a, i>[), associons la fonc­
tion
rx
(3.1) F : [a,b[- X I / f i t ) dt.
Ja

Définition 3.1.1 Si F{x) admet une limite (finie) t lorsque x tend vers
b, on dit que l’intégrale généralisée f{t) dt existe, ou qu’elle conveige,
et on lui attribue la valeur £. On dit aussi que l’intégrale de / sur [a, à[
est convergente et qu’elle vaut £.

Définition 3.1.2 Si F{x) n’admet pas de limite lorsque x tend vers


b, on dit que l’intégrale généralisée f{t) dt n’existe pas, ou qu’elle
diverge. On dit aussi que l’intégrale de / sur [a, 6[ est divergente.

Rem arques 3.1.3 a) Certains auteurs parlent d’intégrales impropres au


lieu d’intégrales généralisées.
b) Comme le problème de l’étude d’une limite, celui de l’étude d’une
intégrale généralisée comprend deux parties : existence et (s’il y a lieu)
calcul.
c) Soit c € [a, i)[. Par la formule de Chasles,
/•X px pc
I f{t) dt = A + I f{t) dt avec ^4 = / f{t) dt.
Ja Je Ja

Les intégrales de / sur [o, 6[ et sur [c, 6[ sont donc de même nature
(i.e. toutes deux convergent ou toutes deux divergent) ; en cas de conver­
gence, les intégrales généralisées diffèrent de la constante A.
d) Le changement de variable u = —t donne

J f{t)dt = J^ f{-u)du,

ce qui montre que tous les résultats de convergence que nous allons
établir lorsque —oo < a < b < -l-oo s’adaptent automatiquement au
cas —oo < a < b < -l-oo.
Chapitres. Intégralesgénératisées 143

Exemples 3.1.4 1) La fonction [0, + o o [ —> R, i e ‘ est continue.


donc localement intégrable. Pour tout x > 0, on a e“ ‘ dt = 1 —e~^,
et comme lim (1 —e“ “') = 1, on conclut que l’intégrale généralisée
x —*+oo
e“ ‘ dt est convergente et que sa valeur est 1.
2) La fonction i i-i- In i est continue sur ]0 ,1], donc localement inté­
grable. Pour tout X G ]0 ,1], on a In i df = x —x In x — 1. Comme
lim^ X In X = 0, on en déduit que In t dt converge et vaut -1.

3) Sur ]0 ,1], la fonction i i-> l / f est continue, donc localement inté­


grable. Pour tout X G]0, 1], on a t~^dt = —Inx, et comme In x
tend vers —oo lorsque x tend vers O"*", on en déduit que l’intégrale gé­
néralisée Jq t~^dt diverge.
4) Sur [0, -I- oo[, les fonctions 1 co sí et i s in i sont continues,
donc localement intégrables. De plus, pour tout x G [0, 4- oo[, on a
Jq cos t d t = sin x et Jq sintdt = 1 — cosx. Comme les fonctions
X i-> cosx et X !-*■ sin x n’admettent pas de limite (finie) quand x
tend vers -|-oo, on déduit que les intégrales généralisées cos t dt
et s in td t sont divergentes.

Voici à présent des exemples fondamentaux d’intégrales généralisées


dits exemples de Riemann qui jouent un rôle considérable dans ce cha­
pitre.

Proposition 3.1.5 (Exemples de Riemann) Pour tout a G R fixé,


1)
converge a > 1.
Ji
2)
dt
converge a < 1.
L ^ “

Démonstration: 1) Pour chaque x G [ 1 , -I-oo[, calculons / —.


J\ Í“
- Si a ^ 1, alors

r dt _ r i - “ +i x~°^+i - 1
J i Í“ “ [-a + 1 —a -h 1
144 I ntégration

Pour a > 1,
j-a+ l_
X
1 1
lim
- a + 1 a -1 ’
, /-+°° dt f+ °°dt _ 1
donc / — converge et
Ji i“ ' Jl i“ —a + 1
Pour a < 1,
x"“+^ - 1
lim = -1-00,
—a -h 1

donc / — diverge.

- Si a = 1,

r dt f+°° dt
I — = In x et lim In x = +oo, donc / — diverge.
Jl t Z—+00 Ji t
2) II suffit d’adapter la démonstration du cas 1) en considérant x dans
]0 ,1] et en le faisant tendre vers O'*’. □

3.1.6 Complément dans le cas b e R

Il arrive que / : [a, 6[—> R soit une restriction d’une fonction numé­
rique / Riemann-intégrable sur [a, 6]. On sait alors que la fonction F
définie par (3.1) est une restriction à [a, &[ de la fonction continue

F : [a, 6] ^ R, x / f{t) dt.


Ja

Il en résulte que l’intégrale généralisée f{t) dt existe, et qu’elle est


égale à l’intégrale de Riemann / ( i ) dt.

Exemple 3.1.7 L’intégrale dt est convergente.

D’après la proposition 1.2.18, cette circonstance se produit si et seule­


ment si / est bornée et localement intégrable sur [a, &[. Autrement dit,
lorsque b € R, l’étude que nous allons entreprendre n’apporte quelque
chose de nouveau que si la fonction / n’est pas bornée sur [a, 6[.
Chapitre 3. Intégrales généralisées 145

Définition 3.1.8 Soit / une fonction localement intégrable sur un inter­


valle ouvert ]a, fe[ de R (—oo < a < b < -t-oo), et soit c un point quel­
conque de ]a, b[. On dit que l’intégrale de / sur ]a, 6[ est convergente
si chacune des intégrales f(t ) dt et f{t) dt est convergente. On
pose alors

(3.2) Î f{t) dt := I f{t) dt + i f{t) dt.


Ja Ja Je

On voit immédiatement que cette définition ne dépend pas du choix du


point c. En effet, si d est un autre point de ]a, b[, alors

PX PX p(l
I f { t ) d t — I f { t ) d t = I f { t ) d t = Cte.
Je Jd Je

L’existence et la valeur du second membre de (3.2) ne dépendent donc


pas du choix de c.

+0O

Sur ] —oo, 0], la fonction i


/
1/(1 -h i^) est continue,
intégrable. De plus, pour chaque a; € ] —oo, 0], on a
dt

4- î 2-
■oo donc localement

dt
= —axetanx.
/ X 1+Î^

et comme lim axetanx = —7t/ 2, on déduit que converge


et vaut 7t/ 2. On étudie de la même façon l’intégrale sur [0, -i-oo[ et on en
déduit que converge et vaut Tt/2. On conclut que “O +00 dt
O 1+Î^
converge et que

/•+°° dt _ dt _dt TT TT
J -<x> 1 + 7-00 1 + Jo 1

où la première égalité découle du fait que les deux intégrales du second


membre sont convergentes.
146 I ntégration

3.2 Propriétés des intégrales généralisées


Notons ^ ([a , 6[,R) l’espace vectoriel des fonctions numériques défi­
nies sur [a, 6[.

Proposition 3.2.1 L ’ensemble des fonctions de [a, 6[ dans M dont l’in­


tégrale sur [a, 6[ converge est un sous-espace vectoriel de T {[a, 6[, R).
De plus, l ’application

Ja
est une forme linéaire sur ce sous-espace vectoriel.
Démonstration : Il s’agit d’une simple conséquence des théorèmes
sur les limites. □

Rem arques 3.2.2 1) Soient f et g deux fonctions numériques locale­


ment intégrables sur [a, i>[. Si les intégrales de f et g sont de nature
différente, alors l’intégrale de f g diveige.
2) L’intégrale de f g peut converger alors que les intégrales de /
et g divergent (penser k g = —f). Des précautions s’imposent donc
lorsqu’on est conduit à scinder une intégrale généralisée.

Théorème 3.2.3 (Critère de Cauchy pour les intégrales) Si f est une


fonction localement intégrable sur [a, b[, alors f{x) dx est conver­
gente si et seulement f vérifie la condition suivante, appelée critère de
Cauchy :

I r^"
Ve G R ;, 3 c g [a,b[, W , x " G [c,b[, / f{t) dt < e.
Jx'
Démonstration : Considérons la fonction

F : [a,M- X f m dt.
Ja
Par définition, f{x) dx converge si et seulement si limF(æ) existe
et est finie. Il suffit alors d’appliquer à F le critère de Cauchy pour les
fonctions (voir théorème A.2.22). □
Chapitre 3. Intégrales généralisées 147

D ’après le théorème 1.3.6, si / est une fonction numérique localement


intégrable sur [a, i>[, alors | / | est localement intégrable sur [a, 6[. On
peut à présent introduire la notion fondamentale suivante.
Définition 3.2.4 Soit / : [a, 6[ —*■R une fonction localement intégrable
sur [a, i)[. On dit que l’intégrale généralisée f{t) dt est absolument
convergente si et seulement si |/( i ) | dt est convergente.

Théorème 3.2.5 Si l ’intégrale généralisée J ^ f { t ) d t est absolument


convergente, alors elle est convergente et on a

[ f{t)dt\< Î \f{t)\dt.
Ja I Ja
Démonstration : D’après le critère de Cauchy, on a

Ve G R I , 3 c G [a, b[, V x', x" € [c,&[, / \f{t)\dt < s.


Jx'
Or, d’après le théorème 1.3.6, \ J ^ f{t)dt\ < |/( f ) | di, d’où la
convergence de f{t)dt.
D ’autre part, pour tout x € [a, i>[.

f f{t)dt\< I \f{t)\dt,
Ja I Ja
et comme les intégrales de / et de | / | sur [a, 6[ sont convergentes,
on peut passer à la limite quand x tend vers b, ce qui donne l’inégalité
désirée. □

La réciproque est fausse, d’où l’intérêt de la définition suivante.


Définition 3.2.6 Soit / : [a, b[—»• R une fonction localement inté­
grable sur [a, 6[. Si f(t ) dt converge et l/(t)| dt diverge, on dit
que jj* f{t) dt est semi-convergente.
r-roo
Exemple 3.2.7 L’intégrale / ----- dt est semi-convergente (voir exer-
Jo *
cice 3.25).

Nous consacrerons la section 3.6 à une étude spécifique des intégrales


semi-convergentes.
148 I ntégration

3.3 Intégrales généralisées des fonctions positives


Proposition 3.3.1 Soit f : [a, 6[ —» R une fonction localement inté­
grable et positive. L’intégrale généralisée de f sur [a, b[ converge si et
seulement si la fonction
px
F ; [a, 6[ —> R, x / m dt
Ja

est majorée sur [a,

Démonstration : La fonction F est croissante sur tout segment [a, c]


inclus dans [a, h[ puisque d’après la proposition 1.2.6,
px"
[a,c], => F ( x " ) - F ( x ' ) = / f{t)dt > 0 .
Jx'
Elle est donc croissante sur [a, b[ et admet alors une limite en b si et
seulement si elle est majorée sur [a, b[. □

Théorème 3.3.2 (Critère de comparaison) Soient f et g deux fonc­


tions localement intégrables sur [a, b[ à valeurs réelles positives. On
suppose qu'il existe c G [a, b[ tel que

Vi G [c,6[, f{t) < g{t).

On a
1) Si Jû 5(f) dt converge, alors f{t) dt converge.
2) Si f{t) dt diverge, alors g{t) dt diverge.

Démonstration : 1) Pour tous x\ x” G R tels que c < x ’ < x ” < 6,


on a
px" I px" px" I px"
/ f{t)d.t\ = / f{t)dt < / g(t)dt = / g{t) dt
\ J x^ I Jx' Jx' IJx'
et on conclut à l’aide du critère de Cauchy.
2) Se déduit de 1) par contraposition. □
Chapitres. Intégrales généralisées 149

Exemples 3 3 3 1) Pour tout ce > 1, l’intégrale généralisée dt


est absolument convergente puisque

sin i
Vi € [1, + oo[, 0 < <
- —
¿a

et que ^ est un exemple de Riemann convergent vu que ce > 1.


2) Pour tout ce > 1, l’intégrale généralisée ggj diver­
gente. En effet.

1 + cos t
Vi 6 > —.
¥ - t°‘

Comme a > 1, l’intégrale généralisée ^ est divergente, et on


conclut grâce au théorème 3.3.2.

Le résultat qui suit fait appel aux notations de Landau que nous rappe­
lons au paragraphe A.2.26.

Corollaire 33 .4 Soient f : [a, b[—^ R et g : [a, 6[ ^ deux fonc­


tions localement intégrables sur [a, 6[.
1) Si f{t) = 0{g{t)) lorsque t tend vers b, et si J^g{t)dt converge,
alors f{t) dt converge.
2) Si f{t) ~ g{t) lorsque t tend vers b, alors f{t) dt et g{t) dt
sont de même nature.

Démonstration : 1) Puisque / = 0{g) et que g est à valeurs posi­


tives, on peut trouver une constante M G M+ et un point c € [a, 6[ tels
que
yte[c, b[, \ f { t ) \ < M g { t ) .
Le théorème précédent permet alors de conclure car l’intégrale de g
(donc aussi celle de Mg) sur [a, b[ est convergente.
2) Puisque / ( i ) ~ g(t) lorsque t tend vers 6, il existe c G [a, 6[ tel
que
ViG[c,6[, \m-g{t)\ <lg{t),
150 I ntégration

donc
Vi e [c,b[, ^g{t) < f(t ) <
En particulier.
Vi€[c,6[, f{t)>0.
Ceci étant, comme

Vi€[c,6[, 0 < g{t) < 2 f { t ) ,

la convergence de f{t) dt entraîne celle de g{t) dt.


De même, puisque

Vi€[c,b[, 0 < m < ^ g {t),

la convergence de g{t) dt entraîne celle de f{t) dt.

Rem arque 3.3.5 Les résultats ci-dessus s’étendent aisément au cas où


la fonction / est négative (il suffit de changer / en —/) . En revanche ils
sont faux lorsque / prend des valeurs de signes opposés ou des valeurs
complexes.

Corollaire 3.3.6 ( R ^ e (6 — t)°‘ f{t) en b~) Soit f : [q, i>[—» R une


fonction localement intégrable.
1) S'il existe a € ]—oo, 1 [ tel que lim (b —i)“ f{t) = 0, alors f{t) dt
t—^b~
converge,
2) S*il existe a G [1^ + oo[ tel que lim (6 —t)^ f{t) = +oo, alors
t—^h~
la f i t ) diverge.
Démonstration : 1) Puisque (b —f)“ f{t) 0 lorsque i 6“ , on
peut trouver un réel c € [a, 6[ tel que |(6 — t)°‘ f(f)\ < 1 pour tout
t € \c,b[. Autrement dit, / ( i ) = 0 (l/(i> —i)“ ) lorsque t b~. On
conclut à l’aide du corollaire 3.3.4.
2) Puique (ù—i)“ f{t) -foo lorsque t —>■b~, on peut trouver un réel
c € [o, 6[ tel que l/(i) | > l/{b — t)°‘ pour tout t € [c, b[. On conclut
aussitôt grâce au théorème 3.3.2. □
Chapitres. Intégrales généralisées 151

Exemple 33.7 L’intégrale Jq ln (l —f) dt est convergente car la fonc­


tion 1 1-^ ln (l —t) est continue sur [0,1[, donc localement intégrable,
et on a lim (1 — ln (l —i) = 0.

C orollaire3.3.8 (Règle t°‘ f{t) en -hoo) Soit f : [a, + oo[—»■R une


fonction localement intégrable.
1) S ’il existe a G 11, -h oo[ tel que lirn t°‘ f i t ) existe et soit non nulle,
^ '■ t^+oo
alors converge.
2) S ’il existe û; G ]1, -|-oo[ tel que ^lim i“ f{t) = 0, alors f{t) dt
converge absolument.
3) S ’il existe a G ]—oo, 1] tel que ^ lim f{t) = -|-oo, alors f{t) dt
diverge.

Démonstration : 1) Puisque lim t°‘ f i t ) = £ G R*, alors on a


t—»-t-oo
fit) i/t° ‘ lorsque t —> -l-oo. On conclut immédiatement à l’aide du
corollaire 3.3.4 et de la proposition 3.1.5.
2) Puisque lim i“ / ( i ) = 0, il existe c > a tel que |i“ / ( t ) | < 1
i—>+oo
pour tout i G [c, -h oo[, c’est-à-dire |/ ( i ) | < 1 / i “ . On conclut ici
encore à l’aide du corollaire 3.3.4 et de la proposition 3.1.5.
3 ) Si lim f i t ) = -hoo, alors il existe c > a tel que |f‘^ /( i) | > 1
t—»-+00
c’est-à-dire l/( i) | > 1 / f “ , pour tout i G [c, -I-oo[. On conclut comme
précédemment. □

Exemple 33.9 L’intégrale dt est absolument convergente car


la fonction 1 1-^ est continue sur [0, -b oo[ donc localement inté­
grable, et on a on a lim t^ = 0.
t— t-oo

3.4 Calcul pratique des intégrales généralisées


3.4.1 Utilisation d ’une primitive

C’est le procédé qu’on a employé pour les exemples 3.1.4. Si la fonction


/ est continue sur l’intervalle ouvert ]a, i>[ et si elle admet sur ]a, 6[
152 I ntégration

une primitive F, la convergence de l’intégrale f{t) dt équivaut à


l’existence des limites Unies F{a + 0) et F{h — 0) ; et si ces limites
existent, on a

t f { t ) dt = F ( 6 - 0 ) - F ( a + 0).
Ja
En appliquant ce résultat à chaque sous-intervalle [ci_i,cj] d’une sub­
division {ci)o<i<n de [a, 6], on obtient la proposition suivante.

Proposition 3.4.2 Soient [a, 6] un intervalle compact de R, (cj)o<i<n


une subdivision de [a, 6], et soit f une fonction définie et continue sur
chacun des intervalles]ci-i, Ci[ avec 1 < i < n . S'il existe unefonction
F définie et continue sur [a, 6], admettant f{to) pour dérivée en tout
point to où f est définie, alors f { t ) d t converge, et on a

f f i t ) dt = F { b ) - F { a ) .
Ja
Démonstration : Pour chaque i = 1,2, . . . , n, la fonction / admet
une intégrale généralisée conveigente sur ]cj_ j., Cj [, et on a

Г f{t)dt = F i a ) - F i a . i ) ,
Jci-l
d’oit le résultat par addition. □

Rem arque 3.43 Lorsqu’on calcule une intégrale généralisée sur ]a, b[
au moyen d’une primitive, il faut s’assurer que la primitive considérée
est continue sur [o, 6]. Par exemple, l’écriture
1

/ ~ = [ln|i|]_^ = 0 n 'a pas de sens !

car la fonction f In ji] n’est pas définie en 0. En fait, on sait par les
exémples 3.1.4 que l’intégrale ci-dessus est divergente !
Chapitre 3. Intégrales généralisées 153

3.4.4 Changement de variable

Du théorème 2.2.1, on déduit le résultat pratique suivant.

Proposition 3.4.5 Soit ip un C^- difféomorphisme croissant d ’un in­


tervalle ouvert ]û;, /?[ sur un intervalle ouvert ]o, b[, et soit f une fonc­
tion numérique continue sur ]a, b[. Alors, la fonction ( / о ф) ф est
continue sur ]o!, ¡3[ et l ’intégrale de f sur ]a, 6[ converge si et seulement
si celle de ( / о ф) ф sur ]а, /?[ converge, et dans ce cas :

[ fi^p(,x))ф{x)dx = f f{t)dt.
Ja Ja

Démonstration : Le théorème 2.2.1 donne pour tous q dans ]a,/3[ :


rn fp{n)
/ f{p(,x ))ф{ x)dx = / f{t)d t.
Jf JipiO
‘PiO
Si 'Ф désigne la bijection réciproque de cp, on a, pour tous u, v appar­
tenant à ]a, b[ :
rv rw\^)
/ f{t)dt = / f{p{x))p\x)dx.
JU Jr/j{u)

D’où l’équivalence de l’existence des limites :

(Ç,»?)->(û./3) (v,v)^{,a,b) Ju
Ceci achève la démonstration de la proposition. □

Rem arque 3.4.6 Sous les hypothèses de la proposition ci-dessus, si


l’une des intégrales est absolument convergente, il en est de même de
l’autre et on a

f \f{t)\dt = f \f{p{x))\p'{x)dx = e Î \f{p{x))p\x)\dx


Ja J Ci J ol

où e vaut+1 ou-1 selon que p est croissante ou décroissante.


154 I ntégration

Exemple 3.4.7 Calculons

f dt
Ja y / { t - a ) { b - t)
(a < b).

D’abord, r intégrale proposée est convergente car, sur ]a, 6[, la fonction
/ : f I—s- 1 / J { t — a){b — t) est continue donc localement intégrable,
et on a ^ ^
f{t) ~ lorsque t —»• a'*’,
y/b — a y/t — a
ainsi que

m lorsque t ^ b ,
y/b — a y/b — t

où dt et /*(&— dt sont des exemples de Riemann


convergents. •
Cela étant, considérons maintenant l’application affine
b —a b+ a

C’est clairement un C^- difféomorphisme de ] — 1,1[ sur ]a, 6[, et


d’après la proposition 3.4.5, l’intégrale /2^ f{(p{x)) (p'{x) dx converge
et on a ^
J f{t)dt = j ^ f{^{x))ip'{x)dx.

c’est-à-dire
dt _ 1"^ dx
(3.3)
y / { t—
Ja y/(t - aa)(b
) { b -—1t)) J - I y/\ — x^

Or pour tout u G ] —1,0], on a

dx . . . . TT
I , = —arcsinu et hm arcsin« = ——,
Ju y f ï ^ «— 1 2’
d’où
dx _ -K
J-iV T ^ ~ 2’
Chapitre 3. I n tr a te s généralisées 155

Par parité de l’intégrande, on a donc aussi


dx
L
7T

0 v T— 2
De (3.3), on déduit que
dt
f
la y / { t - a ) { b - t)
= 7T.

3.4.8 Intégration p a r parties

La formule d’intégration par parties (théorème 2.3.1) s’étend aux inté­


grales généralisées sous la forme suivante.
Proposition 3.4.9 Soient u et v deux fonctions à valeurs réelles ou
complexes de classe sur l ’intervalle [a, 6[ telles que la limite
B := lim u{x) v{x)
X—>6”
existe et est finie. Si l'une des intégrales
/*6 nb
I u{t)v'{t)dt ou / v{t)u'{t) dt
Ja Ja
est convergente, alors il en est de même de l ’autre, et on a
pb pb
(3.4) / 'u(f) v \t) dt = B — u{a) v(a) — I v(t) u'{t) dt.
Ja Ja
Démonstration : Puisque f et g sont localement intégrables sur [a, b[,
le théorème 2.3.1 donne, pour tout x G [a, 6[,
pX pX
I u{t) v'{t) dt = {u{x) v{x) — u{a) v{a)) — 1 v(t) u'{t) dt.
Ja Ja
On dispose ainsi d’une égalité faisant intervenir trois fonctions réelles
définies sur [a, 6[. Si deux d’entre elles ont une limite (finie) lorsque
X tend vers b, il en est de même de la troisième. En particulier, si
u{x) v(x) admet une limite finie lorsque x tend vers b, alors les inté­
grales généralisées de uv' et u'v sur [a, 6] sont de même nature, et en
cas de convergence on a bien la formule (3.4). □
156 I ntégration

Rem arque 3.4.10 Dans (3.4), on peut avoir une intégrale absolument
convergente au premier membre et une intégrale semi-convergente au
second membre (voir exercice 3.25).

Exemples 3.4.11 1) La fonction F d ’Euler ' donnée par


r+oo
T{x) := / .e ~ U ^ -U t
Jo

est définie sur R+. En effet, la fonction 1 1—> e“ ‘ est continue sur
]0, -h oo[, donc localement intégrable, et elle est positive et équivalente
à t i-¥ au voisinage de 0, et négligeable devant t i-> 1/i^ au
voisinage de -l-oo.
Sur [0, + oo[, les fonctions u : e~* et v : t^ /x (a: > 0 fixé)
sont de classe et vérifient :

lim u{t) v{t) = 0 et lim u{t) v{t) = 0.


¿—»•0 i—>+oo
La formule d’intégration par parties (proposition 3.4.9) donne alors

1 1
F(a;) = - e~H ^dt = - F ( x - l - l ) ,
X Jq X

et comme F (l) = 1, on en déduit

Vn G N*, F(n) = (n - 1)!

Nous reviendrons plus en détail sur cet exemple important de fonction


spéciale (voir exercices 4.3 et 6.29).
^ /»+ 00 0Qg ^
2) Etudions la nature de l’intégrale / —^ dt.
Ji vt
Sur [1, + (X)[, la fonction t cost/y/i est continue, donc localement
intégrable. Pour l’étude au voisinage de + 00, effectuons une intégration
par parties en considérant les fonctions de classe données sur [1, +
1. EULER Leonhard (1707-1783). Mathématicien et physicien suisse. Considéré
comme le mathématicien le plus prolifique de tous les temps, Euler domina les mathé­
matiques du XVille siècle et développa très largement ce qui s’appelle alors la nouvelle
Analyse. 11apporta également d’importantes contributions à la théorie des nombres, aux
équations différentielles et à la géométrie.
Chapitres. Intégrales généralisées 157

cx»[ par u'{t) = s in t et v{t) = l / y / t . On obtient aussitôt, pour tout


réel A > 1 fixé.

cost [s in i]'^ 1 siïit ,


(*)

Or
sint
lim —-= = — s in l,
A^+oo [ y/t
et on a
sili t
Vt G [1, + oo[, ¿3/2 ¿ 3 /2

où t dt est un exemple de Riemann convergent. On conclut


que
sin ¿
/ converge (absolument),
Ji i '
et de (*) on déduit que

cos¿
dt converge.
r

Avec les exemples fondamentaux de Riemann, les exemples de Bertrand


fournissent une autre famille d’intégrales de référence qui permettent
parfois, grâce aux critères de comparaison et d’équivalence, de décider
de la convergence d’une intégrale.

3.4.12 Exemples de B ertrand

Proposition 3.4.13 Soient a et /3 des nombres réels. Alors


r+oo

j: ------ â~ converge (ce > 1) ou (a = 1 et f) > 1)

et
l/e
(a < 1) ou (a = 1 et /3 > 1).
L
158 I ntégration

Démonstration : Montrons la première équivalence.


- Si û: > 1, on écrit a = 1 + avec h > 0. Pour tout ^0 € R, on a
alors

1 ^ J 1 1 1 1 \
hm —---- 3— = 0 donc ------ 3— = -ttt- ---- ô- = 0 \ - r r r I,

donc t~°‘ ln~^ dt converge d’après le corollaire 3.3.4.


- Si a = 1, deux cas se présentent.
• Si /3 > 1, alors, pour tout x > e; on a

dt In^ ^ X —1
Je t In ^ i 1 -1 3

et on conclut que l’intégrale converge.


• Si /3 < 1, on a, pour tout x > e ,

[ i W t -

ce qui prouve que In“ ^ t dt diverge.


t^
- S i a < l.o n écrit a = 1—2/i avec > 0. Alors lim —3 - = +00
t-^+oo In^ t
pour tout P dans M . Donc

3 A > e, Vi > A, ^ 1
t°‘ In ^ i In ^ i t^ ^

ce qui montre que t~°‘ In“ ^ t dt diverge puisque c’est le cas pour

La seconde équivalence se déduit de la première par le changement de


variable u = 1 /t grâce à la proposition 3.4.5. □

3.4.14 L’inégalité de Schwarz pour les intégrales généi^isées

Nous allons la déduire très naturellement de l’inégalité de Schwarz ob­


tenue dans le cadre des intégrales de Riemann (théorème 1.3.9).
Chapitre 3. Intégrales généralisées 159

Théorème 3.4.15 Soient f , g : [a, 6[—» R deux fonctions localement


intégrables sur [a, 6[. Si l ’intégrale 'sur [a, 6[ de /^ ( 0 ^t de
g^{t) sont convergentes, alors il en est de même de l ’intégrale de t
f{t) g{t). De plus,

f{ t) 9 { t ) d t^ <J f(t)dt J g^{t)dt.

Démonstration : En développant l’inégalité (|/1 — l^l)^ > 0, on dé­


duit que 1/^1 < (/^ + g^)/2, ce qui assure la convergence absolue de
l’intégrale de i f{t) g{t) sur [o, 6[. En outre, l’inégalité de Schwarz
pour les intégrales de Riemann donne :

J
X \ 2 i*X

a f{t)g(t)dt\ <

On obtient l’inégalité désirée en faisant tendre x vers -l-oo.


J g^{t)dt.

En passant par les intégrales de Riemann, on obtient également la ca­


ractérisation du cas d’égalité dans l’inégalité du théorème ci-dessus.
Proposition 3.4.16 Soient f , g : [o, 6[ —> R deux fonctions continues
telles que l ’intégrale de t f^{t) et celle de t ^ 9^ if) soient conver­
gentes. Alors

(^j f { t) 9 {t)dt^ = J f{t)dt j g^{t) dt ^ f = Xg, X e

3.5 Intégration des relations de comparaison


Proposition 3.5.1 Soient f et g deux fonctions positives localement in­
tégrables sur [a, b[. On suppose que Vintégrale généralisée g{t) dt
converge. Alors, quand x tend vers b, on a
1)
f = 0{g) = > / f{t)dt =
Jx
2)
f = o(g) f f{t)dt =
Jx
160 I ntégration

3)

f Ç fit) dt ~ J g{t)dt.

Démonstration : 1) Puisque / = Oid)’ existe M > 0 et c € [a, 6[


tels que, pour tout t € [c, i>[, on ait /(¿ ) — ^ 9 ( 0 - ^>n en déduit, pour
tout X € [c, 6[,

f f{t)dt < M j \ { t ) d t , donc f. f(t)dt = J g{t)d^.

2) Un réel £ > 0 étant donné, on peut trouver c € [a, b[ tel que, pour
tout t € [c, 6[, on ait f i t ) < e g{t). On a alors, pour tout x € [c, b[,

J jit) d t< e jjit)d t, donc r fit)dt = g(t)d^.

3) On a 1/ —5| = o{g), donc d’après 2),

= o ( f g(t) d ^ lorsque x ^ b,

et a fortiori

j f{t)dt- j g(t)dt = g{t)d^.

D’où
PO PO

j f{t)dt ^ j g{t) dt lorsque x b.


Jx Jx
Ce qui achève la démonstration de la proposition. □

Corollaire 3.5.2 Soient I un intervalle ouvert non vide de R, / une


fonction numérique localement intégrable sur I, et xq un point de I. Si
au voisinage de xo, f admet un développement limité à l ’ordre n de la
forme

ao + a i ( x — Xo) + ... + Cn ( x — x o ) ” + o ((x — x q )” ),


Chapitres, Intégrales généralisées 161

alors la fonction x f{t) dt admet, lorsque x xq, le dévelop­


pement limité d'ordre n + 1 ;
(x -x o )^ , , „ (x - Xq)"+^
OtQ(^X ^ 0} ^1 + . . . + + o ( ( x - x o r + ') .
2! ” (n + 1)!
Démonstration : D’après la proposition ci-dessus, la relation
n
/(®) “ ^ = o((x - xo)")
fe= 0
implique

[ (fit)-^ a k { t-x o )'^ '\d t = o í Í ( í - x o ) ” dí^


Jxo \ ^_Q / \Jxo J
= o ( ( x - x o r + ') .

D’où le développement limité à l’ordre n -|- 1 de x f{t) dt au


voisinage de x q . □

Proposition 3.5.3 Soient f , g deux fonctions positives localement in­


tégrables sur [a, 6[, et supposons que l'intégrale généralisée g{t) dt
soit divergente. Alors, quand x tend vers h, on a
1)
f = 0{g) ^ f f( t ) dt = 9Ít) dt
Ja
2)
/ = o{g) = > f f i t ) dt = o i £ m d t )
Ja
3) PX PX

f ^ 9 ^ / f i t ) dt ^ ' / git)dt.
Ja Ja
Démonstration : 1) Puisque / = O (g) lorsque x —> b, on peut
trouver M > 0 et Cl G [o, 6[ tels que, pour tout t € [ci,6[, on ait
f(t ) < M g(t). On en déduit, pour tout x G [ci,6[,
px px px
/ f{t)dt < M g{t)dt < M f{t)d t.
J Cl J Cl Ja
162 I ntégration

Or px
lim / g{t)dt = + 00,

donc on peut aussi trouver C2 € [o, b[ tel que, pour tout x e [c2, 6[, on
ait /*C'^ /*X
/ f{ t ) d t < M g{t)dt.
Ja Ja
En prenant c = m ax(ci, C2), on a, pour tout x € [c, b[,

/ f{t)dt = / f { t ) d t + / f{t)d t< 2 M / g{t)dt,


Ja Ja Je Ja

donc
£ /(i)d i = o (^J \it)d ty

2) Soit e > 0. Puisque / = o{g) lorsque x ^ 6, on peut trouver


Cl G [a, 6[ tel que

Vi € [ci,6[, f{t) < I g{t).

Soit X G [ci, 6[. On a


/*3î /*iC Î*X
J f{t) dt < ^ J g{t) dt < ^ J g{t) dt.

D’autre part, puisque


/•X
lim / g{t)dt = + 00,

il existe C2 G [a, 6[ tel que

Vx G [c2, b[, j f i t ) dt < ^ J g(t) dt.

Posons c = m ax(ci, C2). Pour tout x G [c, 6[, on a alors


/*iC /*3?
/ /(i)d i < e g{t)dt,
Ja Ja
Chapitres. Int^ralesgénéralisées 163

ce qui établit le résultat désiré.


3) Il suffit d’observer que | / — gi| o{g) et d’appliquer le résultat
précédent.
La proposition est donc démontrée. □

Exemple 3.5.4 À partir de l’équivalence élémentaire :

on déduit
dt 1 .
/ 7—T----- T ~ In — lorsque x — O"'’

et cette dernière équivalence n’est pas évidente car on ne peut pas expli­
citer de primitive de t>-* 1 / ln (l —i) qui permette d’évaluer l’intégrale
à l’aide de fonctions usuelles.

3.6 Intégrales semi-convergentes. Règle d’Abel


Nous allons établir une règle dite d’Abel ^ qui permet d’étudier la conver­
gence d’intégrales généralisées semi-convergentes. Elle est d’un emploi
délicat, et il ne faut l’essayer que lorsque les critères que nous connais­
sons déjà ont échoué.
P roposition3.6.1 (R ègled’Abel)Soient f : [ a , b [ ^ R et g : [a,6[—>
C des fonctions localement intégrables vérifiant les deux conditions :
i) f est décroissante et tend vers 0 au point b (ce qui implique f >0),
ii) il existe M € E+ tel que

V(u, v) € [a, 6[x [a, 6[, i g{t) dt < M.


\ Ju
.b
Alors l ’intégrale / f{ t)g {t )d t converge.
Ja
2. ABEL Niels (1802-1829). Mathématicien norvégien. Précoce et surdoué, il est à
l’origine de travaux de première importance dans divers domaines des mathématiques :
théorie des équations algébriques, théorie des groupes, séries... Il fonda avec le mathé­
maticien allemand Cari JACOBI la théorie des fonctions elliptiques.
164 I ntégration

Démonstration : D’après la seconde formule de la moyenne (théo­


rème 2.1.14), pour tout {x',x") € tel que a < x' < x" < b, il
existe ^ € [a;', x"] tel que

f f{ t)g {t) dt = f{x') Î g{t)dt,


Jx' Jx'
et donc d’après ii) :

(3.5) f
Jx'
/(i) 9{i) dt < M f{x').

Soit £ > 0. D’après i), il existe c € [a, 6[ tel que, pour tout t G [c, 6[ :

(3.6) 0 < m <

De (3.5) et (3.6) on déduit

I
V (x',x") G [c,6[x[c,6[, / f { t) g ( t) d t < e.
\ Jx'
Le critère de Cauchy est satisfait, d’où le résultat désiré.

Corollaire 3.6.2 Si f est une fonction positive et décroissante sur l ’in­


tervalle [a, + oo[ et si f{t) tend vers 0 lorsque t tend vers H-oo,
alors f { t ) d t converge pour tout A G R*. Par conséquent,
cos(Ai) f{t) dt converge pour tout A G R* et sin(Ai) f{t) dt
converge pour tout A G R.

Démonstration : Sur [o, -I- oo[, les fonctions / et i i-> sont


localement intégrables car la première est monotone (proposition 1.2.8)
et 1a seconde est continue. Pour établir le corollaire, il suffit d’appliquer
la règle d’Abel en prenant pour g la fonction complexe t où
A G R*. Quels que soient u et v dans [a, -t- oo[, on a en effet
^iXv_giAit
f é^U t
iX
ce qui montre que cette fonction répond aux conditions voulues.
^ y

Chapitre 3. Intégrales généralisées 165

Exemple 3.63 Avec la règle d’Abel, on obtient immédiatement que


sini
l’intégrale généralisée / ----- dt converge quel que soit le nombre
Ji
réel a > 0.

3.7 Intégrales généralisées et séries


Soient E et F deux espaces métriques et A une partie de E. Soit / une
application définie sur A à valeurs dans F, et soit a un point adhérent
à A. D ’après la proposition A.2.39, la fonction / admet une limite
(finie) au point a si et seulement si pour toute suite (xn) de points de A
convergeant vers a, la suite f{xn) converge.
À l’aide de ce résultat et de la définition 3.3.1, on déduit aussitôt la
proposition suivante.
Proposition 3.7.1 Soit f une fonction localement intégrable sur l ’inter­
valle semi-ouvert [a, b[. Pour que l ’intégrale généralisée de f sur [a, b[
soit convergente, il faut et il suffit que pour toute suite {xn) de points de
[o, 6[ convergeant vers b, la suite de terme général
rXn
F{xn) := / fit)dt
Ja
ait une limite (finie), et cette limite est alors égale à f ( t ) dt.
Il en découle aussitôt le résultat suivant, très commode pour établir la
divergence d’une intégrale donnée.
Proposition 3.7.2 Soit f une fonction localement intégrable sur l ’inter­
valle [a, + oo[. Pour que l’intégrale f{t) dt soit convergente, il
faut et il suffit que pour toute suite (xn) tendant vers +oo, la série de
terme général Un = convergente.

Pour prouver que l’intégrale f{t) dt diverge, il suffit donc d’exhiber


une suite particulière (xn) telle que la série associée soit divergente. En
revanche, cette proposition permet difficilement d’établir la convergence
d’une intégrale donnée car elle exige que l’on étudie toutes les suites
(xn) tendant vers +oo. Nous allons voir cependant que lorsque / est
une fonction positive, il suffit de considérer une suite particulière (x „ ) .
166 I ntégration

Théorème 3,7,3 Soit f une fonction positive et localement intégrable


sur Vintervalle [a, +oo[. Pour que Vintégrale f{t) dt soit conver­
gente, il suffit qu'il existe une suite croissante (xn) tendant vers + oo
telle que la série de terme général

Un ■■= / f{t) dt
Jxn
soit convergente.

Démonstration : Si la série ^ converge, les sommes partielles

” rxn+\
Sn := ^ U k = / f{t) dt
k=0
sont majorées par un nombre M indépendant de n. Le nombre x étant
arbitrairement donné dans ]a, + oo[, il existe n € N tel que Xn > x,
et on a alors
rx fXo fXn fXo
/ f{t)dt < / f{t)dt + / f{t)dt < M + f{t)d t,
Ja Ja fXQ
Jxn Ja
ex
ce qui montre que les intégrales f{t) dt sont majorées. La conver­
gence de découle alors de la proposition 3.3.1. □

Dans le cas particulier où la fonction / est positive et décroissante, on


a le résultat remarquable suivant.

Théorème 3.7.4 Soit / une fonction positive et décroissante sur l ’in­


tervalle [o, -|-oo[. Pour que l ’intégrale f{t) dt soit convergente, il
faut et il suffit que la série de terme général Un = f i n ) soit convergente
(Un étant défini pour tout entier n > a).

Démonstration : Posons
rn + l
Vn := / f i t ) dt.
Jn

Comme / est décroissante, on a ; /(n -l-1 ) < < /( n ) . La conver­


gence de la série f i n ) équivaut donc à la convergence de la série
Chapitre 3. Intégrales généralisées 167

(car les séries sont à termes positifs). La proposition 3.7.1 montre


alors que la condition énoncée est nécessaire, et la proposition 3.7.2
montre qu’elle est suffisante. □

Exemple 3.7,5 En prenant f{t) = 1 /i“ sur [1, + oo[, on retrouve,


grâce au théorème 3.7.4 et aux exemples de Riemann, que la série de
terme général l/nf^ converge pour a > 1 et diverge pour a < 1.

Rem arque 3.7.6 Si / est une fonction positive et décroissante, le théo­


rème 3.7.4 montre que la convergence de l’intégrale f{t) dt exige
que / tende vers zéro à l’infini. Mais ce résultat n’est pas vrai dans le cas
général : l’intégrale f{t) dt peut être convergente (et même abso­
lument convergente) sans que la fonction / tende vers zéro à l’infini et
même sans que la fonction / soit bornée ! En voici des exemples :

Exemples 3.7.7 7) L’intégrale dt est convergente bien que


l’on ait \e^*^ I = 1 pour tout i G R. Le changement de variable t^ = и
nous ramène en effet à l’intégrale

/•+00
du
l ' ‘ly ju

dont la convergence résulte immédiatement de la règle d’Abel.


2) La fonction f : 1 t e ^ * est un exemple de fonction continue sur
R+ vérifiant
Um |/( i) l = -hoo,
t—»-+00

et telle que l’intégrale f{t) dt soit convergente. En effet, le chan­


gement de variable t^ = u ramène à l’intégrale

r+oo du
i/0 ' 3«^/^

dont la convergence résulte par exemple de la règle d’Abel.


168 I ntégration

3.8 Cas des fonctions vectorielles


Nous allons étendre au cadre des intégrales généralisées les idées intro­
duites dans la section 1.3.22 pour l’intégrale de Riemann.
Soit {E, Il • II) un K-espace vectoriel normé de dimension finie n, et soit
B = (ei, . . . , e.„) une base de E. Soient a et b deux nombres réels vé­
rifiant a < b, et considérons f : [a, b] ^ E une fonction vectorielle
de coordonnées / i , . . . , /n dans la base B, c’est-à-dire
n
f = '^ fk ek ,
k= l
où les fk sont des fonctions définies sur [a, b] et à valeurs dans K.
Définition 3.8.1 Si chaque fonction coordonnée (1 < fe < n) est
continue par morceaux sur [a, b], alors on appelle intégrale de / sur
[a, b] le vecteur de E noté f{t) dt et donné par

J f { t ) d t := fk{t)d^ek.

On suppose désormais —oo < a < b < -l-oo.

Définition 3.8.2 Une fonction vectorielle / ; [a,b[^ E est dite conti­


nue par morceaux si et seulement si ses n coordonnées sont des fonc­
tions continues par morceaux sur [a, b[.
Cette définition permet de définir l’intégrale généralisée d’une fonction
continue par morceaux sur [a, 6[ “ coordonnée par coordonnée”.
D’où la définition suivante.
Définition 3.8.3 Si / : [a, 6[ —> Æ? est continue par morceaux, on dit
que f{t) dt converge lorsque les intégrales /j* /¿ (i) dt{l < k < n )
sont convergentes. Dans le cas contraire, on dit que f{ x) dx diverge.
Rem arque 3.8.4 En cas de convergence, on a

J f (t ) dt = t u fk{t)d?jek.
Chapitre 3. Intégrales généralisées 169

Cette définition repose évidemment sur la notion de limite d’une fonc­


tion vectorielle, puisqu’on envisage lim F(x) où F{x) = f{t)dt.
Cette limite ne dépend pas de la base B choisie dans E. On se ramène
ainsi à travailler dans' R” ou dans C” .

Définition 3.8.5 On dit que f{t) dt est absolument convergente si


l’intégrale ||/( i ) ||d i est convergente.

Comme E est un espace vectoriel de dimension finie, il est complet, et


le critère de Cauchy est vérifié ; ce qui a pour conséquence le résultat
suivant.

Théorème 3.8.6 Toute intégrale absolument convergente est convergente.

Un cas important est celui des fonctions à valeurs complexes.

Proposition 3.8.7 Soit f : [a, C une fonction continue par mor­


ceaux. L ’intégrale généralisée f{t) dt converge si et seulement si
chacune des deux intégrales réelles 3(îe(/) (t) dt et S>m(/)(f) dt
converge. Dans ce cas,

Î f{t)dt = i ^e{f)(t)dt + i f ^'m{f){t)dt.


Ja Ja Ja

Démonstration : Résulte de la définition 3.8.3 et de la notion de limite


d’une fonction vectorielle (voir annexe). □

r+oo dt
Exemple 3.8.8 L’intégrale / —;----- - est convergente. En effet, la
Ji t<{t
(i + i)
*)
fonction 1 1 est continue par morceaux (car continue) sur
t{t + i)
[1, -h oo[, et de plus, l’égalité

1 t —i
t{t-\-i) t (i^ -h 1)
170 I ntégration

entraîne

f+°° dt . f+°° dt
k ¿2
t^ +
+1 VV il ¿(¿2 + 1)

= lim \ arctan il f — / I- — -)â t.


A -*+ o o'- -“l Ji \t ¿2 +

D’où
dt 7T i ^

¿(¿ + i) ^ 4 “ 2

Au chapitre 4 nous mettrons en place les outils fondamentaux qui per­


mettent d’étudier très efficacement la question cruciale du passage à la
limite dans les intégrales généralisées.

3.9 Énoncés et solutions des exercices du chapitre


Exercice 3.1 / : [0,1] ^ une fonction continue. Montrer que
l ’intégrale généralisée / f{t) ha. t dt est absolument convergente.
Jo

Solution
Puisque / est continue sur le compact [0,1], elle y est bornée ; il existe
donc M G R+ tel que \f{t)\ < M pour tout t G [0,1]. D’où

(.) VtG]0,l], [/(¿) Intj < M | l n ¿ | .

Or, sur ]0 ,1] on a I Intj = —ln¿ et on sait (voir exemples 3.1.4) que
l’intégrale de t >->■ ln¿ sur ]0 ,1] est convergente. L’inégalité (*) et le
théorème de comparaison 3.3.2 permettent de conclure que l’intégrale
de t H-> /(¿) ln¿ sur ]0 ,1] est absolument convergente.

Exercice 3.2 Soient a G R+ et / : [1, +oo[—> R une fonction continue


I-+00 p+OO
telle que I f{t) dt converge. Montrer que 1 L ü . ¿t converge.
J\ Ji
Chapitre 3. Intégrales généralisées 171

Solution
Considérons la fonction F : [ 1 , + o o [ —>R, x i-*^ / ( i ) di. Puisque
F est une primitive de / sur [1, +oo[, elle est dérivable sur cet intervalle,
et comme pour chaque x > 1, la fonction / est continue sur [1, x], on
en déduit que F est de classe sur [1, x]. Une intégration par parties
donne alors

m dt = —^ m
{*) + a
i: ¿a+l dt.
i: i“ X“

Puisque l’intégrale de / sur [1, + oo[ est convergente, la fonction F


admet une limite finie en +oo, elle est donc bornée au voisinage de
+ 00, disons par M . On en déduit que F{x)/x°‘ tend vers 0 quand x
tend vers +oo, et que pour t assez grand :

Fit) M
ta+l <
¿a+1’

Or 1 + q: > 1, donc l’intégrale de i sur [1, + oo[ est


convergente. Le théorème de comparaison assure alors la convergence
de l’intégrale de i F{t)/t°‘'^^ sur [1, + oo[. L’égalité (*) permet de
conclure que l’intégrale de t\-^ f{t)/t°‘ sur [1, +oo[ est convergente.

Exercice 3.3 Montrer que si / : [0, + oo[—>K est une fonction unifor-
/*+00
mément continue, alors l ’intégrale I dt est divergente.
Jo

Solution
Puisque / est uniformément continue sur [0, + oo[, on peut trouver un
7] € RÜJ. tel que

V (x',x")€R ^, \ x ' - x ”\<r) ^ |/(x ')-/(x " )| < | .

Fixons x ' quelconque dans R+, et soit x" = x' + 1]. On a

r r" dt,
Jx' Jx'
172 I ntégration

donc

I r^" ^ Í /•*" №
I dt > 1 1 co s(/(i) —f{x')) dt j

où la première inégalité résulte du fait que, pour tout z € C, on a


\z\ > Ue{z), et la seconde inégalité découle de ce que cos0 > 1/2
pour tout 9 6 [0, 7t/3].
Le critère de Cauchy (théorème 3.2.3) permet alors de conclure que l’in­
tégrale dt est divergente.

Exercice 3.4 Donner un exemple de fonction f : [1, -h oo[— R telle


que
+00

Jl y/i dt diverge et
/ i m ? dt converge.

Solution
La fonction / définie sur [1, -h oo[ par f{t) = convient. En
effet,
- la fonction t f { t ) / y/i est continue sur [1, -|- oo[, donc localement
intégrable ; de plus

fit) ^ 1 ^ 1
lorsque t -l-oo,
y/i \ / i ( v ^ Ini-h 1) flnf

et est un exemple de Bertrand diveigent. Le théorème d’équi­


valence pour les fonctions positives assure que l’intégrale dt
diverge, donc dt diverge elle aussi.
- La fonction est continue sur [1, -|- oo[, donc localement intégrable ;
de plus.

ifit))^ lorsque t -|-oo.


t In^t
Chapitres. Intégrales généralisées 173

Or di est un exemple de Bertrand convergent, donc dt


est convergente, donc dt aussi.

Exercice 3,5 Soit f la fonction définie sur [0, + oo[ par

n'^i + n —n® si i € j^n — ^ , n | , n > 2,

f — t + n + n^
0
si
smon
i e l^n, n + , n > 2,

1) Montrer que f est continue sur [0, + oo[ et qu ’elle est non bornée.
2) Montrer que l ’intégrale de f sur [0, + oo[ est convergente.

Solution
1) La fonction / est continue sur [0, +oo[. En effet, / est manifestement
continue sur chacun des intervalles ] n - ^ , n [ e t ] n , n + ^ [ , e t d e
plus

fin — = n® —n + n —n® = 0 = lim f{t),

et

/f n + i) = —n^ — n + n + n^ = 0 = lim f{t),

de même que
lim /( f ) = n = lim / ( i ) .
t— t—
La fonction / n’est pas bornée puisque /( n ) = n pour tout n > 2.
2) Pour tout n > 2, on a
rn n +00 +00 ..
1 7T^
J /(*)<« < i i = '6'
•'° fc=2 k=2 k=l
174 I ntégration

La fonction ' :j >->■ Jq f(t ) dt est croissante (car / est positive) et majo­
rée, donc elle admet une limite finie quand x tend vers -l-oo. Cela prouve
bien la convergence de l’intégrale de / sur [0, + oo[.

Exercice 3.6 Soient f , g , h : [1, -t-oo[—> R+ des fonctions dont les


intégrales généralisées sur [1, -f oo[ sont convergentes. Montrer que
l ’intégrale généralisée J ^ f (t ) g{t) h{t) dt est convergente.

Solution
Les intégrales de f , g et h sur [1, -H oo[ étant convergentes, il en est
de même de l’intégrale de f + g + h.Or

(*) 0 < < s u p ( /, p ,/ i ) < /-1 -5 + ^,

et comme toutes les fonctions enjeu sont positives, le théorème de com­


paraison 3.3.2 permet de conclure, grâce à (*), que l’intégrale de ^ f g h
sur [1, -h oo[ est elle aussi convergente.

E xercices.? Soit / : [0, -l-oo une fonction positive et décrois-


r+oo
+00

santé telle que l ’intégrale généralisée 1 f{t)dt converge. Montrer


Jo
que f{t ) = o { l / t ) lorsque t —»• -|-oo.

Solution
Soit e > 0. Comme l’intégrale de / sur [0, + oo[ est convergente, le
critère de Cauchy 3.2.3 s’applique :
r2x
3 j4 > 0, Væ > j4, / f{t) dt < e.
Jx

Comme la fonction / est décroissante sur ]1, H- oo[, on a alors


p2x p2x
Væ > .A, a; /(2 x ) = /
Jx
/(2 x ) dt < j
Jx
f{t) dt < e.
Chapitre 3. Intégrales généralisées 175

On en déduit que 0 < 2x f{2x) < 2e pour tout x > A, ce qui en­
traîne :
lim X f ( x ) = 0.
x -» + o o

D’où le résultat désiré.

Exercice 3.8 Soit f : R+ —» R une fonction de classe telle que


/•+00 ^ + o o /* + o o
/ f“
^{t)dt et I f"^{t)dt convergent. Montrer que j f^ { t) dt
Jo Jo Jo
converge.

Solution
Soit X > 0. En intégrant par parties sur le segment [0, x], on obtient

( .) r = (/(x )/'(x )-/(0 )/'(0 )) - f i(t)r(t)dt.


JQ Jo

Mais d’après l’inégalité de Schwarz, on a

(^ £\m n t)\d ty < £ f{t)dt £ r ^{t )d t


r+oo r+oo
< / /^ (Í) dt / dt,
Jo Jo
l‘+oo
et le théorème de comparaison assure que / ( / (i) f " {t)Ÿ dt converge
Jo
absolument. La relation (*) donne ainsi
r+oo
(**) / dt diverge lim / ( x ) / ' ( x ) = -|-oo.
Jo x —>+oo

On en déduit que 2 / ( x ) /'( x ) > 0 pour tout x > x q . Donc est


croissante sur [x q , + oo[. Mais la convergence de p { t ) dt im­
plique alors /^ = 0 sur [xo, + oo[ (sinon > C te > 0), mais alors
2 / ' / = 0 ne tend plus vers l’infini, ce qui contredit (**). C’est donc
que Jq °° f^ { t) dt converge.
176 I ntégration

Exercice 3.9 Soit f : R+ — R une fonction de classe telle que


les intégrales généralisées Jq °° f^ (t) dt et Jq °° f^ { t) dt soient
convergentes. Montrer que p ( t ) dt converge et que
+ o o \ 2 p+oo /‘+ 0 0

a f ‘^{t)dtj - t^f^{t)dt J f'^{t)dt.

Solution
- D’après l’inégalité de Schwarz, on a pour 0 < a; < y :

(^j fit) <j t^P{t)dt j f^{t)dt.

Comme les intégrales des fonctions t f^{t) et t f ^ i t ) sur


[0, + oo[ convergent, on peut rendre le second membre de l’inégalité
ci-dessus arbitrairement petit pour x, y suffisamment grands. Le critère
de Cauchy permet alors de conclure que l’intégrale Jq °° t f{t) f { t ) dt
converge. Or une intégration par parties donne

tfit)f(t)d t = ^ x f ( x ) - f{t)dt,

d’où

(**) • = r /^ ( **) d t + 2f t f{t) f'{t) dt.


Jo Jo
Donc lim X /^ (x ) existe dans R U {+oo} (car x i-> ff /^ (i) dt est
croissante et que la deuxième intégrale dans (**) est convergente).
Mais si lim x f ^ ( x ) = i avec l = -l-oo ou ^ > 0 alors, pour
X—>+oo
é! €]0, £[, il existerait un xq tel que : x > xq => x / ^ ( x ) > i!.
Cela entraînerait que x^ /^ (x ) > (1 x, ce qui est absurde car l’in­
tégrale de X 1-^ x^ /^(a:) sur [0, -I- oo[ est convergente. On a donc
lim X /^ (x ) = 0. Mais alors
I-++00
px p+oo
(* * H:) lim / p { t ) d t = —2 tf{t)f'{t)dt,
2—1-00 J q Jq
Chapitres. Intégrales généralisées 177

d’où la conveigence de P { t ) dt.


-Établissons maintenant l’inégalité (*).
D’après l’inégalité de Schwarz, on a

(jo - Jq

et puisque les trois intégrales sont convergentes, on peut faire tendre x


vers +00 et on a aussitôt
+oo \ 2 /*+oo /*+00

a tm f{t)d tj

Compte tenu de {* * *), on obtient


< t‘^ f i t ) d t j ^ f^ {t)d t.

+oo \ 2 f'+oo f+ o o

a f { t ) dtj < 4 ¿2 f { t ) dt / 2 ( i ) dt.

Exercice 3.10 Étudier, suivant {a,/3) € la convergence de l ’inté­


grale généralisée :
/■+°° ln(l + i“ )
dt.
L tp

Solution
La fonction fa,fi -t*-^ t~^ 111 (1 + est positive, et elle est continue
sur ]0, + oo[ donc localement intégrable. Lorsque t O"*", trois cas se
présentent :
- Si a > 0, alors fa,p{t) ~ Or t°‘~^ dt est un exemple de
Riemann qui converge si et seulement si /3 — a < 1. Donc fa,pdt
converge si et seulement si /? —a < 1.
- Si a = 0, alors fa,p{t) ~ (ln2) donc Jq fa,p dt converge si et
seulement si ^ < \ .
- Si a < 0, alors fa,i3{t) ~ Or t~^ I n i d i est un
exemple de Bertrand qui converge si et seulement si /0 < 1. Donc
Jo fa, fi dt converge si et seulemnt si /9 < 1.
178 Intégration

Lorsque t +oo, on distingue également trois cas :


- Si a > 0, fa,p{t) ~ donc J^°° fa, fi dt conveige si et
seulement si /3 > 1.
- Si o: = 0, fa,fiif) ~ (ln2)t~^ donc fa,fi dt converge si et
seulement si /3 > 1.
- Si a < 0, fa,fi{t) ~ donc fa, fi dt converge si et seule­
ment si /3 —a > 1.
Conclusion :

/•+°° ln (l-I -O , l+ a < 0 < l


J — — - at converge ou
K /3 < cc-t-1

Exercice 3.11 Étudier, suivant {ot,0) G la convergence de l'inté­


grale généralisée :

(1 - dt.
JO

Solution
La fonction fa, fi ■ ]0,1[— R+, t (1 — t)^~^ est positive,
continue sur ]0,1[ donc localement intégrable.
Lorsque t O"*", on a fa, fi ~ Or dt est un exemple de
Riemann qui converge si et seulement si 1—a < 1. D’après le corollaire
3.3.4, l’intégrale de fa, fi sur ]0 ,1/2] conveige si et seulement si 1 —
a < 1 c ’est-à-dire a > 0.
Lorsque t 1“ , on a fa, fi ~ (1 - Or Jq (1 - t)^~^ dt est un
exemple de Riemann qui converge si et seulement si 1 —/3 < 1, donc
l’intégrale de fa, fi sur [1 /2 ,1[ converge si et seulement si 1 — 0 < 1
c’est-à-dire 0 > 0.
En résumé :

t^ -^ (1 - t f - ^ dt converge (a > 0 et /3 > 0).


Jo
Chapitres. Intégrales généralisées 179

Exercice 3.12 Étudier la convergence de l ’intégrale généralisée :

'•0 l n | l + i|
dt.
/ -C X D '\/\t\ (1 + Î^)

Solution
ln|l + t |
Sur ] —oo, —1[U] —1,0[, la fonction f :t> est continue.
^ /ííï(l + í^)
donc localement intégrable.
- Lorsque t —y —oo, on a f{t) ~ jjj j^j q ,- l’intégrale de la
fonction t ln|i| sur ] —oo, —e[ est un exemple de Bertrand
convergent. Le théorème d’équivalence pour les fonctions positives per­
met d’en déduire que l’intégrale de / sur ] —oo, —e] est convergente.
- Lorsque t —y —1“ , on a f{t) ~ ^ l n | l -I- i|. Le changement de
variable u = 1 + t donne

J In |1-h i| di = y Inluldu,

et cette dernière intégrale est convergente (voir exemples 3.1.4). On en


déduit que l’intégrale de / sur [—e, — 1[ est convergente. Le même
argument montre que l’intégrale de / sur ] —1, —1/2] est convergente.
- Enfin, on a
In |1 -t-1\
lim = 0,
*“ ’0 (1 -f- i^)

donc / se prolonge par continuité en 0 en posant /(0 ) = 0. L’intégrale


de / sur [—1 /2 ,0[ est donc convergente.
Conclusion :
'■0 l n \ l + t\
dt
L—oo \ / î f i (1 +
converge.
180 I ntégration

Exercice 3.13 (Intégrale de Dirichlet^) Calculer l ’intégrale :


pir/’
^7t/2z
1= 1 In(sini) dt
Jo
après en avoir établi l ’existence.

Solution
Sur ]0,7t/ 2], la fonction t i-> In(sini) est continue, donc localement
intégrable. De plus, lorsque i —> O"*", on a

log(sini) = ln(i + o(f)) = Ini + l n ( l + o(l)) ~ lui.

Comme l’intégrale de i In i sur ]0 ,1] est convergente et que les


fonctions en présence sont négatives, le critère d’équivalence pour les
fonctions de signe constant assure que l’intégrale de f i-» In (sini) sur
]0,7t/ 2] est convergente.
Pour le calcul explicite de cette intégrale, observons d’abord qu’on ne
sait pas exprimer une primitive de i •-> In(sini) en terme de fonctions
usuelles et c’est d’ailleurs là que réside tout l’intérêt de l’exercice.
La formule de duplication sini = 2 sin(i/2) cos(f/2) entraîne
/••^/2 /•7t/2 . ÿ . ^ir/2 . ÿ .

I = J \o.2dt + J In y s i n - j dt + J In^cos-jdf

7Г ln2 rn/4 /•tt/ 4


2 / ln(sinf)di + 2 / ln(cosi)<if.
Jo Jo
Or le changement de variable и = тг/2 —t donne
^•7tt//4
/•7 4 //*^/2
* ^ /2
I ]ii{cost)dt = / ln(sin æ) dæ,
Jo
/0 JVTtTt/4/4
d’où l’on déduit
^ 7Г In 2 ^_
I = -7 Г - +
3. DIRICHLET Peter (1805-1859). Mathématicien allemand. On lui doit notam­
ment le prolongement des fonctions harmoniques sur la frontière d’un ouvert, ainsi que
de très nombreuses et profondes contributions en arithmétique.
Chapitres. Intégrales généralisées 181

et finalement
1 / . N, TT In 2
l n ( s i n t ) a t = ----- -— .
L
Exercice 3.14 Convergence et calcul de
r+oo
+00

/ •00
(arctan(i + a) — arctan t) dt (a

Solution
- Convergence de I.
Observons d’abord que la fonction / ; i i-> a rc ta n i + a rc ta n (l/i)
est dérivable sur R*, et que f ( t ) = 0 pour tout t non nul. On en déduit
que / est constante sur RÜ et sur R!J.. En calculant / ( —1) et /(1 ), on
déduit aussitôt :

1 _ i —7t/ 2 si î g ] —oo, 0[
(*) arctan t + arctan - =
t y +7t/ 2 si î G]0, + oo[.

Pour tout t € Rîj., considérons

g :1 arctan (i + o) — a rc ta n i.

Cette fonction est continue sur ]—oo, +oo[, donc localement intégrable.
D’après (*), on peut écrire aussi

g{t) = axctan-^ — a r c t a n —^— ,


t i+ û
et lorsque t tend vers +oo on a alors

d’où ^
g{t) ~ lorsque t —>
■+oo.
182 I ntégration

L’intégrale g{t)dt est donc absolument convergente. On démontre


de la même façon la convergence absolue de g(t) dt.
- Calcul de I.
On a

I = lim I / arctan(i -t a) dt — I arctan t d t ) .


x-^+oo\J_^ J-o ; J
Le changement de variable i + a = s dans la première intégrale donne
x+a rx \
I = lim
X—>+00
-x+a a —x
arctan s ds — I
J —X
arctan s ds\

nx-\-a
/
\

Or
a -x+a
arctan s ds + I
Jx
arctan s ds ) .
J

r arctan

J —x+a
s ds = r
J x —a
arctan
arc U du (poser ; u = —s),

d’oh
fx+ a
= lim / arctan s ds
X— + 0 0

= lim f ( arctan s — ^ + 51 ds.


