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Ce modèle repose sur l’observation de la relation existante entre le revenu actuel d’un
actionnaire (assimilé aux dividendes) et la valeur de ses capitaux propres (assimilée au cours
de l’action). Ce modèle fait l’hypothèse que les dividendes sont croissants (taux de croissance
g) sur une période infinie.
n +∞
C=d1 (1+k)-1 +d1(1+g) (1+t)-2 +d1 (1+g)2 (1+k)-3 +……+d1 (1+g)n-1 (1+k)-n
Puisque n +∞
C=d1/ (k-g) ce qui implique que : k (le cout des capitaux propres)=(d1/C)+g
Exemple : une société distribue un dividende d1 pour 30 (dividende par action), le taux de
croissance g du dividende est de 5 %, et la valeur du titre est de 555 DA. On calcule la
rentabilité attendue pour l’actionnaire à ces cours de la manière suivante :
MEDAF a pour objet de déterminer la rentabilité exigée rs d’un titre en fonction du risque (β)
qu’il présente.
A) Formulation en l’absence de dettes
Le modèle repose sur une relation logique entre trois taux de rendement :
Le taux de rendement rs exigé par les actionnaires de la société S,
Le taux de rendement rm obtenu sur le marché,
Le taux de rendement rf obtenu pour les placements sans risque,
rs = rf + βs (E(Rm) – rf)
βs = COV(Rs ; Rm)/VAR(Rm)
Rappelons que :
∑𝑛
𝑖=1 XY ∑𝑛
𝑖=1 XX
Cov (X,Y)= – E(X)E(Y) , V(X)= - E(X)E(X)
n n
Ainsi, l’investisseur, pour acheter l’action de l’entreprise S exige un taux de rendement égale
au taux de rendement sans risque majoré d’une prime de risque de marché (E(Rm) – Rf)
rémunérant le risque général sur le marché. Cette prime est ajustée par le coefficient Bs qui
reflète la façon par laquelle l’action de l’entreprise agit par rapport au marché.
Par contre, il existe aussi un risque spécifique (ou risque diversifiable) qui résulte des facteurs
propres à l’entreprise et qui n’affectent pas l’ensemble du marché. Il s’explique par une
meilleure ou une moindre compétitivité de l’entreprise. Ce risque n’est pas rémunéré car il
peut être éliminé par la diversification des titres.
1
Le risque du marché résulte de l’évolution de l’ensemble de l’économie, de la fiscalité, des taux d’intérêts
…etc. Ce risque affecte tout le marché (tous les titres financiers).
Lorsque βs = -1 l’action doit perdre 10 %
Le coût des fonds propres par le MEDAF est égal au coût d’un actif sans risques augmenté
d’une prime de risque d’exploitation. Lorsque la société est endettée, un risque
supplémentaire lié à l’effet de levier financier apparaît. Ce risque entraîne une prime de
risque financier liée au niveau d’endettement et la formulation devient alors :
Cette expression quantifie l’accroissement du risque financier pour les actionnaires du fait de
l’endettement. La formule se décompose en trois membres :
Rentabilité sans risques + risque économique + risque financier.
Démonstration
Pour l’entreprise non endettée
rA= rf + βA (E(Rm) – Rf) …………..(1)
rA représente le taux de rendement des actifs économiques qui est égal au taux de rendement
des capitaux propres en raison de l’absence de dettes ;
Pour l’entreprise endettée
rc = rA + (rA –i) x (1 – t) x D/C…………(2)
Cette relation va être démontrée dans la section suivante.
rc représente le taux de rendement des capitaux propres pour l’entreprise endettée.
i représente le taux d’intérêts des emprunts stables
En remplaçant, dans l’expression (2), rA par sa valeur dans l’expression (1) et en supposant
que i= rf :
rc = Rf + 𝛃𝐀 [E(Rm) – Rf ] + βA [E(Rm) – Rf] x (1 – t) x D/C
Exemple :
• Le taux de rentabilité des actifs sans risques est de 4,75.
• Les dettes de la société sont de 20 millions d’unités monétaires au coût moyen de 4.75 %
avant impôt.
• Les capitaux propres de la société Planète s’élèvent à 80 millions d’UM.
• Pour déterminer cette rentabilité, on tiendra compte des prévisions de rentabilité :
Probabilité (1) Rentabilité société (y) Écart moyenne société (2) Écart moyenne marché (3) COVAR
(marché, société)
(1) x (2) x (3)
Situation A 10 % 0,08000 0,05300 (b) 0,12850 (a) 0,000681050
Situation B 25 % 0,06000 0,03300 0,07850 0,000647625
Situation C 45 % 0,04000 0,01300 0 0,000049725
Situation D 20 % – 0,07000 – 0,09700 – 0,18150 0,003521100
Moyenne pondérée E(y) 0,02700
𝑛
Cov(X,Y)= ∑𝑖=1 pi (𝐗 − 𝐄(𝐗))(𝐘 − 𝐄(𝐘)) = 0,004899500
Dans ce cas, et du fait de la déductibilité des intérêts, lorsque l’endettement augmente, la part
de l’État est réduite (en proportion), ce qui entraîne une augmentation des autres parts (en
proportion), i.e. les capitaux propres et les dettes financières
A/ Présentation de la problématique
Plus le CMPC sera faible, plus la valeur des ressources de l’entreprise sera élevée, et donc
plus la valeur de l’entreprise sera élevée puisque l’on a : VE = VC + VD.
