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1 / L’objet des pouvoirs d’instructions

La phase instructive à pour objet de manifester la vérité .A ce fait , l’instruction préparatoire


intervient obligatoirement en cas de crime puni d’une réclusion perpétuelle, ou d’une peine
d'emprisonnement de 30 ans ou de la peine capitale, et selon le même article 84 du CPP elle
intervient également dans le cas de délit sous disposition spéciale et dans le cas de crime commis par
mineur .
L’instruction préparatoire est facultative en cas de crimes, des délits commis par mineurs, et des
délits dont la peine maximale est de 5ans ou plus.
Le juge d’instruction est chargé d’exercer l’intégralité des actes d’instructions qui lui paraissent utiles
pour la manifestation de la vérité, et qui portent principalement sur les circonstances exactes dans
lesquelles l’infraction a été commise; sur les conditions dans lesquelles les diverses personnes
compromises ont participé à l’infraction, ainsi que sur la personnalité du délinquant conformément à
l’article 85 CPP alinéa 4.
En matière criminelle, le juge d’instruction doit obligatoirement ( exceptionnellement en
matière délictuelle) effectuer un examen concernant la personnalité de l’inculpé et sur sa situation
familiale et sociale conformément à l’article 88 du CPP .Ce règlement est important au niveau de la
répression; il s’agit du principe de l'individualisation des peines qui permet au juge d'adapter
la sanction d'un condamné ainsi que ses modalités d'exécution, afin de tenir compte de la
personnalité de l'auteur d'une infraction et des circonstances de celle-ci  ( âge et personnalité de
l’auteur, typologie de la victime, état de récidive…) .Ce principe se manifeste alors comme le fruit de
l’ancien débat doctrinal qui a contribué à l’apparition de ledit principe , dont il convient de mettre en
lumière l’idée de l’individualisation de la sanction pénale proposée par Ferri qui s’axe sur la
neutralisation des délinquants aliénés, et qui sont selon lui des délinquants en raison d'une anomalie
mentale très grave sans oublier que le contexte social dans lequel évolue l’individu n’est pas
indiffèrent à ca délinquance.
Ferri classe les délinquants chez lesquels prédominent les facteurs sociaux comme:
Des délinquants d’habitudes appelés aussi des criminels de coutume: qui sont des inadaptables
sociaux qui ne savent pas résister aux offres perverties, aux propositions et aux démarches
antisociales.
Des délinquants d’occasion: sont des individus agissant dans des circonstances fortuites, le plus
souvent par légèreté. Ils commettent généralement des délits involontaires et gratuits.
Des délinquants passionnels : sont des individus très sensibles portés au crime par une passion
violente. Agissant sans préméditation, ils sont profondément émus avant, pendant et après le crime.

2/ L’interrogatoire

D’un point de vue humain, nul ne peut contester que le délinquant ordinaire et notamment
primaire et d’occasion éprouvent en fin de compte le besoin d’avouer, à ce fait le code de procédure
pénale encourage les juges à obtenir cet aveu lors de l’interrogatoire, et l’interrogatoire effectué par
le juge d’instruction chargé de l’instruction préparatoire vient en tête ,cependant , aucun texte ne
précise les techniques et les processus employés au cours de l’interrogatoire pour l’obtention de
l’aveu , mais ceux-ci dépend de la réalité concrète de la personnalité du juge et de celle du
délinquant  (ou de partie civile), toutefois le code procédure pénale pose plusieurs règles en vue de
garantir la régularité juridique de cette procédure et de protéger les doits de la défense .

Seul le juge d’instruction qui est habilité à procéder à l’interrogatoire .En d’autre terme, les
officiers de la police judiciaire agissant dans le cadre de l’enquête ou de la commission rogatoire
prévu dans l’article 166 du C.P.P (une commission rogatoire  est l'acte juridique par lequel un juge
charge un autre juge ou, une autorité de police, d'instruire, de rechercher des preuves dans une
affaire déterminée) ne bénéficient point de cette prérogative , c'est-à-dire que la police judiciaire
exerce les pouvoirs du juge d’instruction que dans les limites de la commission rogatoire ,au terme
de l’article 167du CPP. Toutefois, les officiers de police judiciaire ne peuvent procéder aux
interrogatoires et aux confrontations de l'inculpé. Ils ne peuvent procéder aux auditions de la partie
civile qu'à la demande de celle-ci.