Or
TT
Ve > 0, 3 æo > 0, Vs € E, s > xo —a arctan s ----- <
2
d’où, pour X > xo,
px+Q
rx+a
TT
arctan 5 ¿5 — 2 a— = I / Ii arctan s — — 1 ds
IJ x —a \ J x -a \ 2;
rx+a
eds = 2ae.
- y '
On obtient donc I = ott.
Chapitres. Intégrales généralisées 183

Exercice 3.15 Pourtant a €]0,7 t], montrer que l ’intégrale


dt
i:
h (t — co sa) —1
est convergente, puis calculer sa valeur.

Solution
- Étude de la convergence.
Pour tout a € 10, tt], la fonction f : t —, est conti­
nt —cosa) vr^ —1
nue sur ]1, + oo[, donc localement intégrable. De plus.

m lorsque i ^ l"*",
V2 (1 —cos a ) y/t — 1

et — 1)“ ^/^ dt est un exemple de Riemann convergent. Le théo­


rème d’équivalence pour les fonctions positives assure que l’intégrale
f l f ( t ) dt est convergente. D’autre part,
1
-----------------, ^ ~ 1 lorsque t —>
■-|-oo,
(i-co sa)V F ^ *2
et comme / 2^°° t~“ ^ dt est un exemple de Riemann convergent, il en
résulte que l’intégrale de / sur [1, -I- oo[ converge. On a donc établi la
convergence de l’intégrale proposée.
- Pour le calcul, effectuons le changement de variable t = f i i j . On a
alors i > 1 et X = Or

4x 2x
dt = — dx, \/t^ — 1 =
{x^ — 1)2 " x2 — 1
et
(1 —cos a ) -I- (1 -h cos a )
t — cos a =
x2 —1
Supposons d’abord a € ]0, 7t[. On a alors
. o O i o n Oi
2 sin"^ — x ‘^ + 2 cos^ — a 1-h
t — cos a = 2 _= 2 cos'^ —
a;2 — 1 X2 - 1
184 I ntégration

d’où

r dt _ 1 r_ dx
J (i - co sa) - 1 cos^- J 1 h ( x t 6 | )

arctan (a; tg ^ j + Cte.


sina
On a donc
rA
dt ( /2+ 7 a\
arctan I W ^^2 )
Li+£ (i —cos a) —1 sin a

- arctan ( y ï ^ t g | ) .

En faisant tendre e vers 0 et A vers +00 on obtient aussitôt :

l"^°° dt _ ^ _ TT—a
Ji ( t - c o s a ) Vt^ - 1 sina V2 2/ sino: '

+1
- Si maintenant a = tt, alors en posant t = —-----, on obtient facile-
x-^ —1
ment :

f dt f dx 1 ^ lt-1
J (i + 1) Vt^ - 1 y X Mt + 1

d’où

dt t - 1
= lim = 1.
r (Í + 1 ) 1 A^+00 Í + 1J 1

Exercice 3.16 Montrer que

r*+oo
e ‘ dt lorsque x —>
■+oo.
/ 2x
Chapitre 3. Intégrales généralisées 185

Solution
Pour tout Z > 0 fixé, la fonction t >->■ est continue sur [x, + oo[,
donc localement intégrable. De plus,

lorsque i ^ + o o .

Comme l’intégrale de i 1/î ^ sur [x, + oo[ est convergente, il en est


de même pour celle de i e“ ‘ en vertu du corollaire 3.3.8. On en
déduit
r+oo
r+oo 2
lim / e * dt = 0.
=^^+oo Jx
Or

(V)
donc

Mais, d’après la proposition 3.5.1, l’équivalence

e lorsque t —> +oo,

entraîne
r+oo
e dt JI e ^1 + ^ 2 ^ lorsque x —> +oo.
/
On a donc bien
r+oo
e dt lorsque x —♦ +oo.
L ‘ 2x

Exercice 3.17 Montrer que

+°® dt 1
--- rsj — lorsque x —> +oo.
/ + e~^ X
186 I ntégration

On a
1 1 ^ 1
~ Î2 > 0 lorsque t + 00,

et comme I’integrale de i 1/i^ sur [1, + oo[ est un exemple de


Riemann convergent, la proposition 3.5.1 donne
r+oo dt r+ °°^ _ 1
lorsque x +oo.
Jx + e-* Jx X
Exercice 3.18 Convergence et calcul de Vintégrale

th 3 t-th 2 t
= r dt.
Jo t

Solution
- Convergence de I.
Sur ]0, + oo[, la fonction / ; i i-> (th 3 i —t h 2 i ) /i est continue, done
localement intégrable. De plus.

,. th 3 i „ ,. th12 i \
lim ------ = 3 et lim — = 2 lim f( t) = 1.
0+ t t->o+ t ) t^o+ ^ ^ ’

Donc l’intégrale de / sur ]0 ,1] est convergente. D’autre part, quand


t + 00, on a

th i ^^ _ _= 1i - 2 e0-.-2
^ *Î ^+ o(e-^*),
1+ e
d’où
2e-2* /2 e - 4 ‘ \
m
= — ^ i — y
On en déduit que f{t) = o (1/i^) lorsque t +oo, d’où la conver­
gence de l’intégrale de / sur ]1, -1- oo[ en vertu du corollaire 3.3.8. On
a donc établi la convergence de I.
- Calcul de I.
Chapitres. I n tr a te s généralisées 187

On a, d’une part.

— th 2 i
dt,
X— + 0 O J q t

et d’autre part,

th 3 i-th 2 i r th S t ^ r th 2 t
dt dt
/ t = /0 h -T -
ÎÎLîi du _ ÎîLÜ dv
Jo U Jo V
dt.
Jix ^
Or, pour chaque x €]0, + oo[, la fonction i i-> t h i est continue sur
[2x, 3x] et la fonction t 1 /t y est intégrable et positive, donc la
première formule de la moyenne (théorème 1.3.12) assure l’existence
d’un nombre Cx € [2x, 3x] tel que

/•3®thi , , , , r^^ d t , , , 3
/ —— dt = (thCa;) / — = (th c i) I n - .
J2x * J2x t Z

Lorsque x tend vers + 00, Cx tend vers + 00, donc th Cx tend vers 1.
D’où finalement :
+ " ^ th 3 t-th 2 i , , 3
---------- :------- dt = In
/0 t 2

Exercice 3.19 Convergence et calcul de Vintégrale généralisée

h it
= / dt.
\ / i {\ — i)^/^

Solution
Ini
Sur ]0,1[, la fonction / : t est continue, donc locale-
^/í (1 - i)3/2
ment intégrable. De plus, elle est de signe constant sur cet intervalle.
188 I ntégration

Quand t —> O"*", f{ t) ~ In i et In i = d’où


f{ t) = O C o m m e est un exemple de Riemann
convergent, on en déduit que f{ t) dt converge.
Quand t 1“ , f{ t) ~ —(1 — et comme ~ t)~^/^dt
est un exemple de Riemann convergent, on en déduit que /(^)
converge.
On a donc établi la convergence de l’intégrale I.
Pour le calcul, notons d’abord que, pour tout i € ]0 ,1 [, on a

d / i _ 1

Une intégration par parties donne alors

In i
dt = -2VV 1î ?- 7i dt
( .) / V i { l - i)3/2 ^/í ( 1 - t ) '

Or, lorsque i —> l “ ,o n a l n i ~ t — 1 donc

Ini ~ —
Vty/l —t,
d’où l’on déduit lim \ —-— In t = 0. Donc (*) entraîne
t-»i- \ 1 — t

In t ____ dt
Jo V i { l - i)3/2 “ Jo \Z t{ l-ty
et de là

/
dt = —2 [arcsin(2t —1)]J = —2тг.

V T h )

Finalement,
Int
Jo V ^ (l-i) 3 /2 dt = —2тг.
Chapitres. Int^ralesgénéralisées 189

Exercice 3.20 Pour n € N * , a € M c i a : € E donnés, on considère


l ’intégrale
. 2 / X - t \
1 ^a+27T s m ( n —- — )
T = / ____ 1___ 2__ J_

1) Montrer que I converge.


2) Montrer que I ne dépend ni de a, ni de x, ni de n.
3) Calculer I.

Solution
Considérons la fonction :

sin^ (n
/ : M-

/ est manifestement continue en tout point t tel que i ^ a; + 2kTr avec


X € M et fc € Z. Au voisinage d’un point t = x + 2kTt, on a

sm
( V ) ~ (■''V ) ~

On peut alors prolonger / par continuité en posant f{ x + 2A:7r) = n^.


La fonction / est donc localement intégrable sur R.
Comme / est périodique de période 27t, f{ t) dt ne dépend pas
de a. On a alors
■2i X -t\ U
pa+27T PX+2TT s m I 71 — - — j p’z27
nT t>
Sin^
iii n
fi -—
du.
/
Ja
/ ( * ) * = Jx
/ gjj]^2, Vx - tx
^—_— j = JO
/ — r _i

On en déduit
U
-I p 2tc Sin*^ 'fl ~ n /‘TT 'y
sin^ n t
( ,) I = ------- ^ d u = i d t,
27T71 J q sin^ — Jo sin ^ t
190 I ntégration

ce qui montre que I ne dépend pas de x.


Posons
r sir
sin^ nt
*— / T dt.
SI t
7o sin^
On a

1 cos 2nt —cos(2n + 2)t


Ûn+l = i
2
f
7o sin^í
dt
sin( 2 n + l)t
sin(2n
dt.
Jo sin i

Considérons alors

^ sin(2n + l) t
dt.
- f sin i

On a
/•7T
6n+i — bn = 2 cos(2n + 2)i dt = 0,
Jo
d’où, par récurrence immédiate : bn = bo = tt pour tout n G N. On
en déduit

Vn G N*, ttn = TT+ Uri-i, donc an = titt + ao = nir.

Grâce à (*), on déduit finalement que 1 = 1.

Exercice 3.21 Donner une condition nécessaire et suffisante sur les


nombres réels a, 6, c pour que Vintégrale généralisée :

\t (a rc ta n i)^ — at — b — j j d i

soit convergente eu dans ce cas, calculer Vintégrale.

Solution
- Étude de la convergence.
Chapitres. Intégrales généralisées 191

Sur [1, + oo[, la fonction

f : t>-^ t (arctan t Ÿ — a t — b — -

est continue, donc localement intégrable. De plus,

/7T^ \
/(*) ~ — a j t + o{t) lorsque t —>
■+oo.

Donc, si O ^ 7t^ /4, l’intégrale proposée diverge. Si a = 7t^ /4, alors

TT 1\ 2 7T^ c

= ( --a rc ta n -)
1 / 1 \2
-
c
-TT t arctan — I- i ( arctan - j — b — -

= - ^ i( j + o (^ )) + i ( ^ + o (l)) - 6 - ^

= (-TT-fe) + + o (^ ),

On en déduit que l’intégrale généralisée proposée converge si et seule­


ment si a = 7t^/4, b = —TT, et c = 1.
- Pour le calcul de cette intégrale, posons

I{t) = J (arctan i)^ — ^ i - | - 7 r — dt.

À l’aide d’une intégration par parties, on obtient

+2 r +2
dt

TT2+2
t
-|- TTÎ — In i
8
¿2-1-1 7t2 î 2
(arctan i)2 — — h 7Ti
2 8
— Int — i arctan t + - ln(l + v).
Zi
192 I ntégration

Or, lorsque t tend vers +oo, on a


f2
I{t) = —Y arctan -J ^7T — arctan + o(l)^
/TT 1\ 1 l + i2
+ 7Ti ~ i 2 ~ t / '*’ 2 i2

4 G - 4 ) ) ( ' - 7 - ( p ) ) - T

7t2 3 , .
-g- + 2 + ^(1)-

Comme de plus

. , TT Stt ln2
= -Ï6 + T + - •
on conclut que
f+oo i , x2 1\ , 37T^ 37T 3 ln2
l (i(a rc ta n i) - ^ i + T T -

Exercice 3.22 Étudier la convergence de Vintégrale


/•+00

dt.
Jo0 e~^ + I sin t|
Chapitres. la té ra le s généralisées 193

Solution
Sur [0, + oo[, la fonction / : t est continue, donc
e~‘ + Isini|
localement intégrable. Comme de plus / est positive, le théorème 3.7.3
assure que l’intégrale I converge si la série de terme général
(n+l)7T
e* dt
Un :
e~* + I sin t|
converge. Or
/•(n+l)ir e‘^*dt (п+1)тг dt
Un = / < e,2(п+1)тг /
Jnir 1+ I sinij 1 + e^” ’^Isini|

Posons
(n + l)7 T /•7Г
dt du
/
Jn 1 + e^”’f |s i n i | " Уо Г + Isinit|
où l’on a effectué le changement de variable t = пж + u. Comme
sin и = sin(7r —it), on a alors

du
avec a= > 1.
Jq 1 + 0 sin U
Par concavité de u i-> sinzt sur [0, тг/2], on a sin u > (2/тг) u, donc

du ^ /■”■ /2 ¿U _ ж dv
Jq 1 + O sin U “ 7 o 1 + %^ 2o Уо 1 + ^
D’où
,27Г
Un < TTC ln2 et 0 < Un < K e avec ÜT = ln2.

Or e“ ”’^ est le terme général d’une série géométrique convergente car


0 < e~^ < 1. La série ^ Un est donc convergente, et le théorème 3.7.3
assure la convergence de J.

Exercice 3,23 Étudier la convergence des intégrales suivantes :


+0O ^ \ fit
J/*+00 , J/■+°°( l+ ln i) ~
/ arctan(e~*)df, cos j j — ,
194 I ntégration

A / tt ^ Jo V4 — 7o ln(l + 0

Solution
I. Sur] — oo, + oo[, la fonction f : t >->■ arctan(e~*) est continue,
donc localement intégrable. De plus, elle est positive et équivalente à
e~* lorsque t tend vers +oo. On en déduit

arctan(e *) = ^ ( ^ ) >

ce qui assure la convergence de l’intégrale de / sur [1, + oo[. D’autre


part, arctan(e“ ‘) tend vers tt/ 2 lorsque t tend vers —oo, d’où

lim t ajTctanfe ') = —oo,


t->-00
donc

3 ^ G R I , Vi € R, t < A = ^ f{ t) > - J > 0.

Or l’intégrale de i i-> —1 /i sur ] —oo, A] est divergente, donc celle de


/au ssi. On conclut que l’intégrale de t h-s- axctan(e~*) sur ]—oo,+oo[
est divergente.
2. Sur ]1, + oo[, la fonction / : i —c o s ( l/i) ) /t est continue,
donc localement intégrable. De plus, elle est positive et on a

—c o s - ^ - ~ lorsque i — +oo.
\ t/ t
Comme l’intégrale de f 1/t^ sur [1, + oo[ est un exemple de Rie-
mann convergent, l’intégrale de / sur [1, +oo[ est elle aussi convergente.
3. Sur ]1, + oo[, la fonction / : i (1 + I n i) “ *“ * est continue, donc
localement intégrable. De plus, lim ln (l + ln i) = +oo donc, pour
t—^+OO
tout t positif suffisamment grand, on a

Q _ g - l n t l n ( l + l n i ) _ ÿ - l n ( l + l n t ) ^
Chapitres. Intégrales généralisées 195

D’où la convergence de la troisième intégrale proposée.


4. Sur ]7t/2 , + oo[, la fonction f ln (co s(l/i)) est continue, donc
localement intégrable. De plus, quand i ^ O"*", on a

/ ( f + t) = l n ( c < ,s ( |^ ^ ) )

= In (c o s + o ( i) ) )

= In (s in + o (f))) = In + o(f))
2
= In i + In ( ^ + o (l)) lu t,

donc l’intégrale de / sur [2/ tt, 1] converge car celle de i i-> In i


converge (exemples 3.1.4).
Lorsque t —> ■+oo, on a

f i t ) = In ( l - ^ +

ce qui montre que l’intégrale de / sur [1, + oo[ est convergente puisque
celle de t 1/t^ est un exemple de Riemann convergent. L’intégrale
proposée est donc convergente.

5. Sur ]0,2[, la fonction f : t ^ est continue, donc locale­


V4 —
ment intégrable. De plus,

In i
------ ~ - lorsque t 0+.
y /4 ^ 2

Ces fonctions sont négatives sur ]0,1[, et l’intégrale de i In i sur


]0 ,1/2] est convergente, donc celle de / aussi. D’autre part.

In i h i2
lorsque i —> 2"

et ces deux fonctions sont positives sur [3 /2 ,2[. Comme l’intégrale de


i I-* \! \/2 —i sur [3/2 ,2[ est un exemple de Riemann convergent, on
en déduit la convergence de l’intégrale de / sur [3 /2 ,2[. On a donc
196 Intégration

établi la convergence de l’intégrale proposée.

6. Sur ]0, + oo[, la fonction f : t i-* ^ ®st continue, donc


localement intégrable. Lorsque i —> O"*", on a

^/í
l/(i)l < donc /( ( ) = o ( i ) .
ln (l + t) y/i
ce qui montre, grâce au corollaire 3.3.4, que l’intégrale de / sur ]0 ,1]
est absolument convergente, donc convergente. D’autre part,

STf ¡2 ^ i3/2 In t "

lorsque t —» +oo. Comme l’intégrale de t sur ]1, + oo[ est


un exemple de Riemann convergent, on déduit du corollaire 3.3.4 que
l’intégrale de / sur [1, + o o [ est convergente. L’intégrale proposée est
donc convergente.

Exercice 3.24 Montrer que les intégrales généralisées suivantes sont


convergentes puis les calculer :

f+°° t l ï i t d t f+°° 1 . 1- .
/•+00
dt
-fi a r c s m ^ ^ d i
Jo (l + i2)2’ i l 1+ ’ Jo
h itd t dt
1: (1 + 1) v T r p ' r

Solution
t Int
1. - Sur ]0, + oo[, la fonction f : t est continue, donc
(1+Î2)2
localement intégrable. De plus,
i In i
( l + i2)2 = 0,

ce qui permet de prolonger / par continuité en 0 en posant /(0 ) = 0.


On en déduit que l’intégrale de / sur ]0 ,1] est convergente. D’autre part.
Chapitre 3. Intégrales généralisées 197

pour tout i > 1, on a In i < i, d’où

0 < < 1
- ( l + i2)2 - ( 1 + î 2)2 b ^2>

ce qui montre que l’intégrale de / sur [1, + oo[ est convergente car
celle de t i—> 1/i^ est un exemple de Riemann convergent. On a donc
établi la convergence de l’intégrale de / sur ]0, + oo[.
- Calcul de l’intégrale.
Soient £ > 0 et Л > e. En posant

U = et ü = In i,
(1 + ¿2)2
on a
U= —
2 (1 ^ 5 ) = ?
d'où
A pA
i In i ln¿ 1 dt
dt =
i: (1 + ¿2)2 2 ( 1 + ¿2)] . 4 . 2(1 + ¿2) ~ t‘
Or
1 dt 1 1 + ¿2 - ¿2 df
J, 2 ( l + ¿2) ¿ “ 2Л ~ ~ Ï+ W ~ T

dt
ч г е - щ . )
A

= Ь ( l + ¿2)

“Ш ] ;
donc
¿ ln¿ ln¿
dt =
i: J î+ W 2 (1 + ¿ 2 ) ,
1пЛ 1 , 1 \
2 (1 + ^2) “ 4 ^ 4 ^ Л2 j
1 , ,, O. 1 £2 Ine
+ 4 ‘“ ( ' + ^ ) - 2 Î T F '
198 I ntégration

D’où
f+°° tin t tin t ^
l + J e

1 -f
2. - Pour tout i € [1, + oo[, on a ^ € [—1,1], donc la fonction

l-i2
/ : i I 1 + i2 axcsm-1 + ¿2

est définie et continue sur [1, + oo[, donc localement intégrable. De plus

1 1 -i2
Vi € [1, + oo[, arcsin < î i
l + i2 l + i2 - 2 12’

ce qui montre que l’intégrale de / sur [1, + oo[ est absolument conver­
gente car l’intégrale de i 1/i^ sur cet intervalle est un exemple de
Riemann convergent. L’intégrale proposée est donc convergente. Pour
la calculer, posons t = tg (u /2 ). On a alors

dt = ^ (1 + tg^ du = i (1 -h t^) du,


2'
et puisque
1 -t^
— COSU,
1 + t^
il vient
/•+00 J I 1
/ ----- ^ arcsin------ ^ dt = TT / arcsin(cosi6)da.
Ji 1+ i l+t 2 y^/2

En posant î; = г¿ —7t/ 2, il vient


1 /‘TT ^ ^7t/2
- / arcsin(cos г¿) dti = 7: / arcsin(—sinv) dv
^ d7r/2 2 do
1 r ’r/2
= - 2 / /0
, = -Ï6 '

car arcsin(sinu) = u pour tout v € [0, 7t/ 2].


Chapitres. In t^ ra le sgénéralisées 199

3. La fonction / : i (1 + i^) ^ est continue sur [0, + oo[, donc


localement intégrable. De plus, pour tout f G [1, + oo[, on a

0 < - i_ < 1
l + i3 - i3 ’

ce qui montre que l’intégrale de la fonction / sur [1, + o o [ est conver­


gente puisque celle de i 1/i^ est un exemple de Riemann convergent.
L’intégrale proposée est donc convergente. Pour la calculer, décompo­
sons / en éléments simples dans

fit) - ^ = - (— + ^
•“ 1 + t^ 3 \l +t ^ +

Pour tout > 0 fixé, on a alors

^ dt /■ ^ /1 - i + 2 \ ..

1 /-^ 2i-l 3 /• ■ dt
= la{l + A ) - - l
i2 - i H-1
dt
= ln ( l- h A ) - ^ ln | - ^ ^ - -^ + I l + 2 ^
Or

i^-i+ i = ( i - i ) + î = 4 [(:;i(* “ 2)) + 1

2 A
et le changement de variable u = y ~ 2 / donne

fA dt _ 2. f du
Jo t^-t + 1 yßJ- \/y/Z + 1’

A -1/2
où J5 =
v/3/2 ■ ^ . .
Finalement, comme a r c ta ji( l/ v ^ ) ~ vient

O dt 1 H- A + ^/3 arctan ( ^ -1-


V . ÎT ? = l V5/2 J ^
200 I ntégration

d’où l’on déduit


r+oo dt _ 1 TTi^i _ 27г^/3
Jo l + i3 - a H+ oo7 o 1 + î3 - s [ 2 6 J “ 9

4. - Sur ]0, + oo[, la fonction / : i i-^ In (1 + i est continue, donc


localement intégrable. Comme en outre elle est positive et que

m —— lorsque t +oo,

on déduit que l’intégrale de la fonction / sur [1, + oo[ est convergente.


D’autre part,

f{ t) = ln (l + í^) —21ni ~ —21nf lorsque t —> O"*’,

ce qui prouve que l’intégrale de / sur ]0 ,1] est convergente car c’est
le cas pour celle de la fonction i i-> In i (voir exemples 3.1.4).
- Pour le calcul, posons

U = In ^1 + et v' = 1.

On obtient, pour e > 0 et .4 > e,


rA

et comme

lim e in + = 0 et lim A l n f l + - ^ ^ = 0,
£_o+ \ e^/ A-^+00 V A^J
on déduit que
r+00
dt
i + = i f .
A —*+oo
I *“ ( ' + ? )

= 2 lim (arctan A —arctan e) = tt.


£-►0+
A—>+CX5

5. Sur ]0,1[, la fonction f : t ^ continue, donc loca­


lement intégrable. De plus, on a / ( t ) ~ In i lorsque t tend vers O"*",
Chapitres. Intégrales généralisées 201

et on sait que l’intégrale de i i->^ In t est convergente sur ]0 ,1/2], donc


celle de / aussi. D’autre part.

In i
_____________ y T ^
m = lorsque i — 1,
(1 + 1) ^ 1 - ^ 2 2y/2

donc / se prolonge par continuité en 1 en posant /(1 ) = 0, et son


intégrale sur [1 /2 ,1[ est donc convergente. On a ainsi démontré que
l’intégrale de / sur ]0,1[ est convergente. Pour la calculer, posons
U = J On a alors

l — v?
* = 11 +
^ 2 7o (1 + t) y/\— Jo \l + U ^ J

On a ensuite

J ln{l + u)du = J \nvdv = [vlnv — v^*^ = 21ii2 — 1,

ainsi que

/ \n(l — u)du = / Invdv — lim [ vl nv — = —1,


Jo Jo ^-0-^ ^
et
du
J ln(l + г¿^) du = [u ln(l + г¿^)]¿ J \ -\-u^
du y ^
= ln2 = ln2-2+-.
— i l + u^“ 2

Finalement,

L >
^ In < tZi , - TT
-------------- - = m2 — —.
'o (1 + î ) a/ T ^ 2
6. Sur ]0,1[, la fonction f ■.t ^ est continue, donc lo­
calement intégrable. Lorsque t tend vers O"*", on a /( f ) ~ et
comme l’intégrale de f i~2/3 gц,. ]^^2] est un exemple de Rie-
mann convergent, on a convergence de l’intégrale de / sur ]0 ,1/2].
202 I ntégration

D’autre part, / ( i ) ~ (1 —i) t


quand tend vers 1, et comme l’in­
tégrale de i 1-^ (1 — sur [1 /2 ,1[ est un exemple de Riemann
convergent, on déduit que l’intégrale de / sur [1 /2 ,1[ est elle aussi
convergente. On a donc établi la convergence de l’intégrale de / sur
l’intervalle ]0,1[.
Notons I cette intégrale. En effectuant successivement les changements
de variable x = 1 /i, u = — 1 et u = l / u , on obtient
dt _ f+°° dx ^ ^ f+°° Udu ^ ^ f+°° dv
Jo ^*2 - Ji x^x-1 Jo u^-l-l Jo I-I-î;^'
Pour .4 > 0 fixé, l’addition des deux dernières intégrales donne

_ Z [ u+ 1 , 3 du
—5— - du = - lim
2Jo +1 2 A-»+oo / u 2 —u -h 1
/7: ,. r 2 u --l-\A
'¿ l-\A
= V 3 lim arctan — ^=- ,
A^+oo L Jo
d’où

/■^ dt /;7 y. i /" 2 > 1 -1 \ 1 \


Jo ¿3 A-.+0 0 V V V3 / y /Z j
c’est-à-dire
dt 27T
L0 V^'i^ — f3

Exercice 3,25 Montrer que l ’intégrale généralisée


r+00 sint dt est
Jo
semi-convergente.

Solution
Sur ]0, + oo[, la fonction f t ^ t~^ s in i est continue, donc loca­
lement intégrable. De plus, elle tend vers 1 quand t tend vers 0, donc
l’intégrale de / sur ]0 ,1] est convergente.
Pour tout £ > 0 et chaque x > e, on a par intégration par parties :
sin i ,
/ — dt = 1 —COS t
+
—cost dt,
Je t t Je Je r- 12
Chapitre 3. Intégrales généralisées 203

d’oîi, en faisant tendre e vers zéro :

(,) dt.
Jo t X J„ (2
Or
1 —cos t
Vi G
¿2 - i2 ’
donc l’intégrale
•+°° 1 - COSÍ
dt
- ÍJ Q i2
t-

est absolument convergente. On déduit aussitôt que le second membre


de (*) tend vers J lorsque x tend vers +oo. On a donc démontré que
l’intégrale
^ /‘+°° s h ii ^
t i,
est convergente, et que de plus I = J, c’est-à-dire

/ N
{**) ^ JX _
dt - r^°° 1 - COSÍ
^2 dt.

Montrons maintenant que l’intégrale I n’est pas absolument conver-


gente.
En effet, sur chaque intervalle [(n — 1)7t, mr] où n E N*, on a

sin i '
> — I sin il,
riTT

d’où
sin i
dt I siïit\d t
J(n— .
( n — 1)7T mr J ((r,n — 1)7T
•TT
sinudu = — ,
= -riTT fJo ut:

et
/•n7T
I— - t r -
Jo I ‘ » é ;*
204 I ntégration

Isin i
La série divergente, on en déduit que la suite / —— dt
Jo \ *
Isin Í
tend vers +oo quand n tend vers +oo. L’intégrale / —— diest
Jo \ ®
/*"^^ sin t
donc divergente. On a ainsi établi que / —— dt est semi-convergente
Jo *
(nous verrons dans exercice 4.6 que cette intégrale vaut 7t/2).
N.B. Il est intéressant de remarquer que la formule d’intégration par
parties nous a permis, via la formule (**), de transformer l’intégrale
semi-convergente I en l’intégrale absolument convergente J .

Exercice 3.26 1) Montrer que Vintégrale


r+oo
I := I sin dt
Jo
est convergente.
2) Est-elle absolument convergente ?

Solution
1) Sur [0, -I- oo[, la fonction t >->■ sin i“* est continue, donc locale­
ment intégrable. D’autre part, pour tout A > 1 fixé, une intégration par
parties donne

cos 1 cos ^ cost^


J sin dt = ^ dt.
)-U i2

Or

COS 1 cos \ cos 1 cosr


lim ( . et
A—»+00 \ 4 AA ) = ¿2

où i “ 2 df est un exemple de Riemann convergent. On en déduit


que l’intégrale r+ °°i-2 cost^ dt converge absolument, donc converge.
D’où la convergence de I.
2) Supposons par l’absurde que I soit absolument convergente. Alors,
Chapitre 3. Intégrales généralisées 205

pour tout entier n > 1, on aurait

^+00 ^ /*6fc= ^^+2Aî7r


/ sini^l di > ^ sini*^ di
Jl I—1
fc=iJda*=
o,k= \/ ? +2ic5r

> 2 É / *

1 ”
> 7 ^ '^ 4 ih - a k )
k= l

= iO
n
4 (K - 4)
2Ê¿ { -Hh-. + ^ k H + ^ h + al
n o n ^
TT ^ TT i
>
M > 2 4 y (4 » )»

+00 ^
ce qui est impossible car ^ = +oo. D’où contradiction.
k=l

E x erc ices^ ? 1) Montrer

(*) Vi 6 ] 0 , + o o [ ,

2) Soient n G N \ {0,1} ei A: G N tels que 0 < k < 2 n — 2. Établir la


/*+00
convergence de Vintégrale 1 ^ dt.
3) Pour tout entier n > 2 fixé^ calculer

( f+°° \
mm / -TT-— - dt .
0 < k< 2 n - 2 \ Jo ¿2™+ 1 J

Solution
1) Sur ]0, + oo[, la fonction f : t t+ est dérivable et on a
f'{ t) = (i^ — l)/i^ . On en déduit que / est décroissante sur ]0 ,1] et
206 I ntégration

croissante sur [1, + oo[, donc admet un minimum en i = 1. On a ainsi


f{ t) > /(1 ) pour tout i > 0, c’est-à-dire f{ t) > 2. D’où l’inégalité
désirée.
2) Sur [0, -h oo[, la fonction g : t -H 1)“ ^ est continue, donc
localement intégrable. De plus,

1
~ ^ +°o-

et comme 2n —fc > 2 > 1, l’intégrale de 1 ¿ / s - 2 n gy,. ggj


convergente, donc celle de g aussi. On en conclut que l’intégrale de g
sur [0, -h oo[ est convergente.
3) Notons
p+oo

Le changement de variable u = 1 /t donne Ik = l2n-k-2- D’où

De l’inégalité (*) on déduit alors

h > In-i = -n Jrq° ° +\ 2n


d’où
i* A 7T
' -ô----- 7 dt I = — .
0 -f-1 / 2n

Exercice 3.28 Soient a et b deux nombres réels tels que 0 < a < b. Soit
/(*)
converge.
1) Montrer que

(*) / converge et vaut /(0 ) I n - .


jQ t U
Chapitres. Intégrales généralisées 207

2) Application : Établir l'existence des intégrales généralisées sui­


vantes et les calculer :
+00 g—ai _ ç —bt +°° sin^ t
= / dt , J = / dt.

Solution
1) La fonction t [/(û*) ~ f(bt)] est continue sur ]0, + oo[, donc
localement intégrable. Pour tout e > 0 et æ > e fixé, notons :

' / ( « ) dt.
t
En posant U = at dans la première intégrale et u = bt dans la seconde,
on obtient

I{e,x) = n ^ d u - r ^ n ^ ) du
Jae Jbe “
r»- f{u )
= du- du.
Joe U Jax ^
Or, d’après la relation de Chasles :

du = r ^ du +
J ax ^ «/1 U
f M * .
Jl U Jl U

et comme l’intégrale de u i-> f{ u )/u sur [1, + oo[ est convergente, on


déduit

to to = 0.
*->+<» 7 a i W X—+00 [ 7 i U Jl U

Il nous reste à étudier la limite de /(e , x) lorsque e tend vers zéro.


La fonction / étant continue sur R+ et u l / u étant positive, on a
en vertu de la première formule de la moyenne :

Ve > 0, 3cg € [a£,6e], f


Ja£ ^
du = f{ce) I —=
Ja£
/(ce)ln-.
208 I ntégration

Or Cs tend vers 0 quand e tend vers 0, et comme la fonction / est


continue en 0, il vient
pbe
lim / = /(0 ) I n - ,
U a

2) - Existence et calcul de I.
La fonction 1 1-> e~* est continue sur [0, + oo[ et l’intégrale de t
e~*/t sur [1, + oo[ est convergente puisque

+ 00 .

Le résultat obtenu précédemment donne alors


+00 g-ai _ ^—bt
/ dt = I n —.
a

- Existence et calcul de J .
La fonction f : t sin^ t est continue sur ]0 ,1] donc localement
intégrable, et comme on a liin i“ ^sin^i = 0 . / se prolonge par conti­
nuité en 0 en posant /(0 ) = 0. De plus, l’intégrale de i i-> f{ t) / t sur
[1, -1-00 [ est convergente puisque

sin^i
Vi G [1, -t- oo[,
¿2

J est donc convergente. Pour appliquer le résultat obtenu en 1), écrivons


d’abord sin^ t = (3 sin i —sin 3i) /4. Une intégration par parties donne
alors, pour tout e > 0 et X- > e.

3 s in i —sin3i 3 r cos t — cos 3i


+ dt.
4A

Le crochet tend vers 0 quand e tend vers 0 et x tend vers -l-oo. On en


déduit que (cos t — cos 3i) dt converge.
Appliquons alors la question 1) avec / = cos. Une telle fonction vérifie
les hypothèses requises car elle est continue sur [0, -1- oo[ et l’intégrale
Chapi£re3. Intégrales généralisées 209

de la fonction i i-> co st sur cet intervalle est convergente d’après


la règle d’Abel (ou par intégration par parties). D’après (*), on a alors
cos t —cos 3i
f t
dt = ln3,

d’où
3, „
—P5— dt = - m 3.
l 4

Exercice 3JI9 Existence et calcul de Vintégrale généralisée :


arctaii t
dt.
- î:

Solution
Sur [1, + oo[, la fonction / : t t ^ arctan i est continue, donc
localement intégrable. De plus,
axctan t 7T
lorsque t —»• +oo.
2
Le théorème d’équivalence pour les fonctions positives assure que l’in­
tégrale de / sur [1, -1-00 [ est convergente. On a ainsi montré que I existe.
Pour la calculer, fixons x dans [1, -h oo[. En intégrant par parties, on a
, .
W
f® arctani ,
=
arctan X
- - 3 ? -
JL i r
^ 12 3 A
dt
f3(l-hf2)‘
+0O ._ 5 _
Or t~^ (1 + t^)~^ ~ t~^ lorsque t tend vers -|-oo, et °° t~^ dt est
un exemple de Riemann convergent, donc l’intégrale J de la fonction
t i-> (1 + t^)~^ sur [1, + oo[ converge. En faisant tendre x vers
-hoo dans (*), on obtient alors

Pour calculer J , posons u = t^ (on a i > 1 > 0). Alors


du 1 /*+°° / 1 1 1 \ J
J
-H (1 + u) 2 Ji Vu2 u + l)
210 I ntégration

Or, pour chaque x > 1, on a

Jl \U ^ U U + 1 J l U V ^ / J l

d’où
-ln2
J = ^ lim i + In Ü £ + 1 —in 2^ = —
2 I-+ + 0 0 \ X X J
Finalement,

arctan t TT 1 —In 2
------— dt = ----- \------------ .
/ 12 6

Exercice 3 3 0 Étudier la nature de l ’intégrale généralisée :

r ( “ - C S ) - ' ) *

Solution
Sur ]1, + oo[, la fonction f : 1 — 1 est continue, donc
localement intégrable. Comme tend vers 0 lorsque t tend vers
+ 00, on peut effectuer un développement asymptotique (un équivalent
ne suffit pas car / n’est pas de signe constant au voisinage de +oo) :

... s in i 1 sin^í /s in ^ í\
^ + 2 — + » ( — )•

sint
- Montrons que l’intégrale généralisée J dt converge.
En intégrant par parties, on a, pour chaque x € [1, + oo[ :

r ^ d t = \ - S ^ Y - ^ r ^ d t
Jl V i L y/i \ i ^ Jl
cosx , 1 cost
- +COS1 2 / ^ ¿3/2
Chapitres. Intégrales généralisées 211

Or, la fonction g : t ^ t co sí est continue sur [1, + oo[, donc


localement intégrable, et de plus

Vi € [1, + o o [, li?(i)l <

Comme i~^/^ dt est un exemple de Riemann convergent, le théo­


rème 3.3.2 permet de conclure que l’intégrale de g sur [1, -1- oo[ est
convergente. Ceci montre que

F s in t 1 /‘+°®cosi
lim — <U = COSI -
X^+OO

donc
sin i
dt converge
i:
/1 Vi
sin i
Notons il : [1, -h oo[—>E, Í !-»• f{t) — On sait déjà que
y/t

.. 1 sin^i ( s in ^ i\ 1 sin^i
MO- 2 — j ~ 2—

(ici Tutilisation d’un équivalent est pertinente puisque h est de signe fixe
au voisinage de -l-oo). Par linéarisation.

sin^ Í _ 1 1 —cos 2i 1 cos 2i


1 2 t 2t 2t '
Comme plus haut (par utilisation d’une intégration par parties), on ob­
tient que
cos2i
—— dt converge.
i:
Par ailleurs, pour tout z > 1 fixé, on a

cos2i
dt,
2T~

donc
lim / - dt = -f oo,
®—-1-00
212 I ntégration

ce qui montre que l’intégrale de i i—> sin^i sur [1, + oo[ est
divergente. Par le théorème d’équivalence pour les fonctions positives,
il en résulte que l’intégrale de h sur [1, + oo[ est divergente. Comme de
plus, f = g + h et que g{t) dt est convergente, on conclut que

r “ (e x p (^ )-l)d t diverge.

Exercice 3.31 1) Existence et calcul des intégrales généralisées


r+OQ dt +°° t'^dt
et
Jo 0 +1
2) En déduire la valeur de
/•+00
dt
K
Jo (Î4 + 1)2-

Solution
1) Les fonctions i + 1)“ ^ et t (i‘* + 1)“ ^ sont manifes­
tement continues sur [0, -h oo[, donc localement intégrables. De plus,
lorsque t tend vers -l-oo, o n a

-1-1 F ’

et comme t ‘^ dt et t ^d t sont des exemples de Riemann


convergents, on conclut que I et J sont convergentes.
Pour le calcul, on peut d’abord remarquer que le changement de variable
U = 1 /i donne immédiatement : J = J . À l’aide du changement de
variable t = e'’, on a alors

/■ 1 r+°° 1 -h
21 = I +J
“ Jo 1 + t^ y_oo l + e^"
r+ o o
/•+°® chu , chu f+°°
j - o o ch2u ^ /.<30 H -2 sh ^ u ^ / - 0 0 l + 2a;2
Chapitre 3. Intégrales généralisées 213

Comme

Î 9 = [arctan(\/2x)]"^. =
y_oo 1 + 2x2 ^^+00^2^ ^ y/2

on en déduit
7T
I = J =

2) L’existence de K se traite exactement comme pour I et J. En outre,


une intégration par parties donne

r+°° dt +°°
+ 4/
Jo +1
lilïl
>+CX3
I A
+ 1 Jo (i" + 1)'
+00 (¿4 + 1) _ 1
dt = 4 /-4 Ü :.
= V (i^ + 1)2

On en déduit
^+oo dt 3^/2
K ■ 7T.
Jo (¿4 + 1)2 “ 16

Exercice 3.32 1) Calculer

dt
Jo ^ + sin^ t

2) Étudier la nature de l ’intégrale


r+oo
'•+°° tdt
Jo ï + t^ Sin2 Î

Solution
1) Le changement de variable x = it — t donne

r dt _ r '_ dt
X /2 1 + fe2 Sin^i 7o 1 + fc2 sin^ t ’
214 Intégration

et à l’aide de la relation de Chasles, on en déduit


pi:/-Z
r^^/2 dt
= I+ sin^ t

En posant U = tg (i/2 ), il vient

p+oo du /‘+00
du
4 = 2/ ----- 3 = 21 -
Jo Jo 1 + (/í:^ + l)г¿^’

d’où

7T
Ik = lim ,------- - a rc tan {u \ / l + A;^)
A—»+00 [ v 1 + _0 \/l +

2) Pour tout n G N, posons

n■■=JriTT
j ^-
p{n-\-i)7Z tdt
г¿.
+ sin^ i
On a
^(^n+l/TT
(n + l),r ( „ + 1) TT
0 ^ î/ri < / dt,
^TITT 1 + (n7r)^ sin^ Î
et comme la fonction à intégrer est 7r-périodique, on en déduit
Kr^+l)7T (n + l)7T PTT
(n + 1) 7T
JuTT 1 + (n7r)® sin^ t
dt
^ Jo T
^0 1+ sin^ t
dt.

D’après le calcul effectué dans la question précédente, on a alors

(n + 1)7T^
0 < Un <
y 'H - (n7r)®’

et puisque

(n + 1)7T^ 1
---------------------------- rsj --------- lorsque n +oo,
y/1 + (n7r)®
on en déduit que la série de terme général est convergente. Le théo­
rème 3.7.3 permet de conclure que l’intégrale proposée est convergente.
Chapitre 3. Intégrales généralisées 215

On remarque que la fonction à intégrer est de classe C°° sur E+ et non


bornée (puisque /(nvr) = mr), pourtant son intégrale converge !

Exercice 3.33 Convergence et calcul de


dt
f (1 + i^) (1 + iat)
(a €

Solution
La fonction fa : R —» C, i i—> (1 + t^)~^ (1 + iat)~^ est continue,
donc localement intégrable. D’autre part, comme |1 + ¿o:f| > 1, on a
1
Vi G M, l/a(f)| <
l + t2'
Or, (1 + t^)~^ ~ lorsque t tend vers +oo, et t~^ dt est un
exemple de Riemann convergent, le corollaire 3.3.4 permet de conclure
que l’intégrale fa{t) dt est (absolument) convergente. Pour la cal­
culer, notons tout d’abord que

( 1 + î 2) ( i + ^2 î 2)-
La partie imaginaire de fa est impaire, donc son intégrale sur R, qui
converge absolument comme celle de fa, est nulle. Ainsi,
+00

/ •00
+00
fa {t)d t

^+00

/ .00 il + t^){l + aH^y


La fonction F est paire. Pour |a | ^ 1, la décomposition en éléments
simples entraîne
r./ N 2 r^°° / 1 a2 \ dt
~ 1-a^ Jo [ l + t^ 1+ aH y
2 A
------ t;lim rajctan t — a arctan a i l ,,
1 _ 0;2 A^+oo '■
7T
l + \a\‘
216 I ntégration

Pour le calcul de on a

r+°°
f+ oo dt ¡-K/'Z
{I + P y ^ ^ Jo (.t = tge)
/•7T/2 ^
= / (l + cos20)d0 = —.
Jo 2
Conclusion :
r+ c x )
di TT
pour tout a G R.
/J —c (1 + i2) (1 + zai) 1 + 1«!

Exercice 3 3 4 Étudier la suite

n i-> e r dt {a
Jo

Solution
- Supposons d’abord a < 0. On a alors lim e*"" = 1, donc d’après la
Í—»>+00
proposition 3.5.1,
71 /»n

/ dt J dt = n — 1 lorsque n +oo,

d’où
"■ f dt n (car lim e
n - + o o
= 1).

Pour a < 0, l’intégrale de 1 1-> e*“ sur ]0 ,1] est donc divergente.
- Si maintenant a > 0, alors e‘“ > 1 pour tout i > 0, donc l’intégrale
de Í 1-^ é°‘ sur [0, +oo[ est divergente, et on a lim (e*“ — = 1.
t—>^0*^
Une intégration par parties donne

/■” .V —1 /•« P*“ _ 1


l <“ = + (“ - ! ) / - ¡ 5 - *
C hapitres. Int^ralesgénéralisées 217

Comme (e*“ — l)t “ = o(e‘“ ) lorsque t tend vers +oo, la proposi­


tion 3.5.3 permet d’écrire

d’où
e” — 1 e"
e*'°‘ dt ~ — — i --------- ^ lorsque n ^ + o o ,
X ' n“ ^ n“ ^
donc fV
rn 1

Jo n'a —1 '

Exercice 3.35 Soit f : R+ R une fonction continue et bornée.


Calculer
p+oo
+°° n /(i)
lim / - dt.
n-^+ oo J q
0 11 -t- n 2 ¿ 2

Solution
nf{t)
Pour chaque n 6 N *,la fonction /„ : t i-» -—~V o est continue sur
1-1-
l’intervalle [0, -f oo[, donc localement intégrable. Puisque / est bornée
sur R+, notons M = sup |/( i) |. On a alors
ieM+

v îg r +, |/n (i)| <

et comme dt est un exemple de Riemann convergent, on dé­


duit que l’intégrale Iji de fn sur R+ est absolument convergente. Avec
le changement de variable u = nt, on obtient alors
^+00 /»+00 ff{ u / n )
In := fn{t)dt = J du.
+ u^
Pour tout U fixé dans R+, on a par continuité de / en 0 :

lim / ( - ) = /(0 ).
n —*+oo \n J
218 I ntégration

Cela suggère de montrer que la limite £ recherchée est donnée par ;


r-too
'‘+°° du
£
= î
Pour tout a; > 0 fixé, la relation de Chasles permet d’écrire :

0 - I •>y-/ -y__ ^ ^ / /(V n ) - /(0) du.


Jo 1+ Jx 1+

d’où

\ln - £ \ <
Jo
r \f{u/n) - /(0)1
1 +U^
du + 2A^
r+oo
Jx
+°° du
ï u2>
+

avec
du TT
/ , O = ~ axctanx.
1 + «2 2
Or, à tout £ > 0, on peut associer x > 0 tel que
TT
— — a rctan x <
Zà 4M ’
et alors
|/ ( V n ) - /(0)1
du.
l+ u 2
Comme / ( i ) tend vers /(0 ) quand t tend vers 0, on peut trouver un
77 > 0 tel que \f{t) — / ( 0)| < e / 7r dès que |i| < 77. À un tel rj > 0,
on peut associer tiq € N tel que 0 < x /n < 77 pour tout n > no.
Dès lors, pour tout n € [0, x], on a 0 < n / n < 77, et par conséquent
| / ( u / n ) ) - /( 0 ) | < e / 7T.Il en résulte

|/ ( u / n ) - /(0)1 £ P du
du <
/ l+ u2 ■ïïJq 1 + «2
^ £ /‘+°° du _ £
~ TT 7o 1+ 2’
Finalement

V£ > 0, 3 no 6 N, Vn € N, n > no ^ j/n —-¿1 < e,


Chapitre 3. Intégrales généralisées 219

c’est-à-dire
/•H-oo
n fjt)
lim dt = I /(0 ).
n—i-H-oo Jo ï +

Exercice 3 ^ 6 1) Étudier la convergence de l ’intégrale :

f+ O O
2nte —nt^
dt.
= i ln (l 4- i) + I cosi|

2) Calculer lim In-


n-^+oo

Solution
2nte -n t ‘
1) Pour chaque n € N *, la fonction fn ■t ^ ~ j — ;----- - est
ln(l + 1) -I- I cost|
continue sur [0, 4- oo[, donc localement intégrable. De plus, pour tout
nombre positif t suffisamment grand, on a

. ^ n . -nt^
0 < , —:—;------:7 < 2 n te ,
ln (l 4- i) 4- I cosi|

_ 2
2nie dt converge puisque

1.
/ 2nie“ "* dt = lim [ —^ Jo ”
Jo i4->+oo
T X 0 -5 -^ I J /-+00 ^ . On a donc établi
Le théorème 3.3.2 assure la convergence de
l’existence de In.
2) Le changement de variable u = t ^Jn donne

r 2nte -nt^ dt
In = ln (l + t) + I cosi|
Jo
2 u e -^ '' ____^ du.
= /
+1
220 I ntégration

Pour tout U fixé dans [0, + oo[, on a

lim [ln (l + - ^ ) + cos-^ 1 = 1,


n-^+oo L \ yn/ s/ n i

r+OO _ 2
ce qui suggère de montrer que la limite de est / 2ue “ du,
Jo
c’est-à-dire 1.
lirn ( lInn ( l -h i ) -h Icosi]) = l.d o n c à to u t e donné dans ]0,1[,
On a lim
t-^o ''
on peut associer o > 0 tel que

1 ^ ^ e
Vi G [0, a], y/1 — e <
ln (l-|-w )-t-1 c o su | ~ 2’

d’où

\ / l —e J 2nte dt < J fn {t)d t < ^ 1 + ^ ) J 2 n ie dt,

ou encore
,____ ^av/n 2 ça / £\ r“'/" 2
\/ l —e J 2ue du < J fn{t)dt < \ l + —j J 2ue “ du.

Or
çay/n
ças/n ç+oo
/-H
lim / 22ue
u e ~ “ du = I 2ue ^ du = 1,
n->+oo J/0
q Jq
Jo
donc à e G]0,1[ on peut associer ni G N tel que
ra P
{*) Vn G N, n > n i => V l —£■ < / fn {t)d t < 1 - 1 - - .
Jo 2

D’autre part, pour tout u G [a, -h oo[, on a

1 1 1
0 < < ---^------- r <
ln (l -h n) -h I cos n| ln (l -H u) ln (l + a)

D’où
ç+ oo 1 +00
r+ oo ^-na^
^ R Î T ^ i. “ ln (l + a)
Chapitre 3. Intégrales généralisées 221

Or il existe n 2 G N tel que

Vn € N, n > n 2 = ^ 0 < < -,


ln (l + û) 2’

donc

/■+°° e
(**) Vn G N, n > ri2 => / fn{t)dt <
Ja 2

En regroupant (*) et (**), on obtient


r+oo
Vn G N , n > m a x ( n i , n 2) => l — s < fn{t)dt < 1 + e.
Jo
Donc

V e € ] 0 , 1 [ , 3 n o = m a u x :( n i,n 2 ), V n G N , n > n o => |/n — I l < s-

On a ainsi démontré que la suite (In)neN converge vers 1.


Chapitre 4

Intégrales dépendant d’un


paramètre

Soit A une partie non vide de R et soit I un intervalle de R. Soit / une


fonction définie sur ^4 x J à valeurs dans R, et considérons la fonction

X I f{ x , t) dt

que nous supposons définie sur A. Une question naturelle et extrême­


ment importante en analyse est l’étude du transfert de régularité (ici la
continuité et la dérivabilité) de / vers F. En fait, la représentation inté­
grale des fonctions est en elle-même un outil puissant pour l’étude des
propriétés des fonctions, comme par exemple l’étude de leur comporte­
ment asymptotique.
Nous commençons par étudier la continuité et la dérivabilité de F dans
le cas où I est un intervalle compact [a, 6] de R et / est une applica­
tion continue de A X [a, b] dans un espace vectoriel normé complet E.
Nous traitons ensuite le cas très important où / est un intervalle quel­
conque de R. Pour ce dernier cas, nous sommes amenés à étendre la
notion d’intégrale pour des fonctions continues par morceaux sur un
intervalle non nécessairement fermé et non nécessairement borné. Cela
nous permet alors d’énoncer le théorème fondamental de la convergence
dominée qui constitue un outil majeur pour toutes les questions de pas­
sage à la limite sous le signe d’intégration. Comme conséquences re-

223
224 I ntégration

marquables, nous démontrons les théorèmes généraux qui permettent


d’étudier la continuité et la dérivabilité de fonctions définies par des in­
tégrales généralisées.
Pour la clarté de l’exposé, nous traitons en détail le cas où A est un in­
tervalle de R et J S = R ou C . Les résultats obtenus dans ce cadre se
généralisent facilement aux cas où les fonctions sont à valeurs dans un
espace vectoriel normé complet E quelconque.

4.1 Intégrales définies dépendant d’un paramètre


Soit I un intervalle de R, non vide ni réduit à un point, et soient o, b deux
nombres réels vérifiant a < 6. On note A = J x [a, 6]. Étant donné

/ : I X [a, b] ^ R, {x,t) f{ x ,t) ,

on se propose d’étudier les propriétés de la fonction

F : I X I / f{ x , t) dt.
Ja

Pour cela, nous commençons par établir le lemme suivant qui donne une
propriété générale de la fonction / que nous utiliserons dans un instant.

Lemme 4.1.1 Soit f : (x,t) /( x , t) une fonction numérique conti­


nue sur I X [a, 6]. Quels que soient le point xq de I et le nombre e > 0,
il existe un voisinage V de xq (ne dépendant que de xq et de e) tel
que, pour tout x E V et tout t G [a, b], on ait

\f{ x ,t) - f{xo ,t)\ < e.

Démonstration : Pour chaque u € [o, 6], il existe un voisinage Vu


de Xq dans I et un intervalle ouvert de centre u tels que, pour tout
i € Ju n [a, 6] et tout x € Vu, on ait

\f{ x ,t) - f{xQ,t)\ < e

(c’est une conséquence immédiate de la continuité de / sur l’espace-


produit/ X [a, 6]).
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 225

Or [a, 6] étant compact, on peut le recouvrir par un nombre fini d’inter­


valles ouverts Jui, Ju 2, . . . , Jxin- L’intersection V des voisinages Vu^,
Ki2) • • • ) Vun correspondants est un voisinage de æo ; si x e V , et si
t € [a, b], il existe une valeur de k telle que t € Ju^- Puisque x G Vu^,
on a alors
- f{xo,t)\ < e.
Le voisinage V ainsi obtenu répond aux conditions requises. □

Théorème 4.1.2 (Continuité sous le signe /* )


Si f : (x ,i) / ( x , i ) est une fonction continue sur I x [a, ¿»], a/ori

F : / ^ R, X j /( x , t)I dt
I
Ja
est continue sur I.

Démonstration : Soit xo un point quelconque de I, et soit e > 0


donné. D’après le lemme ci-dessus, il existe un voisinage V de xo tel
que, pour tout x € V et tout t € [a, i>], on ait
e
|/ ( x , i ) - / ( x o , i ) | <
b — a'
Pour tout X € V, on a alors

|F ( x ) - F ( x o ) | < f \f( x ,t) - f{ x o ,t)\d t < e,


Ja
d’où la continuité de F en x q . Comme xq a été choisi arbitrairement
dans I, on conclut que F est continue sur I. □

Exemple 4.1.3 Pour établir la continuité sur R de la fonction

e"
F : dt,
" î + t'^x'^
il suffit d’observer que la fonction

/ : R X [0,1] R, (x , t)
1+
226 I ntégration

est continue sur R x [0,1] comme composée et quotient de fonctions


continues sur cet ensemble (le dénominateur ne s’annulant jamais sur le
produit R X [0,1]).

Rem arque 4.1.4 Dans le théorème ci-dessus, il faut s’assurer de la conti­


nuité de / comme fonction de deux variables (voir définition A.4.5) et
non comme fonction séparément continue en x et en t.

Théorème 4.1.5 (Dérivabilité sous le signe J^)


Soit A le rectangle semi-ouvert de R^ défini par

A := { (a :,i)€ R ^ ; a < x </3, a < t < b } ,

avec —oo < ol < fi < +oo. Soit f : {x,t) f { x , t ) une fonction
continue de A dans R, telle que la dérivée partielle d f ¡d x existe et
soit continue sur A. Alors la fonction

F : I ^ M X I / f{x, t) dt
Ja
est dérivable sur ja , fi[, et on a

(4.1) = J ^{x,t)dt.

Démonstration : Soit x q € ]a, fi[ un point quelconque. Pour prouver


que la relation (4.1 ) est vraie au point x q , il nous faut obtenir une majo­
ration convenable de la quantité :

F{x) - F{ xq) - {x - xo) J ^ ( x o , i ) dt

(4.2) = I j ^ /( x , t) - /(x o , t) - (x - xo) ^i^o, t)^ dt


Pour cela, nous avons besoin d’une majoration de la fonction :

/( x , t) - /(x o , i) - (x - Xo) t)
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 227

qui soit indépendante du point t € [o, b].


Le nombre e > 0 étant donné, appliquons le lemme 4.1.1 à la fonction
continue d f f d x : il existe alors un nombre > 0 tel que l’inégalité
\x —xo| < entraîne, pour tout t 6 [a, 6], l’inégalité

< e.

Appliquons maintenant la formule des accroissements finis à la fonction


fi f
g : x ^ f{x, t ) - { x - xq) t)

sur l’intervalle ]xq — h,xo + /i[ (le point t étant fixé). Puisque

^9,(x,t)
< e,
dx

on a, pour tout X e ]xo —h, XQ + h[:

\g{x,t) - g{xo,t)\ = f(^Xyt^ (x Xq)


df.

< e |x —xoj.

En revenant à la formule (4.2) on en déduit

F{x) - F{xo) - (x - xo) J ^ ( x o , i ) dt < e\x — xo| {b — a).

Le nombre e > 0 étant arbitraire, cela montre bien que

F (x ) - F(xo) r df
lim
X—»-ÎCO X —Xq
D’où la formule (4.1). □

Exemple 4.1.6 Pour chaque n G N, la fonction donnée par

dt
г{x) = r
Jo
228 I ntégration

est définie et dérivable sur R*, et on a


/•1 dt
Fni^) = - 2 n r c (^2 + ^2)n+i = -2 n x F n + i(x ).

Partant de
iri,(/x )X = —
1 a rc ta n —,
1
X X
on peut ainsi, par dérivations successives, obtenir les valeurs de Fk{x)
pour tout entier k vérifiant 2 < k < n .

4.1.7 Cas où les bornes d ’intégration dépendent du param ètre

Théorème 4.1.8 Soient I un intervalle de R non vide ni réduit à un


point, [ü, b] un intervalle compact de R, et soit f : (x, t) /( x , i) une
fonction continue de I x [a, b] dans R. Alors la fonction

$ : / X [a, 6] X [a, b] —>


■R, (x, u,v) I /( x , t) dt
JU
est continue sur I x [a, 6] x [a, 6].

Démonstration : Quels que soient les points xq, x de 7 et les points


U, V, uo, vq de [a, 6], on a
^{x,u,v,) —^{xo,tLQ,vo) = $(x, U, v) —^(xo, U, v)
+ $ ( x o ,u ,v ) - $ ( x o ,' u o , v q )
rv
[/(x,i)-/(xo,i)]d i
Ju
pv pu
+ / f{xo,t)dt- / f{xo,t)dt.
J' V
v oq JJ UUqn

Le nombre e > 0 étant donné, le lemme 4.1.1 assure l’existence d’un


voisinage V de x q tel que, pour tout t € [o, i>] et tout x 6 V, on ait
e
\f{x,t) - /( x o ,t) | <
3(& -a)’
Si on désigne par M un majorant de la fonction continue 1 f { x o , t)
sur le compact [o, 6] alors, pour tout x G V :
£
|$ (x ,U ,v ) — <>(xo,lto,Wo)| < ô + + M \ u — U q \.
o
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 229

Les points xo, uo, vo étant fixés, les relations

x€V, ^ et |v-uol < ^

entraînent donc l’inégalité

|$ ( x ,u , u ) - $(xo,tio,vo)| < s,

ce qui prouve la continuité de $ sur I x [a, 6] x [a, 6]. □


Dans le cas particulier où les hypothèses du théorème 4.1.8 sont réali­
sées, la fonction # admet la dérivée partielle :
5$ r df

et il résulte du théorème 4.1.2 que cette dérivée partielle est continue sur
I X [a, f>] X [a, b]. D’autre part, les dérivées partielles

— {x,u,v) = - f { x , u ) et — {x,u,v) = f { x , v )

sont elles aussi continues : donc $ est une fonction différentiable du tri­
plet (x, U, v) (voir définition A.5.1).
Par application immédiate des théorèmes relatifs aux fonctions compo­
sées, on obtient immédiatement les résultats pratiques suivants.
Proposition 4.1.9 Si les hypothèses du théorème 4.1.2 sont réalisées et
si les deux fonctions x i-*- u{x) et x v(x) sont continues de I dans
[a, 6], alors la fonction
pv(x)
^ :I X / f { x , t ) dt
Jui x)

est continue sur I.

Proposition 4.1.10 Si les hypothèses du théorème 4.1.8 sont réalisées


et si les deux fonctions x u[x) et x ^ v(x) sont dérivables de ]a, (5[
dans [a, 6], alors la fonction
rv(x)
^ : ] a ,/ 3 [ ^ R , X\-^ f{x,t)<
) dt
Jui x)
230 I ntégration

est dérivable et sa dérivée est donnée par


rv(x)
j-v(x)
^' {x) = /
Au{x)
Ju(x)
■r^{x,t)dt + f {x,v{x))v'{x) - f{x, u{x))u' (x).

4.1.11 In t^ ra tio n sous le signe

Théorème 4.1.12 Soit I un intervalle de R non vide ni réduit à un


point, et soit [o, b] un intervalle compact de R. Si

f : / X [a, 6] R, (x, t) i->- f{x, t)

est continue sur I x [a, 6], alors la fonction

F : I X I dt
Ja
est continue sur I, et on a, pour tous a , P E l :

F{x)dx = f fix, t) dt^d x = j ' ’ /(x , t) dx^ dt.

Démonstration : Le théorème 4.1.2 assure la continuité de F sur I.


Pour a fixé dans I, notons
rP
G : / X [o, 6] ^ R, (/0, j f{x, t) dt.

La fonction / étant continue sur I x [a, b], G l’est aussi, et de plus

^ai3 = /‘ .

Donc dG/dfi est continue sur I x [a, &]. Considérons maintenant


rb
H : I l, /3i [ G{l3,t)dt.
Ja

La fonction H vérifie les hypothèses du théorème 4.1.8, elle est donc


de classe sur I et on a
rb rb
' HdEl , H'{fi) = opiM dt = m t ) d t = F{ f ) .
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 231

Or
H{p) = H{a) + / H'{x) dx,
Ja
et comme H{a) = 0, il vient

r0
H{p) = f F{x)dx.
J ol
On conclut

f{x,t)d^dt = J f{x,t)dt^dx,

ce qui est bien le résultat annoncé. □

Rem arque 4.1.13 Le théorème ci-dessus est un cas particulier du théo­


rème de Fubini relatif aux intégrales doubles (voir chapitre 5).

Les intégrales généralisées dépendant d’un paramètre jouent un rôle


fondamental en Analyse. Pour les étudier, nous avons besoin d’étendre
la notion d’intégrale à des intervalles non nécessairement compacts.
C’est l’objet de la section qui va suivre.

4.2 Intégration sur un intervalle quelconque


Dans toute cette section, I désigne un intervalle de R, non vide ni ré­
duit à un point. Les fonctions envisagées sont, sauf mention contraire,
supposées définies et continues par morceaux sur I, et à valeurs dans
K (= R ou C). L’étude se généralise sans difficulté aux fonctions à
valeurs dans un espace vectoriel réel ou complexe de dimension finie.
On note C M{ I , K ) l’ensemble des fonctions continues par morceaux
de I dans K. Muni des opérations usuelles, CM. (/, K) est une K-algèbre
commutative associative et unitaire.
232 I ntégration

4.2.1 Fonctions intégrables à valeurs réelles positives

Définition 4.2.2 Soit / € C A I(/,R ), positive . On dit que / est inté­


grable (ou sommable) sur I si et seulement s’il existe un nombre réel
M > 0 tel que, pour tout segment J inclus dans I, on ait

f { t ) d t < M.
L
Si f E est positive et intégrable sur I, alors l’ensemble
des Jj f{t) dt (lorsque J décrit l’ensemble des segments inclus dans
1) est une partie non vide et majorée de R, elle admet donc une borne
supérieure dans R en vertu du théorème A. 1.6.
Définition 4.2.3 Soit / G positive et intégrable sur I. On
appelle intégrale de / sur I, et on note f i t ) dt, la borne supérieure
des J J f{t) dt lorsque J décrit l’ensemble des segments inclus dans I.

