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A.L.G.D.G.A.D.L.U.

La Perpendiculaire
De la verticalité à l’Être

Dav.º.Ama.º.
30/03/2020

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Prologue

C’est lors de la préparation de la tenue commune avec nos SS de le R.L. Lympia («  Au
commencement était le chant »), que j’ai eu l’envie de travailler sur le thématique que je présente
aujourd’hui. Lors de la préparation d’une courte note lue à cette occasion, je me suis rendu
compte à quel point la notion de verticalité, notamment dans ma pratique artistique du chant
et du saxophone, était centrale. Sans elle, rien de possible, de durable, de juste. C’est alors que
le lien avec un travail sur la perpendiculaire est apparu. N’est-elle pas d’ailleurs LE symbole
attaché au grade de l’Apprenti que je suis ?

Qu’est donc cette perpendiculaire et comment se présente-elle à l’impétrant ?

Suite à leur réception et dès leur première tenue régulière, les apprentis
de notre Loge se plient à un exercice inattendu. Lors de la préparation
du Temple, ils doivent dessiner à main levée le tapis de loge. Or cette
coutume, sous son aspect de bizutage bon enfant, me semble d’une
importance capitale. Elle a permis à l’Apprenti que je suis de se
questionner sur l’ensemble des symboles ornant le Temple maçonnique
et de se familiariser avec eux. Le tracé de ce dessin est, à mon sens, la
première intégration des emblèmes mystérieux, des meubles, des bijoux
et ornements dont se servent les francs-maçons. Parmi ceux-ci,
l’Apprenti tombe sur un instrument étrange, difficile à identifier a
priori : la perpendiculaire. Qu’est-ce donc que cet objet ?

Approche sémantique :

Selon le dictionnaire, l’adjectif « perpendiculaire » signifie : « qui coupe à


angle droit  ». Qui se dresse verticalement par rapport au plan de
l’horizon. Concrètement, la perpendiculaire est élaborée à partir d’un fil à plomb, c’est à dire
un fil muni d'un morceau de plomb ou de fer, qui, par le principe universel de gravité, va
matérialiser une verticale. La perpendiculaire est étroitement corrélée au fil à plomb. Y a t-il
similitude entre ces deux termes ? Quel rapport entretiennent les deux notions de verticalité
et de perpendicularité ?

Tout d’abord, la différence entre le fil à plomb et la perpendiculaire ne saute pas aux yeux.
Elle est pourtant importante. Le fil à plomb donne la verticale du lieu où l'on se trouve, tandis
que la perpendiculaire implique l'existence d'un deuxième plan de référence par rapport
auquel se vérifie la perpendicularité.

Dans une perspective symbolique, on pourrait exprimer cette différence de la façon suivante :
le fils à plomb est une expression du un et de l'axe immuable du cosmos, tandis que la
perpendiculaire est lié aux deux et à l'action humaine, dont elle mesure en quelque sorte la
rectitude. Toute construction s’élevant suivant la perpendiculaire aurait donc pour référence,
secrète mais fondamental, le fil à plomb. Ne faisant que révéler la verticalité, la présence du
fils à plomb manifeste l'axe primordial et il ne pourrait y avoir le commencement d'une
construction s’arrachant du sol sans cela.

Le premier acte pour fonder une cathédrale ou un édifice sacré ne consistait-il pas à planter
au sol un piquet verticalement ? S'il est bien perpendiculaire, il n'y a pas d'ombre portée. Il

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n’y a qu’un point. À midi donc se choisissait la verticale qui permettait d'initier le temple. Il
permettait d'orienter physiquement et symboliquement la construction future par rapport à la
course céleste des deux luminaires que sont le soleil et la lune. De même, dans le temple
maçonnique, tout se construit, tout s’édifie, c'est pourquoi il est essentiel que la référence
centrale soit matérialisée par un symbole, en l'occurrence la Perpendiculaire. C'est ainsi que
l'Apprenti peut apprendre à pratiquer le chemin de son grade, si justement symbolisé et
visible sur le bijou du second surveillant.

