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CHAPITRE –XII– Equipement du pont

XII - Les équipements du pont :

Les équipements du pont jouent un rôle fondamental dans la conception, le calcul et la vie de
l’ouvrage. Ce sont eux qui permettent à un pont d’assurer sa fonction vis-à-vis des usagers.

XII – 1 - Calcul du joint de chaussée :

a. Définition:

Les joints de chaussée sont conçus et réalisés pour assurer la continuité de circulation entre deux
éléments métalliques identiques solidarisés aux deux parties d'ouvrage au moyen de tiges précontraintes.
Dans le plus part des cas, est inséré entre les éléments métalliques, un profil en élastomère qui empêche
la pénétration des corps étrangers.
Le choix d’un type de joint de chaussée fait référence à une classification basée sur l’intensité du trafic
et le souffle, on distingue : 

 Les joints lourds pour les chaussées supportant un trafic journalier supérieur à 3000 véhicules.
 Les joints semi lourds pour un trafic entre 1000 et 3000 véhicules.
 Les joints légers pour un trafic inférieur à 1000 véhicules.

Tout en satisfaisant un certain nombre d'autres exigences non moins essentielles :

- Confort et esthétique :
- Souple, il assure la continuité de la surface de roulement quelle que soit l'importance de
l'hiatus.
- Absence de bruits de vibrations.
- Résistance :
- Le choix des matériaux constitutifs (nature et qualité), est garant de bon comportement sous
une circulation sous cesse croissante.
- Etanche :
- En assurant la continuité de l'étanchéité, il participe activement à la protection de l'ouvrage
qu'il équipé et aussi une bonne évacuation des eaux.
- Fiable :
- La pureté de sa conception et la simplicité de ces principes de fonctionnement lui confèrent
son efficacité à long terme.

b. Calcul du souffle des joints :

Le souffle est la variation maximale d’ouverture que peut tolérer un joint. Les variations maximales de
la longueur Δl des tabliers définissant donc le souffle du tablier.
Elles sont la somme algébrique de plusieurs facteurs : les rotations d’extrémités des poutres, la
température, le retrait et le fluage.

 Rotation d’extrémité sous chargement :

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La rotation d’extrémité d’une poutre sous charge crée, au niveau du joint de chaussée, un
déplacement horizontal, Δl = h*tg α, on accepte pour le dernier voussoir une rotation de 0.02 rad ce
qui crée un déplacement de 5,0 cm.
Δl

About du tablier

h About après rotation

Appareil d’appui

 Dilatation thermique :
La température étant considérée comme action durée. On prend dans le cas généralement un
Δl
=30×10−5
raccourcissement relatif l . L’étant la longueur dilatation du tablier.
Pour notre cas l /2 = 255 m ⇒ Δl = 7,65 cm
 Retrait :
Δl
=3 .5×10−5
l Dans les zones où la température est considérable, (cas de Mila).
l /2 = 255 m ⇒ Δl = 0,89 cm

 Fluage :
Les raccourcissements dus au fluage sont fonction des contraintes normales appliquées. On pourra
Δl
=K fl×10−4
prendre en première approximation l
k fl : Coefficient du fluage à t =0 au moment où il subit la contrainte σ b est de2 à 3.
Δl
=3×10−4
l /2 = 255 m : l ⇒ Δl = 7,65 cm

Donc le Δl sous les phénomènes précédents égale à 16,2 cm

Suivant Δl et la rotation α la rotation d’extrémité, on choisit le joint FT150 (Freyssinet).


Les souffles admissibles pour ce genre de joint, permettent des déplacements transversaux
admissibles en service ±10 mm , et des déplacements longitudinaux de 20 à 170 mm.
Ce joint peut absorber des rotations de leurs appuis jusqu’à 0,03 rad.

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Fig. XII.1. Coupe transversale sur le joint de chaussée.

Fig. XII.2. Joint de chaussée type FT150.

