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VARIABLES ALEATOIRES

UN PEU D’HISTOIRE (d’après Lelivrescolaire.fr)

Les parties de Pascal

La notion de variable aléatoire est née en même temps que le calcul des probabilités sans toutefois être repérée
comme telle. C’est au cours du XVIIème siècle qu’ont été découvertes la plupart des propriétés d’une variable
aléatoire. Les origines de la notion d’espérance mathématique remontent au problème des parties de Pascal : «
Deux joueurs A et B jouent une partie en plusieurs coups ; à chaque coup, chaque joueur a la même probabilité de
gagner. Le premier qui a gagné trois coups ramasse l’enjeu qui est de 64 pistoles, chaque joueur ayant misé 32
pistoles au début du jeu. Soudain les joueurs aperçoivent la police et doivent interrompre le jeu avant la fin de la
partie. Comment faut-il partager l’enjeu ? »

Supposons que le joueur A ait gagné deux coups et le joueur B un coup au moment où la police arrive. Pour partager
l’enjeu, on raisonnera ainsi : si le coup suivant était joué, A pourrait le gagner et empocherait donc les 64 pistoles. Il
pourrait aussi le perdre : A et B auraient alors gagné deux coups chacun et il serait légitime de partager l’enjeu de
manière égale. A peut donc espérer avec des chances égales gagner 64 pistoles ou 32. Donc 32 pistoles lui sont
assurées et ce sont les 32 pistoles restantes qui sont le véritable enjeu du coup suivant. Il est légitime de les partager
également entre A et B. Donc finalement A va toucher 32 + 16 = 48 pistoles et B 16 pistoles.

Variable aléatoire

L’histoire des probabilités contribue à la réflexion sur la codification d’une théorie scientifique. De grosses avancées
ont été faites à partir du XVII e siècle mais il faudra attendre le début des années 1930 pour que la description
actuelle en termes d’univers s’impose. La notion de variable aléatoire apparaît alors comme une fonction particulière
définie sur son univers.

Table de mortalité établie par Edmond Halley, 1693.

La famille Bernoulli est une famille de scientifiques suisses : Jacques (1654-1705), Jean (1667-1748) et Daniel (1700-
1782) en sont les trois mathématiciens les plus célèbres. Daniel a écrit en 1760 son Essai d’une nouvelle analyse de la
mortalité causée par la petite vérole et des avantages de l’inoculation pour la prévenir. C’est le premier texte
mathématique appliqué à la médecine. Pour établir cette conclusion, il utilise ses connaissances sur les probabilités
(variables aléatoires et espérance), ainsi que la table de mortalité établie par Edmond Halley (1656-1742). Suite aux
travaux sur la vaccination du médecin Edward Jenner (1749-1823), la vaccination contre la variole devient
systématique et, en 1980, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) déclare la maladie officiellement éradiquée.

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COMPETENCES (à travailler en autonomie, Hyperbole 1ère)

Déterminer une loi de probabilité

Exercice résolu 1 p288

Exercice d’application 3 p288

Calculer une probabilité de type p(X < a)

Exercice résolu 2 p288

Exercice d’application 5 p288 / 73 p299

Calculer et interpréter une espérance

Exercice résolu 7 p289

Exercice d’application 9 p289

Déterminer une variance, un écart-type

Exercice résolu 8 p289

Exercice d’application 10 p289 / 84 p301

Utiliser des listes (ALGO)

Exercice résolu 57 p296

Exercice d’application 58 p296

Se tester

QCM 50 p294 / 51 p294

Vrai ou faux 52 p294

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VARIABLES ALEATOIRES

1/ Définir et exploiter la loi de probabilité d’une variable aléatoire

Je découvre

On lance un dé. Si les faces 1 et 2 apparaissent on gagne 3 euros. Si les faces 3, 4, 5 ou 6 sortent, on perd 2 euros.

1/ Construire un arbre de probabilité représentant la situation.

2/ Quelle est la probabilité de gagner 3 € ? De perdre 2 € ?

On appelle X la variable aléatoire qui donne le gain algébrique de ce jeu. X prend les valeurs 3 et -2. On a donc :

p(X = 3) =

p(X = −2) =

On représente la loi de probabilité de X dans un tableau :

Valeurs de X 2 3
p(X = xi)

Je retiens

Soit E l'univers associé à une expérience aléatoire, c'est à dire l'ensemble des issues possibles. Toute fonction définie
sur E et à valeurs dans R est appelée une variable aléatoire.

