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Évolution récente de l’économie béninoise


et Perspectives à moyen terme

Janvier 2020
Note sur l’évolution récente de l’économie béninoise et perspectives à moyen terme

SOMMAIRE

i
I. Evolution récente de l’économie béninoise ...................................................................................... 1
I.1 Secteur réel....................................................................................................................................... 1
I.2 Finances publiques ......................................................................................................................... 3
I.3 Balance des paiements ................................................................................................................... 6
I.4 Situation monétaire ........................................................................................................................ 6
II. Perspectives macroéconomiques pour 2020 et à moyen terme ................................................... 6
Note sur l’évolution récente de l’économie béninoise et perspectives à moyen terme

I. Evolution récente de l’économie béninoise

1
I.1 Secteur réel
Sur les quatre (04) dernières années 2016-2019, le taux de croissance de l’économie béninoise
s’est continûment accéléré. De 3,3% en 2016, le taux de croissance de l’économie s’est affiché à
6,7% en 2018. Pour 2019, les perspectives tablent sur un taux qui s’afficherait à 7,6% 1.

Cette hausse du taux de croissance est principalement imputable à : i) la bonne tenue de la


production de coton qui n’a cessé d’atteindre des niveaux records depuis 2016 ; ii) la hausse de la
production agricole hors coton ; iii) la vitalité de l’activité dans le secteur des BTP en lien avec la
mise en œuvre effective du Programme d’Action du Gouvernement ; iii) l’amélioration des
capacités d’offre d’énergie électrique ; iv) l’évolution favorable dans la branche de l’agro-industrie
en réponse aux bonnes performances du secteur agricole ; iv) le dynamisme au Port de Cotonou
et ses effets induits sur les autres activités de service. Par ailleurs, l’amélioration de la gouvernance
des régies financières a permis de renforcer leur efficacité.

Graphique 1 : Évolution du taux de croissance économique (%)


8.5

7.5 7.6
6.7
6.5

5.5 5.7

4.5

3.5 3.3
2.5
1.8
1.5
2015 2016 2017 2018 2019

Source : INSAE-DGAE, janvier 2020

Plus spécifiquement, dans le secteur primaire, la production de coton est passée de 450.000
tonnes en 2016 (record historique jamais enregistré avant 2016) à 678.000 tonnes en 2018. Pour 2019,
il est attendu une production de 800.000 tonnes. La production a donc enregistré une progression
de plus de 50% entre 2016 et 2018. En 2019, cette hausse serait de 78%. Cette performance a

1 Les chiffres provisoires de croissance pour 2019 ne sont pas encore disponibles
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placé le Bénin au premier rang des producteurs de coton africain en 2018. Elle est le résultat des

2
réformes mises en œuvre par le Gouvernement depuis 2016 dont la rétrocession de la gestion de
la filière aux acteurs privés à travers l’Association Interprofessionnelle du Coton (AIC), la mise
en place à bonne date des intrants de qualité ; l’amélioration de l’encadrement des producteurs,
etc.

Les records de production de coton ont permis d’améliorer l’approvisionnement et la production


des usines d’égrenage2. Ces usines, qui fonctionnaient à environ 40% de leur capacité avant 2016,
sont désormais en sous-capacité ; la production ayant dépassé la capacité totale des dix-neuf
usines installées, soit 600.000 tonnes. Le Gouvernement a donc autorisé l’installation d’une
vingtième usine.

La production hors coton a été également dynamique, en raison notamment de la mise en œuvre
du PAG qui a opté pour une territorialisation de la gouvernance du secteur agricole, en fonction
des avantages comparatifs des différentes régions, par la création et l’opérationnalisation des
Agences Territoriales de Développement de l’Agriculture (ATDA) et la promotion de nouvelles
filières agricoles. Ainsi, en 2017, le Bénin est classé 5ème producteur africain d’ananas avec l’un
des meilleurs ananas du monde (le pain de sucre, désormais exporté vers l’Union Européenne).

Dans le secteur secondaire, la croissance a été tirée par les secteurs de l’énergie, les BTP et les
industries agro-alimentaires et manufacturières.

