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Environnementale
L’ordonnance du 3 août 2016 ratifiée par la loi du 2 mars 2018, a réformé l’évaluation
environnementale. L’objectif poursuivi était une meilleure transposition du droit européen, en
particulier de la modification intervenue en 2014 de la directive 2011/92/UE concernant l’évaluation
des incidences de certains projets publics et privés sur l’environnement. L’objectif était également de
simplifier et clarifier le processus d’évaluation environnementale.
En vue d’assurer une transposition au plus près de la directive, le choix a été fait d’insérer dans le droit
français les définitions contenues dans la directive.
Cela s’est traduit au premier chef par la définition de l’évaluation environnementale comme un
processus, et non plus comme une procédure, qui se découpe en quatre phases (décrites dans un
précédent module).
Le droit français définit désormais expressément le projet en reprenant les définitions de la directive,
qui vous ont été présentées dans la vidéo précédente.
Les notions d’autorisation et de maître d’ouvrage ont également été transposées en droit français, en
retenant là-aussi une signification propre à l’évaluation environnementale.
Pour comprendre l’aspect novateur de l’approche « projet », il est important de connaître l’historique
en droit français : la directive 2011/92/UE vise un ensemble de projets listés dans ses deux annexes.
Jusqu’ à la réforme de 2016, le droit français rattachait l’obligation de réaliser une étude d’impact à
une procédure (autorisations d’urbanisme, une zone d’aménagement concertée, etc.).
C’est bien le projet, de par sa nature, sa localisation, ses caractéristiques ou la sensibilité écologique
de la zone dans laquelle il est implanté, qui a un impact sur l’environnement. C’est cet impact qui se
doit d’être analysé le plus en amont possible et dès la première autorisation.
Cette différence d’approche était source de difficultés d’application. Une approche par procédure ou
par autorisation pouvait dispenser d’évaluation environnementale un projet qui aurait dû l’être au
sens de la directive.
En parallèle de cette approche, la réforme a accentué l’approche au cas par cas pour un plus grand
nombre de projets, qui faisaient l’objet auparavant systématiquement d’une évaluation
environnementale. Le maître d’ouvrage a donc désormais la possibilité, lors de la saisine pour examen
au cas par cas, de démontrer, en prévoyant des mesures éviter-réduire suffisamment ambitieuses,
qu’il a suffisamment pris en compte les enjeux environnementaux dans la conception de son projet et
que des mesures pour éviter ou réduire les impacts environnementaux sont prévues, qui permette de
dispenser le projet d’évaluation environnementale.
L’étude d’impact doit mesurer les impacts du projet sur un certain nombre de facteurs (population,
santé humaine, paysage, biodiversité, eau, air, climat, etc.). Le contenu de l’étude d’impact s’est vu
renforcé avec la dernière modification de la directive, intervenue en 2014.
C’est ainsi qu’une attention toute particulière devra désormais être portée aux incidences du projet
sur le climat et à sa vulnérabilité au changement climatique. L’étude d’impact devra également
analyser les incidences sur l’environnement résultant de la vulnérabilité du projet aux risques majeurs
et aux catastrophes pertinentes pour le projet concerné. Enfin, l’étude d’impact devra contenir un
scénario de référence.
Tous les projets relevant du champ de l’évaluation environnementale ne faisaient pas l’objet d’une
autorisation répondant à ces exigences avant la réforme. Désormais, en droit français, toutes les
autorisations des projets soumis à évaluation environnementale doivent comporter ces éléments.
En outre, les projets relevant d’un régime déclaratif ou les cas très rares qui ne faisaient l’objet
d’aucune autorisation jusque-là relèvent désormais d’un régime d’autorisation dès lors qu’ils sont
soumis à évaluation environnementale. Cette nouvelle exigence se justifie au regard des enjeux
environnementaux qu’ils présentent.