R em arques4.2.4 1) Si / est un segment [ce,/?], alors toute fonction


positive / dans CM{I,M.) est intégrable su r/ , et on a

j f{t) J /(* ) ^ 0-

De plus, / est intégrable sur les quatre intervalles [a, /3], ]a, 0], [a, 0[,
]a, /?[, et les intégrales de / sur ces intervalles sont égales.
2) On convient que si I est un singleton, alors toute fonction f : I
est intégrable sur I et Jj f{t) dt = 0.
Proposition 4.2.5 Si f : I —*R est continue, positive et intégrable sur
I, alors
^ j f { t ) d t = 0^ => ( / = 0 sur I).

Démonstration : Soient t^ E I et J un segment tel que to E J C I.


On a

0 < [ f (t) dt < j


f i t ) dt = 0, donc f f{t) dt = 0,
JJ Ji JJ
et le théorème 1.3.5 assure que / = 0 sur J . En particulier f{xo) = 0.
Ceci étant vrai pour tout xo dans J, on a / = 0 sur / . □
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 233

Définition 4.2.6 On appelle suite exhaustive de segments de l’inter­


valle I toute suite croissante (Jn)n>o de segments de I dont la réunion
est égale à I.

Proposition 4.2.7 Soit f € 0 ^ ( 1 , ^ ) , positive.


1) Les propriétés suivantes sont équivalentes :
(i) / est intégrable sur I.
(ii) Il existe M G E+ tel que, pour toute suite exhaustive ( J n ) n > o de
segments de I, on ait

(4.3) V neN , [ f{t) dt < M.


Jjn
(iii) Il existe M € R+ et une suite exhaustive ( J n ) n > 0 de segments de
I tels que
VneN, [ f{t)dt<M.
J jn
2) Si (i), (ii) ou (iii) est satisfaite, on a, pour toute suite exhaustive
{Jn)n>(s de segments de I :

f f{t)dt ■ sup f f { t ) d t = lim f f{t)dt.


Ji nenJjr,
Démonstration: 1 ) - Montrons : (i) ^ (ii).
Supposons / intégrable sur I et soit (Jn)n>o une suite exhaustive de
segments de I. D’après la définition 4.2.3, on a

Vn G N, f f{t) d t < f / ( i ) dt.


J jn J l

Pour obtenir (ii), il suffit alors de prendre M = f f i t ) dt.


Jjn
-M ontrons : (ii) =» (iii).
Il suffit de remarquer qu’il existe au moins une suite exhaustive ( Jn)n>o
de segments de I, en examinant les types d’intervalles possibles pour I.
Par exemple, pour (a, b) G tel que a < 6, on a

]a,b] = I J + [a ,+ ( X )[= ( J [a,a + n].


n>l n>l
234 I ntégration

-M ontrons : (iii) => (i).


Supposons donc qu’il existe M € R+ et une suite exhaustive ( Jn)n>o
de segments de I tels que l’on ait (4.3).
Soit J = [a, /3] un segment inclus dans I. Comme la réunion des J«
est égale à I, il existe ( n i , n 2) G № tel que a G Jm et /3 G Jna-
En prenant тго = max (ni, пг), on a alors a G Jno et ¿9 G Jno» d’où
J := [a, /3] C Jno- Puis, comme / est positive, il vient

Jj
f f { t ) d t < JfJno f { t ) d t < M.

Ainsi, pour tout segment J inclus dans I, on a f j f{t) dt < M, ce


qui prouve que / est intégrable sur I.
2) Supposons (i), (ii) ou (iii) satisfaite, et soit (Jn)n>o une suite ex­
haustive de segments de l’intervalle I.
- La suite ( Jj f{t) dt) est croissante et majorée par Jj f{t) dt, donc
converge vers un nombre réel, disons Mo ; et on a

sup / f ( t ) d t = lim / f { t ) d t =
n>0 Jjn n-*-|-oo Jj^
Mo < / f{t)dt.
JJ

- On a vu dans la preuve de (iii) => (i) que, pour tout segment J inclus
dans I, il existe no G N tel que J C J„o et donc

f
J Jn
f{t)dt< f
J *JnQ
f{t)dt<Mo

En passant à la borne supérieure lorsque J décrit l’ensemble de tous


les segments inclus dans I, on déduit que f{t) dt < M q. On a donc
démontré que : Mo
= j j f i t ) dt. □

Proposition 4.2.8 Soient f , g € CM.{I,M.) positives, et soit G A R+.


Si f et g sont intégrables sur I, alors X f + g est intégrable sur I, et
on a

(4 .4 ) j i ( A / -h g){t) dt =x j ^ f{t) dt + g { t ) dt.


Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 235

Démonstration : La fonction A / + ^ est évidemment continue par


morceaux sur I et positive. D’autre part, il existe une suite exhaustive
{Jn)n>o de segments de I telle que pour tout n G N,

[ + ^ Î f { t ) d t + [ g{t)dt
J Jn J Jn Jn

< A y* f { t ) d t + J g{t)dt,

donc X f + g est intégrable sur I. De plus, comme

lim /
n ^+ o o jj^
f(t)dt = f f{t)dt
JJ
et lim f g(t)dt = f g(t)dt,
Ji

on a

lim
n^+oo Jj^
[ ( X f + g){t)dt = lim
n - + o o
(x
\
f f(t)dt
Jj^
+ f
Jj^
g(t)d^
)

= J ^ f { t ) d t + J^g{t)dt.

D’où la relation (4.4). □

Proposition 4.2.9 Soient f,g Ç. C A 4 ( /,


R). Si pour tout x G I, on a
0 < /(^j) < 9i^)> si g est intégrable sur I, alors f est intégrable
sur I et Jj f{t) dt < Jj g{t) dt.

Démonstration : Pour tout segment J inclus dans I, on a, d’après la


proposition 1.3.3 et l’exercice 1.7,

f f{t) d t < f g{t) dt < [ g{t) dt.


JJ JJ Ji
On en déduit que / est intégrable sur I et que

J^f{t)dt = sup J f(t)dt < J g{t)dt.

D’où la proposition. □
236 I ntégration

Théorème 4^.10 Soit (a, b) € R x ( R u {+oo}) tel que a < h, et soit


f € CAi{[a,b[,M), positive. Notons F : [a, 6[— R la fonction définie
par
Vx G [a, b[, F{x) := f f ( t ) dt.
Ja
1) Les propriétés suivantes sont équivalentes :
(i) / est intégrable sur [a, b[.
(ii) F est majorée sur [a, b[.
(iii) F admet une limite finie en b.
2) Si Lune des trois propriétés ci-dessus est vérifiée, alors

f f { t ) dt = su p f f{t)dt = lim f f{t)dt^


J[a,b[ xe[a^b[Ja

et Vintégrale / f(t) dt estalorsaussi notée I f{t) dt


J[a,b[ Ja

Démonstration: l)-M o n tro n s : (i) => (ii).


Supposons donc / intégrable sur [a, i>[. Pour tout x G [a, 6[, comme
[a, x] est un segment inclus dans [a, 6[, on a

F{x) = i f{t)dt = i f{t)dt < i f{t)dt,


Ja J[a , x ] J[a ,6 [
ce qui montre que F est majorée sur [a, i>[.
-M ontrons ; (ii) => (iii) :
Supposons F majorée sur [a, 6[. Comme F est croissante (puisque
/ > 0 sur [a, 6[), il en résulte que F admet une limite finie en b.
- Montrons ; (iii) => (i) :
Supposons que F admette une limite finie L en b. Comme F est crois­
sante, on a

Vx G [a, 6[, i f{t) dt = F{x) < L.


Ja
Soit J un segment inclus dans [a, 6[. En notant x l’extrémité droite de
J , on a alors

f f i t ) dt < r f i t ) dt = Fi x) < L.
JJ Ja
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 237

Donc / est intégrable sur [a, 6[ et < L.


2) Sous l’une des hypothèses (i), (ü) ou (iü), F admet une limite fi­
nie L en b. D’autre part, on a vu que : f{t) dt < L. Donc

Rem arque 4J1.11 Ce théorème dit en particulier qu’une fonction posi­


tive continue par morceaux sur [o, 6[ est intégrable sur [a, b[ si et seule­
ment si son intégrale généralisée sur cet intervalle est convergente.

Tous les résultats que nous avons établis pour les intégrales généralisées
restent donc vrais dans le cadre des fonctions intégrables positives sur
un intervalle [a, &[.

Exemples 4.2.12 (Riemann) Pour tout a € R,

i H-»- — est intégrable sur [0,1[ si et seulement si a < 1.

est intégrable siur [1, -h oo[ si et seulement si a > 1.

Pour tout (a, c, a) € tel que a < c,

t |-^ —— est intégrable sur ]o, c] si et seulement si a < 1.

Exemples 4.2.13 l)Lafonction 1 1-> i “ ^ s in i est intégrable sur l’inter­


valle [1, -1- oo[. En effet, elle y est continue, donc localement Riemann-
intégrable, et de plus |/( i ) | = o{l/t^) lorsque t —> -t-c», ce qui
sin t
dt converge absolument.

2) La fonction 1 1-^ sin t n’est pas intégrable sur [0, -I- oo[ car on
/•+°° sini
sait (voir exercice 3.25) que l’intégrale généralisée / ----- dt est
Jo t
semi-convergente.

De même, en traduisant en terme d’intégrales généralisées, on obtient


aussitôt le résultat fondamental suivant.
238 I ntégration

Théorème 4.2.14 (Équivalence) Soient (a, b) e R x (R u {+oo}) tel


que a < b, et soient f ,g E CM.([a, i>[, R ) . On suppose

/>0, P > 0, f ( t ) ^ g ( t ) quand t ^ b ~ .

Alors f est intégrable sur [a, b[ si et seulement si g l’est.

4.2.15 Fonctions intégrables à valeurs réelles ou complexes

Rappelons que K désigne R ou C.

Définition 4.2.16 Soit / € CM( I , K). On dit que / est intégrable sur
I si et seulement si la fonction 1/| (qui est continue par morceaux et
positive) est intégrable sur I.

Rem arque 4.2.17 Cette définition peut se traduire aussi en disant qu’une
fonction / : J ^ K continue par morceaux est intégrable sur I si et
seulement si l’intégrale généralisée de / sur I est absolument conver­
gente.

Exemples 4.2.18 1) / ; i est intégrable sur [1, -|-oo[ puisque


l’intégrale généralisée de | / | : i 1/i^ sur [1, -h oo[ est un exemple
de Riemann absolument convergent.
2) g : t ^ n’est pas intégrable sur [1, 4- oo[ puisque l’intégrale
généralisée de |^1 : i 1 /i sur [1, -t- oo[ diverge.

Proposition 4.2.19 Soient f € C A 1(/,K ) et <p E C A I(/,R ). Si on a


\ f \ <i p sur I et P est intégrable sur I, alors f est intégrable sur I.

Démonstration : Découle immédiatement du théorème 3.3.2. □

Corollaire 4.2.20 Si f E C A I(/,K ), si l ’intervalle I est borné et f


est bornée sur I, alors f est intégrable sur I.

Démonstration : Il suffit d’observer que la fonction constante


P '■t ll/lloo est intégrable sur l’intervalle borné I et que l’on a la
majoration |/ | < ^ sur / . □
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 239

Exemple 42J21 La fonction / : ]0 ,1] i, t >->■ s in (l/i) est inté-


grable sur l’intervalle ]0 ,1].

Proposition 4.2.22 Soient f , g £ CM{ I , K) , et soit X E K. Si f et g


sont intégrables sur I, alors X f + g est intégrable sur I.

Démonstration : Comme |A / + | < | A |


5 II
| / | + 5 et que | / | et 1^1
sont intégrables sur I, la fonction |A / + ^| est intégrable sur I d’après
la proposition 4.2.9. Donc X f + g est intégrable sur I. □

Corollaire 4.2.23 L ’ensemble £ ^ (/, K) des fonctions continues par mor­


ceaux de I dans K et intégrables sur I, est un K-espace vectoriel pour
les lois usuelles.

• Cas des fonctions à valeurs réelles


Rappelons que, pour toute fonction / définie de I dans R, on note :

/+ : 7 ^ R , := su p (/(f),0 )

/“ : / ^R , f ~{t) := s u p ( - /( i) ,0 ) .
Les fonctions /"'■ et f ~ sont définies dans I et positives. De plus, on a

f = f ^ - r et l/l = / + +

n est clair, en outre, que s i / € CAI (/, R), alors les fonctions f~^, f ~, | / |
appartiennent elles aussi à CM{ I , R).

Proposition 4.2.24 Soit f E CM{ I , K). Alors f est intégrable sur I si


et seulement si f'^ et f ~ sont intégrables sur I.
Démonstration : Si / est intégrable sur I, alors par définition | / | l’est.
Comme
0 < / + < l/l et 0 < / - < l/l,
la proposition 4.2.9 montre que / + et f ~ sont intégrables sur I.
Réciproquement, si les fonctions / + et / “ sont intégrables sur I, alors
/ l’est aussi puisque / = /■*■ —/ “ . □
240 I ntégration

Définition 4.2.25 Soit / € C A 1(/,R ). Si / est intégrable sur I, on


appelle intégrale de / sur I, et on note f j f{t) dt le nombre réel :

:= J J + { t ) d t - J ^ f - (i) dt.

Si I est un singleton, alors toute fonction / : / —>M est intégrable sur


/ et on a Jj f{t) dt = 0.
• Cas des fonctions à valeurs complexes
Proposition 4.2.26 Soit f € CM{ I , C ) . Alors f est intégrable sur I si
et seulement les fonctions 3îe(/) et ^ m { f ) le sont.
Démonstration : Puisque / est continue par morceaux sur I, les fonc­
tions 3ie(/) et S>m(/) le sont évidemment aussi.
Supposons / intégrable sur I. Comme

m f ) \ < 1/1 et \^m{f )\ < 1/1,


la proposition 4.2.9 montre que 13îe(/)l et li>m(/)l sont intégrables
sur I, donc, par définition, 3îe(/) et ^ m { f ) sont intégrables sur I.
Réciproquement, si ïîe ( /) et ^ m { f ) sont intégrables, alors / l’est
aussi puisque / = Ue{f) -h i □

Définition 4.2.27 Soit / G CM{I, C). Si / est intégrable sur I, on


appelle intégrale de / sur I, et on note j j f{t) dt, le nombre complexe :

J f { t ) d t := J ^ e { f ) { t ) d t + i J S>m(/)(i) dt.

Si I est un singleton, alors toute fonction / : / —> C est intégrable et


f l f i t ) dt = 0.
Rem arque 4.2.28 Si I est un segment [a, /?], alors toute fonction /
de CM-il, C ) est intégrable sur I, et on a

f i t ) dt = J f i t ) dt.

De plus, / est alors intégrable sur les intervalles [ce, )0],


]a, P[, et les intégrales de / sur ces intervalles sont égales.
Chapitre 4. Intégrales dépendant d*un paramètre 241

4.2.29 Propriétés de l’intégrale J j f { t ) d t

Les résultats qui vont suivre généralisent ceux obtenus au chapitre 1


dans le cadre de l’intégration sur des intervalles fermés et bornés. Pour
les démontrer, nous avons besoin du lemme suivant.

Lemme 4.2.30 Soit f € CAi(I,C), intégrable sur I. Pour toute suite


exhaustive (Jn)n>o de segments de I, on a

lim
n-^+ooJj^
f f(t)dt = f f{t)dt.
JJ
Démonstration : - Si / est à valeurs réelles, alors

Î f{t)dt = i { f + - f - ) ( t ) d t = Î f^ {t )dt - Î f - { t ) dt
J Jn Jn Jn Jn

et

f
Jjn
f^{t)dt -
Jjn
f f {t)dt
n- + 0 0 JJ
f f ^ { t ) d t - JiJf {t)dt,

d’où

- Si / est à valeurs complexes, on a

f f{t)dt = f 3 ?e(/)(i)d f / ^m{f){t)dt


J Jn J Jn J Jn

et

f ^ e{ f ) { t ) dt + i f ^{f){t)dt
J jn JJn

n—»-+CX) Jl
f îîe(/)(i)di + * / ^m{f){t)dt,
Jl
d’où

= /(*)*■
Ceci achève la démonstration du lemme.
242 I ntégration

Proposition 4.2^1 (Linéarité) Soient A e C , f , g e CM{I, C), inté­


grables sur I. Alors X f + g est intégrable sur I et on a

(4.5) j (A / + g){t) dt = X f{t) + 9{t) dt.

Démonstration : D’après la proposition 4.2.22, X f g est intégrable


sur I. Soit {Jn)n>o une suite exhaustive de segments de I. D’après le
lemme ci-dessus, on a

I {Xf + g){t)dt = j ^e(f){t)dt + i I Qm{f){t)dt,


Jn ''An Jj^

d’où
lim [ {Xf-\-g){t) dt = f {Xf-\-g){t) dt.
n ^ + O o J j^ JJ

D’autre part, on sait que

A/
J jn
f{t)dt +
J jn
f g{t)dt — >
n -+ o o
A f f { t ) d t -f- f g{t)dt.
Jj Ji

Comme,

VneN, / {Xf + g){t)dt = x Î f { t ) { t ) d t + Î g{t){t)dt,


J Jri Jfi J Jn

on déduit l’égalité (4.5) en passant à la limite lorsque n +oo. □

Proposition 4.232 Soit f € CM{I, C).


1) f est intégrable sur I si et seulement si sa conjuguée f l ’est.
2) Si f est intégrable sur I, alors

J^f{t)dt = j^f{t)dt.

Démonstration : 1)

f a r'^ÎT C \ - ■ ^ ^ ^ (/) ^ C^{I,M) , , ~f^r}(IC)


f ^ ^ {I’^^ ^ X ^ m{ f ) G C\I,R) ^
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 243

2) On a

J f(t)dt = J{ÿte{f) - iQm{f)){t)dt

= J ^e{f){t)dt ~ ^j ^rn{f){t) dt

= J ^e{f){t)dt + * y '^'m{f){t)dt

ce qui est bien le résultat désiré.

Proposition 4.233 (Croissance) f , g E C M{ I , R ) intégrables


sur I. Alors

f < g sur I J^f{t)dt < j^g{t)dt.

Démonstration : La fonction g — f est positive et intégrable sur I.


D’après la proposition 4.2.9, on a alors

- /)(i) dt > 0,

et par linéarité de l’intégrable :

J^g(t)dt- J^f{t)dt > 0.

D ’où l’inégalité désirée. □

Proposition 4.2.34 Pour toute f E CA4(I, C) intégrable sur I, on a

J^f{t)dt^ < j^\f{t)\dt.


244 I ntégration

Démonstration : Soit {Jn)n>o une suite exhaustive de segments in­


clus dans I. D’après le lemme 4.2.30, on a

_ ( / ( < ) * et j j n m t ¡m \d t.

et de plus,

Vn€N, / f{t)dt\ < [ \f{t)\dt.


IJ j n I J jn

On conclut en passant à la limite lorsque n tend vers -foo. □

4.235 Norme N i et convergence en moyenne

Proposition 4.2.36 L’ensemble des applications continues et intégrables


sur I, à valeurs dans K, est un K - espace vectoriel, et l ’application

N i : f ^ N i i f ) := j m \ d t ,

définit une norme sur cet espace vectoriel.

Démonstration : D’après la proposition 4.2.22, il est clair que l’en­


semble des fonctions continues et intégrables sur I, à valeurs dans K,
est un K-sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel des fonctions conti­
nues de I dans K.
De plus, l’application N i est une norme sur cet espace vectoriel puisque,
pour tout A € K, et toutes / , g intégrables et continues sur I, on a

Ni{\f) = j\m )\d t = j\\\\m \dt

= \ \ \ j \ m \ d t = \\\Ni{f),

de même que

i\Ti(/) = 0 ^ j\m \d t =Q^ f = 0,


Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 245

et enfin

N i { f + 9) = j ^ \ { f + g m \ d t < y^(|/(i)l + l5(i)l)^i

= J \f{t)\dt + J^\9 {t)\dt


= Ni i f ) + Ni{9)-

D’où la proposition.

Rem arque 4 ^ 3 7 L’implication ( Ni {f ) = 0) {f — 0) n est plus


vraie si on remplace / continue par / continue par morceaux. Par
exemple, la fonction définie par /(0 ) = 1 et f{t) = 0 pour tout
t € ]0 ,1], est continue par morceaux sur [0,1], on a N\ { f ) = 0, mais /
n’est pas nulle sur [0,1].

Définition 4.2.38 Soit (/« ) une suite de fonctions continues de I dans


K, intégrables, et soit / une fonction continue de I dans K, intégrable.
On dit que (/„) converge en moyenne vers / si et seulement si (/„ )
converge vers / pour la norme N \, c’est-à-dire :

lim N i {fn - / ) = 0.
n —»-+00

4.2.39 Norme N 2 et convergence en moyenne quadratique

Proposition 4.2.40 (Inégalité de Schwarzj Soient f ,9 & CM{I, K).


Si et 9“
^ sont intégrables sur I, alors fg est intégrable sur I, et on a

^ j j { t ) 9 {i)dt < (^j\f{t)Ÿd^(^j\g{t)Ÿd^.

Démonstration : En développant (1/| — |p|)^ > 0, on obtient

0 < I7 sl < i (1/P + 19|=).

Comme et ^^^ont intégrables sur I, ( | / p -|- \gŸ )/2 l’est aussi, donc
\fg\ l’est, donc f g aussi. Pour établir maintenant l’inégalité annoncée.
246 I ntégration

considérons {Jn)n>o une suite exhaustive de segments inclus dans I.


D’après l’inégalité de Schwarz, on a pour tout n € N :

En passant à la limite lorsque n tend vers +oo, on obtient le résultat


désiré. □

Définition 4.2.41 Soit / € CM{I, K). On dit que / est de carré inté­
grable sur I si et seulement si j/P est intégrable sur I.

Proposition 4.2.42 L’ensemble des fonctions continues de I dans K et


de carré intégrable sur I, est un K-espace vectoriel, et l ’application :

(/, g) (/, g) ■■= f { t ) g{t) dt

définit un produit scalaire sur cet espace vectoriel On note N 2 la norme


associée, c'est-à-dire :

\ 1/2
N M ) := ( /

Démonstration : D’après l’inégalité de Schwarz, si / et g sont de carré


intégrable sur I, alors fg est intégrable sur I, donc l’application

(/> 5 ) ' -^{f, g) ■= j j { t ) g { t ) d t

est bien définie pour toutes fonctions f , g : I ^ K continues et inté­


grables. De plus, pour tout a € K, et toutes fonctions f , g , h : I ^ K
continues et intégrables, on a

{f,g) = J^f{t)g{t)dt = j^f{t)g{t)dt = j^g{t)f{t)dt - {g,f),


Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 247

ainsi que

(/, ag + h) = J 7(i) {ag + h){t) dt

-- j^OL fit) g{t) + fit) hit) dt

= OiJ f(f) 9 (t) ^


= oi if, g) + if, h).
De même, on a
i f j ) = J m i ^ d t > 0,
et

( /> /) = 0 j ^ \ f i t ) \ ‘^ dt = 0 (/ = 0 s u r 7 )

où la dernière équivalence découle de la continuité de / sur I. □

Définition 4.2.43 Soit (/„ ) une suite de fonctions continues de I dans


K intégrables, et soit / une fonction continue de I dans K intégrable.
On dit que (/„) converge en moyenne quadratique vers / si et seulement
si ifn) converge vers / pour la norme N 2, c’est-à-dire :

lim N2ifn - / ) = 0.
n—Î-+00

4.3 Convergence monotone, convergence dominée


Nous sommes à présent en mesure d’énoncer des résultats fondamen­
taux permettant l’étude de la continuité et de la dérivabilité de fonctions
obtenues comme intégrales généralisées dépendant d'un paramètre.
Dans toute cette section, le mot intégrable sera compris exclusivement
au sens de la définition 4.2.2. Dans cette section, lorsqu’on se référera à
l’intégrabilité au sens de Riemann (celle étudiée au chapitre 1) on dira
explicitement : Riemann-intégrable. Ainsi, une fonction / est dite lo­
calement Riemann-intégrable sur un intervalle I si sa restriction à tout
intervalle fermé borné contenu dans I est Riemann-intégrable.
248 I ntégration

Théorème 43.1 (Convenience monotone) Soit I un intervalle de R


non vide ni réduit à un point, et soit {fn)neN une suite monotone de
fonctions définies de I dans R+. On suppose que
a) ( / n ) n e N converge simplement vers f sur I,
b) fn et / sont continues par morceaux sur tout segment de I,
c) la suite ( / f fn (t) di)neN majorée.
Alors,
* pour to u t n € N, fn est intégrable sur / ,
* / est intégrable sur / ,

lim [ fn{t)dt = [ f{t)dt.


n — +0 0 J J J J

Exemple 4 3 3 Calculons la limite lorsque a O'*" de


dx
I{a) := r .
J —a \ / ( l + (a^ —a;2)
Le changement de variable x = a t donne
dt
= £
Si (an) est une suite décroissante de nombres réels tendant vers 0 alors,
pour chaque i € ] — 1,1[, i l y a convergence monotone de la suite nu­
mérique (1 — vers (1 — Or, la fonction
i i-> (1 — est continue sur ] — 1 ,1[ donc localement Riemann-
intégrable, et comme de plus

^ ^ lorsque i —> —l"*”,


Vl-t^ v^l -|-1
et
1 1
lorsque t
v T ^ V 2 x /r^
on en déduit que t ^ \ j \ / l — est intégrable sur ] — 1 ,1[. Le théo­
rème de convergence dominée permet de conclure que
1 dt

/ ,
-1 ^ / Г ^
= 7T.
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 249

Le résultat-clé de cette section est le théorème suivant.

Théorème 4 3 3 (Convei^ence dominée) Soit I un intervalle de R


non vide ni réduit à un point, et soit ( / n ) n € N une suite de fonctions
définies de I dans R. On suppose que
a) pour tout n € N, / „ est continue par morceaux sur I,
b) (/n)n€N converge simplement sur I vers une fonction f,
c) f est continue par morceaux sur I,
d) il existe une fonction : / —> R, continue par morceaux, positive,
intégrable sur I telle que :

Vn € N, \fn\ < ^ (hypothèse de domination).

Alors
* pour to u t n € N, /„ est intégrable sur 7,
» / e s t intégrable sur 7,

» lim
n-»+ooJJ
f fn{i)dt = f f{t)dt.
JJ
Exemple 43.4 Calculons la limite lorsque n —» -l-oo de

^ 1 + nx ^
lin ) := / 7"------ ^ dx,
^ ’ Jo (1 + x-)"
1 H“ nx
La suite des fonctions définies sur ]0,1[ par /n(x) = ------- — converge
(1 + X)
simplement vers la fonction nulle puisque pour chaque x € ]0,1[, on a
n
fn{x) ~ lorsque n —> -|-oo.

De plus.

(1 + x)” = l + n x + ^ X
fe= 2
entraîne que \fn\ < 1. Comme la fonction constante æ l est inté­
grable sur ]0,1[, on conclut par le théorème de convergence dominée
que
lim 7(n) = 0.
n->+oo
250 I ntégration

Outil extrêmement puissant pour l’étude du passage à la limite sous le


signe d’intégration, le théorème 4.3.3 va nous permettre d’obtenir des
résultats très importants et particulièrement commodes pour l’étude de
la continuité et de la dérivabilité de fonctions s’exprimant comme inté­
grales généralisées dépendant d’un paramètre.

4.4 Théorèmes de continuité et de dérivabilité


Rappelons d’abord quelques définitions et précisons quelques notations.
Définition 4.4.1 Soient I un intervalle de M non vide ni réduit à un
point, et A une partie non vide quelconque de R. On dit qu’une fonction
f :A x I {x,t) y /( x , t) est continue par rapport à la première
variable si et seulement si, pour tout i € / , la fonction
/(•, t) : A ^ R , X - f{x, t)
est continue sur A.

Définition 4.4.2 Soient I un intervalle de R non vide ni réduit à un


point, et A une partie non vide quelconque de R. On dit qu’une fonction
f : A x I ^ R, (x, i) i-> /( x , i) est continue par moreaux par rapport
à la seconde variable si et seulement si, pour tout x G A, la fonction
/( x , •) : I R, i /(æ ,i)
est continue par morceaux sur / .

Théorème 4.43 (Continuité sous le signe Jj)


Soit I un intervalle de R non vide ni réduit à un point, et soit A une
partie (non vide) quelconque de R. Soit f : {x, t) f{ x , t) une fonc­
tion continue par rapport à la première variable, continue par morceaux
par rapport à la seconde variable, et supposons qu 'il existe une fonction
: J —> R continue par morceaux, positive, intégrable sur I telle que :
V(æ, î ) € A x J, |/ ( x , i)| < (p{t) (hypothèse de domination).
Alors
• pour tout X Çi A, la fonction i /( x , t) est intégrable sur I,
♦ la fonction F : X i-> Jj f ( x , t) dt est continue sur A.
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’an paramètre 251

Démonstration : Pour chaque x 6 A, on a

V ie /, |/ ( x ,t ) | < <^(t)

où est intégrable sur I. On en déduit que /( x , •) : i /( x , i) est


une fonction intégrable sur I.
Fixons X G A e t considérons (on)n€N une suite dans A convergeant
vers X. Pour chaque n € N, notons /„ la fonction définie sur / par
fni.t') — /(U njf)-
- Pour tout n G N, /n est continue par morceaux sur I.
- L a suite (/n)n€N converge simplement sur I vers la fonction /( x , •)
car la continuité de / par rapport à la première variable donne

V ie /, lim /( o n ,i) = / ( x , i ) .
n —>+oo

- La fonction /( x , •) est continue par morceaux sur I.


-O n a
Vn e N, Vi G / , l/( o „ ,i) | < >p{t),
où f est continue par morceaux, positive et intégrable sur I.
D’après le théorème de convergence dominée, on conclut que /( x , •)
est intégrable sur I pour tout x e A, et que

lim
l— + 0 0
f fn{t)dt
JJ
=
JJ
f f{x,-) dt,
c’est-à-dire
lim /( a „ ) = /( x ) ,
n —>-+oo
ce qui prouve la continuité de F au point x, et finalement, la continuité
de F sm A. □

Exemple 4.4.4 La fonction F donnée par


sin tx
dt
+ Î2
est définie et continue sur R. En effet, la fonction
sin tx
f : X : (x ,i)
l + t“
^
252 I ntégration

est continue par rapport à x et continue (donc continue par morceaux)


par rapport à t. De plus.
sin tx
Vi € K |/(a^)*)| = <
l + i2 l+ i2 ’
Or, la fonction t 1/(1 + i^) est continue par morceaux, positive
et intégrable sur R. D’après le théorème 4.4.3, on conclut que F est
continue sur R.

En fait, le théorème ci-dessus s’étend au cas particulièrement utile où


l’hypothèse de domination est vérifiée sur toute partie compacte incluse
dans A.
Proposition 4.4.5 Soient I un intervalle de R non vide ni réduit à un
point, et A une partie quelconque non vide de R. Soit f : (x, t)
/( x , i) une fonction définie de A x I dans R, continue par rapport à
la première variable, continue par morceaux par rapport à la seconde
variable, et supposons que pour toute partie compacte K incluse dans
A il existe une fonction ipK : / —>R, continue par morceaux, positive,
intégrable sur I telle que :
V (x,i) e K X I, \f{x,t)\ < pK{t).
Alors
• pour tout X € A, la fonction 1 1—> /( x , f) est intégrable sur I,
• la fonction F : X Jj /( x , t) dt est continue sur A.
Démonstration : Soient x € A et (on)neN une suite dans A conver­
geant vers X . Notons K := {on, n 6 N} U {x}. Alors K est une
partie compacte de A et d’après le théorème 4.4.3 appliqué à la
fonction / (x, •) est intégrable sur I pour tout x € K , et la fonction

K X dt

est continue sur K . Il en résulte que /( x , •) est intégrable sur I pour tout
X E A, et que /(o „ ) tend vers /( x ) quand n tend vers -l-oo, ce qui
prouve la continuité de / au point x. La fonction f est donc continue
sur A. □
Chapitre 4. Intuyales dépendant d’un paramètre 253

Rem arque 4.4.6 L’hypothèse de domination intervenant dans la propo­


sition ci-dessus est dite hypothèse de domination locale.

f+oo g-i2
Exemple 4.4.7 La fonction F : x>-^ ----- rr dt est continue sur
7-00 a:-Mil

]0, -h oo[. En effet, la fonction / : (x,t) est continue sur


x + |i|
]0, -I- oo[ par rapport à la première variable, continue par morceaux (car
continue) sur R par rapport à la deuxième variable, et de plus, pour tout
compact K inclus dans ]0, -|-oo[, il existe a > 0 tel que K c [a, -|-oo[.
Considérons alors

'Pjc ^ R —>R, 1 1
a + jíj

La fonction tpK est continue sur R donc localement intégrable, et elle


est positive positive, comme de plus ifKit) = o{\/t ^) lorsque t —>
ihoo, elle est donc intégrable sur R. Or

V (x,i) G X X R, |/ ( x ,i ) | <

la proposition 4.4.5 permet alors de conclure.

Théorème 4.4.8 (Dérivabilité sous le signe fj )


Soient I un intervalle de R non vide ni réduit à un point, et A un inter­
valle de R. Soit f : (x, t) /( x , t) une fonction définie de A x I dans
R. On suppose que
a) d f / d x existe sur A x I, est continue par rapport à la première va­
riable et continue par morceaux par rapport à la seconde variable,
b) il existe une fonction > R, continue par morceaux, positive,
intégrable sur I, telle que Von ait Vhypothèse de domination :

V(x, t) e A x I, < ^ (i).

Alors
• pour tout X Çl A^ la fonction t ^ d f, intégrable sur I,
254 I ntégration

• la fonction F : A —* R, f j f{x , t) dt est de classe sur A


et de plus
Vx € A, F'{x) = J ^ ^ { x , t ) dt.

Démonstration : Pour tout x € A fixé, on a

Vi € / , < V>(*)

où (f est intégrable sur I. Donc la fonction 1 1-» ®st intégrable


sur I.
Notons A q := {h e R ] XQ+h 6 A} = (—xo)+A , qui est un intervalle
translaté de A. Considérons la fonction T : A q x J —>R définie par

^ {f{xQ + h , t ) ~ /(x o , t)) si hÿ iO


T{h,t) := <
si h — O.

Pour tout t € / , la fonction /(•, i) : x /( x , i) est de classe sur A


donc, pour tout {h, t) £ A q X I, on a

/(x o + h , t ) - /(x o , *) = Jrx o + h .

df
dy

où l’on a posé y = {x — xo)/h. On en déduit

/■^ d f
V(/i,i) 6 Ao X / , T{h,t) = ^y-

- Soit t e l fixé temporairement. La fonction


df
Ao X [0,1] ^ R, {h, y) ^ ( ^ 0 + hy, t)

est continue par rapport à la première variable et continue par rapport


à la seconde variable puisque d f / d x { - , t ) est supposée continue. De
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 255

plus, pour tout compact K de A q, la restriction de d f f d x (•, t ) k K est


continue donc bornée. Il résulté du théorème 4.4.3 que la fonction

: Ao —>■M, J -^{xQ + hy,t) d y

est continue sur A q.


- D’autre part, il est clair, par définition de T, que pour tout h G A q , la
fonction T(-, t) est continue par morceaux sur I.
- Par hypothèse, il existe ip •. I continue par morceaux, positive,
intégrable sur I telle que

d¿
V(x, t) e A x I, {x,t) < p{t).
dx
On a donc, pour tout {h, t) E A q x I :

d y

< f (p{t)dy =
Jo
Ceci montre que T vérifie une hypothèse de domination sur A q x I.
D’après la proposition 4.4.5, il en résulte que la fonction

: A o - ^ K , h ^ T { h ) := J^T{h,t) dt

est continue sur A q. En particulier lim r{h) = r(0 ). Or, pour tout h
dans ^ 0 \ {0},

Hh) = \ (/(^ 0 + h , t ) ~ f{xQ, t)) ^ {F{^o + h ) ~ F{xo))

et
t (0) = J^ T {0 ,t )d t = j ^ ^ { x o , t ) d t .

On a donc démontré que

\ + h , t ) ~ F{ xq, t)) = t) dt = g(xo),


256 I ntégration

c’est-à-dire que F est dérivable en xq et que F'( xq) = g{xo).


Enfin, d’après le théorème 4.4.3, puisque d f f d x est continue sur A par
rapport à la première variable, continue par morceaux sur I par rapport
à la seconde variable, et vérifie une hypothèse de domination sur A x I ,
la fonction g est continue sur A.
On a donc établi que F est de classe sur A et que F' = g. □

Exemple 4.4.9 La fonction F donnée par


+00
sin{xt)
F(.) = I dt
1+ t

est de classe sur R.*En effet, considérons


o -t sin(xf)
/ : E X [1, -h o o [ R , (x,t)
1+ i

Pour chaque x € R, la fonction /( x , •) est intégrable sur [1, -H oo[ car


elle y est continue donc localement intégrable, et on a |/( x , i)| < e~*
pour tout i > 1 où i 1-^ e“ * est intégrable sur [1, -|- oo[ (car e“ ‘ =
o(l/i^) lorsque t -l-oo). D’autre part, l’application

te~* co^tju)
^dx = i+t

est définie sur R x [1, -l- oo[, continue par rapport à x, continue par
morceaux par rapport à f, et vérifie une hypothèse de domination sur
R X [1, -t- oo[ puisque

V(x, i) € R X [l, -j- oo[, < e -t

et que t e * est intégrable sur [1, -h °o[-


D’après le théorème 4.4.8, F est de classe sur R et on a

cos(xt)
Vx G F '(x ) = ^ dt.
ï+ t
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 257

Comme pour la continuité, on dispose ici aussi d’une extension du théo­


rème au cas où l’hypothèse de domination est vérifiée sur toute partie
compacte incluse dans A.

Proposition 4.4.10 Soit I un intervalle de M non vide ni réduit à un


pointy et soit A un intervalle de R. Soit f : (x, t) i—^ /( x , t) une fonction
définie de A X I dans R. On suppose que :
tt) 9 f /d x existe sur A x I, est continue par rapport à la première
variable,
t’) 9 f / d x existe sur A x I, est continue par rapport à la première
variable et continue par morceaux par rapport à la seconde variable,
c) pour toute partie compacte K incluse dans A, il existe une fonction
P K : / ^ R, continue par morceaux, positive et intégrable sur I, telle
que
M {x,t)eK xi, (x, t)
dx
Alors
• pour tout X G -A, la fonction 1 1—> — (x,i) est intégrable sur I,
ox
• la fonction F : A x J /(x , t) dt est de classe sur A, et
on a
Vx G A, F \ x ) = f ^ ( x , i) dt.
J J ax
Démonstration : Se déduit du théorème précédent de la même façon
que la proposition 4.4.5 se déduit du théorème 4.4.3. □

4.5 Énoncés et solutions des exercices du chapitre


Exercice 4.1 On considère la fonction F donnée sur R par

c+oo ^ t sixi{xt)
F{x) = / dt.
Jo
1) Montrer que F est dérivable sur R.
2) Calculer F'{x) et en déduire une expression explicite de F{x).
258 I ntégration

Solution
1) Considérons
e ‘ sin(xi)
/ : R X [0, + oo[— R, (x,t)

Pour chaque æ e R, la fonction /( x , •) est intégrable sur ]0, + oo[


car elle est continue sur cet intervalle donc localement intégrable, et se
prolonge par continuité en 0 vu que

lim / (x ,i) = X.

De plus, pour tout t > 1, on a |/( x , i)l < e“ * où la fonction t


est intégrable sur [1, + oo[ car elle y est continue donc localement
intégrable et on a = o{l/t^) lorsque t —» +oo.
L’application
— : (x ,i) 1-^ e“ *cosi
est définie sur R x]0, + oo[, continue par rapport à x, continue par
morceaux par rapport à t, et vérifie une hypothèse de domination sur
R X [1, + oo[ puisque

V(x, i) € R X [1, + oo[, < e

et que 1 1—>e * est intégrable sur [1, + oo[.


D’après le théorème 4.4.8, la fonction F est de classe sur R et on a
+00

/ cos(xi) dt.

2) Pour tout X € R et pour A > 0 fixé, on a


rA _ *1
rA
J JO —1 + ix
donc
r+oo ^ { - l +i x ) A _ 2 1 \ + ix
/0 e ^ dt = lim
A -^ + o o — \+ % X \ — ix 1 + x .2*
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 259

D’où
F'{x) -

On en déduit pour tout x € R :


dt
F{x) = F{0) + I F'{t)dt = / -— ^ = arctan x .
Jo Jo 1 + *

Exercice 4.2 Soit F la fonction donnée par

ln(x + t)
dt.
- w = l ^

1) Montrer que F est définie et continue sur [0, + oo[.


2) Montrer que F est de classe sur ]0, + oo[ et exprimer F'{x) à
l ’aide de fonctions usuelles.
3) F est-elle dérivable en 0 ?

Solution
1) Déterminons le domaine de définition de F.
- Si X > 0, la fonction t (1 + î ) “ ^ ln(x + t) est continue sur
l’intervalle compact [0,1], donc F{x) existe.
- Si X = 0, la fonction t (1 + f)“ ^ ln i est continue sur ]0 ,1]
donc localement intégrable et on a (1 + In i ~ In i < 0 quand
t —*■O"'', donc, comme f i-> In i est intégrable sur ]0 ,1], le théorème
d’équivalence pour les fonctions de signe fixe assure que la fonction
i (1 + 1)~^ In i est intégrable sur ]0 ,1]. Donc F (0 ) existe.
- Si x‘ < 0, la fonction f •-> (1 + i ) “ ^ ln(x + 1) n’est pas définie sur un
voisinage à droite de 0, donc F{x) n’existe pas.
On conclut que la fonction F est définie sur [0, + oo[.
Étudions maintenant la continuité de F.
Considérons
ln(x + t)
/ : [0, + o o[x]0,1] (x, t)
1+ t
260 I ntégration

- Cette fonction est continue par rapport à x et continue par morceaux


(car continue) par rapport à t.
- Soit a € [0, + oo[. Pour tout (x, t) G [0, a] x ]0 ,1], on a
lln(x + i)l
< ------ m a x (|ln i|, |ln (a + i)|)
1+t ~ 1+t
I In i| + I ln(a + t)\
< := <Pa{t),
1+ Î
oit ipa est continue par morceaux sur ]0 ,1], positive et (pa{t) ~ —In i
quand i — O"*". Comme i i-> —In i est intégrable sur ]0 ,1], le théorème
d’équivalence pour les fonctions positives assure que (pa est intégrable
sur ]0 ,1]. Ceci montre que / vérifie une hypothèse de domination locale
sur le produit [0, + oo[x]0,1]. D’après le théorème 4.4.3, on conclut
que F est continue sur [0, + oo[.
2) Étudions la dérivabilité de F.
-P o u r tout X G [0, + oo[, /( x , •) est intégrable su r]0 ,1] d’après 1).
- La fonction
f 1
dx ' (x + f) (1 + 1)
est définie sur [0, + o o [x ]0 ,1] et continue par rapport à x sur [0, +oo[,
et elle est continue par morceaux par rapport à t sur ]0 ,1].
- Soit 6 G ]0, + oo[. Pour tout (x, t) G [b, + oo[x]0,1], on a

<
(x + i ) ( l + i) ^ (b + t )^{ l + t) := V’fc(f),
où '(pb est continue par morceaux sur ]0 ,1], positive et intégrable sur
]0 ,1] car ipb{t) tend vers 1/6 lorsque t tend vers 0.
Ceci montre que la fonction d f / d x vérifie une hypothèse de domina­
tion locale sur ]0, -j- oo[x]0,1].
Le théorème 4.4.8 assure que F est de classe sur ]0, -I- oo[ et que

dt
i - l (x' 1) (1 -\-1)
Pour expliciter jP'( x), supposons d’abord x ^ 1. On a alors
1
= - J - f _____
(x -h i) (1 -h t) 1 —X y x + t 1 + ty
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 261

d’où

F -(.) = ^ / 7
\x^+ t 1+' tJ) dt
( ln(x + 1) —In X —In 2 ).
1 -x
De plus.

dt 1
^'(1) = r 1 + 1Jo 2‘
Jo ( 1 +
Conclusion :

F\ x ) = I
y
î r i ‘“ ( ^ )
1/2 si
*6]0.1[u|l,+ool
X = 1.

3) On sait que F est continue en 0, et on a

lim F'{x) = lim —^ — In f — ) = +oo.


at^0+ '■ ' æ-»0+ 1 —X V 2x /

Donc F n’est pas dérivable en 0.


Exercice 4.3 (La fonction G amm a d ’Euler 1) Pour tout x €
montrer que la fonction 1 1— e~* est intégrable sur RÜj_.
2) Montrer que la fonction Gamma d ’Euler, définie par
r+oo
r ( x ) := / If-'^e-^dt
Jo

est de classe C°° sur et que l ’on a, pour tout k € N,


r+oo
r('=)(x) = /
Jo
1. EULER Leonhard (1707-1783). Mathématicien et physicien suisse. Considéré
comme le mathématicien le plus prolifique de tous les temps, Euler domina les mathé­
matiques du XVIIIe siècle et développa très largement ce qui s’appelle alors la nouvelle
Analyse. Il apporta également d’importantes contributions à la théorie des nombres, aux
équations différentielles et à la géométrie.
262 I ntégration

3) Montrer que

Vx € R ; , r ( x + l) = x r ( x ) ,

et en déduire que F (n + 1) = n! pour tout n € N.


4) Montrer que F est une fonction convexe sur RÜj..
5) Établir :
F(x) ~ — lorsque x —>O"*".

Solution
1) Pour chaque x G RÜj., la fonction t ^^ c. O* est continue
vv^iiiiiiu^
surOUI
donc localement intégrable. De plus, lorsque t tend vers O'*', on a

^ avec X — 1 > —1,

et lorsque t tend vers +oo :

Comme Jq dt (où x —1 > —1) et dt sont des exemples


de Riemann absolument convergents, on conclut que la fonction / est
intégrable sur R+ et par conséquent F est définie sur Rïj..
2) Soit [o, b] un segment de RÜj.. Pour tout x G [a, 6], on a

1 ^ 1 si i < 1, et ^ < i*’ ^ si t > 1.

Donc la fonction ( x , t) e ~ * est dominée, pour x G [a, b] fixé,


par la fonction t e“* + e~* qui est intégrable sur RÜj..
D’après la proposition 4.4.5, la fonction F est continue sur RÎJ..
Pour montrer que F est de classe C* pour tout k G N, considérons la
fonction / ; Rîj. X R;^-) ^ e *. On a

(x ,i) = (ln i)''i^


Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 263

et cette fonction existe et est continue par rapport à t sur RÜJ.. Or, pour
X > 0, on a

^ (x ,i) = lorsqup i — + 00,


dx^
et
(x, i) = o(t 2 lorsque i —> 0.
dx^
Comme J ^ ° ° t ~ ‘^ d t e t dt sont des exemples de Riemann ab­
solument convergents, on en déduit que la fonction t d ^ f/d x ^ est
intégrable sur MÜj.. De plus, pour 0 < a < x < b, l’inégalité
Qkj
(x, t) < + {b,t)
dx^ dx^

donne une inégalité de domination sur tout segment de RÜj.. D’après la


proposition 4.4.8, la fonction F est de classe sur R^j. pour tout
A: G N, et on a
' r+oo
r('')(x ) = / ( ln i) ^ i^ - ^ e - ‘ di.
Jo
3) Pour £ et A fixés tels que 0 < e < A, on a, pour tout x > 0 :

pA
= (e^e"s _ A^e~^) + x J -1 e ^ dt.

En faisant tendre e vers 0 puis A vers -Hoo, on obtient


r+OO
p+oo /»+00
p-\-oo
I e~^ dt = X if~^e~*dt,
Jo Jo

c’est-à-dire : F (x -t-l) = x T (x ).
Par récurrence immédiate, on en déduit

Vn G N, F (n -1-1) = n! F (l),
264 I ntégration

et comme
f+OO
r ( l) = / e~^dt = 1,
Jo
on a bien la formule désirée.
4) D’après la question 2), la fonction F est de classe sur

VrceR;, r"(x) = / (lni)2f*-ie-‘di > 0,


Jo

donc F est convexe sur R!^. d’après proposition A.3.29.


5) On a
vx € r ; , f (z ) =
X
Comme F est continue sur RÜj., elle est en particulier continue en 1,
donc
lim F (x + 1 ) = F (l) = 0! = 1.
X—>0+
Comme de plus F(x + 1) = x r(x ), on a bien l’équivalence annoncée.

Exercice 4.4 Montrer .


/•+00

Vx G / {t — ^) Int dt = r(x).
Jo
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 265

Solution
Pour chaque x E MÜj., la fonction / : t — x) {t e“ ‘ In i est
continue sur MÜJ., donc localement intégrable, et on a

(i —x) e“ ‘ In i ~ —xi®“ ^ In i lorsque i ^ O"*'.

Donc l’intégrale généralisée de / sur ]0 ,1] est convergente puisque


lo In td t est un exemple de Bertrand absolument convergent.
D’autre part,

(t — x)t^~^ e~^ lû t = lorsque i + o o ,

ce qui montre que l’intégrale de / sur [1, + oo[ est absolument conver­
gente. On a donc établi l’intégrabilité de / sur RÎj..
Compte tenu de l’exercice précédent, on a alors
p+oo p+OO
I {t — x) e~* l û t d t = / (In i) ^dt
Jo Jo
t+ oo
— X I {]nt)t^~^ e~* dt
Jo
= r '(x -f-l)-x r '(x ).

Comme r ( x - l - l ) = x F (x ), on déduit

r '( x - l- l) = x r '(x )-|-r (x ),

d’où
f+OO
Vx G R ; , / ( i - x ) i ^ - ^ e - ‘ I n i d t = r (x ).
Jo

Exercice 4.5 Montrer que la fonction In o F est convexe sur ]0, -|-oo[.

Solution
Puisque la fonction F est de classe C'^ sur ]0, -h oo[ (voir exercice 4.3),
266 I ntégration

et à valeurs strictement positives, la fonction ip := In oF est définie et


de classe sur ]0, + oo[ et, pour tout x > 0, on a

= ± ( ^ \ = r" (rr)F (x )-r^ (x )


^ ^ ’ d x \ F(æ) J F2(x)
En appliquant l’inégalité de Schwarz aux fonctions

1 1-> (In t) et i i->

on obtient, pour tout x € ]0, + oo[ :


+ o o \ 2

<
a e~* dt^

= r"(x )F (x ),

d’où p"{x) > 0, ce qui montre bien que p est convexe sur ]0, + oo[.
Remarque : Une fonction / à valeurs dans R+ et telle que In o f soit
convexe est dite logarithmiquement convexe.

Exercice 4.6 (Formule de Stirling pour la fonction F)


1) Montrer
r+ oo

Vx G]0 ,+ o o [ , r ( x + l) = y/x J f { x , t ) dt

où on a noté
si t < —y/x

2) Montrer que

(*) Vx G [1, + oo[, Vi € [0, + oo[, 0 < f { x , t ) < (1 + i) e~*

et que
(**) Vx G [0, + o o [, Vi G [—-\/x, 0], 0 < f { x , t ) <
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 267

3) En déduire

r ( x + 1) ~ \/27rx lorsque x +oo.

Cette formule généralise donc la formule de Stirling ^ classique dans


N.- 7l\^ /-----
(
—j v2Trn lorsque n — +oo.

Solution
1) Pour tout X G ]0, + oo[, on a
r+oo
r ( x + l) = / vfe-^du
Jq
= I {x + t y / ^ f e-x-tvÆ
7-^/г

2) Soit X G [1, + oo[, et considérons la fonction :

ip : [0, + oo[—>M, 1 1—>ln (l "ht) —t —X In ^1 H— 4* f\/x.

Il s’agit de montrer que <p{t) > 0 > 0 pour tout i > 0. Or est
manifestement de classe sur [0, + o o [ et

//.N ^ ___ t - , ^ ^ n
I+Î f+ Vi (i + i)(i + Vi) -
Donc (f est croissante, et comme (/?(0) = 0, on déduit que (^ > 0 sur
[0, + oo[, d’où l’encadrement (*). Soit maintenant x G [0, + oo[ et
considérons la fonction :
V?
'0 : ] — 1,0] —>M, U I—> —ln (l + u) + U —

2. STIRLING James (1692- 1770). Mathématicien écossais. Son premier travail


consista à prolonger et compléter la classification des cubiques planes commencée par
Newton. Dans son plus important traité mathématique, baptisé Méthodus differentialis,
il s’intéressa à des problèmes très modernes comme la vitesse de convergence d’une
suite.
268 I ntégration

Il s’agit de montrer que tp{u) > 0 pour tout u € ] - 1,0]. O r ^ est


manifestement de classe sur l’intervalle ] - 1,0] et on a

^ '(u ) = < 0.

Ainsi, 0 est décroissante sur ] - 1,0], et comme 0(0) = 0, on déduit


que 0 > 0 sur ] — 1,0]. D’où l’encadrement (**).
3) Soit (x„) une suite à termes positifs et tendant vers +oo. Notons,
pour tout n € N,
fn : R — R,
- Pour chaque n, la fonction /„ est continue par morceaux sur R.
- Pour tout i € R, il existe iV € N tel que —y /x ^ < t, et on a alors,
pour tout n > N :

fn(t) = exp(^æ„ln^l + - ^ ) - = e x p ^ - ^ + o (l)),

ce qui montre que la suite (/„) converge simplement sur R vers la


fonction / : i I—>
- En notant A : R R la fonction définie par
e - ‘V2 si i < 0
A(t) :
■ {
(1 + 1) si i > 0,

on a, d ’après (*) et (**) :


V n € N , Vî € R , |/„ ( î )1 < A{t).
De plus, A est continue par morceaux, positive et intégrable sur R.
D’après le théorème de conveigence dominée, on a alors
+00 ^+oo

c’est-à-dire
/
fn{t)dt = /
-00 J —oo

lim +
n -> + o o y _ ^ V y/Xn^ 7 -0 0
+00

/ -oo
e~'^ du = y/^.
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 269

Ce dernier résultat, valable pour toute suite (x„) à termes positifs ten­
dant vers -hoo, permet de conclure que
+00 X ^ V2; —

et finalement
/ -vÆ
( l - l — 7=)

^ \ X ___
y/x'
dt = \ / 2 ^ ,

( —J \Z2-KX lorsque x -l-oo.

Exercice 4.7 1) Montrer que la fonction f i-> ^In est intégrable


sur ]0,1[ si et seulement si r > —1 et s > —1.
2) Exprimer
I{r,s) := J f ^In dt

à l’aide de la fonction F.

Solution
1) Sur ]0,1[, la fonction

est à valeurs positives, et elle continue donc localement intégrable. L’in­


tégrale I{r, s) est donc soit finie, soit égale à -l-oo. Posons

J ( r , s) = J i’’ ^In dt et K{r,s) ~ J dt.

- Étude de la convergence de K (r, s).


On a

f{t) ~ ~ ~ (1 —i)® lorsque i ^ 1.

Or / 1/ 2(1 —i)~* d converge si et seulement si s > —1. Donc K{r, s)


converge si et seulement si s > —1 et r € R.
270 I ntégration

- Étude de la convergence de J ( r , s) pour s > —1.


Il est clair que si r > 0, / est prolongeable par continuité en 0 en posant
/(0 ) = 0, donc / est Riemann-intégrable sur [0,1/2].
Si —1 < r < 0, alors 1 + r > 0 et en prenant a = (1 —r)/2, on a

lim t° ‘ f ( t ) = lim f In y ) = 0.
t—
>0+ t—
»o+ V tJ
Comme 1/2 < (1—r ) /2 < 1, le corollaire 3.3.6 entraîne que l’intégrale
généralisée f{t) dt converge pour tout s € K.
Si r = —1, le changement de variable x = \ j t donne
/•1/2 / l\s /*+00
J f yhx-J dt = J (Inx)® — = +00 puisque s > —1.

Si r < —1, alors 1 + r < 0, d’où

lim t fit) = lim t^"^ f lu = + 00,


¿—»^0+ t—»^0+ V tJ

et le corollaire 3.3.6 entraîne que f{t) dt = +oo.


2) On suppose ici r > —1 et s > —1. Le changement de variable
ln ( l/i) = y entraîne
/•+00
I{r,s) = / (, - ( r + l ) y y®
s
dy,
Jo
et le changement de variable u = {r + 1) y donne finalement
r+oo U
I{r,s) = / ( du = r ( ^ + i)
Jo (r + l)«+i (r +1)®+^ ’

Exercice 4.8 1) Montrer que, pour tout ar€ j — 1, + oo[, o n a


ln(l + f)
ir ln(l + xt) ,
l + fi
ln2 TT w , 2v r M
= — arctM.x + 5 ln(l + x ) - y ^ - + Î2 dt.

2) En déduire
^ ln ( l + i) , TT ln 2
l
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 271

Solution 1) Considérons la fonction

/ ; ] - l , + o o [x [0 ,l] -

Pour chaque x € ] — 1, + oo[, la fonction f ( x , •) : t /(a?»*) est


intégrable sur [0,1] car elle est continue sur ce segment. La fonction

^ . U t) *
dx ■ ^ (l+ i2 )(l+ x i)

est continue par rapport à x, continue par morceaux (car continue) par
rapport à t, et vérifie une hypothèse de domination locale sur ] —1, +oo[
car.pourtout a 6 ] —1, + o o [,o n ap o u rto u t (x,t) G [a, + o o [x [0 ,l] :

1 1
< < ------- <
(1 + f2) (1 + xt) 1 + ai 1+ a’

où la fonction constante i (1 + a)~^ est intégrable sur l’intervalle


compact [0,1].
D’après le théorème 4.4.8, la fonction

F : ] - l , + o o [, x h ^ [ f{ x ,t ) Iidt
Jo
est de classe sur ] — 1, + oo[ et, pour tout x > —1, on a

p>u) = f'Ê lu t) = t
^ ^ ^ Jo _____
il + t^){l + xt)
1 /x + t ^ \
l + x ^ J o \ l + t^ 1 + x tJ
= ^ ln (l + i^) + X axctani — ln (l + x i)l
l + x2 L2 ^ Jt=o
1 /ln2 7TX , ,,
= r r i î l T + T -
272 I ntégration

On en déduit, pour tout x- € ] — 1, + oo[,

F (x ) = F{0) + r F'{t)dt
Jo
ln2 TT . 2\ /‘®ln(l + i)
= — arc ta n x + - to (l + x ) - dt.

2) En faisant x = 1 dans la relation obtenue en 1), on déduit

F{1) = H (l + 1) dt,
TT ln2 _ / ln
4 Jo 11 +
7n
+ t) ,
ln (l +
mais comme on a aussi F[l) = I - y ---- ^ dt, on conclut que
Jo 1 + ï
^ l n ( l + Î) 7T lll2
dt =
‘Jo ~ T + W
D’où la formule désirée.

Exercice 4.9 Soit


1 g-i^(i+t^)
F : X 1-^ /[ —:-----
€l ñ— dt.
Jo 1+
1) Montrer que F est dérivable sur R et
PX

Vx € K, F'(x) = -2e~^^ / e " ‘" dt.


Jo

2) En déduire que lafonction x ^ F{x) + ( f e est constante


sur R.
3) Conclure que f dt =
Jo 2

Solution
1) Considérons la fonction
g-X^(l+t^)
/ : R X [0,1] R, (x, t)
1 + f2
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 273

-P ourchaque x G R, la fonction /( x , •) : 1 1-> f { x , i ) est intégrable


sur [0,1] car elle est continue sur ce compact.
- La fonction ;
df
-à ■
est définie sur R x [0,1], continue par rapport à x et continue par mor-
ceaux (car continue) par rapport à t.
La fonction d f ¡dx vérifie une hypothèse de domination sur R x [0,1]
car
df
V (x,i) € R X [0,1], (x ,i) < < 1,
dx
et toute fonction constante est intégrable sur le segment [0,1].
En appliquant le théorème 4.4.8, on déduit que F est de classe sur
R et que de plus

F '(x ) = f ^ {x,t) dt = [ — di
Jo dx Jq

= -2xe-=^" dt = 2e~^^ T e “ “' du.


Jo Jo
2) La fonction

^ : R ^ R, X F{x) + 2

est de classe sur R et de plus

Vx G R, A \ x ) = F'{x) + 2 ( = 0.

Donc A est constante sur R.


3) Pour tout X G R, on a

^ (x ) = A(0) = y = [ a r c ta n ijj =

D ’autre part.

/I
Vx dt = —e
G R+, 0 ^ ^ I TT^ 4
274 I ntégration

donc lim F(x) = 0. Il en résulte


x -» + o o

X \ 2
lin. ( /
x-^+oo \ J q

d’où
lim /r e ^ dt =
X^+OO In
^+°°Jo 2

On conclut que la fonction i e est intégrable sur [0, + oo[ et

Jo 2

Exercice 4 .1 0 1) Montrer que, pour tout x € R, la fonction

arctan(xf)

est intégrable sur ]0, + oo[. On considère

„ arct£
ajctan(xi)
F : L X i-> / —— dt.
Jo i ( l + f2)

2) Montrer que F est de classe sur R et calculer F'{x) pour tout


X appartenant à [0, + oo[.
3) En déduire
TT
Vx € [0, + oo[, F{x) = — ln (l + x).

4) Donner Vexpression de F{x) pour tout x dans R.


5) En déduire :

^ a r c ta n t^ ^
dt = 7T ln2.
Chapitre 4. la té ra le s dépendant d’un paramètre 275

Solution
axctan(xi)
1) Soit X € M. La fonction t est continue sur ]0, + oo[.
t (1 + 1^)
donc localement intégrable ; elle est de signe fixe au voisinage de 0 et
vérifie
arctan(xi)
lim — -,------ = X,
t->o t (1 + ¿2)
tandis que pour tout f > 1, on a
arctan(xt) TT
i(l+ i2) -

Comme dt est un exemple de Riemann absolument convergent,


on conclut que la fonction 1 1->- ggt intégrable sur ]0, + oo[.
t “1“ t 1
2) Considérons la fonction

/ : Rx]0, + o o [ ^ R , (x ,i)

- Pour chaque x € R, la fonction /( x , •) est intégrable sur ]0, + oo[.


- La fonction

— ■ (x t) 1-^ _______ î________


dx • ^ (l + x2i2)(l + f2)
est définie sur R x]0, + oo[, continue par rapport à x, continue par
morceaux (car continue) par rapport à t.
- d f f d x vérifie une hypothèse de domination sur R x ]0, + oo[ car la
fonction
'Ip ;]0, + o o [ ^ R , :=
est continue, positive, intégrable sur ]0, + oo[ et

V(x, f) G R x]0, + oo[, < Hp{t).

D’après le théorème 4.4.8, on en déduit que pour tout x G R, la fonction


t t-î- d f f d x (x, t) est intégrable sur ]0, + oo[, et que la fonction F est,
de classe sur R, et
/•+00 dt
Vx G F '(x ) = /
Jo0 (1 + x2<2) (1 + ¿2) •
276 I ntégration

Or, pour tout X € [0,1[U]1, + oo[, on a

= ^^ lim [a rc ta n i — x arctan(xi)]*~Q
JL i/C i4.—►
~1”00
_ 1 /TT 7Ta;\ _ TT
l - x ^ \ 2 ~ ~ r J ~ 2(l + x ) ’

Comme F est de classe sur M, on a, par continuité de F' en 1,

( .) V ie[0,+ col, F (i) =

3) Puisque F(0) = 0, la formule (*) donne

(**) Vx € [0, + oo[, F(x) = ^ ln (l + x).

