L'ENFANT MALIN ET HYENE
Le conte commence.
Une femme enfanta six fois.
Les six enfants d'un coup!
Ils demandèrent:
- maman, donne-nous une houe -
Elle la leur donna.
Ils cousirent un sac
et partirent en brousse chercher des
rongeurs.
Dans le ventre de la femme restait un
enfant.
Dans son ventre; il commença à naître.
Il demanda:
- maman, je sors comment? -
Elle répondit:
- depuis toujours, par où sortent les
enfants? -
- hi! si je sors comme ça, des saletés vont
se répandre sur moi.-
- he! pourquoi ne pas sortir par mon
anus? -
- hi! Je vais être crépi de merde! -
Elle lui dit:
- sors donc.-
Il accoucha par son doigt.
Dès qu'il fut sorti: - mes frères sont où? -
Il prit une houe, il suivit leurs traces,
droit en brousse.
Il partit en brousse donc, les trouva en
train de tuer des rongeurs.
- Nous n'avons pas laissé de frère derrière
nous -
lui dirent-ils.
Lui:
- hi! vous, là, vous êtes mes frères.-
Il leur tua des rats en quantité.
Sur le chemin du retour,
l’hyène les vit cheminant.
Elle brouilla leur piste,
leur sentier elle le salit,
elle balaye le sien.
Le puîné
(il s'appelait Septième), leur dit:
- ça ce n’est pas notre chemin,
ne le prenons pas.
Devant vous, c'est l’hyène qui a
recouvert la piste.-
Ils le font taire,
leurs voix sont plus nombreuses.
Alors il les suivit.
- Allons-y mes frères! -
Ils se mettent en route par-là,
ils parviennent chez l’hyène.
Dès qu'elle les voit:
- hi! mes petits enfants de Paley,
vous en avez tué des rongeurs!
Apportez-les et cuisons-les.-
Un par un, ils les lui donnent.
Vient le tour du septième:
- tu ne donnes pas les tiens à cuire? -
Lui:
- en voila des bêtises!
Pourquoi me les cuirais-tu?
je l'ai toujours fait,
moi et personne d'autre.
Les autres ayant donné les leurs,
hyène cuit, cuit, cuit,
mange tous les gros rongeurs,
leur laisse les petits, les leur abandonne.
Ils demeurent songeurs. Septième dit:
- tu me prêtes la marmite pour cuire les
miens.-
Elle lui prête la marmite.
Il cuit les siens.
La cuisson terminée, il les retire,
en met dans le sac, mange les autres.
Puis:
- hi! tu me donnes une petite gourde.-
Elle lui donne une petite gourde et
- he! rentrez dans la case.-
Il répond:
- hi! toi, là, fine langue, qu'est-ce qu'on va
faire dedans? -
- hi! allez donc à l’intérieur! -
Lui:
- allons à l’intérieur mes frères.-
Quand ils sont entrés dans la case,
elle couche ses enfants à elle d'un côté,
eux, qui sont arrivés ensemble, elle les
couche à l'est,
afin de les égorger en pleine nuit.
Partis à l’intérieur, après un certain temps
Contes Masa 1
elle se met à aiguiser le couteau: elle voit ses frères égorgés,
- la chose est venue, elle est chez moi, elle commence à pleurer.
endormie.- Lui, Septième, se lève:
Lui, couché, secoue sa gourde: - mes frères, sortez! -
grelotte grelotte grelotte Ils sortent.
- ma petite gourde - Il y avait là un castré à l’hyène.
L’hyène: Il l'égorge d'un coup!
- he! toi, la petite chose de rien, reste le dépèce entièrement.
calme, le couteau va t'égorger aussi.- Les pattes, la tête, la peau,
Aiguise aiguise: il les dépose par terre.
- la chose est venue, elle pue déjà.- Il trouve un boeuf, un castré,
il secoue la gourde: il l'égorge, il dépèce bien bien,
grelotte grelotte grelotte il coupe les pattes, la tête, la peau,
- ma petite gourde - les dépose à terre, il prend toute la viande,
Elle dit: il l'entasse sur la tête de ses frères;
- toi la petite chose là, reste calme.- les rongeurs il s'en charge.
Il demeure tranquille. Il dit à ses frères de partir.
A ses frères il fait prendre la place des Il rencontre la pigeonne, perchée,
enfants de l’hyène, il lui donne de la viande
oui, des enfants de l’hyène. - toi, là, l’hyène arrivera en courant,
Il met les enfants de l’hyène à la place de à toutes jambes pour nous rattraper;
ses frères, lorsqu'elle arrivera sur le chemin
sauf Tolono parmi ses frères. tu lui chanteras:
Quand elle arrive, klecendo domato
aiguise, aiguise klecendo domato
- la chose est un homme est
arrivée - parti avec des
Lui demeure provisions par là,
tranquille. il n'a rien voulu
- la petite chose me donner
là, le couteau va les mange
t'égorger.- dogolomjo
La voici! les ramène chez
C'est la nuit noire lui dogolomjo
aussi, Tu lui chanteras ça.-
commence-t-elle à Il s'en va.
égorger aussitôt. L’hyène court
Elle égorge, égorge... à grands bonds dit dit dit dit
Bien sûr, elle égorge ses enfants, suivant leurs trace.
les égorge tous. La pigeonne lui chante:
Elle dit à Tolono, couchée parmi les klecendo domato
autres: klecendo domato
- vas puiser l'eau, je vais chercher le bois, un homme est parti avec des
nous, aujourd'hui, provisions par là,
avons trouvé de quoi il n'a rien voulu me donner
manger.- les mange dogolomjo
Elle s'en va chercher du bois, les ramène chez lui dogolomjo
Tolono se lève. Elle:
C'est l'aube, - attend un peu pigeonne -

Contes Masa 2
elle lui dit d’arrêter un peu de chanter.
- toi, là, ta chanson est belle -
Entre temps les autres s'éloignaient.
Elle:
klecendo domato
klecendo domato
un homme est parti avec des
provisions par là,
il n'a rien voulu me donner
les mange dogolomjo
les ramène chez lui dogolomjo.
Ils sont partis.
- hay! ta chanson est belle.
attends, je vais d'abord à la maison
me parer de mes colliers.
Rentrée à la maison, en voyant le col du
grenier, elle le coupe,
le met à son cou en collier.
Le corps du grenier, elle le met à ses reins
comme ceinture.
Une fois de retour:
- maintenant chantons:
La pigeonne:
klecendo domato
klecendo domato
un homme est parti avec des
provisions par là,
il n'a rien voulu me donner
les mange dogolomjo
les ramène chez lui dogolomjo.
Elle danse ainsi, ainsi ainsi...
le col du grenier qu'elle a au cou,
la fait tomber à terre,
la tue.
Tolono était restée à la maison.
Ses frères, elle leur creusa une tombe,
les enterra.
La tête qui était restée par terre,
elle la mangea.
La mère elle l'appela,
celle ci ne revint pas.
En vérité les mouches la mangeaient
à l'arbre de la pigeonne.
Elle était morte, morte.
Le conte est terminé.

Suwina, Siyeké 7/90

Contes Masa 3
 LES DEUX ORPHELINS

Le conte commence. Autrement, elle peut bien prendre

Les hommes partirent à la chasse en ses cliques et ses claques
commun. Oui. Il la chasse.
Les hommes partirent à la chasse. Là. Vraiment!
Ils tuèrent du gibier, ils tuèrent du gibier. La voici, elle marche, et elle est enceinte!
Bien. Elle marche. ta ta ta ta ta .
Un homme partit à la chasse, là.
Il ne tua rien, ne tua rien. Elle va en brousse,
Il y partit trois fois, sans rien tuer. trouve la tanière de l’hyène,
Un jour l'homme partit à la chasse. entre dans la tanière,
Il tua une sauterelle. accouche des jumeaux.
Il la saisit, L’hyène se trouvait couchée
la mit dans son sac, là, dans une autre grotte
l'apporta à la maison. qu'elle avait creusée nouvelle.
Sa femme, lorsqu'elle le voit avec le sac Elle volait les gens;
plein, là, elle apporte ses vols,
pense qu'aujourd'hui son mari à tué du pose la marmite là,
gibier. qu'elle commence à chauffer.
Elle se met à moudre, vite: zak zak zak! Elle part dans sa chambre à coucher.
Son mari arrive, voila, La femme va,
lui donne le sac. prend les choses volées,
Elle le dépose devant le hangar. les mange.
Elle moud tant et plus. Puis les enfants
ta ta ta ta. Voilà. devinrent grands.
Une fois qu'elle a assez Ils s'endormirent.
moulu, Ils étaient là
elle dispose la marmite endormis.
à sauce, La femme puise
elle prend le sac pour une louchée de
mettre la viande dans la sauce, là,
marmite. s'assoit et mange.
La sauterelle s'est La sauce
envolée! dégouline là sur
Elle prépare la boule, la son enfant.
donne à son mari. Il se met à
Lui, dit qu'il veut de la viande. pleurer.
Elle répond L’hyène entend cela, sort en courant.
que c'est une sauterelle qu'il a apportée là, Elle va trouver l'autruche.
que de viande, point. Elle lui raconte:
Il répond que même si sauterelle il y a, - autruche, viens,
qu'elle la lui apporte. quelque chose s'est emparée de ma
Elle dit qu'elle s'est échappée. tanière,
Et lui: tu me la fais fuir.-
si la sauterelle s'est échappée, L'autruche file, voilà,
qu'elle aille la lui chercher. elle dit:

Contes Masa 4
- hyène, c'est toujours la femme!
je vais faire entrer mon cou, Un jour, ils la tuent,
mais quand mon cul se mettra à la dépècent,
frissonner, frissonner, posent la peau à terre comme tapis.
tu m'extrairas de là.- Les enfants sont devenus grands,
Elle plonge, plonge son cou là; ils voient que leur mère n'est plus.
son trou du cul se met à frissonner, Ils sortent,
frissonner! tuent une sauterelle,
L’hyène l'extrait de là. partent au guruna,
La femme a coupé son cou. rencontrent le lion couché là.
L'autruche s'enfuit en courant. Il gronde.
L’hyène va trouver l'éléphant. Ils disent:
Elle dit: - grand père, est-ce que nous sommes
- éléphant! venus pour toi?
toi qui as la trompe longue, nous sommes venus griller la sauterelle-
viens, un esprit m'a pris mon trou, Et lui:
tu me le fais fuir. - quand vous aurez grillé
L'éléphant dit: votre sauterelle,
- je vais faire entrer mon cou, venez me masser-
mais quand mon cul se mettra
à frissonner, frissonner,
tu m'extrairas.-
Il plonge son cou, jusque là;
la femme coupe sa trompe!
Elle coupe sa trompe, la coupe, là!
Il s'enfuit en courant,
s'enfuit, s'enfuit. Voilà.
L’hyène va trouver lion, panthère, héron
au guruna, Ils la grillent, la grillent là,
part avec eux. viennent le masser;
La voilà avec eux, couchée là, qui pleure, il tombe endormi,
pleure, pleure. ils partent.
Elle dit Le lendemain, ils tuent une sauterelle,
qu'un esprit lui a pris son trou. arrivent;
Ils se mettent à l’affût, il les gronde.
à l'affût, à l'affût. Et eux:
- hey! grand-père, est-ce que nous
sommes venus pour toi?
;nous sommes venus là griller la
sauterelle.-
Puis les larmes leur vinrent aux yeux.
Il leur demande:
- pourquoi pleurez-vous?-
Et eux:
- nous ne pleurons pas,
Ils voient que c'est une femme c'est la fumée du feu, là.-
qui sort du trou. Ils grillent, la sauterelle grille, là.
Le lendemain quelqu'un sort: Il leur dit:

Contes Masa 5
- venez me masser- il parle à la fumée,
Ils le massent, bien qu'il ne le comprenne pas.-
il tombe endormi. Ils aperçoivent la marmite,
Ils partent. commencent à manger,
Les voici revenus pour la troisième fois; ils mangent, mangent.
il les gronde. La panthère dit:
Ils disent qu'ils grillent la sauterelle, - dites à mon père lion
la sauterelle ils la grillent. Lui: qu'il vienne manger.-
- venez me masser - Hyène y va,
Ils le massent là, le pousse, là.
il tombe endormi. Il tombe à terre.
Ils le tuent, Ensuite l’hyène dit:
le dépècent avec soin, -lion est mort, jouez du pipeau.-
remplissent la peau de terre, Héron souffle dans son pipeau là.
la posent sous l'arbre, devant la porte du L'enfant qui est dedans lui coupe le bec.
guruna L’hyène dit:
en l'appuyant contre le tronc. - héron, au lieu de jouer du pipeau,
Ils prennent la pipe, tu ris, tu ris!
la bourrent de tabac, pourtant n'y a-t-il pas un mort?
la lui mettent à la bouche. Panthère, joue du pipeau.-
Ils mettent la viande dans la marmite. Elle joue sur le sien et l'enfant coupe ses
L'un rentre dans le pipeau du héron, lèvres!
l'autre dans le pipeau de la panthère. Hyène leur dit:
Panthère, héron, hyène. - vous là, au lieu de jouer du pipeau,
Ils reviennent de garder les vaches. vous riez! donnez!
Ils poussent les vaches devant eux. Elle souffle et l'enfant lui coupe les lèvres!
Ils arrivent donc là. Ils s'enfuirent au loin.
Ils égrènent les surnoms de lion: Les enfants sortent à l’extérieur,
prennent les
vaches,
prennent les
vaches,
partent en
brousse.
Il prennent des
femmes,
rentrent chez
eux.
Le conte est
terminé.

- marmite de sa mère qui a poussé

ses oreilles déployées,
Zlamma, Siyeké 7/86
assis aujourd'hui, assis là,
sa main à attrapé quelque chose
à manger,

Contes Masa 6
 CRIQUET ET PANTHERE
Le conte commence.
La femme habitait toute seule.
Ecureuil en fit sa copine;
quand il venait chez elle,
elle lui préparait des haricots au sucre et
au miel.
Un jour il amena criquet avec lui;
ils allèrent chez la femme.
Cette femme possédait un castré
et chez elle,
à l'intérieur, une panthère.
Ils vinrent donc,
elle leur prépara des haricots au sucre.
Ils mangèrent bien,
ils repartirent dormir chez eux.
Après ils revinrent.
La femme s'approcha de son castré et lui
dit:
- Castré, mildene mile!-
Le castré lui donna de l'huile
qu'elle prépara avec les haricots au sucre
et leur donna.
Ils mangèrent.
Quand la nuit fut là, criquet dit à écureuil:
- Ecureuil, ce castré là, volons-le.-
Ecureuil refuse.
Criquet répète, répète, trois fois:
il ne veut pas.
Puis il finit par accepter; il dit:
- Allons à plusieurs;
nous, nous prenons le castré,
la panthère nous la donnons aux autres.-
Ils prirent trois hommes avec eux:
Pekumpe, Baknaburow, Baranhuwi.
Ils partirent chez la femme.
Auparavant écureuil avait dit à la femme:
- on veut te voler ton bouc;
déplace le bouc, prends la panthère,
mets-la à la place du bouc.-
Ils partirent, ils volèrent la panthère,
s'enfuirent avec elle ta ta ta,
ils parvinrent en brousse.
Il y eut un éclair, écureuil dit:
- Pekumpe, attrape-le.-
Il le prit.
Il y eut encore un éclair:
- Baknaburow, attrape.-
Il le prit.
Il y eut encore un éclair:
- Baranhuwi, attrape-le.-
Ils marchèrent ta ta ta ta....
Il y eut un éclair, Baranhuwi dit:
- Criquet, attrape-le.-
Criquet le prit.
Ils se le passèrent l'un l'autre;
ils repartirent aussitôt.
Criquet marcha avec sa bête,
l'attacha au bas du grenier.
Il s'assit pour converser avec sa femme,
il lui dit:
- Nous venons de voler,
nous avons pris un castré
et une panthère.
Le bouc là est pour moi.
La panthère a été donnée à Pekumpe,
Baknaburow, Baranhuwi.
Mais la panthère était là, elle le griffa.
Criquet dit à sa femme:
- Ton mari rentre,
tu ne lui prépares pas la bouillie?
Nous avons une chose grasse là,
nous allons faire un bon repas
et tu me griffes?
Le mari à son retour, sa femme le fête
ou bien... c'est quoi?-
Elle lui dit:
- Petit père, je n'ai pas posé la main
sur toi.-
Lui:
- Bon, passe-moi la harpe.-
Il se mit à jouer de la harpe en chantant:
- higilam, higilam, higilam,
Purkumu ma femme,
Purkumu ma femme
il y a des gens de paix
il y a des gens de guerre;
panthère de mon père les a dévorés.-
Alors, là, la panthère le griffa.
Criquet dit à Purkumu, sa femme:
- Purkumu! Hi! pourquoi me griffes-tu?
Puisque tu me griffes,
prends ta natte, assieds-toi là.-
Ensuite il revint jouer de la harpe:
Contes Masa 7

- higilam, higilam, higilam
Purkumu ma femme,
Purkumu ma femme
il y a des gens de paix
il y a de gens de guerre;
panthère de mon père les a dévorés.-
Alors la panthère le griffa.
Criquet dit:
- ce qui me griffe, je veux le voir.-
Il dit à Purkumu d'allumer le feu.
Elle alluma le feu, ils regardèrent:
debout là c'était la panthère.
Criquet:
- Ventre de la case soulève-nous.-
Le ventre de la case les souleva, tous:
lui, sa femme, ses enfants;
ils étaient flottants dans l’air,
au milieu de la case.
L’aîné dit:- je suis fatigué.-
Criquet:
- Mon enfant, vas-y,
il y a plusieurs façons de mourir.-
Il se laissa tomber, la panthère l'avala.
Ensuite le deuxième dit de même, jusqu'au
dixième enfant.
La panthère les avala tous.
Après, Purkumu dit:- Je suis fatiguée.-
Criquet lui dit:- Vas-y.-
Elle se laissa tomber, la panthère l'avala.
Criquet dit alors à panthère:
- Panthère, vas sous le lit de repos,
ramasse les cendres,
éparpille-les par terre;
je suis très gras, de cette façon
quand je tomberai
ma graisse n'éclatera pas,
tu m'avaleras comme ça.-
Panthère ramassa les cendres,
les éparpilla par terre.
Criquet se jeta par terre,
la cendre tomba dans les yeux de
panthère.
Elle commença à s'essuyer les yeux,
criquet s'enfuit en courant.
Ensuite panthère monta dans le grenier,
laissant pendre ses testicules dehors.
Quand le soleil se coucha,
criquet rentra à la maison pleurer ses
enfants.
Comme il tournait les yeux vers le grenier
il vit les testicules de panthère, il se dit:
- Hi! Tumu, mon fils aîné est mort.
il avait caché des pommes cannelle là,
je vais les manger.
Il tire, c'étaient les testicules de panthère.
La panthère descendit, saisit criquet,
l'avala jusque dans son ventre.
Ensuite écureuil trouva la merde de
panthère;
il la rassembla,
il la rassembla, il prit une paille,
chicota la merde de panthère,
criquet ressuscita.
C'est pour ça que les gens disent:
dans la vie, même si les hommes meurent
tous,
il reste toujours quelqu'un pour sauver la
race.
Le conte est terminé.
Zlama, Siyeke 7/86
Contes Masa 8
 LA FEMME RUSEE

Le conte commence. il lui dit:

Un homme prit une femme - je pars avec toi.-
au pubis très fourni en poils. Le soleil se couche.
Ses poils, là, Il salue les siens,
elle pouvait les enrouler comme un il hotte sa peau,
chignon. il part,
Il choisit d'habiter une concession solitaire il s'éloigne. ta ta ta ta.
en brousse. Il emporte un canari.
Un certain jour, Il s'éloigne ta ta ta ta ta
une cérémonie des pleurs commence non Arrivé au bout du champ,
loin. il cache la peau et son bâton.
Sa femme lui dit: Il avale le canari,
- mon mari, tu m'as épousée voilà devient comme une femme enceinte.
longtemps, Il s'en va vite.
Quand elle le voit,
elle dit:
- voici ma soeur de Paleyn!-
Elle s'approche.
Les enfants de la femme se mettent à la
fêter.
Son mari, assis là, dit:
- cette femme est enceinte;
les enfants attention, vous pourriez
lui faire mal!
Ma femme, installe-la à l'aise, là.-
Elle s’assoit.
Il demande:
- belle-soeur,
ces pleurs là, allons y participer.- est-ce que tu es bien?
lui:- hi! ma femme, lui, mentant:
tu dis bien, allons-y.- - oui, je suis bien.-
Ils partent à la cérémonie.
Ils y partent.
Comme ils sont en train de chanter,
les gens du guruna arrivent là.
Un jeune homme voit son pubis.
Il dit à son compagnon:
- nous allons entonner les chants
et danser;
tu iras faire tomber le mari,
moi, je trouverai une ruse.-
Vite, il entre là,
il entonne le chant et danse.
Il s'approche d'elle.
On pousse le mari par terre.
Il s'approche d'elle,

Contes Masa 9
La nuit arrive.
L'homme égorge un castré,
on prépare le repas.
Le mari dit:
- les enfants, là,
venez manger près de moi,
quand on mange, on bouge les mains.
Femme, vas appeler ta soeur.-
Elle s'en va rejoindre son amant.
Il a le ventre noué,
il ne mange rien.
Elle lui dit: mange!-
Il mange, mange, mange, mange.
Arrive le moment de dormir.
Son mari lui dit:
- quand ils dorment, les enfants
donnent des coups de pieds.
ils pourraient frapper la femme
enceinte,
vas dormir près de ta soeur.-
Elle va dormir près d'elle.
Il la baise. ta ta ta ta ta ta
L'aube arrive.
Elle lui dit d'avaler sa poterie,
qu'elle va puiser de l'eau.
Il acquiesce,
se laisse aller à rester étendu
dans un demi-sommeil.
Il s'endort.
Le cadet des enfants entre là.
Il le trouve couché,
les pénis en érection.
L'enfant décampe, le cadet.
L'aîné entre là.
- papa, papa!
A la tante, il lui est poussé un pénis!-
La femme était au puits.
Elle a entendu.
Elle commence à pleurer
qu'on lui a appris
que son autre soeur était morte,
et voici maintenant qu'il est poussé un
pénis à celle qui vient la voir.
Dans leur clan, ça arrive!
Elle commence à pleurer.
Son mari lui fait des reproches:
- prends ta soeur, mets la dehors!
mets la dehors!-
elle la met dehors.
- ne laisse pas une femme pareille
chez moi.
ne laisse pas une femme pareille
chez moi!-
Elle prend son amant par la main,
elle le mène dehors;
quand ils sont arrivés au bout du champ,
elle lui dit:
- cache-toi là,
je reviendrai cet après-midi.-
L'après-midi arrive.
La mari part avec sa femme couper du
bois,
elle va faire des fagots,
ils restent ensemble,
Contes Masa 10
il ne la laisse pas seule. Lui:
Elle commence à couper du bois, - hi! enlève ton caleçon,
elle coupe du bois; aussitôt: enlève ton caleçon,
elle pleure: vas-y, baise, baise...
- yayo, le serpent m’a mordue.- Et l'autre:
Elle se jette à terre, - hi! mais c'est ta femme...
étendue, elle pleure, pleure,. tu ne peux pas t'éloigner un peu!-
Lui, dit: Le mari se cache les yeux.
- pour le serpent, là, qu'est-ce qu'il faut L'amant se couche là et la baise, baise, ...
faire?- Elle,
Sa femme lui dit: elle va mieux, mieux;
- le serpent, dans notre clan, elle va mieux, mieux.
s'il te mord, il faut baiser.- Ça commence à l'apaiser un peu un peu,
Le mari baise. ta ta ta ta ta à l'apaiser un peu un peu,
Il se fatigue; jusqu'à ce que ce soit tout à fait terminé,
elle est sur le point de mourir. terminé.
Elle lui dit: Son mari dit:
- crie pour prévenir les gens.Il se met à - toi, l'homme, là, tu ne rentres pas chez
crier: toi!
- lu lu lu lu lu lu : est-ce qu'il y a Tu m'as sauvé ma femme.
quelqu'un en brousse! Viens chez moi
est-ce qu'il y a quelqu'un en brousse! auprès de ma femme.
Son amant, avec lequel elle s'était mise Depuis lors, les hommes se cherchent une
d'accord copine comme ça.
et qui était caché là arrive. Le conte est terminé.
- homme pourquoi tu cries?- Zlamma, Siyeké 7/86

