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de plusieurs entités de concurrence en même temps, le souci des dirigeants se focalise de plus en plus
sur la maîtrise des coûts. Désormais chaque entreprise se trouve dans l’obligation de se plier face à la loi
du marché. Un tel changement entraîne un impact considérable sur la gestion en générale des entités
génératrices de coûts. C’est ainsi que dans cette même optique il est jugé maintenant nécessaire de
retracer les faiblesses et les forces de l’entreprise même : qui est responsable de la perte ou du profit
réalisé par le groupe? Il est né de cette problématique une nouvelle vision de l’organisation même de
l’entreprise.
Un centre de responsabilité est donc une partie de l’entreprise, base de calcul pour les performances du
gestionnaire responsable
La nécessité de planifier l’activité d’entreprises de taille de plus en plus importantes sur des marchés
complexes, les possibilités ouvertes par la budgétisation pour suivre et mesurer les résultats associés à la
prise en compte de la dimension humaine pour motiver ont conduit les directions générales à mettre en
place des structures plus décentralisées en instaurant un découpage en unités plus petites appelées «
centres de responsabilités ».
L’entreprise est alors scindée en sous-ensembles qui reçoivent une autorité déléguée pour engager des
moyens humains, matériels et financiers dans la limite d’objectifs négociés avec la hiérarchie.
A partir du moment où les entités d’une entreprise doivent répondre de leur performance en termes
financiers, il convient de s’interroger sur l’opportunité de valoriser les échanges entres elles, puis sur la
manière dont on fait ces valorisations. Pour ce faire, l’entreprise doit disposer d’un système de prix de
cession interne, qui est l’ensemble des règles de valorisation des échanges adoptés par une firme.
Nous allons tenter de répondre à une problématique qui nous parait intéressante qu’est la raison d’être
des prix de cession interne en dressant quelques éclaircissements sur les différents découpages possibles
de l’entreprise en centres de responsabilité et leur lien avec le contrôle de gestion dans une première
partie. Dans un second temps, nous parlerons de la détermination des prix de cession internes en
mettant la lumière sur les notions liées aux prix de cession internes et sur les différentes méthodes de
détermination de ceux-ci. Enfin il sera traité des critères de choix pour la fixation d’un prix de cession
interne.
Il est habituel de distinguer cinq types de centres de responsabilité, en fonction des missions qui sont
assignées.
a)Centre de coûts : L’unité concernée doit réaliser le produit qu’elle fabrique au moindre coût, avec la
meilleure qualité possible.
Plusieurs indicateurs peuvent être élaborés par le contrôle de gestion pour mesurer les performances de
ces centres :
b)Centre de dépenses discrétionnaires : Pour les services fonctionnels dont la mission est d’aider une
activité opérationnelle, un centre de coûts discrétionnaire est crée avec un budget fixé gérer au mieux
l’opération. A la différence des centres de coûts, cette situation est utilisée quand il n’est pas possible de
rattacher le service directement à un produit. Le contrôle du centre se fait alors sur la capacité à
respecter une dotation budgétaire.
c) Centre de recettes : L’unité doit maximiser le chiffre d’affaires du produit ou de l’activité visée. Les
performances des responsables peuvent être évaluées avec deux optiques différentes :
- Dans une vision de contrôle-sanction : l’indicateur de gestion sera le volume de vente réalisées ;
- Avec une dimension supplémentaire de conseil et d’expérience : des indicateurs sur les variables
influençant les ventes sont possibles tels que le taux de remise consenti au client, le délai de paiement
accordé, le nombre de visites effectuées aux clients…
Il est préférable de mettre en place des critères de gestion par rapport aux moyens mis en place plutôt
que par rapport aux résultats pour apprécier la performance des responsables.
d)Centre de profit : Le service doit dégager la marge maximale en améliorant les recettes des produis
vendus et en minimisant les coûts de ces produits.
Les centres de profit d’une entreprise devraient correspondre aux segments stratégiques définis par
l’analyse stratégique, produit-marché, métier, niches…
Les vrais centres de profit sont peu nombreux car la marge d’autonomie des responsables couvre
rarement la gestion des ressources (coûts, investissements et gestion des recettes…).