Soit X une variable aléatoire définie sur l'univers E d'une expérience aléatoire. Notons I l'ensemble des valeurs prises
par X, I = {x1; x2; . . . ; xn}, et pi la probabilité de l'événement « X prend la valeur xi », événement noté (X = xi). La loi de
probabilité de la variable aléatoire X est la fonction définie sur I qui, à chaque valeur x i , associe le nombre p(X = xi).

Remarque : la somme des probabilités pi doit être égale à 1.

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Je m’entraîne

On jette un dé dont les faces sont numérotées de 1 à 6. On définit une variable aléatoire X en associant à chaque
tirage le nombre :

● -10 si on tire le numéro 1 ;


● 0 si on tire les numéros 2, 3, 4 ou 5 ;
● 10 si on tire le numéro 6.

1°) Définir l'ensemble des éventualités Ω et donner l'ensemble X(Ω).

2°) On suppose que le dé est parfaitement équilibré. Donner la loi de probabilité de X.

3°) On suppose que le dé est truqué et que les probabilités d'apparition des numéros 1, 2 , 3, 4 et 5 sont toutes les
cinq égales à 0,12. Donner la loi de probabilité de X.

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2/ Déterminer l’espérance et l’écart-type d’une variable aléatoire
Je découvre

On considère une roue partagée en 15 secteurs angulaires numérotés de 1 à 15. Ces secteurs sont de différentes
couleurs. On fait tourner la roue qui s'arrête sur l'un des 15 secteurs dont on note le numéro. L'ensemble des
éventualités est : Ω = {1 ; 2; 3; 4 ;5 ;6 ;7 ; 8; 9 ;10; 11 ; 12 ;13 ;14; 15 }

1°) Déterminer la probabilité des événements :

 E : « le numéro est multiple de 5 » ;

 F : « le numéro n'est pas multiple de 5 » ;

 G : « le numéro est pair et inférieur à 11 » ;

 E∩G ;

 E∪G.

2°) Les secteurs 1 et 10 sont de couleur rouge. Les secteurs 5 et 8 sont de couleur bleue. Les secteurs 3 ; 7 ; 12 et 14
sont de couleur verte. Les autres secteurs sont de couleur jaune.
On définit la variable aléatoire X en associant à la couleur bleue le nombre 100, à la couleur rouge le nombre 30, à la
couleur verte le nombre 10 et à la couleur jaune le nombre 0. Donner la loi de probabilité de X.

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4°) On suppose que les nombres 0 ; 10 ; 30 ; 100 correspondent à des gains en euros. Combien un joueur gagne-t-il
en moyenne par partie ? Quelle doit-être la mise pour que le jeu soit équitable ?

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Je retiens

On considère un ensemble fini Ω muni d'une loi de probabilité p et X une variable aléatoire numérique.

On note X(Ω) = {x1 ; x2 ; ⋯ ; xn } .

● On appelle espérance mathématique de X le nombre réel :


n
E(X) = x1 . p(X = x1 ) + x2 . p(X = x2 ) + ⋯ + xn . p(X = xn ) c'est-à-dire : E(X) = ∑ p . x
i i

L'espérance mathématique est une mesure de tendance centrale (gain moyen, en moyenne….)

Pour une variable aléatoire X modélisant le gain à un jeu, on dit que le jeu est équitable si E(X) = 0.

● On appelle variance de X le nombre réel (positif) :


2 2 2
V(X) = (x1 - E(X)) . p(X = x1 ) + (x2 - E(X)) . p(X = x2 ) + ⋯ + (xn - E(X)) . p(X = xn ) c'est-à-dire V(X) =
n

∑ (x i−¿ E( X))² . pi ¿
1

n
On a aussi V(X) = ∑ (x 2i . pi )−¿ E( X)² ¿ (qu’on peut s’amuser à démontrer en utilisant les identités
1
remarquables…)

● On appelle écart-type de X le nombre réel (positif) : σ(X) =√ V (X )

L'écart-type est une mesure de dispersion. On peut visualiser facilement le concept de variance et d’écart-type par
une représentation graphique.

Les valeurs de la série « rouge » sont plus

éloignées de la moyenne que les valeurs

de la série « verte ».

« Pour que les écarts négatifs et positifs ne

s’annulent pas, il faut les élever au carré et

prendre la racine du résultat obtenu. »

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Je m’entraîne

A/ On jette simultanément deux dés équilibrés dont les faces sont numérotées de 1 à 6.

1°) Quelle est la probabilité d'obtenir un double 6 ?

