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La titrisation est un montage financier qui permet à une entreprise, banque ou institution
financière (le cédant) de réorganiser son actif financier en cédant un portefeuille d’actifs
relativement illiquide et le transformer en titres négociables sur le marché. Pour cela le cédant
crée une entité dédiée à cette opération dite SPV1. En effet, le cédant vend le portefeuille à cette
entité qui finance cet achat par l’émission de titres représentatifs de ce portefeuille.
La titrisation est l’un des outils de financement structurés les plus utilisés. Le
financement structuré consiste à regrouper des actifs, puis à vendre à des investisseurs des titres
financiers, irrigués par les courants de revenus que produisent ces actifs sous-jacents.
Par ailleurs, dans la mesure où les investisseurs vont prendre leur décision
d’investissement non pas sur base de la qualité de l'entreprise, mais sur la base de la qualité des
actifs cédés, même une entreprise qui ne serait pas en très bonne situation financière peut lever
des fonds à des conditions raisonnables dans la mesure où elle peut identifier des actifs de qualité
dans son bilan.
b- Transfert de risques :
1
Fonds Commun de Créances au Maroc appelé FPCT : fond de Placement Collectif en Titrisation,
généralement connu dans le monde anglo-saxon sous le nom SPV.
Grâce au mécanisme de la titrisation, le risque de perte associé au portefeuille titrisé se
trouve transféré aux investisseurs. Ainsi, s’il s’avère que le portefeuille est de mauvaise qualité et
si les flux générés sont insuffisants, c'est l'investisseur qui supportera la perte éventuelle.
Cependant, il est rare que la totalité du risque soit transmise aux investisseurs. De
manière générale, certains mécanismes sont mis en place (garanties, surdimensionnement …etc.)
afin de limiter l’impact des risques transférés aux investisseurs.
c- Gestion de bilan :
Par ailleurs, les banques ont utilisé massivement la titrisation comme outil de gestion du
capital réglementaire imposé par le ratio Cooke dans le cadre des recommandations de Bâle I du
Comité de Bâle.
1 – les créances résultant soit d’un acte déjà intervenu, soit d’un acte à intervenir, que le
montant ou la date d’exigibilité soit ou non encore déterminés ;
2 – les titres de capital, les certificats de sukuk et les titres de créances, dont notamment
les titres de créances négociables régis par la loi n°35- 94 relative à certains titres de créances
négociables, représentant chacun un droit de créance sur l’entité qui les émet, transmissibles par
inscription en compte ou par tradition, à l'exception des titres donnant accès directement ou
indirectement au capital d'une société ;
Ziiiiiiid chi haja ila 9darte : ces actifs doivent générer des revenus et le risque associé à
eux doit etre quantifiable
Les types de titres émis par le FCC dépendent généralement des actifs sous-jacents. On
pourrait toutefois les regrouper sous 4 principales catégories :
ABS (Asset-Backed Securities) : Ce sont des titres adossés à des actifs financiers hors
prêts hypothécaires. (Prêts à la consommation, encours de carte de crédit, etc)
MBS (Mortgage- Backed Securities) : Sont des ABS avec un sous-jacent sous forme de
prêt hypothécaire. On distingue alors les RMBS (Residentiel Mortgage-Backed Securities)
lorsque le sous-jacent est une hypothèque sur un bien immobilier résidentiel, des CMBS
(Commercial MBS) lorsqu’il s’agit d’un bien immobilier d’entreprise (Centre commercial,
Bureaux, etc).
Le transfert du risque de contrepartie se fait à l’aide d’un dérivé de crédit (swap) qui
s’apparente à un contrat d’assurances dans lequel le risque du débiteur initial est transféré à une
contrepartie. Celle-ci versera à l’initiateur de la titrisation synthétique une indemnité, en cas de
défaillance du débiteur principal, en contrepartie du paiement d’une prime au moment de la
conclusion du dérivé de crédit.
On ne parlera de titrisation synthétique que lorsque le Swap couvre une multitude de
risques concernant des débiteurs différents.
Au Maroc, il a fallut attendre le mois d’août 1999 pour voir l’adoption de la loi n°10-98
relative à la titrisation des créances hypothécaires. Son décret d’application a été promulgué en
mai 2000.