Contes Masa 11
 LA FEMME ET CRIQUET
Le conte commence.
Une femme cueille le riz sauvage,
elle cueille du riz sauvage.
Le criquet la rencontre. Bien!
- Jinengaja,
pourquoi tu cueilles du riz sauvage?-
Elle répond que la faim la pousse.
Et lui:- Hey! Jette le riz.-
elle le jette aussitôt.
- Eparpille-le.-
Elle l'éparpille et le suit.
Arrivé à la maison,
il grimpe dans le grenier.
Il ramasse le mil, le ramasse...
le ramasse et ramasse, là...
L'épi, elle le pile, l'écrase,
le moud et le moud...
Il attrape un bélier castré, là,
l'égorge, et le dépèce.
Elle prépare le repas, prépare...
Et lui:- Hey!
quand la femme prépare un repas,
le marigot qui est
devant la porte, elle va s'y laver...
Ensuite tu reviendras manger.-
Elle part se laver devant la porte, là.
Comme elle est en train de se laver devant
la porte,
lui, criquet, ferme la porte, haut et fort:
kibit!
Il pense: cette espèce de pubis pourri,
je l'ai rencontrée là cueillant le riz,
est-ce pour manger ma boule?
La femme s'en va.
Elle revient le lendemain
cueillir le riz sauvage.
Il la rencontre.
- Pourquoi tu cueilles le riz sauvage?-
- C'est la faim...-
- Jette-moi ça.-
Elle: Hey! toi là, tu m'as bien eue hier!
Toi, tu m'as bien eue! C'est sur.-
Et lui:- Hi! Celui qui t'a eue,
est-ce qu'il a les yeux crevés,
ou bien...-
Elle:- Vraiment, toi ton oeil est franc!-
Et elle le suit.
Ils arrivent à la maison.
Il attrape un bouc castré,
l'égorge d'un coup.
Elle écrase la farine, s'affaire au repas.
La femme est en train de préparer là
et lui:- va te laver devant la porte.-
Elle part se laver.
Il ferme la porte sur lui, haut et fort:
- Maigre-cuisse celle là,
pourquoi te donnerais-je ma boule?-
Elle repart chez elle.
Sa fille aînée lui dit:
- Hi! maman, tu cueilles ton riz là-bas
et ne l'apportes pas à la maison;
tu l'as perdu où?-
Elle répond:
- Ma fille, ne te fatigues pas,
l'endroit où je vais est très loin;
et aussi le riz est très lourd;
je suis épuisée, je l'ai tassé
et je le ramènerai à la maison
un jour ou l'autre.-
Elle est partie cueillir le riz, cueillir...
Criquet arrive:
- Qui cueille le riz?-
Elle répond:- C'est moi.-
- Toi qui?-
- Moi Jinengajawi.-
- Pourquoi tu cueilles le riz?-
- C'est la faim qui me pousse.-
- Jette le riz, jette-le.
Comment se fait que tu as faim?-
Elle jette le riz! L'éparpille...
Elle le suit.
- Hi! - dit-elle - toi là, tu m'as trompée,
c'est encore toi.-
- Hoy! Ce n'est pas moi.
Moi hier, j'avais le bras cassé!-
- Vraiment, celui d'hier n'avait pas le bras
cassé.-
Elle le suit...
Ils marchent...
Il trouve une chèvre, l'égorge,
elle tombe raide.
La dépèce bien, vite,
Contes Masa 12
La découpe aussitôt...
Or Vahuru suit ses traces avec son nez,
elle suit ses traces en reniflant le sol.
Parvient à l'endroit où sa mère
a cueilli le riz,
ne la trouve pas.
Elle renifle, renifle...
Arrivée à la porte de la maison de criquet,
elle se cache en se couchant sous la
clôture d'épines,
sa mère est là dans la cuisine.
Criquet prépare la viande,
la découpe, la met dans la marmite.
Elle se met à préparer le repas, là:
- La femme qui prépare là,
n'y met pas la bouche.-
Elle, Vahuru, était couchée là:
- Hurrrrr..... -
- Hay! La femme qui prépare
goûte une fois seulement,
goûte seulement une fois un peu.-
Quand la femme a préparé le repas
elle l'apporte devant le mâle,
c'est le mâle qui partage.-
Elle, couchée là:- Hurrrrr....-
- Hay! Partage-le toi! Partage-le toi!
Laisse la grande boule pour vous,
la petite tu me la donnes à moi.-
Quand elle a terminé de préparer
elle donne la boule à criquet,
il se met à manger.
Elles mangent leur part de même.
Elle, Vahuru son oeil tombe sur les
testicule de criquet,
rouges comme des pommes cannelle,
elle les saisit.
Lui, criquet, s'enfuit dans la brousse,
à toute jambes:
- Les gens du chef, accourez,
j'ai eu un malheur!
Les gens du chef, accourez,
j'ai eu un malheur! -
En courant d'ici là il casse tout ce qu'il
rencontre.
Il s'en va.
Elles, les femelles, font main basse sur ses
biens.
Le criquet est parti en brousse,
il cherche un sac, il cherche un sac.
La mère de Vahuru revient balayer un
reste de mil dans le grenier.
Elle ramasse le mil, le prépare en boule;
le mil elle le prend tout.
Lui criquet, est de retour.
Il envoie son cou dans le grenier,
son cou dans le grenier.
La femme dit qu'elle a tout balayé.
- toi qui?-
- Moi, Jinengajawi.-
- Hi! Ginengajawi,
c'est toi que je cherchais,
je t'ai trouvée, vraiment!
D’un geste rapide il la jette dans le sac,
il attache l'orifice du sac bien serré.
Il part en brousse avec elle.
Il commence à couper du bois,
à couper du bois...
La fille, Vahuru, se met à renifler.
Elle renifle, renifle;
arrivée à la maison elle n'est pas là.
En reniflant elle arrive en brousse.
Renifle toujours,
arrive à la trouver dans le sac, là.
Elle en détache l'orifice,
elle prend sa place:
- Maman, vas donc à la maison préparer à
manger,
j'arriverai bientôt.-
Elle prend sa place, se couche,
et lui, il coupe du bois,
il coupe du bois, il arrive,
il coupe de toutes ses forces.
Elle est couchée dans le sac:- Hurrrrrr.-
- Hey! si c'est toi Vahuru,
je te fous dehors,
je te fous dehors!
Je te fends le corps, je te fends le corps!-
Il se met à ouvrir, avec beaucoup de
précaution.
Une fois l'orifice ouvert,
il part en courant à toute allure.
Il court......
Il monte sur un arbre,
sur la branche la plus haute:
- Vous, les gens du chef, ne venez pas
chez moi,
j'ai trouvé le malheur en brousse, loin.-
Contes Masa 13
Et là, en brousse, il mange des pomme De telles choses font les hommes!
cannelle, Le conte est terminé, non?
des pomme cannelle... Mudeyna, Siyeké 9/1986
Et quand les pommes cannelle sont finies,
là, il meurt épuisé.

Contes Masa 14
 ECUREUIL ET ELEPHANT
le conte commence.
Panthère, lion et éléphant courtisaient des
filles.
Criquet et écureuil courtisaient les mêmes
filles.
Les trois partirent courtiser,
après vinrent les deux.
Les filles leur dirent:
- panthère, lion et éléphant
nous courtisent aussi,
si vous vous rencontrez
vous allez vous bagarrer.
Ecureuil dit:
- éléphant là c'est le cheval de mon père
qu'il chevauche pour aller à la chasse,
qu'est-ce qu'il peut bien dire?
Ecureuil, rentré à la maison,
il se fit passer pour malade.
Les filles parlèrent avec éléphant,
il se mit en colère et partit chercher
écureuil.
Ecureuil, couché dans sa case,
dit à sa femme de lui faire du feu.
Eléphant arriva chez écureuil et dit:
- écureuil, sors -
Ecureuil lui dit:
- je suis au lit malade,
qui m'appelle dehors?-
Il prit un oeuf et l'écrasa dans sa joue;
prit de l'ocre rouge, l'écrasa dans sa joue.
Puis il sortit et dit à éléphant:
- éléphant je suis couché malade,
pourquoi m'appelles-tu dehors?-
Eléphant lui dit:
- tu es parti courtiser les filles
et tu leur as dit
que je suis le cheval de ton père,
je viens te demander la raison.-
Ecureuil cracha à terre et dit:
- je suis couché malade, regarde le pus;
il cracha une deuxième fois:
- regarde le sang -
Après il dit à éléphant:
- oui, si j'avais mon cheval
je le monterai et je te suivrai
chez ces filles
pour voir la signification de cet affaire -
Eléphant lui dit:
- monte sur moi -
Il monte sur lui, il tombe et dit:
- si j'avais un coussin
je pourrai bien m’asseoir -
- n'as tu pas un coussin?-
lui - il y en a -
Eléphants lui dit - apporte le-
Ecureuil appelle Rahayamu sa femme
que lui amène le coussin.
Elle en lui amène un tout neuf.
Il le met sur le dos d'éléphant,
monte sur lui, tombe a terre:
- si j’avais un mors
je pourrais m'asseoir bien-
et éléphant:- n'as tu pas un mors?-
Ecureuil dit qu'on lui amène un mors.
Rahayamu le lui amène.
Il met le mors à éléphant,
monte sur lui, tombe à terre:
- si j'avais une chicote,
je chasserai les mouches -
éléphant lui dit:- n'as tu pas une chicote?-
lui:- je l'ai!-
il appelle Rahayamu,
qu'elle lui amène la chicote.
Elle lui amène la chicote.
Il monte sur l'éléphant, il tombe et dit:
- si j'avais une trique,
je la coincerai sous mes pieds-
Eléphant:- n'as tu pas une trique?-
Contes Masa 15
lui:- je l'ai - que Rahayamu la lui amène.
Elle la lui amène.
Il la coince sous ses jambes, ils partent.
Ils arrivent dans la place devant la maison
des filles,
écureuil se mit à pleurer:
- yayo yayo yayo-
éléphant lui demande:
- qu'est-ce que tu fais là?-
Ecureuil lui dit:
- je me racle la gorge malade -
Les filles ont entendu,
écureuil dit:
- filles du chef sortez, sortez, sortez -
Il fouette éléphant qui s'enfuit en courant.
Il court ta ta ta ta ta...éléphant fut fatigué.
Il y avait la une termitière, écureuil y
dirigea éléphant.
Arrivé à la termitière écureuil ramasse ses
choses,
il se jette à terre, entre dans la termitière.
Il creuse un trou ta ta ta jusqu’à chez lui.
Eléphant appelle ses copains,
ils piétinent la termitière ta ta ta ta ta
ils veulent tuer écureuil
mais ils ne le trouvent pas.
Ecureuil revint chez les filles;
le papa lui en donna une avec ses
bagages,
écureuil fit la même ruse qu'avant,
creusa un trou de chez lui jusqu'à chez les
filles.
Il appela sa femme, entrèrent ensemble
dans le trou,
ils marchèrent ta ta ta ta ta
jusqu'à chez lui.
Le conte est terminé.
Zlamma, Siyeké 7/86
Contes Masa 16
 CRIQUET ET MATNA

Le conte commence. Il le chassa.