4) La fonction F est impaire donc, compte tenu de {**), on a

Va- € ] - oo,0], F{x) = - F { - x ) = ~ ln (l - x).

On conclut que

ln (l + x) si X> 0
Vx € E , F{ x ) = { I
—— ln (l —x) si X < 0.

5) Sur ]0, + oo[, la fonction : t i-> (t~^ arctaiii)^ est intégrable car
elle est continue sur ]0, + oo[ donc localement intégrable, et de plus
Uni arctani)^ = 1 et

aTctant)^ ~ lorsque f — +oo

où i 1-^ 1/i^ est intégrable sur [1, + oo[.


Pour tout (e, A) tel que 0 < e < A, on obtient, par une intégration par
parties :

^arctani^ ^ _ ( a r c t a n ^ (arctane)^ ^ 2 arctani


(l+t2)
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 111

et en faisant tendre e vers O"*" et A vers +oo, il vient

/( aarrcct ta
a niif
f X\^^ ^ l’+oo aajTctani
rc ta n i or./ n\ i

Exercice 4.11 Pour tout n € N* et tout x € ]0, + oo[, on pose


P^+°° dt
^n{x) = /
JO (i^ + '
1) Montrer que Fn est dérivable sur et que

K i ^ ) = - I n x Fn+i{x).
2) En déduire une méthode rapide pour calculer les intégrales Fn{x).

Solution
1) Pour tout X G R+, la fonction [0, + oo[—> R, t est
(i^ + x^)”
continue, donc localement intégrable. De plus, on a
1 1— Of* — 1 1
rs^ __
lim et
t-^o (¿2 + X^)” X^" (i^ + X^) n ^ 7f2n
^ i-^+oo,

OÙ 1 1—> l/f2 ” est intégrable sur [1, +oo[ puisque 2n > 1. Cela montre
que, pour tout n G N*, la fonction Fn est définie sur
Considérons à présent
1
/n ; R+ X [0, + o o [-* -R , (x,i)
(i^ + x^)” '
La fonction
df, —2nx
^ : R ; X [0, + o o [ ^ R , (x,i) (¿2 + ^:2)’^+!

est continue par rapport à x, continue par morceaux par rapport à t, et si


on impose à x de varier dans un intervalle compact [o, 6] avec a > 0,
alors
—2nx 2nb
< (i2 + a2)n+l>
(f2 + x2)™+^
278 I ntégration

où la fonction majorante est intégrable sur [0, + oo[. La proposition


4.4.10 assure que Fn est dérivable sur ]0, + oo[ et

f+OO f)f r +°° -2 n x


dt
(f2 +
= —2nxFn+i{x).

2) La relation de récurrence F^{x) = —2nx Fn+i(x) permet de calcu­


ler successivement F2{x ),F 3{x ), . . . à partir de Fi{x) = 7t/(2 x ). On
a ainsi, pour tout x € ]0, -1- oo[.

7T 7T 1.3___(2n —3) 1
“ 4 x 3 ’ ^n{x) - 2 2 . 4 .. . ( 2 n - 2) x 2 ^ - i ‘

Exercice 4.12 On considère la fonction F donnée pour tout x € K!^


par
n/ \ f^ ° ° Sint -tx J4.
F{x) := / ----- e dt.
Jo i
1) Montrer que F est dérivable sur RÜj. et calculer sa dérivée.
2) En déduire qu’il existe une constante réelle C telle que :

Vx G R+, F{x) — C — arctajix.

3) En considérant la suite {F{l/n))neN*’ déterminer la valeur de C.


4) Établir :

„ f sin t ,,
— '“ = 2 -
TT

Solution
1) Considérons la fonction / : R;îj.xR!j. —> R, (x,i) t~^ s in ie “ *^.
Pour X > 0 fixé, la fonction /( x , •) : RÜj. ^ R, i /( x , t) admet
une limite à droite en 0 car
sini
î ~ 1 lorsque t —> O"*’.
Chapitre 4. In t^ a le s dépendant d’un paramètre 279

D’autre part, lorsque t est au voisinage d e + 00, on a l/ ( x ,i ) | <


Comme l’intégrale de i i-s- (x > 0 fixé) converge sur [1, + oo[,
il en est de même pour celle de 1/|. L’intégrale e ~ ^ dt est
donc (absolument) convergente. Cela prouve que le fonction F est défi­
nie sur M+.
Montrons maintenant que F est dérivable sur MÜj. et calculons sa déri­
vée.
- Pour tout X > 0, la fonction f{ x , •) est intégrable sur RÜj..
- La fonction
df
^ : (x, i) 1-^ —sin i e
dx
est définie sur R+ x R;^ , continue par rapport à x, et continue par mor­
ceaux par rapport à t sur R;^--
- Soit e > 0 fixé. Pour tous x > e et i > 0, on a

< e —te

et la fonction t e“ *® est intégrable sur R;^- ®^t localement


intégrable (car continue), et que e~^ = o (l/i^ ) quand t tend vers
-1- 00. D ’après le théorème 4.4.8, la fonction F est donc dérivable sur
]e, -f- oo[, et on a
r+oo
(*) V x €] e, -I-oo[, F'{x) = — / sinie~*®di.
Jo
Ceci étant vrai pour tout e > 0, on conclut que F est dérivable sur
]0, + oo[ et la formule (*) reste valable pour tout x > 0.
2) On a
r-\-oo r ^+CX>
I sin t dt = Qm / dt

J—
Li —xJ1 = l-l-x^’
donc
Vx 6]0,-l-oo[, F'{x) = - ^
280 I ntégration

On déduit l’existence d’une constante C € R telle que,

{**) V a :€ ]0 ,+oo[, F{x) = C —arctanx.

3) Considérons la suite des fonctions /„ définies sur ]0, + oo[ par


sin f ^—nt
fn{t) =
~T
Cette suite converge simplement sur ]0, + oo[ vers la fonction nulle et
on a
Vn € N*, Vi € ]0, + oo[, l/„(i)| < e - ‘
où la fonction t i-> e“ ‘ est intégrable sur [0, + oo[. Le théorème de
convergence dominée s’applique donc et on a
/•+00 r+oo
lim F(n) = lim / fn{t)dt = / lim fn{t)dt = 0.
n—>+oo n—>+00 J q J q n—>+oo
En reportant dans (**), on conclut que
_ TT
0 = C — lim a rc ta n n = C — —,
n—>+oo 2à

d’oh C = 7t/ 2 .
4) Compte tenu de la question 3), on a

lim F Î —^ = — — lim arctan f —^ = x -


„ü+oo Vn/ 2 n-^+oo Vn/ 2
Pour obtenir la formule désirée, il suffit alors de démontrer que
1 /■+°°sini
(* * *) lim F l —) = / —— dt.
^ ’ n->+00 V n/ /o t

En intégrant par parties, on a

dt\

J0
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 281

Appliquons le théorème de conveigence dominée à la suite des fonctions


9n (n > 1) définies pour tout f > 0 par

9 .(t) := 1 -

Il est clair que cette suite converge simplement sur ]0, + oo[ vers la
fonction nulle. De plus, la convexité de la fonction и e“ donne

Vu € ]0, + oo[, w > 0 l+ u < e* *

d’où l’on déduit aussitôt

0 < 1 - e " “ (1 + u) < 1.

Donc
1 —co sí
V i€]0,+oo[, |^„(i)| < i2 •
Or la fonction ip : (1 — cost)/t^ est continue sur ]0, + oo[, donc
localement intégrable, elle se prolonge par continuité en 0 en prenant
i^(0) = 1/2, et de plus

in r 1-cosi ^ 2
V i € ] l , + oo[, P <

La fonction t i-> (1 —cosí) est donc intégrable sur ]0, + oo[. Le


théorème de convergence dominée donne alors

lim = 0,
n—»>+00 \n J Jo t
c’est-à-dire
„/1 \ f+ °°sin t ,
hm F ( — J = / ----- dt.
n-^+ oo \n / Jq t
D’où (***).

Exercice 4.13 On considère la fonction F donnée pour tout x réel par

гr+OO gi(ix-l)
F ix) := dt.
Jo Vt
282 I ntégration

1) Montrer que F est dérivable sur R et que

Vx € R, F{x) + 2{i + x) F'{x) = 0.

2) En déduire une expression explicite de F{x).

Solution
1) Soit
1)
/ : Rx]0, + o o [ ^ C , (x,t)
~VT-
Pour chaque x G R, la fonction /( x , •) :]0, + oo[— C, t ^ f { x, t )
est continue, donc localement intégrable, et de plus,

V(x,i) G R x ] 0 , +oo[, |/ ( x , i ) | = ^ < ^ .

Comme dt est un exemple de Riemann convergent, on en


déduit que / est intégrable sur ]0 ,+oo[. La fonction F est donc définie
sur R. Montrons qu’elle est dérivable sur R.
- La fonction
df ,
Vt
est définie sur R x R;^-» continue par rapport à x et continue par mor­
ceaux par rapport à t.
- Pour tout X € R et i > 0, on a

(x, t) < y/i e -t


dx

et i H-» y/ie~^ est intégrable sur ]0, + oo[ car di =


r(3 /2 ). D’après le théorème 4.4.8, on conclut que la fonction F est
dérivable sur R et
^+00 Qi /‘+00
Vx € R, F'{x) = J -^{x,t)d t = i j \/i df.
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 283

En intégrant par parties, on obtient

F(x) = [2^/í 2 V i {ix - 1) dt

= = —2i[x + i) I -\/i di,


Jo
d’où

(*) F{x) = - 2 { x + i ) F \ x ) .

2) La solution générale sur K de l’équation différentielle (*) s’écrit

F{x) = Kexp (V —Jf 2{x


- .
dx
+ t) J
) {K: constante),
d’où

Va: € M, F{x) = + i)i/4 ajctana:).

Or, le changement de variable t = donne


rr+oo
+O O - t /*+oo
/‘+ 0 0
K = F (0) = / —^ d t = 2 e~^ du =
Jo yt Jo

Conclusion :

Vx € R , F{ x ) = ^ ) i /4 Q arctan a:).

Exercice 4.14 On considère la fonction


+00
e
F i M-|- —>■M, X I—> I — dt.
Jo 1 + i2
1) Montrer que F est continue sur R+ et calculer la limite de F{x)
lorsque x tend vers +oo.
2) Montrer que F est dérivable sur RÜj_.
284 I ntégration

3) Établir :

I T+°® ■>
Vx € R ;, F (x) - F \x ) = - = où I = e " ‘ dt.
Jo
4) En résolvant l ’équation différentielle ainsi obtenue, montrer que

Vx € R ; , F(x) = (I - 2/

5) En déduire

Jo 2

Solution
--Xt^
Pour chaque x € R+, la fonction /( x , •) : R+ —> R, t
l+ i2
est continue sur R^., donc localement intégrable. De plus.

V(x,i) € R+ X R+, |/(x,f)l <

où i I-» (1 + est intégrable sur R+ puisque cette fonction est


continue sur [0, + oo[ donc localement intégrable et que (1 + ~
lorsque t +oo et est un exemple de Riemann absolu­
ment convergent. La fonction F est donc définie sur R+.
,-xt^
1) Pour chaque t > 0,1a fonction f{-,t) : R+ X
l + i2
est continue sur R.|. et on a

V(x,i) € R+ X R+, |/(x,i)l <

où la fonction t est intégrable sur [0, +oo[. Le théorème


4.4.3 permet de conclure que F est continue sur R+ et qu’on peut pas­
ser à la limite quand x —> -l-oo à l’intérieur de l’intégrale définissant
F. D’où
lim F(x) = 0.
x -> + o o
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 285

2) Montrons que F est dérivable sur


- La fonction

^ : R+ X R+, (z ,i)
dx ’ l + i2

est définie sur R+ x RÜj., continue par rapport à x et continue par mor­
ceaux (car continue) par rapport à t.
- Soit e > 0. Pour tout X e ]e, -t- oo[, on a

< e -st^

où la fonction t H-f est intégrable sur ]0, -I- oo[ car localement
intégrable et vérifie e“ ®* = o(l/i^). On déduit du théorème 4.4.8 que
F est dérivable sur ]e, -I- oo[ pour tout e > 0, donc dérivable sur ♦
De plus
Г+00
+00 +2 ç-xt^
Vx e n ; , F'(x) = - J ^ - dt.
+ (2
3) Pour tout X > 0, on a

x2 /■+°° 2 du
F{x) - F '(x ) = / e-^* d t = e"“ ^
Jo Jo
où l’on a posé U = y/x t pour x > 0 fixé. D’où

I r ^° ° 2
F(x) — F'( x ) = - 7 = avec 1 = 1 e“ ‘ dt.
JQ
4) L’équation différentielle homogène y' —y = 0 admet pour solutions
sur R les fonctions x où ÜT € R. En résolvant l’équation
complète par la méthode de variation de la constante, on obtient pour
tout X > 0 :
fX g -t i fy/x

K (x ) = - I ^ d u + c = -21 / e " ‘ dt -I- c,


Jo V ü Jo
d’où
F{x) = C —2 I J dfj,
286 I ntégration

ce qui donne c = lim F{x). Or F étant continue en 0, on a


ar—
>-0+
lim F (x ) = F (0) =
x-*0+ 2

d’où c = 7t/ 2. On a donc établi la formule annoncée :


f*y/x
{*) F{x) = lo

valable pour tout æ > 0.


5) Dans la question 1) on a montré que F{x) tend vers 0 quand x tend
vers + 00. En utilisant (*), on déduit que /^ = tt/ 4, et comme / > 0,
on a finalement
J _
2

Exercice 4.15 1) Préciser le domaine de définition D de la fonction :


y+oo ^ In f
F : X ^ dt.
h (1-+ i2)a
2) Montrer que F est convexe sur D.
3) Montrer que F est dérivable sur D et calculer F ' .
4) Étudier la limite de F{x) lorsque x tend vers l"*" puis lorsque x
tend vers + 00.

Solution
i Ini
1) Pour chaque x dans M , la fonction t i . , est continue sur
]0, + oo[, donc localement intégrable. De plus.
i In i In i
~ lorsque t —> + 00.
(1 +
Or, pour tout e > 0, on a
In i
V i€]e,+oo[, — < _ <
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 287

^ /•+°° t Int ^
donc / J-— converge pour x > l + | , s o i t x > 1, et diverge
pour æ < 1. Donc D =]1, + oo[.
2) Pour chaque a € M+, la fonction (pa : x est convexe sur K
puisqu’elle y est deux fois dérivable et que l’on a

Va; € R, Paix) = (Ino)^a® > 0.


On en déduit

Va € [0,1], V(x,y) € + (1 - а)аУ.

En prenant о = 1/(1 + t^), on a alors pour tout a dans [0,1] et tout


(x,y) dans ] 1 , + o o [ x R :
a 1 — 0!
(1 + i2)ax+(l-Q)y “ (1 + i2)x (1 ^ >

et en passant aux intégrales (qui sont convergentes), on déduit

F ( a x + (1 —o)y) < O F{x) + (1 —o) F{y).


La fonction F est donc convexe sur l’intervalle ouvert ]1, +oo[(donc
continue d’après la proposition A.3.30).
3) La continuité de la fonction
O
d» гt t i n t ^1 _ 1i In i ln (l + 1^)
(x,i)
â i I.t(lt++i2w)® JJ (l + f^>
sur ]1, + oo[x]l, + oo[ avec la domination :
t Int ln(l + t^) t Int ln(l + 1^)
pour X > a > 1,
(1 + (1 + ¿2)“
et la convergence de l’intégrale de
t In t ln(l + i2) 2 (In t)2
(1 + i2)<» i2“- l
pour la borne +oo (exemple de Bertrand), assurent la dérivabilité de F
sur ]1, + oo[, avec
'■+°®t ln tln (l + i2)
dt.
= - / (1 + ¿2)^
288 I ntégration

4) L’expression intégrale de F' montre que F' < 0 sur D, donc F


est décroissante. L’encadrement < 1+ < 2t^, valable pour tout
i > 1, montre que
+00 f 1-pi f p-rOO

/
et le changement de variable ¿2^ 2 = U donne
dt < F{x) < p j n dt,

2 .(2 x -y / IP ^ ^ •

OÙ u~‘^ In Udu est un exemple de Bertrand convergent. On en


déduit aussitôt

lim F(x) = +00 et lim F(x) = 0.


1-^1+ i->+oo

Exercice 4.16 1) Montrer que la fonction

+00 , .
F : x ^ I e " ‘ +*‘^ dt
L 00

(appelée transformée de Fourier inverse (ou conjuguée) de la fonction


1 1-> e~* ) est continue et dérivable sur R.
2) En déduire une expression explicite de F(x).

Solution
1) Les fonctions

(x,t) ^ et (x,t) ^ ^ (6-*'+***) =

sont manifestement continues sur R^, et on a

V ( x , í) e R ^ |e -‘"+**^l < e"*' et |îie-*'+»*“ | < lile ” *',


Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 289

où les fonctions t i-> et i |i| sont intégrables sur M car


elles sont continues sur donc localement intégrables, et elles sont négli­
geables devant 1 lorsque t —> ±oo. Les théorèmes 4.4.3 et 4.4.8
assurent la continuité et la dérivabilité de F sur E, avec

Væ€M, F'{x) = r
J —OO
On en déduit
+00

2F
-OO
/ (—2i -|- ix) g-t2+ite

= -i lim = 0.

On peut noter que la partie imaginaire e“ *^sinix- de e“ *^^**^ est une


fonction impaire de x, donc d’intégrale nulle sur E, ce qui montre que
F est réelle. Or F vérifie l’équation différentielle :
2F'{x) - x F { x ) = 0,

donc

Vx € E , F (x ) = A e-^^/^ avec X = F(0) = y/^.

Finalement, pour tout x € E, on a


c ~r^
+ o o

/ -OO
e~^ cos tx dt =

Exercice 4.17 On considère la fonction F donnée par


/*1 2
F[x) := / - In (í^ —2t cos x + 1) dt,
Jo ^
1) Montrer que

V(x, t) G [0, 7t] x [0,1[, — 2i cosx + 1 > 0.

2) Établir la convergence de l'intégrale représentant F{x),


290 I ntégration

3) Montrer que la fonction x F{^) ^st entièrement déterminée sur


[0, 7t] et qu*elle est continue sur cet intervalle.
4) Montrer que F est dérivable sur ]0, 7t[ et que F \ x ) = n — x pour
tout X dans ]0, 7t[.
5) Établie pour tout x G [0, tt], Végalité :

K l ) + K ’' - | ) = s '" « -

6) En déduire l ’expression explicite de F sur [0, tt].

Solution
1) Pour tout (x, t) G on a

2 ic o sa;+ l = (i—c o s x )^ + l—cos^x = (i—cosx)^+ sin^x > 0,

et comme t G [0,1[, cette expression ne s’annule jamais, d’où

V(x, t) G [0, 7t] x [0,1 [, — 2t cos X + 1 > 0.

2) Montrons d’abord que F (0) est convergente. En effet, la fonction


i !-♦ 2 l n(l —t) est continue sur ]0,1[, donc localement intégrable ;
de plus, elle tend vers -2 quand t tend vers O“'" donc se prolonge par
continuité en ce point, et elle est équivalente à ln (l —i) quand t tend
vers 1“ . Or, d’après les exemples 3.1.4, l’intégrale de t i-> ln (l —i)
sur [0,1[ est convergente. D’où l’existence de F(0).
Montrons maintenant que F{x) existe également pour tout x g ]0, tt].
En effet, la fonction t — 2 ic o sx + 1) est continue sur
]0, 7t], donc localement intégrable, et on a l’équivalence :

ln(i^ —2f cosx + 1) ~ —2fcosx lorsque i —> 0"^,

d’où
lim - In (f^ —2ÎCOSX + 1) = —2 cosx.
(-►0+ t
L’intégrale définissant F{x) est donc convergente pour tout x G [0, tt].
3) La fonction F est manifestement paire et 2Tr-périodique. Son étude
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 291

sur [0, 7t] suffit donc à la déterminer entièrement. D’autre part, la fonc­
tion
(x, t) 1-^ — ln(i^ —2ÎCOSX + 1)

est continue sur [0, tt] x ]0, 1] et se prolonge par continuité en (x, 0). On
en déduit que F est continue sur [0,7t].
4) Pour chaque t €. [0,1], la fonction x h-j- In (f^ — 2 ic o sx -1-1)
est dérivable sur ]0, 7t[, et on a

---- ln(f^ —2ÎCOSX-I-1) = “ô-----


dx t — 2t cos X -I-1
De plus, la fonction
2 s in x
(x,i)
—2ÎCOSX -I-1
est continue sur ]0,7t[x [0, 1]. On en déduit que F est dérivable sur
]0, 7t[ et que

_ ,/ . 2 sinX dt „r / i —c o s x M i
F'(x) = / — ------------ - = 2 arctan ( — ^-------)
Jq — 2îc o s X -h 1 L V sinx /Jo
= 2 arctan ^ — 2 arctan ( (^ ~ ^ ) ) •

Or, pour tout X € ]0, 7t[, on a


Xl „7rr 7T1 TTTT'
-€jo ,-[ et ^ - 2 ^ \ ~ 2’ 2 V

donc

arctan ( t g | ) = I arctan ^tg ^x - ^ f '

Par conséquent :

Vx €]0,7 t[, F'{ x ) = X —2^x — = TT—X.

S) En intégrant par parties, on obtient immédiatement

x^
(*) Vx G ]0, 7t[, F{ x ) = TTX — ^ ^ c G R.
292 I ntégration

Comme F est continue sur [0, tt], la formule (*) est valable aussi pour
X = 0 et X = TT. D’autre part, on a

^ i [ l n ( i ^ - 2 t c < , s | + l)

+ In + 2icos ^ + l ) ]
12
- In {t^ —2t^ cos X + 1) dt,
-I 0 *

et le changement de vanable u = t^ donne

ri 1 1
/ - In (i^ —2t^ cosx + 1) dt = I — In ('u^ —2tiCOsa: + 1) du
Jo f Jq

= irW .

On a donc établi la relation :

irg ) = \ F{x) \/x e [0,7t].

6) En utilisant (*) et (**), on obtient

TTX X^ ( X \ \ ( æ\2 7TX X? c


^ -■ g - + c+ » ( , r - - j - - ( , r - - ) + c= Y - T + 2-

D’où c = Finalement,

Vx G [0,7t], F{ x ) = “ Y “ y-

Exercice 4.18 Pour tout a G] — 1, + oo[, calculer

pTl ln (l + a cosí)
Fia) = / dt.
JO cost
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 293

Solution
L’intégrande n’admet pas de primitive exprimable à l’aide des fonctions
usuelles. L’idée est alors de dériver F par rapport à a et d’observer
qu’ainsi on se ramène à une intégrale qu’on va pouvoir calculer.
Lorsque a € ] — 1, + oo[, l’intégrande est une fonction continue sur
[0, 7t/ 2 [ et elle se prolonge par continuité en tt/2 car au voisinage de ce
point, on a

ln (l + a cos t) _ a cos t + o (cois t)


— U + o (l).
cos t cos t
Ainsi prolongée, la fonction

ln (l + a cost)
/ : ] - 1, + oo[ X [o, ^ R, (a, t) ^
cost
admet une dérivée partielle par rapport à la variable a qui est continue
sur ] — 1, + oo[ X [O, f ] et donnée par

^ ( a , t ) = ------ ------- .
da^ 1 + a cos t
Le théorème 4.4.8 assure donc que F est dérivable sur ] — 1, + oo[ et
que
V ae]-1 ,+ o o [, F \a ) = / —
Jq 1 + 0 cos t
Le changement de variable u = tg (i/2 ) donne

dt
Vû g ] — 1, + oo[, i^^(o) — 2 I
Jo (1 + o) + (1 —o) V?

Deux cas se présentent alors :


- Si o € ] — 1,1 [, on peut écrire a = cos 20 avec 0 € ]0, 7t/ 2[, et on a
alors
du du
F '‘(a) = f
Jo cos^ $ + u^ sin^ 6 COs2 0 J q 1 + '¿¿2 tg^ 6
2 dv _ _20
sin 20 JQ 1 + sin 26
si
294 I ntégration

D’où
arccos a
(*) V a€ ]-l,l[, F \a ) =
V l — O?
- Si a G ]1, + oo[, on pose a = ch29 avec Ö > 0, de sorte que

du du
J_ r
J o ch^ô — sh2ô c\^9 Jo U2th^ö
2 dv 26
sh20 Jq 1+ ¡h ^ '
Donc
argch a
(**) V(2G]1, + o o [, =

Cela étant, on déduit de (*) que, pour tout a G ] — 1 ,1[,

^ arccos a*
F{a) = F{0)+ r F \ x ) d x = f dx
Jo Jo
(arccos x)^ 7r^ (arccos a) ^
Jo "s' 2

La fonction F étant continue en a = 1, on a

7T
F{1) = lim F{a) =
a —►!“ O

Enfin, en utilisant ( hc*), on obtient, pour tout a € ]1, + oo[ ;

“ argch X , 7T^ (argch a) ^


F{a) = F{l) + j ^ . dx = -----h
\/æ2 — 1 8

Exercice 4.19 On considère la fonction

i*+°°ln(x2
f+°° In (a + i2)
dt.
Jo 1 + ¿2
1) Préciser le domaine de définition de F.
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 295

2) Étudier la dérivabilité de F.
3) Donner une expression explicite simple de F{x).

Solution
In (x^ + i^)
1) Pour chaque x 6 R, la fonction fx : ]0,+oo[- 1 1—^
1+
est continue, donc localement intégrable.
Si X est non nul, lim /a;(i) = Inx^. De plus, /o (i) ~ 2 Ini lorsque
t —> 0+, et Jq Intdt est convergente d’après les exemples 3.1.4. La
fonction fx est donc intégrable sur ]0 ,1]. D ’autre part, lorsque t tend
vers + 00, on a

fx{t) ~ donc fx(t) =

et comme f dt est un exemple de Riemann convergent, on a


donc établi l’existence de l’intégrale

+°° In(x2 + i2)


dt
+ i2
pour tout X e R. La fonction F est donc définie sur R, et elle est
manifestement paire.
2) Considérons la suite des fonctions

r m "'^In(x2 + i2)
9n : ]0, oo[— >R, X I—> / r ” —111
~ dt,
Jo 1 f2
+
et posons

In(x2 + i2)
hn ■ ]0, + o o [ x [ 0 , n ] — R, (x,t)
l+ i2 ■

Pour chaque t 6 [0, n], la fonction hn{-,t) : x hn{x,t) est déri­


vable sur ]0, + oo[, d’où l’existence de

dhn / .\ _ 2x
dx ^“ (¿2 + 1 ) ( î 2 + ^2 )-
296 I ntégration

La continuité de hn et de dhnidx sur ]0, + o o [ x [0, n] prouve que la


fonction gn est de classe sur ]0, +oo [ et que pour tout x dans cet
intervalle, on a
pn
2xdt
9n{^) = / (¿2 + 1) (¿2+x2)-
Jo
Introduisons maintenant l’intégrale convergente

r 2xd t
G{x) := /
Jn (¿2 + l)(¿2 + x•2)•

2xt
Comme < 1 pour tout f > n, on a aussi
¿2 + x2

2x 1 1 /’+°° dt 1
< - et 0 < G(x) - s U x ) < - | ^
¿2 + a;2

ce qui montre que (p(j) converge uniformément sur ]0, + oo[ vers G
et que F est de classe sur ]0, + oo[, avec F ' = G.
3) Pour tout X e M+ \ {1}, on a

_ 2x / 1________ 1 \
(¿2 + 1) (¿2 + x2) x2 — 1 y ¿2 + 1 ¿2 + x-2 y ’

d’où

Or
/•+00 dt A
I -r— - = lim farctanfln = lim axctanx4 = —,
Jq ¿2 + 1 A-t+oo*- ■‘0 A^+oo 2
et en posant u = t / x (pour x > 0 fixé), on a

'■+°° dt _ 1 /-+°° du _
Jq ¿2 + x2 X Jq u2 + 1 2x ’

d’où
Chapitre 4. In t^ a le s dépendant d’un paramètre 297

La continuité de F ' en 1 permet alors d’écrire pour tout z > 0 :

donc F{x) = TT In (z + 1) —TT ln 2 + F ( l ) .


Z IX
y+oo In (1 + t^)
Calculons F{1) i+ ^ l’aide du changement de va­
riable i = tg U. On a alors
/*^/2 /*^/2 . ^ K

F{1) = —J In cos^ U du = — J lu sin^ v dv ^ ~ “j

d’où

, ,
2 F (1 ) = — J
^In (cos
, 2 U sin
• 2 \
ti) du
j
= —J
/ S in ^ 2t t \
In ^ — - — j du,

donc

Trln4 1 . 2 , , r> ^ ■ 2 J
2 F (1 ) = — --------- / In sin"^ lü d'u; = tt l n2— / In sin tudu;.
2 2 do Jo
On en déduit F{1) = tt ln2, puis F (z ) = tt ln (z -|- 1) pour tout
Z € M+. D ’autre part, le changement de variable t = l f u donne

m = Jof +°° U2TInTuï du = - F ( 0 )

d’où F{0) = 0. Sachant que F est paire, on a finalement :

Vz € R, F{x) = 7T l n ( l + |zl).

Exercice 4.2 0 Calculer la limite lorsque n -l-oo de


r ’r/4 />+00 y+oo
dt.
n ‘ S” “ “ . 2 ) / i2n + l

Solution
1) Première méthode :
298 I ntégration

Pour chaque n e N, considérons

fn ■ [o, *•

- Les fonctions fn sont continues par morceaux (car continues) sur


[0, 7t/4].
- La suite (/„) converge simplement sur [0, 7t/ 4] vers la fonction /
définie par
, f 0 s i 0 < i < 7t/4
f ■ < ~ ,
^ 1 si i = 7t/4.

- L a fonction / est continue par morceaux sur [0,7t/4].


De plus,
V n e N , V i€ l/„(i)| < 1,

et la fonction constante 1 est intégrable sur le compact [0, tt/4].


Le théorème de convergence dominée nous permet de conclure que

/‘Tt/ 4 /•tt/ 4
lim / tg ” t dt = I 0 dt = 0.
n—+00Jq Jq

Deuxième méthode :
À l’aide du changement de variable æ = tg i, on a

0 < / tg t d t — I ------» < / X dx = ------- — > 0,


~ Jo Jo 1 + ^ ^ ~ Jo n+1 n-+oo
et on conclut par le lemme des gendarmes.
2) Première méthode :
Pour chaque n € N, notons

fn : [0, + o o [^ R, i i->

- Les fonctions sont continues par morceaux (car continues) sur


[0, + oo[.
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 299

- Sur [0, + oo[, la suite (/„ ) converge simplement vers la fonction /


définie par
e~* si 0 < i < 1
/ : il (1 + e)~^ si i = 1
0 si 1 < i.

- La fonction / est continue par morceaux sur [0, + oo[.


De plus,
Vn € N, Vi € [0, + oo[, |/n (i)| ^
où la fonction t e~* est intégrable sur [0, + oo[ car elle y est
continue donc localement intégrable et on a = o ( l / í ^ ) lorsque
t +00.
Le théorème de convergence dominée nous permet de conclure :

lün = t e * dt = 1 -----.
n-*+oo J/oq f” + e*
f” + Jq e
Deuxième méthode :
Avec les notations ci-dessus, on a, pour tout n > 2,
I r+oo p+oo
/ fn{t)dt - / f(t)dt

<-
+00
dt
i r ( ^ 4 ) - h / t^ + e*
P t^dt rr+oo dt
Jo (i"-h e ‘ )e ‘ + 7 1

1 1
-I- 0,
n -h 1 n —1 n-*+oo
et de plus

d’où
/•+00 ^
lim / fnit) dt = 1 -----.
n-^+OOJ q e
300 I ntégration

3) Première méthode :
Pour chaque entier n > 2, considérons

/„ : [0, + oo[-> R, 1 1
*2” + 1 ■
- Les fonctions /„ sont continues par morceaux (car continues) sur
[0, + oo[.
- L a suite (/„) converge simplement sur [0, + oo[ vers la fonction /
définie par

\ 1/2 si i = l.
- L a fonction / est continue par morceaux sur [0, + oo[.
De plus,
Vn > 2 , Vi G [0, + o o [, |/„ (i)| < ¥?(i),
où la fonction

si 0 < i < 1
if{t) ;=
1/i^ si i > 1
- {
est intégrable sur [0, + oo[.
Le théorème de convergence dominée permet de conclure que
r*+oo fU
/•-1-00
lim / -X----- T dt = 0.

Deuxième méthode :
On a, pour tout n > 2,
^-Hoo ri xn /* + 0 0 fil
dt = / -i2tA
Jo ----- d t +
n + i
-ô--------
i2 n + i
dt
® - Jo
f+°° dt

1 1
+ 0,
n + 1 n — 1 n-»+oo

et on conclut par le lemme des gendarmes.


Chapitre 4. In t^ a le s dépendant d’un paramètre 301

Exercice 4.21 Soit f : de classe C^, et soient a, 6 € R tels


que a < b. Calculer

lim rm
f i t )'
t
. nt dt.
sin

Solution
Nous allons discuter selon la position de 0 par rapport à o et 6.
- Premier cas : 0 ^ [«,&]•
Alors t f { t ) / t est continue sur [a, 6] et le lemme de Riemann-
Lebesgue (voir exercice 1.18) s’applique, d’où

ta
n-^+ oo
r mt sin n t d t = 0.

- Deuxième cas : a = 0, 6 > 0.


Écrivons alors

m - f{ o ) , sin nt ,
sin nt dt = / sin nt dt + /(0 ) / ------- dt.
/' U Jo t
La fonction t [/(f) — /( 0 ) ] /i étant continue sur le segment [0,6]
(en fait se prolonge par continuité en 0), le lemme de Riemann-Lebesgue
s’applique, d’où

lim f ^ n t d t = 0.
n —*^+oo Jo

Par ailleurs, on a

Jo t Jo U n-+oo 2
Finalement,

7T
ta i M sin nt dt = -2
l—>+oo J q t

- Troisième cas : a < 0, 6 = 0.


302 I ntégration

En procédant comme pour le deuxième cas, on obtient

lim f t
sin n td t = ^ 2 /(0).
-'^ ’
- Quatrième cas : a < 0, 6 > 0.
On écrit

m sin n t dt,
Ja ^ Ja ^ Jo ^
et on applique à chacune de ces intégrales le résultat obtenu précédem­
ment, d’où
lim
1 -+ + 0 O
f t
sin n i d i = TT/(0).

Exercice 4.22 Soit x € R+. Trouver un équivalent lorsque y


de : r y ¿X
/ ^— dt.
Jo Ini

Solution
Sur ] 0 , 1[, la fonction i i®/ In i est négative et continue, et elle se
prolonge par continuité en 0 puisque

lim — = 0.
(-►0+ m i
En revanche, lorsque i tend vers 1“ , on a
i* 1
In i i —1
et / q (i — 1) ^ dt est un exemple de Riemann divergent. On en déduit
que l’intégrale proposée tend vers —oo lorsque y tend vers 1“ .
Les fonctions i i-> i“ / In i et t (i — 1)“ ^ sont de signe fixe et sont
équivalentes lorsque x tend vers 1. Comme leurs intégrales sur ]0,1[
sont divergentes, la proposition 3.5.3 donne
fy t^ fy dt
i„ to i * ~ r : ï ^
Chapitre 4. In t^ a le s dépendant d’un paramètre 303

c’est-à-dire :
y ¿æ
/ -— dt ~ ln (l —y) lorsque y 1~.
0

Exercice 4.23 Déterminer le développement limité à l ’ordre n au voi­


sinage de 0"^ pour la fonction

F : X f dt.
Jo

Solution
La fonction F est continue sur MÜj. car f e~^l^ est continue sur
]0 , -h oo[, donc localement intégrable et se prolonge par continuité en
O'*" en posant /(0 ) = 0. Donc F est définie et continue sur ]0, -f- oo[.
Pour chaque x € RÜJ. et pour tout t € ]0, x\, on a d’où
0 < F{x) < X. On en déduit que F est prolongeable par continuité en
0 avec F{0) = 0.
Comme lim = 0, la fonction F est de classe sur R+,
t^o+
on peut écrire :

F{x) = dt.

Une intégration par parties donne alors

F{x) =

d’où
F{x) = x 2 -2 e^ /®
Jo
et
г 1. dt.
JO Jo
Or

f \ e dt = lim [ \ e dt = lim [e ^/*1^


Jo *2 г - 0+ Л
= lim
e -.0 +
304 I ntégration

D’où
0< dt < x^.
Jo
On en déduit que
F{x) = + o(x^).
Démontrons par récurrence, pour tout n > 2, la propriété {HR)n sui­
vante :
71 px ^
F{x) = ^ ^ U k X ^ — n On I = ^ ^ a k x ^ + o{x^ ),
k=2 k=2

où ük = (-1)*^ {k - 1)!.
- Le résultat est déjà établi pour n = 2.
- Soit n > 2 tel que (HR)n soit vraie. On a alors

f ’ e -'e -'/U t = dt
Jo Jo ¿2

= -(« + ! ) / di-
Jo
Donc

n ûn f ^e dt =
Jo

n ttn —n (n + 1) ün f dt.
Jo
En posant ün+i = —nan, on a
n+l ft“r J
- AQj

F(x) = ^ Ofcx*' —(n -h 1) Oji+i / t” e“ ^/* dt


k=2 Jo
avec Ore+i = (—l) ”+^n!.
Il reste à prouver que Jq î ”“ ^ e“ ^/* di = o(x"). Pour cela, il
suffit d’utiliser la même méthode que pour le cas n = 2. On a alors
px ^ - l / t
< x”+i dt = x”+^
f ¿2 7o ^
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 305

Conclusion : La fonction F admet au voisinage de 0+ un développe­


ment limité d’ordre quelconque dont les coefficients sont donnés par

ao = a i = 0 et Vfc > 2, Ofe = (—1)^ (fc —1)!

Exercice 4 ^ 4 Soit F la fonction donnée par


/•+00
<'+°° dt
' ^ Jo ï
1) Déterminer le domaine de définition de F.
2) Montrer que F{x) admet une limite finie i lorsque x tend vers -|-oo.
3) Trouver un équivalent de £—F{x) lorsque x tend vers -|-oo, sachant
que la somme de la série de terme général (— (A; > 1) est
égale à iP'lVl.

Solution
1) La fonction f x - t >- ^( l + est continue sur si x < 0, et
elle est continue sur R+ si x > 0.
- Si X 6 R - , alors pour tout i > 1, fx{t) > 1/2, donc fx{t) dt
diverge.
- Si X € R+, alors fx{t) ~ t~^ lorsque t 0+, donc l’intégrale
fxif)dt converge si et seulement si x > 1. Dans ce cas, fx est
continue sur [0,1], donc / q fx{t)dt converge.
On a ainsi montré que la fonction F est définie sur ]1, -|- oo[.
2) On a 0 < fx{t) < t~^. Donc, pour x > 1 :
/•+00 p+oo 1
0 < / fx{t)dt < = - ^ 0,
Jo Jo X — 1 x-^+oo

Pour encadrer fx sur [0,1], observons que 1 — < fx{t) < 1, d’où

[ { l - t ^ ) d t = 1 ------ ^ < [ fx{t)dt < 1.


Jo X H” i Jq
306 I ntégration

Finalement,

lim F(x) =
a:->+oo ^
lim
i-> + o o
f
Jq
fx{t)dt = 1.

3) Pour chaque x > 1 et pour tout t > 0, la sommation des n premiers


termes de la suite géométrique de raison donne
n —1
M t) =
k=0

et comme

[\-ire^fx{.t)d t < Ce^dt =


n x + 1 n-*+oo
0,
Jq Jq
on obtient

[
Jq
fx(t)dt = lim f y ^ ( —
n-.+00jQ ^
dt

n -1 .1 +00 /

En posant U = dans l’intégrale de fx sur [1, +oo[, onseram èneà


une intégrale sur [0,1] que l’on peut, comme ci-dessus, exprimer sous
forme de somme d’une série. Précisément, on a
-1-00 pl

/ fx{t)dt = J fx{u)u^~‘^du

= lim
-+ 0 0 У 0
/
«1 n - 1

¿Q
(—l Ÿ du

n -1 .1
kx-^x —2
= lim У " ( - 1 ) * /

^ (-1 )^ ^ ^ (-i)fe
{k + l ) x — 1 kx — 1
A;=0 k=l
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 307

On obtient ainsi
+00 +00 +00
( - 1)* (-1 )‘
F(x) = 1 + V - t l L _ = 1 _ 2 'V _ L Z i T _
k=l + l ^k=lk x - 1 ^ fe 2 x 2 -l‘
k=l
Lorsque x +oo, le terme général de la dernière série équivaut à
(—l)^/(A:^x^),etona

k=l k=l ^ '


+00 fc-i
(-1 )
= 2E fc2x2 (A;2x2 — 1) ■

La somme d’une série alternée dont la valeur absolue du terme général


tend vers 0 en décroissant est du signe du premier terme de la série (donc
ici positif) et elle est majorée en valeur absolue par la valeur absolue de
ce premier terme. On a donc

2 ±5? (—^
( - 1)*
0 < F(x) - 1 + ^
^ A;2 x2 (x2 — 1) ’

+0O ( iN fc_l
et sachant que ^ on obtient le développement asymp-
, rC \.Zi
A;=l
totique suivant au voisinage de +oo :

En particulier.

TT
F{x) — 1 ~ lorsque x —*• +oo.

Exercice 4.25 Soit F la fonction donnée par

dt
F : X !—>■
l tx+l + t + l'
308 I ntégration

1) Déterminer le domaine de définition de F.


2) Étudier la continuité de F.
3) Trouver un équivalent de F{x) en O"'' et en +oo.

Solution
1) Pour X € M, la fonction fx : [1, + oo[—>R, i + t + 1)~^
est continue, donc localement intégrable.
Pour X > 0, on a fx{t) ~ lorsque t —>
■+oo, et dt
est un exemple de Riemann convergent puisque x + 1 > 1. D’après le
théorème d’équivalence pour les fonctions positives, fx{t) dt est
convergente.
Pour X < 0, on a

Vi € [1, + oo[, fx{t) > /o(i) = (2i + l ) - i > 0,

et l’intégrale généralisée fo{t) dt diverge, donc fx{t) dt diverge.


On a ainsi montré que le domaine de définition de F est R+.
2) Soit a € R+. Pour x € [a, + oo[, on a

Vi G [1, + o o [, 0 < fx(t) < fait)-

La suite de fonctions i<Pn)n>i définie sur R!J. par

^n{x) := fx{t)dt

converge simplement sur R+ vers F et on a, pour tout x > a,


r+oo
0 < F{x) - cpnix) = / fx{t) dt
Jn
f+OO
< / fa{t)dt ----> 0.
Jn n -+ o o

Donc la suite (<^n)n>i converge uniformément vers F sur chaque


demi-droite [a, -I- oo[ de R!^.. D’après le théorème 4.1.2, les fonctions
iPn sont continues sur RÜj. car les fonctions (x,t) fx{t) sont conti­
nues sur X [l,n ].
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 309

La convergence uniforme de {<Pn)n>i vers F sur toute demi-droite


[a, -1- oo[ de MÜj. et la continuité des ipn sur RÜj. impliquent bien la
continuité de F sur RÜj..
3) On a
f+OO dt
tx+l (1 + i-x +
et le changement de variable u = induit un difîéomorphisme dé­
croissant de [1, -|-oo[ sur ]0 ,1] et donne

1.1 = “ /
^ Jo 1+ U + u ’^x ^ Jo
On est ainsi ramené à l’étude d’une intégrale sur le segment [0,1] dé­
pendant d’un paramètre. La fonction (y, u) fy (u) étant continue sur
R+ X [0,1], le théorème 4.1.2 assure que la fonction y fy{u) du
est continue en 0. De l’égalité

f \ , du ln 3
X = X îT ^ = —
on déduit que

11/ \ ln 3 ,
~ Ti— lorsque x —>
■+oo.
2x
Pour chaque u € [0,1[, on a ^ lim fy{u) = (1 -I- u ) On est donc
amené à étudier la limite, lorsque y tend vers -l-oo, de

u^+y du
' lo (l + « ^ (l + u ) ( l + u + «i+v)-

Le dénominateur de la fraction à intégrer est supérieur à 1, donc


pi I
0 < D(y) < / du = ----- - — ^ 0,
Jo yy +
-t- 2 ÿ-*+oo
et
/•+00 pl du
lim / fy{u)du = - = ln2.
V^+ooJq Jo 1
310 I ntégration

Ainsi
. In2 ,
Fix) ^ ---- lorsque 2: ^ 0^.
X

Exercice 4.26 Soit f : R+ —» M une fonction continue et bornée. Pour


n G N*, posons
/•+00
In '•= / f{ t) ne ~^ ^ dt,
Jo
Justifier l*existence de In puis calculer lim In-
n—++OO

Solution
Soit M un majorant de / sur E+. On a

Vi G R+, | / ( i ) n e “”*l <

Or
/•+00
/ ne~'^* dt — lim [— = 1,
Jo A—+00
ce qui prouve que I n est absolument convergente, donc convergente.
Posons nt = u. On a Jn = du et il est alors naturel
de conjecturer que
/•+00

lim I n = / / ( 0 ) e - “ d'u = /(0 ).


n-»+00 Jq
Pour le prouver, considérons

Soit £ > 0 fixé quelconque, et soit A > 0. On a


(■+00
< 2M / e~^du
IA

= 2 Me ~ ^ ,
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 311

donc, pour A assez grand, le premier membre est majoré par e/2.
Un tel A étant fixé, on a par continuité de / en 0 :

3 a > 0, Væ € [0,a], |/(æ) - /(0)| < | ,

donc, pour n supérieur à A / a , on a

V«€[0,A|. f S |0 . c<| et | / 0 - / ( O ) | <

D’où

\l i Uo
Pour e > 0 donné, on a donc trouvé A qui a servi à trouver no tel que

Vn € N, n > n o = > |s„l < £,

ce qui prouve que la suite (s„) converge vers 0. Autrement dit,


p+oo
r+oo
lim In =
n-t+oo I
Jq
/(0 ) e“ “ du = / ( 0 ).

Exercice 4,27 Soit f la fonction donnée sur ]0, + oo[ par

m = i ( l + 1(lni)2)2V
1) f est-elle intégrable sur ]0, + oo[?
2) f est-elle de carré intégrable sur ]0, + oo[ ?

Solution
1) Sur ]0, + oo[, la fonction / est définie et continue, donc localement
intégrable. De plus,

= t ( l + (ln t)e ) ~ « ( ¿ Ï F ‘ ^
312 I ntégration

dt
Or / / est un exemple de Bertrand convergent, et d’autre part.
Í (ini)2

lorsque t —> +oo,


f (1 + (In i)2) t (In t)2
/•+°° dt
et / —— TT est un exemple de Bertrand convergent. Le théorème
Je t(laty
d’équivalence pour les fonctions positives permet de conclure que Tinté-
/•+C»
grale / |/(*)lûii est convergente. La fonction / est donc intégrable
Jo
sur ]0, -I- oo[.
2) La fonction est continue sur ]0, -l-oo[, donc localement intégrable.
De plus,

f(t} = l/(t)p = ~ F ô W

/•1/e
^ exemple de Bertrand divergent. D’autre part.

lorsque t —» +oo,
t 2 ( l + (lnt)2)2 t2(lni)4
r-hoo dt
et / -ttt;—-TT est un exemple de Bertrand convergent.
7e i2(lni)4
/*+00
On en déduit que / |/(í)|^ d í est divergente. La fonction / n’est
Jo
donc pas de carré intégrable sur ]0, + oo[.

Exercice 4.28 1) Soit T G R+ et soient f^g : R C des fonctions


continues et T -périodiques. On note f ^ g la convolée de f et g, c*est-
à-dire la fonction

f^g : R -^C , U ^ 9){^) ~ [ f{t)g{x-t)dt.


Jo
a) Montrer que f * g est définie et continue sur R.
b) Montrer que f ^ g est T- périodique.
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 313

2) Ici f et g sont deux fonctions continues de R dans C, intégrables.


On suppose de plus que g est bornée. Montrer que la convolée f * g
de f et g :
+00
/ ■OO
f{t) g{x - 1) dt

est définie et continue sur M.

Solution
1 ) a) La fonction R x [0, T] —> C, (x, i) / ( i ) g{x — t) est continue
par rapport à x, continue par morceaux (car continue) par rapport à t,
et vérifie une hypothèse de domination sur R x [0, T] puisque

V (x,i) € R X [0,T], |/ ( f ) 5 (x - i)| < ll/lloo Ibiloo

où la fonction constante 1 1-> | | / | | o o ll^ lloo est intégrable sur l’intervalle


compact [0, T]. Le théorème 4.4.3 garantit la continuité sur M. de f * g.
b) La fonction f * g est T- périodique puisque pour tout x € R :

{ f * g ) ( x + T) = f f {t ) g{x + T - t ) dt
Jo

f { t ) g { x - t ) d t = if*g){x).
= /

2) La fonction R x R —> C, (x, i) /( f ) g{x — t) est continue par


rapport à X, continue par morceaux par rapport à t, et vérifie l’hypo­
thèse de domination sur R x R puisque :

V(x, i) € R X R, |/( i ) g{x - i)l < ll^lloo • |/( i ) |,

et que / est intégrable sur R.


Le théorème 4.4.3 permet de conclure que / * ^ est continue sur R.

Exercice 4.29 1) Soient f et g deux fonctions telles que leur convolée


f * g soit définie sur R. Montrer que f ^ g est paire si f et g sont
314 I ntégration

toutes les deux paires ou toutes les deux impaires, et impaire si l'une est
paire et Vautre est impaire,
2) Soit a G et notons fa lafonction indicatrice du segment [—a, a] ;

Væ € R, t t \ := /■{1
fa(x) .SI û
^ 1^ 0 smon.

Pour (a, b) E R+, calculer fa * fb-

Solution
1 ) Le changement de variable —u = t donne, pour tout a: € R,

+00

/ -oo
+00
/a (- X - u) fb{u) du

/ -oo
f a { - X + t) fb{-t) dt,

on en déduit que (/a * fb) {—x) = {fa * fb) (x) si fa et fb sont de même
parité, et que { f a * f b) { ~x) = - { f a * fb){x) si f a et fb ne sont pas de
même parité.
2) Les fonctions fa et fb sont à support compact et la restriction de
chacune d’elles à son support est une fonction continue, donc fa * fb
est délinie sur R tout entier.
De plus, f et g étant paires, la fonction fa * fb l’est aussi, et il suffit
de calculer cette dernière sur R+. Pour tout a; > 0, on a

[a: —a, a; + a] si 0 < x < b — a


[x —a, a; + a] n [—6, i>] = { [x —a, 6] si b — a < x < b + a
0 si 6 + a < X,
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 315

d’oii

* (a:) +00
fa fb

=
/
/
■ OO
PX-\-CL
f{x

g{t) dt
- t) g {t) d t

Jx—
rx+aa
px+a
si 0 < X < b — a
Jx—a dt = 2a

= rb
/ dt = b + a —X si b —a < X < b + a
Jx—a
0 si 6+ a < X.

On en déduit que, pour tout x G R ,

2a si 0 < |x| < 6 —a


{ 6 + a — |x| si 6 —a < lx| < 6 + a
0 si b + a < Ixj.
On observe ici que fa et fb sont continues par morceaux sur R alors
que leur convolée fa * fb est continue sur R et de classe par mor­
ceaux !

Exercice 4.30 1) Établir

Uni r (l- -Y In i di = r°° In i dt.


n^+oojQ \ n/ Jo

2) En déduire

f
Jq
e~^\ntdt= lim
n—-i-oo V
f l n n — f l - | - ^ + ... + —
\ 2 n //

Solution
1) Pour tout n G N*, posons

fn{t) = ln iX ]o ,n ](i)
316 I ntégration

où X]o,n] désigne la fonction indicatrice de l’intervalle ]0, n].


- La fonction fn est continue par morceaux (car continue) sur ]0, +oo[.
- L a suite (/n)n>i converge simplement sur ]0, +oo[ vers la fonction
t H-f lui.
- En vertu de l’inégalité élémentaire 1 + x < e® valable pour tout
X 6 R, on a pour tout i G]0, + oo[,

(l-l)" = ex p (n ln (l-l)) < a x p (n (-i)) = e~‘ ,

ce qui montre que la suite (/n)n>i ®st dominée par t e” ‘ | ln i|.


Montrons que la fonction t e~* In f est intégrables sur ] 0, + oo[.
Cela équivaut à montrer que l’intégrale généralisée e~‘ In t dt est
absolument convergente. Or
I
e -* |ln i| r\j lni| quand t —>O'*', et l i ^ Vi | lni| = 0,

donc Jq e“ ‘ In i dt est absolument convergente. D’autre part, pour t


positif assez grand, on a

e"*|lni| <

ce qui montre que e~^ In t dt est absolument convergente.


Le théorème de la convergence dominée est donc applicable, d’où

lim / ( 1 -----) \nt dt = lim / fn{t)dt


n-^+oo^Q \ ri/ ’^-*^+00 70
/•+00

= / e~^ \nt dt.


Jo
2) Le changement de variable x = 1 — ^ entraîne :

J ^1 — In t dt = n j ln (n (l —x)) dx

= n In n / x'^dx + n x^ ln (l —x) dx.


Jo Jo
Or, d’une part,

n In n / x” dx = ------- In n,
Jo n +1
Chapitre 4. Intégrales dépendant d’un paramètre 317

et d’autre part, en intégrant par parties et en prenant la primitive de x'^‘


qui s’annule en 1 , on a
— 1 11
X "to(l-X )<te = [ _ _ 1 „ ( 1 - X ) ] ^

1 1-
dx
n +i J o 1-x
1 /*1 ^ 1 1
= ----- ^ / y \ ^ d x = ----- Ц . V l .

Donc

A:=l

Sachant que

lim ----- - = 1 et lim = 0,


iî—>+oo n + 1 n—^+<x> (n + l)"^
on a alors

J ^1 — —j Ini dt ~ Inn — ^ — lorsque n —>+oo.


k=l

Donc

lim / ( l -----) l n i d i = lim ( Inn — — ),


i-^+ooJq \ nJ n-+oo \ /
et finalement
r+oo
(*) f
Jo
e lu t dt = lim
n-^+oo V
f In n — f l + ^ + . . . + —
V 2 n //
Remarque : par définition de la constante 7 d’Euler, on a

" 1
— = In n + 7 + 0( 1 ) quand n —>■+ 0 0 .
k=l
318 I ntégration

La formule (*) s’écrit donc :


r+oo
f e ‘ In i df = —7 .
Chapitre 5

Intégrales multiples,
intégrales curvilignes

Le cadre naturel pour l’étude des intégrales multiples est incontesta­


blement celui de l’intégrale de Lebesgue. Mais conformément à notre
objectif et au programme, nous nous limiterons à l’intégrale multiple
de Riemann. Il s’agit d’une théorie fastidieuse et les démonstrations
des résultats sont officiellement hors programme. C’est pourquoi nous
omettrons les preuves des résultats présentés et conseillons au lecteur
intéressé de consulter [2] pour une étude complète. En revanche, nous
donnons une définition précise de l’intégrale multiple de Riemann et le
lecteur pourra se rendre compte aisément de l’analogie avec la théorie
de l’intégrale simple de Riemann étudiée en détail au chapitre 1 de cet
ouvrage.

5.1 Définition de Fintégrale multiple de Riemann


Définition 5.1.1 On appelle pavé de R ” tout ensemble du type P =
I l X ■■• X I n où pour tout k, Ik est un intervalle borné de R . On appelle
mesure n-dimensionnelle de P le réel mes (P ) = Ai • • • An où, pour
tout k, \k est la longueur de Ik (si Ik = [a, 6], Xk = b — a).

Rappelons que, pour tout sous-ensemble (non vide) A de R ” , on note


X / i : R ” — »• R la fonction caractéristique (ou indicatrice) de A définie

319
320 I ntégration

par xx(a:) = 1 si X 6 -A et Xa (,^) = 0 sinon.


Définition 5.1.2 Une fonction / ; R” —> R est dite en escalier si on
peut l’écrire comme combinaison linéaire (finie) de fonctions caracté­
ristiques de pavés de R” . Une telle famille de pavés est dit bien adaptée
à la fonction / .

Lemme 5.1.3 Si f = Yli XPi où P{ est un pavé pour tout i, le


nombre réel
1(f) ■= ^ A i m e s ( P i )
i
ne dépend pas de la famille de pavés {Pi) bien adaptée à f . On l ’ap­
pelle l ’intégrale de la fonction en escalier f .

Considérons à présent / : R” — R une fonction bornée, à support


compact (c’est-à-dire / est nulle en dehors d’un compact), et posons :

A ^ { f) := {I{v), f < V et V est en escalier}


et
A~{ f ) := {I{u), U < / et U est en escalier}.
Les sous-ensembles A ^ { f ) et A~{ f ) de R sont non vides car / est
bornée, donc /■*■(/) := in f A + ( / ) et / “ ( /) := supj4“ ( /) existent,
et on a toujours / “ ( /) < /+ ( /) •
Définition 5.1.4 Soit / ; R" R une fonction bornée, à support com­
pact. On dit que / est intégrable si I ~ { f ) = l'^if)- L® nombre réel

f /(x )d x : = / - ( / ) = /+ (/)
./M"
est appelé l ’intégrale de / sur R” .

Rem arque 5.1.5 Lorsque n = 1, la définition ci-dessus est cohérente


avec celle de l’intégrale d’une fonction à une variable réelle donnée au
chapitre 1.

L’intégrale de / est parfois notée :

/ • • • / / ( 2:1 ) - • •, x„) dxi • • • dxn (avec n signes d'intégration).


J jRn
Chapitre 5. In t^rales multiples, intégrales curvilignes 321

5.1.6 Intégrale sur un ensemble mesurable

Définition 5.1.7 Une partie bornée A de R” est dite mesurable si sa


fonction indicatrice x a est intégrable. On appelle alors mesure de A
le nombre réel :
mes(.i4) := / Xa (x ) dx.
J e«

Exemple 5.1.8 Tout pavé de R " est mesurable.

Rem arque 5.1.9 Si n = 2, mes(>l) est appelé l ’aire de >1. Si n = 3,


mes(A) est appelé le volume de A.

Définition 5.1.10 Une partie A de R” est dite négligeable (au sens de


Riemann) si A est mesurable et si mes(A) = 0.

Lemme 5.1.11 Une partie bornée A de est mesurable si et seule-


R ”
_ O
ment si sa frontière dA est négligeable (où dA := A \ A).

Ce résultat permet de déduire la proposition suivante.

Proposition 5.1.12 Si ip est un C^- difféomorphisme ¿c Ï7 C R” sur


(f{U) (où U est un ouvert de MP’), si A est mesurable et si A <Z U,
alors <^(A) est mesurable.

Exemple 5.1.13 Tout disque du plan, toute sphère de est mesu-


rable.

Définition 5.1.14 Soient A c R” un ensemble mesurable et f : A


R une application. Si le prolongement / de / à R” (obtenu en posant
f {x) = f{x) si X G A, et f{x) = 0 sinon) est intégrable, / est dite
intégrable sur A. On appelle alors l ’intégrale de / le nombre réel

f f ( x ) dx := f f {x) dx.
JA J mV’

Exemple 5.1.15 Si A est mesurable, toute fonction en escalier, toute


fonction continue et bornée sur A, est intégrable sur A.
322 I ntégration

5.1.16 Propriétés élémentaires des intégrales multiples

Les intégrales multiples possèdent les mêmes propriétés que les inté­
grales simples. Nous les regroupons dans la proposition suivante.

Proposition 5.1.17 Soit A un ensemble mesurable de R".


• L’ensemble T a. des fonctions de A dans R intégrables (sur A) est
un ^-espace vectoriel, et l ’application

Ta K /' j m dx

est linéaire,
• Si f et g sont intégrables sur A, alors fg est intégrable sur A.
• Si f > 0 sur A, alors J f{x) dx > 0.
• Si f est intégrable sur A, alors | / | Vest aussi et on a

\ < - L \f{x)\dx.

• Si A et B sont mesurables, alors A \ J B et A C \B sont mesurables.


Si de plus mes (A fl S ) = 0, alors toute fonction intégrable sur A \J B
Vest sur A et B, et on a

[ f{x)dx = f f{x)dx+ [ f { x) dx,


JAUB JA JB

5.2 Théorèmes de Fubini-Tonelli et de Fubini


Nous n’énoncerons le théorème de Fubini '-Tonelli^ et celui de Fubini
que dans certains cas particuliers qui couvrent amplement le programme
et qui nous suffiront en pratique.

1. FUBINI Guido ( 1879 -1943). Mathématicien italien. Connu pour ses importants
travaux en géométrie différentielle et surtout en intégration. Il s’intéressa également aux
équations différentielles et à l’analyse fonctionnelle.
2. TONELLl Leonida (1885-1946). Mathématicien italien. Auteur de travaux im­
portants en calcul des variations et géométrie différentielle.
Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 323

Théorème 5.2.1 (Fubini-Tonelli) Soient A et B deux parties mesu­


rables de RP et M9 respectivement. Soit f : A x B une fonction
continue et positive. Alors

/ f{x,y)dxdy = l f{x,y)dy]dx = / ( / f{x,y)dx]dy.


Jaxb Ja \ J b / JB \ J a J

Théorème 5.2.2 (Fubini) Soient A et B deux parties mesurables de


RP et R^ respectivement. Soit / : A x B —» R une fonction continue
et intégrable. Alors

j^^J{x,y)dxdy = LU. f{x,y)dy^ dx = LU. f{x, y) dx^ dy.

En pratique, on utilise souvent le corollaire suivant.


Corollaire 5.23 Soient P et Q deux pavés compacts de RP et R^ res­
pectivement. Soit / ; P X Q —> R une fonction continue. Alors

- W q f{x,y)dy^ dx = IJL f{x, y) dx^ dy.

Rem arque 5.2.4 Par applications successives de ce corollaire, on ob­


tient facilement, si P = [ai, i>i] x • • • [a„, 6n],

f (^1 >• • • î ^n) d^i ***dXfi —


X
rài r pb'2 r r rbn
dX2 dxi,
JCL\ L Û2 - - 0>Ti
égalité qui exprime les intégrales multiples en fonctions d’intégrales
simples, ce qui permet de les calculer dans la pratique. Le dernier terme
est parfois noté :
rbi rbi rbn
/ dxi / dx-2 . . . / f { x i , . . . , x n ) d x n -
J CLi J Q>2 d Cbji

L’ordre d’intégration (sur les Xi) est indifférent et dans la pratique on


s’arrange pour intégrer dans un ordre qui requiert des intégrations fa­
ciles.

Citons une conséquence importante du corollaire 5.2.3.


324 I ntégration

Corollaire 5.2.5 Soient P et Q deux pavés compacts de et R®, et


soient g : P et h : Q —yR deux fonctions continues. Alors

j ,(^)h(y)dxdy = ( / h{y) d y ^ .

