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Pathologie

durabilité
et protection
du béton armé
ENPC, MPREP

Bruno GODART
Diagnostic d’une structure
distinction
matériaux structure

 dans la réalité avec le temps : interaction


objectif du diagnostic :
=> déterminer cause et étendue des problèmes
=> et leur évolution probable
16/03/2020 2
Généralités sur les altérations
visibles du béton armé

« Tour d ’horizon »
Défauts apparents

 classification adoptée pour la présentation :


– défauts apparaissant dès la construction
» en général sans conséquence importante
– défauts d ’aspect dus à l ’environnement
» en général sans conséquence importante
– effets des circulations d ’eau
– défauts liés à une dégradation du béton armé

16/03/2020 4
Défauts apparaissant dès la
construction
 Bullage
– origines possibles :
» béton pas ouvrable
» coffrage inadapté
» vibration inadaptée

16/03/2020 5
Défauts apparaissant dès la
construction
 Nids de cailloux
– origines possibles :
» problème de mise en
œuvre
 béton mal vibré
 ferraillage trop dense
 hauteur de chute du
béton dans coffrages
trop élevée

16/03/2020 6
Défauts apparaissant dès la
construction
 Fuites de laitance
– origines possibles :
» mauvaise étanchéité des
coffrages (joints mal
étanchés)

16/03/2020 7
Défauts apparaissant dès la
construction
 Variations de teinte
– origines possibles :
» reprises de bétonnage
avec modifications des
constituants du béton ou
des conditions de mise en
œuvre
» ragréages
» impuretés dans le béton

16/03/2020 8
Défauts apparaissant dès la
construction
 Pommelages
– origines possibles :
» différence de densité entre
gravillons et autres
constituants du béton
» variations du taux
d’hydratation du ciment en
surface

16/03/2020 9
Défauts apparaissant dès la
construction
 Fissures de retrait
– origines possibles :
» dessiccation en surface
» retrait différentiel gêné

16/03/2020 10
Défauts d ’aspect dus à
l ’environnement
 Epaufrures
– origines possibles :
» choc

 mais autre origine possible : suite


de l ’écaillage (traduit une
dégradation du béton armé)

16/03/2020 11
Défauts d ’aspect dus à
l ’environnement
 Salissures
– origines possibles :
» pollution (fixation de
poussières)
» graffitis

16/03/2020 12
Défauts d ’aspect dus à
l ’environnement
 Recouvrements
biologiques
– origines possibles :
» développements
biologiques
 influencés par :
– température
– humidité
– luminosité

16/03/2020 13
Défauts d ’aspect dus à
l ’environnement

 Aspect grenu
– origines possibles :
» érosion éolienne
» pluies

16/03/2020 14
Effets des circulations d’eau
dans le béton

 Efflorescences
– origines possibles :
» béton poreux soumis à
l ’humidité
– mécanismes :
» humidité entraîne sels
solubles du cœur du béton
vers la surface où ils
cristallisent

16/03/2020 15
Effets des circulations d’eau
dans le béton
 Stalactites
– origines possibles :
» circulation d ’eau dans
pores ou fissures du béton
– mécanismes :
» humidité entraîne sels
solubles vers la surface où
ils cristallisent

 si couleur rouille :
corrosion des armatures

16/03/2020 16
Effets des circulations d’eau
dans le béton
 Suintements
– origines possibles :
» mauvaise évacuation
des eaux

16/03/2020 17
Défauts liés à une dégradation du
béton armé
 Fissures (autres que de
retrait)
– origines possibles
» problème de structure
 défaut de fonctionnement,
choc...
» Problème de dégradation du
béton armé
 corrosion des armatures
 gel
 gonflement du béton

16/03/2020 18
Défauts liés à une dégradation du
béton armé
 Corrosion des
armatures
– origines possibles :
» insuffisance d ’enrobage
» béton poreux
» béton fissuré
» carbonatation du béton
d ’enrobage
» pénétration d’agents
agressifs (cl-)

16/03/2020 19
Défauts liés à une dégradation du
béton armé
 Ecaillage
– origines possibles :
» corrosion des armatures
» béton gélif
» gonflement du béton

16/03/2020 20
Défauts liés à une dégradation du
béton armé
 Faïençage
– origines possibles :
» retrait de surface
» gonflement du béton

16/03/2020 21
Récapitulatif influence
des défauts d ’exécution
» mauvaise disposition armatures : enrobage insuffisant,
nids de cailloux
» mauvaise formulation : porosité élevée
» mauvaise exécution coffrages : fuites de laitance, nids
de cailloux
» mauvaise conditions de transport : risque de ségrégation
ou de raidissement du béton
» mauvaise mise en œuvre (vibration) : défauts de
bétonnage
» mauvaise manutention d ’éléments : épaufrures
» mauvaise étanchéité : efflorescences, stalactites

16/03/2020 22
Défauts apparents
 Référentiel
– Catalogue des défauts apparents des ouvrages d’art
en béton ( Ministère Equipement)
– Défauts d’aspect des parements en béton ( Guide
LCPC)
– Les altérations visibles du béton - définitions et aide au
diagnostic - Cahier technique du Cercle des
Partenaires du Patrimoine
– Manuel d’identification des réactions de dégradation
interne du béton dans les ouvrages d’art

16/03/2020 23
Généralités
sur la durabilité du béton
et ses pathologies
Rappel sur les bétons
 Granulats enrobés de pâte de ciment
– pâte contient des vides
» de 10-8 m : pores capillaires
» à 10-3 m :bulles
– vides contiennent solution aqueuse
» équilibre chimique avec constituants du ciment
 Réaction constituants du ciment - eau
interstitielle

16/03/2020 25
Généralités sur durabilité et
dégradations du BA
 Béton sain : durable
– tenue mécanique
– absence de risque vis-à-vis de la sécurité
– bon aspect
 protection des armatures

 Béton dégradé :
– n’assure plus ses fonctions

16/03/2020 26
Principales causes de
dégradation du BA
 pénétration des agents agressifs
– dioxyde de carbone (CO2) : carbonatation
– chlorures contenus dans les eaux ou sels
de déverglaçage
 corrosion des armatures
 effetdu gel-dégel + sels de
déverglaçage
 réaction internes
– alcali-réaction
– réactions sulfatiques

16/03/2020 27
Autres causes de dégradation
 Eau de mer
 Incendie

 Effet du retrait

16/03/2020 28
Processus de dégradation
2 phases :
– incubation (latence)
» altération lente sans effet visible
– développement
» dégradations observables
béton sain béton altéré rouille fissure

ex. : cas de la
corrosion des armatures

Stade d’incubation Stade de développement

Attention au béton apparemment sain !