Le mois de juin 2013 a connu l’émission du premier fonds de titrisation portant sur des
créances commerciales (nées et futures) et réalisé à l’initiative d’une entreprise non financière
pour un programme de 10 milliards de dirhams.
L’établissement bancaire ayant lancé les trois premiers fonds au Maroc, a procédé à
l’émission de son quatrième fonds de titrisation de créances hypothécaires pour un montant de
1,2 milliard de dirhams, en avril 2014.
Le mois de décembre 2014 a connu l’émission du 2ème Fonds de Titrisation portant sur
des actifs fonciers et immobiliers, à l’initiative d’un Groupe opérant dans la gestion des
supermarchés et grandes surfaces, pour un montant de 457 millions de dirhams.
En définitive, huit Fonds de Titrisation ont été émis à ce jour : cinq fonds portant sur des
créances hypothécaires, deux fonds portants sur des actifs immobiliers et un seul fonds portant
sur des créances commerciales.
Ces actifs sont valorisés selon leur valeur de marché ou bien selon les flux futurs qu’ils
pourraient potentiellement générer. L’obligation sécurisée est très semblable à une obligation
classique avec une différence fondamentale qui est le recours au pool sous-jacent d’actifs qui
couvre l’instrument de dette si l’émetteur devient insolvable.
Titrisation Pass-through : est la manière la plus simple de structurer une titrisation. Les
investisseurs acquièrent une participation directe dans le portefeuille d’actifs titrisés et sont donc
rémunérés régulièrement et directement des flux générés par le portefeuille. L’initiateur a un
simple rôle d’intermédiaire.
Ce risque est le premier à avoir été identifié dès que l’on a mis en place des MBS. Les
profils de remboursement des titres qui sont cédés au SPV peuvent être fortement affectés par
des décisions des débiteurs qui choisissent de rembourser leurs dettes avant l’échéance. Cette
éventualité a toujours posé un problème pour les sociétés spécialisées dans la détention de
créances hypothécaires, mais elle est également présente pour tout détenteur de créances de toute
nature comportant une classe de remboursement par anticipation.
Le risque augmente bien sûr lorsque les émetteurs de titres à revenu fixe réalisent, dans
un contexte de baisse de taux d’intérêt, qu’ils ont avantage à rembourser certains titres de dette
passés pour les remplacer par des titres nouveaux émis à des conditions plus favorables.
Ce risque est parmi les premiers à être identifié lors de la mise en place des ABS. Tout
détenteur de créances est affronté au risque d’un remboursement anticipé. Mais en ce qui
concerne la titrisation, cette éventualité pourrait avoir un impact très important sur les profils
de remboursements des titres. Ce risque devient plus tangible dans un contexte de baisse de
taux en raison de la hausse du coût d’opportunité pour les emprunteurs à taux fixe
Le risque de défaillance des débiteurs :
Les titres cédés dans l’opération de titrisation sont soumis au risque de défaillance. Le
taux de défaillance ou une estimation de la probabilité de défaillance dépendent bien sûr de la
nature des créances qui sont titralisées. Le risque est un risque intrinsèque que l’on peut assimiler
à un risque de crédit, mais c’est aussi un risque lié aux conditions changeantes du marché et peut
être aussi un risque systémique en cas de difficultés majeures sur les marchés financiers affectés
par des effets de contagion. Différentes techniques sont utilisées pour réduire le risque de
défaillance des débiteurs.
Il peut exister un manque de synchronisation parfait entre les flux attendus par les
détenteurs de parts et les paiements réellement effectués par le S.V.P. Ces perturbations peuvent
être engendrées par des retards de paiements des remboursements anticipés ou des problèmes
d’erreurs ou des difficultés techniques lors des paiements.
Le risque de valorisation :
Les produits émis de la titrisation pourraient aller d’un « simple » ABS à un CDO de
CDO (CDO^2). Avec l’innovation dans l’univers des financements structurés, la gamme des
produits qui pourraient être créés est très large et est en constante évolution. Il en résulte que les
produits émis pourraient être trop complexe à assimiler et à appréhender et cette opacité rend
leur valorisation et leur « pricing » une tâche trop complexe pour les agences de notation et pour
les investisseurs.