En effet, l’amélioration de l’offre d’énergie électrique par la réhabilitation du parc de production


existant a permis de mettre fin aux coupures intempestives de courant (délestage). De même, le
Bénin a procédé au lancement d’une nouvelle centrale électrique (Maria-Gléta 2), en août 2019.
La capacité de cette dernière est de 127 MW, soit la moitié du besoin énergétique du pays en
heure de pointe. Cette capacité additionnelle a permis de doper l’offre d’énergie électrique et de
booster la croissance au niveau du secteur secondaire.

Par ailleurs, la mise en œuvre effective du volet infrastructure du PAG a permis de rendre
vigoureuse les activités de construction. C’est le cas par exemple du projet Asphaltage qui a
permis de bitumer, sur un linéaire total de 200 km, des routes secondaires dans plusieurs villes

2 L’égrenage est désormais classé dans le secteur primaire selon le nouveau Système de Comptabilité Nationale (2008).
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du Bénin. C’est aussi le cas des 22 stades communaux actuellement en construction. Il en a résulté

3
une augmentation du chiffre d’affaires des entreprises de BTP entre 2018 et 2019. Ce dynamisme
des BTP profite aux industries manufacturières à travers les industries de fabrication de matériaux
de construction. De même, la bonne tendance du secteur agricole affecte positivement les
performances des industries agroalimentaires.

Dans le secteur tertiaire, l’activité a été marquée, sur la période 2016-2019, par les bonnes
performances du Port de Cotonou. En effet, bénéficiant des réformes du Gouvernement,
notamment la mise en délégation du Port au Port d’Anvers International, le trafic portuaire s’est
amélioré, pour franchir la barre symbolique des dix (10) millions de tonnes métriques en 2018,
l’un des plus hauts niveaux de l’histoire. Cette performance, réitérée en 2019, est principalement
le résultat d’une amélioration de la gouvernance. Les bonnes performances du Port affectent les
autres activités de service telles que les transports, les assurances, les banques et autres services.

Au niveau des prix, l’inflation a été contenue sur toute la période (2016-2019). Elle est ressortie
à fin décembre 2019 à -0,9% contre 0,8% en 2018. Ce niveau l’inscrit en dessous du seuil de 3%
fixé dans le cadre de la surveillance multilatérale au sein des États membres de l'UEMOA.

I.2 Finances publiques


Les finances publiques sont marquées, sur la période 2016-2019, par une hausse des recettes, une
maîtrise des dépenses et une tendance baissière du déficit budgétaire.

En effet, les recettes publiques sont passées de 745,7 milliards FCFA en 2016 à 1088,0 milliards
FCFA en 2019, soit une progression de 46,1%.

Cette amélioration des recettes est soutenue par l’ensemble des régies financières, à travers les
diverses réformes dont : i) l’instauration des machines électroniques de facturation de la TVA
pour l’amélioration de la collecte de cet impôt ; ii) l’institution de la télé-déclaration et du
télépaiement des impôts et taxes pour sécuriser les recettes et améliorer les services aux
contribuables ; iii) le lancement de l’e-bilan pour la soumission en ligne des états financiers des
entreprises ; iv) le paiement de certains impôts par téléphonie mobile ; v) l’opérationnalisation
des structures de conciliation et de médiation en matière de contentieux fiscaux et douaniers ; vi)
la réforme de la gouvernance des entreprises publiques de l’État (notamment la mise en
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délégation de la gestion du Port Autonome de Cotonou et de l’Aéroport de Cotonou à des

4
partenaires de référence mondiale) ; vii) la modernisation des procédures et la mise en œuvre des
mesures pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscales (Programme de Vérification des
Importations, interconnexion des bases de données des administrations des impôts et de la
douane, informatisation et dématérialisation des procédures, tracking des véhicules en transit,
etc.).

S’agissant des dépenses totales et prêts nets, elles se sont affichées à 1227,3 milliards FCFA en
2019 contre 1086,3 milliards FCFA en 2016, soit une hausse de 13,0%. Cette hausse, largement
au-dessous de celle des recettes, dénote des mesures prises par le Gouvernement pour maîtriser
les dépenses, notamment les dépenses courantes. Le graphique ci-dessous présente les évolutions
des recettes, dépenses et déficit budgétaire.