16/03/2020 29
Etude de chaque phénomène
de dégradation

16/03/2020 30
Plan adopté dans cet exposé
pour chaque phénomène, sont traités :
 manifestations
 description du phénomène
 moyens et essais pour établir le diagnostic
 traitements
 prévention

16/03/2020 31
Carbonatation
 Manifestations

– rien de visible de manière directe


au niveau du béton
– on ne voit au bout d’un certain temps que
les conséquences : corrosion des
armatures (coulures de rouille, armatures
apparentes, fissures au niveau des
armatures sous l’effet de la corrosion)

16/03/2020 32
Carbonatation
 Phénomène
– Pénétration du CO2 dans le béton
» transformation des hydroxydes (chaux) en carbonate
 Ca(OH)2 + CO2 Ca CO3
 portlandite calcite
 baisse du PH (13 9)

» conséquences :
 pas de pb pour le béton
 très néfaste pour les armatures : dépassivation et
corrosion

16/03/2020 33
Carbonatation

H2O
CO2 CO2

ec

ee e
f

e = enrobage; ec = carbonaté; eef = enrobage efficace


16/03/2020 34

Photo G. Grimaldi
CORROSION des ARMATURES dans les BETONS

Cl -
CORROSION

CO2

Couche d’oxydes protectrice Rouille

Béton sain (pH  13) Béton carbonaté (pH < 9)


Acier passivé Acier dépassivé
béton sain béton altéré rouille fissure

16/03/2020 Stade d’incubation Stade de développement 35


Carbonatation

– Phénomène inéluctable
– vitesse décroît avec le temps (loi en racine de t)
» vitesse dépend
 du béton
– porosité
– nature ciment, ...
 de l ’humidité relative
– max à 60% HR

– après 30 ans : 1 à 30 mm

16/03/2020 36
Carbonatation
 Moyens de diagnostic
– Phénolphtaléine
» réactif coloré :
– incolore sur béton carbonaté
– rose sur béton sain
» mesure sur une surface interne,
fraîche de béton
– en // mesure enrobage
armatures
» position du front de carbonatation
=> pronostic

16/03/2020 37
Carbonatation

Ø>3D (5cm)

Ph > 9

16/03/2020 38

Photo G. Grimaldi
Carbonatation
 Traitement
– plusieurs possibilités à considérer:
» front de carbonatation loin des armatures : on peut attendre
» front proche mais sans avoir atteint les armatures :
protection préventive du béton (voir en fonction vitesse
progression)
» front ayant atteint les armatures et armatures pas encore
corrodées : protection sur parement béton
» front ayant atteint les armatures et corrosion amorcée :
méthodes particulières :
méthodes électrochimiques (réalcalinisation), purge de
tout le béton pollué, inhibiteurs de corrosion

16/03/2020 39
Carbonatation
 Prévention
– Phénomène de vieillissement naturel
– pour le ralentir :
» béton compact (faible porosité et perméabilité)
» respect des enrobages

16/03/2020 40
Enrobage

Principe :
variation électro-magnétique due à la présence
d’armatures

Détecteur d’armature :
position –direction
enrobage (épaisseur)
diamètre (barre isolée)

16/03/2020 41
Enrobage
0 100

Réponse de l’indicateur fonction de la densité d’acier

16/03/2020 42

Centre d’Etudes Techniques Maritimes Et Fluviales Agence d’Aix en Provence


Phto G. Grimaldi
Matériel

Photo 1 Photo 2

Ferroscan Moniteur et scanner

dans sa mallette de
16/03/2020
transport 43

Centre d’Etudes Techniques Maritimes


Phto Et Fluviales Agence d’Aix en Provence
G. Grimaldi
Exemple
d’image
obtenue par le
Ferroscan

16/03/2020 44

Centre d’Etudes Techniques Maritimes Et Fluviales


Photo G.Agence d’Aix en Provence
Grimaldi
Pénétration des chlorures
 Manifestations

– rien de visible au niveau béton

– on ne voit au bout d ’un certain temps que


les conséquences : corrosion des
armatures (coulures de rouille, armatures
apparentes, fissures au niveau des
armatures sous l’effet de la corrosion)

16/03/2020 45
Pénétration des chlorures
 Phénomène
– origine des cl-
» eau de mer
» solutions de sels de déverglaçage
– pénétration
» sous l ’effet de l ’eau
» dépend de
 cycle humidification/séchage , durée, conditions climatiques
 perméabilité du béton
» par diffusion due au gradient de concentration de cl- entre
surface et coeur
» => profils cl-

16/03/2020 46
Pénétration des chlorures
 Moyens de diagnostic
– Dosage des cl-
» 2 possibilités :
 prélèvement de carottes
 prélèvement de poudres
» obtention de profils
 découpage de l ’échantillon en tranches de 1
cm et dosage des cl- dans chaque tranche

16/03/2020 47
Prélèvement de poudre béton
Guide

Trépan Ø25

Perceuse

Poudre

Sachets e1, e2,…en

16/03/2020 48

Photo G. Grimaldi
Pénétration des chlorures
– si concentration 0,25

cl- > 0,1 % du poids de béton, 0,2

au niveau des armatures :


0,15
risque de corrosion

[C l]%
» cette valeur dépend 0,1

 teneur en oxygène 0,05


 pH du béton
– en // mesure enrobage 0
0 5 10 15 20 25 30

armatures -0,05
profondeur (m m )
=> risque de corrosion

16/03/2020 49
Pénétration des chlorures
 Traitement
– plusieurs possibilités à considérer:
 cl- n ’ayant pas encore atteint les armatures : on peut attendre
 cl- ayant atteint les armatures mais cl- < 0,1 % du poids de
béton (et diagnostic sur l ’état de corrosion des armatures
confirmant armatures pas corrodées) : protection du béton à titre
préventif
 cl- ayant atteint les armatures et cl- > 0,1 % : méthodes
particulières
– méthodes électrochimiques, déchloruration, inhibiteurs,
enlèvement du béton pollué