Criquet partit courtiser les fille. Matna partit tout droit convoquer les
Il fit sa cour... autres Matna de brousse.
Il prit une fille. Il les rassembla vraiment tous,
Il prit une fille, la conduisit chez lui. il n’en resta aucun.
Il lui égorgea un castré, Ils vinrent sans détour.
elle ne mangeait pas. Il les posta sur la clôture.
Lui tua un coq, elle ne mangeait pas, Tous entouraient le saré de criquet,
ce qu'il tuait elle ne le mangeait pas. perchés sur la clôture.
Il envoya son fils près d’elle: Il dit à criquet de sortir de là.
- va donc, demande lui: Lui, criquet, appela son fils:
qu’elle me dise ce qu’elle veut manger.- - Tumu viens donc,
Elle répondit qu’elle voulait manger c’est un homme féroce, allons y!-
le wiliwilina, fils de Matna, Tumu sortit:
avant que ce soit. - Papa ces gens là encerclent le saré.-
Elle ne mangerait rien d’autre. Lui:
Lui, criquet: - idiot, je ne te donnerai même pas la tête
- hi! toi tu es bête comme tout, de wiliwilina à manger.
tu es couchée là près de wiliwilina Continue!-
fils de Matna. Il s’avança:
Lève ton regard vers la branche de - papa, ces gens occupent la place!-
l’arbre donc: et ainsi de suite, ainsi de suite..
ne vois-tu pas son nid?- Au moins dix fois, il revint dire ça à
Vint le matin. criquet.
Il frappa avec sa lance, Criquet lui ordonna:
quand Matna s'éloigna, - amène-moi mon cheval,
son fils resté dans le nid. mon cheval le varan
Aussi gros que ça! je vais l’enfourcher,
Il le saisit, l'égorgea. je vais voir ce qu'ils vont faire.-
Elle le mangea. Tumu amena le varan,
Quand Matna revint, tendit la lance, le harpon.
il vit les traces de son fils, de son fils...! Lui il va, saute sur le varan,
Il arriva, appelle écureuil:
le trouva dans la marmite de criquet, - futurdandi dankumangayna!-
en train de bouillir. écureuil sauta sur son cheval,
Il appela criquet: trouva tous les Matna rassemblés là.
- criquet sors de là!- Criquet harponna un Matna, kirit!
Lui, criquet, dit: appela Tumu aussitôt:
- toi qui me parles là - là, tu as vu, je l’ai harponné,
si tu veux me voir, viens, moi, lukiyum tuwumu, fils de Bonsu
je suis là en train de manger wiliwilina, j’ai harponné Matna.-
le fils de Matna! Il le saisit et l’amena pour le montrer
Quand il sortit, à son copain.
il trouva Matna sur la clôture d’épines, Les Matna essayèrent de s’échapper
perché là. du côté du fleuve;

Contes Masa 17
criquet les harcelait
en les poussant sur les épineux.
Il harponnait!
- lukiyum tuwumu fils de Bonsu
a transpercé la main de son copain -
Il le prit et l’amena à son fils.
Ecureuil se prit à chanter les louanges de
criquet:
- ta main s’est posée sur eux,
où s’enfuit donc Matna?-
Futurdandi, dankumangayna.-
Et criquet:
- lukiyum tuwumu fils de Bonsu
a percé la main de son copain -
Il frappait les Matna ta ta ta ta ta
Les Matna s'égaillèrent dans la brousse
et depuis les hommes se pourchassent
entre eux comme ça.
Le conte est terminé.

Gazisu, Siyeke 4/87

Contes Masa 18
 CRIQUET LE GLOUTON
Le conte commence.
Une femme enfanta plusieurs fois.
Ses enfants mouraient aussitôt, aussitôt.
Il lui resta un seul enfant.
Quand elle l'eut enfanté,
les devins lui dirent:
- l'enfant que tu as engendré là,
ne lui pose pas le cul par terre
jusqu'à ce que ses testicule
soient descendues,
alors tu pourras le poser par terre.-
Cet enfant, elle le portait rivé à son dos.
Elle le nourrit, le nourrit..
jusqu'à ce que descendent ses testicules.
Sa mère alors le pose à terre.
Impossible de le faire tenir debout!
Le lendemain, elle retourne voir les
devins.
Ils lui disent:
- si c'est ainsi,
va prendre un castré, égorge-le,
fais une bonne sauce,
apporte la sauce, pose-la sur le chemin.
Alors ceux qui viendront par le chemin
s'approcheront de toi,
assise par terre avec l’enfant. Hein!
Celui qui arrivera sur le chemin,
quand le moment sera venu
l'enfant se déplacera sur lui,
et toi tu seras libre.-
L'enfant là, elle le nomme
"est-ce-qu'il-se-cramponne-à-toi?"
Ainsi donc elle prépare ses repas
comme le devin lui avait dit.
Elle va sur le chemin, s'assoit là
avec de bonnes choses grasses auprès
d'elle, à foison, à foison.
Ce jour là,
les gens partaient pêcher au marigot.
Criquet arrive avec son filet à plonger
dans le marigot.
Comme il arrive là,
il voit la femme assise avec l'enfant,
un bon plat à manger, posé près d'elle.
Sa marche en est troublée,
il s'éloigne un peu, avec ses pieds,
il revient lui demander:
- toi qui es assise là, tu es malade
ou bien...
Elle lui dit:
- He! Pas malade mais
si quelqu’un me prenait l'enfant,
j'irai chier
pour revenir manger, si c'était possible!-
Criquet dit:
- He! Toi là, tu es la mère de
"est-ce-qu'il-se-cramponne-à-toi?"
dont les gens parlent un peu partout.-
Elle:- Hey! Là, devant toi,
ce n'est pas moi!-
Il s'éloigne, ta ta ta ta
Il pense:- Hum! c'est la mère de
"est-ce-qu'il-se-cramponne-à-toi?",
mais il revient en courant.
Le voici revenu:
- toi, tu as vraiment parlé avec l'oeil
franc?-
Elle:- he! mon oeil est franc.-
Lui:- alors, tu l'amènes, l'enfant?-
Comme il se prépare à prendre l'enfant,
celui-ci vient se coller à lui.
L'enfant est extraordinairement gros,
ses testicules sont descendues mais,
impossible d'en soutenir le poids!
La femme part,
elle va chier....mais elle file tout droit.
Criquet mange la sauce, ta ta ta ta
Il la hèle pour qu'elle revienne,
mais rien à faire!
L'enfant, qui reste là, ne marche même
pas.
Il reste comme ça,
mais quand criquet commence
à enfourner la nourriture,
l'enfant l'attrape au vol aussitôt, aussitôt,..
Criquet maigrit.
Il s'en va.
Il s'affaisse mort.
Contes Masa 19
Il gît là, mort en brousse....
Un aveugle marchait.
Un boiteux marchait.
Ils s'appelaient entre eux "mon ami".
Ils se sont assis par terre, l'un en face de
l'autre,
pour jouer au yerewna.
Le boiteux dit à l'aveugle:
- mon ami, les vautours tournoient,
là au-dessus,
il y a une charogne, morte.
Approchons nous.-
L'autre est d'accord.
- Puisqu'ils tournoient, je m'accroche
à ton cou.-
Le boiteux s’accroche au cou de
l'aveugle.
L'un porte l'autre, ta ta ta
Ils arrivent près de l'endroit.
Ils approchent, approchent, approchent....
Alors qu'ils sont tout près,
le boiteux dit à l'aveugle:
- mon ami, c'est
"est-ce-qu'il-se-cramponne-à-toi?",
rebroussons chemin.-
L'aveugle le saisit,
le jette à terre devant,
"est-ce-qu'il-se-cramponne-à-toi?"
prend sa place à son cou
Il prend sa place.
Les gloutons meurent en brousse
comme ça.
Le conte est terminé.
Mati, Slena 6/87
Contes Masa 20
 LE VAGIN QUI PARLE
Le conte commence.
Un homme prit une femme
qui baisait beaucoup.
Il la surveillait bien, mais
elle lui préparait la boule
et pendant qu'il mangeait,
elle sortait
pour aussitôt baiser, baiser aussitôt.
Lui, ça le tracassait.
Il lui dit:
- ma femme, je pars en voyage.-
Il partit donc,
partit dormir dans la case d'un voisin.
Au couchant, elle sortit puiser de l'eau.
Il rentra à la maison,
se cacha à l’intérieur, resta immobile.
Elle puisait de l'eau, puisait de l’eau, là.
Un premier amant arriva.
Il lui dit:- je vais avec toi.-
Elle:- oui, quand ce sera l'heure du repas,
viens.-
Un autre, le deuxième, arrive:
- je viens avec toi.-
Elle:- à la fin du repas, viens.-
Un autre arriva encore; il lui dit:
- je viens avec toi.-
Elle:- quand la nuit sera profonde, viens.-
Elle rentra à la maison.
Celui du repas arrive.
- Ces huit cents francs, prends-les là.-
Elle:- mets la chose dans le creux là.-
Il la baisa: ta ta ta ta, rentra chez lui.
Celui du repas terminé arriva.
- Ce tabac là, prends-le.-
Elle:- mets la chose dans la malle là.-
Il la baisa, ta ta ta ta, rentra chez lui.
Celui de la nuit profonde arriva.
- Ce pied de boeuf, prends-le là.-
Elle:- mets la chose sur l'étagère.-
Il la baisa, ta ta ta ta, s'en alla.
Le mari caché entendit tout.
Une fois le matin, elle partit.
Il sortit aussi.
Vient le soleil de l'après-midi.
Il revint, lui dit:
- donne-moi de l'eau.-
Elle lui apporte de l'eau.
Il dit:- ha! -
Elle repart lui préparer la boule.
Lui:- Comment?
La femme lui demande:
- Qu'est-ce que tu dis?-
Lui:- Assieds-toi.-
Elle s'assied là.
Lui:- Ha! cet argent, prends-le, mets-le
dans le creux là? Hum! Ha!
Ce tabac, mets-le dans la malle là?
Ha! Ce pied de boeuf, pose-le sur
l'étagère? Hum!-
Elle:- Quoi! Mon vagin vient de parler?-
Il se cacha à l’affût là.
Elle coupe une baguette, frappe la bouche
du vagin: pif pif pif.
- toi, là, tu révèles mes secrets?-
Elle rentra chez elle.
Son mari était là.
Elle revint donc. Lui:- viens ici.-
Elle vient, ainsi. Lui:- Ha! elle ta frappé,
frappé sur la bouche?
Parce que tu dis ses secrets? Hum!
Même si elle te frappe, ce n'est rien.-
Ainsi la femme comprit que son vagin
disait ses secrets depuis longtemps.
Elle partit prendre de l'eau au puits.
Un homme vint, lui parla:
- femme, je pourrais te prendre comme
amante?-
La femme, là, comme son vagin parle,
ne peut répondre avec la bouche.
Elle lui fait des gestes avec la main,
en montrant son vagin.
Son vagin, là, dit ses secrets.
Il arrive que, où qu'elle aille,
si quelqu'un voulait lui parler,
elle ne pouvait lui répondre
parce que son vagin disait ses secrets.
Voilà le conte qui s'appelle
"le vagin qui parle la langue Masa".
Le conte est terminé.
Zlamma, Siyeké 7/86
Contes Masa 21
 LA FILLE DU CHEF