Graphique 2 : Évolution des recettes, dépenses (en milliards FCFA) et déficit budgétaire (% du
PIB)
1400.0 1318.1 1305.9 1227.3 -5.0
1200.0 -4.4 1088.0
-4.3 1028.6
944.4 -4.0
1000.0 1086.3
800.0 745.7 -2.9 -3.0

600.0 -2.0
400.0
-1.0
200.0
-0.5
0.0 0.0
2016 2017 2018 2019
Recettes Dépenses Solde budgétaire, dons compris (%PIB)

Source : DGAE, janvier 2020

La tendance baissière du déficit budgétaire explique le niveau maîtrisé du taux d’endettement


comme présenté dans le graphique ci-dessous.
Note sur l’évolution récente de l’économie béninoise et perspectives à moyen terme

Graphique 3 : Évolution du taux d’endettement sur la période 2016-2019 (% du PIB)

5
75.0%

70.0%

65.0%

60.0%

55.0%

50.0%

45.0%
41.0%
40.0% 39.6% 41.2%

35.0% 35.9%

30.0%
2016 2017 2018 2019

Source : DGAE, janvier 2020

La bonne orientation des indicateurs de finances publiques justifie l’amélioration de la qualité


de la signature du Bénin, telle qu’attestée par les différentes notations financières. Ainsi,

• le Bénin est noté B+, perspective stable par l’agence Standard & Poor’s en 2018 et
confirmé en 2019. Cette note place le Bénin dans le peloton de tête des pays africains ;
• le Bénin est noté B, perspective positive par l’agence Fitch Ratings en 2019. Ainsi, pour
la première fois dans l’histoire de notation du Bénin par cette agence, la perspective
devient positive ;
• le Bénin est noté A-, perspective stable par les agences régionales Blomfield et WARA.
Il s’agit là encore des meilleures notes de la région UEMOA.

Fort de cette amélioration de sa signature, le Bénin a réalisé au premier trimestre 2019, son
émission inaugurale sur le marché international, en euro, contrairement aux autres pays africains
qui tous, ont fait leur émission inaugurale en dollars US. La sursouscription du titre du Bénin a
permis d’aboutir à un taux d’intérêt nettement bas relativement aux pays comparables, soit un
coupon de 5,75%.
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I.3 Balance des paiements

6
Au regard des données disponibles à fin décembre 2019 sur le commerce extérieur et en tenant
compte des derniers chiffres3 de la balance des paiements publiés par la BCEAO sur la période
2015-2018, le solde de la balance courante devrait ressortir déficitaire à -1,8% du PIB en 2019
contre -3,0% du PIB en 2016. Les exportations de biens et services s’afficheraient à 27,5% du
PIB en 2019 contre 27,0% en 2016 tandis que les importations s’établiraient à 29,8% du PIB en
2019 contre 31,4% en 2016. Grâce à l’afflux de capitaux étrangers, le déficit de la balance courante
est totalement couvert. Ainsi, le solde global de la balance des paiements ressortirait positif à
3,8% du PIB en 2019 contre un déficit de 2,3% PIB en 2016.

I.4 Situation monétaire


Au plan monétaire, la situation est marquée par une hausse de la masse monétaire qui s’est
établie à 2 366,4 milliards FCFA en 2019 contre 2 089,8 milliards FCFA en 2016. Cette
augmentation de la quantité de monnaie en circulation dans l’économie est en lien avec
l’augmentation des Actifs Extérieurs Nets et du crédit intérieur.

II. Perspectives macroéconomiques pour 2020 et à moyen


terme
La conduite de la politique économique en 2020 et à moyen terme sera conforme aux grandes
options prises par l’État dans le Plan National de Développement 2018-2025, le Programme de
Croissance pour le Développement Durable 2018-2021 et le Programme d’Actions du
Gouvernement 2016-2021. A travers ces documents de politique, l’État réaffirme son
engagement à amorcer la transformation structurelle de l’économie béninoise afin de la
diversifier, la rendre plus productive et l’asseoir sur des bases plus stables et plus solides pour une
amélioration substantielle des conditions de vie des populations.

