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MPSI B 29 juin 2019

Énoncé Corrigé
On désigne par Ea l'ensemble des suites réelles u = (un )n∈N satisfaisant à la relation de 1. a. La relation de récurrence étant linéaire, il est immédiat que si (xn )n∈N et (yn )n∈N
récurrence sont dans Ea et λ et µ dans R, la suite (λxn + µyn )n∈N ∈ Ea .
b. Chaque suite dans Ea est dénie de manière unique par ses trois premiers termes
∀n ∈ N, 4un+3 = 4(1 + a)un+2 − (1 + 4a)un+1 + un (1) et la relation de récurrence. L'application
On note K l'ensemble des suites constantes. (
Ea → R3
1. a. Montrer que Ea est un sous-espace vectoriel de l'espace des suites réelles φ:
(xn )n∈N 7→ (x0 , x1 , x2 )
b. Montrer que dim Ea = 3.
2. a. Montrer que K est un sous-espace vectoriel de Ea . est un isomorphisme linéaire. La dimension de Ea est donc 3.
b. Soit u = (un )n∈N un élément de Ea , on dénit une suite v = (vn )n∈N en posant 2. a. On vérie (simplement en remplaçant dans la relation de récurrence) que les
fonctions constantes sont dans Ea .
∀n ∈ N, vn = un+1 − un b. La suite (vn )n∈N est dénie par la diérence entre deux termes consécutifs. En
 cassant  les coecients (1 + a) et (1 + 4a) de la relation (1), celle-ci s'écrit
Établir une relation de récurrence (2) satisfaite par v .
c. On désigne par Fa l'ensemble des suites réelles satisfaisant (2). Montrer que Fa 4(un+3 − un+2 ) = 4a(un+2 − un+1 ) − (un+1 − un )
est un sous-espace vectoriel de Ea . 4vn+2 = 4avn+1 − vn
3. Déterminer une base de Fa . On distinguera trois cas :
La suite (vn )n∈N vérie donc
0 ≤ a < 1, a = 1, a>1
4vn+2 − 4avn+1 + vn = 0 (2)
Lorsque 0 ≤ a < 1, on posera a = cos θ avec θ ∈]0, π2 [.
Lorsque a > 1, on posera a = ch θ avec θ > 0 c. On désigne par Fa l'ensemble des suites vériant (2). Montrons d'abord qu'une
4. Montrer qu'il existe une unique valeur a0 de a que l'on calculera pour laquelle K ⊂ Fa . suite vériant (2) vérie aussi (1).
Soit (xn )n∈N ∈ Fa , d'après (2) on a :
5. Dans cette question, a est diérent du a0 de la question précédente.
a. Montrer que K et Fa sont supplémentaires dans Ea . Comment se décompose une xn = 4axn+1 − 4xn+2 ⇒ xn+1 = 4axn+2 − 4xn+3 ⇒ 4axn+2 − xn+1 = 4xn+3 .
suite de Ea en la somme d'une suite de K et d'une suite de Fa ?
b. En déduire une base de Ea dans chacun des trois cas. En remplaçant dans le membre de droite de (1), on a :
6. Montrer que (n)n∈N ∈ Ea0 . En déduire une base de Ea0 .
4(1 + a)xn+2 − (1 + 4a)xn+1 + xn
7. Soit u l'élément de Ea déterminé par les conditions initiales = 4axn+2 − xn+1 + 4xn+2 − 4axn+1 + xn = 4axn+2 − xn+1 = 4xn+3 .
| {z }
p 1p 2 =−xn d'après (2)
u0 = 1 − |a2 − 1|, u1 = 1, u2 = 1 + |a − 1|
4
Ceci prouve que (xn )n∈N ∈ Ea d'où Fa ⊂ Ea . Cet ensemble Fa est stable par
Calculer un en fonction de n. On discutera suivant les valeurs de a en utilisant les combinaison linéaire comme tout ensemble de suites vériant une relation de
mêmes notations que dans la question 3. récurrence linéaire. On en conclut que Fa est un sous-espace vectoriel de Ea .

Cette création est mise à disposition selon le Contrat 1 Rémy Nicolai Aalglin7
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France
disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
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La relation (2) est vériée par les suites fabriquées à partir de celles de Ea en  K est de dimension 1 (la famille constituée de la suite constante de valeur 1 en
prenant la diérence de deux termes consécutifs. Mais les suites de Fa sont elles est une base)
toutes de cette forme ?  Fa est de dimension 2 (question 3.)
En fait oui. L'application qui a une suite associe la diérence de deux termes  Ea est de dimension 3 (question 1.b.)
consécutifs est un endomorphisme de Ea dont l'image est incluse dans Fa qui est Il en résulte que K et Fa sont supplémentaires dans Ea .
de dimension 2. Le noyau de cette application linéaire est K (espace des suites Soit (un )n∈N une suite quelconque de Ea . Comment se décompose-t-elle sur ces
constantes) qui est de dimension 1. Le rang est donc 2 ce qui prouve que Fa est deux supplémentaires ?
l'image de l'application. Elle est la somme d'une suite constante de valeur c et d'une suite (vn )n∈N de Fa .
3. Pour déterminer une base de Fa , on forme l'équation caractéristique Cette dernière suite est caractérisée par ses deux premiers termes v0 et v1 . Pour
calculer c, v0 , v1 , formons les relations venant des trois premiers termes
4x2 − 4ax + 1 = 0
1