16/03/2020 50
Pénétration des chlorures
 Prévention
» béton compact (faible porosité et perméabilité)
» respect des enrobages
» protection à titre préventif des parties
particulièrement exposées (exemples fûts de pile)

16/03/2020 51
Amorçage de la corrosion des
aciers
 Manifestations
– aucune manifestation apparente (au
début)
– fissures
– écaillage
– armatures apparentes

16/03/2020 52
Amorçage de la corrosion des
aciers
 Phénomène
– Béton sain
» formation de produits protecteurs à la surface de l ’acier
– Béton carbonaté ou contenant des chlorures
» produits instables : dépassivation et amorce corrosion
 diminution progressive de la section des aciers
 gonflement des produits de corrosion

béton sain béton altéré rouille fissure

Stade d’incubation Stade de développement


16/03/2020 53
 Diagrammes de
Pourbaix

16/03/2020 54
Amorçage de la corrosion des
aciers
 Moyens de diagnostic
– 2 possibilités
» si armatures apparentes
– diagnostic immédiat
» pb : état des armatures dans les zones apparemment
saines
 mesures de potentiel des armatures
 mesures de vitesse de corrosion

(méthodes les plus courantes)

16/03/2020 55
Amorçage de la corrosion des
aciers
 Mesures de potentiel
– principe de la mesure
» différence de potentiel entre armature et électrode
de référence
– interprétation des résultats (/électrode
CuSO4)
» si E < - 350 mV: enrouillement certain
» si -350 < E < - 200 mV :
» enrouillement possible
» si E > - 200 mV passivation

16/03/2020 56
Mesure du potentiel
d’électrode

Électrolyte

Armature
Zone Zone cathodique
Ec (mv/Cu.CuSo4 Zone de passivation
sat) anodique

-200
Enrouillement probable
-300
Enrouillement certain

Gradient
(>8mv/cm)

16/03/2020 57

Photo G. Grimaldi
Mesure du potentiel
d’électrode

gradient

Ec (mv/Cu.CuSo4 zone zone cathodique


sat) anodique
zone de passivation
-200
enrouillement probable
-300
enrouillement certain

16/03/2020 58

Photo G. Grimaldi
Nord Ouest Sud Est
15m
14m

13m E c> - 320mV

12m
11m
10m

9m
Cartographie 8m
des potentiels 7m - 450 / - 320

6m
5m Limite hautes eaux
Limite coquillages
4m - 600 / - 450
Limite gros coquillages (moules, huîtres, etc…)
3m
2m

1m Zone non découverte à marée basse


E c> - 600mV
16/03/2020 0 59

Photo G. Grimaldi
Électrode Cu1

16/03/2020 60

Photo G. Grimaldi
Potentiel

16/03/2020 61

Photo G. Grimaldi
16/03/2020 62

Photo G. Grimaldi
Amorçage de la corrosion des
aciers
 Mesures de vitesse de corrosion
» donne une information sur la vitesse d ’évolution de la
corrosion
– (technique de la résistance de polarisation - application d ’un
courant de faible intensité dans l ’armature et mesure des
variations du potentiel)
– Rp = variation de potentiel/ courant appliqué
– Icorr = B/ Rp où B= cte
– Interprétation des mesures du courant de corrosion (µA/cm²)
» Icorr inférieure à 0,2 : négligeable
» comprise entre 0,2 et 0,5 : faible
» comprise entre 0,5 et 1 : modéré
» Icorr > 1 : élevé
influence : Température, humidité

16/03/2020 63
Appareil de mesure et capteur

16/03/2020 64

Photo G. Grimaldi
Amorçage de la corrosion des
aciers
 Remarque :
– pas de possibilité de mesurer la section
résiduelle d ’une armature corrodée

16/03/2020 65
Amorçage de la corrosion des
aciers
 Traitements
» dépend du degré d ’importance de la corrosion et de la
cause (par exemple si cl-)
» Exemples de traitements dans des cas simples :
cas des armatures dénudées :
– armatures totalement consumées par la corrosion ou
rompues : remplacement d ’armatures
– armatures dénudées présentant une corrosion de surface :
brossage et application traitement de passivation après
brossage
 - cas d ’armatures dans un béton dégradé :

– purge du béton, passivation des armatures, reconstitution


d ’un enrobage

16/03/2020 66
Amorçage de la corrosion des
aciers
 Prévention
» respect des enrobages
» bonne compacité des bétons
» protection préventive des parties de structures les
plus exposées aux agents agressifs

16/03/2020 67
DIAGNOSTIC béton armé
vis-à-vis corrosion
béton (porosité, densité)

profondeur de carbonatation

mesures d ’enrobage 0,25

0,2

0,15

 mesure de la concentration en cl-

[C l]%
0,1

0,05

0
0 5 10 15 20 25 30

-0,05
p ro fon d eu r (m m )

mesures de potentiel d ’armatures


plus récent : mesures de vitesse de corrosion
Appareil de mesure et capteur

07/03/2005 66

16/03/2020 68
Photo G. Grimaldi
Quelques questions préalables au
choix d’une solution
 Pb de durabilité et/ou d’esthétique ?
 Protection ou réparation ?
– quelle est la cause des dégradations ?
– quel est l’état de dégradation déjà atteint Diagnostic
et son évolution probable ?
– Quelle est la fonction principale attendue du traitement ?
Par exemple (protection contre l’eau, le CO2, …)
 Quelles sont les solutions envisageables ?
– application d’un produit/système de protection en surface
(imprégnations, lasure, peinture, revêtement, inhibiteurs) - choix
du mieux adapté
– purge du béton, reconstitution de l’enrobage (réparation +
protection générale éventuelle)
– traitement électrochimique (élimination des chlorures,
réalcalinisation,