et te montrer mon cul pour que

Le conte commence. tu me dises se que tu en penses.-
Le chef avait une fille. Elle se couche et montre son cul...
Il décide de la donner à l'homme, voila.. Sa copine fait: li li li li li li!!!
à l'homme capable de montres son cul! - mon amie,
Les gens arrivent là, c’est mieux que tu ne le montres pas; si
on s’assemble. tu le montres,
Un homme va pour montrer son cul les gens vont rire de toi.
mais son corps lui fait Ton cul est
honte. comme un foyer de
Le chemin, il le cuisine,
rebrousse! comme une
Un jour, termitière.-
un homme se décide. La femme voit le
Il arrive, là. truc qui est sur elle
Le chef rassemble nombre et dit:
de gens. - c’est vrai!-
L'homme se lève, L’autre renchérit:
ôte ses vêtementset c’est vrai!-
montre son cul à tout le Elle rentra chez
monde! elle,
prit soin de son
On se moque beaucoup, mari et lui répara
puis, voilà, la bouillie.
le chef lui donne sa fille. Ainsi donne-t-on des excuses comme ça,
L'homme la ramène chez lui. pour s’esquiver...
Dès qu'ils se sont éloignés, Le conte est terminé.
elle commence à lui faire mal
en lui disant Maraytige, Jarway 6/87
qu’elle va le faire cocu.
Lui, il répond:
- si tu veux t’en aller,
vas-y ma femme,
je n’ai pas payé de vaches pour ta dot!
Mais je vais rassembler des gens;
si tu leur montres ton cul,
tu pourras partir.-
Voilà ce qu'il lui dit, voilà.
Un jour..
elle se met d’accord avec sa copine
pour aller faire des fagots en brousse.
La femme dit:
- mon amie, mon mari veut que,
avant de prendre mes cliques et mes
claques,
je montre mon cul!
Je vais me coucher par terre

Contes Masa 22
 CRIQUET ET ECUREUIL
Le conte commence.
Ecureuil avait une fiancée.
Il lui faisait la cour et la cour, et la cour.
Un homme de la famille mourut.
Ecureuil demanda aux gens de venir avec
lui à la cérémonie des pleurs.
Ils refusèrent, à sa contrariété.
Il dit à criquet de venir avec lui.
- allons demain matin pleurer
chez mes beaux parents.-
Criquet répondit:
- viens me chercher à l'aube,
nous irons à la cérémonie...
Ils partirent,
marchèrent, marchèrent, marchèrent...
En arrivant ils se mirent à pleurer.
Les parents de la fille leur demandèrent
de pleurer l'un après l'autre:
- nous voulons écouter votre voix.-
Criquet se met à pleurer le premier:
- yayo yayo
yayo yayo dugun bun bunna
helek ma co weyna -
Eux:- arrête! Ecoutons écureuil.
Il s'arrête.
Ecureuil commence à pleurer.
Il pleure, pleure, pleure;
ils écoutent sa voix.
Ils disent que c'est à écureuil
qu'ils donnent leur fille,
écureuil qui a une très belle voix.
Mais criquet pense que s'est lui qui pleure
avec la belle voix;
l'écureuil, qui est un truc insignifiant,
comment peut-on lui donner la fille!
Les parents assurent qu'ils veulent donner
leur fille à écureuil:
- toi là nous ne te donnerons pas
notre fille!-
Ils la donnèrent à écureuil,
qui partit avec elle.
Criquet partit se mettre à l'affût en
brousse.
Il les précède:
- toi, si tu ne me donnes pas la fille,
je te tue.-
Mais écureuil s'esquive,
il dit à sa femme:
- cachons-nous dans cette crevasse,
quoi qu'il fasse, on verra!-
Donc ils se cachent.
Criquet part chez lui,
s'arme d'une lance, d'une hache.
Il revint, dégage l'herbe,
sonde la crevasse au bâton.
Il sonde, sonde, sonde. Il creuse l'endroit,
creuse la terre, la retourne.
Il tâte le lieu: il n'y a personne.
Il part se reposer.
Le lendemain il revient.
Il creuse, tâte les lieux, ta ta ta ta
Il ne trouve personne.
Fatigué, il finit par abandonner.
Ecureuil sortit avec sa femme,
ils rentrèrent chez eux, ils rentrèrent.
c'est fini. Rinsu, Siyeké 9/89
Contes Masa 23
 LES DEUX AMANTS
Le conte commence.
Une femme alla puiser de l’eau.
Vint son premier amant
qui lui dit qu'il veut la baiser.
Elle:- viens après le repas du soir.-
Donc il entra chez elle.
Or, son mari était près d’elle.
Elle se leva et dit à son amant:
- cache-toi dans la marmite, là.-
C'était une très grande marmite, comme
celle des femmes d’autrefois.
Il se met dedans.
A son deuxième amant, elle avait dit:
- en pleine nuit, tu viendras.-
Quand il arriva,
elle lui dit:- he! fils de ma tante,
fils de ma tante!
tu viens pour la marmite que ma tante
m’a demandée?
Elle t’envoie ainsi la nuit!
Pourquoi donc?
Prends-la, elle est à côté de toi!-
Son amant prend la marmite,
il l’emporte...Quand il s’est éloigné,
il se dit:
- he! Pourquoi me fatiguer ainsi pour
cette femme?
elle m’envoie porter une marmite aussi
lourde, pourquoi?
L’autre amant, qui était dans la marmite,
dit:
- O mon ami, moi qui suis caché dans la
marmite,
je pense comme toi!-
Celui qui la portait prend la marmite
et la jette à terre,
la marmite se casse,
celui qui était dedans s’enfuit en courant.
Il le poursuit: ta ta ta ta ta ta
Jusqu'à chez lui! Kirnam!
Voilà pourquoi
si un homme vient chez une femme
et qu’un autre l’a précédé, le second,
une fois que le premier a terminé,
le poursuit, et l’autre s’enfuit
car le mari le poursuit.
En vérité, c’est l’autre qui le poursuit. Là.
Le conte est terminé.
Zlamma, Siyeké 7/86
Contes Masa 24
 PIGEONNE ET HYENE

La pigeonne fit deux petit, mais, Donc elle arriva,

assise là, là, là, déposa la boule, loin, à trois kilomètres.
elle ne leur donna pas de nom. Elle s'assit là.
Trois jours se Quand elle vint voir la
passèrent. pigeonne,
Hyène vint à passer. elle étreint l'arbuste
L’hyène demanda: épineux.
- pigeonne, La pigeonne au dessus
que fais tu de tes se mit à rire: gek gek..
enfants? Hyène lui demanda:
Elle répondit qu'elle - Pigeonne,
ne leur trouvait pas de qui t'a enseigné cette
nom. ruse?-
L’hyène: Elle:
- mais, vraiment, là, - C'est hérissonne, là,
tu es folle! sous la haie.
viens, je vais leur L’hérissonne dit à ses
donner un nom.- petits:
La pigeonne: - Quand hyène arrivera,
- Oui, hyène, donne- vous direz:
leur un nom.- " maman, la boule,
Elle: maman la boule,
- le premier, là: la boule".-
Je-le-mange-avec-la- Hérissonne voudrait se
boule-d'aujourd'hui déplacer,
l’autre, là: mais hyène arrive.
Tu-le-mets-sur-la- L’hérissonne lui dit:
boule-du-matin.- - Te voilà donc!-
Hyène partit chez elle. Elle:- Oui.-
Elle moule des Les enfants:
boules, là là: sept! - maman la boule, maman la boule, la
L’hérissonne était là sous la haie. boule!-
Il se mit à rire: Hyène demanda:
gek gek gek gek. - he! Hérissonne, tes petits disent:
- Pigeonne, que t'a dit hyène?- "maman la boule, maman la boule",
Elle: - le premier, là: Je-le-mange-avec- pourquoi?-
la-boule-d'aujourd'hui, l’autre, là: Lui:
tu-le-mets-sur-la-boule- du-matin.- - Ils ont mangé hier une hyène pourrie,
Lui:- va-t-en. aujourd'hui veulent te manger aussi.-
Va-t-en sur le ronier là-bas, Hyène s'enfuit en courant.
quand hyène arrivera, tu verras.- Elle se cassa le cou.
La pigeonne fit vite, prit ses enfants, Elle décéda définitivement aujourd'hui.
les prit, les mit sur le ronier. Le conte est terminé.
Hyène fit cuire la boule, Dumarsu, Siyeké 11/86
en moula sept.