Audition des témoins

La preuve par témoignage s'avère capitale en matière civile et dans les sociétés analphabètes ;
elle conserve son importance en matière pénale car les infractions dont la preuve par écrit ou par
Indice ou par expertise restent relativement moins fréquentes que celles où un simple témoignage
suffit. Le témoignage consiste à mettre les effets de la vue et de l'audition, à propos d'une infraction,
à la disposition de la justice. Le témoin dit ce qu'il a vu ou ce qu'il a entendu directement et
personnellement. En d'autres termes, le témoignage reste une immixtion d'un particulier dans le
fonctionnement de la justice pénale.
Conformément a l’article 109 du CPP, le juge d'instruction fait convoquer devant lui, par un agent de
la force publique, toutes les personnes dont la déposition lui paraît utile.
Les témoins peuvent aussi être convoqués par lettre simple on par la voie administrative; ils peuvent
en outre comparaître volontairement, l’audition des témoins obéit à des formalités techniques
précises. Toute personne convoquée pour être entendue comme témoin est, tenue de comparaître,
et de prêter serment.
La prestation de serment à un caractère nettement religieux en droit marocain, ceci se traduit
par une situation plus périlleuse pour le croyant car s’il ment il encourt le châtiment divin pour le
mensonge ou il implique dieu et pour l’erreur l’injustice ou il implique le juge. Alors, prêter serment
invoque dieu comme témoin de la vérité formulé par l’homme, cela n’a d’effet que dans les sociétés
religieuses ou la référence à la divinité laisse entendre l’acceptation de son châtiment atroce en cas
de mensonge, il va de soi que cette solution n’est pas fondée mais elle s’impose aux croyants et aux
athées et elle n’implique que la sanction juridique du faux témoignage prévu par le C.P.P , et non pas
la sanction religieuse de taʿzīr [Tazir (en arabe : taʿzīr, ‫تعزير‬, châtiment ) est un terme du droit pénal
musulman qui désigne les peines qui dépendent des lois locales et de la juridiction. Il s'oppose
à hadd (pl. hudud) qui signifie que la peine a été fixée de manière explicite dans le Coran . ]

L’interrogatoire de première comparution

Lors de la première comparution, le juge d'instruction relève l'identité de l'inculpé en lui faisant
préciser son nom, prénom, lieu actuel de sa résidence … , s'il y a lieu le juge d’instruction peut
procéder à toutes investigations permettant de vérifier l’identité de l’inculpé en lui soumettant
notamment à l'examen du service anthropométrique [ L’anthropométrie  est la  technique  qui
concerne la  mesure  des particularités dimensionnelles d'un  homme. ] ou à un examen médical.Le
juge d'instruction fait connaître expressément à l'inculpé les faits qui lui sont imputés, et l'avertit
qu'il est libre de ne faire aucune déclaration, ainsi de lui rappeler son droit de choisir un avocat [La
partie civile régulièrement constituée peut se faire assister d'un conseil dès sa première audition] . Le
juge avertit en outre l'inculpé qu'il devra l'informer de tout changement d’adresse.Il assiste à cet
interrogatoire un greffier qui rédige un P-V de déclaration de l’accusée et son avocat, conformément
a l’article 127 du CPP.

L’interrogatoire ultérieur
L’interrogatoire proprement dit est relativement secret et non pas contradictoire, il est
écrit. Le juge interroge le prévenu en absence de tout public, dans la quasi totalité des cas dans son
cabinet, seul l’avocat du prévenu quand il en a un peut être présent pour aider son client a assuré sa
défense correctement. En cas de pluralité de prévenus ,le juge l'interroge individuellement, et il n'a
le droit à les confronter qu’à titre complémentaire pour éclaircir certaines points ,sinon le plus fort
d’entre eux risque d’influencer les plus faibles et obscurcir les cours de la justice ,par ailleurs, toute
les questions et réponses doivent être enregistrées par écrit par le soin de secrétaire greffier qui
assiste obligatoirement le juge .Le P.V est signé par le juge le greffier et le prévenu ,ainsi
l’intervention de l’interprète reste permise en cas de besoin aussi que le contexte de l’interrogatoire
doit rester loin de toute contrainte ou torture .

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