16/03/2020 69
Référentiel
du maître d ’oeuvre
 Produits de réparation
 guide : « Choix et application des produits de réparation et de protection
des ouvrages en béton » - LCPC-SETRA août 1996
 référentiel pour les produits de réparation (produits inscrits à la marque
NF)
 Peintures bétons
 guide « Mise en peinture des bétons de génie civil » - LCPC juin 1999
 procédure de qualification pour les systèmes de peinture pour béton de
génie civil (critères : adhérence, aspect, esthétique)
 Protection des bétons
 guide : « Protection des bétons par application de produits à la surface
du parement » – LCPC- SETRA décembre 2002
 guide d’application AFNOR GA P 18-902 Recommandations
d’application nationale pour la sélection des systèmes de protection de
surface des bétons destinés aux ouvrages de Génie Civil ( EN 1504-2)
 Doc AFGC : « Réhabilitation du béton armé dégradé par la corrosion –
novembre 2003 »

16/03/2020 70
Familles de produits / Fonctions
attendues
 Produits -> applicables sur béton durci
 inhibiteurs de corrosion
 imprégnations
 lasures (épaisseur sèche  50 m)
 systèmes de peintures (épaisseur sèche  50 à 600 m)
 revêtements minces (épaisseur sèche  600 m à 3 mm)

 Protection contre
– la pénétration d’eau, des chlorures, du CO2
– les réactions de gonflement interne (alcali-réaction -
réaction sulfatique)
– le gel et l’écaillage
– les pressions d’eau
Rq : inhibiteurs contre la corrosion

16/03/2020 71
Inhibiteurs de corrosion

 produits appliqués en surface du béton et qui


peuvent migrer jusqu ’aux armatures

 exemples: phosphates, amines

 épaisseur nulle à la surface du béton, mais leur


migration à l ’intérieur du béton peut atteindre
plusieurs cm.

16/03/2020 72
Produits d’imprégnation

 imprègnent le support et peuvent former un


film de très faible épaisseur

 hydrofuges ou minéralisateurs, à base de


silicates, de siloxanes ou d ’acryliques

 épaisseur non mesurable mais leur pénétration


dans le béton atteint au moins 5 mm.

16/03/2020 73
Lasures

 produits non opacifiants, fluides, transparents


éventuellement colorés laissant apparaître la
texture du support

 exemples: acrylique, polyuréthanne,...

 épaisseur: autour de 50 µm.

16/03/2020 74
Peintures

 Les peintures entrent dans la composition d ’un


système comportant le plus souvent 3 couches:
impression, intermédiaire et finition

 une peinture est opaque et filmogène

 exemples: acrylique, époxyde, polyuréthanne,ou


encore liants hydrauliques modifiés (L.H.M.)

 épaisseur du système: 50 à 300 µm.

16/03/2020 75
Revêtements 1/2

 Revêtements semi-épais de la norme XPT34-


720

 Revêtements Plastique Épais (RPE) des normes


NFT 30-700 à 707 de type acrylique ou
polyuréthanne

 Revêtements d ’imperméabilité des normes NF P


84-401 de type acrylique et XP 84-402 à 404

 Revêtements à base de polyuréthane,


métacrylique ou LHM.

16/03/2020 76
Revêtements 2/2

 Les revêtements masquent complètement le


support béton

 Ils nécessitent une couche d ’impression pour


accrocher au support béton: systèmes

 Épaisseurs de 300 µm à 3 mm.

16/03/2020 77
Aide au choix du mode de traitement
selon avancement dégradation
(carbonatation et chlorures)

Aciers non atteints par Aucune protection nécessaire sauf à titre préventif.
1 la carbonatation et
Cl- < 0,01%
Aciers non atteints par Ralentir la pénétration des chlorures à l’aide de :
2 la carbonatation et Peinture, revêtement ou inhibiteurs qualifiés.
0,01 <Cl-< 0,1%-
Aciers non atteints par Idem mais après diminution du taux de Cl- par une
3 la carbonatation et technique d’extraction appropriée.
Cl->0,1%
Aciers atteints et Corrosion forcément commencée.
4 Cl- < 0,01% 1) Augmenter le PH par ré-alcalinisation ou
inhibiteurs efficaces + revêtement imperméable aux
gaz.
2) Ou, sous réserve d’absence de conséquences
structurelles, élimination et remplacement du
béton
atteint après traitement des aciers.
Aciers atteints et actions 2 et 4 combinées
5 0,01 <Cl-< 0,1%-
Aciers atteints et actions 3 et 4 combinées
6 Cl- > 0,1%
Cl- 16/03/2020
exprimé en % du poids de béton 78
Types de systèmes
de protection/porosité

< à 12% : tous les systèmes conviennent


12% < < 20% : peinture ou revêtement
> à 20% : réparer d’abord
Une humidité trop élevée ou des venues d’eau sont à traiter préalablement

16/03/2020 79
Type de systèmes
/ nature du défaut

ProduitsLasuresPeinturesRevêtements

Défauts
Nids de sable X (1) X (1) X (1)
ou de cailloux

Variations de teintes
Tâches noires X X
Pommelages
Ressuage
Traces de rouille
Bullage X
Fissures X(2)

(1) Après ragréage


(2) Mais produits souples
16/03/2020 80
Critères de choix d’un système de
protection
classification selon guide AFNOR GA P 18-902, et en
accord avec la démarche du guide protection

Basée sur essais de l’EN1504-2, 2 niveaux de performance


 propriétés de transfert (gaz, vapeur, eau, ...)
 propriétés mécaniques (adhérence, fissuration,..)
 Fonction de base (Noyau dur) – Protection contre l’eau, la vapeur
d’eau, le gaz carbonique
Perméabilité au CO2, perméabilité à la vapeur d’eau,absorption capillaire et perméabilité à
l’eau,adhérence et compatibilité thermique,résistance au vieillissement, résistance chimique,
aptitude à ponter les fissures =>exigence minimale pour tous les produits de protection
 Fonctions optionnelles :
 Protection contre la pénétration des chlorures
 Protection contre l’écaillage dû au gel-dégel + sel ( ! : ne peut pas protéger
contre le gel interne)
 Résistance à la fissuration
 Réactions de gonflement interne ( ! : ralentir en limitant les arrivées d’eau et avec
des produits résistant bien à la fissuration)
 Fonctions optionnelles complémentaires :
 Résistance au nettoyage à l’eau sous-pression
 Résistance aux pressions d’eau

