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désinfectants
La gamme des produits utilisés est très variée : détergents pour instruments,
détergents pour endoscopes, détergents et désinfectants pour sols et surfaces, détergents et
désinfectants pour la pré-désinfection des matériels médicaux, désinfectants pour la
désinfection à froid (désinfection par immersion des matériels thermo-sensibles),
désinfectants pour désinfection de contact (désinfection des surfaces par la technique des
dispersats dirigés), désinfection terminale... [1]
Les produits désinfectants et détergents sont de formulation complexe. On retrouve à
côté d’un ou plusieurs principes actifs (agents connus pour leur activité anti-microbienne) de
nombreux adjuvants ou excipients (agents lavants ou nettoyants, agents surgraissants, agents
moussants, émollients, colorants, parfums...) et un solvant aqueux ou alcoolique. Selon le but
recherché, la composition sera différente [2]. Chacun de ces composés peut jouer un rôle dans
la pathologie présentée.
Parmi les molécules les plus fréquemment incriminées, on retient les aldéhydes, les
tensio-actifs, les amines, les oxydants, les conservateurs, les enzymes protéolytiques, les
solvants alcooliques, la soude caustique et l’acide peracétique.
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Ils n’ont aucun pouvoir nettoyant ou détergent ; ils sont utilisés pour leur activité
anti-microbienne. Le formaldéhyde est présent dans des formulations désinfectantes pour le
traitement des sols et surfaces. Il est également utilisé sous forme gazeuse pour la désinfection
terminale de milieux de soins par voie aérienne.
Le glutaraldéhyde peut être utilisé en association au formaldéhyde dans des
formulations désinfectantes pour sols et surfaces. C’était jusqu’en 2003 le principe actif
presque exclusivement utilisé pour la désinfection à froid du matériel thermosensible, en
application de la circulaire DGS/DH n° 236 du 2 avril 1996 relative aux modalités de
désinfection des endoscopes dans les lieux de soins. Cette dernière a été abrogée par la
circulaire DHOS/E2/DGS/SD5C/2003 n°591 du 17 décembre 2003 relative aux modalités de
traitement manuel pour la désinfection des endoscopes.
Ce sont des molécules irritantes et sensibilisantes, responsables de manifestations
cutanées et/ou muqueuses aiguës et chroniques. La toxicité du glutaraldéhyde est 15 à 20 fois
plus élevée que celle du formaldéhyde. Les formulations à base de ces aldéhydes dégagent des
vapeurs à température ambiante responsables des symptômes touchant les voies aériennes. On
a rapporté également un relargage lent du formaldéhyde après la polymérisation rapide du
produit en cas de désinfection terminale. Le formaldéhyde est par ailleurs classé par le Centre
International de Recherche contre le Cancer (CIRC) comme cancérogène certain chez
l’homme (groupe 1 de la classification du CIRC) [5,6].
Leur utilisation est en régression compte tenu de leur inefficacité sur les agents
infectieux non conventionnels (ATNC) (produits du groupe I selon la circulaire
DGS/5C/DHOS/E2/2001 n°138 du 14 mars 2001 relative aux précautions à observer en vue
de réduire les risques de transmission des ATNC), ayant abouti à une modification des
recommandations notamment pour la désinfection à froid des endoscopes (circulaire du
17 décembre 2003 sus-citée).
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Ce sont des composés antimicrobiens tels que le chlore, l’iode et le brome. Ils sont
utilisés dans les détergents et antiseptiques. Ils sont responsables de dermites irritatives
notamment avec l’eau de Javel. Des cas de sensibilisation à l’eau de Javel (hypochlorite de
sodium) ont été rapportés, liés au bichromate de potassium qu’elle renfermait. Cet additif a
été supprimé de l’eau de Javel en France [3].
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Elles sont utilisées dans les détergents destinés aux instruments grâce à leurs qualités
physico-chimiques permettant le nettoyage et la décontamination du matériel très souillé.
Leur structure protéique est responsable de manifestations allergiques notamment à type de
conjonctivite, rhinite, asthme et dermite chez les agents exposés.
Ils sont notamment utilisés dans les produits destinés à la désinfection de contact.
L’alcool éthylique ou éthanol est le plus largement utilisé en France. Il exerce un effet
desséchant sur la peau en cas d’application répétée et possède un pouvoir irritant sur les
muqueuses en cas d’aérosolisation [3,5,6].
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C’est le principe actif le plus couramment utilisé dans les solutions désinfectantes
présentes sur le marché français pour la désinfection à froid des endoscopes (produit du
groupe II selon la circulaire du 14 mars 2001). C’est un peracide à la forte odeur de vinaigre,
corrosif, au pouvoir irritant [7].
2. Circonstances d'exposition
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Une étroite collaboration est nécessaire entre les services d'hygiène hospitalière et de
médecine du travail pour parvenir à maîtriser les risques en rapport avec l'utilisation des
produits détergents et désinfectants, tout en assurant des conditions d’hygiène parfaites pour
les locaux et le matériel [3,9].
Sur le plan de la prévention technique collective, il faut s'attacher à :
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5. Conclusion
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[3] Ducombs G. Antiseptiques, savons, détergents et surfactants. Utilisation en milieu hospitalier, aspects
pratiques, produits utilisés, prévention. In : Groupe d'Etudes et de Recherches en Dermato-
Allergologie, eds. Progrès en dermato-allergologie. Nancy : John Libbey Eurotex ; 1998. p159-70
[4] Frimat P. Antiseptiques, savons, détergents et surfactants. Quelle classification, quelles propriétés ?
In : Groupe d'Etudes et de Recherches en Dermato-Allergologie, eds. Progrès en dermato-
allergologie. Nancy : John Libbey Eurotext ; 1998. p133-40
[5] Testud F. Pathologie toxique en milieu de travail. Lyon : Lacassagne ; 1993. p373
[6] Lauwerys RR. Toxicologie industrielle et intoxications professionnelles. Paris : Masson ; 1999. p61
[8] Estryn-Behar M. Guide des risques professionnels du personnel des services de soins. Paris :
Lamarre ; 1991. p377
[9] Verdun-Esquer C, Labadie JC, Ducombs G et al. Gestion du risque chimique lié à l'emploi des
produits de désinfection en milieu hospitalier : expériences menées au CHU de Bordeaux. Arch Mal
Prof 1999 ; 60 : 442-4
[10] Corvaisier S, Confesson MA, Morel G et al. Evaluation et révision des pratiques quotidiennes
d'utilisation des désinfectants à l'hôpital de l'Antiquaille. Hygiènes 1997, 5 : 269-75
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