 c + v0 = u0 ×
dont le discriminant est 16(a − 1). 2

4



Lorsque 0 ≤ a < 1, l'équation a deux racines complexes conjuguées. On pose a = cos θ c + v1 = u1 × (−a)
avec θ ∈]0, π2 [. Les racines sont 12 eiθ et 21 e−iθ . Une base est alors (cours) : 

 1
 c − v0 + av1 = u2

×1
4
((2−n cos nθ)n∈N , (2−n sin nθ)n∈N )
et combinons les pour trouver c. En sommant avec les coecients indiqués, on
Lorsque a = 1. L'équation a une racine double 21 . Une base est alors (cours) : obtient
1
4 u0 − au1 + u2
((2−n )n∈N , (2−n n)n∈N ) c= 5 , v0 = u0 − c, v1 = u1 − c
4 −a
Lorsque 1 < a, l'équation a deux racines réelles. On pose a = ch θ avec θ > 0. Les
racines sont 12 eθ et 12 e−θ . Une base est alors (cours) : b. On obtient des bases de Ea simplement en insérant (1) (la suite constante de
valeur 1) dans les familles trouvées en 3.
((2−n enθ )n∈N , (2−n e−nθ )n∈N ) 6. Dans le cas particulier a0 = 5
la relation de récurrence dénissant Ea0 devient
4

4. L'ensemble K des suites constantes est dans Fa si et seulement si la suite constante de 4xn+3 = 9xn+2 − 6xn+1 + xn
valeur 1 est dans Ea c'est à dire
Elle est vériée par (n)n∈N . Les racines de l'équation caractéristique (de Fa ) sont alors
∀k ∈ N : 4 = 4(1 + a) − (1 + 4a) + 1 1 et 14 . En fait 1 est une racine double de l'équation caractéristique de degré 3 de Ea .
Bien que ce ne soit pas vraiment plus compliqué que pour les récurrences d'ordre 2, les
Ce qui ne se produit que pour
5 récurrences linéaires d'ordre 3 ou plus ne sont pas au programme. Pour montrer que
a0 =
4 la famille
((n)n∈N , (1)n∈N , (4−n )n∈N )
5. Dans cette question, on suppose a 6= 45 .
a. L'hypothèse a 6= 54 entraîne que K n'est pas inclus dans Fa . Comme c'est une est une base de Ea0 , il sut (dimension) de prouver qu'elle est libre. Supposons donc
droite vectorielle, on en tire K ∩ Fa = {(0)}. Ici (0) désigne la suite nulle. De que
plus : α(n)n∈N + β(1)n∈N + γ(4−n )n∈N ) = (0)

Cette création est mise à disposition selon le Contrat 2 Rémy Nicolai Aalglin7
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Écrivons la nullité des trois premiers termes et transformons le système par opérations Dans le cas a = ch θ > 1, des calculs analogues conduisent à
élémentaires :
  ∀n ∈ N, vn = 2−n sh((n − 1)θ), un = 1 + 2−n sh((n − 1)θ)
  1

 β + γ = 0 
 α + β + γ = 0
4

 


 

1
α + β + γ = 0 ⇔ β + γ = 0


 4 


 1 
 7
 2α
 + β + γ = 0 
 − β + − γ = 0
16 16
 1
 α + β + γ = 0

4

⇔ β + γ = 0

 7
 + (1 − )γ = 0
16
ce qui entraîne α = β = γ et donc que la famille est libre.
7. Une suite de Ea se décompose comme une somme d'une suite constante et d'une suite de
Fa . La question 5.a. donne la valeur c de la suite constante de cette décomposition. On
trouve ici c = 1 avec les conditions initiales particulières. Notons (vn )n∈N la composante
dans Fa . Elle admet pour conditions initiales
p 1p 2
v0 = − |a2 − 1|, v1 = 0, v2 = |a − 1|
4
Lorsque a = 1, cette suite est identiquement nulle donc un = 1 pour tous les n.
Lorsque a = cos θ ∈ [0, 1[ les conditions initiales deviennent
1
v0 = − sin θ, v1 = 0, v2 = sin θ
4
Comme la suite est dans Fa , il existe λ et µ tels que
∀n ∈ N, vn = λ2−n cos(nθ) + µ2−n sin(nθ)

Les conditions initiales conduisent à



 λ = − sin θ (
λ = − sin θ

 cos θ λ + sin θ µ = 0 µ = cos θ
2 2
On en déduit
∀n ∈ N, vn = 2−n sin((n − 1)θ), un = 1 + 2−n sin((n − 1)θ)

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disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/

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