Vous êtes sur la page 1sur 13

Journal de la Société des

Américanistes

Documents Rama-Rama.
Claude Lévi-Strauss

Citer ce document / Cite this document :

Lévi-Strauss Claude. Documents Rama-Rama.. In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 39, 1950. pp. 73-84;

doi : https://doi.org/10.3406/jsa.1950.2381

https://www.persee.fr/doc/jsa_0037-9174_1950_num_39_1_2381

Fichier pdf généré le 04/05/2018


DOCUMENTS RAMA-RAMA
Par Claude LEVI-STRAUSS

En 1918, un officier de la Commission Rondon, Nicolau Bueno Horta


Barbosa, découvrait sur le cours moyen du rio Machadinho, affluent du
Gi-Parana ou Machado, les derniers survivants d'un groupe indigène
exterminé par les chercheurs de caoutchouc et connu 'd'eux sous le nom de
Rama-rama. Les indigènes eux-mêmes se désignaient comme Ytangd. Il
s'agissait de 2 hommes, 2 femmes et 2 enfants, vivant à 2 heures de marche
de la rive droite du Machadindo, à la hauteur de l'entrepôt de Monte-
Santo et au pied de la Serra Formoza (environ 90, 8 S.). Horta Barbosa put
recueillir d'eux un vocabulaire de 1 5 mots ' qui fut généralement considéré
comme relevant d'une familb linguistique isolée, puis, plus tard, rattaché
au Tupi-Guarani 2.
Quelques années plus tard, Curt Nimuendajú publiait un vocabulaire de
66 mots recueilli en 1921 de deux enfants provenant d'un village d'Indiens
Ntôgapid du rio Madeirinha, affluent de la rive gauche du rio Roosevelt.
Sur la base de documents photographiques du Service de Protection des
Indiens, il affirmait une parenté entre ces Indiens et les Urumi du rio
Taruman, affluent de la rive droite du Gi-Parana, tandis qu'il n'hésitait pas
à rattacher la langue ntôgapid au Rama-rama de Horta Barbosa 3.
On ne sait pas grand'chose des Urumi. Toutefois Rondon indique comme
leur trait distinctif, parmi tous les groupes indigènes de la région, l'extension
aux femmes du port (purement masculin ailleurs) du labret dans la lèvre
1. Horta Barbosa, N. В., Exploraçâo e Levantamento dos Rios Anary e Machadinho,
Commissào de Linhas Telegrapbicas Estrategicas de Maltu Grosso ao Amadouas, Publicaçào n° 48,
Rio de Janeiro, 1922.
2. Loukotka, Č., Linguas Indigenas do Brasil, Revista do Arquivo Municipal de Sùo Paulo,
vol. LIV, Sâo Paulo, 1939. Metraux, A., Little-known Tribes of the upper Madeira River,
in : Handbook of South American Indians, vol. Ill, Washington, 1948, pp. 406-407.
3. Ntmuendajú, С, As tribus do Alto Madeira, Journal de la Société des Améncanistes,
t. XVII, 1925 ; Worllisten aus Amazonien, id., t. XXIV, 1932.
74 SOCIETE DES AMERICANISTES
supérieure1. Certaines photographies des Ntógapíd ou Itogapuk attestent
qu'ils participent aussi à cet usage2. Mais la double intuition de Nimuendaju
reçoit une confirmation beaucoup plus décisive de nos propres observations.
Le 28 novembre 1938, nous rencontrions en effet au seringal de Piratini 3_,
sur le rio Gi-Parana (environ 90, 9 S.) un petit groupe de 5 indigènes qui
déclaraient habiter un village sur le rio Taruman, à 5 jours en marche par
sentier (yaradouro) de Piratini. Ce village aurait consisté de 2 huttes rondes,
et se serait trouvé à la tête d'un autre sentier conduisant au Madeirinha par
les sources du rio dos Marmellos (voir carte). Il fut possible de recueillir
de ces indigènes, qui étaient sans doute des Urumi selon la nomenclature
de Rondon, un vocabulaire de 150 mots qui offre des analogies frappantes
avec les vocabulaires rama-rama et ntógapíd. Or, les Indiens du Taruman
occupent une position géographique exactement intermédiaire entre l'ancien
habitat des Rama-rama du Machadinho et les Ntógapíd, installés entre l,e
rio dos Marmellos et le rio Roosevelt, du 8 au io° S. environ. Il semble
donc que la famille linguistique rama-rama ait jadis recouvert une aire
continue depuis le Machadinho jusqu'au rio Roosevelt. D'autre part notre
vocabulaire, étant beaucoup plus étendu que les précédents, fait apparaître entre
eux de nouvelles correspondances. Les 9 termes communs au nouveau
vocabulaire et à celui de Horta Barbosa sont tous parents. Et sur 44 mots
communs au nouveau vocabulaire et à celui de Nimuendaju, il n'y a que
3 termes nettement différents, désignant la calebasse, le coton et la terre
(cf. vocabulaire). A part cela, Nimuendaju a reçu pour jambe le mot os ; son
terme désignant Varc est différent du nôtre, mais identique à celui qui nous
fut fourni pour flèche. Dans l'ensemble, les ressemblances confirment
l'hypothèse formulée par Nimuendaju sur une base lexicographique très réduite,
et on peut désormais considérer les dialectes rama-rama, ntógapíd et urumi
comme formant un même groupe linguistique, sur lequel nous nous
proposons de présenter quelques rapides observations.