Contes Masa 25
 HYENE ET LA VERGE
Le conte commence.
Paadir et Paaciker
emmenèrent une chèvre
pour trouver une femme à baiser dans une
cour de concession.
Ils cherchèrent la femme à baiser,
longuement.
Leurs verges enroulées
remplissaient un panier.
Les femmes ne voulaient pas.
Quand elles voyaient un sexe comme ça,
elles ne voulaient pas, ne voulaient pas.
Ils allaient rentrer à la maison
quand hyène, en les voyant, dit:
- He! Paadir et Paaciker,
d'où venez-vous ainsi?-
- Nous étions partis pour trouver
une femme à baiser,
nous n'en avons pas trouvé,
nous avons envie de baiser.-
Hyène leur dit:
- Donnez-moi donc la chèvre,
une baise,
qu'est-ce que ça peut me faire?
Une verge,
est-ce que ça peut tuer un homme?-
Elle prend la chèvre,
elle l'égorge là.
Le lendemain, ils arrivent.
Ils la trouvent en train de manger les
entrailles.
Ils lui disent:
- Amie, prend le sexe à l'intérieur.-
Elle est là tranquille.
La verge était enroulée dans le panier.
Elle s’érige de toute son longueur,
attrape l’hyène,
la frappe devant la maison.
elle s'évanouit,
elle s'évanouit comme morte,
ne bouge plus.
Ils s'en vont.
Ses enfants l'aspergent avec de l'eau,
beaucoup!
Elle dit qu'il vaut mieux qu'elle se cache
sous la farine.
Elle moud la farine, elle moud,
se cache dessous, s'y sent bien.
Ils sont de retour.
- He! je suis là.
Mon amie, prends le sexe à l'intérieur.-
Ses enfants disent
qu'elle n'est pas là, qu'elle s'en est allée.
Il pose le sexe à terre,
il siffle dans la cour.
Le sexe de hyène sous la farine
sonne comme une cloche.
Il l'attrape avec sa verge,
la frappe devant la maison.
Elle s'évanouit.
Ses enfants l'aspergent d'eau, beaucoup.
Elle est sauvée.
- Le mieux, c'est que je me cache
dans la futaille.-
Elle se cache dans la futaille,
entasse du sel sur elle.
il arrive.
- Mon amie, prend le sexe à l'intérieur.-
- Elle n'est pas là, elle est vraiment
partie.-
Contes Masa 26
Il fait le tour de la case en sifflant,
en sifflant..
Son sexe dans la futaille sonne comme
une cloche: din, din..
Il la prend, avec la futaille aussi,
la frappe derrière la maison.
Evanouie!
Ils l'aspergent.
Elle part à Yagoua chez sa soeur.
Quand il arrive,
siffle, siffle, siffle,
il se met aussitôt en
route
par le chemin de
Yagoua.
Il arrive, la trouve
chez sa soeur.
Il les attrape par le
cou, les frappe
derrière la case,
les deux,
prend l’hyène par le
bout de son sexe
et la reconduit.
Les enfants l'aspergent d'eau.
Elle se lève pour aller à N'djamena,
revient chez sa soeur de Yagoua.
sa soeur lui dit:
- He! tu es venue avec cette chose
qui m'a jetée contre la case,
je ne veux pas... -
Elle poursuit sa route
vers sa soeur de N'djamena,
elle s'en va chez sa soeur de N'djamena.
Il arrive.
- Mon amie, prend la chose à l'intérieur.-
Elle n'est pas là, elle est partie.
Siffle, siffle, siffle....
Il prend la route de N'djamena,
il la trouve chez sa soeur, l'attrape,
il la ramène à la maison,
la frappe derrière la case.
Elle s'évanouit raide morte.
Elle pense que le mieux est qu'elle donne
ses castrés à quelqu'un qui peut couper
cette verge.
Elle rencontre criquet,
lui donne le couteau de jet:
- Criquet, viens,
je t'égorge un castré.
L'homme qui me fait ces choses,
tu lui coupes son sexe;
tu le lui coupes bien au milieu.-
- oui, je te le coupe par le milieu,
égorge le castré
et donne-moi le couteau de jet.-
Elle lui donne le couteau de jet,
égorge le castré, l'égorge.
Criquet passe toute la journée à manger.
Il arrive.
- Mon amie, prend
la chose à
l'intérieur.-
Elle, est assise près
de criquet,
immobile, là.
Elle ne se lève pas.
Il la voit:
julululululu...
Criquet en voyant
la chose,
lance le couteau, sur l'ombre: raté!
Il part en courant,
il s'enfouit à toute jambes devant le sexe:
- Hi! tes choses là, elles me tuent.
Hou la la!-
Il part en courant.
Il la prend rapidement,
la frappe devant la maison.
Elle s'évanouit.
ses enfants l'aspergent avec de l'eau.
Elle prend une chèvre stérile,
va trouver l'écureuil.
- Ecureuil, la chose, là,
m'empoisonne beaucoup,
tu me la coupes bien par le milieu, net,
et je t'égorge cette chèvre stérile.-
Il lui dit: égorge-la donc.
Elle la lui égorge.
Il passe la journée à manger,
jusqu'au dernier morceau.
Cette chèvre là était très grasse;
il mange la viande, il mange....
L'homme arrive.
- Mon amie, prends la chose à l'intérieur.-
L'écureuil dit à l’hyène:
- Donne-moi une lame de rasoir.-
Elle lui donne la lame.
Contes Masa 27
- Mon amie, prends la chose à l'intérieur.- de l'autre le tranche d'un coup.
Elle:- Attends!- Paaciker tire à lui son sexe,
- Mon amie, prends la chose à l’intérieur.- le pose dans le panier sur sa tête.
Elle:- Doucement!- Arrivé à la maison
Il la voit là. tout plein de sang
Son sexe s'érige de toute son longueur il tombe là mort.
pour aller à sa place. Le conte est terminé
Ecureuil laisse sortir une belle moitié,
la soulève d'une main, Suwina, Siyeke 7/90

Contes Masa 28
 ECUREUIL ET HYENE
Le conte commence.
les fils du chef cultivaient des arachides.
Tout le temps écureuil les volait.
Ils préparèrent un piège;
le dressèrent avec de la résine collante,
en forme d'homme.
Ecureuil vint et se mit à manger.
Comme il lève la tête
il voit le piège et dit:
- cet homme noir devant moi c'est qui?
si veux t'amuser avec moi
on va bien se rencontrer.-
Il lui donna un beau coup sur les côtes,
sa main resta collée.
Il lui dit:
- ne me prends pas la main,
ma main gauche va te frapper,
même ta merde ne te restera dedans -
Il le frappa de sa main gauche, ti! collée.
- he! petit, mon coup de tête,
s'il te frappe te réduit en miettes,
s'est pas toi qui peut me prendre -
Il le frappa, Nir! collé.
- mon pied droit va te tuer,
ne joues pas avec moi!
frappe voir! -
Il frappe ti! collé.
- l'autre si te prend te tue -
Ti! collé.
- Je te donne un coup de ventre,
tu ne tomberas pas?-
il donne le coup! collé.
Il reste là comme mort.
Il pète dis dis dis dis...
L’hyène vint à passer;
dès qu'il la vit il se mit à chanter:
- la balançoire sur son arbre
il fait jour sur son arbre -
L’hyène entendit et s'approcha;
il lui dit:
- Hi! hyène, tu voudras pas essayer?
cette balançoire
notre père nous l'a préparé près des
arachides pour faire la garde;
nous gardons les arachides
et jouons en même temps.
Viens donc! tu prendra ma place,
viens me tirer.
nous l'avons préparé pour tirer,
mais les miens sont partis.
Viens me tirer, tu prendras ma place -
Elle le libéra,
le posa à terre.
- frappe-la -
Elle la frappa de sa main droite, Nif!
- hi! ma main gauche me tue -
Elle frappa, di! collée.
- hi! je ne joue pas avec mes doits!
Elle resta pendue.
Ecureuil partit tout droit manger les
arachides.
Il mangea, mangea.
Réduit les plantes en bouillie,
il vint, lui en frotta la bouche,
la frappa fort sur la figure,
lui remplit les yeux de terre
et s'en alla en courant:
- fils du chef,
vous dites que c'est écureuil qui mange
les arachides,
ce n'est pas hyène qui est prise au piège
là?-
Ils partirent à cheval, en vitesse;
Ils galopaient, il dit:
- hay! ne courez pas comme ça, pas;
revenez un moment,
mettez un couteau au feu,
mettez un couteau dans le feu,
une fois brûlant,
quand vous serez arrivés,
brûlez-lui la bouche,
ne la laissez pas parler -
Ils rendirent le couteau rouge,
partirent à toute allure.
Arrivés, hyène dit:
- moment! je veux parler!-
Ecureuil qui était avec eux:
- grillez-lui la bouche,
grillez-lui la bouche -
Il lui mirent le feu à la bouche.
Sa bouche se rétrécit sur son nez comme
ça!
Contes Masa 29
 Elle ne pouvait plus parler.
- rentrez donc;
mettez lui une corde à la bouche,
une corde bien robuste -
Il lui attachèrent la bouche.
- attachez bien,
frappez-la fort et faites-la courir -
Ils lui attachèrent la bouche,
et partirent la faire courir.
Ils la firent courir en brousse kla kla kla...
L’hyène là
chia toute sa merde,
elle courait, la merde lui coulait comme
de l'eau,
jusqu'à la dernière goutte.
Ils chevauchèrent ta ta ta ta...,
ils furent fatigués.
Le soleil commençait à chauffer.
Ils partirent se laver au fleuve.
Ils partirent se laver donc,
ce qui était sur la hyène
ne veut pas descendre, il reste sur elle.
Elle courbe sa tête, elle boit;
il ne descend pas. manger.
Elle lui dit:
- Hi! le cheval aussi
est-ce qu'on ne le libère pour
manger du fourrage?
vas toi aussi te laver donc!-
Il la laissa. arachides:
Il se jeta à l'eau se laver.
Remontés sur la berge ils se mirent à
jouer.
La hyène restai calme là,
elle chia neuf mesures de merde.
Tout au coup elle cassa les liens
et partit en courant de toute ses forces.
Elle partit dans la foret.
Elle fit un tour:
- hay! comme ça,
partir comme ça, ce n'est pas bien.-
Elle revint:
- vous me laissez là,
je me balade un peu,
est-ce que c'est mauvais?-
Ils la regardèrent, elle disparut.
Elle revint,
se retourna,
chia une montagne de merde,
poursuivit en brousse.
Elle disparut.
Ils se disaient: elle va revenir.
ta ta ta ta ta ta ta....
Le soleil commençait à chauffer fort;
ils disaient: elle revient, elle revient.
Or elle ne revint pas,
elle était partie pour tout bon.
Elle s'était échappée en foret.
Mais sa bouche, toute rétrécie,
brûlée par le feu, ne lui permettait de rien
Elle commença à maigrir.
Partie en foret, maigrit peu à peu.
Elle marchait en foret,
mourut épuisée.
Et depuis écureuil ravageait les
- c'est l’hyène qui vous est échappée
qui fait ça;
c'est elle qui ravage les arachides!-
Or, en réalité, c'était écureuil.
Le conte est terminé.
Suwina, Siyeké 7/90

