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LES NOTIONSs

Philosophie

Le philosophe est-il
un sceptique?
OUD Douter de tout est pour le philosophe un principe

méthodologique, une règle de conduite intellectuelle.


est une quête de la vérité.
Son but
NON La philosophie
est de donner un sens rationnel à l'existence humaine.
Le philosophe est un sceptique

OUI
Le philosophe remet en cause les certitudes. Il sait que tout
est relatif, qu'il n'existe pas de vérités absolues et éternelles
Cela le conduit nécessairement au scepticisme.

Toute philosophie son, elle remet en causee Rien ne peut être


vraie est une nombre d'acquis et de tenu pour vrai
critique certitudes.
n un sens philoso Qui connaît e philosophe est celui
Ephique, la critique
est une démarche intel
le plus connaît
le moins
qui, mieux que qui-
Conque, voit que tout est
relatif. Les coutumes
lectuelle dont le but est
de valider ou invalider
usqu'au XIXe siècle changent. En réflé-
(Hegel passe pour être chissant sur les sciences,
telle théorie, tel contenu
il constate
de savoir. En même le dernier esprit unai- qu'elles ne

versel), la philosophie se fondent que sur des


incarnait le savoir par vérités provisoires. Pré
Le Saint-Esprit n'est pas
excellence. Le philosophe férant la raison à la foi,
sceptique, nous apprend
il remet
Luther. Tout le monde ne n'ignorait rien des en cause les
peut pas r'être, et c'est bien sciences, des arts, des dogmes religieux. Ne
dommage techniques, de 1'histoire lui reste plus alors qu'à
Emile Michel Cioran,
Aveux et anathèmes
et de la psychologie des être sceptique.
hommes. Aujourd'hui,
le philosophe est forcé
temps que la critique de constater la peti
philosophique
de
permet tesse de son savoir par
déterminer qui rapport à l'immensité
ce
n'est pas vrai; ce qui. des
n'est pas connaissances
fondé en rai- acquises.

neatttude critique vis a-vis de toutes les formes.de connaissance,.


laremise en éagsé detoutes les
certitudes ne peuvent
gue conduire au sceptiisme.
Le philosophe n'est pa_ sceptique
NON
Le philosophe interroge le monde. Plus il soumet à la critique
les opinions et les convictions, plus il découvre la puissance
de la raison. lI ne peut donc rester sceptique.

Les premiers mènes physiques se sont Le philosophe


philosophes grecs avérées bien plus donne un sens
ont fondé le savoir
exactes que les divi- à l'existence
sur la raison nations des prêtres.
avorsur quoi fon-
les der l'action morale,
que
lors
croy
A
Aances
ances religieuses et
religieuses
les superstitions
et
La raison
porte
pro-Porte
l'em-
l'opinion
s u r l'opinion
sur
I'homme, la
de
connaître la nature de
connaitre la nature
qu'il place
mettaient plus qu'elles on a de quoi occupe au sein de l'uni-
deve
n'étaient capables de nirsceptique si l'on vers, c'est pouvoir
s'en tient aux seules répondre, en raison, àà
Sont philosophes ceux qui opinions. Elles varient la question du sens. Que
sont capables d'atteindre selon les époques, les puis-je connaître? Que
à ce qui existe toujours de
façon immuable.» cultures, les individus. dois-je faire? Quelles
Platon, Elles n'atteignent jamais sont les fins auxquelles
La République à la vérité. En les criti- je suis en droit d'aspi-
rer? Voilà autant de
quant, le philosophe ne
donner, les premiers pen- fait que connaitre de questions qui préoc-
seurs grecs sont parve façon plus rationnelle cupent le philosophe.
nus à des résultats éton- et réalité.
objective la
nants, notamment grâce La raison le conduit à
aux mathématiques. saisir le sens de ce qui

Leurs prévision_ concer est.


nant certains phéno-

en questionnant
l'homme et le monde
Le philosoplie,
accede à des connaissances certaines qui lui permettent déviter
à l'absurde.
de sombrer dans un scepticismie cont+nant
Conclusion
en'est pas parce que le philo- gumenter en raison ce qu'il tient

sophe s'étonne, doute, remet pour être vrai. Autrement dit, onne
peut pas être à la fois scep-
en cause nombre d'opi-
nions qu'il est sceptique. D
tique et philosophe. Le
véritable sceptique n'écrit
Quand bien même dirait-
il que nos sens nous trom- pas, ne pense pas. A quo1
pent, qu'il est impossible bon puisque, de toute
de connaître précisément façon, il est d'avance
la réalité, que toute acquis que rien ne peut
connaissance est relative etre tenu pour vrai, à com-
à chacun, il ne serait pas mencer par cette idée qui
complètement sceptique. fonde l'attitude sceptique,
En effet, il doit bien admettre qu'il à savoir justement que rien ne peut
ne doute pas de ce qu'il avance, ni être tenu pour vrai...
de son esprit, qui lui permet d'ar-

Notes et commentairees
Scepticisme peuvent pas dépasser le cadre des
Du grec skeptomai, «examiner». L'at phénomènes. Cette manière de conce-
titude sceptique, en son sens initial voir le socepticisme n'est pas à confondre
et philosophique, conduit à examiner avec celle d'un Arcelisas de Pitane
ce que nous croyons être des certi (IIT siècle av. J.-C.), qui, de façon par-
tudes. Cet examen aboutit à relativi- faitement dogmatique, soutient que
ser nos connaissances. Celles-ci ne l'on ne peut rien connaître du tout.

«La philosophie est la prise de connaissance de ce qui est.


Penser et connaître les choses et les êtres tels qu 'ils sont,
telle est la foi suprême, telle est la tâche suprêmne
de la philosophie.»
Ludwig Feuerbach,
Manifestes philosophiques
EDITIONS

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