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Pour savoir si nous pouvons obtenir une science de la nature, il faut commencer par
comprendre ce qu’est la science.
Il est donc possible d’obtenir une science de la nature et celle-ci s’acquiert sur la base de
principes premiers. Nous chercherons donc chez nos prédécesseurs ce qui se dit des principes des
êtres naturels.
Les anciens nous apprennent que le devenir, qui est le mouvement, le changement, se base
sur deux points : le principe composant, la matière, et le principe organisateur. Ce dernier se conçoit
à partir de deux contraires, l’origine du devenir et sa fin. Plus concrètement, le principe composant
est vu comme une multitude de petites particules. Pour Thalès, celles-ci seront eau, pour
Anaximandre elles seront air et pour Héraclite feu. Les atomistes les nommeront atomes, car
indivisibles. Ces particules sont appelées à se réunir ou s’éloigner selon le principe organisateur. C’est
le Noûs (intelligence) d’Anaxagore ou encore les principes d’amour et de haine d’Empédocle.
Finalement, seul Parménide s’opposera à l’existence du devenir. En effet, en tant que rationaliste, il
ne peut entendre l’existence de contraires au sein d’un même sujet.
Nous avons ensuite étudié ce que pensent Galilée, Newton et Descartes comme représentant
des modernes à ce sujet. Ils reprennent communément la conception des anciens du devenir.
Atomistes pour les premiers, matérialiste pour Descartes, ils admettent volontiers que la matière est
soumise au devenir. Tous ajoutent cependant un point crucial au devenir, c’est sa relativité. Le
devenir est nécessairement relatif à un principe sur lequel il s’appuie. Ils l’expliquent par l’exemple
de l’objet lâché du haut du mat d’un bateau en mouvement. Si le mouvement n’était pas relatif,
l’objet tomberait dans l’eau au lieu d’au pied du mat comme l’expérience nous le montre. Ainsi, pour
eux, tout devenir s’explique par un mouvement local de particules qui n’a pas de valeur absolue mais
uniquement relative à un référentiel.
Nous pouvons maintenant résoudre cette question de la vérité sur la nature. L’expérience
nous apprend que les êtres naturels existent et qu’ils sont soumis au devenir. Celui-ci se base sur
trois principes. Les anciens nous montrent qu’il suppose des contraires, le terme d’origine que nous
appellerons privation et le terme final que nous nommerons forme, observable et qui nous fait
prendre conscience de la privation. Les modernes nous montrent que ces contraires sont relatifs à
leur sujet, la matière ou la substance. Ce sera donc le devenir relatif, accidentel. Celui qui arrive au
sujet. Il s’organise selon trois types : le mouvement local, le mouvement qualitatif et le mouvement
quantitatif. Cependant, on peut observer que parfois c’est le sujet qui se transforme. C’est le cas lors
de la génération ou de la corruption. Nous le nommerons devenir substantiel. Finalement, il est clair
que le devenir accidentel suppose un sujet comme principe. De même, bien que moins évident, le
devenir substantiel en suppose un. L’expérience nous l’apprend lors de la décomposition des corps
ou bien du passage des gamètes au corps par exemple. Nous nous attarderons plus tard sur la
définition du sujet du devenir substantiel. Le devenir suppose donc trois principes, un sujet et deux
contraires, autrement appelés substance forme et privation.