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Chapitre 4.1.
La méthode ABC :
Process or not process ?
Contenu
1. Problématique de la méthode .......................................................................................... 2
1.1. Contexte de la méthode ............................................................................................. 2
1.2. Principe de la méthode ............................................................................................... 3
2. La notion d’activité ............................................................................................................. 4
2.1. Eléments de définition .................................................................................................. 4
2.2. Analyse des activités .................................................................................................... 4
2.3. Exemple d’analyse des activités ................................................................................ 5
3. Les inducteurs ....................................................................................................................... 7
3.1. Les inducteurs de ressources ....................................................................................... 7
3.2. Les inducteurs d’activité .............................................................................................. 8
1. Problématique de la méthode
Quand les méthodes traditionnelles de calcul de coût ont été mises en place, au
début du siècle dernier, l’objectif était principalement de déterminer le coût de
revient* de produits relativement bien identifiés : une table, une pizza. Mais depuis,
l’entreprise a connu de nombreuses transformations :
Tout d’abord au niveau de ce qu’elle vend à ses clients :
- Nous achetons de plus en plus souvent une combinaison de services et de
fonctions et non plus un simple produit, comme dans le cas de l’achat d’un
téléphone portable ou d’une voiture : nous n’achetons plus seulement l’objet
en question, mais aussi les services (l’entretien par exemple) qui
l’accompagnent. Ainsi, le calcul du coût n’est plus la seule difficulté. A celle-ci
s’ajoute le problème de détermination de l’objet de coût*.
- Les produits sont aussi de plus en plus diversifiés, avec une durée de vie qui se
raccourcit : il faut donc calculer les coûts de plus en plus vite et de plus en plus
tôt.
Une autre évolution concerne la structure des coûts : les charges indirectes*
deviennent aujourd’hui prépondérantes, au détriment des charges directes*. Une
affectation approximative ou arbitraire de ces charges à un objet de coût devient
donc réellement problématique.
Ainsi, les méthodes traditionnelles de calcul de coût (et notamment la méthode des
centres d’analyse*) sont moins opérationnelles, même si elles restent utilisées.
Dans cette méthode, les principaux objets de coûts seront alors les activités* en
question.
Cette démarche repose en grande partie sur la notion de chaîne de valeur* (Michael
PORTER) :
La chaîne de valeur décompose l’entreprise en différentes activités qui
contribuent à la valeur finale du produit ou service ;
Ces activités peuvent être opérationnelles ou de support ;
FONCTIONS DE SUPPORT
Infrastructures et systèmes
Recherche et Développement
FONCTIONS OPERATIONNELLES
Figure 1 : Chaîne de valeur (Porter)
[Le produit consomme des charges.] Les charges indirectes sont regroupées dans un
premier temps dans des centres de coût (centre d’analyse*) puis imputées dans un
second temps aux coûts des produits, à l’aide des « unités d’œuvre* ».
Dans la méthode ABC, nous ne parlons plus de charges*, mais de ressources*. Elles
sont consommées par des activités et les objets de coût consomment à leur tour ces
activités : en se situant à l’interface entre la ressource et le produit, l’activité devient
l’élément causal du coût, à la place du centre d’analyse.
2. La notion d’activité
« Une activité* est définie par un ensemble d’actions ou de tâches qui ont pour
objectif de réaliser ou de permettre, à plus ou moins court terme, un ajout de valeur
à l’objet » M Lebas, 1991.
Cette notion d’activité n’est pas toujours facile à identifier car, dans la pratique, tout
s’enchaîne dans un certain continuum.
Pour simplifier, on peut dire que l’activité s’intercale entre la tâche et le processus :
Plusieurs tâches forment une activité
Plusieurs activités forment un processus
L’important est d’obtenir des éléments suffisamment homogènes pour que le calcul
de coûts ait un sens. Il faudra alors procéder à une analyse des activités de
l’organisation.
1Ici, le mot « entité » ne désigne pas nécessairement un centre d’analyse (poste de l’organigramme des
responsabilités de l’entreprise). Il peut s’agir :
D’une fraction de centre d’analyse,
Du regroupement de plusieurs fractions de centre l’analyse, etc.