Observations sur le système phonologique.


Malgré l'insuffisance manifeste des documents recueillis, on peut formuler
certaines hypothèses.
Voyelles. On note d'abord une opposition entre a d'une part, et de l'autre
и et i, correspondant respectivement à l'éclatante et aux ternes (ouverte et
fermée). Deux intermédiaires 0 et e s'intercalent dans ce triangle. Ces 5

1. Commissâo Rondon, Rio de Janeiro, 19 16, p. 353.


2. DoMViLLE-FiFE, Ch. W., Unter Wilden am Ama^onas, Leipzig, 1926, spécialement la
planche X, p. 144.
3. Voir la carte p. 84.
DOCUMENTS RAMA-RAMA 75
voyelles sont doublées par leurs corrélatives nasales, â, ù, ï, o, e, qui sont
entre elles dans les mêmes rapports et ne diffèrent de la série non nasale
que par ce seul caractère.
Il est possible qu'il faille ajouter à ce système un e caduc: 9, caractérisé par
le seul vocalisme. Mais comme on n'en a relevé qu'un exemple (ehigznen,
terre) le cas reste douteux. On peut en dire autant de l'unique occurrence
de y (vélaire : y, genipá) ; pourtant, ce phonème est aussi présent dans le
vocabulaire de Nimuendajú. Dans le doute, nous le laisserons
provisoirement de côté.
Les groupes de voyelles non nasales font apparaître 11 incompatibilités
(0 initial : 00, oe, ou, oi ; e initial : ее, eu, ei ; и initial : uo, un; i initial : ie,
il). Cela peut s'interpréter par l'irréversibilité de la séquence eo ;
l'impossibilité pour 0 et e d'être suivies de и ou de i ; enfin, l'impossibilité pour les
2 arrondies (0 et u) de faire couple, ainsi que pour les 2 non-arrondies
prépalatales (e. et 1) tandis que a, neutre par rapport à cette opposition, peut
faire couple avec toutes les 4.
Il y a 2 semi-voyelles, и et i.
On aurait donc :
.