Pour calculer des intégrales multiples sur des ensembles plus compli­
qués que les pavés on utilise souvent les deux théorèmes suivants.
Théorème 5.2.6 (Sommation p ar piles) Soit B un ensemble mesu-
rable compact de 2—1, et soient •B deux applications
continues telles que < p2- Alors Vensemble
A := {{x,Xn) € B X R ; pi{x) < Xn < P 2{x)}
est mesurable sur R’^, et pour toute fonction continue f : A — on a
rr r^2{x)
r r r^2\x)
/ / f{x,xn)dxdxn = / / f{x,xn)dxn dx.
J JA J B l J í p i (x )

Exemple 5.2.7 Calculons le moment d’inertie du triangle T défini dans


R^ par les inéquations 0 < x < l e t O < y < x .
Par définition, le moment d’inertie de T est le nombre réel donné par

Comme la fonction {x, y)


IL (x^ + y^) dx dy.

x"^ + y^ est continue sur T, le théorème


ci-dessus donne aussitôt
3 , 1
jj {x^+y'^)dxdy = {x^+y‘^ )dy dx = ^J X dx =

Théorème 5.2.8 (Sommation p ar tranches) Soit A un ensemble me­


surable compact de R” tel que pour tout (x,Xn) € R” “ ^ x R vérifiant
(x, Xn) € A, on ait a <Xn < b. Si pour tout x„ € [a, 6], l’ensemble

A{xn) := {x G R” “ ^ ; (x,x„) G A}
est mesurable dans R” alors pour toute fonction f : A conti­
nue, on a

f[ /( x , Xn) dxdxn = f \[ /( x , Xn) dx dXr]


J JA Ja LJA{xn)
Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 325

Rem arque 5.2.9 Le résultat de ces deux théorèmes reste évidemment


vrai si l’on remplace la variable par l’une quelconque des autres
variables Xj.

On dispose ainsi de deux méthodes pour réduire le calcul d’intégrales


multiples. Selon le cas, l’une peut s’avérer plus pratique que l’autre.
Lorsque n = 2, ces résultats sont équivalents et peuvent s’exprimer
sous la forme de proposition suivante.

Proposition 5.2.10 Soit K un compact de de la forme :

K := {{x,y) € [a , b] X R ; (^ i(x ) <y< <^2 ( æ ) } ,

où ifi et ip2 sont des applications continues de [a, b] dans R Alors


K est mesurable et pour toute fonction continue f : K on a
rr fb V ffP2{x)
// f{x,y)dxdy= / / f { x , y ) d y dx.
J JK Ja VJtp\{x)

5.3 Théorème de changement de variables


Définition 5.3.1 Soit U un ouvert de R” , et soit

‘P - {Pu-'-'iPn) : 17 C R " ^ R " , ( x i , . . . , x „ ) ^(xi,...,x„)

une application de classe C^. Pour tout x e U, le jacobien de ^ en x


est le nombre réel

J(v?)(x) := det (x)^


. D{<pi,...,(pn)
, note aussi ------------- 7 .
L>(x i,. .. ,x„ )

Théorème 5.3.2 (Changement de variables) Soient U et V deux ou­


verts de R” avec U mesurable, et un C^- difféomorphisme de U
sur V, dont le jacobien est borné sur U. Alors l ’ouvert V ;= y>iU) est
mesurable et pour toute fonction continue et bornée / : > R, on n

f f{ v ) d v = f { f o (p ){u ))\J{(p ){u )\d u .


Jv Ju
326 I ntégration

Rem arque 5.3.3 En observant que pour tout compact mesurable A :

I f{x) dx = L f{x) dx,


JA JA

on peut facilement étendre le résultat du théorème ci-dessus au cas où


U et V sont des compacts de R” .

Voici maintenant des exemples fondamentaux d’applications du théo­


rème de changement de variables.

5.3.4 Changement de variables affine

Soit : R” ^ R" une application affine dont l’application linéaire


associée est inversible. Soit / : R” — R intégrable. Alors, la
fonction / O ; R” ^ R est intégrable, et on a d’après le théorème de
changement de variables :

I f { x ) d x = jdetu^l f i f o( f ) { y) dy.
J m”
5.3.5 Passage en coordonnées polaires dans le plan

On se place dans R^ où on désigne par (r, ô) € R+ x [0, 27t] les co­


ordonnées polaires et (x, y) = (r cos d, r sin 0) les coordonnées carté­
siennes. Si un domaine compact mesurable de R^ est représenté par D
en coordonnées cartésiennes et par A en coordonnées polaires, alors
pour toute fonction continue / sur D, on a

JJ f{x,y)dxdy = JJ f{rcos9,rsiTi6)rdrdO.

En effet, il suffit d’appliquer le théorème de changement de variables


sachant que
dx dx
dr de cos 0 —r sin 6
— = r.
D{r,ô) sin^ r cosd
æ
Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 327

5.3.6 Passage en coordonnées polaires dans l’espace


Nous nous plaçons dans l’espace dans lequel on écrit
(x, y, z) = (r cos 0,r sin ^ ,z ) avec r > 0 et ^ € [0, 27t].
D’après le théorème de changement de variables et le fait que
dx dx dx
dr de dz
COS 6 —r sin 6 0
D{ x, y, z ) dy
% — sin 9 r cos 9 0 = r.
D{r, e, z) dr dz
dz dz dz 1
dr de dz
0 0

on déduit que

I I L f{x^y,z)dxdydz = K f { r cos 0, r sin 9, z) r dr dO dz.

5.3.7 Passage en coordonnées cylindriques dans l’espace


On écrit
' X = r cosif cos 9
7T TT
< y = r cos(psi n9 r > 0 , 9 € [0,2tt], ¡p E
~ 2’2
Z = r sin P

et comme le jacobien est donné par


dx dx dx
dr de dip
D{ x, y, z ) dy dy dy
D{r, 0, (f) dr de dip
dz d^ dz
^ de 'Bip

COS P COS 9 —r cos P sin 9 —r sin P cos 9


= cos P sin 9 r cos P cos 9 —r sin P sin 9
sin P 0 r cos P
= r cos (p,
on en déduit :

JJJ^f{x,y,z)dx dydz =

IIL f { r cos ip cos 0, r cos P sin 0, r sin p) cos P dr dp dO,


328 I ntégration

Les coordonnées cylindriques dans l’espace sont souvent appelées co­


ordonnées sphériques.

5.4 Intégrales curvilignes


5.4.1 Rappels sur les arcs param étrés

Définition 5.4.2 On appelle arc paramétré de M” de classe C* tout


couple (/, / ) où I est un intervalle de R et / : / ^ R” est une
application de classe L’ensemble / ( / ) C R” est appelé support
de l’arc. Un arc paramétré continu est aussi appelé chemin.

Définition 5.43 On dit que deux arcs paramétrés ( /, / ) et (J, g) de


R ” de classe sont équivalents s’il existe un C * - diffëomor-
phisme ^ de J sur / tel que g = f o$.

On définit ainsi une relation d’équivalence sur les arcs paramétrés. Chaque
classe est appelée arc géométrique de classe et tout représentant de
classe est un paramétrage admissible de l’arc géométrique. Deux pa­
ramétrages admissibles d’un même arc géométrique de même arc ont
même support, on parle donc de support d’un arc géométrique.

Rem arque 5.4.4 L’application 6 définie ci-dessus est soit strictement


croissante, soit strictement décroissante.

Définition 5.4.5 Deux paramétrages admissibles ( / , / ) et {J, g) d’un


arc géométrique de classe sont dits de même sens s’il existe un C'°-
difféomorphisme croissant de J sur I tel que g = f oO.

On définit ainsi une relation d’équivalence sur un arc géométrique (dont


il y a au plus deux classes d’après la remarque précédente) ; les classes
sont appelées arcs géométriques orientés de R” de classe C*.

5.4.6 Formes différentielles de degré 1

Étant donné a € R” et r G RÜj., on appelle boule ouverte de centre a


et de rayon r, l’ensemble noté B{a, r) défini par

B{a,r) := {æ G R” ; ||a: —a|| < r}.


Chapitre 5. Int^;rales multiples, intégrales curvilignes 329

On appelle boule fermée de centre a et de rayon r, l’ensemble noté


B{{a,r) défini par

B[{a,r) {x € R” ; jjx —a|| < r} .

Définition 5.4.7 On dit qu’une partie ü de R” est ouverte (ou que O


est un ouvert de R” ) si O = 0 ou si

Vx € iî, 3 r € R!^, B{x, r) C iî.

Exemple 5.4.8 La boule ouverte B{a, r) de R” est évidemment une


partie ouverte de R” .

Définition 5.4.9 Soit Q, un ouvert (non vide) de R” . On appelle/orme


différentielle de degré 1 sur iî toute application a de O sur le dual
)* de R".

On peut écrire la forme différentielle a sous la forme


n
a{x) = y~^at(x) dxj
i=l

pour X € O, où {dxi)i<i<n est la base duale de la base canonique


(ei)i<i<n de R", c’est-à-dire

i si Ui
Définition 5.4.10 Soit a une forme différentielle de degré 1 sur un ou­
vert iî de R” .
S’il existe une fonction ^ ; O —> R de classe telle que a = dip, la
forme différentielle a est dite exacte.
Si a est de classe (c’est-à-dire si les Oj sont de classe C^), on
dit que a est fermée si, pour tous i , j dans [l,n ], on a dci fdxj =
daj/dxi.

Définition 5.4.11 Soit ü un ouvert non vide de R” et soit a un point


de Î2. On dit que Cl est étoilé par rapport au point a si, pour tout point
X de Î 2, le segment [a, x] est inclus dans Ct.
330 I ntégration

Rem arque 5.4.12 Si une forme différentielle de classe est exacte,


elle est nécessairement fermée (conséquence immédiate du théorème de
Schwarz). La réciproque est vraie lorsque fi est un ouvert étoilé par
rapport à un de ses points, mais elle est fausse dans le cas général (voir
un contre-exemple à en 5.4.21).

Définition 5.4.13 Soit a = Y^=\ ^i {x) dxi une forme différentielle de


degré 1, définie et continue sur un ouvert fi de M” . Soit 7 = ([a, 6], / )
(avec ( / = ( / 1 , . . . , / n ) ) un arc paramétré de R ” de classe dont
le support est contenu dans fi. On appelle intégrale curviligne de a le
long de 7 le nombre réel :

f a := t a [/(t)|/ ' ( ( ) * = I * 1 ' Z ‘^ i m ) m dt.


J'y Ja Ja L

Rem arque 5.4.14 Si 7 = ([a, 6] , / ) est un chemin de classe par


morceaux, c’est-à-dire s’il existe une subdivision to < t\ < ■ • • < tp
de [a, 6] telle que la restriction de / à chaque segment ij] soit de
classe pour tout i € {1 , . . . ,p}, on définit l’intégrale curviligne de
a le long de 7 par l’expression

a :=
çyi jf a.
l7 t=o
Définition 5.4.15 Soit F'*' un arc géométrique de classe C^, orienté et
à support dans fi. Alors, les intégrales curvilignes de a le long des pa­
ramétrages admissibles de F'*' sont identiques, et leur valeur commune
est appelée intégrale curviligne de a le long de F “*", notée a.

5.4.16 Propriétés algébriques de l’intégrale curviligne

Le résultat qui suit est une conséquence immédiate de la définition 5.4.15.


Proposition 5.4.17 Soient X € R, a i , û 2 des formes différentielles
définies sur un ouvert fi de R”, et soit 7 un arc géométrique orienté
de classe dont le support est contenu dans fi. Alors on a

/ ( A a i - f a a ) = X f a i + j Û2-
J'y «/'Y
Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 331

Soient 7 i et 72 deux arcs géométriques orientés de classe tels que


l’extrémité de 71 soit l’origine de 72 . Soient /1 ; [—1,0] —> R” (resp.
/2 : [0 , 1 ] —> R” ) une représentation paramétrique de 71 (resp. 72).
Alors, l’application

/i ( i) si t e [ - 1 , 0]
9 : [-1 ,1 ]
/ 2(i) si t € [ 0,l]
définit un arc géométrique orienté 7 qui est formé de la “succession ”de
7 i et de 72 : on le note souvent (abusivement) 71 U 72 .
Proposition 5.4.18 Soient a une forme différentielle définie dans un
ouvert Cl de 71 et 72 deux arcs géométriques orientés de classe
dont le support est contenu dans Ct et tels que Vextrémité de 71
soit Vorigine de 72. Alors

[ a = f a ^ f a .
771U72 J'n Jj2
Soit 7 un arc géométrique orienté, de représentation paramétrique don­
née par / : [a, b] R” . On note 7 “ ^ l’arc géométrique de représenta­
tion paramétrique g définie pour tout t € [o, i>] par g{t) := f { a +b —t).
On notera que l’origine 7 “ ^(a) de l’arc 7 ” ^ est précisément l’extré­
mité f{b) de l’arc 7 . En d’autres termes, 7 “ ^ est parcouru dans le sens
inverse de celui de 7 .
Proposition 5.4.19 Soient a une forme différentielle définie et conti­
nue dans un ouvert Çl de R”, 7 un arc géométrique orienté de classe
dont le support est contenu dans Çl. Alors

f
J'V-l
a = -/a .

P roposition5.4.20 Soit 7 = ([0 , 6] , / ) (avec f = ( / i , - . - , / n ) ) un


arc paramétré de R” de classe à support contenu dans Çl. Si a est
une forme différentielle exacte, c ’est-à-dire a = dtp avec y? ; iî —+ R
une fonction de classe C alors

a := f[(p{b)]-f[ip{a)].
l
En particulier, si 7 est un lacet (Le. f{a) = f{b)), alors f a = 0.
332 I ntégration

Exemple 5.4.21 Considérons la forme différentielle de degré 1 donnée


par :

a:IR2\{(0,0)} e /
, (x, y)
\ y
---- 2"- 2
1
+
^ 1
2 ^ ' 2 ^y-

On a évidemment

È. ( y \ = A l ^ \
dy \ dx \x'^ + y ^ ) '

donc a est une forme différentielle fermée. Elle n’est cependant pas
exacte car si 7 est le lacet ([0,27t] , / ) o ù f{6) = (cos^, sin0), on
trouve

/ “ = r —sin 9 (—sin 0 d$) + cos 6 (cos 0 dO)


p2tt
= / (cos^ 9 + sin^ 9) d9 = 27t,
Jo

et on conclut avec la proposition précédente.

5.4.22 Calculs d ’aires planes

Le résultat fondamental suivant donne une formule qui permet notam­


ment de retrouver les calculs d’aires planes classiques.

Théorème 5.4.23 On se place dans le plan euclidien orienté Soit


D un domaine du plan, limité par une courbe fermée 7 orientée dans le
sens direct. Alors, l ’aire algébrique A{D) de D est donnée par

A{D) = - J ydx = J xdy = ^ j(xdy-ydx).

Exemple 5.4.24 Pour le domaine D intérieur à la courbe 7 paramétrée


par
X = a cosí
{ y = ù sin t,
Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 333

on a
P pZTT pZTT
A{D) = xdy= ab costd{sm t) = ab cos^ td t
JJ JO Jo
ab . ab sin 2t
= — (l + cos 2t)(it = — = irab.
2 Jo 2

On retrouve Taire délimitée par l’ellipse d’équation — + ^ = i.

Lorsque la courbe 7 est donnée en coordonnées polaires, on utilise le


résultat suivant.
Proposition 5.4.25 Soit 7 une courbe orientée définie en coordonnées
polaires par p = p{0), d'origine A, d'extrémité B. Alors, l'aire du
secteur D limité par 7 , OA^ O B vaut :

= 5 1 fr dO.

Exemple 5.4.26 Calculons l’aire du domaine intérieur à la courbe 7


d’équation polaire :

P = Vcos 20, 6 allant de 0 à 27t.


La courbe 7 étant symétrique par rapport aux axes de coordonnées, on a

A{D) = 4 - /
1 „
p^de = -
1 •7t/ 4
cos20de =
cos 20
1 7t/ 4

= 1.
2 Jo 2 Jo Jo
5.4.27 Formule de Green-Riemann

Définition 5.4.28 Une courbe 7 : [a, 6] —» est dite simple si la


restriction de 7 à ]a, 6[ est une application injective.

Théorème 5.4.29 (Formule de Green-Riemann) Soit D une partie


bornée de R^, limitée par une courbe fermée simple 7 de classe
par morceaux, orientée dans le sens direct. Soit Cl un ouvert de R^
contenant D, et soient P, Q : iî —» R de classe C^. Alors

J P{ x , y ) d x + Q{x, y)dy = { x , y ) ~ ^ (x,y)'^ dxdy.


334 I ntégration

Rem arque 5.430 Si P = —y et Q = 0 ou si P = 0 et Q = æ, la


formule de Green-Riemann permet de retrouver l’expression d’une aire
plane à l’aide d’une intégrale curviligne ou d’une intégrale double.

5.4.31 Aire d ’une surface de révolution

Soient (Ox, Oy, Oz) un repère orthonormé de S la surface de


révolution d’axe Oz et de méridienne F (c’est-à-dire que 2 est engen­
drée par la rotation de F autour de Oz) où F est la courbe du plan
yOz définie par :
y = f{u), z = g(u),
où U € [o, b], et / , g sont des fonctions de classe sur [o, 6]. Alors
l’aire de la surface S est donnée par

A (E) = 27t [ ' \ f i u ) \ ^ i f { u ) ) ^ + ig'{u))^du.


Ja

Exemple 5.432 En prenant pour méridienne F le demi-cercle du plan


yO z défini par :
TT 7T1

[ ) y = R cosu,

^7tt//2
/•7 2
Z

on trouve l’aire d’une sphère S de rayon R :


= Rsinu ( P G RÜj.),

A{S) = 27t / cosu du =


J-7C/2
-7 t/ 2

5.5 Énoncés et solutions des exercices du chapitre


Exercice 5.1 Soient a, 6 € Calculer Vintégrale

I := J J ^ f { x , y) dxdy

dans chacun des cas suivants :


1) f{x, y) = a^b^ et K = {(x, y) € R^ ; x > 0, y > 0, x + y < 1}.
2) f ( x , y ) = x^ et K = {(x,y) G R^ ; x^ < y < x}.
Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 335

3 ) f { x , y) = X cos(v^x2 + ÿ2) et K = {{x,y) € ; x > 0, y >


0, x^ + < 7r}.
4) f{x,y) = (x + y)"^ et K = {(x,y) € R^ ; x > a, y >
O) X + y < 2a + 6}.

Solution
1) Comme la fonction (x, y) i-> 6^ est continue sur K , la proposi­
tion 5.2.10 donne

:= ff a^}^dxdy= Ca^\ C dy dx.


J Jk Jo L./0
Or, pour 6 ^ 1, on a
r l —x
jÎ Vdy = JÎ ey^^»dy =

Ino ^ ^
Il en résulte que, si a 7^ 1 et a ^ 6 :

J= /■^¿,eX(lna-ln6)_gXlna)^x
1

^ r„x(lna—
l n 6 yo
ln6)11 ^ rilnal
in 6 (In a —In b) Jo inninf,!-® Jo­
En résumé,
• Si a ^ l , 6 ^ 1 e t a ^ b :
a —b 1 —a
I = ------- 7 - ;., +
In a ln (a / 6) Ino ln 6 ’
• S i a ^ l , 6 ^ 1 et 0 = 6 :
1 —O -h a Ina
I =
(Ina)^
• Sia = l e t i > ^ l :
fl / ri-x — 1 —In 6
= / U = ^ 6)2 •
336 I ntégration

• S ia7^ 1 e t6 = l :

• Si a = b = 1 :

2) L’inégalité < x entraîne que 0 < x < 1, donc

K = {{x,y) € ; 0 < X < 1, < y < x}.

Comme (x, y) x^ est continue sur K, la proposition 5.2.10 donne

I = [ \ [ x^ dx dx = I {x — x ^ ) x ^ d x = 7^ .
J q U x^ J Jo 20
3) En coordonnées polaires, on a

K = |(r,0) € [0 ,7 t] x [0, ^ ] } .

D’après le théorème de changement de variables,

I = j X c o s ( V z 2 + ^ ) d x d î/ — COS0 co sr drdO^
J JK J J [0,7t] x [0,5t/4]

et d’après le théorème de Fubini

I = c osr dr^ ( ^j ^^ ' ^ c os6d0^ = -7г^/2.

4) Puisque le compact K s’écrit aussi

K = {(x, y) € ; a < x < a + b, a < y < 2 a + b — x},

et puisque la fonction (x, y) (x + y)~^ est clairement continue sur


K, on a, d’après la proposition 5.2.10,
2a+ b-x
ff dxdy ^ f'^ ff dy
^ dx.
JJk + 2/)^ Ja V Ja (x + y)3
Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 337

Or
2 a+b—x 2 a+b—x
dy -1
l {x + y)3 _2{x + y)^\ ^
-1
+
2 (2a + 6)2 2 (a + x ) 2 ’
donc
0+ 6
-b
I =
2 (a + 6)2 2 (a + X')
et finalement
62
I =
4a ( 2 a + 6)2"

Exercice 5.2 Calculer JJ x y dx dy où R désigne la région de R 2


délimitée par le quadrilatère de sommets A {1 , 1 ), B{Z, 1 ), C{3, 2) et
77(2,2).

Solution
Désignons par A' le point de coordonnées (2 , 1 ). On a J? = Jîi U i ?2
où R i est le triangle A A 'D et R 2 est le carré A 'BC D . On en déduit
que
I l xydxdy = I l xydxdy + I l xydxdy.
J JR J J R\ J J R2
Or

■ / ■ ( l - i ) ' - - i
'De même, on a

JJ^ xydxdy = n i: x y d y j dx
338 I ntégration

Conclusion :

IL
R
x y d^x d^y = 39
°

Exercice 5 3 Pour tout a € MÜj., on note Da le disque de centré


en (0, 0) et de rayon a, et on pose

la := J J dxdy.

En passant en coordonnées polaires dans la et en utilisant le théorème


de Fubini, retrouver la valeur de l ’intégrale de Gauss dx.

Solution
En passant en coordonnées polaires, on a

Vo > 0, la = [ f e rdrdd,
J J [0,a] X [0,27t]
2
et comme la fonction (r, 6) r est continue sur [0, a] x [0, 27t],
on peut utiliser le théorème de Fubini, d’où

Posons maintenant

Ja ■= J J e dxdy où C'a := [—a,a]^.

D’après le théorème de Fubini, on a

Or Da C Ca C D ^ ^ , et la fonction exponentielle étant positive, on en


déduit
la ^ Ja ^ IaV2'
Chapitre 5. Intégrales multiples» intégrales curvilignes 339

ce qui donne

- t2 r-
En faisant tendre a vers +oo, on déduit que / e dx = y/Tc.
J —OO

Exercice 5.4 1) Calculer l ’aire A{D) du disque D de centré à


l ’origine et de rayon R > 0.
2) Calculer le volume V{B) de la boule B de R^ centrée à l ’origine
et de rayon R > 0.

Solution
1) Le passage en coordonnées polaires :

X = r COS0, y = r sinô avec 0 G [0,27t]


donne à l’aide du théorème de Fubini :
PP p27T pR p2‘K pR
A{D) := 11 dxdy = I I rdrdO = I d9 I rdr = irR^.
J JD Jo Jo Jo Jo

2) Le passage en coordonnées sphériques :

X = r cos (f cos 6, y = r cos (p sinO, Z = r s in (p

donne à l’aide du théorème de Fubini :


rrr f*R ^
/ ‘ 7t /2 p2'7T
V{B) := dxdydz= / / r“
^ cos tpdrdcpdd
JJJ b Jo J-TT/2 J 0
pR /* ^ /2 r27T
= j r^dr I cos (pd(p j dO
Jo J-Tr/2 Jo
r r ^ -lJ î r _ -iîr/2

= [yJo 2" ’
d’où
V (5 ) =
340 I ntégration

Exercice 5.5 Calculer l ’aire du domaine D défini par

D := | ( x , y) € ; ax^ < y < hx'^, — < y < —1


^ CL CLJ
où a, b, c et d sont des réels vérifiant : 0 < a < 6 e / 0 < c < d .

Solution
Le changement de variables u = y/x^, V
bien :
-% ^ 3y
y X “ X-2 “
On en déduit que
dudv
jj^ d ^ d y = J l
A

où A est le pavé compact [a, 6] x [c,d\. Il en résulte que l’aire du


domaine D est égale à

A{D)^ i T - ["d v^ i(d -c)ln ^ .


^ Ja Je 3 a

Exercice 5.6 Calculer le volume V du domaine fi intérieur à la sur­


face d'équation
"iP“ 2p
“2 T2 ”c^2 ” ^ ^^ *

Solution
On a
- / / i dx dy dz

Q = |( a ;,y ,z ) e ^ ^ ^ < l} -
Chapitre 5. Intuyales multiples, intégrales curvilignes 341

Effectuons le changement de variables :

X = -, Y = \, Z =
a b c
Le jacobien correspondant est donné par

¿ 0 0
D{X,Y,Z) 1
D{x, y, z) 0 i 0
abc
0 0 ic

donc
V = JJ^abcdXdYdZ

où ü ' est la boule centrée à l’origine et de rayon 1. De l’exercice 5.4 il


résulte que
4
V = - TTabc.
O

Exercice 5.7 En posant {u, v, w) = calculer le


volume de
1 ) D i = {{x, y, z) € ] 0, + o o p -, x y < l , x z < 1 , yz < 1 },
2) D 2 = {{x, y, z) € ] 0 , + o o p ; xy + x z + yz < 1 }.

Solution
Remarquons tout d’abord que Di et D 2 sont deux ouverts de et
que l’application

^ : ]0 , + o o [ 3 ^ ] 0 , + o o [ 3 , (x,y,z) ^

est une bijection de ]0 , + oop sur lui-même ayant pour bijection réci-
proque :

$ : ]0, - h o o p ^ ] 0, -hoop, (rx,ü,-u;) ^


V г¿ ’ V ' w )'
342 I ntégration

En tout point (u,v,w) €]0, + oop, l’application Ф a pour jacobien :


vw W 2L
U U
D{x,u, z) w uw U
V V
= 4.
D{u, V, w)
3L IL
w w

Donc $ est un difféomorphisme de l’ouvert ]0, + oop sur lui-même.


1) Il est clair que $ ” ^(£>1 ) = ]0, I p et d’après le théorème de change­
ment de variables :
D{x, u, z)
V( Di ) = I I L dx dy dz dudvdw = 4.
= / 7 / D{u, v, w)
2) Il est clair que

A2 = = {(u, V, w) € ]0, + oop ; + v^ + w^ < 1}.


Autrement dit, Д 2 est le huitième de la boule unité de Compte tenu
de l’exercice 5.6, on a alors

V (£>2) =
JJJD2 JJùД2
14
8 3
2
[ I f d x d y d z = 4 / / du dv dw = 4 - - 7 Г = -7Г.
3
Exercice 5.8 On considère l ’ensemble

il = {{x,y) e ; |x| -I- |yl < 1}.

Calculer I = JJ f{x, y) dx dy dans chacun des cas suivants.

l ) f { x , y ) = ÿe^'^sin(x^
V f{x, y) = siii(xy^ y/x^ + y“^-h 1).
3) f{x,y) =
4) f{x,y) = x^.

Solution
l)O na

= // f{x,y)dxdy + / / f{x,y)dxdy
J JÇï\ J «/ÎÎ 2
Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 343

où iîi est le triangle de sommets (—1 , 0), ( 1 , 0), (0, 1 ), et Ü2 est l’image
de iîi par la symétrie par rapport à l’axe des abscisses. Il en résulte

// f{x,y)dxdy = / / f{x,-y)dxdy.
J JÇÏ2 J Ji î l

Or, f{x, - y) = - f i x , y), donc

// f{x,y)dxdy = - // f{x,y)dxdy,
J Jiïo J Jüi

d’où / = 0.
2) On a

1= f{x, y ) d x d y + / / f{x, y) dx dy
J J ÎÎ3 J

où Ü 3 est le triangle de sommets (0 , — 1 ), ( 1 , 0), (0, 1 ), et ÎI 4 est


l’image de fia par la symétrie par rapport à l’axe des ordonnées. Il en
résulte
// f{x,y)dxdy = / / fi~x,y)dxdy.
J J Q4 J J Çl^

Or f { - x , y) = - / ( æ , y), donc

// f(x,y)dxdy = - // f{x,y)dxdy,
J J Q4 J J Q.Z

d’où 7 = 0 .
3) En reprenant les notations du 1), on a

// y^dxdy = / / i-yfdxdy,
J J Q2 '' ^1

d’où
7 = 2 y'^dxdy.

Or
// y^dxdy= / / y“
^dxdy+ / / y^dxdy
JJn, JjDi J J Do
344 I ntégration

où D \ est le triangle de sommets (0,0), (1,0), (0,1), et D 2 est l’image


de D \ par la symétrie par rapport à l’axe des ordonnées. Comme la
fonction {x,y) 1-»^ est paire par rapport à la variable x, il vient

// y^dxdy= // y ^d x d y
J J D\ J J D2

et donc

/ = 4 y‘^dxdy = 4 j Î ' % ‘^dy^ dx = i

4) il est invariant par symétrie par rapport à la première bissectrice,


d’où
I = jj^ f { x , y ) d x d y = JJ^f{y,x)dxdy,

et l’on a donc

JJ^x^dxdy = Jj^y^dxdy =
C hapitres. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 345

_ ln(l + æ)
Exercice 5.9 Soit l ’intégrale I dx.
~ Jo 1 + ^'
1) Montrer que pour tout réel x dans ] — 1, oo[y on a
xdy
ln (l + . ) = ^ -
+ xy
En déduire que
_ JJ X dx dy
I où D =]0, l[x]0,1[.
(1 + x2) (1 + xy)
2) Intervertissant les rôles de x et y, montrer que
{x + y ) d x d y
J JD (1 + ^
7T
En déduire que / = — ln2.
8

Solution
1) Pour chaque x G ] — 1, + oo[, la fonction f x - y ^ h i(l + xy) est
dérivable sur [0,1] et on a

d’où
xdy
= f x(l) - fx{0) = ln (l + x).
Jo 1- + xy
On en déduit
ff xdxdy _ xdy \ dx
JJ d (1 + a;2) (1 + xy) Jo \ J o 1 + x y ) ï + x^
^ ln (l + x)
f M dx.
Jo 1 + x^
2) Le domaine D est invariant par la symétrie (p par rapport à la pre­
mière bissectrice. Pour toute fonction f continue sur D, il en résulte

JJ^f{x,y)dxdy = JJ^f{y,x)dxdy,
346 I ntégration

et par conséquent

IL (1 +
xdxdy
(1 + xy)
if
JJif(D) (1 + y"^) (1 +
rr ydydx
ydydx

JJ d (1 + y^) (1 + y^) '

Il en résulte que
dxdy
if ( - ^ + i = 21.
JJ d \1 + 1 + 3 /^ / 1 + xy

De l’égalité
X y (x + y) (1 + xy)
+
1 + X-2 1 + y^ (1 + x^) (1 + y2) ’
on déduit alors
(x + y) dx dy
21
-IL (1 + x2) (1 + y2) ■
D’autre part.

fi xdxdy _ f \ ^y \
i i o ( 1 + x2) (1 + y2) yj^ 1+x^J ^ \Jo l + y 2 / ’
c’est-à-dire
1

IL X dx dy
Id (1 -t- X-2) (1 -I- y2)
=
- In (l-h x 2 )
7T
ô ln2.
JO
X [arctanyjQ

8
Par symétrie, on a

donc
IL X dx dy
( 1 -h x2) (H -y2) -IL
y dx dy
(l-t-x2)(l-l-y2)’

2 / = 2 ( i ln 2 ).

On en déduit
f'M
'" ( 1 1 1 ) = î to2.
Jo 1 -hx-2 8
Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 347

Exercice 5.10 Calculer

I
-IL dxdy
x^ + xy +

OÙ ü est la couronne limitée par les cercles centrés en (0,0) et de


rayons respectifs 2 et 4.

Solution
Le passage en coordonnées polaires transforme Q, en où

Çl' = {(r,^) € R ^ ; 2 < r < 4 , 0 < ^ < 27t}.

Le théorème de Fubini donne alors

J _ ff rdrdd _ 2 ^
JJw sin 6 cos 6 72 7o 2 + sin 20
dO
= 4 1n2 / ------r - ^ ,
J -ir/2 2 + s in 2 0

et le changement de variable 0 = arctan t donne alors

dO 1 r ° ° ___ d
/ •nl2 2 "Hsin 20 2 7 - -oo
0 0 1 + i + i2
r+oo dt
1
2
f
J-
(* + è) +^ “4
V I f 2 / l\\]^
lim —=
arctan —= i + - 1
A -+ ~ V 3 [ v ^ /з v 2jj\_
rcfVs.

Il en résulte

IL dxdy
+ xy +
= ^
i/3
47T ,
ln2.

348 I ntégration

Exercice 5.11 Calculer l ’intégrale


x y dxdy
- I L]r2 (1 + o;2+ '(/2)2(a;2 + y^) '

Solution
Le changement de variable U = donne
du
= n ( r (1 + ti + J/2)2 + y2^ ^ dy-
En décomposant en éléments simples dans M(«), on trouve
1 1
+
(1 + U + '//2)2 (tt + 2/2) (1 + tt + 2/2)2 1 + ^ + y2 ti + 2/^
d’où
r+oo du / u + y^ \
(1 + U + '2/2)2 + ÿ2) 1 + ^ + y2
+ In
Jo \ l + u + y^J'
On en déduit

Puisque nous sommes partis d’une fonction positive, la fonction sous


cette dernière intégrale est positive, et d’après le théorème de conver­
gence monotone,

I = lim r - In

Pour n € N*, on a, en posant v = y"^,

= —- 1 -H t; In-ü — -ü ln (l + 'ü)
4 L ^ ^Ji/n2
Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 349

En faisant tendre n v e rs + 00, on conclut que I = 1/4.

Exercice 5.12 On se donne a € [0,1] et on considère l ’intégrale

/» 7 1
In (1 + a cosx)
I{a) = / dx.
JO cosx

1) Montrer que

Ha) = Ha ) où J M =
Jo 70 ■*■+ y cosx-

En déduire lia).

Solution
1) La fonction (x,y) (1 + y co sx )“ ’^ étant continue sur le pavé
compact [0, tt/ 2] x [0, a], on peut donc appliquer le théorème de Fubini,
d’où

r/2 r dxdy ^ r/2 / r dy \


dx
Jo Jo 1 + y c o s x Jo \Jo 1 + y co s/
_ In (1 + O cos x)
dx = 1(a).
Jo cosx

2) On a d’abord

- 1: U :
En posant t = tg (x /2 ) on trouve, pour tout y € [0, a],

rr / 2 dx _ 2dt
Jo 1 + y cosx Jo

2dt
Jo l + y + ( l - y ) t ^ '
350 I ntégration

Si y = a = 1, on trouve 1, sinon

r’^/2 dx 2
arctan
Jo ï + yCOSX ^ 1 - ÿ2 ( M
On a donc

J (a ) = r arctan
JO \/l ( v i s ) *

En effectuant le changement de variable t = arctan y , on obtient

22 it
J(a) -- I —— - sin i di
Ja r c c o s a ^ ^
_ r+2 / 2]V 2 = _ (arccosa)^
L *' /■ ^ J a rc c o s a g 2

D’où

ln (l + a cosx) _ 7t2 (arccos a)^


/( a ) := f
JO ^ ~ Y 2

Exercice 5.13 Calculer les intégrales suivantes :

Zdx dy dz
fi f dxdydz, fff cos x d x d y d z , fff
J J Jili JJJçio J J Jçii
iÎ3 \J/ x ^ + y^
ou

ill = { ( x , y , z ) € E ^ ; 0 < x < 1, 0 < y < 1, 0 < z < x + y}

Ü 2 = { { x ,y ,z ) € + y^ + < l}
SI3 = {(x,y, z) € R^ ; x^ + y^ < o^, 0 < Z < a}, a > 0.
Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes_____ 351

Solution
1) Si / désigne l’intégrale à calculer, on a d’après le théorème de Fu-
bini :
r r rx+ y
I = I l dx dy I dz
JJD Jo
où D = {{x,y) € ; 0 < X < 1, 0 < y < 1}. Donc

J = fi — 1 )dxdy = [ e^dx f e^dy — 1 = e (e —2).


JJD Jo Jo

2) On a

1 = 1 c o sx d x I I dydz
J-i J J dx
où Dx est l’intersection de ü et du plan d’équation X = x. Le do­
maine Dx est donc défini par l’inégalité y^ + < 1 — x^. D’autre
part. I I dx dydz est l’aire de d’où

I = TT J (1 —x^) cosxdx.

Par intégration par parties, on obtient

I = 2tt J x s in x d x = 4Tr(sinl —c o sl).

3) On a
dxdy
vx2+y2

où D = {(x,y) € R^ ; x^-l-y^ < a^}. En passant aux coordonnées


polaires, on obtient

f f = Î"'m / “! : * = 2na.
J JD y j x ^ + y^ Jo Jo f
Donc I = TTa^.
352 I ntégration

Exercice 5.14 Calculer l ’intégrale I


-HL dx dy dz
{x^ ■+■
ou

Çl = {(x -, y,z) E ; x^ + y^ —ax < 0, 0 < Z < a}, a€

Solution
Le théorème de Fubini-Tonelli donne

-J>JL (x^ +
dxdy

dd D = {(x, y) € ; x^ + —ox < 0}. En passant aux coordon­


nées polaires, on obtient

ÇTr/2 Pi c o s d
IL-.
7t/ 2 ça
dx dy
^2 _|_ y2 _|_ ^2^3 2 de
Jo Jo (r^ +
_ 1l r/-V2
/2 / 1________ J _ \
de
2 Jo (1 + cos^ ö)^ )

2a^ \2 Jq (1 -h cos2 0)2 / ■


Or

r-n/2 de de
J
Jo (1 -H COS^ 0)2 COs2 0 cos 2 0 ‘
Ll-h
COS.20

Le changement de variable cosu = a rc ta n 0 donne

(1 + V?) du f+°° du _ /r• + ° ° du


J
= / (2 + «2)2 Jo 2 -h Jo («2 + 2)2-

Mais

du 1 U
lA TT
= hm —= arctan
l 2 + «2 A^ +o o y / 2 [ y/2\o 2 V2 ’
Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 353

et
r+ o o
du +°o „2 du
= lim
Jo 2+ i4^+oo [«2 + 2 J Q J/q. {u^ + 2)2
du
■ - ( r ^ - 4 («2 + 2)2

^+00 TT Stt
i’où / . Il en résulte J = ^ e t finalement
Jo ('“2 + 2)2 8^/2 “ 8 ^

/ = — il - — 'I
4a3 iJ ô !'

Exercice 5.15 1) Calculer l ’intégrale

I = JJJ x ^ d x d y d z où iî = {{x, y, z) € ; æ ^+ y^+ z^ < 1}.

2) En déduire la valeur de l ’intégrale

’ - H L {ax + hy + c z Ÿ dx dy dz où o, 6, c € R .

Solution
l)O na

= / x^ dx j dydz
J-i J J dx
où Dx est un disque de centre (0,0,0) et de rayon V l —a;2, d’où

I =2Jof x^7r{l —x^)dx = —15 .


2) Le domaine Î2 est invariant par les transformations :

(x, y, z) ( y, z, x) et ( x, y, z) (z, x, y),


354 I ntégration

et le jacobien de ces transformations est de module égal à 1, donc

III dxdydz = I I I d x d y d z = I l x^ dx dy dz.


J J Jn J J Jçi JJJçi

il est également invariant par la transformation :

{x,y,z) i-s- {x, - y , z ) .

Le jacobien de cette transformation est égal à -1. On en déduit

HL xydxdydz = IIL x{—y) dxdydz,

et donc
JJJ x y d x d y d z = 0.

De même, on obtient

HL xz d x d y d z = HL y Z d x d y d z = 0.

Finalement

J = JJJ {a^x^ + iP'y^ + (?z^) d x d y d z = ^ (a^ + + c^).

Exercice 5.16 Soit / : [0,1] — M une fonction continue, et soit

Q = {(x, 2/, G R ^ ; 0 < x < 1, x < y < l , x < 2 < y}.

Montrer que

HL f{x)f{y)f{z)dxdydz = ^ f{t)dt^ ■
Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes_______ 355

Solution
Soit F : [0,1] —» R définie par F{u) := Jq f{t) dt. On a

I I L f{x) f (y) f { z ) d x d y d z

■ [ U 'M . f{z) dz'^ f{y) dy^ f {x) dx.

Pour chaque a: € [0,1], on a

/ ( /
= [\{F{y)f-F{x)F{y)]l

= - { F { x) - F { 1 ) Ÿ

De même, on a

l^^{F{x)-F {l)Ÿf{x)dx = l[{F{x)-Fil)f]l

= 1(F(1)-F(0))3

D’où la formule désirée.

Exercice 5.17 1) Calculer l ’intégrale

-IIL (1 +
dx dy dz
(1 + г/^z^)

où D = {(x,y,z) G R ^ ; 0 < x < 1 , 0 < y < l , z > O}.


/ arctani\^
2) En déduire la valeur de J i -- ----- J dt.
356 I ntégration

Solution
l)O na

Pour tous
■ aarX, y e
(1 +
]0 ,1] fixés tels que x ^
dz
(1 + 2/2^2)
y, la fonction
^ dx.

_________ 1_________
^ (1 + x^z^) (1 + y^z^)
est continue sur [0, + oo[, donc localement intégrable ; et au voisinage
de + 0 O , elle est équivalente à z l / ( x ^ y ^ z ^ ) qui est intégrable sur
[1, + oo[. Ceci étant, on a

/ =
X^ - y 2 J q
r ( \ 1^+ xX^z2
2
_____ ^ ) d z
1+ J
= ^
2 (x + y)
D’où

I “ ( i Ï T ï ) * ' = | ^ ( M l + x)-lnx)dx.
Une intégration par parties donne

y (ln (l+ x ) - ln x ) d x = [(1+ x ) ln ( l + x ) - 1 - x]J

— lim [x In X — x l ^
£-►0 '• ■'e
= 21n2.
Finalement,
dx dy dz
= TT ln 2 .
IIL
If) (1 + x^z^) (1 + y2^2)
2) D’après le théorème de Fubini, on a

dz
' ■ r U ' r i l F ) ( r r i f c )

jQ U ^ Jo/
/•+00 / a r c t a n i\ ^
= i (— )
C hapitres. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 357

Donc
^ a x c ta n i^
/ dt = TT ln2.
Jo

Exercice 5.18 (Inégalité de Tchebychev^) Soient a, 6 € M tels que


a<b.
1) Soient f l , /2 ■ [a, i>] —>
■K des fonctions continues et croissantes.
Montrer :

Î fi{x)dx Î f 2 {x)dx < {h- a) I fi{x) f 2 (x) dx.


Ja Ja Ja
2) Soient n G N*, / 1 , : [a,6] —> R continues, positives et
croissantes. Montrer

Solution
1) Puisque /1 et /2 sont croissantes, on a
V(x,y) G [a,6]^, (/i(a;) - f i{ y ) ) ( / 2(2;) - / 2(y)) > 0,
d’où

if
J J[a,b]^
{ fl{ x ) - f l{ y ) ) ( / 2(x) - f 2{y ))d x d y > 0.

En développant grâce à la linéarité, on obtient

0 < [[ fi{x) f 2 {x)dxdy - [ f fi(x) f 2 {x)dxdy


JJ[a,b]'^ JJ[a ,b]^

- i f fi{x)f 2 { y ) d x d y + [ Î fi{y) f 2 {y)dxdy


Jj[a,bY 77[a,6]2

= 2{b-a) f fi{x)f 2 {x) dx - 2 î fi{x)dx î f 2 {x)dx,


J Ci Ja Ja
3. TCHEBYCHEV Pafnouti Lvovitch (1821 -1894). Mathématicien russe. Connu
pour ses travaux en probabilités et en statistiques. Il obtint également des résultats re­
marquables en théorie des nombres.
358 I ntégration

d’où la première inégalité désirée :


rb rb
i f i { x ) d x Î f 2{x)dx < { b - a ) j fi{x) f 2{x)dx.
Ja Ja Ja
2) Nous allons procéder par récurrence sur n.
• La propriété est vraie pour n = 1 de façon évidente.
• La propriété est vraie pour n = 2 d’après 1), d’ailleurs sans l’hypo­
thèse f l > 0, /2 > 0.
• Supposons la propriété vraie pour un entier n € N*. On a
/»6 / rb \ pb
n / fk{ x) dx = ( n / fki. x)dx\ / /n + i(x )d x

< J J]^/fc(x)da;^ j fn+i{x)dx

< {b-aY j ^ J J /fc(x)^ /„+1 (æ) dx

= (6 - a)" y ^ ^ f k { x) j dx,

ce qui établit la propriété pour n + \.


L’inégalité proposée est donc vraie pour tout entier naturel n.

Exercice 5.19 Calculer I = J J -^Zx —y dx dy où le do­


maine D est T intérieur du parallélogramme O A B C avec

k :)' k :)' K D -

Solution
Le domaine D est défini par
X ^ ^ X 5

I —
< W <
2
- ^ - 2
3x — 5 < y <
2
1

Zx.
Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 359

Effectuons le changement de variables :


X
U = y ——
^ 2
V = y — 3x.
Le nouveau domaine A est donné par

0 < U < \
—5 < V < 0.
Lejacobien J associé au changement de variables est
2 _2 2
5 5
J = 6 _i
5 5
5‘

D’où

I =JJ ^e'^^^dudv = I J^^\'^^duJ""V^dv


9 r„2tt-|5/2 f _ 9 -|0

et finalement : I = ^ (e= - 1 ) .

Exercice 5.20 On se donne a, b, a, /3 des réels vérifiant 0 < a < b et


0 < a < ¡3. On considère le pavé compact
K := {{x,y) € M ^ ; a < x < b , a < y < /3}.

1) En calculant I = JJ dxdy, montrer que

P _ çfixx à f,px _ ^ax


(*) dx dx.
/ X = Ja/ ^
rob ^xt
2) En déduire que la fonction ip : x ^ / — dt est dérivable sur
Ja ^
et calculer p/,
360 I ntégration

Solution
1) Le théorème de Fubini pour la fonction continue / : {x,y)
donne
b \ pXy'\y=P
/ = /V r d y ) dx = r [— 1^ ^ dx = dx.
Ja \ J a J Ja V . uy=a
=a Ja ^

De même, on a

\ f f i[ p X y '\ 3 :- b r fi p b y _ ^ay
1 = 1 e^dx]dy= / — dy= ------- dy.
Ja \Ja / Ja L y lx=a Jet y

D’où la formule désirée :


fP f>
rP pbbx
x _ ^ax
gûaî rià ^Px _ ^ax
/ ^------ — d x ^ dx.
Ja X Ja X

2) Soit X G et soit h un nombre réel non nul tel que x + h > 0. À


l’aide de la relation (*), on a

rb J x + h ) t _ ^xt f»x+h ^bt __


rx -\-ti M__ ^at
V(x + h ) - v ( x ) = / ^ ^ J. ~ dt.

Or sur le segment [x, x + /i], la fonction t i-» e** — e“* est continue
donc intégrable et la fonction i i-> est positive et d écroissante,
donc d’après la deuxième formule de la moyenne (théorème 2.1.14), il
existe io € ] X, X + /i[ tel que :

rx+h
ff{x + h ) - (f{x) = (e***®- e“ *°) / —
JX ^
= (gèto _ gato)

On a ainsi

V>(X + h ) ~ <p{x) _ „aío^ + V®)


h - (e e ) ,
C hapitres. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 361

et comme

lim lim e“ *« = et lim


h■-*0 h-^O~ h-*0 h X

on en déduit
^p{x + h) — (fix) ^bx _ ^ax
lim — ------- ^ = ------------- .
h^Q h X
En d’autres termes, est dérivable sur RÜj., et on a
^bx _
Va: € RÜJ., ip'{x) =
X

Exercice 5.21 Calculer Vintégrale curviligne

I = [ - y^) dx + {x^ + y^) dy

où 7 est Varc paramétré par

7 : [0, 27t] — 1 1—> (cost, sint).

Solution
La paramétrisation de 7 permet d’écrire :
(*2TtTz
r'Z
1 = (2 cos^ t — sin^ i ) { —sin t) dt + (cos^ t + sin^ t) cos t dt.
Jo
Or
r2'K /*27T
/ cos^ t siïi td t = — cos^ t d (cos t) = — = 0,
Jo Jo Jo
et
!*2tz /•2TT
I sin^ t cos td t = I sin^ t d (sin t) = = 0.
Jo Jo JO
362 Intégration

Il reste donc à calculer


/•2TT
1 = 1 (cos'* t + sin'* i) dt.
Jo
Or

cos'* t + sin'* t = (cos^ t + sin^ í)^ —2 cos^ t sin^ t


= 1 —2 cos^ t sin^ t,

et par linéarisation, on a

cos^ t sin^ t = — (2 cos4i + 2 cos 2t — 2).


16
Or, les intégrales sur [0, 27t] de î i—> cos 2t et de i i-> cos 4i sont
nulles, d’où
r2'jT
- r ( - î ) - T -

Exercice 5.22 Calculer Vintégrale curviligne

—2xy dx + (x^ —y^) dy


- 1

OÙ7 est le demi-cercle défini par x > 0, —2y = 0, de (0,0)


vers ( 0 , 2 ) .

Solution
L’équation x^ + y^ —2y = 0 s’écrit aussi x^ + (y — 1)^ = 1, c’est
donc une équation cartésienne du cercle centré en (0,1) et de rayon 1.
On peut donc le paramétrer en prenant x = co sí et y = 1 + s in i où i
parcourt un intervalle d’amplitude 27t. On en déduit que 7 est paramétré
par X = cos Í, y = sin t avec t e [ —§?§]• Donc

J _ ^ cosí (1 + sin i) sin i — (cos^Í — (1 + sini)^) cosí


J-K /2 cos^i + (1 + s in i )2
Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 363

Notons N{t) et D{t) respectivement le numérateur et le dénominateur


de l’intégrande. On a

D{t) = cos^ i + (1 + sin t)^ = 2 (1 + sin t),

et

N{t ) = 2 cos i sin i + 2 cos t sin^ t — [cos^ t — cos i (1 + sin i)^]


= 2 cos t sin Î (1 + sin t) — COS^ Î + sin Î (1 + sin tŸ-

D’où
N(t) . cos^t c o s i(l + sini)
= COS t sin t — ttt:—^ -------- z----------«
D{t) 2 (1 + s in i
/■ir/2
Par imparité, on a // ' t sin t dt = 0. De plus.
cos
J —7tI2

CO S^ t r / 2 1l -- s is ni n ^^ it P ^ ,r /2

J.^/2 l + sm y_,r/2
t/2 1 + s in i L

et
fir/2 ç%/2
I (1 + sin i) c o s tdi = / (1 + s in i)d (s in i)
7t/2 J —7t/2
r s in ^ Î l’^/2
= î H--------= 7T.
L 22 J — 7t/2
Finalement,

/•’f/2 N(t) ^ r.
" J-./2 m " "2 + 2 =

Exercice 5.23 Calculer l ’intégrale curviligne 1 = 1 x y z d z où 7

est le cercle dans paramétré par

X = cosi, y = sin i, 2 = -4= sini,


V2 y/2
364 I ntégration

et t va de 0 à 2it.

Solution
On a

1 /‘2’^
= — ■= I < cost sin ^i co sí dt
2 v /2 J q

= —
1 7= / COS
2+ ■ i ai =
i sin ,^ ,
2 /2y Jo 16

où la dernière intégrale se calcule par linéarisation (exercice 5.21).

Exercice 5.24 Soient a, b E tels que a < b.


1) Calculer l ’intégrale curviligne de la forme différentielle a donnée
par
=-y
a = ((x sin x — y cos x) dx + (x cos X + y sin x) dy)
x^ + y^
le long de la courbe 7 formée des deux demi-cercles

71 := {(x,y) € = 6^, y > 0 },

et
72 := {(x, y) € R^ ; x^ + y^ = o^, y > 0 },
et des deux segments [—6, —a] et [a, b] de Vaxe des abscisses. On sup­
pose que la courbe 7 est parcourue dans le sens positif.
s in x
2) En déduire la valeur de / ----- dx.
Jo ^

Solution
1) On vérifie facilement que

d [ e^y ^ \ -y
— (x sinx - y cosx)A = A p in x )^ ,
( x s in X + 2/ s in
dy \x^ H- î/- J dx \x^
Chapitre 5. la té ra le s multiples, intégrales curvilignes 365

ce qui montre que la forme différentielle a est fermée. Comme le contour


7 est contenu dans l’ouvert étoilé {(x, y) € ; y > —1 }, on déduit
de la remarque 5.4.12 que a est exacte. Comme 7 est un lacet, la pro­
position 5.4.20 montre que l’intégrale de a sur 7 est nulle.
2) Notons 73 le segment [—6, —o], et 74 le segment [a, 6]. On a

f /*“ “ sin X , /■* sin X , f sin X ,


I a = I ------dx = I -------ax et a = j -------dx.
J 73 J —b ^ Ja ^ ./74 Ja ^

D’autre part, avec x = 6 cos0 et y = b sin^ où 0 € [0, tt], on a

e —b sin^ cos(b cos 0) dO


J/ H \ = I\ r0
•7T/2
* ^ cos(6 cos 0) dO
^7t/2 TT12
< 2 < 2 / dB
Jo Jo
= î ( l - e - ‘) - 0.
6—»-1-00

Enfin, en paramétrant 72 par x = a cosd, y = a sin0 où ^ € [0, tt],


et sachant que 71 est parcouru dans le sens indirect, on obtient, après
des calculs élémentaires :

Í a = — Í e“ “ cos(acos 0)
J'y2 Jo

Or, lim COSÍOcos 0) = 1, et la fonction


a — > 0 +

asin^ cos(o cos 0)


(a,0)

est continue sur Rîj. x [0, tt] ; on en déduit que

lim
a^o+
f
Jo
e ® COSÍOcos = — [ d0 = —tt.
Jo
On a ainsi obtenu ;
366 I ntégration

lim . 2 dx — n
J'y
(û ,6 )^ ( 0 + ,+ o o ) ^ 7 Jo ^
et comme f ^ a = 0, on conclut que

r+00 s, m x
f X
dx = -

Exercice 5.25 1) Calculer l'aire A de la boucle de la courbe 7 para^


métrée par
rr = i2 + i3
y = ¿2 ^ ¿3 _ 2^4 _ 2ÿ5
{
2) Calculer l ’aire de la boucle F d ’équation polaire :
, e
P = i+tgj.

Solution
l)O na

A = J xdy = J (¿2 + i^) (2i + - 8i^ - lOt^) dt = ^ .

2) On a p{—0) = p{9), donc la courbe F est symétrique par rapport à


l’axe Oy. De plus, p(7r — 9) = p{9) montre que F est symétrique par
rapport à l’axe Ox. Le tracé de la courbe F permet alors de voir que
l’aire A est égale à

2- J-Z-k/A 2 J-Z'k/A \ 2J

D’où A = 2^Æ + 2 ln(^/2 - 1).


Chapitre 5. Intégrales multiples, intégrales curvilignes 367

Exercice 5 ^ 6 Calculer l ’aire de la partie commune aux deux disques


elliptiques

X^
~2 Ts" ^ 1 + —2 ^ 1 (0 < 6 < û).
tr Ir

Solution
Compte tenu des symétries, le domaine peut être scindé en huit do­
maines de même aire ; l’aire de l’im d’eux, en représentant la deuxième
ellipse en coordonnées polaires, est
1 ^7t/4 dJO
- \L COS^ 0
~hT- +
I sin^ 0

1 du ah b
= - ------ =- = a x c ta n -,
¿ ,+ é 2 a'

d’où l’aire totale :


A = 4ab arctan —.
a
Quand a = 6, on retrouve bien sûr l’aire ira? du disque circulaire.
Chapitre 6

Problèmes de révision et de
synthèse

Problème 6.1 Pour k G]0, 1[ fixé, on considère la fonction F donné


pour tout X réel par

F{x) = f \/l — siii^ t dt.


Jo
On pose F(7 t/2 ) = a.
1) a) Déterminer le domaine de définition de F.
b) Montrer que F est impaire,
c) Calculer F^n) en fonction de a.
2) Montrer que F est dérivable et monotone sur son domaine de défi­
nition,
3) a) Montrer que, pour tout réel x > 0, il existe un entier n tel que

2(n — l)a < F{x) < 2na,

b) Montrer que, pour tout n G N , F{x + mt) — F{x) = 2na,


c) En déduire la limite de F{x) lorsque x ±oo.

Solution
1) a) Puisque k G ]0,1[, on a 1 — sin^ i > 0 pour tout t G M. Donc la

369
370 I ntégration

fonction f : y /l — k “
^ sin^ t est définie et continue sur M, elle est
donc intégrable sur tout segment [0, x \ . La fonction F est donc définie
sur R .
b) Le changement de variable u = —t donne

F{—x) = f "v/l — sin^ t dt = — f \/l — sin^ u du.


Jo Jo
Donc F{ —x) = —F{x) et F est une fonction impaire.
c) Pour le calcul de F{n), observons d’abord que / est une fonction
périodique de période tt. On a alors
p7T _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ /• 7 t / 2 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
F{ tt) = I y / l — k^ sin^ t dt = I \/l — sin^ t dt
Jo J —tt/2
fO />7r/2 -----------------------
= / V 1 — sin^ t d t + j V 1— sin^ t dt
J —tt/2 Jo
p —T rf2 _______________ /* ^/2 _______________
= —/ -\/l — sin^ t dt +I Vl — sin^ t dt
Jo Jo
/• 7 t / 2
= 2 r ^ /Г Г k"^ sin^ t dt = 2a.
Jo
2) F est une primitive sur R de la fonction continue f . Elle est donc
dérivable sur R, et comme F'{x) = \ / l — sin^ x > 0 pour tout
X € R, on en déduit que F est (strictement) croissante sur R.
3) a) Si X = 0, on prend n = 0. Supposons x > 0. Il existe alors un
entier n tel que (n —1) tt < x < n^r, et par croissance de F, on a alors
F ((n — 1)7t) < F{x) < F{n'ïï). Or
rnir __________
F {m r) = I \ / l — k^ sin^ t dt
Jo
^ r{i+\)lï ----
= z ] / v i - k^ sin^ t dt
n'K ___
= n / v T ^ k^ sin^ t dt = 2na
Jo
donc aussi F{{n — 1)7t) = 2(n — l)a . On en conclut
Vx G R+, 3 n G N, 2(n — l)o < F{x) < 2na.
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 371

b) La fonction G : X F{x + ti-ïï) — F(x) est dérivable sur R (car F


l’est), et on a

G'{x) = F'{x + mr) — F'(x) = f { x + n-ïï) — f {x) = 0,

donc G est constante sur R d’après la proposition A.3.19. Comme de


plus G{0) = F{mr) = 2na, on conclut que F{x + mr) —F{x) = 2na
pour tout n € N.
c) Puisque Fi x +mr ) = F( x) +2na et que lim F{x) + mr = +oo,
n —»-H-oo
on en déduit que F n’est pas majorée, et comme elle est strictement
croissante, on a lim F(x) = +oo. Enfin, comme F est impaire, on a
a;->+oo
également lim F(x) = —oo.
X—»*—OO

Problème 6.2 Soit


n t F { x ) - j ^ Ini dt.
1) a) Pour quelles valeurs de x, F{x) est-elle définie ? dérivable ?
b) Montrer que Von peut prolonger F par continuité en O"*".
c) Étudier le comportement de F{x) lorsque x +oo.
d) Par un encadrement convenable, montrer que F{x) admet une limite
finie lorsque x —> 1.
X
2) On considère l ’intégrale 1 = 1 ^r~r.----- r dx.
® y _ il n ( l + x)
a) Montrer que I est convergente.
b) À l ’aide de changements de variable simples, et en utilisant des ré­
sultats obtenus dans la question 1), donner la valeur de I.

Solution
1) a) La fonction / : f i-> i / In i étant définie et continue sur RÜj. \ {!},
notons tp une de ses primitives sur cet ensemble. On a alors F{x) =
(p(x^) — (p{x) pour tout X € R+ \ {!}, ce qui montre que la fonction
F est continue et dérivable sur R!^. \ {1} et que

X‘‘ X X (x^ — 1)
F'{x) = 2x > 0.
In X^ In X In x
372 I ntégration

b) Puisque lirn^ i / l n i = 0, on prolonge / par continuité en O"*" en


posant /(0 ) = 0. Dans ces conditions, on a

On peut donc prolonger F par continuité en O"'' en posant F{0) = 0.


c) Pour tout a: > 1, on a

X —x)
+0 0 .
In x^+oo

D’où
lim F(x) = + 00.
x-»+oo
Notons au passage que l’inégalité ci-dessus donne aussi

F{x) ^ x^ — X
+ 00 ,
X In X^ X-^+00
ce qui montre que le graphe de F admet une branche parabolique de
direction Oy au voisinage de -t-oo.
d) Pour tout X €]0,1[, on a 0 < < x < 1. Par suite, pour tout
t G [x^, x], on a I n i < 0. D’autre part.

r dt ^ r i ^ 2 r dt
X
7 j.2 —i l n i ^ ^ 7^2 —i l n i J 3.2 —i l n i

et comme
fX Jf
J 2 ^ ln(|l nx2 |) - ln ( |l n x |) ,

on en déduit que

x"* ln 2 < F{x) < x^ ln2.

Donc
lim F{x) = ln2.
rr—>1“
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 373

Pour tout a; > 1, on a


»2
r dt ^ , r J. / 4 r dt
X

et donc
lim F (x ) = ln2.
®^i+
------ r est définie et continue.
2) a) Sur ] —1 ,0[, la fonction g : x \-^
m (l + X)
donc localement intégrable. Comme de plus
X X
lim
x—*—1 ln (l + x)
= 0 et lim
x^O ln (l + x)
= 1,

on prolonge g par continuité en —1 et 0 en posant 5 (—1) = 0 et


ÿ(0) = 1. Donc I est convergente.
b) Le changement de variable tt = 1 + x donne

I = [^ ^ r
Jq Inu Inu

X-1 [J q Inu Jo InuJ


et avec le changement de variable u = v^, on a

du r^/ï yV
J q Inti Jq InU

Donc

U V '
I = ' ----du — I -— dv
0 Init Jq In v
/■* U
lim / — du = lim Fi y /x ),
x^lj^lnu x -1

et finalement.
X
dx = ln2.
/ _ X ln (l + x)
374 I ntégration

Problème 6.3 Pour n 6 N a € M, on considère l ’intégrale


p'K cosnx
dx.
2a cos X + 1

1) Pour quelles valeurs de a, la suite de terme général In{o) est-elle


définie pour tout n G N ?
2) a) Soit a G R \ {—1,1}. Calculer In{—o) en fonction de n et de
In {a ).

b) Soit a € M \ {—1,0,1}. Calculer /„(I/o) en fonction de


3) Donner une expression de J„+i(o) + /„_i(o) où a G R \ {—1,0,1}.
En déduire une relation de récurrence linéaire d ’ordre deux vérifiée par
la suite (/„(o))„>o.
4) Déterminer /„(o) pour tout o € R \ { —1,1}.