16/03/2020 81
Contrôle de
réception sur chantier
 Mesures d’épaisseur de feuil
 Adhérence
 Perméabilité de surface

Essais de colorimétrie

Inhibiteurs : concentration de produits


actifs correspond à ce qui est annoncé
par le fournisseur

16/03/2020 82
Essai d’adhérence

Réf : Essai pratiqué sur peinture sur métal


avec plots de 2 cm
Adaptation : plots de 5 cm de diamètre sur
béton
16/03/2020 83
Mesure de perméabilité de
surface - Appareil BT Cris

16/03/2020 84
Principe général des garanties

cas des lasures, peintures et revêtements

Epaisseur Fonction Décollement fissuration Uniformité et


sèche (s) cloquage constance de la
principale couleur
(s)
50 à 300 m 2 ans 2 ans (*) - 2 ans

300 m à 3 mm 10 ans 10 ans (*) 10 ans 2 ans

(*) : commentaire pour le cas particulier des peintures par réf au fasc. 65 A Additif août 2000

16/03/2020 85
16/03/2020 86
Autres causes de dégradation
gel

Réactions de
gonflement
16/03/2020 87
Gel-dégel + sels de
déverglaçage
 Manifestations
– gonflements
– fissures ( en réseau)
– écaillage en surface
– désagrégation du béton

16/03/2020 88
Les dégradations dues au Gel

16/03/2020 89
Les dégradations dues au Gel

16/03/2020 90
Les dégradations dues au Gel

16/03/2020 91
Les dégradations dues au Gel

16/03/2020 92
Les dégradations dues au Gel

16/03/2020 93
Les dégradations dues au Gel

16/03/2020 94
Les dégradations dues au Gel

16/03/2020 95
Deux types de dégradation

 Le Gel interne : dans la masse


– Fissuration interne
– Gonflement du béton

 L’écaillage : en surface
Eclatement superficiel de la surface du béton
exposée aux sels de déverglaçage, sous forme
d’écailles

16/03/2020 96
Gel-dégel + sels de
déverglaçage
 Phénomène : gel interne
– Différentes théories :
» Théorie des pressions hydrauliques de Powers
(1949) la plus répandue

16/03/2020 97
Gel-dégel + sels de déverglaçage

– gel interne
théorie des
pressions
hydrauliques :

» étapes :
 eau gèle dans capillaire

 augmentation du volume de glace/ volume eau (9 %) chasse l ’eau vers


pores qui servent de vase d ’expansion
 mouvement d ’eau pas encore gelée entraîne pression hydraulique

 si pression trop élevée / résistance du béton : fissuration, gonflement,


éclatement
 pression  avec distance à parcourir par l ’eau pour atteindre paroi
d ’une bulle

16/03/2020  => intérêt d ’un réseau de bulle fines et bien réparties 98


Gel-dégel + sels de
déverglaçage
écaillage :
» cycles gel-dégel affecte surface du béton :
» origine :
 phénomène complexe provoqués par causes
physiques et chimiques
  éclatements superficiels sous forme
d ’écailles

16/03/2020 99
Gel-dégel + sels de
déverglaçage
 Influence de la température
– élévation rapide : risque d’éclatement (vapeur)
– basse température : risque d ’éclatement (glace)

16/03/2020 100
Gel-dégel + sels de
déverglaçage
 action des sels de déverglaçage
– Microfissuration du matériau résultant du choc thermique
 la fusion de la glace nécessite un apport de chaleur (environ 80
cal/g)
 cette chaleur est prise dans le support (couche supérieure du
béton)
 cette couche se trouve soumise à une chute brutale de
température, d’où un gradient localement fort et proche d’un
“choc”
– écaillage des surfaces
» du à augmentation des pressions osmotiques au voisinage
surface en raison de l ’augmentation de la teneur en sel
– pénétration des cl- sur plusieurs centimètres =>
risque de corrosion
– attaque chimique par agents agressifs contenus dans
sels (sulfates)
16/03/2020 101
Gel-dégel + sels de
déverglaçage
 Moyens de diagnostic
– pré-diagnostic en général assez facile à établir
d’après les manifestations
– Investigations
» prélèvements de béton
 essais de gel interne
 essais d ’écaillage
 comptage espacement des bulles d ’air

16/03/2020 102
La gélivité des granulats
Autre facteur responsable de la gélivité d’un béton

Le rôle de la porosité d’un granulat (volume et distribution des pores)


est essentiel pour expliquer son caractère gélif.
Les granulats gélifs ont généralement une forte porosité, formée de
pores très fins.
16/03/2020 103
Gel
Normes d’essais

P 18-424 (gel sévère) :


– essai de gel sur béton durci
– gel dans l ’eau - dégel dans l ’eau
P 18-425 (gel modéré) :
– essai de gel sur béton durci
– gel dans l ’air - dégel dans l ’eau

16/03/2020 104

Photo G. Grimaldi
XP P 18-420
Configuration d ’un échantillon
Saumure Couvercle

Élément de
mesure
thermique
Éprouvette de béton
Solin de joint
mastic

Liaison par
collage

Isolation Étanchéité
16/03/2020 105

Photo G. Grimaldi
16/03/2020 106

d’Etudes Techniques Maritimes Et Fluviales Agence d’Aix en Provence


Pour la même quantité d'air
plus de petites bulles
que de grosses
L ( L barre)
Gel –Dégel
Facteur d’espacement des bulles
= ½ distance entre bulles
L (L barre)
Pour la même quantité d’air plus de petites bulles que de
grosses
Description de la mesure
des caractéristiques des bulles d’air

16/03/2020 108
Gel-dégel + sels de
déverglaçage
 Traitements
– gel interne : pas de traitement possible
– écaillage : amélioration de la tenue à
l ’écaillage par application de produit de
protection