Les critères de gestion sont nombreux puisque tous les domaines influencent plus ou moins directement
le profit : - Résultat net, soldes intermédiaires, - Taux de marge, profit/chiffre d’affaire, - Ratio de
rentabilité du capital investi, au sens d’actif confiés à l’entité mais pas en termes de capitaux propres
dont le montant échappe aux unités opérationnelles.
e)Centre d’investissement : Le service concerné doit dégager la meilleure rentabilité possible des
capitaux investis tout en réalisant un profit. Les moyens d’action portent sur le capital et les
investissements choisis mais aussi sur tous les coûts contribuant à obérer le cash flow, correspondant à
des décisions stratégiques, les centres d’investissement se situent généralement au plus haut niveau
hiérarchique. Les indicateurs de gestion sont les critères de rentabilité classiques des capitaux investis :
ratio de rendement des actifs : bénéfice/actif ; taux interne de rentabilité ; valeur actuelle nette ; niveau
des cash flow ; ratio d’endettement…
Les centres d’investissement, à l’inverse des centres de profit qui ne recherchent trop souvent que des
bénéfices à court terme, ont une vision à long terme.
Il est d’usage de considérer que les centres de responsabilité peuvent s’apparenter à l’un des cinq
types suivants :
Ils correspondent principalement à des structures de production (l’atelier, par exemple). L’unité
concernée doit réaliser le produit qu’elle fabrique au moindre coût , avec la meilleure qualité
possible .
Plusieurs indicateurs peuvent être élaborés par le contrôle de gestion pour mesurer les
performances de ces centres :
Ils sont utilisés le plus souvent en matière d’activité commerciale. Leur activité est mesurée par
un volume de ventes. Selon les cas, on considérera qu’il existe ou non un rapport de variabilité
constant entre les charges et l’activité. Ces charges seront donc budgétées à l’aide d’un standard
unitaire ou d’un standard global. En matière de contrôle, le niveau des coûts pourra également
être corrigé ou pas.
Ils sont plutôt des services qui engagent des coûts discrétionnaires comme les services
administratifs ou les services d’études et de recherches. La nature discrétionnaire de ces coûts ne
permet pas en général d’utiliser un rapport de variabilité. Ces charges sont donc le plus souvent
budgétées globalement et le contrôle ne peut pas utiliser de correctif de niveau d’activité. Du fait
des difficultés à quantifier les prestations fournies par ces centres, la mesure de leur performance
est délicate.
d) Les centres de profit :
Ils sont des structures qui maîtrisent à la fois des charges et des produits et pour lesquelles on
peut considérer que la performance peut être appréhendée par un résultat ou une marge. C’est par
exemple le cas d’une usine qui vend sa production à un service commercial ou d’une division de
produits. Là encore, la performance ne peut s’évaluer que par rapport à un moment budgété.
Ils doivent justifier d’une certaine rentabilité des capitaux qu’ils utilisent. Ce sont généralement
des divisions ou des filiales. A l’inverse des cas précédents, leur performance peut se comparer à
celle d’autres divisions ou d’autres filiales
D’un autre côté, si l’approche par les coûts semble d’emblée facilitée, notamment
par l’existence d’un système de comptabilité analytique, elle présente aussi ses
inconvénients. L’entité vendeuse étant en définitive la mieux placée pour connaître
ses coûts, il en résulte un phénomène d’asymétrie d’information entre celle-ci et
l’entité acheteuse comme, d’ailleurs, la direction du groupe. En outre, l’entité
vendeuse étant assurée de distribuer ses produits à leur coût de fabrication, quel
que soit celui-ci, elle n’est guère incitée à réaliser des économies.
Le prix du marché : Cette pratique permet d’inciter les centres de profit concernés à une attitude
d’entrepreneur en permettant des choix économiques réalistes. Cela suppose des produits
banalisés dont les approvisionnements sont aisés et le prix de référence connu. Dans ce cas,
l’utilisation du prix du marché comme prix de transfert pousse le contre « client » peut
s’approvisionner librement et à coût connu à l’extérieur.
Le prix du marché à moyen terme : Le prix du marché peut être considéré comme une référence
en cas de fonctionnement normal du marché, mais il peut arriver que le marché soit en période de
surcapacité. Dans ce contexte, les entreprises extérieures, dans un souci de rentabilité de leurs
propres installations, proposent leurs produits p un prix proche de leur coût marginal. Le moyen
d’assurer à la division vendeuse une certaine pérennité est de lier les deux divisions, l’acheteuse
et vendeuse, par des engagements pluriannuels de livraisons/achats sur la base d’un prix du
marché à moyen terme, contrats qui doivent prévoir les modalités d’indexation de ce prix. Cette
solution semble également nécessaire quand le centre vendeur doit investir pour satisfaire les
besoins du centre acheteur. Dans ca cas, c’est à la direction générale de définir les modalités de
cession (prix et conditions de révision de ce dernier) et d’arbitrer des conflits éventuels.
