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Communiqué de presse

En Octobre 2007, et dans le cadre du plan de redressement mis en œuvre par la


compagnie Air Sénégal International suite aux tensions de croissance qu’elle
affrontait, le Ministère Sénégalais chargé des Transports Aériens a annoncé sa
décision unilatérale de modifier l’actionnariat de la compagnie afin que l’Etat du
Sénégal dispose de la majorité ou de la totalité des actions d’Air Sénégal
International.

L’autorité de tutelle avait ensuite décidé, en novembre 2007, de prendre en charge


seul l’intégralité de la recapitalisation et des garanties exigées par les partenaires
ainsi que la gestion de la compagnie Air Sénégal International.

Respectueux du choix de l’Etat du Sénégal, Royal Air Maroc s’est déclarée disposée
à accompagner cette démarche.

L’Assemblée Générale qui s’était tenue le 1er novembre 2007 a pris acte de cette
volonté et a également décidé de mettre en place une commission mixte maroco-
sénégalaise, pour proposer les modalités de mise en oeuvre de cette décision.

Les travaux de cette commission ont été interrompus unilatéralement par la partie
sénégalaise, peu après les premières réunions.

En 2008, malgré les annonces faites par l’autorité de tutelle confirmant la reprise par
l’Etat sénégalais du capital et de la gestion d’Air Sénégal International au 31
Décembre 2008, aucune action n’a été entreprise par la partie sénégalaise pour le
remplacement des avions qui devaient être retournés au loueur en octobre 2008.

Ces annonces n’ont d’ailleurs pas manqué d’affecter sérieusement le fonctionnement


d’Air Sénégal International en réduisant la confiance de ses bailleurs de fond,
fournisseurs, banques, partenaires et clients.

Pour éviter l’arrêt des activités d’Air Sénégal International et les conséquences
économiques et sociales dramatiques qui en découleraient, Royal Air Maroc a mis à
la disposition d’Air Sénégal International deux B 737-700, après avoir fait un apport
en compte courant associé de 10 millions d’euros, et a maintenu son soutien
indéfectible à sa filiale.

A ce jour, l’Etat sénégalais n’a toujours pas concrétisé son engagement de reprendre
le capital et la gestion de la compagnie, rendant difficile pour le gestionnaire de
continuer sa mission dans un manque total de visibilité aggravé, de surcroît, par
plusieurs éléments :

• L’éviction d’Air Sénégal International du pèlerinage en 2008, malgré la convention


signée en 2006 devant et sous l’Autorité des deux Chefs d’Etats, accordant à Air
Sénégal International une exclusivité de dix ans pour transport des pèlerins
sénégalais vers la Mecque, et la confirmation par le Ministre de tutelle pour le
pèlerinage de l’année 2008.

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Air Sénégal International avait pris toutes les mesures pour organiser le transport
des pèlerins, et affrété un Boeing 747 aux standards européens. Elle a été
surprise par la décision des Autorités Sénégalaise de lui retirer cette opération
sans motif et sans préavis pour la confier à la société Zam Zam.

L’éviction abusive d’Air Sénégal International et à moins de deux mois du


démarrage de l’opération lui a fait subir un préjudice financier lourd qui a fragilisé
sa situation financière.

• Royal Air Maroc a demandé, à plusieurs reprises, la tenue du Conseil


d’Administration d’Air Sénégal International, en vue d’examiner la situation de la
compagnie. Malgré l’insistance de Royal Air Maroc, le Conseil ne s’est jamais
réuni depuis juillet 2008.

• Dans la perspective de la reprise, une due diligence a été effectuée par les
partenaires sénégalais et malgré le concours apporté par Air Sénégal
International pour la réussite de cette mission, ses résultats n’ont jamais été
communiqués à la compagnie.

Aujourd’hui, l’accumulation de tous ces éléments pénalise lourdement la gestion d’Air


Sénégal International et entraîne un déficit chronique en trésorerie entièrement pris
en charge par Royal Air Maroc.

Compte tenu de cette situation, de l’absence de toute visibilité et de l’impossibilité de


mener un programme de coopération concerté, les représentants de Royal Air Maroc
ont convoqué un Conseil d’Administration pour souligner l’urgence à concrétiser le
transfert du capital et de la gestion de la compagnie à l’Etat sénégalais.

Au cours de ce Conseil qui s’est tenu le 26 février 2009 à 15h au siège d’Air Sénégal
International, les représentants de Royal Air Maroc ont décidé de demander aux
partenaires sénégalais l’établissement immédiat d’une feuille de route portant sur le
transfert de Air Sénégal International à l’Etat Sénégalais dans les meilleures
conditions et afin que le retrait de Royal Air Maroc soit effectif au plus tard le 30 août
2009.

Royal Air Maroc se déclare disposée à tout mettre en œuvre dans le cadre de cette
feuille de route pour que ce transfert se déroule dans les meilleures conditions et
garantisse la survie et le développement d’Air Sénégal International.

Dans le cas où une telle feuille de route ne serait pas mise sur pied, Royal Air Maroc,
tirant les conclusions de cette situation, sera contrainte de se retirer de la gestion
d’Air Sénégal International avant fin mars 2009.

Dakar, le 26 février 2009

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