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28/09/2008
Rayonnement thermique
des matériaux semi-transparents
par Magdeleine HUETZ-AUBERT
Docteur ès Sciences
Directeur de Recherche Émérite au Centre National de la Recherche Scientifique
Sorïn KLARSFELD
Docteur de l’Université de Paris
Ancien Chef de Laboratoire à Saint-Gobain Recherche
et Philippe de DIANOUS
Ingénieur de Recherche, ISOVER Saint-Gobain, CRIR, Rantigny
(pour l’annexe 2)
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ment avec la conduction est examiné. Autrement dit, le présent article est orienté
essentiellement vers ce que l’on appelle, non plus milieux, mais matériaux
semi-transparents (également MST) sous deux formes possibles : l’une, dite
en masse ou en bloc, concerne par exemple les verres, les céramiques, les
semi-conducteurs, les matières plastiques ; l’autre, qualifiée de divisée, comporte
plusieurs phases comme les matériaux poreux où le fluide interstitiel reste
immobile.
Traitée dans certains laboratoires spécialisés (voir « Pour en savoir
plus [Doc. B 8 215] »), l’étude de la propagation du rayonnement dans un MST
est un problème complexe tant du point de vue physique que mathématique.
Si l’on excepte certains matériaux comme les verres et malgré les techniques
expérimentales actuellement disponibles [2], [5], les données sur les caractéris-
tiques radiatives sont rares et les conditions de leur obtention mal définies. Quant
à la résolution numérique des équations, elle est abordée dans des géométries
particulières et avec des hypothèses simplificatrices, portant entre autres sur la
diffusion, l’idéal étant que cette dernière soit négligeable.
1. Caractéristiques radiatives directionnelles, est omise. Lorsque le milieu est hétérogène par
constitution ou par suite d’anisothermie, nν et k ν sont des grandeurs
des MST locales.
La loi de Planck [1], où h est la constante de Planck et k celle de
Boltzmann :
Parmi les caractéristiques radiatives, les indices optiques ne sont
3
définis sans ambiguïté que pour des matériaux en masse, ne 2πh ν
ϕ ν0 ( T ) = πL ν0 ( T ) = ----------------------------------------------- (2)
comportant qu’une seule phase, solide, liquide ou gazeuse ; une hν
extension, concernant les indices optiques de matériaux divisés,
c 02 exp -------- – 1
kT
est possible avec précaution, mais elle n’est pas utilisée dans cet
article. À l’opposé, dans le domaine du rayonnement thermique, le concerne le flux monochromatique surfacique ϕ ν0 ( T ) et la
phénomène de diffusion se produit seulement en présence de plu- luminance monochromatique L 0ν ( T ) du corps noir placé dans le
sieurs phases. Quant à l’absorption thermique, elle est susceptible vide ou dans un milieu d’indice de réfraction voisin de 1, l’air par
d’intervenir dans tous les matériaux qu’ils soient en masse ou divi- exemple. ϕ ν0 ( T ) et L 0ν ( T ) sont fonctions de ν et de T, mais ne
sés. dépendent pas de la direction ∆ ; l’émission est isotrope. L 0ν ( T )
représente également la luminance du rayonnement d’équilibre
(ou rayonnement noir ) se propageant dans le vide à l’intérieur
1.1 Indices optiques d’un matériau d’une enceinte en équilibre thermodynamique parfait (ETP).
en masse. Luminance du corps noir Si l’émission du corps noir s’effectue vers un milieu isotrope
d’indice de réfraction n ν (ou si l’enceinte en ETP est remplie d’un
Un milieu en masse, opaque ou semi-transparent, est caractérisé milieu d’indice n ν ), ϕ ν0 ( n ν , T ) et L ν0 ( n ν , T ) sont donnés [6] par :
par un indice optique complexe : 3
2πh ν
ϕ ν0 ( n ν , T ) = πL ν0 ( n ν , T ) = πn ν2 L ν0 ( T ) = ------------------------------------------------- (3)
n* = nν – j kν (1) hν
ν
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6 5
d φ ′ a s, ∆ = – κ ν ( s ) d φ ′ s, ∆ ds (5)
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η ν ( s ) = κ ν ( s ) L 0ν n ν ( s ) , T ( s ) = κ ν ( s ) n ν2 ( s ) L 0ν T ( s ) (9)
6
1.3 Coefficient monochromatique d φ ′– d s, ∆ = – σ ν s d 5 φ ′ s , ∆ d s (10)
d’émission thermique. Relation ou encore :
entre coefficients d’émission 6
d φ ′– d s, ∆ = – σ ν s L ′ν s , ∆ d Ω d V d ν (11)
et d’absorption
σν (s ) est le coefficient monochromatique de diffusion sans change-
Par le processus inverse du précédent (§ 1.2), l’élément de volume ment de fréquence ; comme κ ν (s ), σ ν (s ) est homogène à l’inverse
dV transforme à chaque instant en rayonnement une partie de son d’une longueur et dépend de la fréquence ν, de la température T (s )
énergie interne, laquelle diminue. Le flux d 6 φ ’ e (s ), émis thermi- et, éventuellement, de la pression.
quement selon la direction ∆ dans l’angle d Ω (figure 3b ), est L’identité de formulation des relations (5) et (10) ou (6) et (11)
proportionnel à dV et à dΩ ; dans un milieu isotrope, il ne dépend conduit à additionner κ ν et σ ν en un coefficient monochromatique
pas de ∆ ; par conséquent : d’extinction β ν (s ) tel que :
d6 φ ’ e (s ) = ην (s ) dV d Ω dν (8) β ν (s ) = κ ν (s ) + σ ν (s ) (12)
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dΩ, une fraction d 6 φ+′ d s, ∆ du flux qu’il reçoit provenant de toutes
σ ν s L ′ν s , ∆ i d Ω i d V d ν
et l’expression (15) se simplifie en :
1
------- p ν ∆i → ∆ d Ω = 1 (14)
Le symbole
4π
désigne tout l’espace, c’est-à-dire l’angle solide
σ ν s
d 6 φ+′ diso s = --------------- d Ω d V d ν
4π
L ν′ s , ∆ i d Ω i
égal à 4π sr.
où intervient la luminance moyenne :
L’expression (13) doit être intégrée en d Ω i pour obtenir le flux
d 6 φ+′ d s, ∆ diffuse selon d Ω à partir de toutes les directions ∆ i ;
il s’ensuit que :
1
L ν s = -------
4π L ν′ s, ∆ i d Ω i (17)
● Dans un milieu constitué par des particules sphériques de
σν ( s )
d 6 φ+′ d s, ∆ = ---------------- d Ω d V d ν L ν′ s , ∆ i p ν ∆ i → ∆ d Ω i (15) diamètre D p très inférieur à la longueur d’onde λ, la diffusion, dite
4π moléculaire, suit la loi de Rayleigh :
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1 – g ν2
pν HG χ = ------------------------------------------------------------
3⁄2
- (20)
1 + g ν2 – 2 g ν cos χ
π
1
b ν = ---- p ν χ sin χ d χ (21)
2 π
----
2
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En l’absence de diffusion, le MST est caractérisé par 3 paramètres 2.1.1.2 Processus d’émission thermique
radiatifs : n ν , k ν ou κ ν , compte tenu de la relation (7), et η ν . Si, de
La colonne de longueur (figure 9) est susceptible, non seule-
plus, l’équilibre thermodynamique local (ETL) est réalisé, la validité
ment d’absorber et de transmettre, mais aussi d’émettre un rayon-
de l’égalité (9) réduit à 2 le nombre de paramètres indispensables.
nement.
La connaissance du couple ( n ν , k ν ) est donc à la fois nécessaire et
suffisante, ce qui illustre son importance. Par convention [1], le facteur monochromatique directionnel
d’émission est le rapport de deux luminances, celle du flux émis par
Par suite des hypothèses faites dans ce paragraphe, pour une
la colonne et celle du rayonnement noir (3) dans les mêmes
fréquence ν et une température T données, n ν et k ν ou κ ν restent
conditions. Or, compte tenu de la définition (8) de η ν , le produit η ν ds
constants dans le milieu considéré. Il est alors possible d’introduire
représente la variation de luminance à l’abscisse s due à l’émission
et d’utiliser des facteurs monochromatiques directionnels
thermique ; mais cette variation n’est pas intégralement transmise
comparables à ceux définis pour les matériaux opaques [1].
en s = ; elle doit être multipliée par le facteur de transmission de
s à . Par conséquent :
2.1.1.1 Absorption seule conformément à la loi de Kirchhoff (relation (26), référence [1]) et
à la relation établie précédemment (26).