0 и
ô п
a â
2 г
e i

Toutefois, les voyelles nasales apparaissant avec une extrême régularité


avant la consonne nasale vélaire y} on peut se demander si elles ne se
ramènent pas à une variante de voyelles non nasales dans cette position
particulière. Mais il y a au moins une exception (amâ, pluie) dans notre
vocabulaire et plusieurs dans celui de Nimuendajú.
Consonnes. Elles peuvent être classées de la façon suivante :

vélaires : 7> V
laryngales : h
alvéo-palatales : с P
dentales : t d s n
labiales : P b m
liquides : l r

La différence entre p, et rj semble être purement de position. Dans ce cas


les 4 nasales se différencieraient uniquement comme labiale (m), dentale (n)
et palatale (vélaire ou palatale : rj ou /î).
76 SOCIÉTÉ DES AMÉKICANISTES
En position initiale prévocalique, с s'oppose à s comme une occlusive à
une constrictive ; mais elle ne s'oppose à aucune autre occlusive et
l'opposition en tant qu'affriquée semble absente. Il serait donc possible de
l'éliminer.
L'opposition sourde/sonore n'existe qu'avec les labiales p et b. Mais il
n'y a qu'un seul cas de b initial (bakuàrjga, poignet) qui risque fort d'être
une erreur pour pakuàrjgd. Soit donc :
k (с) s i
(b) p t

En position intervocalique on a un système :


kg с i š
h r
p b t d s

qui correspond au système consonantique initial avec, en plus, l'opposition


des voisées et des sourdes.
En position finale postvocalique :

p t d

on assiste à la disparition des constrictives (sifflantes et chuintantes) et des


occlusives palatales, c'est-à-dire des catégories les plus complexes. Il n'y a
qu'une occurrence de d final (sod, caju) qui peut ère une erreur pour sot.
D'autre part, on est fortement tenté de traiter X, toujours initial, r,
toujours intervocalique, et /, toujours final, comme un phonème unique qui
serait alors une non-occlusive sonore. On aboutirait donc au système
suivant :
k с s

p t s

auquel il faut ajouter les trois consonnes nasales.

Observations sur la structure des mots.

Le préfixe i- qui apparaît dans la plupart des termes anatomiques est


vraisemblablement un possessif.
Dans plusieurs cas, on note certains procédés de composition des mots.
DOCUMENTS RAMA-RAMA 77
Ainsi : eau, rivière : ičiú. Ruisseau : šiu-ir/tú. Aval : siu-gô-i. Amont : ši-go-
mâygi. L'infixé -go- se retrouve peut-être dans vent : anây-go-té.
Un radical différent de celui attaché à l'eau se présente dans : II a soif :
omorâi. Rio Taruman : i-moroiô.
D'autre part, on a :
Nez : nas-oktô. Narines : nas-oktô-mi ; peut-être à rattacher à barbe : na$-
âp. Forêt : nasô.
Main : i-pa-bé. Doigt : i-pa-gé. Pied : i-pi-ué. Orteil : i-pi-ga. Bras : i-pârj-
im, i-pârj-ue-tané.
Arbre : ma-iû-p. Fleur : ma-iu-7Jn.
Notre dialecte fait certainement un large emploi de suffixes, mais le
matériel est trop maigre pour en permettre l'analyse. Ceux qui apparaissent
le plus fréquemment sont :
-ga, -ka : nombreuses parties du corps, notamment cheville, œil, cœur,
genou, épaule, cuisse, orteil, poignet, bouche, ombilic, cou ; et : mère,
marmite, manger.
-àrj : os, poitrine, testicules (ou pénis ?), dent, agouti, flèche, mutum,
noix (connotation générale éventuelle : dur ou piquant).
-щ : ventre, intestin, moustache, ongle, peau (connotation éventuelle :
allongé ou recouvrant).
Une désinence -o, -go, -ko, qui n'est peut-être pas un suffixe, sert à
former de nombreux noms de plantes et d'animaux : gymnote, jaguar, lézard,
singe, moustique, perroquet, arara, раса, tatou, caïman, chien, poisson,
jacutinga, forêt, cara, urucu.

Observations comparatives.