Solution
1) Le dénominateur D{x) := — 2ocosx + 1 a pour discriminant
A ' = cos^ X — 1 qui est strictement négatif pour tout x €]0,7 t[.
Pour X = 0, on a /7(0) = o^ —2o + 1 qui s’annule si et seulement si
tt = 1.
Pour X = 7T, on a /7(7t) = o^ + 2o + 1 qui s’annule si et seulement si
a = —1.
Donc, la suite (/n(û))„gN est définie si et seulement si a ^ ±1.
2) a) On a
pTT
cos nx
I ni - a) = / ^ dx.
Iq tt^ + 2a cos X + 1
Jo
Le changement de variable г¿ = tt —x donne alors

^ COs(n7T —nu)
du
Jo û? + 2a cos(7T —a) + 1
cosnTT • cos nu ,
= / “ ô— ------------ 7 du
Jq —2a cos г¿ + 1
co sn a
= (-1 )” r
— - du.
^ ^ Jo a 2 - 22a , cos u + 1
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 375

Ainsi,

Vn € N, Va € R \ { - 1 ,1 } , / „ ( - a ) = (- 1 )” 7„(a).

b) Pour tout n € N et tout a € R \ {—1,0,1}, on a

r _ n cosnx
“ Jo a - 2 - 2 a - i c o s x + l
cosnx , O, , ,
= / ---- T--------- — ^ dx = a /„ (a ).
J q 1 —2acosæ + a^
D’où
/ n ( i ) = a2/n(a).
3) Puisque cos(n + l)x + cos(n — \) x = 2 cosnx cosx, on obtient,
pour n € N* et tout a € R \ {—1,0,1},

T / \ r / \ n i cosnx cosx
CO
in + lW + I n -lW ~ ^ I ~2— dx.
JQ O, — 2 o co sx + 1

Or
cos n x cos X 1 2a cos n x cos x
— 2a cos x + 1 2a — 2a cos x + 1
et en écrivant

2a cosnx cosx = (a^ —2 aco sx + 1) cosnx — (a^ + 1) cosnx,

on obtient
1 a^ + 1
7„+i(a) + 7„_i(a) = — / cosnx dx + -------- 7„(a),
a Jq a
rit
et comme / cosnx dx = 0 pour tout n > 1, on a finalement
Jo

(*) 7„+i(a) + 7n_i(a) - 7„(a)

4) On a immédiatement

7,n (0) = r cosnx dx = 0.


JO
376 I ntégration

Pour O € R \ {—1,0,1}, et compte tenu de 2) a) et 2) b), il suffit


de calculer /«(a) pour a > 1. La relation (*) admet pour équation
caractéristique : — a~^ (a^ + 1) x + 1 = 0 dont les racines sont
x i = a et X2 = 1/a. Comme a appartient à ]1, + oo[, les racines a
et 1 /a sont distinctes, donc
1
■fn(fl') — /Í a"’•

Pour déterminer A et fl, il nous suffit d’expliciter Io(a) et Ii(a).


Le changement de variable t = tg(æ/2) donne
dx
= I ^ 2a cos x + 1
+00 2

= / dt
0 a 2- - 2^ aa f e § + 1 l + i2
U
f+OO dt
= V .Q 5 (1 + i^) —2u(l —i^) + 1 +
dt
= 2 /
Jo t“^(a + 1)2 + (a —1)2
2 r+°° dt
( a + 1)2 Jo f2,(
2 fl + 1 fl + 1
lim arctan
(fl + 1 )2 fl — 1 A -» + o o fl — 1 0
2 7T

fl2 -l 2 ’
Ainsi,
7T
V f l e R \ { - i , i } , /o(û) = f l 2 - l
Pour le calcul de / 1, écrivons

cosx = —^ [(fl^ — 2flcosx + 1) — (fl^ + 1)].

On a alors
cosa:
- = i - i ___2ͱi____ il.
a^ —2a cos x + 1 2fl Lfl2 —2flcosx + 1 J
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 377

D’où
r \ _ 7T , + 1 dx
2acosx + 1
7T + 1

On a donc
7T
Va € M \ { -1 ,0 ,1 } , /i( a ) =
a (a^ — 1)

Calculons maintenant In{p)- On sait que In{o) = XoP' + d’où

Jo(q) = a+ /X= et hia) = Xa + /ia~^ = —y ^


—1 a[a^ — 1)
TT
On en déduit A = 0 et /x = ----- . Donc, pour tout a > 1, on a
a2 -l
7T

(a^ — 1) *

Problème 6.4 On pose, pour x > Q et y > Q,


/•H-oo
r+oo /•!
r(x) = / i
e“^ 1 dt et B {x ,y ) = / (1 — dt.
Jo Jo
1) Vérifier que
/•H-oo
r{x ) = 2 / e-^
Jo
et
/•tt/2
B{x, y) = 2 (cos (sin dd.
Jo
2) En calculant de deux manières différentes Vintégrale
r+oo r+oo
/ = / / ^ dudv,
Jo Jo
montrer que, pour tous x^y E ]0, -j- oo[,
r ( x ) r(y )
B {x ,y ) =
r ( x + y) ’
378 I ntégration

et en déduire r ( ^ ) ainsi que T [N + 5 ) pour iV 6 N .


\ TJ
3) À l'aide du changement de variable t = ---- -, établir :
l +v
ri r+00 V'
/ (1 - dt = dvy
Jo Jo (1 + vY+y
et en déduire que, pour tout a G ]0 ,1 [, on a
+00 ^a-1

Jo 1+ V /
dv = r ( l —a) r ( a ) .

Solution
1) En effectuant le changement de variable t = v“
^, on obtient

r(x) = 2 fr+ oo

Jo
e~v dv.

De même, en faisant le changement de variable t = (sin 0)^, on a


f-Kl2
B {x,y) = 2 / (cos^)^®“ ^ dO.
Jo
2) La fonction définie par tp(u,v) = est mani­
festement continue et positive sur ]0, -I- oop. En appliquant le théorème
de Fubini-Tonelli, on obtient

/ = 2 e - “' «2^-1 X2^ v^У-^ dv"j

= r(x )r(y ).

En posant (p{r,0) = (r cosû,r sin0) = (u,v), on obtient aussitôt


(]0, + oop) = ]0, -h oo[ X ] 0 , 1 [, et à l’aide du théorème de Fubini-
Tonelli on a alors
f-to o r'^r^
= 4 / e - ’’ r2(*+3')-^dr / (cos 0)2=®-^ (sin 0)23'-! dO
^0 h
/ »+ 0 0 /*^/2

= 2/ e " ’’ r2(^+J')-^dr2 / (cos^)2^-^ (sin^)2î'-i de


Jo Jo
= T{x + y) B {x,y).
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 379

En égalant les deux expressions obtenues pour I, on conclut que

V x .v e K ; B (x,y)=

En particulier, si x = y = 1/2, alors

et comme r ( l / 2 ) > 0, il vient

Sachant que, pour tout x €]0, +oo[, r ( x + l) = x r(æ ) (voir exercice


4.3), on a alors, pour tout N € N * ,

,.Ë. 3 . r
2 2 iï)
{2N - 1) {2N - 3) • • • 5 - 3 ^
2N y/TT
{2N)\
2^^ NI

3) Le changement de variable t = ----- donne


1+ v

B{x,y) =
Jo
^ dv
Jq {v+ 1)®~^ {v+ 1)2/“ ’- (u + 1)^
r+oo yV-t
=f (1 + v)^-^y

En particulier, pour tout a G ]0,1[, on a


r+O O y O L -\
jB(1 —a , a ) = J — dv = r ( l —a ) r ( a ) .
380 I ntégration

Problème 6 ^ 1) Discuter suivant les valeurs des paramètres réels x et


y la nature de l ’intégrale généralisée :

-L ^ ln (l + t^)
ty
dt.

^ ln (l + Í®)
2) On pose F{x) := [ dt.
Jo
a) Montrer que F est définie et continue sur ]0, +oo[.
b) Soit X > 0. Établir que

\n—1

c) En déduire la valeur de Vintégrale J


+QQ
~-L^ ln (l + ^/i)
~ w ~
dt sachant

que ^ = lu 2.
n
n=l
Retrouver le résultat par un calcul direct de J.
ln (l + e )
3) On posie G{x) := / dt.
Jo i2
a) Préciser le domaine de définition A de la fonction G.
b) Montrer que G est continue et dérivable sur A.

Solution
1) Sur ]0 ,1], la fonction fx,y : t t-> t~y ln (l + i^) est détînie et
continue, donc localement intégrable. De plus,
- Si x > 0, fx,y{t) ~ lorsque t O'*", donc I converge si et
seulement si y —x < 1.
- Si X = 0, fx,y{t) = ln2 t~y, donc I converge si et seulement si
y<l-
- Si X < 0, fx,y{l) ~ In f“^ = X t~'y Ini. Pour chaque nombre
réel a tel que y < a < 1, on a lim i“ (x i “ *' Ini) = 0, donc I est
t-*o
convergente.
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 381

2) a) Pour tout X > 0 fixé, la fonction 1 1-> ln (l + i®) est continue


sur ]0, + oo[, donc localement intégrable, et au voisinage de i = 0,
on a ln (l + i®) ~ 1 pour tout X > 0. Donc F est définie
sur ]0, + oo[. D’autre part, la fonction h : (i, x) ln (l + i®)
est définie et continue sur [0, l]x]0, + oo[, donc F est continue sur
]0, + oo[ d’après le théorème 4.1.2.
b) On a
+00

ln (l + u) = (—1)” ^ — pour |tt| < 1.


n=l

Cette égalité reste valable pour u = 1.


Si on pose U = alors
+00
^ ln (l + 1^)
l n=l

Pour X > 0 fixé, posons u „(i) = (—1)” ^ terme général


d’une série alternée convergente. Pour tout t € [0,1], on a alors

l ^ ( i ) l := n < K »+i(i)l < n + r


k=n+l

donc
lim sup |iîn(<)| = 0.
n—+O0 tg[oi]

La série des fonctions t Un{t) est donc uniformément convergente


sur le segment [0,1]. On peut alors intégrer terme à terme, d’où

/•l1 TW ^ 1 ^{n—l)x \n —l rl
dt = 'y L J d — / ¿ ( n - i ) x dt.
Î 5
n t i ^ Jo
Autrement dit.
+00 n — 1
( - 1)
i 'w = E n [(n - 1) X + 1] ■
382 I ntégration

c) On a
^ ln (l + \/i)
J-= / dt
= -a )-
Or, pour X = 1/2,
(_ l)n -l n -l 2 (-l) n -l
(-1 )
n [(n - 1) X + 1] n ( 2 ^ + 1) n (n + 1)
2 ( - l ) ”- i 2 ( - l ) ” -^
n n+ 1

Sachant que ----------- = In 2, on obtient finalement


n
n=l

4 1 n 2 -2 .
'(5 ) = ^ =
- Pour retrouver ce résultat par un calcul direct, posons u = \/t. On a
alors ^
J = 2 I ln(l + u) du,
Jo
et en intégrant par parties, on obtient

J = 2 [u ln (l + u)]; - 2 ^ ' - du
+ U
/*1 /*1 ^
= 2 1 n 2 - 2 / du + 2 —^ = 2(2 l n 2 - 1).
Jo Jq 1 + u
3) a) D’après la question 1), si y = 2, G{x) existe si et seulement si
X > 1. En d’autres termes, G est définie sur A = ]1 , + oo[.
b) Étudions la continuité et la dérivabilité de G sur A.
Soit a € ]1, + oo[. La fonction g : (x, t) >->■ ln (l + t^) est mani­
festement définie et continue sur [a, + oo[x]0,1]. De plus,

Vx € [a, + o o [, 0 < g{x,t) < g(a,t),

et la fonction t i-»- g{a, t) est intégrable sur ]0 ,1]. Le théorème 4.4.3


permet de conclure que G est continue sur [a, -1- oo[. Comme o > 1
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 383

est arbitraire, on conclut que G est continue sur ]1, + oo[.


Étudions maintenant la dérivabilité de G. On a
do
^ ( x , 0 = v{ x,t ) := In i,

où la fonction ip est définie et continue sur ]1, + oo[ x ]0 ,1].


De plus, pour a > 1 donné, et pour tout x € [a, + oo[, on a

In i —In Î
0 < < - t a —2 Ini.
¿2 (1 + t=^) i2 1 + Γ

La fonction f : t ^ ^ In i est intégrable sur ]0 ,1] car elle est


localement intégrable (car continue) et de plus, lin^ t" /( f ) = 0 dès
que a est choisi de sorte que 2 —a < ce < 1 (ce qui est possible vu que
a > 1). Le théorème 4.4.8 permet de conclure que G est dérivable sur
[a, + oo[. Comme a > 1 est arbitraire, on déduit que G est dérivable
sur ]1, + oo[. De plus,
/*1 fX—2
V x € ] l, + o o [, G'{x) = in i d i.

Problème 6.6 On considère la fonction F donnée par


/•TT
F{x) := / y/\\ —X cosi| d t.
Jo
PTT
Pour tout entier naturel n, on pose an = / cos’^ t dt.
Jo
1) Etablir une relation de récurrence permettant de calculer a-n- En
déduire Vexpression explicite de
2) a) Montrer que F est définie et continue sur M.
b) Montrer que F est paire.
3) Montrer que F est deuxfois dérivable sur ] —1 ,1[ et que y := F{x)
est solution de Véquation différentielle :

(*) 4x (x^ — 1) y" + 4 — \)y ' — xy = Q.


384 I ntégration

4) a) Pour t G [0,7t] fixé, on considère la fonction Gt donnée sur R


par __________
Gt{x) = -\/|l —X co si|.
Développer la fonction Gt en série entière en x pour |x| < 1.
b) En déduire que F est développable en série entière de x pour |x| < 1,
+00
F{x) =
n=0

5) a) Déterminer les solutions de Véquation différentielle (*) dévelop­


pables en série entière sur ] — 1 ,1[.
b) En déduire une relation de récurrence entre les coefficients bn du dé­
veloppement en série entière de F.
c) Comparer le résultat de 5) b) avec celui de 4) b).

Solution
1) Une intégration par parties donne

ûn = / cos’^” ^ X cosx dx
Jo
= [cos”~^ X sinxjg + (n - 1) / cos” “ ^ X sin^ X dx,
J0

d’où la relation de récurrence : On = {n — l) (on-2 ~ <in). ou encore

n —1 - _
On = ------- On-2 pour to u t n > J.
n
Comme de plus, ao = tt et a i = 0, on conclut par une récurrence
immédiate que

1 • 3 ■• • (2n - 1) (2n)!
" 2 - 4 .- - ( 2 n ) ~ 2 2 " ( n ! ) 2 ’' ’

et que a^n+i = 0 pour tout n G N.


2) a) La fonction (x, t) h-» y /\l — x costj est définie et continue sur
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 385

R X [0, 7t], donc F est définie et continue sur l’intervalle compact [0, tt]
d’après le théorème 4.1.3.
b) Le changement de variable u = -ïï — t donne, pour tout x € M,
/»TT __________ pO
F{—x) — I ^ |1 + X cost| dt = — I \ / l l —X cos'u| du ■ F{x).
JO J-K

Donc F est paire.


3) Fixons X €] — 1 ,1[.
- Si i € [0, 7t/ 2], alors X cost < cost < 1, d’où 1 —x c o s t > 0.
- Si t € [tt/2 , 7t], alors x cost < —cost < 1, d’où 1 —x c o s t > 0.
Pour tout X G ] — 1 ,1[, on a donc

F{x) = I ^/1 — X cost dt.


Jo

Posons alors g{x, t) = y/l — x cost. On a

d x ^ '’ 2 V 1 -x c o s t'
Vérifions que 1 — x co st ^ 0 pour tout x g ] — 1 ,1[. C’est évident
lorsque x = 0. Pour x ^ 0, supposons que 1 —x cos t = 0. On a alors
cos t = x “ ^ G ] —oo, — 1[ U ]1, + oo[, ce qui est impossible.
— COS t
On déduit de ce qui précède que la fonction (x, t) — . . =
2 v l —X co st
est définie et continue sur ] — 1, l[x [0, tt] comme composée et produit
de fonctions continues. Le théorème 4.1.5 permet de conclure que F est
dérivable sur ] — 1 ,1[ et que

co st
nx) = - dt.
Jo 2 y/1 — X co st
D’autre part.
—cos^ t
— (x ,t) = -
’ 4 (1 —X cos ’

^ ^ 4(1 cost)3/2
et la fonction (x, t)
—cos^ t
-X
est définie et continue sur
] —1, l[x [0, 7t]. La fonction F est donc deux fois dérivable sur ] —1 ,1[
386 I ntégration

et de plus
—cos^ t
F"(x) = - / dt.
0 4 (1 —a; cosi)2/2

On a alors

Ax { x^ — 1) F"{x) + 4 —1 )F ' —X F{x)


2 cos t — x cos^ t — X
= Iq/ (1 —XCOSÎ)^/^
dt

_ r ^d ({ 2 s in t \
dt
" J 0 ^a t VVV lï —X cost J
t=7T
2 sin t
= 0
= [ y / 1 — X co st J j_o

La fonction F est donc bien solution de l’équation différentielle («).


4) a) Pour chaque t € [0, tt], considérons la fonction

gt : ] — 1 ,1[—*■M, X I—> \ / l —X cost.

Comme |x cosi| < 1 pour tout (x ,i) € ] —l , l [ x [0,7t], la fonction


est développable en série entière :

(.) V X € |- 1 . 1 [ , g , ( x ) = 1 - g P ^ -^ X -C O S "« .
n=l ^ '

b) Pour tout i € R, on a

(2n - 2)! (2n - 2)!


x^‘ cos” t < 22n-i _ 1)!^!
22« _ i)!n !

où le second membre est le terme général d’une série convergente de


somme -y/l — |x| sur ] — 1 ,1[.
Donc, pour chaque x fixé dans ] — 1 ,1[, la série (*) est normalement
convergente sur [0, tt] par rapport à t. On peut alors intégrer terme à
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 387

terme, d’où

F{x) =

+00
= TT - V (2n ~- 2)!
2^” “ ^ (n — 1 )! n!
n
+00
(4n — 2 ) \ x,2n

24^-1 (2n - 1 )! ( 2n)!
+00

= ^ 6n
n=0

où 6o = TTet, pour n > 1 :

(4n - 2)!
_____________________ (2n)!
hji = 7T
24 "-i (2n - 1 )! ( 2n)! 22" (n !)2
(4 n -2 )!
= —TT
26n - i (2n — 1)! («0^

+c»
5) a) Posons y = ^ a„ x". On a alors
n=0

+00 +00

= ^ 2 ,ncbnX^ ^ et y" = ^ 2 n { n — \)a nX ^


n=l n=2

En reportant dans l’équation différentielle (*) et en identifiant les coef­


ficients, on obtient, pour tout n > 3,

4 ( n - 1 )2 -1
Û-n+1 — 2 Û-n—lî
4 (n -h 1 )

ainsi que a i = 0, 02 = —00/ I 6 et 03 = 0. Par récurrence immédiate,


on en déduit que aan+i = 0 pour tout n > 0. De même, pour tout
n > 1 on a
2"^(n - 1)2 - 1
Û2n — ^n—2î
24 n2
388 I ntégration

et des calculs élémentaires donnent

(4 n -2 )! (4n - 2)!
«2n =
2^” (n!)2 (2n - 1)! 22"-i “ ° 2®"-i (2n - 1)! (n!)2 ‘

b) On a a 2n = — oq. Donc, pour tout n > 1,


7T

I, _ _ Û2n _ TT 2^ (n - 1)2 - 1 _
On — ^ ^ „0 ^n —2
ao ûo 2^ n2
24 (n - 1)2 - 1
i>n-l
24 n2
(4n —5) (4n —3)
24^i2

c) D’après 4) b), on a

bn _ (4n - 2)! 2«"-'^ (2n - 3)! [(n - 1)!]2


bn-i ~ (4 n -6 )! 26"-i (2n - 1)! (n!)2
_ (4n —2) (4n —3) (4n —4) (4n —5)
26 (2n - l ) ( 2n - 2 ) n 2
(4n - 3) (4n - 5)
24n2

On retrouve bien le résultat obtenu en 5) b).

Problème 6.7 (Formule de Wallis ') On considère les intégrales

^7T/2
/•TT/J
In ■= / sin” t d t (n
Jo

dites de Wallis.
1) Calculer / q et I\.
2) Donner une relation de récurrence entre In et In-2 {n > 2). En
déduire l2n et l2n+i en fonction de n.
1. WALLIS John (1616-1703). Mathématicien anglais. Ses travaux portent sur la
géométrie analytique, le calcul infinitésimal ainsi que sur la rectification des courbes.
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 389

3) Établir, pour tout n G N*, les inégalités :

1 < - ^ < i + i
•^271+1 2n

4) Établir la formule de Wallis :

-+00 n
i<k<n
2k - 1 /2 ■
ce” TU
n!
5) Soit (a„)n>i la suite définie par On = ----j
n"+2
a) Trouver le nombre réel a tel que

In / an \ _ ^ ^ lorsque n —> + 0 0 .
\a n + \J
En déduire que la suite (an)n>i est convergente. On note i sa limite.
b) Montrer que lim permet de déterminer L
n —+oo l 2 n + l
c) En déduire Informulé de Stirling :

n! ~ ^ V2irm quand n — + 0 0 .

Solution
1) On obtient facilement I q = 7t/ 2 et Ii = 1.
2) Pour tout entier n > 2, une intégration par parties permet d’écrire,
avec u{t) = sin” “ ^t et v'{t) = sini,
pTc/2
In = [ ~ cosí sin” “ ^ Ao +
~ 1) / sin” “ ^ Í COS^ t Idt
J0
/•îr/2 /•’r/ü
= (n — 1) / sin” ~^ t dt — (n — 1) / sin” t dt

= 1) (n
Jo
In—2 (jl 1) I-n-
Jo

D’où
Vn > 2, n i n = {n — 1) I n - 2 -
390 I ntégration

Comme Jo = tt/ 2 et /1 = 1, on obtient par une récurrence immédiate,


les relations :
^ (2n - 1) (2n - 3) • • • 3 • 1 TT
J-2n —
(2n) (2n - 2) • 4 • 2 2
et
( 2 n) ( 2 n- 2 ) - - - 4 - 2
“ (2n + l ) ( 2 n - l ) - 5 - 3 ’
qu’on on peut aussi écrire sous la forme

^ _ (2n)! TT ^ , _ 22"(n!)2
(*) “ 22"(n!)2 2 “ (2n + l) ! ‘

3) L’inégalité sin“+^ t < sin" t, vérifiée pour tout t € [0, 7t/ 2], prouve
que la suite (J„) est décroissante. Donc, J 2 n + i < h n < h n - i p o u r
tout n > 1, et comme J2n+i > 0, il vient

J ^ l2n ^ l2n—l
^2n+l ^2n+l
Or
bnzl = 1 + — ,
J2n + 1 2 n ’

donc
Vn € N*, 1 < < 1+
J2„+i 2n
Notons au passage que le lemme des gendarmes entraîne :

(*=ü) lim = 1.
n— +00 l2n+l
4) D’après les résultats obtenus en 2), on a

= (2n + l) ( n ^ n .
J2n + 1
^k=l '
et compte tenu de {**), on déduit

_ ^ lim J 2 n + l)(n ^ ) 1 = 1.
^ k= l ^
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 391

ou encore

= v f-
«=1
5) a) On a immédiatement

CLn 1 /n +
Ûn+1
\n -\- i e \ n J
et lorsque n —^ +oo, il en résulte

4n^ ^ (n ^ )’
D ’où a = —1/4.
Pour n assez grand, on a In ( ) < 0, donc la suite (on) est dé-
^^n+1'
croissante. Étant positive, elle est donc convergente. Sa limite £ est posi­
tive. En fait, l est strictement positive. En effet, la série de terme général
u„ = In ( —— ) converge et a pour somme :

n
S = lim > (InuA: —Inofe+i) = 1 — lim ln a„+ i,
n —^+oo n-»+oo
fc=l

d’où lim Inun = 1 —iS € M, et lim an = £ = e^ * > 0.


n —i*+00 n —»-+CX)
b) De la définition de an, on déduit

(* * *) n! = ün e~" n ”‘*'5.

Par ailleurs, les relations (*) montrent que

hn _ Q 2n+i (2 n + a2n tt

/2 n + i ~ 24" 4 e -4 " n^«+2 2

_ A Û2nH-l Û2n —1 f l + î,
-- 4 A ^
ai \ 2n) 2
392 I ntégration

Comme de plus lim = 1, on déduit pour tout n assez grand.


n-*+oo l2n+\

az 1 ^^2n+¿ 7T
Û2n+1 Û2n
4e‘
+h) — ~ 27T
2
/ 1N
OÙ la seconde équivalence résulte du fait que lim^ + —j = e. La
suite (a„) étant convergente, sa limite £ (qui est strictement positive)
vérifie -TT = 2TT, d’où
£ = Æ .
c) Puisque lim On = V ^ , et compte tenu de (* * *), on déduit la
n —»-+00
formule de Stirling :

n! y / ^ e ” n ^^+2 lorsque n —» +cx).

Problème 6.8 (Transformation de Fourier^) On note ici le C -


espace vectoriel des fonctions de M dans C continues par morceaux et
intégrables sur M.
1) Montrer que, pour tout f E et chaque x dans R, la fonction
t ^ /(0 est continue par morceaux et intégrable sur R.
Pour f € C^y on note f (ou encore J^{f)), la fonction de R dans C
définie par
^ /*+ 0 0

Vx €R, f i x ) := / m dt.
J —00
2) Montrer :
a) Pour tout f E ^ f est continue sur R.
b) Pour tout / G / est bornée sur R, et
^ /*+00
Vx GR, 1/( x )| < / \f{t)\dL
J —00
2. FOURIER Jean-Baptiste (1768-1830). Mathématicien et physicien français. Un
des créateurs de la physique mathématique. Il modélisa la propagation de la chaleur en
utilisant une série trigonométrique qui deviendra célèbre.
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 393

c) L ’application

O C (R ,C )
T
■A/ ^ ^ ( / ) := 7

est linéaire. On l ’appelle la transformation de Fourier dans C^. On note


T la transformation de Fourier conjuguée, définie pour tout f E par
+00

/ -OO
m dt.

3) Vérifier que la fonction t e 1*1 appartient à C}, et montrer que


2
+ X.2*

4) Soit X[a,6] la fonction caractéristique de Vintervalle [a, 6] où a < b.


Montrer

S i n ( ^ x) j(g+6)^/2 . ^ 0
:^ (X [a .6 l)(0 = X ^
b -a si X = 0.

5) Si f est à valeurs complexes, on note f sa conjuguée, La symétrisée


fa de f est la fonction définie par fa(x) = / ( ” ^)* Enfin, la translatée
'^af de f est la fonction définie par Taf{x) = f { x — d) où a est un
point donné de M.
a) Montrer que, pour tout f G on a

HU) = m f ) ] a , H7) = 7Cf) =

b) En déduire que si f est réelle et paire, alors !F{f) réelle et


paire ; et que si f est réelle et impaire, alors J^{f) est imaginaire pure
et impaire.
6) Soit f E C^, A G R* a G R fixés. Montrer

^ (/(A Î))W =

T{Taf){x) = JF (/)(x) et JF(e*“* /(i))(x ) = ra {H f) )i ^ )-


394 Intégration

7) Soit f € jC^ telle que la fonction t t f{t) soit dans . Montrer


que !F{f) est de classe sur R et que

VxeR,(^(i))'(a;)=-ijF(t/(i))(a:).
8) a) Soit f £ et g : R —* C continue par morceaux et bornée.
Montrer que, pour tout x € R, la fonction t f { l ) 9i ^ ~^ ) appartient
à C>.
On note +00

/ f{t) g{x - 1) dt,


-oo
et f * g est appelée la convolée de f et g.
b) Soient f , g £ telles que g soit bornée. Montrer

f*g£C^ et J^{ f *g) = f {f ) d^{g) -

Solution
1) Soient / € et X € R. La fonction 1 f { t ) e ~ ^ ^ est continue
par morceaux sur R comme produit de fonctions continues par mor­
ceaux. De plus, comme

Vî € R , |/ ( i ) e — ‘1 < |/( i) |,

on en déduit que 1 1-» / ( i ) e“ *®* est intégrable sur


2) a) La fonction

R Xi C
$
(x ,i)

est continue par rapport à x, continue par morceaux (car continue) par
rapport à t, et vérifie :

V(x , î ) € R x R, |$ (x ,t)l = l/(i)|

et / est intégrable sur R. Le théorème 4.4.3 permet de conclure que la


fonction / est continue sur R.
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 395

b) Pour tout X € R, on a
^ r+oo
I r+oo /*+00
'¿xi I dt
l/(^)l= / /(i)e --* d i < / l/(i)
J —00 J —00
00
+00
dt
-L |/(i)l

où la dernière intégrale est une constante puisque / est intégrable sur


] —00, + oo[. La fonction / est donc bornée sur R et son module est
majoré par l’intégrale de | / | sur R.
c) Soient A € C , f , g G C^. Alors Xf + g ^ (car est un C -
espace vectoriel) et pour tout x G R on a
+00

// -00
+00
(A / + ^)(i)

f{t) d t+
dt

p+oo
g{t) e“ *'
dt

/) ( x ) + T{g){x), J —00
= A ^ (-00

d’où J^{Xf + g) = A ^ ( / ) + ^ (g ), et l’application T est linéaire.


3) La fonction 1 1—> est bien dans car elle est continue sur R
donc localement intégrable, et on a lim t^ = 0.
i —>>±oo
Pour tout X G R et tout réel A > 0 fixé, on a alors
¡■A . 1 _ g -A (l-ix ) 1 _ Q -A {l+ ix )
/ e -l‘l dt = - ^ f .------ .
1 — IX 1 + zx

En faisant tendre A vers + 00, on obtient aussitôt

4) La fonction X[a,6] appartient à car elle est continue par morceaux


sur R et
+00 pb pb

/ -00
Ix m (î )I<î î = /
Ja
\X[a,b](*)\^* = /
Ja
dt = b-a < + 00.
396 I ntégration

Pour tout X € R*, on a alors


rb „i{b—o.)x/2 _ „—i{b—a)x/2
^-i{a+h)x!2
HX[a,b]){^)= [ e dt =
Ja IX

Comme ^(x[a, 6])(0) = ~ û, on a finalement

2 V g - i( a + 6 ) x / 2 gj

•^(X[a, 6])(^) 3;
b —a si X = 0.

Notons au passage que la fonction X[o, 6] ®st un exemple de fonction


intégrable dont la transformée de Fourier n’est pas intégrable !
5) a) Il est clair que si / appartient à alors / et aussi. De plus,
pour tout X G R, on a
+00 f +00

= / ■00 J —00
J ^ { f ) i- x ) = (:t ( / ) ) , ( x ).
du

De même.
+00_ _ _ _ f + 00 _ _ _ _ _ _ _

Enfin,
/ -00
m dt = /
J —00
/(<) dt = i T { f ) U x ) .

+ 0 0 ____ !*+oo _____

/ -00
f{t) dt=
J —00
f{t) dt = J^{f) (x).

b) / est paire si et seulement si / = f^, et si de plus / est réelle, alors


d’après la question précédente, on a

H î) = H U ) = {H f)U
donc / est paire. On procède de la même manière pour / impaire.
- Si / est réelle et paire, alors
H f ) = H î ) = H f ) = H U ) = Hf ) ,
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 397

donc / est réelle.


- Si maintenant / est réelle impaire, alors

yw ) = n i.) = - n i),
donc / est imaginaire pure.
6) Le changement de variable u = Xt donne immédiatement
+00 1 />+oo

/ -oo
/(A i) e-'*" dt =
1^1 J —oo
f{u) du

=
De même, le changement de variables u = t — a donne
+0O
^du
/ -OO
/( « )

+00 du,

/ -00
f{u) e - '

d’où la deuxième formule.


La troisième formule s’obtient de la même manière.
J M :)
7) Considérons la fonction c
' I i)
- Pour chaque x G R, la fonction 1 1->- $ (x , t) est intégrable sur R car
|^ (x , i)| = |/ ( i ) | où / est intégrable.
- La fonction d<^/dx : (x,t) i->- est définie sur R^,
continue par rapport à x, continue par morceaux (car continue) par rap­
port à t, et on a

V(x, i ) G R X R, r = !*/(«)!

OÙ i 1-^ i f ( t ) est intégrable sur R.


Le théorème 4.4.8 assure que /^ ( /) est de classe sur R et que
/ +00 . .
- i t f { t ) e ^^*dt = -¿:F (î / ( î ) ) ( x ).

-OO
398 I ntégration

8) a) Pour chaque x € R, la fonction t est continue


par morceaux sur R. D’autre part.

Vi G R, \f(t)g{x - i)| < II5 II00 |/( t ) |

et comme / est intégrable sur R, la fonction 1 1-^ pggj


aussi, pour chaque x fixé dans R.
b) D’après le a), f * g est définie sur R.
- Supposons à présent / et 5 continues sur R.
La fonction <p : {x, t) / ( î ) g{x —t) est continue sur R x R et vérifie
l’hypoyhèse de domination car :

V (x,i) € R X R, \(l>{x,t)\ < ll^lloo |/( i) |,

où / est intégrable sur R.


D’après le théorème 4.4.3, la fonction f *g est continue sur R.
- Si maintenant f et g sont continues par morceaux, alors, en permu­
tant et pour A € [0, -t- oo[, on obtient

j ^\{f*g){x)\dx < / : ( £ ■ '\mg(x-t)\dt^dx

= j (^jJ g { x - t ) \ d x ^ \ f { t ) \ d t
+00 / f+OO \

/ 4 -0 0
U \ g{u) \ duj \ m\ dt
/•4 -0 0

/ -00
|/(i)lcii /
J —00
\g{u)\du,

et donc f *g est intégrable sur R.


Chapitre 6. Problèmes de réviaon et de synthèse____________ 399

En permutant les deux symboles on obtient, pour tout æ € M,


+00

H f*9){x) =
/ -OO
-oo
+ 00 /
if
p+oo
—ixt
dt
\

/ i J
j+ oo ^ y+oo
/ ( “ ) 9{t - u) d u j e“ *®* dt

H-oo p+oo
/
=
/ -OO
f{u)e~^^'^du

:r(/)(a :) JF(p)(x),
J —OO
g{v)e-^^'’ dv

qui est bien la formule désirée.

Problème 6.9 (L’intégrale de Poisson^) On considère l ’intégrale

I{a) =
Jo
f hi{l —2a cos 9 + a^) dO.

1) Vérifier que I{a) existe pour tout a € l R \ { —1,1}.


2) Montrer
V neN *, I{a) =

3) En déduire que I{a) = 0 si \a\ < 1.


4) On suppose ici que | al > 1.
a) Montrer que

I{ ol) ^ 2TT In a lorsque a H-oo.

b) En déduire la valeur de I{a) pour tout a G M vérifiant |a| > 1.


5) Retrouver la valeur de I(a) pour a ^ ±1 en utilisant les sommes
3. POISSON Denis (1781 -1840). Mathématicien et physicien français. Développa
la loi des grands nombres, loi fondamentale en théorie des probabilités. Se distingua
particulièrement en physique mathématique.
400 I ntégration

de Riemann.

Solution
1) La relation 1 — 2a cos 9 + = {a — cos 0Ÿ + sin^ 6 montre que
1—2a cos 9+a^ = 0 si a = cos 9 et sin ^ = 0. Mais si sin 0 = 0 alors
cos 9 = ±1, donc a = ±1. Ainsi, 1 —2 a cos 0 + a^ > 0 pour tout réel
0 et tout a ÿé ±1. La fonction f a ' - 9 \ - ^ l n ( l —2 a c o s 0 + a ^ ) est donc
définie sur R, et elle y est manifestement continue comme composée
de fonctions continues. Donc fa est intégrable sur [0, tt]. En d’autres
termes, / ( a ) existe pour tout a G R \ {—1,1}.
2) Le changement de variable tp = — 9 montre que

Va G R \ { -1 ,1 } , J (a ) = / ( - a ) .
Donc
2 / ( a ) = 7(a) + / ( - a )
/•7T
= / In [(1 —2 a cos 0 + O?) (1 + 2 a cos 0 + a^)] dJ9.
JO
Comme
(1 —2a cos 0 + a^) (1 + 2 a cos 0 + a^)
= (1 + ~ cos^ 0
= 1 + 2 a^ (l —2 cos^ 0) + a^
= 1 —2a^ cos 20 + a^,
la relation (*) entraîne

2 7(a) = / In (1 —2a^ cos 20 + a “*) d9


Jo

= - / In (1 —2a^ COS0 + a^) d0.


2 Jo
Or
p2n rTr
I In (1 —2c? COS 0 + ü^) d9 = / In (1 + 2a^ cos 0 + a^) d9
Jn Jo
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 401

donc
2I ( a) = + = I ( a ‘ ).

Par une récurrence immédiate, on en conclut

(**) V K ëN *, / ( a ) =

3) Si |a | < 1, alors |û:^"| tend vers 0 quand n tend vers +oo, et la


continuité de I en 0 entraîne I(a) = 0 d’après (**).
4) a) Si a > 1, alors pour tout û € [0, tt] on a

0< — < 1 — 2a cos 0 + a^


\ a a^ J
< a 2 (l + - + ^ ) .
V a a^ J
En passant au logarithme puis en intégrant par rapport à 6 entre 0 et
7T, on trouve
/ 2 1 \ / 2 1 \
27rlno: + 7rln ^1 ——+ ^ j < I{a) < 27rlna: + Trln ^1+ —+ ^ j ,

ce qui entraîne bien / ( a ) ~ 27tIn o: lorsque a tend vers +oo.


b) Par une récurrence immédiate on déduit de la question précédente
que pour a > 1 fixé, on a

I{p?^) ~ 2”"''^7rlna lorsque a —>+oo.

En faisant tendre n vers +oo dans (**) on conclut que

Va > 1, / ( a ) = 27t In a .

Si maintenant a < —1, alors —a > 1, et comme I{a) = / ( —a ), on a


finalement démontré que

Si la| > 1, alors J (a ) = 2Trln|al.

5) Soit a e E \ {—1,1}. En appliquant le théorème 1.3.19, on obtient

/(a ) = lim Un avec ^ In J J ^1—2 a cos


A:=l
402 I ntégration

Or, pour tout k € Z, on a

1 —2a cos +a^ = (1 —aw^) (1 —au;_fc) avec u>k =_ ^ ik'Kin

et comme
n -l
n = X ^ ^ -1
k = —n

(les racines de — 1 sont les a;* pour —n < fc < n — 1), on en


déduit
n n
JJ(l-au;fc) (l-aw-fc) = J J ( u;_ a: - a ) (wfc - a )
fc = l k=l
a + 1
= (a2” - l )
a —1
et donc

/ \ W 1Î.T4C ^ 1 / ““ 1)
n \ a —1 /
- Si \a\ < 1, on a facilement lim Un = 0, donc I{a) = 0.
n —»■ +00
- Si |a | > 1, on transforme (* * *) en

= 2»lnla|+ i l n ( ^ ( i ~ 0 ) ’

ce qui entraîne I{a) = lim Un = 27t In \a\.


n —>^+00
/îemari^we. On peut montrer que 1(1) et / ( —1) existent et qu’elles sont
nulles.

Problème 6.10 Pour i € M er æ G ]0 ,1 [, on pose

f ( t , x ) = — ln (l + 2æ cosi + æ^).
X
1) a) Établir les inégalités
ln (l - x) ln (l + x)
< f(t,x) < 2
X X
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 403

et
ln (l —x)
< -2
X

b) Montrer que la fonction ]0,1[—^ R, x x ^ ln (l — x) est inté­


grable sur ]0,1[, ainsi que la fonction x i—> f{t^x) pour t fixé.
Pour la suite, on définit

"it G M, F{t) := / / ( t , x) dx.


JO

2) Montrer que F est continue sur R, paire et 2'K-périodique.


3) Montrer que F est dérivable sur ]0, 7t[, et que

dx
VtG]0,7r[, F \ t ) = —2 s i n i / —
JO 1 + 2x cos t + *

4) Déterminer une expression de F'(t) évitant le symbole d*intégration,


et en déduire que

Vî €]0,7 t[, F{t) = F (0) -

5) À partir de la définition de F, montrer que pour tout réel t, on a

et en déduire la valeur de F{0) et de F(7 t).


6) À l ’aide d ’un développement en série entière, montrer que F{‘k) =
—2 ^ et en déduire la valeur de la somme
n >\ n>l

Solution
1) a) Soient Í € R et X € ]0,1[. De l’encadrement —1 < co sí < 1, on
déduit
(1 —x Ÿ < 1 + 2x cos Í + < (1 + xŸ -
404 I ntégration

Comme chaque terme de cet encadrement est strictement positif, il suf­


fit alors de prendre le logarithme et de multiplier par 1 /x pour obtenir
l’encadrement ;

< /((.X ) < 2 i î i l ± î l .


X X
Il en résulte :
ln (l + x) ln (l — ln (l —x)
|/ ( i ,x ) | < max ( 2 ,-2
X X
La fonction X i-> x~^ ln (l —x) est négative, continue sur ]0,1[ donc
localement intégrable. De plus, on a x~^ ln (l — x) ~ —1 lorsque
X ^ 0+, et X ^ ln (l — x) ~ ln (l — x) lorsque x —> 1 . Comme
l’intégrale ln (l — x) dx est convergente (voir exemples 3.1.4), on
conclut que la fonction <p : x x~^ ln (l — x) est intégrable sur
l’intervalle ]0,1[.
Dès lors, pour tout t fixé dans M, la fonction x f{t, x) qui est conti­
nue sur ]0,1[ et dominée par la fonction intégrable ¡p est donc elle-
même intégrable sur l’intervalle ]0,1[.
2) D’après 1) b), pour chaque i € R, la fonction x •-» x~^ f{t, x) est
intégrable sur ]0,1[ ; or pour chaque x € ]0,1[, 1 f { t n x ) est conti­
nue sur R, et la famille de fonctions x f{t, x) (i € R) admet pour
dominante intégrable (d’après 1) a)) la fonction x i-> —2 x “ ^ ln (l —x).
Le théorème 4.4.3 permet de conclure que la fonction F est continue
sur R.
La parité et la 2Tr-périodicité de F découlent immédiatement de celles
de la fonction cosinus.
3) La fonction d f / d t est définie sur ]0, 7t[x ]0, 1[ et on a
^ (. s _ - 2 sin f
1 -1- 2x cos t + x^^
d’où
<
1 -h 2x cos i -t- x^
Dès lors, pour tout a fixé dans ]0, 7t[, l’inégalité
2
<
1 -I- 2x cos a + x “
^
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 405

est valable pour tout (t, x) € ]0, a[ x ]0,1[, et la fonction x 2(1 +


2x c o s a + x ^ ) “ ^ est intégrable sur ]0,1[. Le théorème4.4.8 assure que
la fonction F est dérivable sur ]0, a [ pour tout a G ]0, 7t[, elle est donc
dérivable sur ]0, 7t[, et on a

dx
+ 2x cos Í + x^

4) Soit t G ]0, 7t[. En observant que

l + 2 x c o s i + x ^ = (x + c o s i)^ + s in ^ i = sin ^ t

on déduit

dx 1 r / x + c o s t \i ^ = i
~2 = arctan I — — “ )
i ‘ r + 2x cos t + x^ sint L V sm i /Jx=o
= ^arctan ^cotan^^ — arctan(cotani)j
t
2 sînt
D’où
V tG ]0 ,7 r [, F \t ) = —t.

Comme F est continue sur l’intervalle [0, tt], il en résulte que

Vf G [0,TT], Fit) = F (0) -

5) Soit Í G M. On a

ir(|)+ ir(^_ Î) = ^ i [ l n ( l + x2 + 2 x c o s |)

+ ^ l^ln ^1 + —2x cos j dx

= ^ l n [ l + x ‘ + 2x ^ ( l - 2 c o s » ( î ) ) ] ^
/»1 2
= / — ln(l +x^ — 2x^ cost) dx.
Jo ^
406 I ntégration

En posant U = dans la dernière intégrale, on obtient

^ ln (l + —2 u co si)
du
2u
1 ln (l + 'U^ + 2u COs(7T —t))
du,
-U U
c’est-à-dire

Pour t = 0, on obtient F(0)-t-F(7r) = F (7 r)/2 ,d ’où F{n) = —2 F (0 ).


Or d’après la question 4), on a F{ tt) = F{0) — 7t^ /2. On conclut
9 9
-F^(O) = y et = - - §--

6) Remarquons d’abord que

F(Tr) = 2 f ^ ln (l —x) dx.


Jo

V--S X^
Or, pour tout a: G ]0 ,1 [, on a ln (l —x) = —^ — , et par suite
n>l
Th

ln (l — x ) _ X.n—1
(*) Vx€]0,l[,
X = -E n>l
n

Pour chaque n € N*, la fonction 5„ ; x n~^ est intégrable et


positive sur ]0,1[, et Jq gn{x) dx = n “ ^. Le théorème de conveigence
monotone 4.3.1 garantit donc la possibilité d’intégrer la série (*) terme
à terme, d’où

Ainsi,

i ’w = - 2 E à -
n>l”
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 407

Mais d’après 5), F(7 t) = — donc


1 __ 7T^

n>l
6 *

Problème 6.11 (Méthode de Laplace"^) Soit [a, 6[ un intervalle de


R (borné ou non, avec a < b < +oo). Soient (p : [a,6[—> R une
fonction croissante et f : [a, i)[ —> C une fonction telle que f
soit intégrable sur [a, b[ pour un certain réel xq. On suppose en outre
que f est continue en a et que f{a) ^ 0.
Le but de ce problème est la recherche d'un équivalent, lorsque x tend
vers + 00, de la fonction
pb
F : X ^
Ja
1) On suppose que a = 0 et <p{t) = t.
a) Montrer qu ’il existe a 6 ]0,6[ que f soit bornée sur [0, a].
b) Montrer
lim Z ' e - - ^ f { t ) d t = /(0 ).
X—»-+00 ■ f
c) En déduire
/(0)
( .) F(x) lorsque x —>■+oo.
X

2) On suppose que p est de classe et que pf > Osur [a^b[. ÀVaide


d'un changement de variable et de la relation (*), montrer
o -x v?(a)
/( o ) lorsque x —^ +oo.
F(x)
p ^ ip ) X

3) On suppose que a = 0 et p{t) = t^. Montrer

(**) ~ lorsque x —^ +oo.


2 y/x
4. LAPLACE Pierre Simon de ( 1749 -1827). Astronome et mathématicien français.
Auteur de la théorie analytique des probabilités, ainsi que de nombreux travaux fonda­
mentaux dans différents champs des mathématiques et en mécanique céleste.
408 I ntégration

4) On suppose que p est de classe p' > 0 sur ]a, 6[, p^{a) = Q et
p"{a) > 0. À l ’aide d ’un changement de variable et de la relation (**),
montrer

IF e-^v>(a)y^(a)
F{x) lorsque x —» +oo.
2p"{a) y/x

Solution
Observons d’abord que, p étant croissante, on a pour tout x > x q :
|g-rr< ^ (t) ^ g -(o :-x o )¥ ^ (t) |e-X0¥>(t)
< Q-ix-xo) ip(a) jg-Æ
ov’W
/(i)|,
donc
pb
lF (x)| < / ( i ) |d i < + 0 0 .
Ja

Comme f est intégrable sur [a, 6[, la fonction F est bien définie
sur [xo, + oo[.
1) a) Comme / est continue en zéro, elle est bornée au voisinage de ce
point. En effet, pour e > 0 assez petit, il existe ce > 0 tel que pour tout
t 6 [0, a], on ait |/( i ) —/(0)1 < e. Il existe donc M := |/(0 )| + e > 0
et a €]0,6[ tels que l/( i) | < M pour tout t € [0, ce],
b) Le changement de variable u = x t { x > 0 fixé) entraîne que

(*) X f i t ) dt = / ( ^ ) du.

Par ailleurs
< M e -“
h~“ Kî)
et
3 + 0 0 ^ “ / 0 ) x [ O ,x a ] W = /( 0) e “ X [0,+oo[(ii)-

La fonction U i-> e “ étant intégrable sur [0, + oo[, le théorème de la


convergence dominée et la relation ( h=) entraînent bien le résultat désiré.
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 409

c) Puisque /(0 ) ^ 0, on déduit de la question précédente que

“ -Xt /(0 )
/ m dt
/0 X

Montrons maintenant

(ne*) lim X [ e f i t ) dt = 0.

En effet, pour x > xq, on a


rb

Par suite.
I ^—xt m dt < I g —Xot l/( i) | dt.
Jo

rb
\x ^—xt f{ t) dt < |/( i ) | di.
/ : Jo
En faisant tendre x vers +oo, on obtient (**). On en déduit, compte
tenu de la question précédente,
poi
lim xF(x) =
X -+ 0 0
lim x
X -+ 0 0 J
I
q
f(t) dt + lim x
X -+ 0 0
I fit) dt,

d’où
lim x F (x ) = /(0 )
X—»+00
et l’équivalent recherché.
2) Puisque (p est de classe sur [a, 6[ et que p' > 0, la fonction 1 1->
p{t) — p{a) est strictement croissante et de classe sur [a, 6[, c’est
donc une bijection de [o, b[ sur [0, c[ où c = lim¥?(i) —p{a). Si V’ ^
Η(-6
[0, c[ —> [a, 6[ désigne l’application réciproque de p, le changement de
variable t = 'tp{s) entraîne alors

F{x) = f{tjj{s))-ip'(s) ds.


Jo
On est ainsi ramené à la situation de la question 1), donc

F (x) ~ /(^ (O )):0 '(O) lorsque a; ^ +oo.


/jr»
410 I ntégration

De plus, V’(O) = a et '^'(0) = l/ ^ '( a ) , d’où l’équivalent recherché.


3) On reprend la méthode et les notations de 1). D ’une part, en appli­
quant le théorème de la convergence dominée, on a

-/c J f(t)d t =

et en faisant tendre x vers -t-oo, il vient

j * " e - ' m ) du = ^ m -

D’autre part, en vertu de l’inégalité


rb
I e-^^f{t)dt\ < f l / ( i ) l dt,
Ja I Jo
on a
lim v/x / e f( t) dt = 0.
:-*+«> J a
D’où
F{x) ~ lorsque x —> -l-oo.
2 yj^
4) D’après les hypothèses sur la fonction t A(i) ;= — (p{a)
est dérivable sur ]a, 6[ et on a pour tout t € ]a, 6[,

A'(i) =
2 y/ip{t) - (f{a)
De plus, lorsque t tend vers a"'", on a

/(f) {t - a) y " (g) ^ ¡y {a)


> 0.
2 i / tp{t) - ip{a) (t - û )2 ( p " (
2 -y/(f - a)2 (f/'{a)/2 û ) /2 V 2
Ainsi, A est une fonction de classe sur [a, ¿>[ strictement crois­
sante. C’est une bijection de l’intervalle [a, b[ sur l’intervalle [0, c[ où
c = lim y/^{t) —v^(a). Si ip désigne l’application réciproque, le chan-
t—>6
gement de variable i = ^ (s ) entraîne

F (x) =
2 ^/x
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 411

Comme -0(0) = a et '^^(0) = y/2/ip"{a), on déduit aussitôt l’équi­


valent recherché.

Problème 6.12 (Fonctions elliptiques de Jacobi^) Soit F la fonction


donnée sur [0,1] par
dt
F (x ) := r
Jo V I
1) Montrer que F est définie sur [0,1].
2) On pose a = F{1), Montrer que 1 < a < 7t/2.
3) Montrer que F définit une bijection de [0,1] sur [0, a].
4) On désigne par sn la réciproque de cette bijection, et on définit deux
autres fonctions en et dn sur [0, a] par :

Vi G [0, a], cn(t) := dn{t) := y /l + siV{t),

Montrer que les fonctions sn, en et dn sont de classe sur [0, a],
et déterminer leur dérivée.
5) a) Montrer que sn est deux fois dérivable sur [0, a] et

Vt G [0, a], sn"(t) = —2sn^(t).

b) En déduire que la fonction sn est concave sur [0, a] et que

Vt G [0, a], sn(i) > —.


a
c) Montrer
V ie [ 0 ,a ] , sn(t) < t -

d) En déduire Vencadrement : 5 — \/Î 5 < ol < 7t/2.


5. JACOBI Cari (1804- 1851). Mathématicien allemand. Premier mathématicien
à appliquer les fonctions elliptiques à la théorie des nombres. Il donna de nouvelles
preuves de la loi de réciprocité quadratique et y apporta des généralisations grâce à
l’introduction de ce qui est connu aujourd’hui sous le nom de sommes de Jacobi. La
fonction thêta si fréquemment appliquée à l’étude des séries hypergéométriques, porte
son nom; il en donna l’équation fonctionnelle. Son déterminant, le déterminant jaco-
bien, est crucial dans le calcul infinitésimal.
412 I ntégration

Solution
1) Il s’agit de montrer que l’intégrale Jq (1 — dt converge pour
tout X fixé dans [0,1]. Or, sur le segment [0, x] avec x < 1, la fonction
i (1 — est continue, donc intégrable. De plus

lorsque i ^ 1 ,
V T + ¥ y /T + ty /T ^ 2 y /i-t

et Jq (1 — i) est un exemple de Riemann convergent, donc F ( l)


existe. On a ainsi montré que F est définie sur [0,1].
2) Pour tout t G [0,1[, on a

1 < '

d’où

/ .■ ' » jÎ ' t c t î Î 'j c t '


c’est-à-dire 1 < F{1) < arcsin 1, ou encore 1 < a < tt/2.
3) Pour tous x i , X2 6 [0,1] vérifiant x i < X2, on a

F{x,)-F(x2)=Jxf dt
> 0.

La fonction F est donc strictement croissante de [0,1] sur [0, a], et


comme elle est continue sur [0,1], elle réalise bien une bijection de
[0,1] sur [0, a].
4) La fonction F est dérivable sur [0,1[, et

Vx € [0,1[, F'{x) =
y/\ — x^
Puisque F ' ne s’annule pas sur [0,1[, sa fonction réciproque sn est
dérivable sur [0, a] (voir corollaire A.3.6) et on a

V ie [0,a], sn'(i) = — = y /\ — sn^(i).


F '(sn (f))
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 413

sn est donc de classe sur [0, a [ et comme lim sn'(t) = 0, on en


t—^Ot
déduit que sn est également dérivable en a et que sn'(o:) = 0.
On remarque que, pour tout t € [0, a],

sn'(i) = \ / l —sn^(i) \ / l + sn^(i) = cn(i) dn(i).

De même, on a

et

Les fonctions sn, en et dn sont donc de classe sur [0, ce], et on a

sn' = en dn, en' = —sn dn, dn' = sn en.

5) a) D’après la question précédente, sn est dérivable sur [0, a], et la


formule donnant sn' montre que sn' est elle-même dérivable sur [0, ce].
Donc sn est deux fois dérivable sur cet intervalle. De plus, on a

sn"(i) = cn'(i) dn(i) + cn(i) dn'(i)


= —sn(i)dn^(i) -I- sn(i)cn^(i)
= —sn(i) (dn^(i) — cn^(i)).

D’où en définitive :

V i€ [0 , ce], sn"(i) = —2sn^(f).

b) La fonction sn" est négative sur [0, a], donc sn est concave sur cet
intervalle d’après la proposition A.3.29. Sa courbe représentative est au-
dessus de toute sécante, en particulier.

V iefO , ce], sn(i) > —.


a
c) D’après l’inégalité précédente, on a
¿3
Vf G [0,ce], sn^(f) > —r .
414 I ntégration

d’où

sn"(i) < - 2 - ^ .

En intégrant deux fois entre 0 et a, on obtient immédiatement

(*) [0 , 0:], sn(f) < t -

d) En faisant i = o dans (*), on obtient

' 2 - iô ’

ce qui équivaut à o^ —lOo + 10 < 0. Le réel o est donc compris entre


les racines de —lO X + 10, d’où 5 —\/ÏE ^ O; < 5 + VT5. Compte
tenu de la question 2), on déduit : 5 —\/Ï 5 < a < 7t/2.

Problème 6.13 (Irrationnalité de tt) On se donne p^q et n des entiers


strictement positifs et on considère le polynôme :

Pn{X) = ^ X ^ { q X - p r .

1) Calculer les coefficients de Pn- En déduire que, pour tout entier k


appartenant à [0,2n],Pn^^(0) est un entier relatif
2) Comparer PnÇq ~ X ) et Pn{X), En déduire que, pour tout entier
k dans [0,2n], P n \ ^ ) est un entier relatif
3) Déterminer le maximum de \Pn{x)\ pour x G [o,p/q]-
4) On considère l ’intégrale := Jq Pn{^) sinæ dx.
a) On suppose que ^ > tt. Montrer que la suite (/„) converge vers 0.
b) On suppose que | = tt. Montrer que, pour tout n 6 N*, /n G Z*.
c) En déduire que tt est un nombre irrationnel.
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 415

Solution
1) Le développement de {qX - p)” par la formule du binôme donne

Le polynôme Pn étant divisible par mais pas par il admet


donc 0 comme racine d’ordre n, et par conséquent

p „(o ) = p ;(o ) = ••• = = 0 G Z.

La dérivée n-ièm ede P„ est donnée par

-k {n + k)\

d’où P^"^(0) = ( - p ) " G Z.


De même, pour tout entier i G [1, n], on a

p S '* 'K x ) =

D’où
p M (0 ) = q‘ ( - p r ~ ‘-

Or

n! = ■' ( ” r ) ^

Donc P^”+*\0) G Z.
En définitive, Pn'°\o) G Z quel que soit l’entier k dans [0,2n].
2) en remarquant que

ni
416 I ntégration

on déduit

3) |P„(a:)| est maximum lorsque \x{qx—p)\ est maximum, c’est-à-dire


pour X = p/{2q). D’où

4) a) Si I > 7T, l’intervalle [0,7r] est inclus dans l’intervalle [O, ^],
donc
Vx € [ 0 , 4 |P„(x )| < 1 ( ^ ) ” .

On en déduit

I I i
/ Pn(x) siïix dx < I Pnix) dx < —T ( - r - ) •
\Jo \ J q n\ \AqJ
/p ^ \n
Or j est négligeable devant n! lorsque n tend vers -|-oo. Par
conséquent
P7T
lim /
n-*+oo J q
Pnix) siïixdx = 0.

b) Des intégrations par parties successives donnent


pTZ
I Pn{x)smxdx
Jo
= [ —cos X P„ (x) -h sin X (x) H-------1- (P2nix) (x)] Q

où ip2 n représente une primitive itérée 2n fois de x cos 2x.


D’après le résultat des deux premières questions, Pn et toutes ses dé­
rivées successives prennent des valeurs entières en 0 et en tt. In est
donc un entier relatif pour tout entier n strictement positif. Si In était
nul, comme on sait que la fonction x Pn{x) sin x est continue et
garde un signe constant sur [0, tt], on aurait Pn(x) sin x = 0 pour tout
X G [0, 7t], ce qui est absurde. Donc In G Z*.
c) Une suite d’entiers non nuis ne peut converger vers 0, donc les résul­
tats des questions 4) a) et 4) b) sont contradictoires. On en déduit qu’il
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 417

n’existe pas d’entiers p et g tels que tt = p/q. Autrement dit, tt est un


nombre irrationnel.

Problème 6.14 (IVansformation de Laplace) On note E le C-espacé


vectoriel desfonctions continues de [0, +oo[ dans C. Pour tout f E E
et tout Z e C, on pose
r+oo
F{^) ■■= / f{ t) e - ^ U t,
Jo
et on note A f l ’ensemble des z e C tels que F{z) soit absolument
convergente. On note S l ’ensemble des f E E telles que A f ^
Pour tout f E S, F s ’appelle la transformée de Laplace de f et on note
F = C f.
1) Soit f E S, montrer que si zq = xq + iyo E: A f , il en est de même
de tout Z = x + iy tel que x > xq.
2) Soit zo E A f . Pour tout n e N, on pose

r m . dt.
Fn{z) :=
JQ
Montrer que (Fn)neN converge uniformément vers F sur le demi-plan
Hio défini par
Ha;o := {z = X-\-iy e C \ x > xo}.
En déduire la continuité de F sur na;^.
3) Pour n € N fixé, on considère la fonction / : [0, + o o [ ^ C, i •—>i” .
Préciser A f et expliciter C f.
4) Pour n € N fixé, on considère ^ : [0, + o o [ —^ C, 1 e“ “* e*“**
où a E C et w E R.
a) Préciser Ag et expliciter Cg.
b) En déduire la valeur explicite des intégrales :
r+oo r+oo
h = / cos{wt) dt et Jo — I sin(u;i) dt
Jo Jo
ainsi que celle de
+00
r+oo ^+oo
J
/ cos{ivt) dt et Ji = t e “ ** sin(wi) dt.
418 I ntégration

Solution
1) Pourtout 2 € C ettout t € [0 ,+ o o [,o n a |/(i)e ~ ^ ‘ | < e“ ®* |/(i)l-
D’autre part, pour tout i € [0, + oo[ et tout x 6 [xq, + oo[, on a
—x t < —xot, donc

V i€ [0, +oo[, |/ ( i ) e - " ‘ l <

Or 2o € .4 f, donc l’intégrale Jq °° f {t) dt est absolument conver­


gente. On en déduit que f( t) dt est absolument convergente,
donc Z e A f.
2) - Montrons que {Fn) converge uniformément vers F sur IIxo-
Pourtour 2 fixé dans n^o, l’intégrale généralisée F{z) est absolument
convergente, donc la suite (Fn)n€N converge simplement vers F sur
le demi-plan IIxo- De plus, pour tout z € ü^o,
r+OO /»+00
|F„(2)-F(2)| < / l/(i)|e-"‘ di < / \m \e -^ o U t,
Jn Jn

et comme j/(i) | dt converge, on a


/*+oo
dt = 0.

On en déduit que, pour tout e > 0, il existe un no = no(e, xo) G N tel


que, pour tout n e N, on ait

n > n o =;> 0 < f < e,


Jn

donc
V 2€n^o. \Fn{z) - F(z)\ < £,
ou encore.

Vn G N, n > no => sup |F „( 2 ) —i^(.2)| < £■


zGTIxq
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse____________ 419

D’où le résultat désiré.


-M ontrons que F est continue sur IIxo-
Pour chaque n € N, on a

V ( z ,z 0 € n 2 „ , = r / ( i ) ( e - " ‘ - e - ^ '* ) dt,


Jo
d’où

|F«(z) - Fn{z')\ < j T |/(i)l e-^'‘ - 1\ dt.

D’autre part, la fonction ; [0, + o o [ ^ C, i i-» est dé­


rivable sur [0, -t- oo[ et i/{t) = {z' — z) De l’inégalité des
accroissements finis, on déduit

3 0 € ]O ,1 [, V i€ [0 ,-h o o [, < t\< p 'm \,

d’où

\/{z,z’) e U l , \ F n { z ) - F n { z ') \ < \ z - z '\ r t \ f { t ) \ e - ^ o U t .


Jo
Pour chaque n € N, la fonction Fn est donc lipschitzienne sur Ilaio,
donc (uniformément) continue (voir exemple A.4.13).
Comme F est limite uniforme d’une suite de fonctions continues sur
lIa;o, elle est elle-même continue sur IIxo-
3) - Déterminons z e C tels que Jq °° î ” dt converge.
La fonction ipx : [0, -1- oo[—> C, i i-> i” étant continue, il en est
de même de i i-^ ®st donc localement intégrable
sur [0, -H oo[.
Si z < 0, alors ^ lim |iç^a;(i)| = -l-oo, donc dt d\\ex%e.
Si z > 0 et n G N, alors ^ lim = 0 et par conséquent
i" — o (l/i^ ). Or /j^°° dt est un exemple de Riemann convergent,
donc l’intégrale i” e " “*dt est elle aussi convergente.
On conclut que, pour tout n € N,
r+oo \
e dt converge absolument ) ^e{z) > 0,
U.0 /
420 I ntégration

autrement dit :
A f = { z Ç . C ; ^ e { z ) > 0}.