Le flux d6 φ ’ a (s ) représente la variation d (d5 φ ’(s )) de flux pendant Précisons que l’égalité (29) peut être obtenue directement [13],
le trajet ds, de sorte que l’équation (5) s’intègre et devient : sans passer par l’intermédiaire de η ν . Elle résulte, en effet, de la
conservation du rayonnement noir d’équilibre dans une enceinte en
κ
s
5 5
d φ ′ ( s ) = d φ ′ ( 0 ) exp – (s′ ) ds′ (23) ETP, maintenue à température T et contenant un milieu d’indice n ν ,
ν
0 dans lequel se trouve placée la colonne de longueur . Par ailleurs,
en conformité avec les termes utilisés pour τ ν′ (transmittance) et
soit, pour une longueur , avec κ ν constant : αν′ (absorptance), εν′ est souvent qualifiée d’émittance monochro-
5 5
matique directionnelle.
d φ ′ ( ) = d φ ′ ( 0 ) exp ( – κ ν ) (24)
5 5 2.1.1.3 Processus d’absorption, d’émission
En fait d φ ′ ( ) correspond au flux transmis d φ′ t (
) à l’abscisse et de transmission
s = tandis que d5 φ ’(0) est le flux incident d5 φ ’ i (0) en s = 0. À l’inté-
Ils interviennent simultanément pour déterminer l’évolution du
rieur du MST, en l’absence de réflexion aux deux extrémités de la
flux d5 φ ’(s ) au cours de sa propagation.
colonne considérée (puisque n ν ne varie pas), le facteur monochro- 5
Pour la colonne représentée sur la figure 9, le flux d φ ′ ( ) à l’abs-
matique directionnel de transmission, égal au rapport du flux 5
5
transmis d φ ′ t ( ) au flux incident d5 φ ’ i (0), s’exprime donc par : cisse , qu’on peut considérer comme le flux partant d φ ′ p ( ) de
5
la colonne, se compose d’un flux transmis d φ ′ t ( ) et d’un flux émis
τ ν′ = exp ( – κ ν ) (25) 5 e
d φ ′ ( ) , soit :
De plus, par suite de la conservation de l’énergie, le flux incident 5 5 5 5
est la somme des flux transmis et absorbé de sorte que le facteur d φ′ ( ) = d φ′ p ( ) = d φ′ t ( ) + d φ′ e ( )
monochromatique directionnel d’absorption est égal à :
α ν′ = 1 – τ ′ν = 1 – exp ( – κ ν ) (26)
Les deux facteurs introduits ci-dessus sont liés au coefficient
monochromatique d’absorption κ ν . La distinction entre facteur
(sans dimension) et coefficient (avec dimension, κ ν étant homo-
gène à l’inverse d’une longueur) est essentielle. Par ailleurs,
d’après (25) et (26), τ ′ν et α ν′ dépendent de la longueur de la
colonne, contrairement aux facteurs des matériaux opaques [1]
pour lesquels aucune dimension n’intervient. Afin d’illustrer cette
différence, il est conseillé d’utiliser ici la terminaison « ance » avec
transmittance pour τ ν′ et absorptance pour αν′ alors que la Figure 9 – Colonne de longueur à l’intérieur d’un milieu
terminaison « ivité » est réservée à l’absorptivité des matériaux semi-transparent d’indice de réfraction n*
opaques ; toutefois le symbole α ν′ reste le même, car il n’y a pas
de réflexions aux extrémités de la colonne ; un cas différent est
traité plus loin (§ 2.1.2).
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Il s’ensuit que la luminance L′ν ( ) , ou luminance L′ν p ( ) du flux Un faisceau de rayons parallèles, caractérisé par une bande
partant de la colonne, est aussi la somme de deux termes : passante ∆ν autour de la fréquence ν et faisant un angle θ1 avec la
normale O1 N1 à la lame, arrive sur l’interface ➀. Soit d 5 φ ′ i ( O 1 , ∆ 1 ) ,
L′ν ( ) = L′ν p ( ) = τ ν′ L′ν ( 0 ) + εν′ n ν2 L ν0 ( T ) (30)
le flux incident au point O1 :
et compte tenu de (25) et (29) : — une partie ρ ′ν 1 ( θ 1 ) est réfléchie spéculairement, l’angle de
réflexion étant égal à θ1 ;
L′ν ( ) = L′ν ( ) = L′ν ( 0 ) exp ( – κ ν ) +
p
n ν2 L 0ν ( T ) [ 1 – exp ( – κ ν ) ] — le complément 1 – ρ ′ν 1 ( θ 1 ) pénètre dans la lame selon l’angle
(31) de réfraction θ tel que :
n ν 1 sin θ1 = n ν sin θ (32)
Il peut arriver que l’un des termes soit négligeable :
et la fraction :
— lorsqu’un rayonnement puissant, laser par exemple, traverse
un milieu froid (T ≈ 300 K), L′ν ( ) se réduit pratiquement à la lumi-
nance transmise :
τ ν′ ( θ ) = exp ( – κ ν ) = exp – κ ν --------------
cos θ (33)
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τ ν′ jk = 1 – α ν′ jk = 1 – ε ν′ jk = exp ( – κ ν G jk ) (54)
■ Approximation A1 : les facteurs radiatifs monochromatiques
sont indépendants de la direction, autrement dit, émissivité ε νj ,
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p
φ νi Sk ( S j ) = L ν j sj
τ ν′ jk dS j cos θ j dS k cos θ k
s k ---------------------------------------------------------------------
j2k
-
+ n ν2G L ν0 G sj sk
εν′ jk d S j cos θ j d S k cos θ k
- (57)
---------------------------------------------------------------------
j k
2
φ νi Sk ( S j ) = L νpj sj sk
dS j cos θ j dS k cos θ k
---------------------------------------------------------
j k
2
- (58)
4
d φ ν′ idSk ( d Ω k ) = τ ν′ jk L νp j + ε ν′ jk n ν2G L ν0 G dS k cos θ k d Ω k (55) avec, bien entendu :
τνj k = 1 – ανj k = 1 – ενj k (64)
avec L 0ν G = L ν0 ( T G ) . Le second membre de (55) est la somme de
deux termes ; L νp j étant la luminance du flux partant de dSj (53), le
premier terme représente le flux transmis par G sur dSk ; le deuxième 2.2.3 Expression des flux perdus
est le flux émis par la colonne d’angle d Ω k vers dS k . Pour symétriser
le rôle des deux surfaces dSj , dSk , il est préférable d’expliciter l’angle Après avoir envisagé un couple de surfaces Sj , Sk , examinons
d Ω k dans (55) de sorte que : maintenant les N matériaux opaques constituant une enceinte et
échangeant de l’énergie radiative à travers G. Supposons connues
4
dS k cos θ k dS j cos θ j les caractéristiques radiatives, c’est-à-dire le coefficient κ νG et
d φ ν′ idSk ( d Ω k ) = τ ν′ j k L νp j + εν′ j k n ν2G L ν0 G --------------------------------------------------------
- (56) chaque émissivité ε ν k , et supposons préalablement calculés tous les
j2k facteurs de forme f jk [1] ainsi que les différents facteurs géométri-
ques moyens τ ν jk ou ε ν jk .