.Le prix du marché moins une commission : Cette technique est préconisée lorsque les transferts
ont lieu entre une division de fabrication et une division commerciale. La cession est alors
valorisée au prix du marché final (celui des consommateurs) moins une commission qui doit
servir à couvrir les coûts de distribution des produits concernés engagés par la division
commerciale. Les méthodes fondées sur le prix du marché sont plutôt utilisées dans des
entreprises ou les entités responsables ont peu de complémentarité et ou des directions générales
laissent aux unités décentralisées une large autonomie de gestion.
Chapitre II : Les méthodes fondées sur les coûts Nous examinerons successivement :
- Le coût réel
1. Le coût réel :
Définition: Il s’agit de déterminer les charges effectives relatives à une action, calculée à partir
des données de réalisation effectives (frais de déplacement, salaires...)
L’utilisation des coûts réels pour valoriser les prestations entre centres ne permettait pas la
localisation des responsabilités. En effet, le coût réel transfère l’efficience ou l’inefficience du
centre vendeur vers celui qui reçoit la prestation.
Avantages:
• Simplicité;
Inconvénients:
Le centre fournisseur ne sera pas incité à améliorer sa productivité, de plus le centre fournisseur
va transférer sur le centre client ses erreurs pour transférer sa responsabilité et cela va à
l’encontre du principe de contrôle de gestion qui se doit de localiser la source des erreurs.
Définition: Coût préétabli dans des conditions et des circonstances d'exploitation normales.
Cette méthode présente des inconvénients dès lors que la division acheteuse a la possibilité (et la
liberté) de s’approvisionner ailleurs.
La performance de ce dernier dépend des quantités achetées par le centre «client » : une
sous-consommation par rapport au budget ne permet pas l’absorption complète des
charges fixes, alors qu’une surconsommation présente l’effet inverse. Dans les deux cas, il
y a une influence sur le résultat du centre « Fournisseur » sans que celui-ci n’en soit
responsable.
Ce centre considère ce prix de cession comme un coût variable alors qu’il comprend des charges
fixes. La recherche de l’optimisation du résultat de l’entreprise risque alors de porter sur des
choix économiques mal fondés.
cette technique du coût standard complet n’est retenue que sous certaines conditions :
- La cession interne a lieu entre deux centres de coûts ;
- Les centres sont obligés de travailler ensemble parce que le centre « client » n’a pas
de liberté en matière d’approvisionnement (pas de partenaires de rechange possibles
tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise).
Avantages:
Inconvénients :
a - la méthode du coût réel : Elle consiste à valoriser la prestation interne au coût réel de la
division vendeuse ce qui présente l’inconvénient de transférer l’efficience ou l’inefficience du
centre vendeur au centre acheteur.
b- La méthode de coût standard complet : Pour pallier les lacunes de la méthode de coût réel,
cette méthode préconise une valorisation des cessions au coût standard de la division vendeuse.
Toutefois une telle valorisation présente des inconvénients dés lors que l’activité de la division
vendeuse s’écarte de son niveau normal. En effet, en cas de sous - activité, le coût fixe de cette
division est répartie sur un faible volume de vente ce qui élève le coût de revient des cessions
internes et rend leur tarification au coût standard nuisible au centre vendeur. Alors qu’en cas de
suractivité, une répartition des frais fixes de l’unité vendeuse sur un volume élevé réduit le coût
de revient des cessions qui devient inférieur au prix de cessions.
n’implique pas la division acheteuse dans la couverture des charges fixes engagées par la division
vendeuse pour fournir ses prestations.
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• Des produits pour lesquels il n’existe pas de marché intermédiaire ou que l’entreprise ne veut
pas externaliser pour des raisons de confidentialité technique : pour ces produits, il propose un
prix de cession égal à un coût plus une marge.
• Des produits qui peuvent à terme être sous-traités : il faut auparavant rentabiliser les
investissements effectués ; dans ce cas, le prix du marché à long terme doit être retenu car il
incite le centre de profit à se mesurer à l’extérieur.
• Des produits qui peuvent être immédiatement sous traités sans mise au rebut des installations
car elles sont peu spécialisées. Le prix de cession doit être le fruit d’une négociation entre les
centres autour d’un prix égal soit à :