Remarquons que si a: = 0 et n = 0, alors |V’o(i)| = 1 et \ipo{t)\dt


diverge.
-Calculons C f.
Pour tous Z € Ho, A € R+, et n € N, on a

t" e dt,
Jo l Z io Z ,
et comme 2: ^ 0, il vient
^ n + 1 q—xA J^n+l a—zA
lim
— . , = 0 , donc lim , , = 0.
A-»+oo | 2:| A-++00 \z\

Comme / 0^°° i” e dt est convergente, on déduit en faisant tendre A


vers +00 que
/>+00
n+ 1 /■+00
Vz € Ho, Vn € N e e -^ d t.
’ Jo
/ ' i '
On obtient ainsi
ni
Vn 6 N, Vz e Ho, C f{z) = ^n+i-

4) a) Pour tout i € [0, + oo[, on a g{t) = i” o+»tü)t Compte tenu de


la question précédente, on déduit d’une part,

Ag = {z = x + iy Ç.C -, X > —3îe(a)},


et d’autre part,

(*) V .€ A , C siz) =

b) Pour a = 0 et n = 0 dans (*), on obtient, pour tout z G H q,


/*+00 1 /*+00 1
/ ^ et / =
Jo 2: - zw; Jo 2; + г'a;
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 421

On en déduit aussitôt
¡•+0 ^iwt _|_ ^—iwt 1 (
zt 1
Io = /
Jo 2 2 \ z — iw + '
z
+1 9 ’
et
^iwt _ ^—iwt 1 (
r,—zt 1
Jo
- f 2 Ti \ z — iw fiü)
w
+ -up-
En faisant a = 0 et n = 1 dans (=k), on obtient, pour tout z € Ü q,
+00 1

/ {z —iw )“
^
et
r+ oo
1
l ' (z + Z'tü)2 '
On en déduit immédiatement
r+oo
r+oo 11 ^+00
/■+°°
h = t cosiwt) dt = ^ / +
Jo 2 Jq
1 r 1 1 ‘
+
2 \_{z — iw Y {z + iw )‘^ y
d’où
z^ — uP
h =
(z^ + W^p
De même, on a

Ji /
=
r-yoo
r+oo

Jo
t siniwt) dt = —

1
//*+oo

J q
i (e*“”* e“*“'*)
— di,

ce qui entraîne

2wz
J i= TT
2i \_{z — iw P {z + iw p \ {z‘^ + 'uPp
422 I ntégration

Problème 6.15 1) Établir la convergence de l'intégrale


r+oo
/
P {x)e ^ dx
J

pour tout polynôme P G M[X].


2) On pose E = R[X] (on pourra identifier E à l ’espace vectoriel des
fonctions polynomiales de R dans Rj. Pour P et Q éléments de E,
on pose
{P, Q) := f P{x) Q{x) dx.
J —oo
Montrer qu*on définit ainsi un produit scalaire sur E, On notera || • || la
norme associée,
3) Pour tout entier naturel n, on considère Vapplication Pn de R dans
R définie pour tout réel x par

a) Calculer P u P2 P 3.
b) Soit n G N*. Établir, pour tout réel x, la relation :

Pn+i{x) = -2 x P n { x )-2 n P n -i(x ).

c) Montrer que, pour tout entier naturel n^Pn est une fonction poly­
nomiale dont on précisera , en fonction de n, le degré, la parité et le
coefficient du terme de plus haut degré,
d) Soit n G N*. Établir, pour tout réel x, la relation :

K i.^ ) = -2 n P „_ i(a;).

4) a) Montrer que, pour (p, g) € N* x N*, on a

{Pp,Pq) = 2q {Pp—l, Pq—l).

b) Montrer que la famille (Pn)neN est une famille orthogonale de E.


c) Calculer ||Pn||.
d) En déduire une famille orthonormale de E.
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 423

Solution
1 ) La fonction à intégrer est continue sur R donc localement intégrable.
De plus, la croissance comparée de l’exponentielle et des fonctions puis­
sances donne lim P (x) = 0, c’est-à-dire
ÎD—i-±00

P{x)e~^^ = lorsque x —*■±oo,

ce qui prouve la conveigence de l’intégrale proposée.


2) Pour tous polynômes P, Q, P i,Q i et tout scalaire A, on a aussitôt
par linéarité et positivité des intégrales convergentes :
{P,Q) = (Q ,P), (P i + AP2,Q) = {Pi ,Q) + X{P2,Q) et (P, P) > 0.
Enfin, on a

(P, P ) = 0 / P \ x ) e~^ dx = 0,
J —oo
d’où, par positivité de la fonction à intégrer, P^(x) dx = 0.
Par positivité et continuité de x P ^{x)e ^ on déduit

V x G [0 ,l], P 2 (x )e " ^ = 0,
c’est-à-dire
Vx € [0,1], P (x ) = 0.
Le polynôme P admet donc une infinité de racines, c’est donc le poly­
nôme nul.
On a ainsi démontré que (•, •) définit un produit scalaire sur P .
2
3) a) La fonction p : x e~^ est indéfiniment dérivable sur R et
par des calculs élémentaires, on obtient : ^'{x) = —2x e ~ “'^, f" {x ) =
(4x^ —2) e~®*, ip'"{x) = (—8x^ -t- 12 x) e“ ®*, d’où
Po = 1 , P i = - 2 X , P 2 = 4X^ - 2, P 3 = -8 X '^ + 12X.

b) Pour tout X G R, on a (p'(x) = —2x<^(x) et en dérivant n fois, on


obtient, grâce à la formule de Leibniz (théorème A.3.9) :

^(«+D(x) = -2x¥?('*)(a:) + n ( - 2 ) ^ ( ” -i)(x ),


424 I ntégration

d’où, après multiplicaion par e® :

Pn+i(x) = -2xPn(x) - 2nPn-i{x).

c) Par récurrence facile, et grâce à la relation précédente, on obtient


- pour tout n, Pn est un polynôme de degré n.
- le coefficient dominant de Pn est (—2)” .
- si n est pair, est un polynôme pair et si n est impair, P„ est un
polynôme impair.
d) On a = Pn{x) , donc

^(n+i)(3.) ^ (i^(x) - 2xPn(x)) e

d’où
P „+i(x) = Pl^{x) - 2xPn(x),
et en comparant avec le résultat obtenu en 3) b), on déduit

= -2 n P „ _ i(x ).

4) a) On a
+00 P+OO

/ -oo
Pp{x) Pq{x) e~^ d x =
J—oo
P q {x)tp ^\x) dx.

On intègre par parties en dérivant Pq en —2qPq-i et en primitivant


en On a alors Pq{x) (p^~ ^\x) = Pq{x) Pp-i{x) e ~ ^
qui tend vers 0 lorsque x tend vers ±oo. On en déduit
/•+00
{Pp,Pq) = 2q Pq-i{x) Pp-i{x) e ^ dx = 2 g (P p _ i,P ,_ i).
J —OO
4) b) En permutant les rôles de p et g dans la relation établie en 4) a),
on obtient (Pp,Pq) = 2 p (P ç_ i,P p _ i), d’où (P ^_i,P p_i) = 0 pour
tous P ^ g. On a donc démontré que (Pn)n€N est une famille orthogo­
nale de E.
c) D’après le résultat de 4) a), llPnP = 2n ||P n _ i|p , d’où par récur­
rence immédiate :
||Pn||2 = 2” n!||Po||2.
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 425

Or ||P o f = dx = V ^.donc

llPnll = 2"/2 7ri/^v/;ïï.

d) Compte tenu de b) et c) ci-dessus, ( ^ ^ P„) est une


\ 2"/^ Vni ' n€N
famille orthonormale de E.

Problème 6.16 Soit P = ]0 , -I- 00 p. Calculer


dx dy
Id (1 + y) (1 +
In X
et en déduire la valeur de Vintégrale J = ----- dx.
Jo X-2 - 1
In X
2) Vérifier que J = 2 / — - dx et en déduire les sommes :
Jo - 1
+0 0 - +00 -

71=0 ^ ' 71=1

Solution
1) La fonction

/ :]0, -|-o o [x ]0 , -t-o o [^ R, (x,y) (i + a;2yj

tant continue et positive, le théorème de Fubini-Tonelli s’applique, don

n C w T ^ ^ - C T h U r T ^ h '
d’où

Or, pour chaque y > 0, le changement de variable t = x y/ÿ donne

r+°° dx _ J 1_ f+°° dt 7T
Jo 1 -h x2y ^/ÿ J0 1 + f2 2^ÿ’
426 I ntégration

donc

1 r°°
dy f+°° dt
I en posant = y)
~ 2Jo (1 + y) = " /o T T fi <
= 7tV 2.

On en déduit alors

dy
2 Jq \J o (1 + y) (1 + x2y) )■

Or, pour X 7^ 1, on a

X
(1 + y) (1 + x-2y) l - x ^ V l + ^^y 1+ y/

Ainsi
/*+oo
dy 1 + X^y
-------^ lim In
Jo (1 + y) (1 + x2y) 1 — A—>+00 1 + 2/ J y = o
In(x^)
1 —

Inx
= 2
X: 2 -l

et
In X 7T^
•' = /0
2) - En effectuant le changement de variable x = 1/u, on trouve

In x , —hiu / —du\ \iiu


Jl X-2 - 1 ^ ^ _ 1 ( «2 j -u2 - I

d’où
f^ ln x J 7T^

- Calculons maintenant les sommes A et B.


Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 427

+00
In x
Pour tout X € ]0,1[, on a ^ Inx ), donc
n=0

Par ailleurs, pour chaque n € N, l’application définie sur ]0,1[ par


/„ (x ) = —x^" In x est continue et positive. Le théorème de conver­
gence monotone donne alors

+00 «X

= — / x^” In X dx
to J o
+0O ^
^(2 n -h l)2 ’
n=0 ^ '

D’où A = 7t^ /8. Par ailleurs.

-hOO +00 +00

^ s (2^)^ S (2” + ^ S ^

V -S . , „ 4 ^ 7r^
D ou, B = - - + A donc B = - A = — .
4 3 6

Problème 6.17 On considère la fonction f définie sur par

f{x^y) = sinx.

s in X
Vérifier que la fonction x ^ n ’est pas intégrable sur ]0, -|-oo[
et en déduire que la fonction f n ’est pas intégrable sur [0, -h oop.
/»-j-oo 2
On rappelle que / e""* dt = (voir exercice 4,9).
Jo 2
428 I ntégration

2) Soit a > 0 fixé. Vérifier que f est intégrable sur [0, o] x [0, + oo[
et en déduire que

où Qa est une fonction qu'on déterminera.


^+oo
3) Montrer que /
0 J9a{y) dy admet une limite (finie) lorsque a tend
vers +00 et la calculer
4) Déduire de ce qui précède la valeur de chacune des intégrales sui-
vantes :
f+ °^ sm x , f+°° , ,,
/ —7=- dx et / sin(x ) dx.
Jo Vx Jo

Solution
1) - En effectuant le changement de variable x = y + mr, on obtient
r+oo ^
f y/x Vî
t OO Ip'•
I sin(ym + mr)\\ I
I c in f -1- rï'TT

dy,
■ s i y/ÿ+ mr
d’où
/■+°°lsinx| ^ ^ r , ^ 1
/ — -p=-dx > / smydy > , =
Jo Jo y /Ô T n ) ^
2 1
= :^ E = + 00 .

sin X
La fonction X 1-^ ! - n’est donc pas intégrable sur [0, + oo[.
YX
“ Puisque la fonction | / | est continue et positive, le théorème de Fubini-
Tonelli s’applique et on a alors
/»+00 ^+oo /»H-CX) / ^+oo \
J J \f( x ,y ) d x d y - J |s in x |iy e” ®*' d y jd x .
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 429

Par ailleurs, pour tout a: > 0 fixé, le changement de variable t = y y/x


donne

= ^ r e - ^ U t = ^ 4
Jo J0 ^/S 2
D’où
/.+CO .+0O 0F /•+ °°ls in x l
Jo Jo ^ Jq y/x ~
ce qui prouve bien que / n’est pas intégrable sur [0, + oop.
2) - Montrons que / est intégrable sur [0, a] x [0, + oo[ pour tout
a > 0.
I sinæ|
La fonction X est continue sur [0, + oo[ (car elle l’est mani­
yfx
festement sur ]0, -1- oo[ et se prolonge par continuité en 0) et tend vers
sîn X
0 quand x tend vers -t-oo, donc il existe M > 0 tel que -— -=A- < M
y/x
pour tout X > 0. D’où

r \f( x ,y )d x d y = r i ^ ^ d x dt <
Jo Jo Jo Jo J
- Puisque / est intégrable sur [0, a] x [0, H- oo[, le théorème de Fubini
est applicable, doù
■v/ tF /■“ SinX ( /■“ _ 2 . \
2 7o Jo \J o J
Par ailleurs

J e sin X dx = 9 m e e“ dx^

où 9m désigne la partie imaginaire. Or

f e~=^y e“ dx =
i-y " [
J— ;*| x= aû _
___

■la:=0 ~ „• _ „2 V
J- ^ ,-a y ^+ ia _
1),

d’où
1 —e cos a —y"^ e sin a
9a{y) = r e sin X dx =
Jo 1 + y^
430 I ntégration

Ainsi
y/TT r s i n x r+°°
~ L
3) Tout d’abord, pour tout y > 0, on a

, s, l + Icosaj+ lsina| 2 + y^
£ ---------------- r n ? ---------------- --- Î T 7 '

2 H~
où la fonction y I-» ;— J est intégrable sur [0, + oo[. D’autre part.
1+ '/
pour tout y > 0, on a

lim ga{y) = 7 — 4 .
a - ^ + o o 1 + 2/^

Le théorème de la convergence dominée est donc applicable, d’où


/*+00 p +00
dy
Â'
+ÿ
Or

1+ = (1 + - 2y^ = (y^ - v ^ y + 1) (y^ + V ^y + 1)

et on a la décomposition en éléments simples :

-y + \/2 ' + 's/S


+
1+y^ 2 V 2 \ y ^ ~ V ^y + 1 y 2 + y/2y + t)'

Des calculs élémentaires sur les primitives des fractions rationnelles


(voir section 2.4.3) permettent de voir que

1"^°° dy _ TTy/2
JQ 1 + y^ 4 ’

(voir aussi l’exercice 6.20 pour une autre méthode). On a alors

lim Î^+°° 9a{y) ^ = TTy/2


( \ dy “^ ^ 2
a —► +00
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 431

4) - En vertu de 2) et 3), on a

^ Um r ° ° 9 a { y ) d y = Æ
Jo y/x y/ir 0-I-+00 J q V 2

- En effectuant le changement de variable i = on obtient

I ^ * = 2 V 2 -

Problème 6.18 Pour tout n € N, ow pose


^ fl 2.:in+i
/•! aj2n+i
- 7o

7 ) Établir la convergence de In puis calculer lim


n—»^+oo
2) Montrer qu’il existe TV € N* tel que ^
^ k>N ^
3) Donner un équivalent de In lorsque n tend vers +oo.
4) Étudier la convergence uniforme de la suite des fonctions fn définies
sur [0,1] par fn(x) = Inx. Retrouver à partir de là l ’égalité :

7 ~- iA V2 ^ —1.2-
^ k>N ^

Solution
1) - Considérons la fonction (ç définie sur [0,1] par

xlnx . _ _

{ ~2— r

-1
V?(0) = 0
SI

et
x€]0,1

1^ ( 1 ) = 1/2.

Cette fonction est continue sur ]0 ,1 [ et se prolonge par continuité en 0


car
X In x , . . . . .
— ~ —X In X et u m x In x = 0,
x-^ — 1 x-*0+
432 I ntégration

et elle se prolonge par continuité en 1 car


X liia: Inx ln(l + i) 1
—1 2 (x — 1) t-*o+ 2t 2
La continuité de y? sur [0,1] garantit la convergence de In-
- Calculons la limite de In lorsque n tend vers +oo.
La fonction if est dérivable sur ]0 ,1 [, et on a
,, . —1 — + 1) In X
-------- ■
Pour étudier le signe de considérons la fonction ip définie sur
]0,1[ par

C’est une fonction dérivable sur ]0,1[ comme somme de fonctions déri­
vables sur cet ouvert, et on a
, (x2-l)2
V» (a:) = - — "
X {x^ -H 1)2’
On en déduit que ip décroît de -l-oo à 0, ce qui montre que ip' est
positive sur ]0, 1 [. Donc p croît de 0 vers 1/2 :

Vx e [0,1], 0 < p{x) <


L’encadrement ainsi obtenu permet d’écrire

0 < In < I f X^^dx = ^


^ Jo 2 {2n -|-1) '
et d’après le lemme des gendarmes, on a alors
(*) lim In = 0.
n —>+00
2) On a

In + i-In = I x^” '''M n x d x


Jo
X,2n+l dx
i2n -f- 2
l2n -l-2 Jo 2n + 2jQ
1
4 (n -h l)2 ’
433
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse

d’où par sommation :

1 1
- w = 4 E w
k=n+l
_ 0, donc
Or J2k>i ^ ^ converge, et d’après (* ) on a lim In+P "
- p^+oo

1 1
E
k=n+l
h-
Pour chaque n G N, l’entier N recherché est donc égal à n + 1.
Donnons-nous £ > 0 arbitraire. Par continuité de ^ en 1, on peut trou­
ver 5 € ]0 ,1 [ tel que pour tout x G ]0 ,1 [, on ait

l - 6 < x < l => i ( l - e ) < <p(x) <

Pour un tel choix de ô, on a alors


fl-S pi
In = ip{x) d x + tp{x) dx = r + I"
Jo J l-S
Or
o < 4 <
” 2 2n-|-l
et
1 —e
2n -1-
On en déduit facilement :

3iV, Vn, n > N => 1 - 2e < 2 ( 2 n - t - 1)7" < 1 -t-2e


l-3 e < 2 (2 n -|-l)7 „ < H -3e,

c’est-à-dire

lim 2(2n + l)In = 1, ou encore In ~


n —>+00 4n
434 I ntégration

4) - Chaque fonction /„ est clairement continue sur ]0 ,1] et se pro­


longe par continuité en 0 en posant /n(0) = 0. Elle est également déri­
vable sur ]0 ,1], et on a
/;(x ) = (1 -h (2n + 1) In z).
Cette dérivée s’annule en Xn = e~ 2«+i et la fonction |/„ | présente en
ce point un maximum qui vaut :

Cela montre bien que la suite (/„) converge uniformément sur [0,1]
vers la fonction identiquement nulle.
- Pour tout æ € ]0,1 [, on a
,j.2n+l
= — In x ( l + x^ + ... + x ‘^P+
— 1
donc
1 ^2n-t-2p-|-3 jjj ^
- ^> ' /■' ^ 2fe+l In
= ~
« =
, ..
dx+
r
----
1 dx.

Mais d’après 1), on a


ri 2.2TH-2P+3 ^
lim / -----g— dx = 0,
'-»+00 J q x »=— 1

d’où

k=n ^ k>n+l

Problème 6.19 (Intégrales de Fresnel) On se propose de calculer les


intégrales de Fresnel^ :
P+OO r+oo
C = I cos{x^)dx et S = I sin (x ^)d x .
Jo Jo
6. FRESNEL Augustin (1788- 1827). Physicien français. Fondateur de l’optique
moderne, il proposa une explication de tous les phénomènes optiques dans le cadre de
la théorie ondulatoire de la lumière. Il sut utiliser les mathématiques pour défendre sa
théorie, et à ce titre son nom est resté attaché à certaines formules d’intégration.
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 435

Soient f : 1^0, ^ RÜj. continue et t E R+. Notons

Df — |(ar = r cos^, y = r sinO) ; O < 0 < ^ ; O < r < t / ( 0 ) |

et

ip{t) = siïi{x^ + y^) dxdy^ ip{t) = cos{x^+ y^)d xd y,


JjD t JjD t
1) Montrer que les intégrales C et S sont convergentes,
2) Déterminer

l r 1 /
;= / ^p{t)dt et lim - /
T —i^+oo 1 Jq T -^ + oo 1 J q

3) Montrer que

lim (^(t) = et lim = 2 CS.


t-^+oo ^ ' t-^+oo ^ '

4) Montrer que si une fonction / est intégrable sur tout compact de R+,
alors

1
lim f{ t) = £ lim — / f{ t) d t = t.
t-^+oo ^ T^+oo T Jo
5) Utiliser ce qui précède pour montrer que

Solution
1) Sur [0, +oo[, la fonction x i-> sin(x^) est continue, donc localement
intégrable. De plus, pour >1 > 0 fixé, le changement de variable = t
puis une intégration par parties donnent ;

■ ! 2\ J 1 J r C O S ÎI^ ^ cosí
I sm(x ) dx = - I —p- di = -------- 7= — / dt.
Ji ^ ^ 2Ji y/t L 2Vtii Ji 4^2
436 I ntégration

Or l’intégrale cosí di est absolument convergente car la fonc­


tion t i-> i “ 3/2 çQgf gg| continue sur ]0, -h oo[, donc localement in­
tégrable, et cosij < i “ ^/^ où dt est un exemple
de Riemann convergent. On en déduit l’existence de la limite, quand
A —> ■-t-oo, de sin(x^) dx. On a ainsi établi l’existence de S. L’exis­
tence de C se démontre de la même manière.
2) Par passage aux coordonnées polaires :

riz/2 çtf{0) 1 fK/2


— I
Jo
dO
Jo
rcos(r^)dr = ñ
2 Jq
I sin(i^/^(0)) de

donc

Jo Jo
1 /•-' 1 n
T Jo ^

^^Jo Jo
1 /•7t / 2 pT

Pour tout 6 tel que f{e) > 0, on peut faire le changement de variable
tf{e) = U, d’où

1 r'^ 1 O \ de
f{0y

L’existence de S assure celle de K := sup


I
/ sin(г¿^)
X>0|1Jo
du , on a
donc
K rV2
1dt < —
- 2T
/
io
d’où
1 fT
1 ->+00 1 J q
De même :

1 / ‘^ /^ 'TT 1

V’(i) = 2/0 = 4 ” 2/0


Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 437

puis

dd
= ( y , c o s (u ) a ]
m '
On montrerait comme précédemment que le dernier terme a une limite
nulle, donc

= l
3 ) Si Dt = [0,t]^, la formule cos(x^+j/^) = cosa;^ cosy^—sinx^ siny^
donne par linéarité de l’intégrale :

ip{i) = / cos(x^) dx / cos(y^) dy — I sin(x^) dx / sin(y^) dy,


JQ Jo Jo JO

d’où l’on déduit lim <p(i) = — S^. De même :


t—+oo ^ '

^i't) = [ sin{x^)dx f cos{y^)dy, d'où lim (p{t) = 2C S.


Jo Jo i^ + 0 0
4) On a

Ve > 0, 3 A VÎ e M ;, t > A ^ |/( i ) - e \ < e .

Dans ces conditions, pour T > A, on a

1
- m d t-t =-- ^ £ \ m - e \ d t

-- f i/(i) “ ^ ^

d’où
^ K T -A ^ ^ K
| - f{ t)d t-£ < + £ J, < 2e pour T >

C’est précisément ce qu’on voulait démontrer.


5) En appliquant la question précédente aux fonctions ip et -0, on obtient

J .
T--►+0O i
^ Jfq
(f{t) d t = C ^ - S ^ = 0,
438 I ntégration

et

“îo o f i
T-*+oo: = f-
Comme les réels C et S sont de même signe d’après la deuxième égalité,
on a alors
c = s = ± y | .

Il suffit maintenant de montrer que S par exemple est positif. Or

5 =
2 7o %/t
11 ^ s in i , 1 ¿2? n si
sinudu
■ ï S / - ^/u + n^г

Le nombre réel S apparaît ainsi comme somme d’une série alternée à


termes décroissant en valeur absolue, S est donc du signe du premier
terme, c’est-à-dire positif.

Problème 6.20 Pour chaque n € N, on considère

dx
(1 + x4 )^‘

1) Étudier la convergence de Vintégrale In-


2) Établier une relation de récurrence entre In et In-i-
3) Calculer In et lim In-
n— ^+00

Solution
1) Il est clair que l’intégrale I q est divergente. Pour chaque n € N*, la
fonction
^ • ^„ ^ -------T
tri 1 T—

est continue sur R+ donc localement intégrable, et lorsque x —> -|-oo,


on a fn{x) ~ où x~^'^ dx est un exemple de Riemann
convergent. Donc In converge d’après le critère d’équivalence pour les
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 439

fonctions positives.
2) Soit n > 2. On a

= / (1 +
f+ o o 1 + ^ 4 y+ oo ^4

donc
+°°
J ou «/ — / f
Tji = Iji—1
Jo (1 +
dx.

Pour tout A € R+, posons

J{A) := f dx.
JO (1 +
Puisque
/ 1 y x^
\( 1 + X‘^)” “ ^ / ^^(1+x^)"’
une intégration par parties donne

X dx
J{A) = + • — T 1-1 ■
4 ( n — 1) (1 + 4 ( nï —
—11)) 77o
0 (l + aJ“^ ) ”

+ ^-r4 -)—n - 7l = 0, donc


lim 7(1------
Comme n > 2, on a A-^+00

J = In -X -
4 ( n - 1)

On en déduit que

Ifl — I n —l In -l,
4 (n — 1)

c’est-à-dire
_ An- 5
(*) “ 4 (n -l)
440 I ntégration

3) - Calculons d’abord /a. On a

/•+°° dx
Jo 1 + a;4 '

Avec le changement de variable t = 1/x, on a pour e > 0 donné :

dx _ r —
- ddtt _ i dt
X 1+ X^ X /e¿2 , 1 \ X
'1/e .O 1 + i^ ’

ce qui permet d’écrire :

ddx
x _ tt^d
^ d tt ddit _ r 1 + ¿2
dt,
X 1 + a:^ X 1 + i “* X 1+ X 1 + i^

d’où

dt.
V . Î T ^ = i 2 1
Î + ti2:t

Le changement de variable u — t — t~^ donne alors

dx
dÆ _ n~^ du _ 1 u
arctan
X 1 + x'^ X -i 2 + «2 V2 V 2 J e - i ’

En faisant tendre e vers 0+, on obtient aussitôt

” " à | 5 - ( - S | -

d’où
f dæ _ 7T
^ X l + a;4 “ 2 v ^ '
Compte tenu de la relation (=i=), on déduit, pour tout n > 2 :

= f n ^
j2y/2
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse____________ 4 ^

-L im ite de In lorsque n tend vers +oo.


Pour tout n > 2, on a
n — 1

4p '
p=i

d’où
In A n = ^ In il -
p=l ^

Posons Up := In ^1 - On a îXp < 0 et Up ~ lorsque


P — + 00. La série de terme général Up est donc divergente, d’où
Up = -oo. Donc lim InAn = —oo, d’où lim An = 0.
E
p > i
Finalement,
n-^+ oo n —^+oo

lim In = 0.
n —>>+00

Problème 6.21 Pour x réel strictement positif, on pose

f’^/2 dt
J{x) := /
JO V co s2 Í + a;2 s in ^ t
1) Vérifier que
f%l2 dt
J{X) = /
Jo + X-2 cos^i
2) On poie
^7t/2 cos Í dt
ü :( x ) := /
70 V sin^ Í + x2 COs2 Í
a) Montrer que

r^/2 1 __ cos t
lim (J(x ) - ÜTCæ)) = [ dt = ln2.
sin i

b) Calculer K{x),
442 I ntégration

c) En déduire que

lim iJix) + Inx) = 21n2.


x^0+

Solution
1) En effectuant le changement de variable u = | —i, on obtient

df du
= r = r
Jo yco&^t + sin^i Jo \/sin ^U + X^ COS^'U
2) a) Faisons apparaître la différence entre la fonction et la limite présu­
mée :

1 —cos t
/ dt - ( J(x ) - K{x))
sin i
^7t/2
= r { l - c o s t ) ( ^ -----------^ = ^ = = ) dt.
Jo \/s in ^ i -|- a;2 cos^tJ
Pour tout Í € ]0, 7t/ 2[, en posant 5 = sin i et C = cos t, on a

1 V S ^+ a ^-S
0 < - -
S V S ^T x^ S V S ^ + x2C2

5 V52 -h x2 C2 {S + + x^c^)
■C^
< = X
S V ^ V x ^ 52‘
Donc

0 < / -— _ (J(x) —K{x)) < X I (1 —cosí) dt.


Jo SinÎ Jo sin^i
cost
La fonction Í 1-^ (1 - cost) — continue sur ]0, 7t/ 2] donc loca-
sin Í
lement intégrable, et elle se prolonge par continuité en 0 puisque

lim (1 —c o s í ) — 7ÿ- =
t^o+^ sin^i 2
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 443

cosí
L’intégrale 1 = 1 (1 —cosí) ^ dt est donc convergente. On en
Jq sin'^ t
déduit

\im {J{x) - K{x)) = -


X—0+ Jo sini

Or

1 —cos
dt
t sin(i/2)
dt
/ sin i = / 'o cos(i/2)
[ - 2 ln(cos(i/2))]Q /^ = ln2,

d’où la formule désirée.


b) À l’aide du changement de variable u= sin i, on obtient
cos tdt
Jor \/u^ +
K{x) = = =
Jo yjsin^ t cos^ t Jo (1 —г¿^)
du
Jo \/x^ + (1 —a;^) 'd^
On a clairement K{1) = 1. Pour tout x > 1, on obtient

X ^ ^ ________

\Zx^ — 1
arcsin
[vP ^ X

1 . / Vx-2 - 1 \
, -■ arcsin -----------
\ X J
- > ^1 • Í[ \Í. 1 ---- T
arcsin
Vv x2y

arccos
x/x-2 — 1
444 I ntégration

Pour tout X < 1, on a

du
K {x ) = f - J
Jo va + {1 — X^)

argsh
V l —X

argsh
V"1 —x “
^ ( ^ )
1
argsh
Vl —
argch
VT^ a )
1 (i+ V T ^ Y
V T—
-X^
X^ \
V X
X J
c) D’après la question précédente, on a , pour tout x < 1 :
1
K { x ) + In x =

■ "('- T r b î ) * ” "
In (1 + \/l — x^)
VT-
X
^ In x.
V l —x^ (V l —x^ + 1)

On en déduit
lim (ür(x) + ln x) = ln2.
I — >0+

Comme d’autre part,

lim (J (x ) - K (x )) = ln2,
x-^0+
on obtient finalement la formule désirée :

lim {J {x ) + In x) = 2 ln2.
Æ-I-0+
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse____________ 445

Problème 6.22 (Irrationalité de tt) 1) Soit («n)n€N suite à termes


dans Z. Montrer que (ttn)n€N converge si et seulement si elle est sta­
tionnaire.
2) Pour (a, b, n) € on note :

Pn X'^ ihX - aY' et In ■= i Pn(x) sinx dx.


n\ Jo
a) Montrer que, pour tout (a,b,n) € (N*)^, Pn et ses dérivées succes­
sives prennent en 0 et a/b des valeurs entières (dans Z).
b) Montrer que, pour (a, b) € (N*)^ fixé. In tend vers 0 lorsque n
tend vers +oo.
3) On suppose qu’il existe (a, b) G (N*)^ tel que tt = a/b.
a) Montrer que In pour tout n € N*.
b) En utilisant la question 1), déduire une contradiction.
c) Quel résultat avez-vous ainsi démontré ?

Solution
1) Il est clair que si (ttn)n€N est stationnaire, alors elle converge (vers
l’élément sur lequel elle stationne).
Réciproquement, supposons que (un)n€N converge vers € € R. Il
existe alors JV € N tel que :

Vn € N,n > N => |tin ~ ^1 < ô-


O
Soit n € N tel que n > N . On a alors

\Un-UN\ < \Un - i\ + \i - Un \ < ^ + ^ < 1.

et comme de plus (tin, u n ) € Z^, il en résulte que Un = u n - Ceci


montre que la suite (tin)neN est stationnaire.
2) a) Soient (a, b, n) € (N*)^ et A: G N*. D’après la formule de Leibniz
(voir théorème A.3.9) :

P i’ ’ = è E ( i)
¿=0 ^ '
446 I ntégration

Pour tout i de N :

(x")W (o) = (
^ ^ ^ n! SI Z=

et
0 si % —n
n! si i = k — n.

• Si k < n, alors pour tout z G {0, . . . , n }, on a

(xn )(i)( 0 ) = 0 et ^ j = 0,

d’où

Pn{0) = P n [ - ) = oez.

• Si k > n , alors

pi>‘\ 0 ) = i - n! ((ÙX - (0) € Z


ni \ n j

d’où

F ^ (0 ) € Z et € Z.

b) Notons M = sup |6a; —a|. Pour tout n € N*, on a


x € [0 ,7 t]

\In\ < ^ £ x ^ { b x - a ) ^ d x < ^ T^n+l

7t" + i
Comme 0, on déduit que : /„ — > 0.
n! n —^+oo n —»>+00
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 447

3) a) Soit n G N*. Intégrons In par parties de façon itérée :


^7T
J„ = [ - P„(x) cosx]^ + / P^(x) cosxdx
Jo
= [ - P„(x) cosx]„ + [ - P '(x ) sinx]" - f
Jo
P^{x) cosxdx

= [ - P„(x) cosxJo + [ - Pn(x) s in x ]'


+ [i^'(x) cosx]^ + [ - P "'(x) S inx]’ + . . .
+ [(-ir+ ^ P i2 ")(x )cO S x ];,

car = 0 vu que P„ est de degré 2n.


Comme P„, P^, . . . , Pn^”^ prennent en 0 et a/b des valeurs entières
et que cosx et sin x prennent aussi en 0 et en a/b{= tt) des valeurs
entières, on conclut que ; In € Z .
b) Puisque (/n)n€N* ©St à valeurs entières et converge vers 0, on déduit
de la question 1) qu’il existe N £ N* tel que In = 0 pour tout entier
n > N . Or l’application x P2n (x ) sin x est continue sur [0,7r] et
à valeurs positives (car a/b = tt). Il en résulte que P2n {^) sin x = 0
pour tout X dans [0, tt]. En particulier, P2n {tt/ ‘2) = 0, en contradiction
avec

^ (l) > 0.
c) On a démontré que tt est un nombre irrationnel : tt ^ Q.

Problème 6.23 (Équivalents pour des primitives) 1) Donner un équi­


valent simple de

L
2) Même question avec
1 e‘
axcsin t
dt lorsque x —>0“*".

V.2
-,— dt lorsque x —^0"^.
L3 arcsin t
3) À raide d*une intégration par parties, montrer que
dt X
-— -— lorsque x — +oo.
i2 In t In X
448 I ntégration

4) Soit f une fonction de classe sur un intervalle [a, H- oo[, à


valeurs strictement positives. On suppose qu*il existe un réel a ^ 0 tel
f(x) a ,
X — lorsque x H-oo.
i{x ) X
Montrer que ln /( x ) a In x lorsque x —» +oo.
5) On suppose ici a < —1.
a) Montrer que f est intégrable sur [a, + oo[.
b) Montrer que
^•+oo —^ f(x^
f f{t) dt ^ ^ lorsque x —» +oo
a + 1
6) On suppose maintenant a > —1.
a) Étudier Vintégrabilité de f sur [a, + oo[.
b) Montrer que
X f(x^
f{t) dt ~ lorsque x +oo.
i a +1

Solution
1) La fonction / : i I est continue sur ]0 ,1], et f( t ) rsj l i t
axcsini
lorsque t ^ O’*". Comme la fonction t 1/t n’est pas intégrable sur
]0 ,1], on déduit de la proposition 3.5.3 que
/•1 f l ¿f
I f{t)dt ~ / — = — Inx- lorsque x O ' * ’.
Jx Jx ^

2) D’après la relation de Chasles, on a

é_ ^ é é
J^3 arcsm i Jx3 arcsin i arcsini
et en appliquant l’équivalence obtenue en 1), on peut donc écrire :
X- gi
dt = —In + o(ln x^) + In x^ + o(ln x^)
L3 arcsin t
= —lnx + o(lnx).
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 449

D ’où
dt —In X lorsque x ^ O'*’ .
L3 arcsin t
3) Pour tout X > 2 fixé, les fonctions i i —> i e t i i —> l / l n i sont
de classe sur le segment [2, x]. La formule d’intégration par parties
donne alors
dt
r ÉL - [_ L r r JL - ± ____ L r
J2 lu i J-2 ln ^ í In x ln2 J 2 In^i
Comme x /ln x tend vers +00 lorsque x tend vers + 00, on en déduit
que : (2 /ln 2 ) = o (x /ln x ).
Sur [2, + oo[, les fonctions

/ : i 1-^ 1/ln^i et P : i —1 /ln i

sont strictement positives, continues par morceaux, et vérifient / =


o{g) au voisinage de + 00.
De plus, |ln i|/f tend vers 0 quand t tend vers + 00, donc 1 /i =
o{g{t)). Par comparaison de fonctions positives, g n’est donc pas in­
tégrable sur [2, -I- oo[. La proposition 3.5.3 permet d’en déduite que

r dt i r d t\ ,
X + 00,

et finalement :
dt a-' ,
T— ~ — lorsque X -hoo.
i 2 In i In X

4) La fonction g : x 1-^ 1 /x est continue, strictement positive et non in­


tégrable sur [a , -h00[, et la fonction f'/{ocf) est continue sur [a,-l-oo[.
Ces deux fonctions sont équivalentes en -hoo. D ’après la proposition
3.5.3, on peut écrire :
fX f'U\ rx
I — dt I g{t) dt lorsque x ^ -t-00,
Ja ^ / (^) Ja
c’est-à-dire

— (ln (/(x )) — ln (/(a ))) ~ (lu x —In a) lorsque x - h o o .


a
450 I ntégration

Les termes constants ln (/(a )) et In a étant négligeables devant In x


lorsque x tend vers +oo, on conclut que

f fi t )
la ocfit)
dt a Inx.

5) a) Puisque a < —1, on a —1—о > 0, et on peut donc trouver un réel


e > 0 tel que 0 < e < —1 —a . Or ln (/(x )) = a In x + o(lnx) pour
X positif assez grand ; il existe donc un réel X tel que pour x > X , o n
ait
ln (/(x )) < a Inx + e Inx, et donc f{x) < x“ "*"®.
Comme a + e < —1, la fonction x i-> x“ +^ est intégrable sur [X, +oo[.
Par comparaison de fonctions à valeurs positives, on déduit que / est
intégrable sur [X, + oo[, donc sur [a, + oo[.
b) Plaçons-nous sur un segment [x, A] avec A > 0. Une intégration par
parties donne

(*) [ f i t ) d t = A f { A ) - x f{ x ) - Î t f { t ) d t .
Jx Jx
La fonction / est intégrable. La fonction g : t>-* tf'{t) est localement
intégrable (car continue) sur [x, -f-oo[ et vérifie g ^ a f en -|-oo,donc
elle est elle aussi intégrable sur [x, -Ь oo[. Les deux intégrales dans (*)
admettent donc une limite finie lorsque A tend vers -l-oo.
Le terme A f {A ) admet lui aussi une limite finie quand A —» -t-oo car
d’après la question précédente, il existe <5 > 1 et X > 0 tels que, pour
X > X , on ait la majoration /( x ) < 1/x^.
En passant à la limite quand A —> -f oo dans (=t=), on obtient alors
/•+00 /»H-oo
/ f{t)dt+ / tf{t)d t = -xf{x).
Jx Jx
Par ailleurs, on a
p+OO ^+oo
/ 9it) dt Oi I f{t) dt.
Jx Jx
Finalement, pour tout x positif assez grand,
f+<x> l'+OO / f+OO \
-xf{x) = J f{t)dt + a j f(t)d t+ o lj fit)dtj.
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 451

Comme ce + 1 ^ 0, cela donne bien :


r+oo
f{x )
f{t) dt lorsque x —> +oo.
Jx a + 1

6) a) Il suffit d’adapter la démarche de la question précédente. Prenons


0 < e < ce + 1. Il existe un nombre réel A tel que pour a; > >1, on ait
ln (/(x )) > (ce —e) Inx, donc aussi f{ x) > Comme e —a < l ,
la fonction X 1-^ x ° ‘~^ n’est pas intégrable sur [a, + o o [, donc / ne
l’est pas non plus.
b) En intégrant par parties, on obtient

xf{x) = af{a)+ j f{t)dt+ i g(t)dt.


Ja Ja

D’après la proposition 3.5.1, et compte tenu de a), le second membre est


équivalent à (ce + 1) / ( i ) dt lorsque x tend vers + o o .
D’autre part, on a montré ci-dessus qu’il existe des nombres <5 < 1 et
.4 > 0 tels que, pour tout x > .4, on ait /( x ) > x~^. On en déduit
que x /( x ) tend vers -l-oo quand x ^ -l-oo. Par conséquent a f{ a )
est négligeable devant x / (x) lorsque x tend vers -|-oo. Ainsi
px xfjx)
f i t ) dt lorsque x -|-oo.
Ja ce-h 1

Problème 6.24 Pour tout x € ] — 1, + oo[, on pose

/•’t/2
0(x) = / (s in i)^ d i et ^(x ) = (x + l) 0 ( x ) ^ ( x - |- l) .
Jo
1) a) Montrer que la fonction 0 est de classe sur son domaine de
définition.
b) Préciser ses variations.
2) a) Montrer que 4> est 1- périodique.
b) Quelle est sa valeur aux points entiers ?
3) a) Montrer que <f>{x) admet une limite lorsque x —> -|-oo.
b) Que peut-on en déduire ?
452 I ntégration

4) Donner un équivalent de 6(x) lorsque x —> —1.


5) Donner un équivalent de 6{x) lorsque x —♦ +c».

Solution
1) a) La fonction x 6{ x ) est définie sur ] — 1, + oo[. En effet,
pour a; > 0, 9{x) est l’intégrale d’une fonction continue sur un seg­
ment. Pour —1 < æ < 0, la fonction f : t (sini)® est continue
sur ]0, 7t/ 2] et admet 1 /i“ ^ pour équivalent en 0. Par comparaison de
fonctions positives, / est donc intégrable sur ] — 1,0]. La fonction 0
est donc bien définie sur ] — 1, -h oo[. Pour éviter de distinguer les cas
X > 0 et X- < 0, on considère que 0 est toujours définie par une inté­
grale sur l’intervalle semi-ouvert ]0, 7t/2].
Vérifions les hypothèses du théorème de dérivation sous l’intégrale pour
toutes les dérivées successives :

9k{x,t) := ^ {sm tf = ^ (exp(x In(sint)))

= (In(sini))*^ (sini)®.

Pour chaque x € ] — 1, -b oo[, la fonction t i-^ 9k{x,t) est continue


sur ]0, Tr/2], et pour chaque t €]0, 7t/ 2] la fonction x gk{x,t) est
continue sur ] — 1, -|- oo[.
Fixons maintenant un réel a > —1 et soit <f>k la fonction définie sur
]0,Tr/2] par
4>k{'t) ~ |ln(sini)|*^ |sint|“ .
On a

V x e [a, -t-oo[, Vî g ] o, ^ | , \gk{x,t)\ < <t>k{t).

Montrons que <j>k est intégrable sur ]0,7t/ 2]. D ’abord, elle est continue
sur cet intervalle et, lorsque i — O"'', on a

In(sini) = ln(i-t-o(i)) = I n i+ ln (l-t-o (l)) = Ini-l-o(l) ~ Ini.

Pour un û! > 0 arbitraire, on a In(sini) = o{t~^) et par conséquent


Choisissons alors a dans ]0, a -t-1[ (c’est possible
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 453

vu que O > —1). Dans ce cas, a —a < 1 et la fonction 1 1-> t ““ “ est


intégrable sur ]0, 7t/ 2]. Par comparaison de fonctions positives, (f>k est
intégrable sur ]0, tt/2].
Montrons que 0 est une fonction de classe C'‘ sur [a, + o o [, etque

7t/2
= f gk{x,t)dt.
Jo
La propriété est vraie pour A: = 1 puisqu’on a les hypothèses nécessaires
pour appliquer le théorème 4.1.5 à la fonction 6.
Si la propriété est vraie pour un certain entier k, on a les hypothèses
pour appliquer le théorème 4.1.5 à et obtenir
La propriété est donc vraie pour tout k. Finalement û est de classe C°°
sur [a, +oo[ pour un réel a > —1 arbitraire. Donc û est de classe
sur ] — 1, + oo[.
b) D’après les calculs ci-dessus, on observe que est du signe de
(—1)*. On en déduit notamment que la fonction â est décroissante et
convexe (voir proposition A.3.29).
2) a) Procédons à une intégration par parties en écrivant (sin ^
s in i (sini)®+^. Comme x - |-1 > 0, les fonctions en présence sont de
classe sur ]0, tt/2], et on a

0(x -1-2) = —cos t (sin jJ


/••Tr/2
-I- (x -I-1) / cos^ t (sin t)^ dt
Jo
/•’r/2
= (2; + 1) / (1 —sin^ t) (sini)® dt.
Jo
On a donc établi que : d{x 4-2) = (x -|-1) [^(x) - 6{x + 2)], c’est-
à-dire

(** ) {x + 2) ${x + 2) = (x -I-1) ^(x).

En multipliant (**) par 0(x + 1), il vient

4>(x+\) = { x + 2) 6{x + 2) 6{x+ \) = (x-l-1) ^(x) ^ (x 4 -l) = </>(x),


454 I ntégration

ce qui montre que <!>est définie et 1-périodique sur ] — 1, + oo[.


b) Pour tout n € N,

<j){n) = <j){Qi) = ^(1)^(0) =

3) a) Notons JS(x) la partie entière du nombre réel x. Puisque 9 est


décroissante, on a

4>{x) < {E(:x) + 2)e{E{x))e{E{x) + i) =


E{x) + 1

mais aussi (du moins pour æ > 0) :

<j>[x) > {E{x)+\)e{E{x)+\)9{E{x)+2) = </,(S(x)+l).

Ainsi, 4> est encadrée par deux fonctions qui tendent vers tt/ 2 lorsque
X tend vers +oo. Par le lemme des gendarmes, la fonction <l> a pour
limite 7t/ 2 en +oo.
b) La fonction (j) est continue périodique et possède une limite finie en
+ 00, elle est donc constante. En effet, si x > —1, alors pour tout entier
positif n, on a <j){x) = <j){x + n). En faisant tendre n vers +oo dans
cette relation, il vient (f>{x) = 7t/ 2, pour tout x > —1.
4) Quand X > —1, on peut écrire x = —1 + h avec > 0. La relation
<^(x) = 7t/ 2 s’écrit alors :

V/t € M*+, h 9 { - l + h) 9{h) =

Par continuité de la fonction 9 en 0, on a 9{h) 9{0) = 7t/ 2 lorsque


h tend vers 0. On a donc 9{—l + h) ~ 1/h quand > 0, c’est-à-dire

9{x) lorsque x —1.


X+ 1
5) On sait que pour tout x > —1, on a
7T
(x + 1) 0(x) 0(x + 1) =
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 455

Comme 6 est décroissante, on peut écrire :

(x + 1) (^(æ + 1))2 < I < (x + 1) (0(a;))2.

Comme c’est vrai pour tout x > —1, on peut aussi écrire :

x { 9 { x ) f < I < (x + l)(0 (x ))2 .

En divisant chaque membre par x > 0 et en prenant la racine carrée, il


vient

Le premier et le dernier terme de cet encadrement sont équivalents lorsque


X tend vers +oo, donc

&{x) ~ lorsque x —> +oo.

Problème 6.25 On note E Vensemble des fonctions f de classe sur


[0,1] vérifiant /(0 ) = /(1 ) = 0.
Soit / un élément de E.
fix)
1) Montrer que g : x est prolongeable par continuité en 0
S in (7 T x )
et en L
2) Établir la convergence de Vintégrale

sin(7Tx)
3) Montrer que
_ ^ f^{x)
’ (f ) = f / - dx.
^ Jo SI
sin^(7Tx)
4) En déduire que

(*)
J[of' ^{ x)dx > -ïï^ J[of^{x )dx.
5) Déterminer les fonctions f de E pour lesquelles l ’inégalité précé­
dente est une égalité.
456 I ntégration

Solution
1) La fonction g est continue sur ]0,1[ comme quotient de fonctions
continues (avec le dénominateur qui ne s’annule pas).
Au voisinage de 0, on a g{x) ~ f{x)/Trx. Or /(0 ) = 0 et / est
dérivable en 0, donc

Um M = i lùn _ m
a;—»-0 7TX TT x -^ 0 X* —0 TT

De même, on obtient

lin i 5 (a;) =
^ TT

On peut donc prolonger g par continuité aux points 0 et 1 en posant


5(0) = /'(0)/7T et 5(1) = /'(1)/7T.
2) Posons
, . . co s(7ræ ) ,, , .
'• w
On a h{x) = g{x) cos(7tx) f'{x), ce qui montre que h est une fonc­
tion continue sur ]0,1[ donc localement intégrable, et elle est en outre
prolongeable par continuité en 0 et en 1. L’intégrable proposée est donc
convergente.
3) Soient 0 < e < a < 1. Une intégration par parties donne

I f dx.
i:,g sin(7ra;) [sin(7ra;)Jg ' 2 Jg sin^(7rx)
En faisant tendre e vers 0 et a vers 1, on obtient finalement

2 J q sin-^(îrx)
4) Par positivité de l’intégrale, on a

Sin(7rx)
et en développant, il vient
x)
/ tT^ COS^(7ГX 7T COS(7TX)
fix) - 2 fix) f i x ) -I- f^{x)^ d x > 0.
Jo \ sin^(7ra-) Sin(7Tx)
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 457

En utilisant la question précédente, on déduit

/ ' r (X) <ix > / 7 - -Û ^ dx,


Jo Jo \ sm^(Trx-) sin^(
donc

f
Jo
f'^{x )dx >
Jo
f 7T^/^(x) - —
Sin'‘(7rx)
dx = 7T^ / p { x ) d x .
Jo
5) Par continuité de la fonction considérée, l’inégalité (**) est une éga­
lité si et seulement si la fonction :

7T C0S(7TX) ,, ,
X^ I . / /
/(x ) - f i ^ ) ^
Sin(Trx)
est identiquement nulle sur ]0,1[, c’est-à-dire :

>, ,// X ,./ XTTcos(Træ)


V x e lo .i[. f (=) =
OU encore

i\sm^(7rx)
) /' =»•
On en conclut que les fonctions / qui appartiennent h E et pour les­
quelles l’inégalité (*) est une égalité sont données par

/ : X I—> A sin(Trx) avec A € R.

Problème 6.26 1) Discuter suivant A € M l ’existence de la suite


(7„(A))„>o donnée par
pTT cos(nx)
/.(A) : = l ~ dx.
2 Acos X + A^

2) Calculer /n(0) et exprimer In{i / \ ) en fonction de In{X).


3) Calculer Io{\) et A (A ).
4) Trouver une relation entre In-i^ In /n+i-
5) Expliciter /n (A )
en fonction de n et de A.
458 I ntégration

Solution
I) Pour A € R et æ € [0, tt], on a

1 - 2ACOSX + A2 > 1 - 2 |A | + A ^ = (1 - \X\f

avec égalité pour x = 0 ou x = tt suivant que A est positif ou négatif.


A
Pour € R \ {—1,1}, l’application

cos(nx)
Ifn : [0, tt] ^ R, X i->
1 —2A cos X + A^
est continue. D’où l’existence de In(A).
Pour A = ±1, Iji{X) n’est pas définie car les intégrales
/•71
cos(nx) , f " cos(nx)
^ ^ dx et / ■ „ - -— —
^ dx
Jo 2 (1 —cosx) Jo 2(1 + cos x)
sont divergentes.
/•TT
2) On a /o(0) = 7T et, pour n > 1, /«(0) = / cos(nx) dx = 0.
Jo
Si A € R \ { - 1 , 0 , 1 } ,

T i^ \ - r cos(nx)dx _ .^22 fn cos(nx) dx


H aJ " Jo 1 - 2 e o s x + ^ ~ ^ Jo A2 —2A cos X + 1 ’

d’où

(*) / „ ( i ) = A 2 /„ (A ).
3) Pour A ^ {—1,1}, le changement de variable t = tg (x /2 ) donne

/‘+°° 2 di
“ io ( l + A 2)(l + i 2 ) - 2 A ( l - ( 2 )
dt
Jo ( 1 - A ) 2 + ( 1 + A)2(2
/ 1+ A M
arctan 1
“ i r b l . i i i 'î o o l-A “)J
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 459

d’où

/o(A) = |1 - A 2 |-

Pour calculer /i(A ) supposons d’abord 0 < jAj < 1. On a alors

1 + A2
2 A / i (A) = Г ( - — ^ - l)d x ,
^ ' J q \ 1 —2A cos X + A2 /

d’où
2АД(А) = (1 + A2)/o(A) - 7Г,
donc
Лтг
0<|A|<1.

Compte tenu de la relation (*), on déduit que



Ji(A) = si jAj > 1.
A (A 2 -1 )

4) Pour A G R \ {—1,0,1} et n > 1, on a

r Г 2 ccosx cos(nx)
in+l «Ч ЧO ~ cos(nx) ) dx
= 1 ( î ^ 2ACOSX + A2 '' V

car cos(n + l)x + cos(n — l) x = 2 cosx cos(nx). On en déduit

Л ( /„ « + / „ - 0 = r ( - cos(n x)) *
J q \ l — 2Xcosx + X^ J
puis

(**) A(/„+i + In-i) = (l + A^)/n-


5) Pour 0 < |A| < 1, on sait que

Ш = ï ^ . А(Л) =

et par récurrence en utilisant (**), on obtient

In W = 1-A2-
460 I ntégration

Pour |A| > 1, en utilisant la relation /„(A) = ^ on obtient


aussitôt

Problème 6.27 1) a) Pour tout fc € N , calculer Vintégrale

Ik = In X dx
Jo
après en avoir établi la convergence.
b) Établir la convergence de

. Ino: _ _ \ïix , ^ In x .
A := / ------- dx^ B := ------- dx et C := ------- ^ dx.
7o 1 + ^ 7o 1 “ ^ Jo
c) Montrer que : 2C = A + B et AC = B + AA.
2) a) Montrer que la fonction

'î/; :] 0 ,1] —> R, X I—> ^


\ —X

peut être prolongée par continuité en 0 et 1 ; puis montrer que ce pro­


longement est une fonction bornée sur Vintervalle [0,1].
b) En déduire que lim / x^'^^ ------ dx = 0.
n^+oojQ l-x
3) Montrer que

Jo ^ ^ ^ Inxite^ + y ^

+00 J ^2
4) Sachant que = — , calculer les intégrales A, B et C.
7¿=l

Solution
1) a) - Pour chaque k € N, la fonction fk : æ x* In x est définie et
continue sur ]0 ,1], donc localement intégrable. D’autre part, si A; > 1,
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 461

la fonction fk tend vers 0 quand x tend vers 0, donc se prolonge par


continuité en 0. Si fc = 0, on sait que x In x est intégrable sur ]0 ,1]
(voir exemples 3.1.4). L’intégrale Ik conveige donc pour tout k G N.
- Soit e € ]0,1[. Une intégration par parties donne aussitôt

I ^ In X dx
r
fc + 1
\n x - - - — f x*dx
1 -.Aî+l 1 r x'=+^ 1 ^
A/' H“ 1 ^ ^ - k T ïik T Ï .,
1 .A:+l
Ine — ^ (l-£ * + l).
fc + 1 {k + 1)2

On en déduit

h = lim
£-0+ A
f
X* In x d x = —
(fc + 1) 2 ’

b) Sur ]0 ,1], la fonction x est continue, donc localement in­


tégrable. De plus, elle est équivalente, lorsque x —> O"*", à la fonction
X i-> Inx qui est intégrable sur ]0 ,1]. L’intégrale A est donc conver­
gente.
Sur ]0,1[, les fonctions x i- î- et x i-»^ sont continues donc
localement intégrables. D’autre part, chacune d’elles est équivalente au
voisinage de O"*" à la fonction x i—> Inx qui est intégrable sur ]0 ,1].
Enfin, en posant i = 1 —x, on a

In x ln (l —t) In x _ ln (l —t) 1
—1 et r>^----
1 —X 1 —x2 t{2 — t) 2’

ce qui montre que les deux fonctions considérées se prolongent par


continuité aux points 0 et 1. On a donc démontré que les intégrales B
et C sont convergentes.
c) Puisque toutes les intégrales en présence sont convergentes, on a

. „ f 1 1 \ 1 . ^ Inx dx
462 I ntégration

Pour la même raison, on a aussi

2C = J { l - x + x)^^-^dx

Jq 1 + x Jq l-x^
= 2A+\b.
D’où les relations désirées.
2) a) La fonction V’ est manifestement définie et continue sur ]0 ,1 [. De
plus, lim ip(x) = 0, et en posant t = 1 — x,
x—^0

a; In x _ (1 —i) ln (l —i) ln (l —i)


- 1.
1 —X t
On peut donc prolonger ^ en une fonction continue sur [0,1] en posant
'^(0) = 0 et •^(1) = —1. Le prolongement ainsi'obtenu est une fonction
continue sur l’intervalle compact [0,1], c’est donc une fonction bornée
sur ce segment.
b) D’après le a), il existe des nombres réels m et M tels que

V, ,r a; Inx ^ ,
VxGlO, 1[, m < ------- < M.
1 —X
On en déduit, pour chaque n G N,
.y.n+1 1|.J n.
V xG ]0,l[, m x ” < , - < M x ".
1 —X
En intégrant, il vient

m f'x -d x ,
Jo JO 1 ^ JO
c’est-à-dire

m ^ x”+ i In x , ^ M
— dx < ------- ,
n + ï - Jo X n +1
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 463

m M
et comme — —r et ------r tendent vers 0 quand n tend vers l’infini.
n+ 1 n+ 1
on déduit du lemme des gendarmes que

lini
n—+00Jq
f 1—x
dx = 0.

3) Pour tout X € [0,1 [, on a

1 - x” +i
1 + xH-------h a:" =
1 -x ’

d’où
x"+^ 1
1+ X + •••+ x” +
1 —x 1 —x
En multipliant les deux membres par In x et en intégrant, il vient

In x f ^ x™''"^ l n x \
Jo Jo 1 -x ;

Par linéarité de l’intégrale, on obtient

= t i l '- “ «te-

4) D’après la question 3), on a

B = > ( / x” In x d x I + / —;-------- dx,


S S V -'o / ■'0 1 - ''

et d’après la question 1),

En faisant tendre n vers l’infini et en utilisant la question 2) b), on déduit


+00 - +00 ^ 2
^ “ S (/c + 1)2 = “ ^ P = ~ T '
k=0 ^ ' k= l
464 I ntégration

Or, 2C = A + B et AC = B + AA, donc A = - B et C = - B, et


^ , 2 4
nnalement :
X TT _ In X .
:= / " J î — d x = et C dx = — —.
Jo + x 12 h 1-

Problème 6,28 (Irrationnalité et transcendance de e) 1) Montrer


que

lim n\ (e — T7^ = 0-
1^+00 V k\ J
^ k=0 '
2) En déduire que e est un nombre irrationnel.
3) On se propose de démontrer que le nombre e est transcendant, c ’est-
à-dire qu’il n ’est pas racine d ’un polynôme à coefficients entiers.
a) Soient k,£ e W et P un polynôme de degré i. Montrer que
cl
/ k e“ ** P{kt) dt = —e~^ Q{k) + Q(0)

où Q(x) = P{x) + P \ x ) H-------h P^^\x).


Dans les questions b), c) et d) ci-dessous on suppose par Vabsurde que
le nombre e n 'est pas transcendant
b) Montrer qu'il existe des entiers a o ,. . . , avec ^ 0 tels que
n
Ofc = 0 et n > 2.
k=0
c) Montrer que, pour tout polynôme P de degré £ > 1 , on a
n n pi

ûoQ(O) + y^ûfcQ(fc) = ~ ^ o , k k e ' ‘ P(kt) dt,


k=i k=i
OÙQ est défini comme à la question a).
d) Montrer qu'il existe un nombre premier m > n + |ao| tel que
^ e n ^ (n + l) m A ,
(m~—Z1)!rr~ ^ ^ M = 2 ^\a k\-
k=0
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 465

e) On pose
X,m—l
P{x) = (x — 1)”* • • • (x —n )”*.
(m — 1)!

Montrer qu’il existe X E Z tel que Q{0) = + Am, et


qu’à chaque entier k = 1, on peut associer un X k E Z tel que
Q{k) = Xk m.
4) Déduire de ce qui précède que le nombre e est transcendant.

Solution
1) Pour tout n G N* et pour tout entier p > n + 1, on a

P i ” 1\ P »,1 P“ ” ^1

( E
fe=0
è - E à )
k=Q ^
= E M =fc=l
A:=n+1
p -n
E ç'■ r f ï ) ■i'
J ^

k=l
En passant à la limite lorsque p tend vers +oo, on obtient pour tout
entier n > 1 :

0 < = lim n! f ¿ i -
\^ 7^
k=0
/
'
p-^+oo V “ k\
^ A;=0
^ k\ 'J
k=0
n

D’après le lemme des gendarmes, on a alors

lim n\ (e — A ^ = 0-
n-»+oo \ ^ kl j
^ k=0 '

2) Raisonnons par l’absurde et supposons que e G Q. Pour tout n G N,


posons

^ *=0 ^
D’après 1), on peut trouver un entier n > 2 tel que

ccn € N et 0 < «n < 1,


466 I ntégration

ce qui est impossible. D’où contradiction.


3) a) En faisant le changement de variable s = k t et en intégrant suc­
cessivement £ fois par parties, on obtient

/ ^k P(kt) dt = t e"® P (s) ds


Jo JO

= + J^e-^P '{s)ds

= -e ~ ^ Q{k) -h Q(0).

b) Puisqu’on suppose que e n’est pas transcendant, on peut trouver des


entiers oo, . . . , On avec oq an ^ 0, tels que

(*) = 0.
k=0

De plus, on a n > 2. En effet on ne peut avoir n = 0 car ao 7^ 0 ce


qui contredirait (=1=) ; et on ne peut avoir n = 1 car sinon e serait racine
d’un polynôme de degré 1 à coefficients entiers, donc e serait rationnel,
ce qui est absurde d’après la question 2).
c) D’après a), pour tout polynôme P de degré £ > 1 :

n ^ /»1
0 = aoQ(O) + ^ a f c Q (f e ) + / e~'^^P{kt)dt
ik=l fe=i -^0
ou encore
n n pi
ûoQ(O) -H ^ a k Q { k ) = - P(kt)dt.
k=\ k=l
d) Pour chaque n dans N, la formule de Stirling permet de voir que

lim 7 " — = 0.
i-*+oo (j — 1)!
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 467

D existe donc un entier N qu’on peut choisir supérieur à n + |aol tel


que
M e”
VneN, n > N < 1.
(j - 1)!
Il suffit alors de prendre pour m le plus petit nombre premier supérieur
à N.
e) Puisque oq ^ 0 et que n > 2, on a nécessairement m > 3. D’autre
part, le polynôme P proposé est de degré n m + m —1. De plus, puisque
la dérivée d’ordre q > m du monôme avec p > q est:

p { p — l ) - - - ( p — q + l ) x ^ ^ = q\ x^

le polynôme avec r > m a tous ses coefficients qui sont entiers


et divisibles par m. Ainsi, en constatant que

P (0) = p '(0 ) = ••• = p ( ’"-2)(0) = 0

et que pour tout A; = 1, . . . , n :

P{k) = P'(fc) = . . . = p('"-2 )(0 ) = 0,

on conclut qu’il existe un Ajt € Z tel que Q{k) = m.


4) Le nombre oq (—1)"^” (n!)”* n’étant pas un multiple de m, on a

ûoQ(O) + Q{k)
k=l

= ^ao (-l)* ”” (n!)”* + ^aoA + Afc^m^

D’autre part.
n .1
y ' ü k ke ^ I e ~ ^ P { k t ) dt < M e " m ax lP (x)|
0<x<n
k=i
^ e n ^ (n + l)m
^ (m - 1 ) ! ^
468 I ntégration

En utilisant l’égalité obtenue dans 3) a), le nombre cq Q{0) + ^ a* Q{k)


k=l
serait un entier non nul strictement compris entre —1 et 1 ; ce qui est
impossible. D’où contradiction. On conclut que le nombre réel e est
transcendant.

Problème 6.29 (Compléments sur la fonction F) On sait d ’après


l’exercice 4.3 que la fonction F définie par
/•+00
F ; —» E+, X / dt,
Jo
est de classe C°° sur EÜj. et vérifie :

{*) Vx G E ; , F(x + 1) = æF(ar).