Sur la base de l’évolution probable de la conjoncture aux plans international et sous régional et
en tenant compte de l’évolution prévisible de l’économie, plusieurs sentiers de croissance sont
envisageables.

3 Ces données tiennent compte du dernier rebasage des comptes nationaux réalisé par l’INSAE en 2019. Ces comptes sont en effet
élaborés selon le SCN 2008, année de base 2015.
Note sur l’évolution récente de l’économie béninoise et perspectives à moyen terme

Graphique 4 : Évolution du taux de croissance économique de 2017 à 2022 (%)

7
10.0
9.5 9.5
9.0 9.1

8.5 8.5
8.0 7.8
7.6 7.6 7.6 7.6
7.5
7.0
6.7 6.7 6.7 6.7 6.7
6.5
6.0
5.8
5.5
2017 2018 2019 2020 2021 2022
Référence Scénario PND-PC2D Tendanciel

Source : DGAE, janvier 2020

Le scénario tendanciel suppose que l’économie continuera à croître suivant la tendance


observée ces dernières années. Il prend en considération certains risques sur l’économie comme
le risque sur les cours des matières premières, dont le coton et le pétrole, et ceux sur les conditions
climatiques. Suivant ce scénario, le taux de croissance s’établira autour de 6,7% à moyen terme.

Le scénario de référence est basé sur des conditions climatiques favorables et une évolution
des cours des matières premières et de change conforme aux prévisions. Il suppose une
accélération de la mise en œuvre du PAG, notamment dans son volet construction
d’infrastructures socio-économiques à partir de 2019, grâce aux actions concertées du
Gouvernement et de ses partenaires privés. Il considère également la poursuite des bonnes
performances dans le secteur agricole et celle du Port de Cotonou. Dans ce scénario, le taux de
croissance de l’économie s’établirait en moyenne autour de 7,6% en 2019 et à moyen terme.

Le scénario PND-PC2D est conforme au scénario PND et PC2D à partir de 2019. Dans ce
scénario, le taux de croissance s’afficherait à 8,5% en 2020 et atteindrait 9,5% à l’horizon 2022.

Le tableau ci-dessous présente les résultats du cadrage dans le scénario de référence.


Note sur l’évolution récente de l’économie béninoise et perspectives à moyen terme

Tableau : Synthèse des résultats du cadrage macroéconomique sur la période 2020-2022

8
2018 2019 2020 2021 2022
Variations en %
P.I.B. nominal 7,4 6,9 8,1 8,6 8,6
P.I.B. au prix de 2015 6,7 7,6 7,6 7,6 7,6
Recettes totales 8,9 5,8 12,1 11,9 11,6
Dépenses totales et prêts nets -0,9 -6,0 19,7 8,6 8,8
Ratios en % du P.I.B
Taux d'investissement 26,4 27,8 28,2 28,5 28,8
Epargne Intérieur brut 20,6 25,5 24,6 24,4 24,8
Recettes totales 13,0 12,8 13,3 13,8 14,2
Recettes fiscales 10,2 10,6 11,2 11,5 11,7

Recettes non fiscales 2,7 2,3 2,1 2,3 2,5

Dépenses totales et prêts nets 16,5 14,5 16,0 16,0 16,1


Masse salariale 4,5 4,4 4,4 4,4 4,4
Investissement public 5,6 3,9 5,5 5,7 5,8
Contribution budgétaire à l'investissement 3,5 2,6 3,1 3,3 3,4
Solde global (base ordonnancement, dons compris) -2,9 -0,5 -1,8 -1,3 -1,0
Exportations de biens et services 26,8 27,5 28,2 28,7 29,2
Importations de biens et services -32,5 -29,8 -31,8 -32,8 -33,2
Balance commerciale -5,8 -2,3 -3,6 -4,1 -4,0
Balance courante (- = déficit) -4,5 -1,8 -3,2 -3,4 -3,3
Balance globale 2,4 3,8 2,0 0,8 1,5
Source : DPC/DGAE/MEF, BCEAO, janvier 2020

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