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On dispose pour chaque surface Sk des trois relations suivantes : S j , S k . De ce fait, ces facteurs deviennent hémisphériques et
s’écrivent :
ϕ νpk = ε ν k n ν2G ϕ ν0k + ρ ν k ϕ νi k (65)
τνG = 1 – ανG = 1 – ενG
j=N
ϕ νi k =
j=1
∑ f k j τ ν jk ϕ νpj + ε ν jk n ν2G ϕ ν0G (66) 1
= -------
πS
s
exp – κ ν G P, ∆ dS cos θ d Ω (70)
ϕ νk = ϕ νpk – ϕ νi k (67) P désigne un point situé sur la surface intérieure S de l’enceinte et
∆ une direction quelconque (figure 15a ) ; P, ∆ est la longueur de
ϕ ν0k = ϕ ν0 ( T k )
et ϕ ν0G = ϕ ν0 ( T G ) sont liés aux températures respec- la colonne semi-transparente délimitée par l’angle solide d Ω .
tives Tk , TG , par (2). Remarquons que, par analogie avec l’expression (25), on peut
La première relation (65) est identique à (53), la luminance L νek poser :
τ ν G = exp (– κ νG RH ) (71)
étant exprimée à l’aide de (52). La seconde (66) s’établit immédia-
tement à partir de (61) ; en effet, ϕ νi k ( S j ) = φ νi Sk ( S j ) ⁄ S k , représente RH est alors appelé rayon de l’hémisphère de Hottel [15]. Mais RH
le flux monochromatique surfacique incident sur Sk en provenance n’est pas une moyenne sur les longueurs P, ∆ ; RH est obtenu
de Sj ; pour obtenir ϕ νi k , il suffit de sommer sur les N surfaces Sj . après calcul des deux intégrales sur S et sur 2π stéradians (70). Tout
Quant à la troisième (67), elle donne le flux monochromatique perdu se passe comme si, pour chaque point P de S, on remplaçait le
volume réel G par un hémisphère H, de rayon RH et de centre P, et
par la surface Sk .
que ce même hémisphère H était conservé pour tous les points P
Associée au système [(65), (66) et (67)], une quatrième équation de S (figure 15b ).
concerne le flux monochromatique φ νG perdu par G, lequel est bien Le facteur τ ν G (ou ε ν G = α ν G ) et le rayon RH varient avec la géo-
évidemment, en présence d’une enceinte, égal à la somme des flux métrie de l’enceinte et également avec κ νG . Le paragraphe 9 donne
gagnés – φ νk par toutes les surfaces Sk , soit : des exemples où le calcul de τ νG (70) conduit, soit à des expressions
analytiques, soit à des intégrales classiques dont les valeurs numé-
k=N k=N
riques sont tabulées. Il existe également des tables [7], [15] donnant
φ νG = – ∑ φ νk = – ∑ S k ϕ νk (68) τ νG ou RH en fonction de κ νG a où a est une dimension caractéristique
k=1 k=1 de l’enceinte. Enfin des valeurs de RH peuvent être utilisées pour
un milieu G om ou H om optiquement mince (§ 1.2), c’est-à-dire pour
Le système d’équations ci-dessus [(65), (66), (67) et (68)] corres-
lequel κ ν G R H 1 , de sorte que :
pondant à 3N + 1 équations permet de déterminer les inconnues,
températures ou flux, et, après intégration, d’effectuer des bilans [1] ;
ainsi :
τ
νG
om ≈ 1 – κ ν G RH om , ε
νG
om ≈ κ ν G RH om (72)
— lorsque les températures sont connues, la résolution du sys-
tème conduit aux flux monochromatiques ϕ νpk , ϕ νi k , ϕ νk et φ νG
(en joules), puis aux flux perdus (en watts) :
ϕ
k
= ϕ
0
∞
νk
dν, φ
G
= φ0
∞
νG
dν (69)
φ
G
= 0
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Une formule approximative donne également RH pour des Si le milieu est optiquement mince (§ 1.2) :
milieux peu épais (§ 9).
ϕ = κ R n2
Après calcul de τ νG , les équations (65) et (66) se réduisent à : νG
om
νG
om
H
om
νG
om
1 + ρ ν 2 ε ν 1 ϕ ν01 + 1 + ρ ν 1 ε ν 2 ϕ ν02
ϕ νp F = ε ν F n ν2G ϕ ν0 F + ρ ν F ϕ νi F (73) x ϕ0 – -------------------------------------------------------------------------------------------
- (79)
νG
om
2 1 – ρ ν 1 ρ ν 2
ϕ νi F = ε ν G n ν2G ϕ ν0G + τ ν G ϕ νpF (74)
avec R om = 2 (§ 9). En cas d’équilibre radiatif (§ 2.2.3), la tempé-
H
avec ϕ νi F = ϕ νpG , ϕ νi G = ϕ νpF rature T om est donnée par :
G
κ
et ρν F = 1 – ε ν F , τ ν G = 1 – ε ν G ∞ ∞ κ om n 2 om
νG νG
2 n2 ϕ0 dν = -------------------------------
-
ϕ νF νG νG 1 – ρν1 ρν2
om om
νG
om
Quant au flux monochromatique surfacique perdu par F (et 0 0
gagné par G ), il s’exprime (en J · m–2) par :
ενF ενG x ε ν 1 1 + ρ ν 2 ϕ ν01 + ε ν 2 1 + ρ ν 1 ϕ ν02 d ν (80)
ϕ νF = ------------------------------ n ν2G ϕ ν0F – ϕ ν0G (75)
1 – ρνF τνG On voit clairement qu’il serait aberrant de poser = 0 dans ϕ om
νG
Après une intégration (qu’il ne faut surtout pas oublier !), le flux la relation (79) ; en faisant varier ν, on obtiendrait des températures
surfacique ϕ F perdu par F (en W · m– 2) est relié aux flux ϕ ν0F , ϕ ν0G , T G om totalement différentes les unes des autres puisque les para-
c’est-à-dire aux températures TF , TG , équation (2), par : mètres κ ν G om , n ν G om et, à titre moindre, ρν 1 , ρν 2 varient fortement
avec ν. Comme nous le verrons plus loin (§ 3.3.3) l’équation (80) peut
∞
ενF ενG être obtenue par une autre voie.
ϕ = ------------------------------ n 2 ϕ 0 – ϕ ν0G d ν (76)
F 0 1 – ρνF τνG νG νF
ϕ νp1 = ε ν 1 n ν2G ϕ ν0G ρ ν 1 ε ν G n ν2G ϕ ν0G + τ ν G ϕ νp2 (77) 3.1 Équation de transfert radiatif.
Pour le plan ➁, il suffit de permuter les indices 1 et 2. On en déduit : Bilan de flux radiatif monochromatique
ϕ ν1 + ϕ ν2
ϕ νG = – -------------------------
2
- À la traversée de l’élément de volume dV dans l’angle d Ω
5
(figure 3b ), le flux d φ ′s, ∆ subit :
ενG nνG 2
= --------------------------------------- — une augmentation par suite de l’émission thermique (8) et de
1 – ρ ν 1 ρ ν 2 τ ν2 G la diffusion selon ∆ (15), à partir des directions ∆ i contenues dans
4π sr ;
ε ν 1 1 + τ ν G ρ ν 2 ϕ ν G – ϕ ν 1 + ε ν 2 1 + τ ν G ρ ν 1 ϕ ν G – ϕ ν 2
0 0 0 0
— une diminution due à l’absorption thermique (6) et à la diffusion
× --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- (78)
2 depuis ∆ vers toutes les directions ∆ d (11).
Il en résulte que, pendant le trajet ds, la variation de luminance
et par intégration ϕ G
.
L′ν s, ∆ vérifie l’équation :
Le cas particulier T1 = T2 = TF , ε ν 1 = ε ν 2 = ε ν F correspond au
paragraphe 2.3.1 et (78) conduit à – ϕ νF (75). d L ′ν s , ∆ σ ν s
--------------------------- = η ν ( s ) + --------------
ds 4π
L′ν s, ∆ i p ν ∆ i → ∆ d Ω i
– κ ν s + σ ν s L ν′ s , ∆ (81)
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Dans le cas d’un phénomène instationnaire, la luminance varie en Le long de l’axe curviligne s ’s (figure 3a ), à partir de la luminance
fonction du temps t, de sorte que L′ν s, ∆ est à remplacer par L ν′ 0, ∆ 0 à l’abscisse s = 0 et dans la direction ∆ 0 , la solution
L′ν s, ∆ , t et que : formelle de (82) s’exprime par :
β
s s
ν s, ∆ = 1 – ω ν s n ν2 s L ν0 T s
Pour une diffusion isotrope, ν s est alors tout simplement égal
ων s
+ ----------------
4π
L ′ν s , ∆ i p ν ∆ i → ∆ d Ω i (85)
à la luminance moyenne L ν s sur toutes les directions ∆ i (17).
n ( s ) -------
ds
d dr d’une énergie radiative à celle d’origine moléculaire, l’existence
------- ν - = ∇n (s) ν (86) d’une pression de radiation [10]. Il reste à considérer le transfert
ds
d’énergie ou, plus précisément, le flux volumique perdu par le maté-
où r = OP est le vecteur caractérisant la position du point P. riau à cause des processus de conduction et de rayonnement.
