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UFR de philosophie : Master en Philosophie Luis Miguel Ramos (Étudiant

étranger)
Prof: M. Grandjean Sorbonne Université
Séminaire: Kant et l’a priori acquis

Explication du texte: ​Critique de la raison pure​ B 165 - 168

D’un point de vue de la possibilité de la connaissance, il n’est pas anodin qu’une position
idéaliste aie la nécessité d’affronter un problème fondamental lié à le statut général de
l'extériorité du sujet connaissant par rapport à lui même. En effet, en posant la structure du
sujet comme base principale du sens de l’organisation du monde, la question de la
correspondance de cette structure avec les objets qui constituent le matériel de sa pensée se
pose avec force. La philosophie trascendental, avec son idéalisme caractéristique et en ayant
pour intention éviter la critique sceptique typiquement défendue par Hume, qui fait de la
connaissance du monde la plus grande des incertitudes humaines, prend partie de cette
discussion en argumentant une thèse concise: ce sont les catégories de l’entendement celles
qui rendent possible l'expérience des objets, c’est à dire qu’au fond c’est l’entendement lui
même qui donne forme à tous les objets en les appréhendant, et non le cas contraire, dans
lequel on serait tenté de penser dans un espèce de logique objectal, intrinsèque aux
phénomènes lui mêmes et avec la capacité d’imposer sa logique à l’entendement. L’extrait
que nous allons analyser peut nous révéler cette position avec plus de détaille.
Kant commence pour poser un point fondamental de sa doctrine: au fond, tous les contenus
mentaux doivent être rapporté à une intuition sensible, sans laquelle la connaissance devient
une chimère. En effet, tout objet se donne de manière empirique, en même dans le cas le plus
éloigné de l'expérience dans l'édifice de la connaissance, la pensée, dans lequel on ne traite
pas avec des intuitions mais avec des catégories. Dans ce sens, il est important de remarquer
que étant donné que toute connaissance a pour source ultime l’empirique, la connaissance ​a
priori ​devienne impossible, l’on ne peut pas générer une connaissance quelconque sans un
contenu sensible à ordonner pour l’entendement, sauf dans le cas de la ​pensée​, où nous
assistons à une type de connaissance ​possible ​des objets de l’intuition, en faisant jouer à la
raison non comme faculté de la connaissance mais dans son domaine le plus spéculative.
Mais bien qu’il aie cette limitation aux objets empiriques par rapport à l'acquisition de la
connaissance, il y a en nous des éléments ​a priori ​qui jouent un rôle important, les concepts
purs de l’entendement. Ces deux faces de la même monnaie travaillent ensemble, et sont des
éléments fondamentaux dans l’acte de la conscience pour pénétrer le réel. Il y a donc deux
possibilités, deux chemins possibles à suivre pour comprendre l’harmonie apparente de ces
deux dimensions de la connaissance desquels sa union ne nous paraît pas si évidentes:
comment est-il possible que ces deux facteurs jouent ensemble? Il y a deux possibilités, soit
l'expérience donne lieu aux concepts purs de l’entendement, soit ces derniers donnent lieu à
toute expérience possible. La première apparaît aisément comme difficile à soutenir si nous
réfléchissons à le statut de “pur” de ces concepts, auxquels Kant a dédié toute une partie de la
Critique de la raison pure e​ n montrant comment les déduire. Mais la deuxième possibilité
reste plus raisonnable aux yeux de Kant. En effet, ce sont les concepts purs de l’entendement,
le temps et l’espace, les responsables d’ordonner les données empiriques.

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