On se propose de compléter l ’étude de cette importante fonction spé­


ciale.
1) Calculer
lim F(x) et lim F(x).
a;-.0+ x-»+oo ^ '
2) Montrer que pour tout x > 0, on a

lin. =
n-^+cx) r (n )

3) En déduire que pour tout x > 0,


n! rr
r(x ) = lim
n -^ + o o X (x + 1 ) . . . (x + n) ’
(Indication : on pourra commencer par examiner le cas où x G ]0 ,1 [).
4) On admet dans cette question que pour tout x G M, on (2
+00

sin

Montrer que pour tout x G ]0, \ on a la formule des compléments :


TT
r( x ) r ( l - x) = -
Sin 7TX
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 469

5^ À raide de la fonction F calculer les intégrales suivantes :


p+ oo g - t ^ + o o 2 r+ O O

I —= dt, / e“ ‘ dt, / y/t — 1 e“ ‘ dt.


Jo Jo Jl

Solution
1) Par continuité de la fonction F, on a lim F(æ + 1) = F (l) = l,e t
X ^0
compte tenu de la relation {*), on déduit que

lim F(x) = lim = + oq.


X— X—»>0+ X

Pour calculer la limite de F(x) lorsque x tend vers +oo, remarquons


d’abord que, pour tout x > 1, on a
+00 P +00 1

/ e -‘ d t> J e~* dt =
e

En utilisant (*), on obtient alors, pour tout x > 2 :

F(x) = ( x - l ) F ( x - l ) >
e
ce qui entraîne
lim r(x) = + 00.
X—»-+00

2) - Commençons par démontrer (**) pour x € ]0,1[.


Soit n € N*, et posons
rn /*+00
In := / e + ^ -'^ e '^ d t et := / e~^ dt.
Jo Jn

Pour tout t G ]0, n[, on a < n® et > n®“ ^, donc

r t ^ e ~ * d t < In < Vf r t^-^e-^dt.


Jo Jo
470 I ntégration

Or,
/ i” e * di = —n ” e ” + n / ^e dt,
Jo Jo
d’où

-n ^ e -” + r t ^ - ^ e - * d t < In
Jo
^e-^ + n ^ - ^ f ee~^dt.
Jo
Si maintenant t > n, alors et i® > n®, d’où
/•+00 f+ 00
e~* dt < Jn < / i” e~‘ di.

En observant que T{x + n) = J„ + J„ et en utilisant (*), on obtient

- e -" + r ( n ) < r ( x + n) < e"” + T{n)


ou encore
r(æ + n) _ ^ n,a :+ n -l g -n g -n
n® r ( n ) n® r ( n ) n!
Mais d’après la formule de Stirling (voir exercice 4.6), on a
n"e ”
lim ----- - = 0 ,
n—»-H-oo n!
d’où (**) pour tout X €]0,1[.
-Lorsque x = 1,1a formule (*=t=) découle de (*).
- Montrons maintenant (**) pour x > 1. Pour cela, soit <r € ]0 ,1], et
considérons la relation Vk (k € N) définie par
r(<T + fc + n)
lim ----- L_,
n—>+oo n‘^+* r( n )X = 1.
Po est vraie et montrons que pour tout entier k > 0 : P k ^ Pk+i- En
effet, en utilisant (*), on a

lim r'(cr + fc + n + 1) _ (<7 + fc + n ) r ( q + fc + n) _


n—*+oo r(n ) n—*-+oo n n ° '+ * r(n )
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 471

On a donc démontré, par récurrence, que la relation Vk est vraie pour


tout k e N.
Finalement, puisque x > 1, il existe un unique couple (cr, k) dans
]0,1[ X N tel que x = a + k. Par conséquent, en utilisant le résultat
ci-dessus,

lim £ ( x ^ ^ +k+ = 1,
n —>-1-00 n ^ r ( n ) n —►+00

3) Soit X > 0. puisque d’après (*),

r(x ) = r(x + n + l )
X (x -h 1) • • • {x + n)
i!n^
n! n® / r ( x -h n H- 1)
X (x -h 1)\ •■■ + n) \ (n -t-1)® r ( n + 1) ) ( ^
•■• (x -h ) ■
on obtient, compte tenu de (**),
71^ 71^
r(x ) = lim — -------------- 7------- \-
n-^-l-oo X (x - I - 1) • • • (x + n)

4) En utilisant le résultat de la question précédente et le développement


de sin x fourni par l’énoncé, on obtient la formule désirée puisqu’en
effet :

r(x ) r ( l - x)
(n!)^n
= lim
n->+oo X (x -h 1) • • • (x -|- n) (1 —x) • • • (1 -h n —x)

k=l
TT
+00
Sin 7TX
X
n e - a

5) - D’après la formule des compléments, on a


472 I ntégration

d’où

- À l’aide du changement de variable = s, on a


r+OO g-S r+OO 2
y/ir = I —= ds = 2 I e~* dt,
Jo Jo
d’où

- Compte tenu de (* * *), on a

K l ) = r ( ' 4 ) = 5 ‘’Q = f -
En effectuant le changement de variable s = i — 1, on obtient
r+OO ______ 1 r+OO 1 .Ov
V t ^ e~*dt = v /i e"® ds = - r ( ^ - j ,
l
d’où
r°°V ? ^ e-d i=
Ji 2e

Problème 6 3 0 (Intégrales elliptiques) Étant donné deux nombres


réels strictement positifs a et b. on considère
dt
I(a,b) = //“* V(i2+a2)(f2+62)
+00
dt
Jo / •oo

V(i2+o2) (î 2+62)
1) Montrer que les intégrales I{a,b) et J {a, b) sont convergentes et
que J {a, b) = 21 {a, b).
On note g la fonction définie sur ]0, + oo[ par g{x) = 7(1, x).
2) a) Montrer, en utilisant le changement de variable t = b tg 9, que

/(g .6 ) = r ,
Jo y/a^cos^O + 6^sin^0

b) En déduire que la fonction gest de classe sur ]0, + oo[.


Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 473

3) a) M ontrer que, quels que soient a > 0, b > 0 et X > 0, on a

I{a ,b ) = I{b ,a )

{ I{X a ,X b ) = X ~ ^I{a ,b ).

b) En déduire que
1 /6'
i{a ,b ) = - g i - ) .
a \a /
4) a) En utilisant le changement de variable s = xfty montrer que

ry/x dt /•+00
ds
Jo V ( i 2 + l ) ( i 2 + a;2) V(s^ + 1 ) (s2 + x-2)

f y/ x 2dt
b) En déduire que gip^)
,. _, = /, ,______________
Jo'o V (*^ + l) (i 2 + x 2)
5) Montrer, en encadrant + \ sur l ’intervalle [0, y/x\, que g est
équivalente, quand x tend vers O"^, à la fonction h définie pour x > 0
par
2dt
7F T P -
6) a) Calculer h{x).
b) En déduire que g{x) ~ —In x lorsque x O'*'.

Solution
1) La fonction / : t est continue sur R, donc
v/(t2+a2) (*2+ 62)
localement intégrable. Au voisinage de ±oo elle est équivalente à l/i2 .
Comme les intégrales de I f t ^ sur ] —oo, —1] et sur [1, +oo[ sont
des exemples de Riemann convergents, on conclut, grâce au corollaire
3.3.4, que les intégrales I{a ,b ) et J(a, 6) sont convergentes.
Enfin, puisque la fonction / est paire, on a bien

/*+00 dt
J (a , 6) = 2 / = 21{a,b).
Jo0
474 I ntégration

2) a) Comme b est strictement positif, l’application 0 b tgO est un


difïéomorphisme de [0, 7t/ 2[ sur R+, donc

/■irl2 de
I{a ,b ) = / cos
Jo
\ cos^u J \ cos^O )

Or
6^ sin ^ 0 2 .2 / 2 /1 1\
------— + = 62 tg 2 ^ + l) = -----
cos^e cos¡20’
d’où

^7T/2 d0
I(a ,b ) = / - = COs2 0
Jo I &2 ’
\l— (&2 sin^ 0 + a^ cos^ 0)
V cos'^p COs2 0

et comme 6 > 0, il vient

r/ ,bn) =
I{a / , ■dB
=
■ /0 y/a^cos^e + 62sin2^

2) b) Pour tout {x, 0) € RÜj. X [0, 7t/ 2], posons

I
^p{x,0) :=
COs2 0 + x2 sin2 0

La fonction ip est manifestement continue sur x [0, 7t/ 2], et d^pfdx


existe et est continue sur R!^ x [0, tt/ 2] ; le théorème 4.4.8 assure alors
que g est de classe sur R!^.
3) a) - Par construction de /(a , 6), on a évidemment /(a , 6) = I{b ,a ).
- Soit A > 0. En utilisant l’expression de /(a , 6) obtenue dans 2) a),
on déduit aussitôt la relation désirée : /(A a, A 6) = A“ ^ /(a , 6).
b) Puisque a > 0, et compte tenu de la dernière formule établie, on a

lia ,b ) = = ^5 0 .
Chapitre 6. Problèmes de révision et de synthèse 475

4) a) L’application t ^ s = x jt est un difféomorphisme décrois­


sant de ]0, ^/x] sur [s/x, -h oo[, donc

l-y/x r+oo
dt xd s
Jo y/{fi + 1 ) (i2 + a ; 2 )

r+oo
ds
y/x y/{Ôfi + f i ) { ï + ^

b) Pour tout X > 0, on a

f ds
g{x) = I { l, x ) = /
Jo y /{x ^ + S2) (1 + s2)
ry/x ds r+oo ds
+
Jo yy/{x^
/(x ' + S^) (1 + S^) V ( ^ 2 - H s2 ) ( 1 + s 2 )’

et compte tenu du a) ci-dessus, on déduit que

ds
g{x) = 2 !
Jo y/{s^ + l) {s^ + x ^ y

ce qui est bien la relation désirée.


5) Comme 0 < i < y/x implique 1 < 1 -|- < 1 -h x, il en résulte :

<
■y/(l 4- x) (fi -h X^) y j( f i + 1 ) ( fi -1- i ‘2) y /fi -\r X'2

En intégrant cette double inégalité sur le segment [0, y /^ , on obtient


aussitôt
- i= = < g{x) < h(x).
vl + X
D ’où g(x) ~ h(x) lorsque x —>■O’*".
6) a) Pour X > 0, on a

fV î 2 dt 2dt
476 I ntégration

Pour tout æ > 0 fixé, posons u = tjx . Il vient

, rr-i/Vî
/v x 2 du
2du ^ r/“Args^i/Vî) ^ / U N
h {x) = / ■ :■ = 2 / dv (u = snv)
7o V + 1 Jo

= 2 A r g sh (^ ) = 2 1 n ( i + y r

= 2 j^ln -^= + ln (l + y/\ + x)j

= —In x + 2 ln (l + \ / l + rr).

b) Comme lim In x = —oo et que lim ln (l + y /\ + x) = ln2, on


X—»-0+ X—»■O“*"
déduit de ce qui précède :

h{x) ~ —In x lorsque x-—> O“*".


Annexe A

Rappels d’analyse
fondamentale

Pour la commodité du lecteur, nous regroupons dans cette annexe les


principaux résultats de fondements d’analyse que nous utilisons tout le
long de cet ouvrage.

A.1 Bornes supérieure et inférieure


Définition АЛЛ Soit A une partie non vide de R. Un élément M de
A (resp. un élément m de A ) est dit maximal (resp. minimal) si tout
élément x de A vérifie x < M (resp. m < x). On dit aussi que M
est le plus grand élément de A (resp. m est le plus petit élément de A).

Lorsqu’il existe, le plus grand élément (ou le plus petit élément) d’une
partie A de R est unique.

Définition АЛ.2 Soit A une partie non vide de R. On dit que A est
«iq/orée s’il existe un élément г de R tel que, pour tout ж G A, x < z.
Tout élément г de R vérifiant cette propriété est appelé un majorant
de A.

Définition A.1.3 Soit A une partie non vide de R. On dit que A est
rrùnorée s’il existe un élément z de R tel que, pour tout æ G A, on

477
478 I ntégration

ait X > Z. Tout élément z de vérifiant cette propriété est appelé un


minorant de A.

Remarque A.1.4 Une partie non vide A de R peut être majorée (resp.
minorée) et ne pas avoir de plus grand élément (resp. de plus petit élé­
ment). C’est par exemple le cas pour l’intervalle ouvert ]0,1[.

Définition A.1.5 On dit qu’une partie A de est bornée si elle est


minorée et majorée.

Théorème A.1.6 1) Toute partie A de R, non vide et majorée, admet


un plus petit majorant appelé borne supérieure de A et noté sup A.
2) Toute partie A de non vide et minorée, admet un plus petit mino­
rant appelé borne inférieure de A et noté inf A.

Notations Si A est une partie non majorée (resp. non minorée) de R ,


on pose sup A = -t-oo (resp. iiif A = —oo).

Définition A.1.7 1) Si la borne supérieure d’une partie A non vide et


majorée appartient à A , cette borne supérieure est également appelée
maximum de A et notée max A.
2) Si la borne inférieure d’une partie A non vide et minorée appartient à
A, cette borne inférieure est également appelée minimum de A et notée
min A.

A.1.8 Caractérisation des homes

Proposition A.1.9 Soit A une partie de R. Pour qu’un nombre réel M


soit la borne supérieure de A, il faut et il suffit que
a) tout X E A vérifie x < M ,
b) pour tout e > 0, il existe ж € A vérifiant x > M — e.

En effet, le point a) exprime que M est un majorant de A, tandis que


le b) exprime que M — e n’est pas un majorant si on suppose e > 0.
Donc M est bien le plus petit majorant de A.
On a de même la caractérisation suivante de la borne inférieure :
A nnexe A . Rappels d’analyse fondamentale 479

Proposition АЛЛО Soit A une partie de M. Pour qu’un nombre réel


m soit la borne inférieure de A, il fa u t et il suffit que
a) tout X Ç. A vérifie x > m ,
b) pour tout e > 0, il existe x G A vérifiant x < m + e.

A.2 Continuité et limites de fonctions d’une va­


riable
Dans tout ce paragraphe, A désigne une partie non vide de R. On notera
K l’un des ensembles R ou C.

А.2Л Continuité et continuité uniforme

Définition A.2.2 Soient f : A — K une application, et a un point de


A. On dit que / est continue en a si

Ve > 0, З 77 > 0, Vx € A, \x — a \ < r i ^ l/( z ) — /(a )| < e.

Remarque A .2 3 Les deux dernières inégalités peuvent être strictes ou


larges.

Définition A.2.4 Une application / : A K est dite continue sur A


si elle est continue en tout point de A.

Remarque A.2.5 Dans la définition A.2.2, le nombre q dépend évi­


demment de e mais aussi du point a.

Définition A.2.6 On dit qu’une application / : A —♦ R est uniformé­


ment continue sur A si

Ve > 0, Э 77 > 0, V (x,ÿ) € A^, |x - y| < 77 |/(x ) - f{ y ) \ < e.

Une telle fonction est évidemment continue sur A.

Remarque A.2.7 Pour la continuité uniforme, le réel q dépend bien


sûr de e mais ne dépend pas des points x et y choisis dans A.

Le résultat qui suit intervient de manière cruciale dans la construction


de l’intégrale de Riemann au chapitre 1.
480 I ntégration

Théorème A.2.8 (Heine) Toutefonction continue sur un intervalle fermé


et borné [o, 6] est uniformément continue sur [a, 6].

Une classe importante d’applications uniformément continues est celle


des applications lipschitziennes.

Définition A.2.9 Soit k G RÜj.. On dit qu’une application / : A K


est lipschitzienne de rapport k (ou A;-lipschitzienne) si

V(x , 2/ ) € A 2, i/( a r ) - / ( î /) | < k \ x - y \ .

On dit que / est contractante si elle est lipschitzienne de rapport k avec


k<l.

Exemple A^.10 Soit a un nombre réel fixé. L’inégalité triangulaire


permet de voir que l’application / : M —> M+, x |x — a| est 1-
lipschitzienne.

Proposition A.2.11 Toute application lipschitzienne f : A K. est


uniformément continue sur A.

A.2.12 Limite d’une fonction réeile ou complexe

Définition A.2.13 Dans R, on appelle voisinage d’un élément x toute


partie F de R contenant un intervalle ouvert contenant x.

Définition A.2.14 Dans R, on dit qu’un élément a est adhérent à un


ensemble A si chaque voisinage de a contient au moins un point de
A. L’ensemble des points adhérents à A est appelé Vadhérence de A,
et on le note A.

Remarque A.2.15 On a évidemment A c A car tout voisinage de a


contient a. Mais il peut exister des points de A qui n’appartiennent pas
à A. Par exemple, 0 est adhérent à l’ensemble {l/n}n€N» mais n’en
fait pas partie.

Définition A.2.16 Soient I un intervalle de R et / : J une


application. Soit ^ G K.
A nnexe A . Rappels d’analyse fondamentale 481

1) Soit a un point de I . On dit que f ( x ) admet £ pour lim ite quand x


tend vers a si et seulement si

Ve > 0, 3 t7 > 0, Væ e /, \x — a\ < r ] \fi^ ) ~

2) Si I admet +oo comme extrémité, on dit que / admet £ pour limite


en +00 si et seulement si

Ve > 0, 3 Л 6 M, Væ € /, x > A | / ( îc) — £ \ < £ -

3) Si I admet —oo comme extrémité, on dit que / admet £ pour limite


en —oo si et seulement si

Ve > 0, 3 J5 € M, Væ € /, x < B |/(x ) — ^| < e.

Remarque A.2.17 Si a € / , le point 1) de la définition ci-dessus im­


plique £ = f{a ).

Définition A.2.18 Soit / ; / —» R une application.


1) Soit a G I. On d it que f admet -|-oo pour lim ite en a si et seulement
si
V A € R , 3?7 > 0, Væ € / , |a; — a| < 77 f{x ) > A.
2) Si I admet -l-oo comme extrémité, on d it que f admet -l-oo pour
lim ite en 4-oo si et seulement si

VA e R, З А ' € R, Vx € /, x > A ' ^ f{x ) > A.

3) Si I admet —00 comme extrémité, on d it que f admet -|-oo pour


lim ite en —00 si et seulement si

V A € R , 3 B ' G R , Vx € /, x < B ' ^ /(x) > A.

Proposition A.2.19 Si f admet £ et £' pour limites au point a, alors


£ = £1 ; on note classiquement lim / ( x ) = £.
X-^XO

Définition A.2.20 Soit f : I a E I e t^ G K U { —00, -t- 00}.


On dit que / admet £ pour limite à gauche (resp. à droite) en a si et
seulement si la restriction /|]_оо,о[п/ (r®sp-/l]a,-t-oo[n/) admet £ pour
limite en a.
482 I ntégration

Exemple A ^.21 Si ^ € K, / admet i pour limite à droite en a si et


seulement si

V e > 0 , 3 r j> 0 , V x € / , 0 < x — a < ri |/(3j) —^1 < £•

Lorsque / admet £ pour limite à gauche (resp. à droite) en a, on note

£= lim /( x ) ou encore £ = f( a — 0).


x-*a~

{resp. £ = lim /( x ) ou encore £ = f{ a + 0)).


X—>a+
Lorsque, sans connaître la limite, on veut démontrer qu’une fonction /
admet une limite, les critères qui suivent jouent un rôle crucial.

Théorème Â.2.22 (Critère de Cauchy ' ) Soit f une fonction définie


sur une partie A de à valeurs réelles ou complexes, et soit [a, 6[c A
Pour que / admette une lim ite à gauche en b, il fa u t et i l suffit que

Ve > 0, 3c E [a,b[, Vx G]c, 6[, Vx' G]c, b[, |/(x ) - /(x ') j < e.

Remarque A,2.23 On aurait, si ] a , 6] C A, un théorème analogue ca­


ractérisant l’existence de la limite à droite en a :

Ve > 0, 3c G]o, 6], Vx G]o, c[, Vx' €]a, c[, |/(x ) — /(x ')| < e.

Théorème A.2.24 (Critère de Cauchy) Soit f une fonction réelle ou


complexe, définie sur un ensemble non majoré A. Pour que f admette
une lim ite en -l-oo, il fa u t et il suffit que, pour tout e > 0, il existe un
nombre O 0 tel que

Vx G A n ]c, -t- oo[, Vx' G A n ]c, + oo[, |/(x ) — /(x ')| < e.

Remarque A.2.25 Si l’ensemble A n’est pas minoré, alors pour que


/ admette une limite en —oo, il faut et il suffit que, pour tout e > 0, il
existe un nombre c < 0 tel que

Vx G A n ] — oo,c[, Vx'G A n ] — oo,c[, j/(x ) —/(x ')] < e.


1. CAUCHY Augustin (1789-1857). Mathématicien français. 11 est à l’origine de
l’analyse moderne ; on lui doit notamment la théorie des équations différentielles et la
théorie mécanique de l’élasticité.
A nnexe A . Rappels d’analyse fondamentale 483

A.2.26 Comparaisons locales des fonctions. Notations de Landau

Définition A.2.27 Soient f et g deux fonctions définies sur I = ]a , 6[,


sauf peut-être en un point xq de cet intervalle. On dit que / est négli­
geable devant g au voisinage de xq si et seulement si :
Il existe a > 0 et une fonction e : ]xq —a,xo[u]xo,xo-l-o:[ ^ E
tels que

Vx g ]xo —a,xo[u]xo,xo-h a[, / ( x ) = g{x)e{x)

avec lim e(x) = 0.


X—*X0
Dans ces conditions, on notera / = o{g), ou simplement / = o{g)
xo
lorsqu’aucun risque de confusion n’est à craindre.

Exemple A.2.28 La fonction x x^ est négligeable devant x x


lorsque x tend vers 0. En effet, on a x^ = x e(x) où e:(x) = x tend
vers 0 lorsque x tend vers 0.

Définition A.2.29 Soient deux fonctions f et g définies sur ]a, -I- oo[.
On dit que / est négligeable devant g au voisinage de H-oo si et seule­
ment si :
Il existe a > 0 et une fonction e ; ja , -H oo[—>R tels que

V x G ]a, -t-oo[, / ( x ) = g{x)e{x) avec lim e(x) = 0.


x —* + o o

Dans ces conditions on notera / = o{g), ou simplement / = o{g).

Définition A.2.30 Soient f et g deux fonctions définies sur I = ]a, ù[,


sauf peut-être en un point xo de cet intervalle. On dit que f et g sont
équivalentes au voisinage de xq si et seulement si :
Il existe ce > 0 et une fonction e : ]xq — ce, xo [ U ]xq, xq -h ce[—> R
tels que :

V x €]x o -a ,xo [U ]x o ,xo -l-c e[, / ( x ) = ^(x) ( 1 -I-e(x))

avec lim e(x) = 0.


X —*Xo
Dans ces conditions, on notera / ~ 5, ou plus simplement f g
Xo
lorsqu’il n’y a pas d’ambiguïté.
484 I ntégration

Exemple A.2.31 Les fonctions x ^ x + x ^ & i x ^ x sont équiva­


lentes lorsque x tend vers 0. En effet, on a a; -h = x (1 -1- e(x)) où
e(x) = X tend vers 0 lorsque x tend vers 0.

Définition Â.2.32 Soient deux fonctions f et g définies sur ]a, -t-oo[.


On dit que f et g sont équivalentes au voisinage de -(-oo si et seule­
ment si :
Il existe a > 0 et une fonction e : ]a, + oo[-^ R tels que

Vx€]o:, -h oo[, /( x ) = 5 (x) ( 1 -h e(x)) avec lim e(x) = 0.


ÎC—^+oo

Dans ces conditions on notera / ~ p, ou plus simplement / ~ p.


+0O

Rappelons quelques équivalents classiques que nous utilisons souvent


dans cet ouvrage, notamment dans l’étude des intégrales généralisées :

sin X ~ X, 1 —cos ^ ~ +x) X, (1 -t- x )“ ~ a X (a ^ 0),

e® —1 ~ X, On x” -I- On-i x”“ ^ -t- ...+oo^ On aj” («n ^ 0).

Définition A.2.33 Soient f et g


deux fonctions définies sur I =]a,ù[,
sauf peut-être en un point xq de I . On dit que / est dominée par p au
voisinage de xq si et seulement si :
Il existe a > 0 et M € R+ tels que :

Vx € ] x o - a , x o [ U ] x o , x o + a [ . I /(^ ) 1 ^ ^\9 i^)\-


Dans ces conditions, on notera / = 0 {g ), ou encore / = 0 (p ).
XQ

Définition A.2.34 Soient f et g


deux fonctions définies sur ]o, -|-oo[.
On dit que f g
est dominée par au voisinage de -l-oo si et seulement
si :
Il existe a > 0 et une constante M > 0 tds que

Vx € ]a , -t-oo[, |/(x )| ^ ^ |p(®)l-

Dans ces conditions on notera f = 0(p). ou encore / = 0(p).


+00
A nnexe A . Rappels d’analyse fondamentale 485

A ^ 3 S Continuité et limite

Proposition A .236 Soit / ; R —> K une fonction et soit a un nombre


réel. Alors f est continue en a si et seulement si f admet une lim ite en
a ; et on a alors lim f { x ) = /(a ).
x—*^a
Le résultat suivant fournit une caractérisation séquentielle de la limite.
Il est particulièrement commode pour montrer qu’une fonction n'admet
pas de limite en un point !
Proposition A.2.37 Soient A une partie de ^ et f : A ^ une
fonction. Soient xq un élément de R adhérent à A, et soit i un élément
de K. Alors f { x ) admet pour lim ite i lorsque x tend vers xq si et seule-
ment si pour toute suite (an) d'éléments de A qui converge vers xq, la
suite (/(ûn))n converge vers L

Exemple A.2.38 La fonction / définie sur R* par f ( x ) = cos(l/x)


n’admet pas de limite quand x tend vers 0. En effet, la suite (l/n7r)n>o
converge vers 0, or pour tout n G N*, on a /(l/n T r) = (—1)^ et la
suite (—1 )’^ est divergente.

Proposition A.2.39 Soient A une partie de 'K et f \ A K. une


fonction. Soient xq un élément de R adhérent à A. Si pour toute
suite (an)n d'éléments de A convergeant vers x q , la suite (f(a n ))n
converge, alors la fonction f admet une lim ite lorsque x tend vers x q .

Le résultat qui suit fournit une caractérisation séquentielle de la conti­


nuité. Il est très utile en pratique et découle immédiatement des deux
propositions précédentes.
Proposition A.2.40 Soit / : R —» K une fonction. Soit a un élément
de R. La fonction f est continue en a si et seulement si pour toute suite
(an)n de nombres réels qui converge vers a, la suite (f(a n )) converge
vers f(a ).

A.2*41 Propriétés fondamentales des fonctions continues

Théorème A.2.42 Soit f une fonction réelle définie et continue sur le


segment [a, 6]. Alors f est bornée et atteint sur [a, b] sa borne supérieure
et sa borne inférieure.
486 I ntégration

Remarque A.2.43 Le théorème tombe en défaut pour une fonction conti­


nue sur un intervalle non fermé ou non borné. Par exemple, la fonction
X-1-^ tg X est continue mais non bornée sur ] —7t/2, 7t/ 2[.

Théorème A.2.44 (Valeurs intermédiaires) Soit f une fonction réelle


continue sur un intervalle quelconque (ouvert, fermé ou semi-ouvert,
borné ou non) I de R ; et soient M = s u p /(/), m = in f/ ( / ) les
bornes de f sur I. Alors f prend toute valeur de l ’intervalle ouvert
]m ,M [.

On en déduit aussitôt le résultat remarquable suivant.

Corollaire A.2.45 L ’image d ’un intervalle quelconque de R p a r une


fonction réelle continue est un intervalle de R.

En fait le théorème A.2.42 permet de préciser ce résultat lorsque I est


fermé et borné.

Corollaire A.2.46 L ’image par une fonction réelle continue d ’un inter­
valle fermé et borné de R est un intervalle fermé et borné.

Remarque A,2.47 Si I n’est pas fermé, l’intervalle / ( / ) n’est pas né­


cessairement de même nature que I : par exemple l’image de l’inter­
valle ouvert ] — 1 , 1 [ par x i-> est l’intervalle semi-ouvert [0, 1 [; et
l’image par x i-> sinx de l’intervalle ouvert ] —tt, -|- 7r[ est l’intervalle
fermé [—1 , 1].

Proposition A.2.48 Pour qu ’une fonction réelle définie et continue sur


un intervalle de R soit injective, il faut et il suffit qu ’elle soit strictement
monotone.

Proposition A.2.49 Si f est une bijection continue d ’un intervalle I


sur un intervalle J , alors sa réciproque f~ ^ est continue de J s u ri.
A nnexe A . Rappels d ’analyse fondamentale 487

A.3 Dérivabilité en une variable


A.3.1 Définitions et premières propriétés

Soit I un intervalle ouvert non vide de M. Soit / une fonction définie


dans I , à valeurs réelles ou complexes. Soit a un point de I . Soit £ un
nombre complexe. Si

lin, Îiîh iM = e,
X — >0. 'T* — n
x e l, x^a ^ “

on dit que la fonction / est dérivable au point a, et que sa dérivée en ce


point vaut L On pose alors i = f'{ a ).
Il revient au même (en posant x = a + h) de dire que, si, pour tout
/i ÿé 0 tel que a + h E I,o n définit le nombre £{h) par

/( a + /i) = / (a) -\- £ h £{h) h,

alors : lim £(h) = 0.


/1—0, /i#0 ^
Si / est dérivable au point a, elle est déjà nécessairement continue au
point a, car on a f { a + h ) — f{ a ) = £h + e{h) h qui tend vers 0 lorsque
h tend vers 0.
On utilise parfois une extension de la définition de la dérivée. Soit b > a.
Si / est définie dans [a, à[, on dit que / est dérivable à droite au point a
si la limite
lim Î M t lM .
X—>a, x> a X —a

existe (et est finie) ; on la note alors /¿(a). On définit de même la dérivée
à gauche / ' .
Par exemple, la fonction / ( x ) = |x| n’est pas dérivable au point a = 0,
mais elle y admet une dérivée à droite (égale à + 1) et une dérivée à
gauche (égale à - 1).
Si / est définie et dérivable en tout point a de l’intervalle I , on dit que
/ est dérivable dans I.
Quand X parcourt I , la dérivée f '{ x ) au point x devient elle-même une
fonction de X définie dans J, qu’on appelle la (fonction) dérivée de / , et
488 I ntégration

qu’on note / '.


Rappelons à présent les règles de calcul et les premiers exemples, qui
sont des conséquences faciles du calcul des limites.
Soit I un intervalle ouvert non vide de R. Soit a € I . Soient f et g
des fonctions définies dans I , à valeurs complexes, dérivables au point
a. Soient a,/3 des constantes complexes. Alors les dérivées qu’on va
écrire existent, et on a les formules suivantes :
1) ( / + g)'(a) = f { a ) + g'(a).
2) i f g)'{a) = f{a)g'{a) + f{a)g{a).
3) Si g{x) est partout non nul dans un voisinage de a, alors

/ V / N ^ g(a)/(g) - f{a)g'{a)
g) ^^ b(û)]2
Théorème A.3.2 (Dérivée d’une composée) Soient J deux inter­
valles ouverts de M. Soit f une fonction définie dans I, à valeurs réelles
qui appartiennent à J, et soit g une fonction complexe définie dans J.
Soit a un point de I ; posons h = /(a ). Supposons que f est dérivable
au point a, et que g est dérivable au point b. Alors la fonction composée
g Of est dérivable au point a, et

i g ^ f ï i a ) = g \ b ) f'{ a ) = {g' Of ) { a ) ]f '{ a ) .

Corollaire A.3.3 Supposons f dérivable dans I et g dérivable dans J.


Alors g o f est dérivable dans I, et on a {go f ) ' = {g' o f ) f '.

Exemple AJ3.4 Soit / dérivable jamais nulle sur I , et soit k un entier


relatif. Alors

{ f ^ y = k f ' ‘~ ^ f', en particulier : ^

Théorème Â.3.5 (Dérivée d’une fonction réciproque) Soit I un in­


tervalle ouvert de R. Soit f une fonction continue strictement monotone
dans L Soit J l'intervalle image de I par f . Soit la fonction ré­
ciproque de / , définie dans J, Soit a un point de I, Supposons que f
A nnexe A . Rappels d’analyse fondamentale 489

soit dérivable au point a, et que f { a ) ^ 0. Alors la fonction f ^ est


dérivable au point b = f{a ), et :

( r ‘ )'(i>) =
/'(a ) ■
Corollaire A.3.6 Si la fonction f a une dérivée partout non nulle dans
I, alors f~ ^ est dérivable dans J, et on a

( f - i y = -----------
^ f O /-1

Exemple A 3.7 La fonction sin : [—7r / 2, 7r / 2] —> [—1,1] étantbijec-


tive, elle admet une fonction réciproque Arcsin : [—1,1] —> [—7r / 2, 7r / 2]
qui est continue, strictement croissante et impaire.

X = siny
y = Arcsin X < г 7Г TT]
, ^ ^ 2 ’ 2] ’
Le théorème ci-dessus permet de vérifier aisément que Arcsin est une
fonction dérivable sur ] — 1 , 1 [, et que

V x € ] —1,1[, (Arcsin x )' = ^


л /Г Г
De la même manière, on obtient les formules suivantes :
-1
Vx g ] — 1 ,1[, (Arccosx)' =
V T ^ x-^
1
Vx G R, (Arctan x )' =
1 -h
En considérant les fonctions x 1-^ shx, x i-> chx et x i--> thx de la
trigonométrie hyperbolique, on obtient comme ci-dessus :
1
Vx G R, (Argshx)' =
V T T^'
1
Vx g ] 1 ,-hoo[, (Argchx)' =
v x ^ —T

Vx G ] - 1,1[, (Argthx)' = ------- 2 -


1 —
490 Intégration

A.3.8 Dérivées d’ordre supérieur

Soit I un intervalle ouvert non vide de R. Soit / une fonction dérivable


dans I. Soit a 6 / . Si la dérivée f de / admet une dérivée au point a,
on l’appelle la dérivée seconde de / au point a, et on la note f '{ a ) . Si
f " existe en tout point de I , et si la fonction f " a une dérivée au point
a, on l’appelle la dérivée troisième de / au point a, et on la note f" '{ a )
ou /(3)( a). Et ainsi de suite : supposons que, de proche en proche, on
ait pu calculer, par dérivations successives, la dérivée d’ordre
k — 1, où k est un entier > 2, en tout point x de I . Si la fonction
est dérivable au point a, on pose :

/W (a ) := (/('= -'> )'(a),

qu’on appelle dérivée kdème (ou d’ordre k) de / au point a. On convient


que /(°) = / .
En revenant aux définitions, on vérifie facilement que, quels que soient
les entiers positifs p, q, k et quel que soit le nombre complexe A, on a

f{p+Q) = ( /(P ))(9 ) = (/(9))(p), ( / + 5)('') = /W + 5^ , (A/)(*=) = A/('=).

Théorème A.3.9 (Formule de Leibniz^) Soient f , g : I K deux


fonctions n fois dérivables sur I. Alors le produit fg est une fonction
n fois dérivable sur I et on a

n!
(I) = A:! (n - A:)!'

Définition A.3.10 On dit que la fonction / est de classe (Jp sur l’in­
tervalle I si la dérivée existe en tout point de I et si l’application
X I—> est continue sur I . On dit que / est de classe C°® sur
I si f admet des dérivées de tous les ordres en tout point de J (ces
dérivées étant alors automatiquement continues sur I) .

Exemple A.3.11 Les fonctions polynômes sont de classe sur ]

2. LEIBNIZ Gottfried (1646-1716). Mathématicien et philosophe allemand Dis


ciple de Descartes. 11 inventa le calcul différentiel en 1676, en même temps que Newton
A nnexe A . Rappels d’analyse fondamentale 491

A 3.12 Théorème de RoUe Formule des accroissements finis

Définition A.3.13 Soit I un intervalle ouvert de R . Soit / une fonction


définie sur I , à valeurs réelles. Soit a un point de I .
On dit que / présente un maximum au point a, s’il existe un nombre
r > 0 tel que :

Vx € /, |x — a | < r => f{x) < f{a).

On dit que / présente un minimum au point a, s’il existe un nombre


r> 0 tel que :

'ix E I, |x — o | < r => f { x ) > f{a).

Proposition A 3.14 Soit I un intervalle ouvert de R . Soit f unefonction


à valeurs réelles, définie dans I. Soit a un point de I. On suppose que
1) f présente au point a un maximum (ou un minimum) ;
2) f est dérivable au point a.
Alors, f { a ) — 0.

Remarque A.3.15 La réciproque est fausse. En effet, si f ( x ) = x^, on


a / ' ( 0) = 0, mais / ne présente ni maximum ni minimum à l’origine.

Théorème A.3.16 (Rolle) Soient a et b deux nombres réels tels que a <
b. Soit f une fonction à valeurs réelles, définie et continue dans [a, 6],
et dérivable dans ]a, b[. Supposons que f{a ) = f{b ). Alors il existe au
moins un nombre c dans l ’intervalle ouvert ]a, 6[ tel que f'{ c ) = 0.

Remarque A.3.17 Le théorème de Rolle ne s’étend pas aux fonctions à


valeurscomplexes. Par exemple, la fonction / : [0, 27 t] —> C, x e*®
est continue et dérivable sur [0, 27t] et vérifie /(0 ) = /(27 t), pourtant sa
dérivée f : [0, 27t] ^ C, x ^ i e*®, ne s’annule en aucun point de
l’intervalle ouvert ]0, 27t[.

3. ROLLE Michel (1652 -1719). Mathématicien français. Autodidacte, il fit des tra­
vaux concernant aussi bien l’algèbre que la géométrie, il s’intéressa notamment aux
racines des polynômes.
492 I ntégration

Théorème A 3.18 (Formule des accroissements finis) Soient a et b


deux nombres réels tels que a < b. Soit f une fonction à valeurs réelles,
définie et continue dans [a, b], et dérivable dans ]o, 6[. Alors il existe un
nombre c dans l ’intervalle ouvert ]a, 6[ tel que

f { b ) - f ( a ) = ( 6 - o ) / '( c ) .

Corollaire A.3.19 Soit I un intervalle ouvert de E, et soit f une fonc­


tion définie dans /, à valeurs complexes. Les deux assertions suivantes
sont équivalentes :
i) f est constante sur I ;
il) f est dérivable dans I et sa dérivée est identiquement nulle dans I.

Corollaire A.3.20 Soient a et h deux réels tels que a < b. Soit f une
fonction à valeurs réelles, définie et continue dans [a, b], et dérivable
dans ]a, b[. Les deux assertions suivantes sont équivalentes :
i) f est croissante sur [a, 6] ;
ii) f { x) > 0 pour tout X € ]a, b[.

A.3,21 Formules de Taylor

Théorème A.3.22 (Formule de Taylor "^-Lagrange n un entier


naturel. Si f est une fonction à valeurs réelles, définie sur un segment
[a, 6], de classe sur ce segment et (n + 1 ) fois dérivable sur Vin­
tervalle ouvert ]a, b[, alors il existe un point c G ]a, b[ tel que :

k=0

Remarque A.3.23 Pour n = 0, on retrouve la formule des accroisse­


ments finis.
4. TAYLOR Brook ( 1685 -1731). Mathématicien anglais. Inventa notamment le cal­
cul dit des différences Unies ainsi que la célèbre formule qui porte aujourd’hui son nom.
5. LAGRANGE Joseph-Louis (1736 -1813). Mathématicien français. Ses contribu­
tions furent considérables et touchèrent tous les domaines des mathématiques et de
la mécanique : astronomie, probabilités, théorie des équations algébriques, équations
différentielles, théorie des fonctions. Il excella également en arithmétique et résolut no­
tamment plusieurs problèmes proposés par Pierre de Fermât.
A nnexe A . Rappels d’analyse fondamentale 493

Théorème A.3.24 (Formule de Taylor-Young^) Soient n un entier


strictement p o sitif et f une fonction définie sur un intervalle I à va­
leurs dans K. On suppose que f est n fo is dérivable en un point a de
I. Alors :

/W = + o ((œ -a r).
k=0

Cette formule fondamentale permet notamment d’obtenir les développe­


ments limités classiques, outil particulièrement commode pour l’étude
locale des fonctions et l’étude de la convergence des intégrales généra­
lisées.
Rappelons les développements limités (donnés ici en 0) les plus fré­
quemment utilisés dans cet ouvrage :
,n
— l- h x + | j - - h . . . - hX^ + o(x").
oX =
n\

rpS rp2n+l

«2n
cosx =

2 n
l n ( l - t - x ) = x - % - -I- ( - l ) " '* ’ ^ ^ -H o ( x ” ) .
2 ni

/, ^/v , a (a — 1) • • • (a —n -h 1) „ ,
(1 -l-x) = 1 -t-ax -h ... H- —^ ----------- - X + o(x ).
n!
A 3.25 Fonctions convexes

Définition A 3.26 Soit I un intervalle de R. Une fonction / : / —>!


est dite convexe si, pour tous points x ,y de I et tout A € [0,1], on a

/(A X -I- (1 - A) y) < A /(x) -h (1 - A) f{ y ) .

Elle est dite concave si —/ est convexe.


6. YOUNG William Henry (1863- 1942). Mathématicien britannique. Ses travaux
portent principalement sur l’analyse dans les espaces et sur les séries de Fourier.
494 I ntégration

L’inégalité ci-dessus exprime que tous les points du segment [(a, /( a ) ) , {b, /(&))]
sont au-dessus du graphe de / . Voici à présent quelques caractérisations
simples et très utiles de la convexité d’une fonction {attention aux hypo­
thèses !).

Proposition A3J27 Soit I un intervalle de R. Pour qu ’une fonction


continue / : / — R soit convexe, il fa u t et il suffit que pour tous x, y
éléments de I , on ait

f (/(ж ) + / Ы ) .

Proposition A.3.28 Soient I un intervalle ouvert R / : / —> R


une fonction dérivable. Alors, / est convexe si et seulement si f est
une fonction croissante.

Proposition A.3.29 Soient I un intervalle ouvert rfe R / : / —^ R


une fonction deux fois dérivable. Alors, f est convexe si et seulement si
on a f \ x ) > 0 pour tout x E I.

Terminons par le résultat suivant, très utile en pratique.

Proposition A.3.30 Soit I un intervalle de R et soit f : I ^ est


une fonction convexe. Alors f est continue en tout point de I (mais pas
nécessairement aux bornes de I).

A.4 Limite et continuité en plusieurs variables


Dans ce paragraphe, D désigne un sous-ensemble d’intérieur non vide
de R” . Chaque espace vectoriel R"* est muni de la norme euclidienne
que nous noterons toujours H• || et qui est donnée par

Vx = {xi,...,X m ) € X ¡ := + xl,.

Définition A.4.1 Soit f : D MP une fonction, et soit о € D . On dit


que / admet une lim ite en a (ou que la fonction f { x ) admet une limite
quand x tend vers a) s’il existe un vecteur ^ € R^ tel que

Ve > 0, Эту > 0, Ух G D , ||x — a|| < 77 ^ ll/(®) ~ ^11 <


Annexe A , Rappels d’analyse fondamentale 495

Comme dans le cas des fonctions d’une variable réelle, le théorème de


caractérisation séquentielle qui suit est d’une grande importance car il
permet de ramener l’étude d’une limite de fonction à celle d’une suite.

Théorème A.4.2 Soit f : D MP une fonction, et soit a E D, Les


deux assertions suivantes sont équivalentes :
1) f{x) admet pour lim ite i quand x tend vers a.
2) Pour toute suite (xn) de points de D qui converge dans vers a,
la suite {f{X fi)) converge dans MP vers L

Comme dans le cas d’une variable, on a ici aussi l’unicité de la limite


dès que celle-ci existe.

Proposition A A 3 Si f{x) admet une lim ite quand x tend vers a dans
cette lim ite est unique.

A A A Continuité en un point

Définition A.4.5 Soit f : D ^ M P une fonction, et soit a E D . On dit


que / ts l continue г\x point a si lim f { x ) = /(a ) .
X—»-a
En adaptant la caractérisation séquentielle ci-dessus au cas particulier
des fonctions continues, on obtient le résultat important suivant.

Théorème A.4.6 Soit f : D une fonction, et soit a € D. I l y a


équivalence entre les deux assertions :
1) f est continue au point a.
2) Pour toute suite (a:„) de points de D qui converge vers a, la suite
{f{x n )) converge dans vers L

A.4.7 Continuité globale et continuité uniforme

Définition A.4.8 On dit qu’une fonction f : D est continue sur


D si elle est continue en tout point de D .

Exemple A.4.9 L’inégalité

IIkll - llyll I < l|x--ÿll,


montre que l’application x i-> l|a;|l est continue sur R” .
496 I ntégration

Proposition A.4.10 Toute application linéaire de M” dans est conti­


nue.

Définition A.4.11 On dit qu’une fonction f : D ^ W est uniformé­


ment continue sur D si, pour tout e > 0, il existe un nombre 77 > 0 tel
que

Vx € D , Vy € D , \\x - y \ \ < v \\f{x ) - f{y )\\ < £.

Définition A.4.12 Soit к € M+. Une fonction / : £ ) —» RP est dite k-


lipschitzienne (ou lipschitzienne de rapport k) si elle vérifie

Vx € D , Уу e D , ||/(x ) - /(y )Il < fc ||x - y||.

Exemple A.4.13 En prenant q < e /k dans la définition de la conti­


nuité uniforme, on voit immédiatement que toute fonction lipschitzienne
est uniformément continue sur son domaine de définition.

Définition A.4.14 Soient D C R” , Д C R^, et / une bijection de


D sur Д . On dit que / est un homéomorphisme si / et f~ ^ sont
respectivement continues sur D et sur Д . On dit alors que D et A
sont homéomoiphes.

Exemple A.4.15 Deux boules quelconques de R" sont homéomorphes.


En effet, soit B{a, r ) (resp. B {a', r ') ) la boule ouverte de rayon г > 0
(resp. r ' > 0) centrée en a (resp. a') dans R”, et considérons l’applica­
tion / : R” —> R” définie par

X i-> /( x ) ;= — (x — a) + a '.
r
De la relation r ( /( x ) — a') = r' {x — a), on déduit que

||x — a|| < r l|/(a^) ~ û'Il < r'.

On a donc bien une bijection de B {a ,r) sur B { a ',r ') , continue car
lipschitzienne :

||/(x)-/(xo)|| = ^ ||x -x o ||.


A nnexe A . Rappels d’analyse fondamentale 497

La bijection réciproque / ^ > R” définie par

X H-î- f~ ^ (x ) := — ix ~ a') + a
r
est également lipschitzienne, donc continue. L’application / réalise donc
bien un homéomorphisme de B {a, r ) sur B {a', r')

A.5 Différentielle et dérivées partielles


Définition A.5.1 Soient U un ouvert de R” et a un point de U. Une
application f : U ^ R^ est dite différentiable en a s’il existe une
application linéaire : R” —>R^ telle que

f{ a + h) = /( a ) + + o(||/i||) lorsque —»■0.

Si ip existe, elle est unique et s’appelle la différentielle de / en a. On


la note souvent dfa ■
Si / est différentiable en tout point de t/, on dit que / est différentiable
sur U et l’application

df : U - , a dfa

est appelée la différentielle de / .

Proposition A.5.2 Soient Î7 C R” ei F C R^ deux ouverts, et consi­


dérons f : U W , g : V ^ M9, deux applications vérifiant
f { U ) C V. Si f est différentiable en a G U et g est différentiable
en f{a ), alors 5 o / : f / —»• R^ est différentiable en a et de plus :

d{g Of)a = dgf(a) Odfa.

A .5 3 Dérivées partielles

Définition A.5.4 Soient U un ouvert de R” et / : Î7 — R^ une


application. Soit a eU et €
v R” . Si la fonction à variable réelle
tp : t ^ f{ a + t v ) est dérivable en i = 0, / est dite dérivable en a
suivant le vecteur v . On note alors

V rn
f ' ( A ■ = <P
fvW (0)'l ■:= lî1 m^ ---------
+ ---------- •
498 I ntégration

Proposition A.5.5 Si f est différentiable en un point a, alors f admet


une dérivée en a suivant tout vecteur v, et on a fy{a) = dfa{v).

Remarque A.5.6 La dérivabilité d’une fonction / en un point a suivant


tout vecteur n’entraîne pas nécessairement la différentiabilité de / en
O. En fait, cela n’entraîne même pas la continuité en a. Par exemple,
la fonction f : R définie par f { x , y ) = y‘^ /x si æ ^ 0 et
/ ( 0) y) = y» est dérivable en (0, 0) suivant tout vecteur, mais n’est pas
continue au point (0, 0).

Définition A.5.7 Soient U un ouvert de R” et / ; Î7 —> RP une


application. Soit a €. U et ( e i,. .. ,Cn) la base canonique de R” . Si
pour i G ,n }, / est dérivable en a suivant eu on dit que /
admet une dérivée partielle en a d’indice i, et on note

/i( » ) - f (<■)■

Remarques A.5.8 a) Il se peut que toutes les dérivées partielles de /


existent en a sans que / soit différentiable en ce point, ni même conti­
nue.
b) Si / : Î7 C R” ^ R est une application différentiable en a G f/,
alors d f Id x i existe au point a pour tout i G {1, . . . , n}, et on a

df
dfa =
i= l

où {d xi)i< i< n désigne la base duale de la base canonique de R” .

Définition A.5.9 Si { d f / d f ) existe en tout point de (7, on définit la


fonction
: U-^R
uXi
appelée i-ème dérivée partielle de / .

Théorème A.5.10 Soient U un ouvert de et f : U MP une


application. Si toutes les dérivées partielles de f sur U existent et si
A nnexe A . Rappels d’analyse fondamentale 499

elles sont continues en un point a de U, alors f est différentiable en


a et de plus

i= l

Â.5.11 Dérivées partielles d’ordre supérieur

Définition A.5.12 Soient U un ouvert de RP et / : Î7 —^ R admettant


une dérivée partielle Si cette fonction admet en un point a €
axi oxi
d i df \ ô f
U une dérivée partielle — ( ; ^ ) (o), on note ce nombre — ^ (« )-
(JXj Cf Xi J CrX%

C’est ce qu’on appelle la dérivée partielle seconde de / au point o.

Si / admet des dérivées partielles secondes en tout point de l’ouvert


U C RP, on définit fonctions dérivées partielles secondes sur U :

U pour l < i , j < p .


d xj dxi

A priori, et comme le montre l’exemple suivant, rien ne permet d’affir­


mer que l’on puisse permuter les ordres de dérivation.

Exemple A.5.13 Soit / définie sur R^ par

0 si X = 0.

Pour (z, y) ^ (0,0), on a

d f y { x ^ + 4 z ^ î /2 - y ^ ) d f - X {y^ + 4 x ^ J/^ - z ^ )

dx^^^^’ ~ (z2 -h 2/ 2 )2 > (z 2 -H y 2 )2

et
| ( 0, 0) = 0, | ( 0. 0) = 0.

ce qui donne

^ ^ (0, 0) = 1 et S 4 - { 0 , 0 ) = - 1 .
dxdy dydx
500 I ntégration

D ’où l’intérêt du résultat remarquable suivant.

Théorème A.5.14 (Schwarz) Soit U un ouvert de et soit f une


fonction de U dans R. On suppose que f admet des dérivées partielles
^2 f Q f
V. i et T' sur U, continues en un point a de U. Alors
a xo y oyax

dxdy dydx

Sous réserve d’existence, on peut définir par récurrence sur m une dé­
rivée partielle d’ordre m par la relation :

dxi. • • • dxi^ ' dxi^ V dxi^-^ ■■■dxi^ ) '

Une fonction f : U C R” —> R^ est alors dite de classe CT”* sur


U si toutes ses dérivées partielles jusqu’à l’ordre m existent et sont
continues sur U.

A.5.15 Matrice jacobienne. Déterminant jacobien

On se donne un ouvert U de R” et une application / : Î7 RP


différentiable en un point a de U, et on désigne par ( e i,. . . , e„) et
(e^,. . . , e'p) les bases canoniques de R” et RP respectivement. On peut
écrire / sous la forme / = Â où pour tout / i : t / —». R est
une fonction différentiable en o, de sorte que

Vi € n}, dfaief) = e'i =

La matrice de dfa dans les bases canoniques de R” et RP est donc


donnée par

l< j< n
On l’appelle la matrice jacobienne (ou simplement la Jacobienne) de /
en a. Lorsque p = n, le déterminant de J a {f) est appelé/e déterminant
jacobien (ou le Jacobien) de l’application / au point a.
A nnexe A . Rappels d’analyse fondamentale 501

Définition A.5.16 Soient U et V deux ouverts de R” . On dit qu’une


application f : U V est un C ^- difféomorphisme (k > 1) si / est
bijective de classe sur U et si est de classe sur F .

Proposition A.5.17 Soient U un ouvert de et f ■. U ^ une


application de classe (k > 1). S’il existe a E U tel que dfa soit
inversible (c ’est-à-dire, si le jacobien de f en a n ’est pas nul), alors il
existe un voisinage ouvert V de a et un voisinage ouvert W de f{a )
tels que f \ y soit un difféomorphisme de V sur W .
Bibliographie

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matiques (tome 2 : Analyse, D unod , 1996.
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matiques (tome 4 : Équations différentielles, intégrales multiples,
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[3] A uliac g ., C aby J.-Y. : - Analyse pour le CAPES et l ’Agréga­
tion Interne, E llipses , 2002.
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[5] B riane M., Pagès G. : - Théorie de l ’intégration, VuiBERT,
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[11] M onier J.-M.. : - Analyse. MP, D unod , 5ème édition, 2007.
[12] R amis E., D eschamps C., Odoux J. : - Topologie et éléments
d ’analyse, M ASSON, 2ème édition, 1995.

503
Index

A changement de variable, 62
Abel (règle d’-X 163 Chasles (relation de -), 16, 30
abélienne (intégrale -), 75 chemin de classe C^, 330
absolue (convergence-), 147 compact (intervalle -), 2
accroissements finis, 492 compléments (formule des -), 468
adhérence, 480 concave (fonction -), 493
adhérent (point -), 480 conjugués (nombres -), 50
aire, 321, 332 constante 7 d’Euler, 318
application continuité
- différentiable, 497 - uniforme, 496
- différentielle, 497 - globale, 496
- contractante, 480 - par morceaux, 11
arc géométrique orienté, 328 contractante (application -), 480
arc géométrique, 328 convergence
arcs C*- équivalents, 328 - uniforme, 80
-absolue, 147
B - en moyenne, 244
base duale, 329 - en moyenne quadratique, 245
Bertrand (exemples de -), 157 - monotone, 248
Bioche (règle de -), 73 - simple, 80
borne convexe (fonction -), 494
- inférieure, 478 convolution, 312
- supérieure, 478 coordonnées
boule (ouverte, fermée), 328 - sphériques, 328
- cylindriques, 327
- polaires dans l’espace, 326
Cauchy (critère de -), 146,482 - polaires dans le plan, 326

505
506 I ntégration

critère euclidienne (norme -), 494


- d ’Abel, 163 Euler
- de Cauchy, 146,482 - constante 7 d’-, 317
curviligne (intégrale -), 330 - fonction r d’-, 317
cylindriques (coordonnées -), 327 exemples
-deR iem ann, 143
D - d e Bertrand, 157
dérivée exhaustive (suite -), 233
- à droite, 488
- à gauche, 488 F
- d ’ordre k, 490 fermée (boule -), 329
- d ’une composée, 488 fonction
- de la réciproque, 489 - de carré intégrable, 246
- partielle, 499 - convexe, 494
- suivant un vecteur, 498 - log-convexe, 266
déterminant jacobien, 500 - Gamma d’Euler, 263,468
difféomorphisme de classe C'^, 501 - caractéristique, 319
différentielle d’une application, 497 - continue par morceaux, 11
Dirichlet (intégrale de -), 180 - différentiable, 497
dominée (fonction -), 484 - elliptique de Jacobi, 411
domination - en escalier, 2
- hypothèse de -, 250 - indicatrice, 314, 319
- locale, 253 - intégrable, 231, 238
dual de E ” , 329 - lipschitzienne, 496
duale (base -), 329 - localement intégrable, 12
- numérique, 2
E -périodique, 189
élément - rationnelle, 71
- maximal, 477 - sommable, 232
- minimal, 477 - symétrisée, 393
elliptique (intégrale -), 472 - uniformément continue, 496
ensemble -réglée, 10
- négligeable, 321 - Riemann-intégrable, 6
- mesurable, 320 forme différentielle fermée, 329
équivalentes (fonctions -), 483 forme différentielle exacte, 329
escalier (fonction en -), 2 formule
Index 507

- de Taylor-Lagrange, 492 - de Hôlder, 50


- de Taylor-Young, 493 - de Minkowski, 24
- de la moyenne, 60 - de Schwarz, 24,158
- de Stirling, 389 - d e Young, 132
- d e Wallis, 389 inertie (moment d’-), 324
- de changement de variable, intégrale
62 -divergente, 142
- de Green-Riemann, 333 -généralisée, 142
- de Leibniz, 490 - absolument convergente, 147
- de Stirling, 267 - impropre, 142
- de Taylor avec reste intégral, - semi-convergente, 147
67 - curviligne, 330
- de Taylor-Lagrange, 68 - abélienne, 75
- de la moyenne, 25 -convergente, 142
- des accroissements finis, 492 - de Poisson, 399
- des compléments, 468 - de Dirichlet, 180
Fourier (transformée de -), 393 - de Fresnel, 435
Fresnel (intégrale de -), 435 - de Riemann, 8
Fubini (théorème de -), 323 - elliptique, 472
Fubini-Tonelli, 323 - indéfinie, 55
- multiple, 319
G intégration par parties, 66
Green-Riemann, 333 intervalle
-semi-ouvert, 141
H - compact, 2
Hôlder (inégalité de -), 50
irrationnel (nombre -), 415
Heine (théorème de -), 480
homéomorphisme, 496
hypothèse
- de domination, 250 Jacobi, C., 411
- de domination locale, 253 jacobien (déterminant -), 500
jacobienne (matrice -), 501

impropre (intégrale-), 142 L


inégalité lacet, 332
- de Taylor-Lagrange, 68 Landau (notation de -), 483
- de Tchebychev, 357 Laplace
508 I ntégration

- transformation de -, 417 moyenne


- méthode de -, 408 - formule de la -, 25,60
Leibniz (formule de -), 490 - valeur -, 26
lemme
- de Riemann-Lebesgue, 48 N
- des gendarmes, 94 négligeable
limite - ensemble -, 321
- simple, 80 - fonction -, 483
- uniforme, 80 nombre
-infinie, 481 - irrationnel, 415
- à gauche, 482 - transcendant, 464
- à droite, 482 nombres conjugués, 50
- à l’infini, 481 norme
Lipschitz, R., 51 - Ni, 244
lipschitzienne (fonction -), 51 -iV 2,246
localement intégrable, 12 - euclidienne, 494
log-convexe (fonction -), 266 - uniforme, 4
notation de Landau, 483
numérique (fonction -), 2
M
méthode
- de Laplace, 408
O
orientée (courbe -), 332
- de Simpson, 86 ouvert de R” , 329
- des rectangles, 82 ouverte (boule -), 328
- des trapèzes, 83
majorant, 477
matrice jacobienne, 501 paramétrage admissible, 328
maximum partie
- d’une fonction, 491 - bornée, 478
- d’une partie de R, 478 - entière d’un réel, 93
mesurable (partie -), 320 - majorée, 477
mesure d’un pavé, 319 - mesurable, 321
minimum - minorée, 478
- d’une fonction, 491 - ouverte, 329
- d’une partie de R, 478 pas d’une subdivision, 10
minorant, 477 pavé, 319, 320
moment d’inertie, 324 piles (sommation par -), 324
Index 509

plane (aire -), 332 sommes de Riemann, 26


plus grand élément, 477 sphériques (coordonnées -), 328
point adhérent, 480 Stirling (formule de -), 267
Poisson (intégrale de -), 399 subdivision
polaires (coordonnées -), 326 - adaptée, 3
primitive, 58 - plus fine, 2
primitives (calcul de -), 69 suite exhaustive, 233
support
R - d’un arc géométrique, 328
réglée (fonction -), 10 - d’un arc paramétré, 328
révolution (surface de -), 334 surface de révolution, 334
règle symétrisée d’une fonction, 393
- d ’Abel, 163
- de Bioche, 73 T
règle {b — t)°‘f{t) en b~, 150 Taylor-Lagrange
règle t°‘ f{t) en +oo, 151 - formule de -, 492
rationnelle (fonction -), 71 - inégalité de -, 68
rectangles (méthode des -), 82 Taylor-Young (formule de - ) ), 493
relation de Chasles, 16, 30 Tchebychev (inégalité de -), 357
Riemann théorème
- exemples de -, 143 - de Fubini, 323
- intégrale de -, 8 - de Fubini-Tonelli, 323
- sommes de -, 26 - d e Rolle, 491
Riemann-Lebesgue, 48 - de convergence monotone, 248
Rolle (théorème de -), 491 - de Heine, 10,480
- de Schwarz, 500
S - de continuité, 225,250
Schwarz - de conveigence dominée, 249
- inégalité de -, 158 - de dérivabilité, 226,253
- théorème de -, 500 - des valeurs intermédiaires, 486
semi-convergence, 147 tranches (sommation par -), 324
Simpson (méthode de -), 86 transcendant (nombre -), 464
sommable (fonction -), 232 transformation
sommation - affine, 326
- par tranches, 324 - de Fourier, 393
- par piles, 324 - de Fourier inverse, 288
510 I ntégration

- de Fourier conjuguée, 288


- de Laplace, 417
translatée (d’une fonction), 393
trapèzes (méthode des -), 83

U
uniforme
- continuité, 496
- convergence, 80
- limite, 80

V
valeur moyenne, 26
valeurs intermédiaires, 486
voisinage (d’un point), 480
volume, 321

W
Wallis
- formule de -, 389
- intégrale de -, 388

Y
Young (inégalité de -), 132
Achevé d ’imprimer en septembre 2009
par la Sté ACORT Europe
www.cogetefi.com

Dépôt légal à parution

Imprimé en France
Intégrale de Riemann
T h é o r ie e t p r a tiq u e
avec exercices corrigés
Mohammed El Amrani

A près la construction précise et détaillée de l’intégrale de R iem ann,


nous étudions dans ce livre les princip ales p ro p riétés ainsi que les
diverses techniques de calcul e t m éthodes d ’ap p ro x im a tio n . Les in té ­
grales généralisées et les intégrales dép en d an t d ’un p a ram ètre sont
traitées en détail et sont au cœ ur de nom breux exercices et problèm es
p ro posés d an s cet o u v rag e. L ’in té g ra le des fonctions de p lu sie u rs
variables est présentée dans le contexte de l’intégrale de R iem ann et
n o us avons m is l ’a cc e n t s u r les ré s u lta ts o rie n té s v e rs l ’efficacité
c a lc u la to ire e t les a p p lic a tio n s g é o m é triq u e s . E n p lu s d ’u n g ra n d
no m bre d ’exemples et contre-exem ples disséminés to u t au long du
c o u rs, c h aq u e c h a p itre de cet o u v ra g e c o m p o rte un g ra n d choix
d ’exercices de com préhension et d ’ap profondissem ent rédigés de
m anière progressive et tous corrigés. E n vue des examens et concours,
u n c h a p itre est in té g ra le m e n t co n sacré à u n choix de p ro b lèm es de
révision et de synthèse eux aussi entièrem ent corrigés.
P o u r le confort du lecteur, nous proposons en annexe tous les rappels
utiles p o u r un accès rapide au contenu de l’ouvrage.
y
Public : Etudiants L l, L2, L3, Capes et Agrégation interne.

L 'a u te u r: Mohammed El Amrani est enseignant-chercheur et responsable


pédagogique du M aster “M athém atiques Fondam entales et A ppliquées” à
l ’université d ’Angers.

w w w .editions-herm ann.fr

ISBN : 978 27056 6924 9


w
Hermann

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