16/03/2020 109
Gel-dégel + sels de
déverglaçage
 Prévention
– vis-à-vis gel interne
» obtenir un réseaux de petite bulle d ’air fine et bien
répartie
 formulation du béton adaptée
 par exemple pour bétons classiques : introduction d ’un
adjuvant entraîneur d ’air dans le béton frais
» choix des granulats :non gélifs (mais attention au
risque décollement interface pâte granulats si trop
poreux)

16/03/2020 110
Gel-dégel + sels de
déverglaçage
– vis-à-vis de l ’écaillage
» réseau de bulles d ’air optimal par introduction
d ’un adjuvant entraîneur d ’air : pas suffisant
» essais d ’écaillage sur béton

16/03/2020 111
Gel-dégel + sels de
déverglaçage
 Prévention : précisions sur réseau de bulle
dense
– Notion de facteur d ’espacement critique :
demi-distance moyenne entre 2 parois de
bulles
» valeurs préconisées
 facteur d ’espacement : 200m
 diamètre : 50 à 200 m

 volume total : 5 à 7 %

16/03/2020 112
Gel-dégel + sels de
déverglaçage
– utilisation d ’un entraîneur d ’air :
» mode d ’action
 agent tension-actif : diminue la tension superficielle à
l ’interface entre air et eau et permet ainsi de créer plus
facilement de nouvelles interfaces
» effet
 stabilise l ’air entraîné au cours du malaxage : évite le
regroupement des bulles d ’air lors de la mise en œuvre et
du malaxage

16/03/2020 113
Gel-dégel + sels de
déverglaçage
 Prévention
» 2 ème élément :choix des granulats :non gélifs
(mais attention au risque décollement interface
pâte granulats si trop poreux)
– vis-à-vis de l ’écaillage
» réseau de bulles d ’air optimal par introduction
d ’un adjuvant entraîneur d ’air : pas suffisant
» essais d ’écaillage sur béton

16/03/2020 114
Alcali-réaction
 Manifestations
- nombreuses et de divers
types
selon structure et partie
d ’ouvrage
référentiel :
Identification des désordres
dûs à l ’alcali-réaction
(Guide LCPC)

16/03/2020 115
Alcali-réaction
 Manifestations
» Fissuration en réseau et faïençage:
 maillage qui se densifie avec des mailles souvent de plus
en plus fines dans le temps
 fissures avec rejets souvent bordées d ’humidité

16/03/2020 116
Alcali-réaction

» Fissuration orientée :
 selon tracé des armatures de peau
 cas des OA précontraints :
fissures longitudinales avec
ouverture suivante direction non
précontrainte

16/03/2020 117
Alcali-réaction

» gonflements,
mouvements, déformations
de la structure

tâches, colorations

16/03/2020 118
Alcali-réaction

» pop-out

ruptures
d ’armatures

16/03/2020 119
Alcali-réaction

phénomènes aggravés dans les zones humides

16/03/2020 120
Alcali-réaction
 Phénomènes
– pH de la solution interstitielle dépend de
» teneur en alcalins (calcium, sodium, potassium) du ciment
– alcalins proviennent aussi de :
» adjuvants, granulats, environnements (remblais,..)
– dans béton à forte teneur en alcalins : pH voisin de
14
– certains granulats contiennent silice ( Si O2) mal
cristallisée ou amorphes (granulats siliceux ou
silicatés ou même certains calcaire)

16/03/2020 121
Alcali-réaction

Vue au microscope électronique à balayage d’un gel


16/03/2020
d’alcali-réaction d’épaisseur 5 à 10 microns 122
Alcali-réaction
 Phénomènes (suite)
– en présence solution de pH voisin de 13
» silice et alcalins + ions calcium du ciment  Gel
– gel se forme où béton pas carbonaté et contient
beaucoup d ’eau :
» à cœur
» en présence arrivée d ’eau
– formation du gel  gonflements puis fissuration

– fissuration  facilité arrivée d ’eau  alimente la


réaction
– la dégradation continue et s ’amplifie
–  voie ouverte à d ’autres agents agressifs
16/03/2020 123
Alcali-réaction
 Cinétique de la réaction
– se développe généralement assez lentement
(premières manifestations au bout d ’environ 20
ans
 Paramètres extérieurs influençant la réaction
:
– l ’eau : rôle primordial
– l ’humidité
– la température
– les alcalins extérieurs (par ex : eau de mer et sels
de déverglaçage)

16/03/2020 124
Alcali-réaction
 Conséquences mécaniques pour le matériau
» gel gonflant => pression , contraintes sur la matrice
» => microfissuration ou décollement à l ’interface ciment-granulats
» (observable au Microscope ou au MEB)
» caractéristiques mécaniques : résistance traction, E ,
résistance compression peu affectée au début
 Conséquences mécaniques pour la structure
» gonflement et fissures = > à terme :
 problèmes de durabilité
 problème de comportement structurel, capacité portante
– risque de contraintes excessives dans le béton
– de plastification des armatures
– de diminution de l ’adhérence acier/béton

16/03/2020 125
Alcali-réaction
 Moyens de diagnostic
– au niveau de la structure
» suivi de l ’évolution de la
fissuration (mesure de l ’indice
de fissuration)

» suivi de l ’effet du gonflement


(par distancemétrie)

16/03/2020 126
Détermination de l’indice de fissuration
d’un parement de béton
Méthode d’essai LPC n° 47

Matériel et fournitures Mode opératoire


Gabarit de traçage des axes
A C
approprié.
Fissuromètre de poche (réglette
transparente portant des repères
d’épaisseur variant de 0,005 mm à 2
mm)
Loupe micrométrique à réticule gradué
(grossissement 10 à 20 X, micromètre
gradué de 0,1 à 20 mm)
Appareil photographique.
Matériel de traçage adapté au support
béton et résistant à l’environnement
de celui-ci (humidité , UV) : stylotube,
craie grasse… 0 B

16/03/2020 127
Alcali-réaction
 Moyens de diagnostic
– au niveau du matériau :
» (acétate d ’uranyl utilisé en
prédiagnostic)

