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Épidémie dansante de 1518

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L'épidémie dansante de 1518 est un cas de manie dansante observé à Strasbourg en Alsace
(qui faisait alors partie du Saint-Empire romain germanique) en juillet 1518.

De nombreuses personnes dansèrent sans se reposer durant plus d'un mois, certaines d'entre
elles décédèrent de crise cardiaque, d'accident vasculaire cérébral ou d'épuisement, bien
qu'aucun auteur contemporain aux faits n’évoque de décès liés à cette épidémie de manie
dansante.

Description

Plusieurs manifestations importantes de manie dansante ont été répertoriées au cours des
siècles, notamment le 15 juin 1237 à Erfurt1, le 24 juin 1374 aux Pays-Bas ou à Aix-la-Chapelle,
en 1417 et 1418 en Alsace1.

Selon Paracelse, l'épidémie de Strasbourg débuta en juillet 1518 lorsqu'une femme, Frau
Troffea, se mit à danser avec ferveur dans une rue de Strasbourg pendant quatre à six jours. En
une semaine, 34 autres personnes s'étaient mises à danser et, en un mois, elles furent aux
alentours de 400. Certaines finirent par mourir de crise cardiaque, d'accident vasculaire
cérébral ou d'épuisement bien qu'aucun auteur contemporain aux faits n’évoque de décès liés
à cette épidémie de manie dansante.

Les documents historiques de l'époque, incluant des « notes des médecins, des sermons de la
cathédrale, des chroniques locales et régionales et même les billets émis par le conseil
municipal de Strasbourg » indiquent clairement que les victimes dansaient. On ignore encore
aujourd'hui pourquoi ces personnes se sont mises à danser jusqu'à ce que mort s'ensuive.
L'épidémie de Strasbourg de 1518 « est l'une des mieux documentées. C'est même la seule à
avoir pu être reconstituée aussi précisément. [...] Au total, une vingtaine d'épisodes
comparables ont été rapportés entre 1200 et 1600. Le dernier serait survenu à Madagascar, en
18634. »

Comme l'épidémie s’aggravait, des nobles inquiets demandèrent l'avis des médecins locaux.
Ces derniers rejetèrent les causes astrologiques et surnaturelles, annonçant qu'il s'agissait
d'une « maladie naturelle », causée par un « sang trop chaud ». Néanmoins, au lieu de
prescrire des saignées comme il était d'usage, les autorités encouragèrent les danseurs en
établissant un marché aux grains et en construisant une scène en bois. Ils pensaient en effet
que les malades ne s’arrêteraient de danser que s'ils pouvaient le faire sans interruption jour
et nuit jusqu'à épuisement. Pour améliorer l'efficacité du traitement, les autorités
embauchèrent même des musiciens pour maintenir la danse des malades.
Postérité

En 2018, Jean Teulé publie Entrez dans la danse, un roman historique relatant les événements
de Strasbourg en 1518, adapté en 2019 en bande dessinée avec Richard Guérineau.

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