Dans le rituel d’ouverture de la loge, il est écrit :

« 1 ° S.
Frère Second Surveillant, quelle heure est-il enfin ?
2 ºS.
Il est midi plein.
1 ° S.
Vénérable Maître, il est midi plein.
V.M.
Il est donc temps de se mettre au travail. »
  
Cela veut dire aussi que l'apprentissage commence par la verticalité. Dans la même idée,
pendant toute la durée des travaux, la notion de verticalité imprègne physiquement les
participants. Tout comme l'ombre du soleil quand il est midi plein, on s'y tient assis bien droit,
les mains sur les genoux ou croisées devant soi. La dignité extérieure est, elle aussi, symbole de
la dignité intérieure. Lanza Del Vasto l’a d’ailleurs joliment écrit dans son célèbre poème
« Tiens-toi droit et souris ».

Le plus important pour ma part est de revenir à l’étymologie du mot, qui nous permet de
mieux appréhender le rôle de ce bijou. La perpendiculaire vient du mot latin perpendiculum qui
signifie ce qui pend à la verticale mais également de  perpendere  qui veut dire peser
attentivement, apprécier avec exactitude, évaluer avec précision. Ceci nous amène vers un
autre aspect symbolique de la perpendiculaire.

Au plan symbolique :

Dans le monde maçonnique, c’est l’instrument affecté au Second Surveillant. S’il le porte
autour du cou c’est que les Bijoux sont les emblèmes d’une fonction ou d’une qualité. Or le
second surveillant est avant tout le Frère Maître chargé des apprentis (de aprentis « qui est en
train de s'initier à quelque chose. ») , celui donc qui est au commencement, au début. À quoi
renvoie donc ce bijou représentant la perpendiculaire ?

On apprend, dans la 3e section des Instructions par demandes et réponses pour le grade
d’Apprenti, que « la perpendiculaire est le symbole de la solidité des travaux maçonnique, qui doivent être
élevés exactement sur leur base  ». En quoi ce symbole pourrait-il être associé à la solidité des
travaux maçonniques ? Cela nous renvoie d’emblée à des notions de consistance, de fermeté
et, disons le, d’aplomb. Or la perpendiculaire est justement l’outil primordial de l’art des
bâtisseurs. C'est un des plus vieux instrument de vérification, connu depuis l'antiquité et
encore utilisé de nos jours. Il permettait aux ouvriers de vérifier si les pierres de leur ouvrage
étaient bien à la verticale les unes des autres. Il pouvait aussi, sur de plus petites surfaces servir
au traçage de lignes horizontales.

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Calibrer la pierre en la taillant, au préalable. Puis l’insérer dans l’édifice, en harmonie avec
toutes les autres. Le chemin de l’Apprenti que je suis s’éclaire peut-être : il y aurait non
seulement l’idée d’un travail sur soi mais aussi un travail consistant à s’ajuster avec son
prochain, dans la société des hommes qui commence ici, dans cette Loge auprès de vous mes
FF.

Mais n’allons pas trop vite en besogne ! Avant tout, il s’agit de dégrossir la pierre brute, c’est à
dire travailler sur soi. Le «  brut  », c’est ce qui n’a pas été transformé. Cela suppose donc
d’accepter que nous somme une matière imparfaite, digne d’être améliorée et que nous avons
les capacités de nous faire évoluer. La FM étant une voie initiatique, nous offre justement le
cadre pour marcher vers ce chemin de raffinement de nous-mêmes, en plaçant devant nos
yeux endormis des symboles évocateurs. À ce titre, de la Perpendiculaire et de son fil à plomb
me paraissent émaner plusieurs notions : d’abord la plongée en soi, ensuite la notion d’assise
ou de base, enfin la verticalité, résultante ultime.

La Plongée en soi :

« Je n’ai qu’un objet d’étude, c’est ma propre transformation »

— Michel Foucault 

Créatures de chair et de sang, nous sommes à la fois pétris de certitudes sur nous même,
d’incertitudes face au monde et vice versa. Immanquablement, nous sommes rattrapés par
nos passions, nos états d’âme et tous les mouvements de la sensibilité en général. Les
« Instructions par demandes et réponses » le rappellent clairement :

« D.- que venez vous faire en Loge comme Apprenti ?