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À l’intérieur d’un matériau opaque, le flux volumique perdu par (figure 3b ) perd de l’énergie par émission (8) et en gagne par
absorption (6), mais la diffusion n’a pas d’influence directe sur le
conduction est égal à la divergence ∇q du vecteur flux surfacique
matériau (§ 1.4). Il s’ensuit que :
de conduction q , avec, d’après la loi de Fourier :
3 e 3 a
d3 φ P d φ d φ
------------------------- = ------------- – -------------
q = – k ∇T (90) dV dV dV
ν
∞
où k désigne la conductivité thermique, dite encore phonique.
= d η ν P – κ ν P Lν′ P , ∆ d Ω (98)
Dans un MST, il faut ajouter à q un vecteur flux surfacique de 0
rayonnement q . Avec : c’est-à-dire :
ou encore :
∇q = ∇q + ∇q
(92) ∞
Une formulation de q
et de ∇q
est donc nécessaire. ∇q P = 4π η ν P – κ ν P L ν P dν (100)
0
5
Le flux d φ ′ s, ∆ , explicité en (4), traverse la surface d Σ et se L ν (P ) étant la luminance monochromatique moyenne au point P.
propage dans l’angle d Ω. Il s’écrit : Bien entendu, si dans (95) le vecteur q ν P peut être utilisé à
5
titre transitoire, le flux volumique perdu par le matériau au point
d φ ′ s, ∆ = L ν′ s, ∆ d Σ N ⋅ ∆ dΩ dν (93) P (99) et (100) est total, c’est-à-dire intégré sur toutes les
fréquences ν. Au contraire, l’équation de transfert (82) est, rappe-
N désignant le vecteur unitaire sur la normale à d Σ (figure 3a ). Si lons-le, monochromatique, c’est-à-dire valable pour chaque fré-
l’on considère un volume V de milieu semi-transparent, limité par quence ν. Sous forme abrégée, le bilan de flux est monochromatique
une surface Σ, le flux radiatif, perdu par V ou traversant la surface Σ pour le rayonnement et, impérativement, total pour le matériau.
vers l’extérieur de V, s’obtient par une triple intégration de (93), soit :
φ
= Σ
N dΣ ν
0
∞
d L ν′ P , ∆ ∆ dΩ (94)
L’expression (99) de ∇q P fait intervenir, dans une double inté-
gration, la luminance L ν′ P, ∆ , elle-même solution de l’équation
P étant un point courant sur la surface Σ. Il suffit d’introduire un intégro-différentielle de transfert (82) et fonction du champ de
température généralement inconnu T (P ). Sans insister davantage,
vecteur flux surfacique de rayonnement q tel que : on conçoit facilement la complexité des problèmes mathématiques
à résoudre dans un milieu semi-transparent.
q
P = ∞
0
q ν P d ν = ν0
∞
d L ′ν P , ∆ ∆ d Ω (95)
La diffusion n’apparaît pas explicitement dans ∇q P . L’hypo-
thèse d’isotropie, si elle simplifie quelque peu la fonction source (84),
pour constater que : ne modifie en rien le deuxième membre de (99). Même l’absence
de diffusion (σ ν = 0), très avantageuse en ce qui concerne l’équation
φ
=
Σ
q
P N d Σ (96)
de transfert (88), n’apporte aucune simplification dans (99). Par
contre, pour un milieu purement diffusant sur toute l’échelle des
fréquences (κ ν = 0, η ν = 0 quel que soit ν ). Il vient :
est le flux du vecteur q P ; le produit scalaire ϕ P = q P ⋅ N
représente ainsi le flux radiatif traversant l’unité de surface, per-
∇q = 0 (101)
pendiculaire à N , au point P, c’est-à-dire la condition aux limites
radiative. Notons qu’on obtient également cette équation (101) en cas
d’équilibre radiatif (§ 2.2.3).
Une transformation mathématique bien connue permet le passage
de l’intégrale de surface (96) à l’intégrale de volume :
φ
= V
∇q
P dV (97)
3.3 Modèle du mur semi-transparent
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3.3.1 Géométrie monodimensionnelle Compte tenu des définitions de µ (103) et de ζ ν (104), l’équation
et symétrie azimutale de transfert (82) s’écrit :
∂ L′ν ζ ν , µ , ψ
Si l’on peut considérer la géométrie comme infinie dans les direc- µ -------------------------------------- + L′ν ζ ν , µ , ψ = ν ζ ν , µ , ψ (106)
tions x et y, la luminance ne dépend que de la variable spatiale z ∂ ζν
et des deux angles θ, ψ (figure 16a ). Sur chaque plan perpendiculaire
avec, en cas d’ETL :
à l’axe Oz, les propriétés radiatives du milieu sont uniformes. La
d ∂ ν ζ ν , µ , ψ = 1 – ω ν n ν2 L ν0 T ζ ν
dérivée ------- est liée à ------- par :
ds ∂z
ων
ψi = 2 π µ i = +1
+ --------- dψi Lν′ ζ ν , µ i , ψ i p ν cos χ d µ i (107)
d ∂ dz ∂ 4π µi = –1
-------- = -------- -------- = µ ------- (102) ψi = 0
ds ∂z ds ∂z
où χ est l’angle des directions ∆i , ∆ (figure 6), de sorte que :
conformément à la notation habituelle :
cos χ = sin θ sin θi cos (ψ – ψi ) + cos θ cos θi (108)
µ = cos θ (103)
Dans le modèle dit du mur semi-transparent, par analogie avec
Par ailleurs, il est commode de substituer à z la variable réduite ζν la conduction, on admet l’existence d’une symétrie azimutale
connue sous le nom de profondeur optique ou de distance optique, (figure 16b ). La luminance est donc supposée indépendante de ψ,
telle que : ce qui implique qu’il en soit de même des conditions aux limites.
d ζ ν = β ν dz , ζν = 0
z
β ν ( z′ ) dz ′ (104)
L’équation de transfert se simplifie en :
∂ L′ν ζ ν , µ
µ ---------------------------- + L′ν ζ ν , µ = ν ζ ν , µ (109)
Il s’ensuit que ζ ν varie entre 0 et l’épaisseur optique (§ 1.2) ζ ν telle ∂ ζν
que :
β
avec :
ζν = ( z′ ) dz ′ (105)
0 ν ν ζ ν , µ = 1 – ω ν n ν2 L ν0 T ζ ν
ων
où est l’épaisseur de la couche considérée. µ i = +1
+ ------ L ν′ ζ ν , µ i p ν µ , µ i dµ i (110)
2 µi = –1
2π n=∞
0
p ν cos χ dψ i = 2πp ν µ , µ i = 2π ∑ an Pn µ Pn µi (111)
n=0
∂ Lν′ ζ ν , µ
+
µ ------------------------------- + L ν′ ζ ν , µ = ν ζ ν , µ
+
(114)
∂ ζν
— pour 0 ζ ν ζ ν , –1 µ 0 ,
∂ L ν′ ζ ν , µ
–
µ -------------------------------- + L ν′ ζ ν , µ = ν ζ ν , µ
–
(115)
∂ ζν
avec :
ω
ν ζ ν , µ = 1 – ω ν n ν2 L ν0 T ζ ν + ------ν-
2
Figure 16 – Couche semi-transparente d’épaisseur limitée 1 0
–
p ν µ , µ i L ′ν ζ ν , µ i d µ i + p ν µ , µ i L ν′ ζ ν , µ i d µ i
+
par deux plans parallèles × (116)
0 –1
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Par raison de symétrie, le vecteur flux surfacique q est porté par Enfin, en l’absence de diffusion (ω ν = 0) et avec des luminances
l’axe Oz (figure 16b ). Il suffit donc de considérer sa projection q ( z ) aux interfaces isotropes, la luminance moyenne L ν (ζ ν ) s’écrit :
selon cet axe, soit, d’après (95) : + –
2 L ν ζ ν = L ν 0 E 2 ζ ν + L ν ζ ν E 2 ζ ν – ζ ν
q ( z ) = 2π ∞
0
dν 0
1
L ν′ ζ ν , µ µ d µ +
+
–1
0 –
L ν′ ζ ν , µ µ d µ (117) + ζ ν
0
n ν2 L ν0 T ζ ν′ E 1 ζ ν – ζ ν′ d ζ ν′ (122)
et, d’après (99) : Cette équation (122) est alors explicite (et non plus intégrale) ; mais
le calcul de L ν (ζ ν ) suppose connu le champ de température T ζ ν′ .
