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2/ L’interrogatoire
D’un point de vue humain, nul ne peut contester que le délinquant ordinaire et notamment
primaire et d’occasion éprouvent en fin de compte le besoin d’avouer, à ce fait le code de procédure
pénale encourage les juges à obtenir cet aveu lors de l’interrogatoire, et l’interrogatoire effectué par
le juge d’instruction chargé de l’instruction préparatoire vient en tête ,cependant , aucun texte ne
précise les techniques et les processus employés au cours de l’interrogatoire pour l’obtention de
l’aveu , mais ceux-ci dépend de la réalité concrète de la personnalité du juge et de celle du
délinquant (ou de partie civile), toutefois le code procédure pénale pose plusieurs règles en vue de
garantir la régularité juridique de cette procédure et de protéger les doits de la défense .
Seul le juge d’instruction qui est habilité à procéder à l’interrogatoire .En d’autre terme, les
officiers de la police judiciaire agissant dans le cadre de l’enquête ou de la commission rogatoire
prévu dans l’article 166 du C.P.P (une commission rogatoire est l'acte juridique par lequel un juge
charge un autre juge ou, une autorité de police, d'instruire, de rechercher des preuves dans une
affaire déterminée) ne bénéficient point de cette prérogative , c'est-à-dire que la police judiciaire
exerce les pouvoirs du juge d’instruction que dans les limites de la commission rogatoire ,au terme
de l’article 167du CPP. Toutefois, les officiers de police judiciaire ne peuvent procéder aux
interrogatoires et aux confrontations de l'inculpé. Ils ne peuvent procéder aux auditions de la partie
civile qu'à la demande de celle-ci.
La preuve par témoignage s'avère capitale en matière civile et dans les sociétés analphabètes ;
elle conserve son importance en matière pénale car les infractions dont la preuve par écrit ou par
Indice ou par expertise restent relativement moins fréquentes que celles où un simple témoignage
suffit. Le témoignage consiste à mettre les effets de la vue et de l'audition, à propos d'une infraction,
à la disposition de la justice. Le témoin dit ce qu'il a vu ou ce qu'il a entendu directement et
personnellement. En d'autres termes, le témoignage reste une immixtion d'un particulier dans le
fonctionnement de la justice pénale.
Conformément a l’article 109 du CPP, le juge d'instruction fait convoquer devant lui, par un agent de
la force publique, toutes les personnes dont la déposition lui paraît utile.
Les témoins peuvent aussi être convoqués par lettre simple on par la voie administrative; ils peuvent
en outre comparaître volontairement, l’audition des témoins obéit à des formalités techniques
précises. Toute personne convoquée pour être entendue comme témoin est, tenue de comparaître,
et de prêter serment.
La prestation de serment à un caractère nettement religieux en droit marocain, ceci se traduit
par une situation plus périlleuse pour le croyant car s’il ment il encourt le châtiment divin pour le
mensonge ou il implique dieu et pour l’erreur l’injustice ou il implique le juge. Alors, prêter serment
invoque dieu comme témoin de la vérité formulé par l’homme, cela n’a d’effet que dans les sociétés
religieuses ou la référence à la divinité laisse entendre l’acceptation de son châtiment atroce en cas
de mensonge, il va de soi que cette solution n’est pas fondée mais elle s’impose aux croyants et aux
athées et elle n’implique que la sanction juridique du faux témoignage prévu par le C.P.P , et non pas
la sanction religieuse de taʿzīr [Tazir (en arabe : taʿzīr, تعزير, châtiment ) est un terme du droit pénal
musulman qui désigne les peines qui dépendent des lois locales et de la juridiction. Il s'oppose
à hadd (pl. hudud) qui signifie que la peine a été fixée de manière explicite dans le Coran . ]
Lors de la première comparution, le juge d'instruction relève l'identité de l'inculpé en lui faisant
préciser son nom, prénom, lieu actuel de sa résidence … , s'il y a lieu le juge d’instruction peut
procéder à toutes investigations permettant de vérifier l’identité de l’inculpé en lui soumettant
notamment à l'examen du service anthropométrique [ L’anthropométrie est la technique qui
concerne la mesure des particularités dimensionnelles d'un homme. ] ou à un examen médical.Le
juge d'instruction fait connaître expressément à l'inculpé les faits qui lui sont imputés, et l'avertit
qu'il est libre de ne faire aucune déclaration, ainsi de lui rappeler son droit de choisir un avocat [La
partie civile régulièrement constituée peut se faire assister d'un conseil dès sa première audition] . Le
juge avertit en outre l'inculpé qu'il devra l'informer de tout changement d’adresse.Il assiste à cet
interrogatoire un greffier qui rédige un P-V de déclaration de l’accusée et son avocat, conformément
a l’article 127 du CPP.
L’interrogatoire ultérieur
L’interrogatoire proprement dit est relativement secret et non pas contradictoire, il est
écrit. Le juge interroge le prévenu en absence de tout public, dans la quasi totalité des cas dans son
cabinet, seul l’avocat du prévenu quand il en a un peut être présent pour aider son client a assuré sa
défense correctement. En cas de pluralité de prévenus ,le juge l'interroge individuellement, et il n'a
le droit à les confronter qu’à titre complémentaire pour éclaircir certaines points ,sinon le plus fort
d’entre eux risque d’influencer les plus faibles et obscurcir les cours de la justice ,par ailleurs, toute
les questions et réponses doivent être enregistrées par écrit par le soin de secrétaire greffier qui
assiste obligatoirement le juge .Le P.V est signé par le juge le greffier et le prévenu ,ainsi
l’intervention de l’interprète reste permise en cas de besoin aussi que le contexte de l’interrogatoire
doit rester loin de toute contrainte ou torture .