2°) Quelle est la probabilité d'obtenir deux numéros dont la somme est 4 ?

3°) On appelle S la somme des deux numéros obtenus. Donner la loi de probabilité de S. Calculer l'espérance
mathématique de S.

4°) En utilisant une calculatrice, déterminer l'écart-type de S.

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B/ On jette trois fois de suite une pièce de monnaie.

1°) Si on tire trois fois "pile" ou trois fois "face" on gagne 100 euros. Sinon on perd 10 euros (ce qui correspond à un
gain négatif de -10 euros). En utilisant une calculatrice en mode statistiques, déterminer l'espérance mathématique,
l'écart-type et la variance associée à ce jeu.

2°) On rajoute 5 euros aux gains de la question précédente, c'est-à-dire que si on tire trois fois "pile" ou trois fois
"face" on gagne 105 euros, sinon on perd 5 euros. Que pensez-vous des valeurs de l'espérance mathématique, de
l'écart-type et de la variance. Vérifiez avec la calculatrice.

3°) On multiplie par 2 les gains du 1°), c'est-à-dire que si on tire trois fois "pile" ou trois fois "face" on gagne 200
euros, sinon on perd 20 euros. Que pensez-vous des valeurs de l'espérance mathématique, de l'écart-type et de la
variance. Vérifiez avec la calculatrice.

Je retiens

Si on applique aux valeurs d'une variable aléatoire X une transformation affine : x  ax + b , alors

● la moyenne de la nouvelle variable aléatoire est obtenue à partir de la moyenne de la variable d'origine en
appliquant cette même transformation affine : c'est-à-dire : E(aX + b) = a E(X) + b

● la variance de la nouvelle variable aléatoire est obtenue à partir de la variance de la variable d'origine en
multipliant par a 2 : c'est-à-dire : V(aX + b) = a 2 V(X)

● l'écart-type de la nouvelle variable aléatoire est obtenue à partir de l'écart-type de la variable d'origine en
multipliant par la valeur absolue de a : c'est-à-dire : σ(aX + b) = |a|σ(X)

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Je m’entraîne

On lance un dé non pipé.

On gagne 5 € si le 6 sort, on perd 2 € si le 1 sort et on perd 1 € dans les autres cas.

A/ On note X la variable aléatoire donnant le gain, positif ou négatif, correspondant.

1. Donner, sous forme d’un tableau, la loi de probabilité de X.

2. Déterminer l’espérance, la variance et l’écart-type de la variable aléatoire X.

B/ On considère toujours la variable aléatoire X indiquant le gain comme défini ci-dessus.

1. Décrivez par des phrases la variable aléatoire Z = 2X + 1.

2. Donner la loi de probabilité de Z.

3. Déterminer E(Z) et σ (Z) le plus simplement possible.

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3/ Modéliser une situation à l’aide d’une variable aléatoire

A/ Gestion d’une collectivité

Dans une ville comportant 12 000 ménages, une enquête portant sur les habitudes des ménages en matière
d’écologie a donné les résultats suivants :

● 8 400 ménages pratiquent le tri sélectif ;


● parmi les ménages pratiquant le tri sélectif, 40% consomment des produits bio ;
● parmi les ménages ne pratiquant pas le tri sélectif, 360 consomment des produits bio.

On choisit un ménage au hasard (tous les ménages ayant la même probabilité d’être choisis) et on note : T
l’événement « le ménage pratique le tri sélectif »; B l’événement « le ménage consomme des produits bio».

1°) Déterminer p(T) ; p(T ∩B) et p(T∩B).

2°) Justifier que p(B) = 0,31.

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3°) Cette ville décide de favoriser les ménages ayant un comportement éco-citoyen. Pour cela, elle donne chaque
année un chèque de 50 € aux ménages qui pratiquent le tri sélectif et un chèque de 20 € aux ménages qui
consomment des produits bio (les deux montants peuvent être cumulés). Soit S la somme d’argent reçue par un
ménage choisi au hasard.

a) Donner les différentes valeurs que peut prendre S.

b) Donner la loi de probabilité de S.

c) Calculer l’espérance mathématique de S et interpréter le résultat. Déterminer la variance et l'écart-type de S.

d) Dans l'hypothèse où la ville doublerait le montant des chèques, quels seraient l’espérance mathématique, la
variance et l'écart-type de S ?