∇q
dq ( z )
= --------------------- = 4π
dz
0
∞
κ ν dν
3.3.3 Isotropie de la diffusion et des rayonnements
1
× n ν2 L ν0 T ζ ν – ---
2 0
1
L′ν
+
ζν , µ d µ + 0
–1
L′ν
–
ζ ν , µ d µ (118)
aux interfaces. MST optiquement mince
et τ ≈ 1, se transforme en :
dq ( z ) νG
om
et que, symétriquement :
1
+ ζν
2 Lν ζν = L ν′ 0, µ exp – ------ d µ
0 µ –
L ν = ε ν 2 n 2
+
L ν0 T 2 + ρν 2 L ν 0 + … (125)
νG
om
0
ζν – ζν + –
+
–
L ′ν ζ ν , µ exp – --------------------- d µ Les deux luminances et L ν 0 L ν
se trouvent ainsi déterminées
–1 µ par résolution du système [(124), (125)] et se conservent à l’intérieur
du MST où les échanges radiatifs entre éléments de volume sont
+
0
ζ ν
1 – ω ν n ν2 L ν0 T ζ ν′ + ω ν L ν ζ ν′ E 1 ζ ν – ζ ν′ d ζ ν′ (120) négligeables. Par conséquent :
+ –
L′ν+ ζ ν , µ = L ν 0 + … , L′ν– ζ ν , µ = L ν + …
Le symbole ζ ν – ζ ν′ désigne la valeur absolue de la différence
ζ ν – ζ ν′ . D’une façon générale, pour n entier positif, les fonctions
Le vecteur flux surfacique q étant porté par l’axe Oz (figure 16b ),
intégrales exponentielles (références [7] [10]) sont données par : le flux radiatif traversant en P l’unité de surface perpendiculaire à
k s’écrit :
ξ
1 n–2
En ξ = µ exp – ---- d µ (121)
0
0
+ –
L ν 0 – L ν dν + … (126)
intégro-différentielle. 3
d φ
Si les luminances aux interfaces sont de plus isotropes avec : Quant à la divergence ∇q , égale au flux volumique radiatif -------------
dV
+ +
L ν′ 0, µ = L ν 0 et L ν′ – ζ ν , µ = L ν ζ ν
– perdu au point P, elle est donnée par l’expression (118) qui devient :
0
κ
νG
om n2
νG
om L ν0 T
G
om ( z )dν
+
L ν 0 E 2 ζ ν et
–
L ν ζν E2 ζν – ζν
– 2π 0
∞
κ
νG
om
+ –
L ν 0 + L ν dν + … (127)
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Après prise en compte du flux volumique conductif ∇q (92), il faut Avec la variable z, d’après la relation (104), le flux surfacique total
résoudre l’équation de conservation de l’énergie dans le MST pour de rayonnement s’exprime par :
obtenir la température T om ( z ) en première approximation ; mais
β 1 d n ν2 L ν0 T ( z )
G ∞
il est à remarquer que, malgré les hypothèses très simplificatrices,
q (z) = – 4 π
------- ----- ----------------------------------------- d ν (130)
T om ( z ) intervient dans (90) et (127) par le biais respectivement 3 0 ν dz
G
d’une dérivation et d’une intégration de sorte que la résolution reste
β 1 d n ν2 L ν0 T ( z )
∞
complexe.
ou
4π
q ( z ) = – --------
3 0 ν dT
dT
------ ----------------------------------------- dν -------
dz
(131)
En cas d’équilibre radiatif (§ 2.2.3), ∇q ( P ) s’annule et,
d’après (127), la température T om du MST ne dépend plus de z ;
G Cette relation met en évidence la proportionnalité entre q ( z ) et le
+ – dT
en remplaçant L ν 0
et L ν
dans (127) par leurs expressions gradient thermique ------- et permet, par analogie à la loi de Fourier,
extraites de (124) et (125), on retrouve évidemment (80) qui déter- dz
de définir une conductivité radiative ou conductivité de Rosseland,
mine T om . similaire à la conductivité thermique (de conduction), donnée par :
G
β 1 d n ν L ν T ( z )
2 0
4π ∞
k = ------- ------ ----------------------------------------- d ν (132)
3 0 ν dT
4. Résolution de l’équation Pour un milieu gris, donc d’indice de réfraction et de coefficient
de transfert radiatif. d’extinction constants (indépendants de ν ), hypothèse très peu réa-
liste d’après les exemples donnés au paragraphe 1, k peut s’écrire
Exemples de couplage sous la forme souvent rencontrée dans la littérature technique :
β 1 dL ν ( T )
0
rayonnement, ou suffisamment faible pour que les deux transferts 1 π ∞
--------- = --------------3- ----- ----------------------- d ν (134)
d’énergie puissent être considérés comme découplés (cas des
β 4σT 0 ν dT
isolants fibreux autour de la température ambiante).
Dans les paragraphes suivants, le couplage conduction- 1 ⁄ β apparaît comme la moyenne du libre parcours moyen mono-
rayonnement est pris en considération à partir soit d’une solution chromatique pondéré par la dérivée de la luminance du corps noir
analytique de l’équation de transfert radiatif (§ 4.1.4), soit d’un calcul par rapport à T.
numérique de résolution exacte (§ 4.2). La figure 17 [5] représente, en fonction de la température, la
L’équation de transfert radiatif [(82), § 3.1] décrit, sous la forme la conductivité radiative k calculée selon (132) pour 5 verres de type
plus générale, le champ de luminance L′ν s, ∆ . L’intégration ana- sodocalcique flottés à taux croissant d’oxyde de fer Fe2 O3 (§ 7).
lytique de cette équation ne peut se faire que dans des cas particuliers L’indice de réfraction n *ν a été déterminé à 500 oC et supposé indé-
et à l’aide d’hypothèses physiques simplificatrices qui conduisent pendant de la température. Les courbes 1 à 5 montrent que le trans-
à des solutions mathématiques approchées. Nous allons passer en fert radiatif est prédominant à hautes températures, supérieures à
revue celles qui sont le plus souvent utilisées dans le cas du mur 1 000 oC, même pour les verres les plus absorbants. À 500 oC, seul
semi-transparent (§ 3.3). le verre Planilux ou verre flotté type 1 (§ 7), le plus clair, est tel que :
k > k .
4.1.1 Approximation de Rosseland Les courbes de la figure 17 mettent en évidence l’influence de la
(modèle de diffusion) composition chimique sur k , mais leur indépendance aux
conditions de mesure (épaisseur de la couche, émissivité des
L’hypothèse simplificatrice utilisée consiste à considérer le maté- frontières opaques...) est en contradiction avec l’expérience et les
riau comme optiquement épais (§ 1.2). En toute rigueur, cette résultats de calculs plus précis (voir § 4.1.2 et § 4.1.3).
condition n’est jamais remplie à proximité des frontières. Mais, à
l’opposé du paragraphe 3.3.3, on suppose ici une épaisseur
optique (105) telle que ζ ν 1. 4.1.2 Approximation de Rosseland modifiée
On montre alors [10] que, la diffusion étant supposée isotrope, les
expressions du terme source ν ζ ν et du flux surfacique mono- Pour mieux décrire les situations réelles avec la prise en compte
de la proximité des frontières, l’approximation de Rosseland peut
chromatique de rayonnement q ν ζ ν se simplifient en : être améliorée. Le calcul du paragraphe précédent (§ 4.1.1), appliqué
au profil de température d’une couche semi-transparente limitée par
ν ζ ν = n ν2 L ν0 T ζ ν (128) des surfaces opaques à températures imposées, met en évidence
une importante discontinuité de température aux interfaces [10]. Ce
4 π d n ν L ν T ζ ν phénomène est d’autant plus important que ζ ν décroît, tout en
2 0
4 π dν
ν ζ ν = – -------
q - ------------ = – -------- -------------------------------------------
3 dζ ν
(129) restant très supérieur à 1. Physiquement, on ne peut pas accepter
3 dζ ν
de telles discontinuités de température, même si de forts gradients
de température peuvent apparaître au voisinage des frontières, dans
une zone plus ou moins épaisse.