Nous n'avons pas essayé d'établir un vocabulaire comparatif incluant les


principales familles linguistiques de l'Amérique du Sud. Ce serait une entreprise
vaine dans l'état actuel de nos connaissances sur le groupe Rama-rama-Ntó-
gapíd-Urumi. Nous avons simplement relevé les correspondances entre les
3 branches de ce groupe, et avec d'autres vocabulaires encore inédits
appartenant à la même région géographique, Les abréviations employées sont :
RR. : Rama-rama ; Nt. : Ntógapíd ; PB. : tribu du rio Pimenta Bueno
(probablement Kep-kiri-uat de Rondon); Tk. : Tupi-Kawahib ; Kb. : Kabisiana
(entre les rios Corumbiara et Mequens) ; NN. : Nambikwara septentrional ;
EN. : Nambikwara oriental ; WN. : Nambikwara occidental ; CN. :
Nambikwara central. Les affinités entre le Rama-rama et les langues Arikem et
Aruak ont déjà été soulignées par Loukotka '. Celles avec le Tupi-Kawahib

i. L.c.
78 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES
(et avec les autres dialectes Tupi de la région amazonienne) ont été notées
dans le vocabulaire. Du point de vue de la fréquence statistique, ce sont
sans doute les plus notables. La chose n'est pas surprenante, étant donné
l'importance du peuplement tupi dans la région du Gi-Parana, et la position
particulière du groupe Rama-rama-Ntógapíd-Urumi qui forme comme une
enclave entre les Parintintin au Nord-Ouest et les Tupi-Kawahib au Sud-
Ouest et au Sud, les uns et les autres Tupi et relevant de la même
subdivision dialectale au sein de cette famille linguistique. Doit-on en conclure,
comme on le fait généralement, que notre groupe relève de la famille Tupi-
Guarani ? Cela ne semble guère possible, sans une étude syntactique et
morphologique dont tous les éléments manquent encore.
D'autre part, de nouvelles relations apparaissent. Celles avec le Matanawi
(Mat.) ne sont pas surprenantes, en raison de la proximité géographique.
Plus curieuse est l'analogie entre perle ou graine : ma-ikúp, et PB. maïs :
maekûp, tous deux très proches de maïs en Puri-Coroado : maky, maheky,
maekii. Un autre terme agricole présente une affinité orientale. C'est cara
(JDioscorea sp.) iamó, voisin de Botocudo amaon et de Taino âmes, niâmes.
Le jaguar est désigné par le même mot en RR., Nt., PB., Kb., qui est
manifestement le terme carib pour singe, suggérant ainsi l'existence d'un tabou
sur le nom du premier animal dans toute la vallée du Pimenta Bueno et du
Machado. Enfin, après celles avec le Tupi, ce sont les affinités avec le Carib
qui sont les plus frappantes. Ainsi : graisse, ikaphd (Carib : cati, icati, icate);
enfant : merimit (Carib : mu-mure, mure, irnuro, imuru, ime-ri) ; coton :
emôk (Carib : atak, otok*) ; arara : karô (Carib : couyari, kiart) ; maïs : najiêrj
(Carib : anai, anai-n); lune uend (Carib : nuen, nunue, nuud) etc.
Des affinités carib apparaissent aussi dans les autres vocabulaires recueillis
par nous sur le terrain, dans la même région, en 1938-1939. On pourrait
avancer de nombreuses indications, non seulement linguistiques, mais aussi
sociologiques, suggérant que des cultures carib ont exercé, dans toute l'aire
comprise entre le Guaporé et le Tapajoz, une influence beaucoup plus
marquée qu'il ne ressort de la seule survivance des Palmella de langue carib
sur le Guaporé, à la fin du siècle dernier..

Vocabulaire.

