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UFR de philosophie : Master en Ph.

Politique Luis Miguel Ramos (Étudiant


étranger)
Prof: Jean Billier Sorbonne
Université
CM. Applied Ethics

Can war ever be just?

La guerre est un des phénomènes les plus anciens de l’humanité et peut-être la manifestation
la plus étonnante et excessive de la conflictualité de l’homme, une conflictualité qui est au
cœur des problèmes politiques, si nous la comprenons comme un effort pour trouver un type
d’organisation social où la conflictualité de l’homme se voit anéanti, au moins à l'intérieur
d’une même société, en promouvant sa vertu ou en défendant ses droits. En effet, maintes
philosophies la prennent comme le point de départ de toute pensée politique, comme l’état
pré-politique que l’organisation sociale vient à résoudre - notamment la philosophie
hobbesienne dans le ​Léviathan​, ​où l’Etat naît comme le résultat d’une logique rationnelle qui
tente d’éviter la situation de conflit inhérent à l’homme afin d’'accaparer des biens ou de la
gloire -, mais aussi comme le point où nous pouvons retourner si une partie du corps social
décide de s’écarter des lois en cherchant son propre intérêt à partir du fait de se juger comme
plus capables pour gouverner que ceux qui sont actuellement au pouvoir et en refusant les
lois auxquels ils avaient donné son accord en prenant les armes. A partir de ce niveau de
discussion de guerre civil, où nous avons non un moment pré-politique mais une contestation
intestine dans l’Etat et où une partie de la société désobéit la loi en utilisant des armes, et
avec des intentions guerrières et en causant du désordre, impose un type de conflictualité
dans laquelle l’autorité légitime de l’Etat, comme source de l’ordre social, peut faire une
guerre ​juste contre ces éléments dissidents en vertu de la nuisance qu'un état chaotique de
dispersion des forces sociales peut effectuer sur la totalité de la population. Ainsi, la guerre
devient juste comme moyen de garantir l’ordre, en comprenant une situation irrégulière
comme plus nuisible que n’importe quel défaut de l’Etat qui pourrait fonctionner comme
motivation pour des éléments dissidents. De la même manière, nous pouvons considérer la
justice des affaires martiales comme un sujet d’importance à traiter lorsqu’on réfléchit sur
une dynamique propre à la vie des régimes politiques déjà constitués et stables, comprise
comme une des plus importantes tâches de l’Etat: la défense des intérêts du corps social sous
lequel il gouverne contre toute ingérence extérieure. Sous cet angle nous pouvons trouver une
justification de la guerre selon la logique protective de l’Etat: il est juste pour un État de faire
la guerre une fois que la sécurité de ses citoyens se voit menacé pour la violence exercé par
un autre État et dans ce sens la justice de son action vient d’un principe de sauvegarde de sa
propre existence: il est rationnel et juste faire la guerre pour conserver l'intégrité de mon État,
qui se voit menacée pour une violence extérieure qui n’est pas sous mon contrôle mais qui
risque de me détruire. Cette considération déclenche une série de questions importantes par
rapport aux limites de cette auto-défense, puisque on peut se demander à partir de quel
moment on a surpassé le limite de auto-défense pour arriver à une agression disproportionné,
c’est à dire le droit de ​punition ​qui naît pour l’Etat qui se défend.

Il faut remarquer comment cette vision s’appuie sur une idée déterminée du comprehension
du politique à partir de la catégorie de l'État comme seul agent légitime en tant que garant de
la sécurité d’une population et partant source ultime de tout sens de justice de l’utilisation de
la violence, sous un principe de protection de ses citoyens et toujours encadré dans l’empire
de la loi. Cela constitue un critère de compréhension formel et d’ailleurs problématique
quand nous nous trouvons devant des acteurs non-étatiques, qui vers son acte de guerre ne
voulaient pas changer les règles de jeu imposés pour un Etat quelconque, action qui a pour
but final imposer un autre institution qu’on considère plus juste ou convenable aux intérêts
d’un peuple, mais qui se limitent à contester l'État à partir d’une logique différente, comme
c’est le cas des guerres dirigés contre entités qu’on peut considérer illégitimes de base,
comme la mafia ou les terroristes, qui ont toute la intention de nuire l’ordre sans aucun
intention d’imposer un programme politique quelconque, mais aussi sans aucun respect pour
le droit international en matière de guerre, un droit qu’a toujours été conçu comme
interétatique. Il s’agit ainsi non d’un autre défini non comme un ennemi politique, un autre
Etat avec des intérêts particulières et avec lequel l’on peut éventuellement négocier dans un
cadre juridique, mais il s’agit plutôt d’un élément considéré non seulement comme illégal
mais aussi bien loin d’être un autre légitime dans son acte de violence. Cette
conceptualisation de la guerre, si commun dans le monde contemporaine, où la légalité et
d’ailleurs la justice de la guerre tient à tomber sous un manteau d'incompréhension en
remplaçant la logique militaire pour un logique policière, nous révèle l’importance qui prend
les cadres juridiques interétatiques comme logique fondamentale de toute sens de justice
d’une guerre, puisque si on ne comprend pas la guerre dans certains cadres juridiques, la
seule solution d'affronter l’autre est le châtiment ou l'annihilation absolue, jusqu’au bout des
efforts martiaux, en considérant l’autre comme non-politique et pourtant un élément qu’on
peut toujours punir de manière légitime et avec lequel la négociation est possible, de la même
manière que l’on peut punir un bandit. Ainsi, nous notons que le cadre juridique devient un ​a
priori p​ our la détermination de la justice d’une guerre puisqu'il établit un cadre procedimental
avec lequel on peut trouver des accords sous la comprehension d’une guerre juste, dans ses
deux dimensions fondamentales: jus ad bellum et jus in bellum, c’est-à-dire, c’est grâce à
l’empire de la loi qu’on peut déterminer quand une guerre est juste, comme acte de défense
devant un Etat agresseur, mais aussi quand on a fait une guerre juste dans le sens où on a
essayé de nuire l’autre non de manière irrationnelle avec le seul but de lui faire du mal, mais
en gardant un comportement éthique en vers de son ennemi pendant le déroulement de la
guerre.

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