R.- je viens apprendre à vaincre mes passions, à surmonter mes préjugés
[…], pour faire de nouveaux progrès dans la Franc-Maçonnerie. »

Ainsi, l’article VII de la Règle maçonnique (« la perfection morale de soi-même ») énonce:

« Descends souvent dans ton cœur, pour en sonder les replis les plus
cachés. La connaissance de soi-même est le grand pivot des préceptes
maçonniques. Ton âme est la pierre brute qu'il faut dégrossir: offre à la Divinité
l'hommage de tes affections réglées, de tes passions vaincues ».

Encore faut-il être capable de voir nos états d’âme à l’œuvre. Encore faut-il admettre nos
opinions hâtives et préconçues. Comment donc s’y prendre ? La perpendiculaire peut
possiblement nous y aider. Elle pourrait symboliser, par son étymologie (cf. infra) la profondeur
dans l’observation. Quand on plonge son regard sur quelque chose, on le regarde
intensément, avec attention. On s'enfonce en lui. Ici, il s’agit de fondre en soi-même pour
découvrir autre chose de soi. Abandonner ses certitudes pour se re-connaître enfin. La
plongée en soi-même, ce n’est pas se juger ni s’auto-analyser mais simplement se voir agir et
même se regarder faire. Ou mieux : s’écouter penser. Les pensées ont la bougeotte et la
langue, l’organe le plus mobile du corps humain, a tôt fait de s’embraser en paroles, pour
déverser un flot continu d’opinions, d’avis auxquels non seulement nous croyons dur comme
fer, mais avec lesquels nous nous identifions. Nous générons ainsi une vie rêvée, alimentant le
mirage de la Māyā, c’est à dire la nature illusoire du monde.

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Pourtant, la perpendiculaire peut nous ramener à nous. À condition de se placer dans une
absence de bruit et d’agitation pour faire silence. Cette règle est imposé à l’Apprenti dès sont
entrée en Maçonnerie pour justement calmer le flux incessant des pensées. Les références à ce
propos ne manquent pas : « La parole est d’argent, le silence est d’or », selon le Talmud. « Shut up,
listen and learn ! », grondait l’acteur Kevin Spacy à un jeune assistant venu lui demander le
secret de sa réussite, dans le film « Swiming with sharks ».
Cela permet d’une part d’être attentif à ce qui se passe à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur.
Ainsi, dans un mouvement incessant et calme, j’appréhende ce qui est en et hors de moi. Le
silence force l’agitation de la pensée; c’est la mise au point mort et peut-être le début du repos
du mental. En outre, il est le gage d’une pensée riche et féconde, il est cet instant de
décantation édifiant pour l’Apprenti. Il en est de même pour le peintre, le musicien, l’écrivain
ou le créateur. Et pour le musicien / chanteur que je suis, il me rappelle enfin trois aspects de
ma vie artistique :
- je pense d’abord à ce moment si particulier où l’on entre en scène, et la nécessité de « faire
le vide » au préalable, pour être à l’écoute de ce qui doit advenir sur le plateau;
- je pense également, pour l’improvisateur dans le jazz, au silence entre deux phrases
musicales. “Le silence est la véritable musique et toutes les notes ne font qu'encadrer ce silence”, disait le
trompettiste Miles Davis;
- je songe enfin au silence que s’impose le spectateur qui se met en état de réception quand la
salle s’obscurcit avant le lever du rideau.

Du judaïsme rabbinique aux blockbusters hollywoodiens, le silence, on le voit, conserve toute


sa puissance. Il est ce repos de l’âme qui s’oppose à la vanité du monde des Hommes. Pour le
Maçon désireux de surmonter ses préjugés et passions, la proposition est la même : la
Perpendiculaire nous invite à cette intériorité permettant, dans le calme, de toucher du doigt
l’effectivité de notre propre assise.

L’assise / la base :

Symboliquement, la perpendiculaire, par le fait qu’elle nous entraine vers notre centre, nous
ramène à notre assise. Elle questionne ainsi la nature de nos fondations. Que peut-on
découvrir en notre for intérieur ? Sur quoi peut-on raisonnablement s’appuyer pour vaincre
nos passions et abandonner notre orgueil ?