Exemple : Une activité comme « fabriquer un produit » est souvent trop générale car
elle met en œuvre plusieurs facteurs. Il faudra préciser « rédiger un bon de
commande », « usiner telle pièce », « relancer un client », « réceptionner des
marchandises » …
Mais la liste des activités ne doit pas être poussée trop loin : cela pourrait rendre
trop complexe le travail ultérieur d’imputation, avec le risque de multiplier les
erreurs de codification Quelques dizaines d’activités au maximum pour une
entreprise moyenne.
L’analyse des activités doit être exhaustive : leur liste doit couvrir toute l’entreprise
sans omission ni recouvrement, afin que toutes les charges puissent être imputées.
I. Il faut dans un 1er temps lister les différents processus de ce garage. Il pourrait y en
avoir 2 principaux : la vente et la réparation.
II. Ensuite, il faut procéder à l’analyse détaillée de chaque processus afin d’identifier
les différentes tâches qui le compose.
T1 T2 T3 T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10
III. L’analyse des tâches permettra ensuite de déterminer les activités qui composent
le processus.
Dans notre exemple, les tâches 1, 2 et 3 (« Commander les pièces », « réceptionner les
pièces » et « ranger les pièces dans l’entrepôt ») ont été regroupées pour former les
activités A1 « Approvisionnement en pièce ». Il en est de même pour les tâches 7 et 8
(« Préparer la facture » et « Editer la facture ») regroupées en une seule activité A4
« Préparation de la facturation ». La tâche 10, « remettre le véhicule au client », a été
jugée non significative et a été rattachée à la tâche 6 pour former l’activité
« Exécution des interventions ».
Idem pour la tâche 5 « Récupérer les pièces dans l’entrepôt » : elle sera rattachée à
l’activité 3 « exécution des interventions ».
T1
Commander
les pièces
T2 T4 T5 T6 T7 T9 T10
Réceptionner Réceptionner le Récupérer les pièces Réparer le Préparer la Encaisser le Remettre le
les pièces véhicule dans l’entrepôt facturation
véhicule règlement véhicule au client
T3 T8
Ranger les Editer la facture
pièces dans
l’entrepôt
A1 : A2 : A3 : A4 : A5 :
Approvisionne- Réception du Exécution des Préparation de la Facturation /
ment en pièces véhicule interventions facturation Encaissement
[Cette démarche doit être effectuée pour tous les processus de l’entreprise. ]
3. Les inducteurs
Ressources Activités Objets de coût
Dans un 1er temps, les ressources sont consommées par les activités. Pour mesurer
cette consommation, on utilisera des « Inducteurs de ressource* » : [lien
« Ressources Activités ».]
Dans un 2nd temps, les activités sont affectées aux objets de coût grâce aux
« inducteurs d’activité* » : [lien « Activités Objet de coût »]
Ces deux types d’inducteurs remplacent en fait les clés de répartitions* et unités
d’œuvre utilisées dans la méthode du coût complet.
On utilise alors un tableau semblable à celui utilisé dans la méthode des centres
d’analyse pour effectuer la répartition de ces ressources (charges) :
S’il y a plusieurs facteurs explicatifs pour une même activité, comme c’est le cas pour
l’activité A4, il faudra choisir le plus pertinent [au niveau de sa représentativité mais
aussi de son opérationnalité]. Dans notre exemple, on pourra retenir le nombre de
pièces facturées.
De plus, si plusieurs activités ont le même inducteur d’activité, elles pourront être
regroupées pour faciliter les calculs.
Tableau 3 : Ventilation des charges entre les différentes activités et calcul du coût de
chaque inducteur d’activité
On pourra ensuite procéder aux calculs de coûts en utilisant ces inducteurs, comme
dans la méthode des centres d’analyse.
mouvements de stock
Nombre de pièces
Nombre d’heures
d’encaissements
clients traités
Nombre de
Nombre de
références
Nombre de
Inducteurs d’activité
facturées
Nombre de
passées
€ de VA
Nombre
(centres de
regroupements)
A RETENIR !
Ressources
Inducteur de ressources
Activité
Inducteur d’activité
Objet de coût