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L′ν ζ ν , µ = L –ν ζ ν –1 µ 0 (138)
0
1
p ν µ , µ i L ′ν ζ ν , µ i d µ i = f ν L +ν ζ ν
+
(139)
0
p µ , µ i L ν′ ζ ν , µ i d µ i = b ν L ν ζ ν
–1 ν
– –
1
0
p ν µ , µ i L ′ν ζ ν , µ i d µ i = b ν L +ν ζ ν
+
(140)
Considérons, entre deux plans parallèles opaques à températures
T1 , T2 , émettant et réfléchissant de façon isotrope, un mur
0
p ν µ , µ i L ν′ – ζ ν , µ i d µ i = f ν L ν– ζ ν
semi-transparent à diffusion isotrope et en équilibre radiatif –1
dq ( z )
- = 0 .
------------------- L’équation de Rosseland (131) étant supposée f ν et b ν sont les fractions de luminance diffusées respectivement vers
dz l’avant (forward scattering, µ µ i > 0) et vers l’arrière (back scattering,
valable à l’intérieur du MST, il est possible [10] de déterminer les µ µ i < 0) ou rétrodiffusion (§ 1.4). Bien évidemment, les conditions
discontinuités aux interfaces : T (z = 0) – T 1 , T ( z = ) – T 2 et d’en de normalisation (14) imposent : f ν + b ν = 1. Par ailleurs, le facteur
de rétrodiffusion b ν peut être calculé (21) à l’aide d’une fonction
déduire le flux surfacique q . angulaire de diffusion p ν ( χ ).
Ainsi, avec des émissivités ε 1 , ε 2 , des parois indépendantes de Remarquons que deux hypothèses contradictoires ont été intro-
ν et après calcul de β (134), on obtient : duites successivement. Le MST a toujours été considéré comme
isotrope (voir remarques sur les notations) en ce qui concerne ses
2
n σ T 41 – T 24 propriétés radiatives. Or, on est contraint d’admettre ici une aniso-
q = ------------------------------------------------------------- tropie de diffusion, se traduisant par des valeurs de b ν et f ν
1 1 3
------ + ------ – 1 + ---- β différentes ; en effet, ce phénomène apparaît clairement, par
ε1 ε2 4 exemple, pour des matériaux fibreux qui manifestent de fortes
diffusions avant.
Si la différence ∆ T = T 1 – T 2 est suffisamment faible et si
Le système (114) et (115) se réduit ainsi à deux équations diffé-
T1 + T2 rentielles linéaires couplées du premier ordre :
- est la température moyenne, q s’écrit :
T = ------------------
2
+
1 dL ν z
---- --------------------- = – κ ν + b ν σ ν L +ν z + b ν σ ν L ν z + κ ν n ν2 L ν0 T z (141)
–
2
4n σ T 3 ∆T ∆T 2 dz
q = ------------------------------------------------------------- = k ------- (135)
1 1 3
------ + ------ – 1 + ---- β 1 dL ν z
–
ν
ε1 ε2 4 – ---- ------------------- = – κ ν + b ν σ ν L ν– z + b ν σ L ν+ z + κ ν n ν2 L ν0 T z (142)
2 dz
Il s’ensuit, pour la conductivité radiative k , une expression modifiée
qui tient compte des frontières et décrit l’effet d’épaisseur : Les conditions aux limites, dans le cas où le matériau est déli-
mité par deux surfaces opaques, à températures imposées T1 , T2
2 et à facteurs monochromatiques d’émission isotrope ε ν 1 , ε ν 2 ,
4n σ T 3
k = ------------------------------------------------------------- (136) sont :
1
ε1 ε2
1
------ + ------ – 1 + ---- β 3
4 — en z = 0 ; T = T1 ;
+ –
L ν 0 = ε ν 1 L ν0 T 1 + 1 – ε ν 1 L ν 0 (143)
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∞ π -----------------------
dT
k = - dν
---------------------------------------------------------------------------------------------- (146) Q
X
ζ, t
X q z, t
= ------------------------ (151)
0 1 1 3 2 4
--------- + --------- – 1 + ---- β ν + 2b ν σ ν 4n σ T r
εν1 εν2 4
avec q z, t donné par (117) ;
Qualitativement, le modèle à deux flux conduit à des résultats simi- — la luminance moyenne multipliée par l’angle solide 4π sr :
laires à ceux de l’approximation de Rosseland modifiée (§ 4.1.2). De
plus, il permet une meilleure prise en compte du caractère mono- G ζ
X X
chromatique des paramètres radiatifs. G ζ, t = ------------------------
- (152)
4n σ T r4
2
Si le matériau est optiquement épais : β ν + 2b ν σ ν 1,
l’expression (146) est semblable à celle de Rosseland (132) sans être
subordonnée à l’hypothèse d’une diffusion isotrope. où G ζ = 2π ν∞
0
d
+1
–1
L′ ζ , µ d µ
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X T
ζ = ζ ; T ζ = -----2- = T 2X (158)
Tr
X
Le flux surfacique adimensionné Q est exprimé (131) par :
X
4 X 3 dT ζ
ζ = – ------ T ζ --------------------
X
Q (159)
3 dζ
D’après (159) et (156), l’équation de conservation de l’énergie se met
sous la forme :
X
X 3
4T ζ dT ζ
d
--------
dζ 3N
X
- --------------------
1 + -------------------------
dζ
= 0 (160)
X
Par un nouveau changement de variable : ζ = ζ ⁄ ζ = z ⁄ , il vient
aussi :
X 3 X
4 T
d dT
------------ 1 + ---------------------
- -------------- = 0 (161)
dζ
X
3N
X
d ζX Figure 18 – Profil de température correspondant à des transferts
couplés de chaleur par conduction et rayonnement [10] ; N X = 0,01
avec les conditions aux limites :
X X
T = T 1X ; ζ = 0 (162) 4.2 Méthodes numériques
X X
de résolution exacte
T = T 2X ; ζ = 1 (163)
4.2.1 Méthode des ordonnées discrètes
Il est habituel et pratique d’introduire une conductivité thermique
équivalente de conduction et rayonnement : Cette méthode ne fait pas appel à des hypothèses physiques
4 simplificatrices comme précédemment (§ 4.1) et constitue un moyen
+ X X 3
k T = 1 + ------------
X
T (164) de résolution numérique exacte. La précision du résultat dépend uni-
3N quement de la performance des algorithmes mathématiques utilisés.