V : valeur de l’entreprise,
C : la valeur de l’ensemble des capitaux propres,
t : le taux d’imposition
On suppose deux entreprises strictement identiques, sauf en ce qui concerne leur structure
financière : l’une est endettée (ED), l’autre pas (END).
END ED
Résultat économique RE RE
Charges d’intérêts − iD
Résultat avant Impôt RE RE − iD
Résultat net RE(1 − t) (RE − iD)(1 − t)
Revenus distribués :
– aux actionnaires (a) RE(1 − t) (RE − iD)(1 − t)
– aux créanciers (b) iD
Total des revenus distribués (a) + (b) RE(1 − t) (RE − iD)(1 − t) + iD
L’existence d’un surplus de bénéfice (iDt) représente l’économie d’impôts qui résulte de la
déductibilité des charges financières. Ce surplus de revenu profitera aux actionnaires
puisque la part des créanciers reste fixe et la part de l’état diminue suite à l’économie
d’impôts.
La valeur de l’entreprise endettée sera donc égale à la valeur de l’entreprise non endettée
augmentée de la valeur des économies d’impôts réalisés. On considère que les économies
d’impôts (EI) sont actualisées pour une période infinie :
EI=iDt/i=Dt
Donc: VD=VND+ Dt
VND=C +D(1-t)…………….(1)
𝑅𝐸(1−𝑡)
rA = ……….……..…….(2)
𝑉𝑁𝐷
iD(1−t)
rc =rA ∗ C +D(1−t) -
C C
D(1−t) iD(1−t)
rc = rA ∗ (1 + ) -
C C
𝐷(1−𝑡) 𝐷(1−𝑡)
rc = rA +(𝑟𝐴 ∗ )– (𝑖 ∗ )
𝐶 𝐶
D
rc = rA +( rA- i) ( C ) (1-t)
Le taux de rendement requis des capitaux propres de l’entreprise endettée (ou cout des
capitaux propres) peut être déterminée en fonction du taux de rendement après impôts rA,
requis des actifs économiques de l’entreprise non endettée, ou, ce qui revient au même, en
fonction en fonction des capitaux propres de l’entreprise non endettée.
Exemple :
Une société envisage de réaliser un projet A. Cette société a son capital divisé en 20000
actions cotées de 300 UM. Ses dettes s’élèvent à 4000000 UM. Leur taux d’intérêt est
égal au taux sans risque 6%. Le taux de l’impôt sur les bénéfices est 33.33%.
Le taux de rendement requis pour le projet A s’il était entièrement financé par les capitaux
propres est de rA =16.8%.
Le cout des capitaux propres de l’entreprise compte tenu de l’endettement (le taux de
rendement requis des capitaux propres compte tenu de l’endettement) est :
𝐷 4000000
rc = rA +( rA- i) (𝐶 ) (1-t)= 16.8% +( 16.8%- 6%) (6000000) (1-33.33%)= 21.60%
B.2. Le cout moyen pondéré des capitaux (CMPC) (le cout de capital) de l’entreprise
endettée
Dans la mesure où les intérêts sont déductibles du résultat imposable, le cout de capital se
calcule en tenant compte du cout de la dette après impôt, soit de manière classique :
𝐶 𝐷
CPMC= rc + i (1-t)𝐶+𝐷
𝐶+𝐷
𝐷
Or, on sait que RC = RA + (RA – i) (1-T)
𝐶
𝐷 𝐶 𝐷
CMPC = [RA + (RA – i) (1-T)] x + 𝑖 (1 − 𝑇)
𝐶 𝐶+𝐷 𝐶+𝐷
𝐶 𝐷 𝐶 𝐷
Soit : CMPC = RA x + (RA – i) (1-T) x + 𝑖 (1 − 𝑇)
𝐶+𝐷 𝐶 𝐶+𝐷 𝐶+𝐷
𝐶 (RA – i) D (1−T) 𝐷
CMPC = RA x + + 𝑖(1 − 𝑇)
𝐶+𝐷 𝐶+𝐷 𝐶+𝐷
𝐶 RA D (1−T)
Soit : CMPC = RA x +
𝐶+𝐷 𝐶+𝐷
RA (C+D) RA TD
D’où : CMPC = -
𝐶+𝐷 𝐶+𝐷
𝑇𝐷
Ce qui donne donc que : CMPC = RA [1- ]
𝐶+𝐷
Cette relation montre que, à partir d’un certain niveau d’endettement, un supplément de dette
n’entraîne qu’une baisse très faible du CMPC. Par conséquent, il n’existe pas de minimum
pour le coût du capital.
En effet, il est démontré que la courbe des variations de celui-ci en fonction de l’endettement
a la forme suivante :
Il n’existe donc pas de structure financière qui minimise le coût du capital. Par conséquent,
l’entreprise peut simplement se fixer un niveau d’endettement qu’elle juge inintéressant de
dépasser.