La lecture du Rituel nous apprend que nous somme telle cette colonne brisée « Aduc Stat » :
dégradée mais avec la subsistance d’un ancrage qui nous permettra de nous construire,
d’avancer, de progresser et de passer, s’il y a lieu, de l’état de Cherchant à celui de Persévérant
et enfin de Souffrant. Comme cette colonne, nous sommes tronqués, c’est à dire réduits,
altérés, divisés intérieurement. Pourtant, comme elle, nous disposons d’un socle qui peut nous
permettre de nous élever : nous avons en nous les ressources (les « moyens suffisants » comme
il est précisé dans notre rituel) pour se réinventer mieux, différemment. Cela nous renvoie à la
notion de potentialité, autrement dit, l'ensemble des réalisations qui peuvent se manifester en
nous. Notre perfection est déjà là; elle existe en puissance et ne demande qu’à se développer.
Encore faut-il l’admettre afin de «  rester ouvert sur des possibilités d’être, qu'il faut acquérir en
agissant  »  (Gilson,Espr. philos. médiév., 1931). Nous devons donc, pour cela, pleinement
engager notre être dans « la potentialité de la matière ». Cela me parait induire deux choses :
1- je ne suis rien de nécessairement déterminé. Je suis donc toujours en devenir. 

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2- je dois considérer que mon moi est toujours au-delà de moi. Dans mon devenir, je
dois chercher à être. C’est à dire mettre en œuvre ce pouvoir propre à l'homme de
transformer ce qui est, et de s’exprimer (c-à-d de se faire sortir) par des actes.

Le symbole de Perpendiculaire peut justement être l’occasion de mieux contacter cet


impalpable qui constitue le permanent, le durable, l’inaltérable, l’éternel en nous. Cet élément
est comme un support divin, duquel nous pouvons tirer force, amour et espérance, et qui sera
là pour nous maintenir debout lors des tempêtes de la vie. Ce soubassement sacré nous
poussera à nous métamorphoser, à nous transcender, afin, comme il est précisé dans les
Instructions par demandes et réponses, « d’être rétabli dans [notre] état originel ».
Cette idée d’assise n’est pas sans rappeler la notion de hara, le centre vital de l’homme, tel qu’il
est envisagé dans la tradition japonaise et décrit par le psychothérapeute et philosophe
allemand K.G. Dürckheim. La pratique du hara redonnerait à l'homme ayant perdu ses
racines, la conscience de son origine éternelle et le préparerait à réaliser sa destination
première, c'est-à-dire à révéler l'Etre dans l’existence.

En définitive, verticalité et construction de l’être ne font qu’un. À ce propos, je me permets


une courte digression : papa d’un bébé de 7 mois, je me suis récemment intéressé à
l’haptonomie, qui est définie comme l’étude de l’affectivité et dans laquelle le toucher tient
une place particulière. J’ai ainsi découvert avec surprise que l’apprentissage de la verticalité
commence très tôt, notamment dans la manière dont on porte le nourrisson. L’haptonomie
accorde en effet une très grande importance à la verticalité. Ou plutôt, au sentiment de
verticalité procuré, même à un enfant couché, quand on lui donne à sentir la dynamique qui
va de son sacrum (sa base) à sa tête. L’éprouvé de cet axe est essentiel pour son
développement. De là, l’haptonomie incite les parents à tenir l’enfant par « sa base » (c’est à
dire sous les fesses), pour l’aider à se verticaliser. Une fois que vous avez placé vos mains sous
le bébé, vous le montez un peu, vous le tenez quelques instants dans cette position afin qu’il
puisse lui-même activer ses muscles (on sent que le bébé se dresse un peu) pour tenir cette
position. Il devient donc davantage « acteur » et moins « spectateur » de son portage. Cela lui
permet de développer le tonus de son axe vertébrale, ce qui l’incitera à adopter une posture
plus juste, même assis. Dans la continuité, la station debout poursuivra cette même idée,
l’enfant apprenant rapidement aux bons muscles à se mobiliser.