L’équation (161) prend ainsi la forme classique en régime L’espace autour d’un point P est divisé en M secteurs circulaires,
stationnaire : M étant un nombre pair, et l’intégrale qui intervient dans le terme
X
de diffusion (83) est remplacée par une somme, quadrature de
d dT Gauss :
- + T X --------------
-----------
X k = 0 (165)
dζ dζ
X M
∑ w i L ν i ζ ν p ν µ j , µ i (167)
Après intégration et pour les conditions aux limites (162) et (163), i=1
le profil de température s’exprime par la fonction implicite T X (ζ X )
où wi sont les poids de la quadrature. De plus, si p ν ( µ j , µ i ) est
suivante : exprimé à partir de polynômes de Legendre (111), l’équation de
transfert radiatif (109) s’écrit sous la forme discrétisée suivante :
X 1 X 4 X X X X
T X T = 1 – ζ T 1 + ζ T 2
+ ------------
3N dL ν j ζ ν , µ j
1 X X 4 X X 4 µ j ---------------------------------- + L ν j ζ ν , µ j = 1 – ω ν n ν2 L ν0 T
X 1 – ζ T 1 + ζ T 2
+ ------------ d ζν
(166)
3N ων M N
+ -------- ∑ w i L ν i ζ ν ∑ a n P n µ j P n µ i (168)
La figure 18 représente T X (166) en trait continu avec : N X = 0,01, 2
i=1 n=0
T r = T2 , T X X
1 = 0,5 et T 2 = 1 . On peut remarquer l’allure non linéaire qui représente un système d’équations différentielles non
de T X en fonction de ζ X. Ce profil est à comparer à ceux corres- homogènes.
pondant aux solutions exactes [10] obtenues dans les mêmes Cette méthode a été utilisée par plusieurs auteurs [24] [25] et
conditions, pour deux cas : ζ = 1 et ζ = 10 . Même pour un maté- reprise récemment [19] [20] avec une résolution matricielle, plus
riau optiquement épais, les gradients de température à la paroi sont rapide et plus précise que les précédentes. Dans ce dernier cas, le
très différents de ceux correspondant à l’approximation de transfert d’énergie thermique est traité avec une prise en
Rosseland, ce qui peut conduire à des erreurs importantes dans le considération de l’anisotropie géométrique de l’isolant fibreux
calcul des flux surfaciques. Ce désaccord provient, comme nous (stratification des fibres) ; ainsi, β ν dépend de la direction de propa-
l’avons déjà mentionné (§ 4.1.1), du fait que l’approximation ζ 1 gation du rayonnement ; mais n ν* en reste indépendant et les
ne prend pas en considération les conditions aux limites radiatives auteurs admettent de plus : n ν* ≈ 1 .
du matériau.
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(n – 1)
T
j +1
+ T j – – 2T j
1
5.1 Matériaux absorbants et diffusants.
– aT j
+ b ------------------------------------------------------ Isolants thermiques
h2
en fibres minérales
T j(+n 1– 1 ) – T j(–n 1– 1 )
2
q zj + 1 – q zj – 1 Le transfert d’énergie thermique à travers les isolants s’effectue
– a ------------------------------------------- + ----------------------------------------------------- = 0 (172)
2h 2h simultanément par conduction et rayonnement dans deux cas très
différents : à température ambiante, pour les isolants légers (masse
qui définit, en chaque nœud du maillage j, la température Tj ; h est volumique, environ 10 kg · m – 3 ) couramment utilisés dans le
le pas du maillage et l’exposant (n ) la n-ième itération. En effet, les bâtiment ; à hautes températures, pour des isolants de masses volu-
systèmes d’équations (168) et (172), couplés par l’intermédiaire du miques plus élevées (de 30 à 100 kg · m–3) indispensables aux appli-
champ de température, sont résolus conjointement par une méthode cations industrielles.
itérative. Le calcul part du système (168) en supposant pour le terme Le flux surfacique total à travers l’isolant doit rester inférieur à une
L 0ν T z un profil de température linéaire. La solution obtenue est valeur limite imposée par le cahier des charges, de sorte que :
introduite dans le système (172) qui fournit un nouveau profil ; q + q = q < q0
celui-ci à son tour sert à l’obtention d’une seconde solution de (168)
et ainsi de suite, jusqu’à la convergence du profil. Le calcul est fait Le calcul de q
ν
et q selon une des méthodes décrites (§ 4) permet
pour chaque bande spectrale considérée. À partir de T (z ) ainsi déter- de prévoir le comportement thermique de l’isolant en fonction de
miné, on calcule q et q en chaque point de la couche. ses caractéristiques radiatives, compte tenu des paramètres dont
La figure 19 illustre les profils de température calculés d’après elles dépendent : température, composition chimique, morphologie
cette méthode pour un isolant fibreux léger à différentes tempéra- de l’isolant (diamètre des fibres, porosité), etc.
tures proches de la température ambiante [20]. On constate que Les résultats présentés dans ce paragraphe se rapportent à l’étude
l’influence du couplage est négligeable pour des faibles différences de l’influence des paramètres mentionnés ci-avant. Ils ont été
de température (courbe I , ∆T = 10 K, courbe II , ∆T = 40 K et courbe III , obtenus en régime stationnaire, soit par l’approximation de
∆T = 70 K), T variant quasi linéairement en fonction de z. Mais elle Schuster- Schwarzschild [5] [18], soit par la méthode des ordonnées
se manifeste dès que ∆T augmente et cela malgré des températures discrètes [19].
relativement basses, autour de l’ambiante.
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5.1.1 Influence de la température Pour les isolants en fibres de verre, la conductivité thermique k
à travers la matrice solide et le gaz interstitiel, en l’absence de
L’influence de la température sur q se manifeste par l’intermé- convection naturelle, est donnée par la relation [18] :
diaire de l’indice complexe n ν* ( T ) ou, directement, dans le terme
d’émission monochromatique (§ 4.1.3), par la luminance du corps
noir L ν0 ( T ) .
0,13 T
k T = 0,257 2 T 0,81 + 0,052 7 ρ 0,91 1 + -----------------
100 (174)
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tait le contact. Et, bien évidemment, plus le verre est absorbant et 5.2.4 Couplage rayonnement-conduction
plus il s’échauffe par rayonnement.
L’influence importante du rayonnement a déjà été illustrée par les
profils de température du paragraphe 5.2.2. Elle apparaît aussi clai-
5.2.3 Flux surfacique monochromatique
rement dans l’évolution du rapport q ⁄ q en fonction de l’épaisseur
Les flux surfaciques monochromatiques aux points A et B ont été réduite z ⁄ , pour une configuration donnée.
calculés dans la référence [5] pour les différentes configurations Les figures 30a et 30b montrent que, dans le cas d’une lame
schématisées sur la figure 26. Quelques exemples typiques sont mince ( = 3 mm ), l’allure des courbes et les valeurs de q ⁄ q
présentés ci-après ; ils illustrent l’influence importante du coefficient dépendent étroitement des conditions aux interfaces de la feuille de
monochromatique d’absorption κ λ et la nécessité de connaître les verre. Mais l’interprétation physique des résultats est rendue délicate
propriétés radiatives des verres dans un très large domaine de par suite des nombreux paramètres pris en compte dans les calculs.
longueurs d’onde. En particulier, il est pour l’instant impossible de déceler des
En ce qui concerne le point A situé sur le plan médian de la tendances quant à l’influence de la composition chimique. De futures
feuille de verre : études théoriques et expérimentales sont encore nécessaires.
— l’association d’un milieu optiquement mince et d’une frontière
inférieure peu émissive (figure 28a ) conduit à une croissance de
qλA
avec κ λ ; ce comportement est particulièrement évident entre
0,8 et 2,7 µ m ; pour λ > 2,7 µ m, les tendances sont inversées car le
milieu n’est plus optiquement mince ;
— lorsque les deux parois ont une forte émissivité et ne sont pas
en contact du verre (figure 28b ), q λA
est au contraire une fonction
décroissante de κ λ pour λ < 2,7 µ m.
Considérons maintenant le point B (figure 29) situé à mi-distance
de la feuille de verre et de la paroi chaude. Pour λ < 2,7 µm, les varia-
tions de q
λB
en fonction de λ sont semblables à celles de q
λA
(figure 28a ) ; on retrouve en particulier la croissance du flux avec
κ λ . À partir de 2,7 µm, les profils deviennent indépendants de la
composition chimique du verre et q
λB
décroît avec λ ; rappelons,
par ailleurs, qu’au-delà de 5 µm, pour 1 mm , le verre est opaque
(tableau 1).
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p ν ∆i → ∆ .
Or pour les matériaux en masse, c’est-à-dire, en fait, pour les
verres, l’étape concernant les mesures de n *ν en fonction de T, de
ν, de la composition chimique, etc., commence seulement.
La situation est encore pire pour les milieux dispersés ; dans ce
cas, les études expérimentales, destinées à atteindre les coefficients
κ ν , σ ν et la fonction p ν ∆ i → ∆ sans attribuer à cette dernière une
expression a priori, sont à notre connaissance à leur point de départ.
