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Probabilités

Tout est prévu, tout est réglé : notre ignorance seule nous porte à croire que tout est abondonné au hasard.
Adolphe Quételet
I Vocabulaire des probabilités
Définitions: • Une expérience est dite aléatoire lorsqu’elle a plusieurs issues (ou résultats) possibles, toutes
connues, et que l’on ne peut ni prévoir, ni calculer laquelle de ces issues sera réalisée.
• On appelle univers, noté en général Ω, l’ensemble des issues ou résultats possibles d’une
expérience aléatoire.
• Un événement est une partie de l’univers, c’est-à-dire un ensemble de résultats possibles.
• Un événement élémentaire est un événement qui ne contient qu’un seul élément.
Ex 1. On lance un dé à six faces et on s’intéresse au nombre obtenu sur la face supérieure.
Les résultats possibles sont les chiffres 1, 2, 3, 4, 5 et 6 : l’univers est l’ensemble Ω = {1, 2, 3, 4, 5, 6}.
E1 =”Obtenir un 6”, E2 =”Obtenir un nombre pair”, et E3 =”Obtenir un nombre supérieur ou égal à 4”
sont des événements qui peuvent s’écrire E1 = {6}, E2 = {2, 4, 6} et E3 = {4, 5, 6}.
E1 est de plus un événement élémentaire.
Ex 2. Dans un jeu de 32 cartes, on en tire une au hasard. L’univers est constitué de 32 événements
élémentaires. L’événement : E=“Tirer un roi” est-il un événement élémentaire ?

Définitions: • On appelle événement contraire de l’événement A, l’événement noté A contenant tous les
éléments de l’univers Ω ne se trouvant pas dans A.
• On appelle réunion de A et B, l’événement noté A ∪ B contenant tous les éléments de A et
tous ceux de B.
• On appelle intersection de A et B, l’événement noté A ∩ B contenant les éléments qui ap-
partiennent à la fois à A et à B.
• Deux événements sont dits incompatibles lorsque leur intersection est vide, c’est-à-dire lors-
qu’ils ne peuvent être réalisés simultanément.
Ex 3. Dans le cas du lancer de dé, si A est l’événement : A =”Obtenir un nombre impair”, c’est-à-dire
A = {1, 3, 5}, alors son événement contraire est A = . . .
Soit E l’événement “Obtenir un 3 ou un 5”, c’est-à-dire si E = {3, 5}, alors
E = ... A ∪E = ... A ∩E = ...
Ex 4. Dans un jeu de 32 cartes, on considère les événements : A=”tirer un cœur”, B=”tirer un dix” et
C=”tirer une figure”. Décrire les événements : A , A ∪ B , A ∩ B , B ∩ C.
Ex 5. J’achète trois billets de tombola. Quel est le contraire de l’événement ”tous mes billets sont gagnants” ?

II Probabilité d’un événement


Définition: La probabilité d’un événement est un nombre qui mesure les “chances” que cet événement
a de se produire sur une échelle de 0 (événement impossible) à 1 (événement certain).
Une probabilité est un nombre compris entre 0 et 1.
Définition: Soit Ω = {e1 ; e2 ; . . . ; en } l’univers des possibilités d’une épreuve aléatoire, où chaque ei désigne
un événement élémentaire.
Définir une loi de probabilité P sur l’univers Ω c’est associer à chaque issue ei un nombre
réel pi tel que : 0 ≤ pi ≤ 1 et p1 + p2 + · · · + pn = 1 .

Le nombre pi est la probabilité de l’événement ei .

Propriété: Loi des grands nombres


Pour une expérience donnée, dans le modèle défini par une loi de probabilité P, les distributions
des fréquences obtenues sur des séries de taille n tendent vers P quand n tend vers l’infini.
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Sur n=100 expériences de lancer d’un dé non pipé, on a obtenu 18 fois le chiffre 5 ; sur n=1000 lancers on a
obtenu 169 fois le chiffre 5 . . .(expériences à réaliser avec un moyen informatique !)
Nombre Ecart : en
Nombre n
d’obtention fréquence fn
d’expériences probabilité/fréquence
du chiffre 5