» examen au MEB: seul


moyen de confirmer RAG ou
réaction sulfatique

» analyses minéralogiques

16/03/2020 128
L’essai d’expansion résiduelle

Méthode LPC 44
Carotte F 100 mm L 250
mm

Collage de plots à 120° sur


3 niveaux séparés de 10
cm

Emballage papier
absorbant
+ film polyéthylène
16/03/2020 129
L’essai d’expansion résiduelle
Stockage dans les conteneurs
et réacteur de NF P 18-585/7 (38°C)

16/03/2020 130
L’essai d’expansion résiduelle

Mesure au rétractomètre
mécanique
16/03/2020 131
L’essai d’expansion résiduelle
Expansion résiduelle Er = 1327um /m / an
Expansion (10 -6 )

2500
2000
1500
Er
1000
500
0

0 8 16 24 32 40 48 56
64
Valeur de l’expansion résiduelle
Ensemble mesures

Exemple d’un béton qui présente un important potentiel d’expansion résiduelle


16/03/2020 132
L’essai d’expansion résiduelle
Interprétation

Valeur Er Qualification

< 100 µm/m Négligeable


100 à 500 µm/m Modérée
> 500µm/m Importante

16/03/2020 133
Alcali-réaction
 Traitement
– Absence de traitement curatif de l ’alcali-réaction
– traitements visent à ralentir le gonflement :
» limitation des arrivées d ’eau

16/03/2020 134
Alcali-réaction
 Prévention
– des granulats non réactifs
– peu d ’alcalins ou des ajouts minéraux
adaptés
– un bon drainage des eaux
 Référentiel
– recommandations pour la prévention des
désordres dûs à l ’alcali-réaction
– guide du dossier carrière

16/03/2020 135
Alcali-réaction
 modalités d ’application des recommandations
– classification des ouvrages : 3 catégories
» I : ouvrages sans importance
» II : cas général
» III : ouvrages exceptionnels
– caractérisation de l ’environnement : 4 classes
d ’exposition
» 1 : environnement sec ou peu humide
» 2 : environnement humide ou au contact de l ’eau (avec ou
sans gel)
» 3 : environnement humide avec gel et fondants
» 4 : environnement marin

16/03/2020 136
Alcali-réaction
Détermination
du niveau de prévention

Environnement XAR 1 XAR 2 XAR3


(Sec ou peu (HR > 80 %) (HR > 80 %
humide) + alcalins)
Catégorie d’ouvrage
I A A A

II A B B

III C C C

16/03/2020 137
Alcali-réaction
 Niveau A
– pas de spécifications particulières
 Niveau C
– utiliser des granulats non réactifs ou granulats PRP
si conditions satisfaites
– sinon faire étude expérimentale approfondie suivant
recommandations

16/03/2020 138
Alcali-réaction
 Niveau B
– il faut répondre oui à au moins 1 des 6 questions :
» les granulats sont-ils non réactifs ?
» La qté totale d ’alcalins est-elle inférieur à un seuil fixé dans
les recommandations ?
» La formulation satisfait-elle à un critère de performance ?
» La formulation présente-t-elle des références d ’emploi
convaincantes ?
» Le béton contient-il suffisamment d ’additions minérales
inhibitrices ?
» Sommes-nous dans les conditions particulières d ’utilisation
des granulats PRP ?

16/03/2020 139
Réaction sulfatique
 Origine des sulfates dans le béton
– interne au béton
» due au ciment par exemple
» granulats contenant des pyrites mal cristallisées
– externe (sulfates dissous dans les eaux ou sols) :
» eaux souterraines séléniteuses
» eau de mer (2,2 g/l de MgSo4)
» certains sols (par exemple schistes houillers souvent
utilisés comme remblais dans certaines régions)
» pluies acides

16/03/2020 140
Réaction sulfatique
 Manifestations
– si origine interne : identiques à celles de
l ’alcali-réaction
» gonflement
» fissuration selon un maillage
– - si origine externe :
» dégradation progressive
» du béton de la surface
» vers le coeur
 => désagrégation
du matériau

16/03/2020 141
Réaction sulfatique

 Phénomène
– réaction sulfatique résulte de la formation
différée d ’ettringite dans les bétons durcis
– ne pas confondre
» ettringite primaire non expansive et normale
 qui se forme normalement lors de l ’hydratation des
ciments pendant sa phase de prise et qui ne conduit
pas à un gonflement du matériau :
» ettringite mal cristallisée et expansive pouvant
être due à :

16/03/2020 142
Réaction sulfatique
 oxydation des pyrites contenus dans les
granulats
 libération tardive des sulfates du clinker

 dissolution puis reprécipitation de


l ’hydratation normale des ciments
 actions des ions carbonates sur le
monosulfoaluminate de calcium hydraté
 instabilité des sulfoaluminates en présence de
solutions silico-alcalines résulatnt de l ’alcali-
réaction
 formation différée d ’ettringite
16/03/2020 143
Réaction sulfatique
 conséquence au niveau du matériau
(microstructure)
– cristallisation en aiguilles
– pression exercée en bout d ’aiguilles
– localisation :
» autour des granulats
» dans les pores Cavité contenant des cristaux
d’ettringite
» dans la pâte

16/03/2020 144
Réaction sulfatique
 conséquences identiques à celles de
l ’alcali-réaction ou décohésion du
matériau
 phénomène aggravé par l ’eau
 remarque : réaction sulfatique et
réaction alcali-granulat se rencontrent
souvent simultanément

16/03/2020 145
Réaction sulfatique
 Moyens de diagnostic
– moyens identiques à ceux de l ’alcali-
réaction :
– MEB pour déterminer présence d ’ettringite
– origine des sulfates (internes ou externes)
ne pouvant être déterminées que par
analyse minéralogique

16/03/2020 146
Réaction sulfatique
 Traitement
– si origine interne : aucun traitement
efficace
– si origine externe : produit de protection
pour limiter les arrivées d ’eau