Figure 30 – Profil du rapport q ⁄ q en fonction de l’épaisseur Il est également regrettable que les profils de température et de
réduite flux, calculés plus ou moins rigoureusement par les modélisations
proposées, ne soient qu’exceptionnellement confrontés à des déter-
minations expérimentales.
Toutefois, sous l’influence de besoins de plus en plus exigeants,
6. Conclusion on peut espérer que les progrès dans le domaine du transfert radiatif
vont s’amplifier et qu’« un équilibre satisfaisant entre la précision
de la solution et le coût du calcul » [4] sera atteint. En particulier,
Le transfert d’énergie thermique à travers des matériaux la constitution primordiale d’une base de données bénéficiera [3] du
semi-transparents intervient dans des situations extrêmement développement récent des techniques expérimentales et de leurs
variées [4] appartenant aussi bien à la vie courante (vitres, pare-brise, performances : spectroscopie par transformée de Fourier, hologra-
fibres optiques, fours, isolants, etc.) qu’au monde industriel phie, interférométrie, sources lasers puissantes ou pulsées, fibres
(industries du verre, des céramiques, du bâtiment, aérospatiale, optiques.
sûreté nucléaire, etc.). Dans ce transfert, la part radiative est souvent
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2 2 2 2 2 4
ρν′ 1Œ θ 1 p 1 + q 1 p + q – 2 δ p 1 p – q 1 q + δ
-----------------------
- = ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
- (180)
ρν′ 1: θ 1 2 2 2
p1 + q1 p + q + 2 δ p1 p – q1 q + δ
2 2 4
2 2
p 1 – p + q 1 – q
ρν′ 1: θ 1 = ----------------------------------------------------- (181)
2 2
p 1 + p + q 1 + q
2 2 2 2 2 4
ρ ν′ 2 Œ θ p + q p 2 + q 2 – 2 δ pp 2 – qq 2 + δ
--------------------- = -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
ρ ν′ 2 ⊥ θ 2 2 2 2
p + q p 2 + q 2 + 2 δ pp 2 – qq 2 + δ
2 4
2 2
p – p 2 + q – q 2
ρν′ 2 ⊥ θ = ----------------------------------------------------
2
-
2
p + p 2 + q + q 2
Sur les figures 31 et 32, on remarque :
— les grandes variations des réflectivités en fonction de l’angle Figure 31 – Réflectivités monochromatiques directionnelles
d’incidence ; « polarisées » en fonction de l’angle d’incidence
1
— le passage systématique de la réflectivité parallèle par un mini- pour une interface air-verre isolation 3
mum qui peut être très accentué et correspondre à un angle d’inci-
dence voisin de 90o (figures 32a et 32b ) ;
— les valeurs très différentes des réflectivités parallèle et
perpendiculaire. (0) 8.2 Réflectances, absorptances
et transmittances, monochromatiques,
directionnelles, « polarisées »,
Tableau 4 – Indices de réfraction et d’extinction d’une lame semi-transparente,
du verre isolation 3 et de l’étain
pour deux longueurs d’onde à faces lisses et parallèles
Longueur d’onde (µm) 5,05 9,75 Dans le paragraphe 2.1.2, la lame semi-transparente, à faces lisses
et parallèles, d’épaisseur , est placée entre deux milieux 1 et 2.
nλ 1,42 1,49
Verre Deux applications particulières sont rencontrées dans la pratique.
kλ 2,18 · 10–3 1,43
■ Pour une vitre placée dans l’air, les milieux 1 et 2 sont identiques.
nλ2 34,40 47,80 Les réflectances, absorptances et transmittances sont données par
Étain les expressions classiques, respectivement (46), (47), (48) et illus-
kλ2 34,40 47,80
trées par deux figures.
● La première (figure 33) confirme les remarques déjà faites à
propos des réflectivités : grandes variations en fonction de l’angle
d’incidence θ 1 , passage de R′λ 1Œ θ 1 par un minimum, influence
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— la seconde représente la moyenne de τ ν G (P ) sur la surface S Mais, d’après la définition du facteur monochromatique hémis-
de l’enceinte : phérique moyen d’émission d’un MST quelconque G (§ 2.3.1), il
1
τ ν G = -----
S τs
νG P dS (183)
vient aussi :
e 2 0
ϕ ν G = ε ν G n ν G ϕ ν G = ε ν G n ν G πL ν T G
2 0
(190)
Ce dernier calcul est parfois inutile ; il en est ainsi pour une de sorte que :
enceinte constituée par une sphère, deux plans infinis parallèles, un
V
cylindre infini, etc. C’est le cas également pour des géométries ε ν G om = 1 – τ ν G om = 4 κ ν G ---- (191)
quelconques lorsque l’on s’intéresse à un point P particulier où se S
trouve placé, par exemple, un détecteur.
Au lieu d’être isotherme, l’enceinte F peut disposer de parois à
des températures différentes. Par exemple, la sole d’un four de forme
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(mince ou épais). Mais R H om , calculé à partir de (192) résulte d’une En posant µ = cos θ, il vient aussi :
moyenne de ε ν G om sur la surface S = 3πR 2 de l’hémisphère, ce qui
8
conduit à une valeur ----- R légèrement inférieure à R.
9
τνG = 2
0
1
exp ( – κ ν G D µ ) µ d µ
Pour un milieu quelconque, RH est certainement inférieur à R H om . et, après une intégration par parties :
En effet, à la suite du flux émis par dV (188), il faut tenir compte de 2
- 1 – 1 + ζ ν G exp – ζ ν G
τ ν G = --------- (194)
l’absorption à l’intérieur du MST dans chaque direction ∆, de sorte 2
ζ νG
e
que le flux monochromatique surfacique émis ϕνG est inférieur à
e
avec : ζ ν G = κ ν G D.
ϕ ν G om (189). Certains auteurs [7] ont effectué des calculs approchés
de RH pour des géométries simples (tableau 5). Le rapport R H ⁄ R H om
est voisin de 0,9, ce qui justifie la relation couramment utilisée et
admissible pour des milieux peu épais :
4V
R H = 0,9 ------- (193)
S
Géométrie Dimension 4V RH RH
R H om = -------- ------------
-
du MST caractéristique S (approché) R H om
8
Hémisphère................................................. rayon R ----- R
9
2
Sphère ......................................................... diamètre D ----- D 0,65D 0,97
3
Lame à faces parallèles.............................. épaisseur 2 1,8 0,90
Cylindre circulaire de longueur
infinie........................................................... diamètre D D 0,95D 0,95
Cylindre circulaire de hauteur H 2
égale au diamètre...................................... diamètre D ----- D 0,60D 0,90
3
Cube ............................................................ côté A 2 0,60A 0,90
----- A
3
Parallélépipède rectangle .......................... plus petit côté A
1×1×4 ....................................... 0,89A 0,81A 0,91
1×2×6 ....................................... 1,20A
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1
τ ν G = τ ν G ( P ) = ----
π
exp – κ ν G ------------- cos θ dΩ
cos θ
τνG = 2 0
1 κνG
exp – --------------- µ d µ = 2 E 3 ( κ ν G )
µ
(197)
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Géométrie Dimension R 12
R 12 om R 12 -------------
-
du MST caractéristique R 12 om
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Remarque : pour alléger l’écriture, toutes les variables dont dépend une
grandeur donnée ne sont pas toujours indiquées entre parenthèses.
Seules les principales le sont souvent ; par exemple : luminance mono-
chromatique directionnelle L ν′ s, ∆ à l’abscisse s dans la direction ∆ .
Mais elles sont parfois omises ; il en est ainsi pour les indices optiques
nν , k ν et les coefficients monochromatiques κ ν , σ ν .
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P
O
U
Rayonnement thermique R
des matériaux semi-transparents
E
par Magdeleine HUETZ-AUBERT
Docteur ès Sciences
Directeur de Recherche Émérite au Centre National de la Recherche Scientifique
N
Sorïn KLARSFELD
Docteur de l’Université de Paris
et
Ancien Chef de Laboratoire à Saint-Gobain Recherche
Philippe de DIANOUS
S
Ingénieur de Recherche, ISOVER Saint-Gobain, CRIR, Rantigny
(pour l’annexe 2)
A
V
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