18 1
100 18 = 0, 18 e100 = 0, 18 − ≃ 10−2
100 6

79 1
500 79 = 0, 158 e500 = 0, 158 − ≃ 8.10−3
500 6

169 1
1000 169 = 0, 169 e1000 = 0, 169 − ≃ 2.10−3

1000 6

835 1
5000 835 = 0, 167 e5000 = 0, 167 − ≃ 3.10−4

5000 6
... ... ... ...

n 1
n → +∞ lim en = 0
6 6 n→+∞

Lorsqu’on augmente le nombre n d’expériences réalisées, la fréquence d’apparition du chiffre 5 tend vers
1
la probabilité qui est de .
6

1 Calcul de probabilité
Définition: On dit qu’il y a équiprobabilité, ou encore que la loi de probabilité est équirépartie, si tous les
1
événements élémentaires ont la même probabilité : p1 = p2 = · · · = pn =
n
Propriété: La probabilité d’un événement A est la somme des probabilités des événements élémentaires com-
posant A.
Ex 6. Dans l’expérience de lancer de dé, la probabilité de l’événement A=”obtenir un nombre pair”={2, 4, 6}
1 1 1 1
est : P (A) = P ({2}) + P ({4}) + P ({6}) = + + =
6 6 6 2

Propriété: Sous l’hypothèse d’équiprobabilité, la probabilité d’un événement A est :

card A nombre de cas favorables


P (A) = =
card Ω nombre de cas possibles

Ex 7. Une personnes pressée répond à un sondage. Deux questions sont posées et, à chacune, on donne le
choix entre “favorable” , “opposé” et “sans opinion”. De combien de façons peut-elle répondre au sondage ?
Ex 8. Dans une interrogation écrite, la consigne est la suivante : “Pour chacune des quatre affirmations,
répondre par Vrai ou Faux”. Un élève qui ne sait pas sa leçon décide de cocher une case au hasard pour
chaque affirmation. De combien de façons différentes peut-il remplir sa feuille ?
Sachant qu’il y a une seule réponse exacte à chaque affirmation, quelle probabilité a-t-il de faire tout juste ?
Ex 9. On lance 3 pièces de monnaie. Quelle est la probabilité qu’elles retombent toutes sur la même face ?
Ex 10. On lance un dé à six faces numérotées de 1 à 6 deux fois successivement, puis on ajoute les chiffres
obtenus aux deux lancés.

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1. Représenter toutes les situations possibles à l’aide d’un arbre (1er lancer et 2ème lancer).
2. Déterminer les probabilités P ({4}) et P ({7}).
Ex 11. On lance trois fois de suite un dé équilibré à six faces. Quelle est la probabilité que les chiffres obtenus
forment une suite strictement croissante ?

III Propriétés des probabilités


1 Probabilité de la réunion de deux événements
Ex 12. Dans un jeu de 32 cartes, on tire une carte au hasard. On considère les événements A : “tirer un roi”
et B : “tirer un cœur”.
a) Donner les probabilités P (A) et P (B).
b) Décrire les événements A ∪ B et A ∩ B. Donner alors les probabilités P (A ∪ B) et P (A ∩ B).

Dans le cas général où les événements A et B ont des issues en communs (dans le cas où A ∩ B 6= ∅,
c’est-à-dire encore si A et B ne sont pas incompatibles), dans la somme P (A) + P (B) on compte deux fois
les probabilités des issues communes à A et à B, c’est à dire des issues de A ∩ B, donc,

Propriété: P (A ∪ B) = P (A) + P (B) − P (A ∩ B)

2 Probabilité de l’événement contraire


( ( 
A ∪A = ... P A ∪A = ...
Soit A un événement de l’univers Ω. Par définition de A, =⇒ 
A ∩A = ... P A ∩A = ...

On en déduit que P (A) + P A = . . . . ou encore que P (A) = ...

Ex 13. On donne les probabilités de deux événements A et B : P (A) = 0, 5, P (B) = 0, 4 et P (A ∩ B) = 0, 1.