XII – 2 - Appareil d’appui :


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Le rôle d’un appareil d’appui, placé à la liaison d’une structure et son support est de permettre dans
certaines limites et sous certaines conditions :
 La transmission des efforts normaux avec un ou deux degrés de liberté dans le plan perpendiculaire ;
 La liberté des déplacements et rotations tout en garantissant la stabilité d’ensemble.
Pour tout pont, un appareil d’appui au moins est fixe afin d’éviter le basculement des appareils d’appuis
mobiles.
Il existe essentiellement quatre types d’appareils d’appui qui sont :
 Les appareils d’appuis en béton.
 Les appareils d’appuis spéciaux.
 Les appareils d’appuis en acier.
 Les appareils d’appuis en élastomère fretté.
Ce dernier type est compatible avec notre ouvrage pour les raisons qu’on va indiquer :

a. Les appareils d’appuis en élastomère fretté :

Ils sont constitués de feuillets d’élastomère (en général de néoprène) empilés avec interposition de
tôles d’acier jouant le rôle de frettes (appui semi-fixe). Ils ne sont donc ni parfaitement fixes ni parfaitement
mobiles.
Ce type d’appareils d’appuis est plus couramment employé pour tous les ouvrages en béton à cause
des avantages qu’ils présentent :
 Facilité de mise en œuvre.
 Facilité de réglage et de contrôle.
 Ils permettent de repartir les efforts horizontaux entre plusieurs appuis.
 Ils n’exigent aucun entretien.
 Leur coût est relativement modéré.
Ils transmettent les charges normales à leur plan, et ils permettent en même temps d’absorber par
rotation et distorsion les déformations et translations de la structure.
Le principal intérêt de ces appareils d’appuis réside dans leur déformabilité vis-à-vis des efforts qui
les sollicitent .ils reprennent élastiquement les charges verticales, les charges horizontales et les rotations.

Fig. XII.3. Appareil d’appui en élastomère fretté.

Pour ce faire, le tablier repose sur deux appareils d’appui fixes sur la culée (ne permettant pas les
translations destinées à équilibrer les efforts horizontaux tel que le freinage), l’autre appareil d’appui est
mobile afin de permettre les translations.

b. Dimensionnement :

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Le dimensionnement des appareils est essentiellement basé sur la limitation des contraintes de
cisaillement qui se développent dans l’élastomère au niveau des plans de frettage et qui sont dues aux
efforts appliqués ou aux déformations imposées à l’appareil. On suppose l’incompressibilité de
l’élastomère.

t b
a
Fig. XII.4. Appareil d’appuis.

Le module de déformation transversale G est de 0,8MPa pour les ponts routes.


On considère que a = b, l’épaisseur totale d’élastomère non compris les frettes T = n×t
D’où n : est le nombre de feuillets élémentaires et t : leur épaisseur.

 Compression : sous réaction verticale :

R
σm=
ab  
Les contraintes maximales de cisaillement se développent sur les bords de chaque feuillet est de :
3 t (a+b ) R
τ N=
a2 b 2
La réaction totale maximale sur l’appui est de 9350,95 KN répartir sur deux appareils d’appuis :

9350 ,95
R= =4675 , 47 KN
2
On prend a = b = 700mm, t =15mm.

3×15(600+700 )4675475
τ N= =1, 55 MPa
6002×700 2

4675475
σm = =11, 32 MPa≤15 MPa
600×700

 Distorsion : déformation angulaire :

La distribution des contraintes au niveau du plan de frettage est uniforme, deux cas se présentent :
 La déformation u1de l’appareil est lente (effort horizontal H1de dilatation, fluage)
H G×u1
τ H 1= 1 =
ab T , tel que G = 0,8 MPa module de déformation transversale d’élastomère.
u1 =76,5 mm (calculé lors le calcul des joints de chaussée pour la dilatation thermique).

On prend 9 élastomères, donc T=171mm.

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0,8×76 ,5
τ H 1= =0 , 36 MPa
171
 L’appareil est soumis à un effort dynamique H2 (freinage, vent) provoque u2 :
G est doublé sous l’effort dynamique.
30
=15t
L’effort de freinage dû à un camion BC est de H2 = 2
H2 2 G×u2 150000
τ H 2= = = =0 , 357 MPa
ab T 600×700
La contrainte de cisaillement conventionnelle de calcul sous déformation lente et rapide est de :
τ 0 , 357
τ H =τ H 1 + H 2 =0 , 36+ =0 , 54 MPa
2 2
 Rotation : compression partielle :

La contrainte de cisaillement sous la rotation αT vaut :