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B/ Au restaurant

Un restaurant propose à sa carte deux types de dessert : un assortiment de macarons et une part de tarte Tatin.
Chaque client choisit un plat à 8 € et un dessert. L'assortiment de macarons est vendu 4 € et la tarte Tatin 5 € . Il peut
prendre éventuellement en supplément un café à 2 €. Le restaurant a eu 150 clients et 70% d'entre eux ont choisi
comme dessert l'assortiment de macarons. Le restaurateur a remarqué que :

● parmi les clients ayant pris un assortiment de macarons, 80% prennent un café ;
● parmi les clients ayant pris une part de tarte Tatin, 60% prennent un café ;

On interroge au hasard un client de ce restaurant et on considère la variable aléatoire S correspondant à la somme


payée par le client. Donner les valeurs prises par S et la loi de probabilité de S. Calculer l’espérance mathématique de
S et interpréter le résultat. En déduire la recette réalisée par le restaurateur ce jour-là.

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C/ Au squash

Un propriétaire d’une salle louant des terrains de squash s’interroge sur le taux d’occupation de ses terrains. Sachant
que la location d’un terrain dure une heure, il a classé les heures en deux catégories : les heures pleines (soir et
week-end) et les heures creuses (le reste de la semaine). Dans le cadre de cette répartition, 70% des heures sont
creuses.

Une étude statistique sur une semaine lui a permis de s’apercevoir que :

• lorsque l’heure est creuse, 20% des terrains sont occupés ;


• lorsque l’heure est pleine, 90% des terrains sont occupés.

On choisit un terrain de la salle au hasard. On notera les évènements C : « l’heure est creuse » et T : « le terrain est
occupé »

1. Représenter cette situation par un arbre de probabilités.


2. Déterminer la probabilité que le terrain soit occupé et que l’heure soit creuse.
3. Déterminer la probabilité que le terrain soit occupé.
4. Montrer que la probabilité que l’heure soit pleine, sachant que le terrain est occupé, est égale à 27/41.

Dans le but d’inciter ses clients à venir hors des heures de grande fréquentation, le propriétaire a instauré, pour la
location d’un terrain, des tarifs différenciés : 10 € pour une heure pleine et 6 € pour une heure creuse. On note X la
variable aléatoire qui prend pour valeur la recette en euros obtenue grâce à la location d’un terrain de la salle, choisi
au hasard.

5. Construire le tableau décrivant la loi de probabilité de X.


6. Déterminer l’espérance de X.
7. La salle comporte 10 terrains et est ouverte 70 heures par semaine. Calculer la recette hebdomadaire
moyenne de la salle.

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D/ A l’agence de voyage

Une agence de voyage propose des formules week-end à Londres au départ de Paris pour lesquelles le transport et
l’hôtel sont compris. Les clients doivent choisir entre les deux formules : « avion + hôtel » ou « train + hôtel » et
peuvent compléter ou non leur formule par une option « visites guidées ».

Une étude a produit les données suivantes :


• 40% des clients optent pour la formule « avion + hôtel » et les autres pour la formule « train + hôtel » ;
• parmi les clients ayant choisi la formule « train + hôtel », 50% choisissent aussi l’option « visites guidées » ;
• 12% des clients ont choisi la formule « avion + hôtel » et l’option « visites guidées ».

On interroge au hasard un client de l’agence ayant souscrit à une formule week-end à Londres. On note :
• A l’évènement : le client interrogé a choisi la formule « avion + hôtel » ;
• T l’évènement : le client interrogé a choisi la formule « train + hôtel » ;
• V l’évènement : le client interrogé a choisi l’option « visites guidées ».

1. (a) Quelle est la probabilité de l’évènement : le client interrogé a choisi la formule « avion + hôtel » et
l’option « visites guidées » ?

(b) Calculer la probabilité PA(V ).

(c) Représenter cette situation à l’aide d’un arbre pondéré.

2. (a) Montrer que la probabilité pour que le client interrogé ait choisi l’option « visites guidées » est égale à
0,42.

(b) Calculer la probabilité pour que le client interrogé ait pris l’avion sachant qu’il n’a pas choisi l’option «
visites guidées ». Arrondir le résultat au millième.

3. L’agence pratique les prix (par personne) suivants :

• Formule « avion + hôtel » : 390 €


• Formule « train + hôtel » : 510 €
• Option « visites guidées » : 100 €

Quel montant du chiffre d’affaires l’agence de voyage peut-elle espérer obtenir avec 50 clients qui choisissent un
weekend à Londres ?

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L’ESSENTIEL (d’après lelivrescolaire.fr)

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