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Adedeji Adebayo. La situation économique de l'Afrique : vers une reprise ?. In: Politique étrangère, n°3 - 1988 - 53ᵉannée. pp.
621-638;
doi : https://doi.org/10.3406/polit.1988.3797
https://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1988_num_53_3_3797
Abstract
The African Economy : Towards a Recovery ?, by Adebayo Adedeji
Three Development décades hâve been launched by the United Nations since 1960. In view of the little
impact of the first two décades in the 60s and 70s, African countries have formulated in 1980 the Lagos
Plan of Action with a view to addressing the basic structural domestic and externat imbalances.
Subsequently, in order to overcome the escalating crisis which confronted the région since 1980, the
United Nations Programme of Action for African Economie Recovery and Development 1986-1990
(UN-PAAERD) was adop-ted in June 1986 by the General Assembly at its 13th Spécial Session. Since
then, in spite of tremendous efforts by African countries in restructuring their économies and
implementing policy reforms, their economie performance over the 1986-1987 period has been
disappointing. Moreover although the support of the international community has been forthcoming
since 1986, it has proved insufficient, ad-hoc and compartimentalised. The prospects for a successful
implementation of UN-PAAERD and for long-term self-sustained development in Africa, dépend on the
continuation of vigourous domestic policies and the emergence of an enabling international economie
environment.
POLITIQUE ÉTRANGÈRE I 621
La situation économique
Adebayo ADEDEJI * de l'Afrique :
vers une reprise ?
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économique
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la
622 I POLITIQUE ÉTRANGÈRE
Tableau 1
Croissance de l'Afrique en développement en 1986-1987
(par regroupements géographiques et économiques ; en pourcentage)
Moyenne
1986 1987 annuelle
1985-1987
Tableau 2
Evolution du commerce des marchandises dans l'Afrique en développement,
1986-1987
(en pourcentage annuel)
Moyenne
1986 1987 l annuelle
1985-1987
Valeur 2
Exportations - 23,9 15,1 - 6,40
Importations - 2,4 3,3 0,4
Volume 3 Illustration non autorisée à la diffusion
Exportations - 2,8 2,0 1,43
Importations - 4,5 - 3,2 - 3,88
Valeur unitaire 2
Exportations - 20,7 12,8 - 5,42
Importations 2,2 5,2 3,68
Termes de l'échange - 23,4 7,2 - 9,38
Pouvoir d'achat des exportations - 30,1 9,5 - 12,51
Sources : Fonds monétaire international, Statistiques financières internationales, et estimations de la CEA.
1. Estimations.
2. En dollars.
3. Aux prix de 1980.
Tableau 3
Evolution globale de la balance des paiements de l'Afrique en développement
en 1986-1987
(en milliards de dollars)
1986 1987
Tableau 4
Dette et service de la dette dans les pays en développement d'Afrique,
1985-1987
suite des sommets de Tokyo (1986), Venise (1987) et Toronto (1988). Tout
d'abord, le ralentissement de la croissance dans les pays développés en 1986
et 1987 (environ 2,8 % par an en moyenne) a lourdement pesé sur la
demande de produits exportés par l'Afrique et, partant, sur la croissance de
cette région. En outre, les marchandises qui revêtent le plus d'importance
pour les pays africains ont vu leur cours décliner tout au long de la période.
Les termes de l'échange se sont certes améliorés en 1987, mais cela n'a
malheureusement pas suffi à compenser leur brutale aggravation de l'année
précédente, de sorte qu'ils ont accusé un recul moyen de 9,38 % par an
entre 1985 et 1987, comme on l'a vu plus haut.
D'autre part, les flux de capitaux ont été insuffisants au cours des deux
dernières années. Selon une étude détaillée que vient d'effectuer un groupe
consultatif chargé par le secrétaire général des Nations Unies d'analyser les
flux financiers à destination de l'Afrique, les apports nets de capitaux ont
été beaucoup plus réduits en 1986 et 1987 qu'au début des années 80 ; sur
la base des taux de change de l'OCDE et aux prix de 1985, ils ont en effet
diminué de quelque 3 milliards de dollars, principalement à cause de la
contraction des flux de capitaux privés (prêts plus investissements directs).
En ce qui concerne l'aide bilatérale, le groupe consultatif fait remarquer
que les décaissement nets se sont accrus nominalement de 24 % en 1986,
soit une augmentation de 2 % sur la base des prix et taux de change
constants de l'OCDE. En 1987, les apports d'aide de 11 bailleurs de fonds,
qui fournissent ensemble 40 % de l'aide publique au développement (APD)
bilatérale, ont augmenté de 19 % en valeur nominale ou de 1 % aux prix et
taux de change constants de l'OCDE. Cette évolution est bien sûr
encourageante, mais elle ne répond pas aux attentes exprimées dans le Programme
d'action des Nations Unies. Cela dit, certains événements récents
permettent de penser que la part de l'Afrique, et notamment de l'Afrique
subsaharienne, dans les versements d'APD bilatérale pourrait augmenter à
l'avenir.
L'évolution a également été positive en ce qui concerne les décaissements
nets d'APD multilatérale en faveur de l'Afrique, qui se sont accrus en
valeur nominale de 23 % en 1986, c'est-à-dire de 1 % aux prix et taux de
change constants de l'OCDE. Au sein de la Banque mondiale, principale
source d'aide multilatérale pour l'Afrique, la part des crédits consentis par
l'IDA à l'Afrique subsaharienne a atteint 35 % de ses engagements en 1987
et devrait en représenter la moitié durant la période couverte par la
huitième reconstitution des ressources de l'institution. Cela sans compter les
ressources du Fonds spécial d'aide à l'Afrique subsaharienne auxquelles
peuvent accéder tous les pays admis à bénéficier des crédits de l'IDA.
D'autre part, la Facilité d'ajustement structurel (FAS) et la Facilité
d'ajustement structurel renforcée (FASR), mises en place par le FMI en 1986 et
1987 respectivement, offrent des conditions d'emprunt plus libérales que
celles dont sont assorties les ressources ordinaires du Fonds. Elles ont été
conçues pour pouvoir aider au total 34 pays africains à élaborer et à mettre
en œuvre des politiques de nature à corriger leurs déséquilibres
macroéconomiques internes et externes dans des conditions propices à une croissance
soutenue. Malgré ces initiatives, cependant, il faut noter que le FMI a
bénéficié, en 1986 comme en 1987, d'un transfert net d'environ 1 milliard
de dollars en provenance de l'Afrique subsaharienne. Ni la FAS ni la FASR
636 I POLITIQUE ÉTRANGÈRE