Contes Masa 30
 CRIQUET ET LE CAPITAINE
Le conte commence.
Criquet et les oiseaux
partirent ensemble,
comme le font les jeunes,
pêcher à l'hameçon.
Les oiseaux collectèrent des plumes,
criquet les piqua dans sa peau.
Il s'envola avec les oiseaux.
Criquet s'envola avec les oiseaux
sur un figuier au milieu du fleuve.
Criquet s'envola,
les oiseaux se mirent à manger des figues.
- ce sont les miennes, ce sont les miennes
leur dit.
Les oiseaux:
- Hey! Criquet, si sont les tiennes,
rend nous nos plumes,
nous partons.-
Lui criquet:
- Vraiment vous êtes idiots. Tenez.
d'accord les plumes sont à vous,
mais laissez-moi manger mes figues.-
Il mangea ta ta ta ta ta.....
du matin jusqu'à midi.
Il en eut le ventre enflé.
Les oiseaux s'en allèrent.
Le figues terminées,
criquet voulut rentrer chez lui.
Mais le figuier est au milieu de l’eau,
il ne sait pas nager.
Criquet se met à réfléchir,
assis, là là là.
Il lance son bâton,
le bâton coule. Plouf!
Il réfléchit, réfléchit.
Cette fois, il lance sa peau,
la peau coule.
Criquet se met à pleurer.
Il se jette à l'eau. Plouf!
Alors qu'il est entrain de noyer dans le
fleuve,
un poisson capitaine le soulève.
Criquet monte sur la berge
et dit au capitaine:
- bo! va dire à Mununta
que demain je lui ferai un sacrifice,
que tous les poissons viennent pour mon
sacrifice.-
Elle Mununta, accepte.
Criquet, en grimpant sur la berge,
essaie d’attraper pour le rôtir
le capitaine qui l'a sauvé
Celui-ci s'échappe.
Arrivé le matin,
criquet se met à creuser une rigole. he!
jusqu'à sa maison, une rigole profonde.
Il prépare de la bière.
Les poissons se rassemblent ta ta ta.....
ils sont en nombre incalculable,
le poisson perroquet en tête,
ils nagent, ils nagent, même les petits ont
quitté la maison
Lui, criquet, a pris son harpon.
Mununta est arrivée,
les poissons arrivent à la queue leu leu.
- Purkumu, prépare le repas aux poissons,
s'il te plaît -
Purkumu, assise là, se met à préparer le
repas.
Lui, il part pour boucher la tranchée
par où sont venus les poissons;
ce qu'il fait promptement. Cisl!
Les poissons mangèrent ta ta ta ta ta ta,
tout!
- criquet, nous, nous rentrons.-
- grande mère, cette chose là,
avec la queue rouge,
tu voudras pas la donner aux enfants?-
Elle lui donne une sardine.
Lui:- he! vous me prenez pour un crétin,
mais c'est vous qui
êtes bêtes! Les poissons s'en vont!
Elle, Mununta:- hu! hu! -
dit au capitaine
qu'il nage en tête.
Le capitaine part,
criquet est là, il s'éloigne à toutes jambes
emportant son harpon à trois pointes.
Il se met à l'affût devant le barrage,
voila le poisson!
Contes Masa 31
De même à la maison Purkumu tue un Sa femme arrive et parle:
gros capitaine, - Esprit, je viens là pour t'interroger.
elle l'a tué raide, un vraiment gros. Criquet dit,
Les poissons ce sont échappés! au sujet du capitaine qu'on a pêché,
criquet s'en retourne avec son harpon. que l'on peut le manger ou bien..
Il a harponné le capitaine d'un coup sec... d’abord je demande ton avis, voila!-
tinit! L'esprit répond:
...qui lui a laissé les écailles aux pointes - he! Purkumu, cette chose il ne faut pas
du harpon. le manger ensemble
Il prend les écailles, les met dans sa criquet seul prendra le capitaine,
poche. il le mangera en brousse à cinq
Il a harponné une carpe avec vivacité... kilomètres.
tinit! Surtout pas près de la maison,
...la carpe lui a laissé les écailles et s'est mais loin.-
échappé. Elle repart; criquet saute à terre,
Criquet rentra sur le champ à la maison. il se dépêche ta ta ta ta, rentre à la
Quand il fut arrivé, il mit à griller les maison.
écailles du poisson. Il demande:
Purkumu lui dit: - Purkumu, que t'a dit l'esprit?-
- père de la maison, viens par ici.- Elle répond qu'il lui a dit que
et lui - bouche enflée de bêtises, lui, criquet, mangerait seul ce poisson.
les écailles du poisson, - Hi! ma femme, pour toi, voila qu'il n'y a
je ne veux pas les partager.- rien à manger!
- Hi! approche toi donc, criquet.- l'agneau là prends-le et mange-le.
Il n'en fait rien. Il prend le poisson,
- hi! criquet, viens donc prend la marmite,
ici!- le couteau,
Il réfléchit, réfléchit, un tapon d'herbe
mais quant ta femme incandescent.
t'appelle, Il s'en va en brousse.
il faut bien venir. Arrivé en brousse,
Il s'approche donc il le coupe en
et voit le capitaine tué, morceaux, coupe,
là. coupe,
- Hay! ma femme, les mets dans la
où as-tu trouvé cette marmite.
chose dangereuse? Elle est pleine.
où as-tu trouvé cette Il part se laver.
chose dangereuse? Verse de l'eau dans la
Il jette les écailles, marmite qui commence à bouillir...et
va se coucher. chante:
Au matin, il prend le capitaine, l'ouvre. - te mangera qui?
A sa femme il dit d'aller la haut te mangera moi, criquet.
interroger Matna auprès de l'acacia, Te mangera qui?
l'esprit est là, qui lui dira te mangera moi, criquet.
qu'il faut manger cette chose en brousse. bouillon bouillon, bouillon,
Sa femme se lève pour aller. te mangera moi, criquet.-
Lui court....ta ta ta jusqu'à l'acacia, Ecureuil vint à passer,
il entra dans le tronc par un trou. il demanda à Purkumu:

Contes Masa 32
- Purkumu, où est criquet?- et lui:- éloignez vous!
- ha! nous avons tué hier un capitaine. criquet fait des sacrifices
Il a voulu interroger l'esprit, interroger! pour son père!-
Maintenant, il le mange tout seul. Ils se rapprochent.
Il l'a emporté avec lui en brousse Criquet prend ses jambes à son cou,
pour le manger en cachette.- il s'enfuit.
Ecureuil lui dit: Ils mangent la chose,
- coupons l'herbe, nous coupons l'herbe, le poisson de criquet ils le mangent,
coupons coupons ils s'en vont.
vous m'en couvrez, Criquet courut au loin. il finit par revenir
courez après moi, à la maison.
et allons nous en chantant: Criquet dit:
"fils de la paille où allez vous? - Purkumu, Matna, tu ne l'as pas bien
fils du chaume où allez vous? questionné au sujet du poisson.
fils de la paille où allez vous? Les fils de la paille et les fils du chaume
fils du chaume où allez vous? ont mangé le poisson.
nous allons arriver jusqu’à qui? Il faut que tu me donnes une patte de
nous allons arriver jusqu’à criquet," mouton -
il nous appellera à manger.- Elle s'approche, il prend la patte.
Ils se mettent à faire la paille, Il la mange, la mange.
lui criquet: De là on dit que
- hey! fils de la paille, fils du chaume, ceux qui ne veulent pas partager
éloignez vous, ne mettent finalement à la bouche que ce
criquet fait là des sacrifices pour son qu'ils peuvent trouver.
grand père.- Le conte est terminé.
Ils s'approchent encore plus:
- fils de la paille et fils du chaume Dumarsu, Siyeké 11/86
nous allons arriver jusqu’à criquet!