B B Total
1. Compléter le tableau ci-contre.
A
2. Quelle est la probabilité de A ∩ B ?
A
3. Quelle est la probabilité de A ∪ B ?
Total
Ex 14. Dans un groupe de 20 personnes, 10 personnes s’intéressent à la pêche, 8 à la lecture et 5 ne
s’intéressent ni à la pêche ni à la lecture. On désigne une personne de ce groupe au hasard, et on note
les événements A : ”la personne s’intéresse à la pêche” et B : ”la personne s’intéresse à la lecture”.
A A Total
1. Traduire l’énoncé en termes de probabilités et compléter le tableau. B
2. Déterminer la probabilité pour qu’elle s’intéresse : B
a) à l’une au moins des deux activités b) aux deux activités.
Total 1
Ex 15. Vrai ou faux
a) Si A et B sont contraires alors P (A ∩ B) = 0.
b) Si A et B sont incompatibles alors P (A) = 1 − P (B).
c) Si A et B sont contraires alors P (A) + P (B) = 1.
d) Si P (A ∪ B) = 1, alors A et B sont contraires.
e) Si A et B sont incompatibles alors P (A) + P (B) ≤ 1.

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IV Variable aléatoire
On associe fréquement un nombre aux résultats d’une expérience aléatoire. Par exemple, pour un jeu de
hasard, on peut associer un gain (ou une perte) à chaque issue du jeu.
Définition: On appelle variable aléatoire sur un univers Ω, une fonction définie sur Ω à valeurs dans IR.

Ex 16. On lance une pièce de monnaie trois fois successivement, et on note le côté sorti pour chacune d’elles.
L’univers Ω de cette expérience est Ω = {P P P, P P F, P F P, P F F, F P P, F P F, F F P, F F F }.
On considère alors le jeu suivant :
— si on obtient deux fois successivement P ou F , on gagne 1 =C
— si on obtient trois fois successivement P ou F , on gagne 2 =C
— sinon, on perd 3 =C
La fonction X qui à chaque issue de Ω associe le gain (ou la perte) est une variable aléatoire.
Evènement PPP PPF PFP PFF FPP FPF FFP FFF
X 2 1 −3 1 1 −3 1 2
gain xi −3 1 2
On peut alors indiquer la probabilité de chaque gain : 2 1 4 1 2 1
p(X = xi ) = = =
8 4 8 2 8 4
1 1 1 1
Avec ce jeu, le gain moyen que l’on peut espérer est : −3 × + 1 × + 2 × = .
4 2 4 4
C’est-à-dire que, sur un très grand nombre de réalisations de ce jeu (une infinité . . .), on peut espérer
remporter 0,25=C par partie.

Définition: Pour une variable aléatoire X pouvant prendre les valeurs x1 , x2 , . . ., xn , avec les probabilités
p1 = p(X = x1 ), p2 = p(X = x2 ), . . ., p3 = p(X = xn ), on définit les grandeurs :
Xn
• l’ espérance mathématique : E(X) = xi pi
i=1
n
X 2
p
• la variance : V (X) = [xi − E(X)] pi et l’écart-type : σ(X) = V (X)
i=1

Ex 17. La loi de probabilité d’une variable aléatoire X est donnée par le tableau :
xi −2 −1 0 1 2 3
p(X = xi ) 0, 1 0, 2 0, 25 0, 05 0, 15
Calculer p(X > 0), puis l’espérance mathématique de X, ainsi que son écart-type.
Ex 18. La mise de départ d’un jeu est de 2=C. On lance ensuite un dé non truqué puis :
— si on obtient un 6, on gagne 5 =C ;
— si on obtient un 1 ou un 3, la mise est remboursée ;
— dans les autres cas, on ne gagne rien.
La variable X désigne le gain du joueur. Déterminer la loi de probabilité de X puis son espérance.
Le jeu est-il favorable au joueur ?
Ex 19. Lors d’un examen, un élève doit répondre à un QCM. Ce QCM comporte trois questions et, pour
chaque question, trois réponses différentes sont proposées, dont une seule est exacte. Chaque réponse exacte
rapporte 1 point, chaque réponse fausse enlève 0,5 point. Une note totale négative est ramenée à 0.
1. Représenter toutes les issues possibles à l’aide d’un arbre.
On appelle X le total des points que l’élève a obtenu pour cet exercice.
2. Déterminer les différentes valeurs prises par X, la loi de probabilité de X et calculer son espérance.
3. Ce sujet a été donné à 650 élèves qui ne connaissaient absolument pas le sujet, et qui ont donc tous
répondu au hasard. A quelle moyenne des points peut-on s’attendre approximativement ?

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