16/03/2020 147
Réaction sulfatique
 Prévention
» d ’après état des connaissances actuelles, les facteurs
qui favorisent le développement de la réaction sont
 température de cure trop élevée (supérieure à 70°C -
attention aux pièces massives)
 concentration en alcalins élevée dans la solution interstitielle
du béton
 teneur en SO3 et Al2O3 élevées ( les ciments à faible teneur
en C3A et SO3 tels que les liants pour travaux à la mer (PM)
ou en eaux à haute teneur en sulfates (ES) ne devraient pas
en principe poser de pb)
 des cycles d ’humidification/séchage ou des conditions
d ’humidité relativement élevées

16/03/2020 148
Délaminage des tabliers de pont

« DELAMINAGE » DES TABLIERS DE PONT

Il résulte de l'action conjuguée:

* des sollicitations climatiques (gel, ensoleillement)


* des sels de déverglaçage
* du trafic circulant directement sur le béton des
hourdis
* de la présence d’eau qui imbibe le béton

16/03/2020 149
Le délaminage des tabliers

16/03/2020 150
Le délaminage des tabliers

16/03/2020 151
Le délaminage des tabliers

16/03/2020 152
Le délaminage des tabliers

16/03/2020 153
Dégradation
par l ’eau de mer
 Manifestations
– gonflements
– éclatements

16/03/2020 154
Dégradation
par l ’eau de mer
 Phénomènes
– en immersion totale
» attaque purement chimique
– en immersion alternée
» favorise pénétration des agents agressifs
» attaque physique supplémentaire (érosion due aux
vagues, retraits dus à l ’absorption et l ’évaporation
successive d ’eau,…).

16/03/2020 155
Dégradation
par l ’eau de mer
 Phénomènes (suites)
– sels marins les plus agressifs :MgSO4 et MgCl2
» le magnésium se substitue au calcium : C-S-H  M-S-H qui
n ’a plus de propriétés liantes
» les sulfates engendrent la formation d ’ettringite
» le chlore s ’insère dans le réseau C-S-H, fait disparaître les
fibres et crée une structure alvéolaire de plus en plus lâche

Cavité remplie de sels marins

16/03/2020 156
Dégradation
par l ’eau de mer
 Traitements
– voir traitements proposés pour limiter la
pénétration des chlorures

16/03/2020 157
Dégradation
par l ’eau de mer
 Prévention
– utilisation d ’un ciment prise-mer
– dosage minimum en ciment
– bonne compacité du béton
– respect des enrobages des armatures (BAEL : 5 cm)
– bonne cure du béton (pour une bonne peau)

16/03/2020 158
Dégradation du béton par
incendie
 Manifestations
– microfissuration
– écaillage progressif à partir de la peau
– éclatements

16/03/2020 159
Désordres dus à l’incendie

16/03/2020 160
Désordres dus à l’incendie

16/03/2020 161
Dégradation du béton par
incendie
 Phénomène
– élévation rapide de la température
» dans le talon d ’une poutre à 5 cm du parement
» t = 30 mn  = 150° C
» t = 2h  = 600° C
» t = 4h  = 850° C
– comportement des matériaux
»  = 110 ° C : hydrates de la pâte de ciment commencent à se
décomposer
»  =573 ° C : point de fusion du quartz
»  =800 ° C :
– décarbonatation du CaCO3
– libération de chaux vive
– décohésion des granulats calcaire
– conservation de 35 % environ du module d ’Young

16/03/2020 162
Dégradation du béton par
incendie
 Moyens de diagnostic
– on sait généralement qu ’il y a eu incendie
– questions de l ’expertise :
» incendie affecte-t-il la résistance de la structure
» température atteinte
– pour le béton
» état de la peau (scléromètrie,….)
» température atteinte : possibilité de la reconstituer à
partir analyse échantillon de béton

16/03/2020 163
Dégradation du béton par
incendie
 Traitement
– béton projeté (après diagnostic et
expertise complète)

16/03/2020 164
Effet du retrait
 Les différents retraits à court terme :
– Le retrait d’auto-dessiccation qui résulte de
l’hydratation des grains de ciment qui s’effectue avec
une diminution de volume (contraction Le Chatelier)
– Le retrait thermique qui est lié à l’exothermie des
réactions d’hydratation :
» Existence de gradients thermiques entre le coeur et la
peau d’une même pièce pouvant entraîner des fissures
de surface
» Existence de différences de températures entres
diverses parties d’une même structure pouvant
provoquer des fissures à leur jonction
» Création d’auto-contraintes qui se superposent à des
contraintes déjà existantes

Le
16/03/2020 retrait à long terme (ou retrait de dessiccation) 165
Effet du retrait
 Manifestations
– fissures apparaissant 1 ou 2h après le bétonnage
» relativement profondes et ouvertes (1 mm)
» reproduisent souvent le tracé de la nappe supérieure
» dues au tassement du béton frais et ressuage
– fissures apparaissant juste après le décoffrage
» généralement fines et peu profondes si dues au retrait d ’auto-
dessiccation, plus ouvertes si dues au retrait thermique et
pouvant être traversantes dans le cas de pièces massives si
ciment à forte chaleur d ’hydratation
» maillage de quelques décimètres de côté
– fissures apparaissant plusieurs jours ou plusieurs mois
après le décoffrage
» dues au retrait à long terme

16/03/2020 166
Effet du retrait
 Prévention
– bon phasage de bétonnage
– existence de joints verticaux
– qualité de la cure
– bonne conception du ferraillage de peau
– choix de la composition du béton (E/C, chaleur
d ’hydratation du ciment,…)

16/03/2020 167
Conclusions :
 Critères
essentiels
de durabilité du béton armé
 Respect des enrobages
 Choix de matériaux adaptés
/environnement
 Bonne compacité et faible porosité du béton
– quantité de ciment suffisante
– diminution de la quantité d ’eau
– optimisation de la courbe granulométrique
– malaxage et vibration efficace
– empêcher la dessiccation durant les premiers jours

16/03/2020 168
Conclusions :
 Vers une démarche préventive
– Ouvrages existants :
 ne pas attendre qu ’une structure
soit trop dégradée pour s ’en préoccuper
– Ouvrages neufs :
 définir des objectifs : indicateurs de durabilité
 faire un point zéro : état de référence
 suivi dans le temps : carbonatation, cl-,..

16/03/2020 169

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