Partie du corps.

barbe i-nasàp (Tk. suffixe -ap : poil)


bouche î-nùykd (PB. urjgiï)
bras i-рпща ,
i-pâyuetané
DOCUMENTS RAMA-RAMA 79
chair i-ûgurd (Nt. y agora)
cheveux (cf. barbe) nasdp (Nt. nayčdb, načáb; PB. ïiàazip ;
NN. eše)
cheville i-kogd
cœur i-ciaragà
cou i-oikd (Kb. kutkip)
cuisse i- шпат] gâ
dent niârj (Nt. iydî, iâi; Kb. uniaín ;Tk.
araín)
doigt i-pngê (TL aifakâ)
dos (épine dorsale) i-šionobú (PB. uabé)
épaule cipèmgd
foie i-pid (Tk. ai-pu-d)

front i-aút
genou i-ùrjgd
graisse i-kaphd (PB. kapié ; Carib : cati, icati,
icate ; Tk. ajkdp)
intestin (cf. ventre)
jambe (cf. os) i-šampú (Nt. tigâ, os)
.

langue i-uhagd
main i-pabé (Nt. par obe ; Kb. opopí ; Tk.
aipo)
menton i-oçopù
moustache i-uguniurj
narine našoktómi
nez nasoktó (Nt. ri ay ad)
œil čogá (Nt. yaga)
ombilic г-orokd
ongle сищщ
oreille nakirabè (Nt. yakirâbë)
orteil i-pigà
os i-sigârj (Nt. ligà ; Kb. saků ; Tk. < aikàrj)
.
.

peau i-beiùiT]
pénis i-apô
pied i-piué (Nt. plbe ; Kb. upiwú ; Tk.
aipui)
poignet bakuârigà
poitrine i-biniârj
sang i-ù (Tk. air à)
sein i-nàymd
sourcil (cil) capidm
8o SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES
testicules i-apiârj (Tk. airapi-a)
ventre (intestin) i-kurj
vulve ceré

Éléments.

eau ičiú (RR. utiii ; Nt. ici ; Kb. iki ;


Tk. ii)
rivière (rio Machado) ičiú
rivière (rio Taruman) imoroió (Mat. uamuró : caxoeira)
ruisseau (igarapé) šiulntú
aval šiugó-i
amont sigomâfjgi
rapide (caxoeira) maàfjmono
étoile fygamônka
feu canâ (RR. tianá; Nt. čaná)
lune uenà (RR. ué-ná ; Nt. wën ; Carib :
mien, nunue, nuro, etc.)
pierre id (Nt. iyá ; Mat. ayá)
pluie amâ (Nt. amána, amán; CN. amó :
tonnerre) ; et dialectes tupi,
passim .
soleil cauàp (RR.. cananlchiá-uáp ; Nt. čawáF)
terre ehigmerj (Nt. ja, iya ; EN. gdhinosu ; PB.
higira)
vent anârjgoté

Plantes.

arachide munubim (Tk. mumibUî)


arbre maiùp (Nt. maíb ; Tk. '-ip: bois)
baie (pâma) ami
banane i-iiuâ (RR. iud; Nt. iwàga)
cacao ( Theobroma sylvestris) kar aiá
caju [Anacaràium occ.) šód
calebasse (jCrescentia cujeté) mapeá (Nt. waya\ Tk. kamapů)
caoutchouc :
Castilloa elastica mahibá
Hevea brasiliensis itigá (PB. iàiga)
сага. (Dioscorea sp.) iamó (Botocudo : amaon ; Taino :
âmes, niâmes)
DOCUMENTS RAMA •RAMA 81
coton emók (Nt. mbô ; Carib : atak, otok).
fleur maiu%in
forêt nasó (?)
genipa {Genipa americana) (Nt. it)
j atoba (Hymenœa courbant) mátl
maïs naji'erj (RR. nan-ian ; Nt. naiâ\ Ma-
cusi : anai-n)
manioc manin (RR. mani-na ; Nt. maní,
manina ; Tk. mani-óť)
palmier :
Orbignia speciosa paid (Kb. paí)
Astrocaryum ndón
Maximiliana maíeká
papaye (Mamona) opí (Nt. ôb)
tabac tabák
tocari (Bertholletia excelsa)
la noix : iârj
l'arbre : jianúp (Tk. jiapáfj')
urucu (Bixa orelland) koko