La verticalité harmonieuse est aussi une voie de recherche chez l’artiste chanteur. On a tous à
l'esprit cette image d’Épinal du ténor lyrique à la stature imposante, bien campé sur ses
jambes, déclamant avec vigueur son air, les bras ouverts tel un phœnix aux ailes déployées.
Cette attitude n’a rien d’une pose maniérée ou d’une imposture, bien au contraire ! Il s’agit de
la postura nobile, (posture noble) qui seule permet de projeter la voix avec assez de puissance
pour « passer » au-dessus de l’orchestre. Et là aussi, la notion de verticalité est fondamentale
puisque la gestion optimale du souffle va être obtenue à partir d'une posture bien définie, pas
tout à fait « naturelle » puisqu'elle est doit s’élaborer par une succession d’ajustements que le
corps doit mémoriser. Une voix saine résulte d’une verticalité juste : non une droiture obtenue
dans la raideur, mais un élancement partant des pieds vers le sommet du crâne. Tout cela
finalise la verticalité souple de tout l'édifice du chanteur. Elle seule permettra la réalisation
d'un geste vocal libre et sans effort. Le reste n’est que magie vibratoire…

Qu’il s’agisse du commencement de la vie extra-utérine ou le début de notre vie maçonnique,


la Perpendiculaire nous montre le chemin et nous fourni un outil précieux. Rétablir cette
colonne, la re-construire à partir du centre de notre être, pour s’élever à la verticale, vers notre
perfection.

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La verticalité, résultante ultime

La perpendiculaire nous a donc indiqué la marche du travail à suivre  : l’introspection et la


descente en soi, nécessaire pour nous rectifier ensuite. Pour trouver la voie vers l’ascension ce
symbole nous invite enfin à trouver un équilibre, une harmonie dans le maintien de toutes les
attitudes de notre être.
Elle est le symbole de la profondeur de la connaissance, du raisonnement tout autant que
celui d'une hauteur de vue et d’une rectitude. « See and recognise » se plaisait à répéter le maître
indien Swami Prajnanpad. «  Voyez vous agir, et soyez conscient  » semblait-il signifier.
Accueillir les pulsions contradictoires, les sinuosités de l’âme, nos inclinaisons coupables, nos
faussetés passagères, notre duplicité. Embrasser tout cela à la fois, avec Amour et Bonté. Se
verticaliser c’est cesser de ramper dans la médiocrité de nos mensonges quotidiens. C’est
convoquer à soi assez d’honnêteté pour observer et reconnaitre tout cela en soi, sans
complaisance. C’est se hisser sur les sommet de la probité pour respecter, avec droiture, les
devoirs de la justice des hommes et de la justesse du cœur. La perpendiculaire est par
conséquent associée à la vigilance.
Emblème de la recherche profonde de la vérité, de l'aplomb et de l’équilibre, elle enfin celui
de la persévérance, c’est à dire la constance dans l’action, dans l’effort, dans la pensée. Elle est
la qualité nécessaire pour passer de l’état de Cherchant à celui de Souffrant.  Elle est
indispensable à celui qui, placé devant un escalier, désire vraiment en gravir toutes les
marches. L’Initié (en chemin) que je suis doit donc travailler sur lui-même, sans se laisser aller
à la lassitude ou au découragement.

"Essayer. Rater. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux."

— Samuel Beckett

Nous sommes appelés à changer, à modifier complètement notre caractère, notre nature. Ou
peut-être à changer simplement la perception que nous en avons. À quelqu'un qui lui
demandait comment se débarrasser de ses défauts, un sage répondit seulement : contente toi
de faire grandir tes qualités.
La Perpendiculaire nous offre d'ajuster notre comportement entre l'essentiel (la matière) et
l'existentiel (le spirituel). Elle pousse l’Apprenti à s'assurer que ce qu'il construit est bien
d'aplomb grâce à son raisonnement et à sa hauteur d'esprit avant l’action. Elle induit cette
élévation qui constitue le chemin vers la rectification, autrement dit la re-construction de soi.

Voilà une bien belle tâche pour un Apprenti Maçon.

J’ai dit, Vénérable Maître,

Dav.º. Ama.º.

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