G a 2
τ αT = () α
2 T T Avec : αT= α +α0
α0 : rotation supplémentaire pour tenir compte des imperfections de pose est de 0,02rad.
α : égale à 0.003rad.
0,8 600 2
τ αT =
2 171 ( )×( 0 , 02+0 , 003 ) =0 ,11 MPa
On doit vérifier :
 limitation de la contrainte de cisaillement :
τ =τ N +τ H +τ αt ≤5 G ……………….. (1)
τ H 1≤0,5G ……………………………(2)
τ H ≤0,7 G ………………………….....(3)
τ α ≤τ N ……………………………....(4)

1iere condition : 1,55 + 0,54 + 0,11 = 2,2 MPa ≤ 5 x 0,8 = 4 MPa, condition vérifiée.
2ieme condition : 0,36 ≤ 0,5 x 0,8 = 0,4 MPa, condition vérifiée.
3ieme condition : 0,56 ≤ 0,7 x 0,8 = 0, 56 MPa, condition vérifiée.
4ieme condition : 0,11 ≤ 1,95 MPa, condition vérifiée.

 Condition de non cheminement et non glissement :


σ 'm ,min ≥2 MPa

H ≤ f. R
0,6 0,6
f =0 , 10+ =0 , 10+ =0 , 146
Avec : σm 13 mm/N.
H=H 1 + H 2=( τ H 1 +τ H 2 ) ab=0 , 54×600×700=226800 N

H = 256800 N ≤ f. R = 682619,35 N, condition vérifiée.

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 Condition de non flambement :

Elle consiste à limiter la hauteur nette d’élastomère en fonction de la plus petite dimension en plan
a a
≤T≤
10 5 D’où : 60≤171≤120 condition non vérifiée

 Condition de non soulèvement :

On doit vérifier la condition suivante :


'
3 T 2 σm
αT≤ × 2 ×
β a G
ab 600×700
β= = =10 ,77
2t×( a+b ) 2×15×1300
La relation devient :
3 1712 11,32
× 2× =0 , 32rad ≥0 , 023 rad
10 ,77 600 0,8

 Dimensionnement des frettes :

L’épaisseur des frettes devra respecter les deux conditions suivantes :


'
a σm
t s≥ ×
β σe Tel que, t ≥ 2 mm, σ = 245 MPa pour l’acier inox.
s e
600 11, 32
t s≥ × =2. 57 mm
10 ,77 245
On prend ts= 4 mm

La hauteur totale de l’appareil d’appui est de : 9 x 15 + 9 x 4 =171mm.


On prend une hauteur de 300 mm pour des raisons commerciales.

Fig. XII.5. Déformation d’appareil d’appuis.

Remarque :
Condition de non flambement n’est pas vérifiée donc on utilise l’appareil d’appui métallique à disque
élastomèrique.

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Fig. XII.6. Appareil d’appui métallique à disque élastomèrique.

Dimensionnement :

 Appui mobile multidirectionnel :


Charge verticale R = 4675,47KN ⇒ Bx = 570mm, By = 620mm et H = 108mm

Fig. XII.7. Appui mobile multidirectionnel.

 Appui fixes :
Charge verticale R = 4675,47KN ⇒ B = 570mm et H = 90mm

Fig. XII.8. Appui fixes.

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XII – 3 - Les dés d’appuis :


Les dés d’appuis ont pour but de diffuser, localiser et de prévoir d’éventuelles fissures.

a. Les dimensions de dés d’appuis :

A = Bx+100 = 570+200 = 770mm

B = By+100 = 620+200 = 820mm

B0= A2 + B2 = 1,265m2
2 B0
h= =0 , 80 m .
P0= 2 (A + B) = 3,18m P0
b. Ferraillage des dés d’appuis :
Armature de chaînage :

Rmax = 368,346 t, Les armatures doivent vérifier à 25 % de Rmax.

R = 0,25 ×368,346 t = 92,086 t


92 , 08⋅102
A u= =26 , 46 cm 2
348 Soit : 9HA20
Armature de l’écartement :
Sont disposées en nappe quadrillée elles devront un effort N leur section A :

A=N / σ’s

Avec : N = h . Nmax .[ 1- b / B] = 0,80*1650 [ 1-620 / 820] = 32 t

D’où : A= 32 *100 / 348 = 9,25 cm2 Soit 5 HA16

Bx

10

Appareil d’appuis

By B
Dés d’appuis

10

Fig. XII.9. Dimensions de dés d’appuis.

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