Animaux

(Nt. makám : cutia ; Kb. ba-


agouti (Dasyprocta agutï) makajiàï] kmierj)
araignée paramïnt
arara karó (Tk. karů
(Nt. panám; PB.
: papillon)
kwará ; Kb.
pera ; NN. keiere ; Palmella,
kiara ; Roucouyenne, couyart)

borrachudo(pium) mirúp
caiman Ma
cerf (veado) itù (Nt. itl '• tapir)
chat sauvage (cf. jaguar)
chien цаоцао
crapaud щиеге
épervier item
jacutinga (Penelope sp ) kuretó
jaguar amikô (Nt. miko ; PB. meku ; Kb
amirjkuni)
lézard unekó
makuko (tinamou) uám
Socièlè des Amèricanistes, 1950. 6
82 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES
moustique tiko
mutum (Crax sp.) inârj (Nt. indií)
раса (Âguti раса, dasyproctidé) iabô (Nt. diaba)
papillon kuruép
pécari (caetetu) iaraseuàt
perroquet aoró (Mat . awurú ; Tk. ajurú)
poisson (gen.) : Up (Nt. ib ; Kb. kwipi ; Tk. ipira^
jatuarama iuuê
pacu pake (Tk. páku)
piabinha hip
pirapitinga
iogó
taukuíp
puraké (gymnote)
surubim kurál
sanglier (queixada) iaté (Tk. taiaó ; EN. iákesu)
serpent maigât]
singe :
Attalea sp. ciagô (Nt. segó)
Cebus sp. naói
ouistiti cakín
tapir nato (Nt. ití, cf. cerf)
tatou (tatu liso) jiaió
tatou (tatu canastra) prató
tortue (terrestre) mboá (Tk. mói, mbói = serpent)

Vie sociale

enfant meritnît (Nt. mèremëd, mënemêd; Carib ^


mu-mur e, mure, imuro, imuru^
ime-ri)
femme mapoja (Nt. apdy ; Mat. mapjwa)
frère ité
homme tnauuit (Nt. uwid, nawib)
mère i-uârjgâ (Nt. iwana)
père i-úm
noms propres takoti
sudutrâ
maratoâ
kobîn
kotin
•DOCUMENTS RAMA-RAMA

Culture matérielle.

arc siuumbè (Nt. tagjb, taygib)


flèche siuârj (Nt. cuabë, tûabë ; cf. arc)
hache ianonôt] (Nt. iyd)
hamac emanikè (Nt. manikâ ; Kb. êm; Tk.
типаj и = coton .; com p. lingua
gérai : atuaniu, wnaniju)
hameçon UÍ9JUÍ
marmite maèrjgà (Nl mat ; Tk. ia-erf)
perle maikùp (Nt. majga : brin cos ; PB.
maekûp : maïs ; сотр. Puri-
Coroado maky, mabeky •, maekii :
maïs)
sabre d abattis iapokpdk (Nt. iya)
vêtement peoné
village (hutte) kaârjâ (Nt. nad, ad : casa)

Divers.

amer siurèm
bon (cf. joli)
cracher iguru^û
faim (il a) цИоге (RR. utchore-mé ; WN. docore]
jeune (cf. joli)
joli (bon, jeune) paalèm
laid (mauvais, vieux) septèm
oin târjgurém
mange (il) inogd (RR. y doga : vamos comer ; Nt
noga : coma !)
mauvais (cf. laid)
mort (il est) apm
né (il est) aui (Nt. aw\à : mata elle)
près mire man
soif (il a) omorái
souffler pupu
tousser Шцг
84 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES

Carte № 2.

Vous aimerez peut-être aussi