Contes Masa 33
 CRIQUET ET ABEILLE
Le conte commence.
Criquet et Abeille se prirent d'amitié.
Quand abeille allait chez criquet,
criquet lui égorgeait un bouc castré;
quand criquet allait chez abeille,
abeille lui remplissait une calebasse de
farine.
Chaque fois que criquet allait chez abeille,
elle ne lui donnait que de la farine, encore
de la farine!
Un jour criquet lui rendit visite
et abeille lui donna de la farine.
Ah! tout son saoul!
Au retour, il rencontra écureuil sur la
route.
Il lui dit:
- écureuil! quand l'abeille vient chez moi
j'égorge pour elle un bouc castré,
mais quand je vais chez elle,
elle ne me donne rien que de la farine!
tiens! cette farine, mange-la.-
Et écureuil mange mange mange...., ouf!
ne laisse qu'un petit rien...et dit:
- rapporte la à la maison aux enfants,
qu'ils en mangent leur part.-
Il s'en va donc:- papa, la chose est douce.-
Il goûte, il prend, avale goulûment.
Jusqu'à l’aube il s'endort.
Il retourne chez abeille.
Abeille lui donne de la farine.
Ecureuil vient se coucher sur la route,
comme s'il était tombé dans les pommes.
Il faisait semblant d'être mort.
Criquet arrive là.
- he! hier tu as bouffé ma farine
et maintenant te voila mort!-
Il le saisit, le secoua pour faire tomber la
poussière,
le déposa sur la farine.
Ecureuil se met à manger la farine.
Mange, mange, mange, hop, hop, hop..
Criquet arrive maintenant près de la porte
du saré:
- Purkumu - c'est sa femme -, fais le feu.-
Ecureuil saute d'un bond, il s'esquive.
Criquet s'en rend compte et comprend:
- grand malin l'écureuil, il n’y en a pas de
petit et il a mangé la farine.
Il ne reste rien, rien...-
Il va se coucher jusqu’à l'aube.
Retourne chez abeille.
Abeille lui donne de la farine,
tout son saoul...
Donc, vient à trouver écureuil vraiment
mort, couché sur la route.
(il s'est roulé dans la poussière jusqu'à
devenir blanc, blanc..)
- he! écureuil, hier tu t'es esquivé,
est-ce qu'aujourd'hui tu vas pouvoir
le faire?-
Il le saisit, le secoua pour faire tomber la
poussière.
Il le posa sur la farine....
L'écureuil mange toute la farine.
Ils arrivent près de la porte du saré,
écureuil bondit comme un ressort,
il s'esquive...
Criquet ne retourne chez abeille.
Ecureuil arrive, il fait comme si son bras
était cassé,
comme si sa patte était cassée;
Il se couche sur la route, il est vraiment
mort.
- Eh! c'est toi, l'écureuil, couché là:
qu'est-ce que tu fais là?-
Il le saisit, le déposa sur la farine.
Ecureuil mange tout, il saute à terre...
Un jour, criquet se rendit chez écureuil:
- écureuil, abeille là possède beaucoup de
choses.. prenons nos parents et allons
les vendre. D’accord?-
Ecureuil il lui répond:
- D’accord, tu prends ta mère,
je prends ma mère,
nous allons les vendre.-
Lui, criquet, attache la sienne bien serré.
Pas moyen qu'elle bouge, vraiment!
Ecureuil arrive, il trouve sa mère,
lui lie les mains par derrière, assez lâche,
et lui dit:
Contes Masa 34
- dès qu'on arrive près de porte d'entrée
tu te délivres et t'enfuis en courant.-
Criquet prend la sienne,
écureuil envoie la sienne devant lui.
Quand la mère d'écureuil arrive à la porte
du saré,
elle écarte les mains et se libère,
elle part en courant.
eh! dit l'écureuil
- criquet, ma mère est partie,
prenons donc la tienne,
demain nous vendrons la mienne.-
- D’accord, vendons la.-
On leur donna deux bottes de mil,
deux taureaux, deux béliers castrés,
deux sacs de farine.
Faites la répartition du partage...
Alors écureuil part chez lui avec sa part;
criquet dépose la sienne au bord du
champ.
Parvenu au saré, il dit aux siens:
est mourant, qu'ils viennent le prendre,
qu'ils le déposent au fond du champ,
qu'ils prennent la plus grosse marmite là,
qu'ils la mettent debout près de lui.
Comme il est en train de parler
de violentes coliques le saisissent,
il se jette à terre. Soudain le voici mort.
Ses gens le portent, et aussi la marmite
des grands festins,
ils déposent le tout au fond du champ,
lui, reste couché, couché, couché...
Il ouvre les yeux doucement, il épie, épie.
Quand il les voit partis à la maison,
il se lève avec précaution.
Son oeil couve la marmite, et il part
auprès de ses bêtes
qu'il égorge prestement.
En premier il égorge le boeuf,
le coupe en morceau, gaillardement.
Il dépèce la chèvre.
Il pose la marmite, la marmite ventrue,
la remplit à déborder,
allume le feu sous elle, il l'allume,
et reste assis auprès d'elle,
et ça bouillonne, ça bouillonne...
Quand c'est bien mitonné,
la chanson du miton, miton, miton
il chantonne:
- te mangera qui?
te mangera moi, criquet!
et te mangera qui?-
A croupetons, croupetons, croupetons,
il guette la fin de la cuisson.
Il coupe un oignon;
et la marmite, arrivé le moment de
l'enlever court et s'envole,
il la poursuit, vole vole,
la sauce s'envole à la maison!
Il revient, égorge une autre bête.
Il la prépare, la la la la la ,
la met dans la marmite, il la met.
Il part dans le bois.
Il va couper l'écorce d'un arbuste, en
lanières; coupe un bâton,
revient, tresse la corde, dom domdom..
l'attache au col de la marmite,
l'attache à ses reins,
met du sel dans la sauce; la sauce bout,
gargouille, gargouille;
- te mangera qui?
te mangerai pas?
l'autre s'est envolée avant, toi
maintenant, pourras-tu t'envoler?-
Met du sel, mets-en, coupe la boule..
La sauce au bord des lèvres..
quand elle court et s'envole.
Criquet se met à sa poursuite, frappe la
sauce mais..
la sauce jette la corde yohooo!!
va va va va, arrivent à la maison,
Les enfants entrent à la cuisine et ainsi:
- maman, Papa est ressuscité avec de la
sauce, de la riche sauce!-
Il se pressent pour s'asseoir autour de lui,
Et mangent, mangent donc!
Le conte est terminé,
et les gens continuent à être gloutons,
exactement pareil.
Sulukna, Siyeké 7/90
Contes Masa 35
 CRIQUET ECUREUIL LION PANTHERE
Ecureuil, criquet, lion, panthère
allèrent courtiser les filles;
d'un côté écureuil, criquet
pour courtiser;
de l’autre lion et panthère firent la cour
à des filles là,
dont ceux qui les avaient rendu visite
ne les appréciaient guère.
Lion enleva sa pelisse.
Panthère enleva sa pelisse.
Ils prirent les pipeaux,
attachèrent la peau
et se mirent à faire la cour.
Ecureuil et criquet vinrent à leur tour
et se mirent à faire la cour, la cour...
Ecureuil dit aux fille:
- Nous venons là vous faire la cour,
ne laissez personne d'autre vous
courtiser.-
Elles, les filles, répondirent que
panthère et lion venaient aussi les
courtiser.
Criquet, assis là, se mit à rire: ho! ho! ho!
à ricaner: wak, wak.
- Hi! cette panthère que j'ai chicoté
quand on était au guruna,
que pourrait-elle dire de moi!-
Quant à écureuil:
- C'est moi-même, là, Kiwselengena,
qui vous le dit,
je ne suis pas n'importe qui!
Que le lion oeil rouge se moque de moi,
je n'en ai même pas cure.-
Ils retournèrent chez eux,
lion et panthère arrivèrent:
les filles leur dirent:
- Vous savez,
criquet et écureuil ont dit que...-
Au moment de rentrer, ils demandèrent:
- vous qui habitez près de chez eux,
dites leur que nous serons de retour
demain,
que nous leur donnons rendez-vous.-
Eux, écureuil et criquet, partirent au
guruna.
De même, lion et panthère rentrèrent chez
eux.
Ils dansèrent le défi devant la porte du
guruna.
Criquet dit:
- Moi, aujourd'hui même
avec panthère oeil-rouge,
on va se rencontrer.-
Il chanta les louanges de sa vache:
- Kuriyum tuwumu, fils de Bonsu,
a harponné Matna son copain, pas vrai?-
Panthère et lion, eux aussi attachèrent leur
peau,
au coucher du soleil
ils prirent les pipeaux:
- Ecureuil oeil-rouge,
criquet nabot,
on va se rencontrer aujourd'hui,
on va se rencontrer aujourd'hui.-
Ils se mirent en chemin.
Ecureuil assis devant le guruna,
entendit le son des pipeaux.
Il vint dire à criquet:
- Ils arrivent, il faut y aller.-
Le son était encore loin.
Criquet dit:
- Allons-y.-
Il prit sa lance à large pointe.
Ils se mirent en chemin ta ta ta ta...
laissant la case des filles loin devant eux,
ils se mirent en embuscade,
dans l'ombre, là.
Lion et panthère arrivaient au son des
pipeaux, au son des pipeaux....
Ecureuil dit:
- Criquet, debout, les voilà,
jetons nos lances sur eux.-
Criquet répondit:
- Moment, moment,
la pointe de ma lance est tordue,
je vais la redresser.-
Ecureuil:
- Allons-y.-
Criquet:
- Hi! écureuil, dans le temps,
Contes Masa 36
 panthère oeil-rouge,
je l'ai déjà frappée à la tête.-
Ecureuil commençait à partir.
Lui criquet:
- Moment, moment, moment.
Attends que j'attache la peau.-
Les autres cheminèrent, cheminèrent,
entrèrent dans la maison.
Criquet dit:
- Nous deux, nous ne pouvons pas les
battre,
le mieux est de faire le cri de danger,
les gens sortiront.-
Ecureuil lui répondit:
- Oui, attendons, ils reviendront.-
Les autres courtisèrent ta ta ta ta ta...
ils finirent par passèrent la nuit, rentrèrent
chez eux.
Pour criquet et écureuil le jour finit par se
lever.
Le soir partirent,
allèrent dire aux filles:
- Dites donc, panthère et lion
ne seraient pas venus ici!-
Elles:
- si, ils sont venus.-
Eux:
- He! On s’est battus hier;
nous nous sommes battus longtemps ...
Ils sont venus se cacher ici, c'est sûr!-
et criquet d'ajouter:
- Panthère oeil-rouge aussi
je l'ai faite rouler dans la poussière...
elle en avait l'écume à la bouche...:
Voulez vous qu'on vous en raconte plus,
ou bien...-
Les gens parlent des autres comme ça.
Le conte est terminé.
Gazisu, Siyeke 4/87
Contes Masa 37
 CRIQUET ET HIPPOPOTAME
Le conte commence.
La femme partit couper du riz sauvage.
Elle coupait, coupait, coupait.
L'hippopotame sortit du fleuve,
il monta sur la berge.
Elle, là, coupait, coupait.
Lui:- virrrr!-
elle s'enfuit en courant.
Lui:
- hay! femme, ne cours pas, arrête!-
Elle s'arrêta.
- jette ton riz ici -
elle le jette en tas.
- éparpille-le -
elle l’éparpille.
- éparpille-le vraiment -
elle l’éparpille bien bien.
- mets la calebasse sous mon cul -
elle la lui met.
Il pissa dedans, à ras bord.
- verse-la -
Elle la verse, verse.
- apporte la calebasse, mets-la sous moi -
elle la met sous lui.
Il lui chie de la merde, plein là.
- emporte la loin -
elle la transporte, la transporte, loin.
- prends la calebasse -
elle la lui met sous lui.
Il lui déverse du mil, ta ta ta ta......
- verse-le à terre -
elle le verse.
- prends la calebasse-,
il lui verse du mil blanc ta ta ta........
- verse-le à terre -
- prend la calebasse -
Il lui verse du sésame dedans ta ta ta....
- prends la calebasse -
il lui verse de bons grains ta ta ta ta......
- he! apporte-la à la maison -
elle l'apporte à la maison.
Elle se mit à préparer le repas.
Criquet vint à promener,
passe chez elle,
la trouve assise en train de manger.
- criquet, le repas est prêt,
tu ne viendrais pas manger?-
Il se mit à manger.
- he! tout ton grain,
accumulé en grande quantité ainsi là
tu l’a as trouvé où?-
- ha! j'étais partie couper du riz sauvage,
comme ça,
mon copain m'a donné tout ça, quoi!-
- maintenant comment est-ce que tu le
coupes?-
- je le coupe au bord, comme ça,
mon ami hippopotame me le donne...
Lui:
- Purkumu (c'est sa femme) sexe sale,
la calebasse -
elle lui apporte la calebasse en courant,
la met devant lui.
Il partit couper le riz.
Il coupait le riz, il coupait le riz......
- he! la chose, cette chose de la femme,
ne viendra-t-elle pas?
Voila que je coupe de la même manière,
là-
Le "virr" ne se fait pas entendre..
d’un coup, l'hippopotame: virrrr...
Criquet partit en courant.
- hay! ne cours pas, reviens -
Il revient, revient.
Le voici qui:
- prends la calebasse -
Il prend la calebasse.
L'autre pisse dedans à ras bord.
- verse-le -
il lui chie sa merde, il chie.
- yo! je ne suis pas venu pour prendre ta
merde ainsi;
a la femme, tu as donné du mil,
moi voila que tu me chies de la merde!-
- he! vas la jeter.
Il la renverse.
Hippopotame lui donne du mil.
- Quoi! du mil pour moi,
ça rassemble à quoi?
est-ce que je n'en ai pas déjà à la
Contes Masa 38
 maison?
- he! verse-le à terre -
il le verse.
Il revient.
Hippopotame lui verse des concombres.
Lui met la calebasse par terre,
hippopotame lui verse directement dans la
gorge.
Du sésame,
il le lui verse dans sa gorge.
Les bons grains, il les verse.
Il lui verse tout.
Il le transporte à la maison.
Il arrive.
Il revient le lendemain.
Là l'homme coupait, coupait, coupait.
Hippopotame monte sur la berge. Là:
virrrrrrr....
criquet s'enfuit.
- hay! ne cours pas, reviens -
il revient.
- verse le riz sauvage -
il le verse.
- éparpille-le -
- he! je suis venu le couper là,
pour que toi après....
si je l’éparpille, je vais manger quoi?
- éparpille-le, éparpille-le;
éparpille-le beaucoup.-
criquet l’éparpille bien bien.
- he! prends la calebasse -
Hippopotame la lui remplit d'urine:
- prends la calebasse.
Hippopotame lui chie de la merde.
- ça c' est encore ma nourriture
que je dois emporter aussi?-
Hippopotame:
- jette-la -
il la jette, la jette.
- lave l’intérieur de la calebasse.
Il la lave, lave.
Il lui chie du mil, chie;
criquet le met en tas.
Il lui chie des concombres avec du
sésame.
Criquet mange dans sa bouche même,
il l'amène à sa gorge ta ta ta ta ta....
Il voulut lui ficher la main dans le cul;
hippopotame serra les fesses sur sa main,
birit!
Il passa toute la journée à plonger avec
criquet dans l'eau
Il sortait, il plongeait;
il sortait, il plongeait.
Après il envoya criquet dans les airs:
le le le le le ..............
- je ne reviendrai plus devant toi,
que Purkumu aille couper le riz,
qu'elle y aille;
je ne reviendrai plus devant toi.
Comme ça le conte est terminé,
n'est-ce pas?
Donosu, Siyeké 4/86
Contes Masa 39
 UN COUPLE DE MALINS

Le conte commence. Lui:- Hi! quand le soleil sera haut,

Un homme prit femme. tu partiras, n'est-ce pas?-
Ses beaux-parents lui dirent Quand le soleil fut haut,
qu'il fallait interdire à leur fille de sortir. elle:- Je m'en vais!-
Il la confina donc à l’intérieur. Lui:
C'est lui qui puisait l'eau, - Quand le soleil sera au zénith,
lui qui se chargeait de moudre, n'est-ce pas?-
lui qui faisait cuire la boule. Elle resta.
Elle enfanta trois fois à l’intérieur. Quand le soleil fut au zénith, elle dit
Un jour le mari partit au marché, qu'elle s'en allait.
elle demeura couchée à l’intérieur, là, Lui:
elle eut soif. - quand le soleil sera couché, couché.-
Elle appela son aîné: Quand le soleil fut couché,
- Aîné, apporte-moi de l'eau!- elle va pour partir.
Lui: Il lui dit:- A l'aube!-
- Tu restes là, couchée à l’intérieur, L'aube arrive, elle s'en va...
sans sortir, Il lui dit:
et tu me verrais aller te donner de - attends, vers dix heures.-
l'eau?- Il la trompa comme ça, comme ça...
Elle appela le suivant: Elle devint sa femme.
- apporte-moi de l'eau!- Le père, quand il rentra à la maison:
- Ton cul! - votre mère est partie où?-
Je ne te donnerai pas d'eau! - elle est partie après toi au marché.-
Tu ne peux pas sortir?- Il la chercha au marché, ta ta ta ta....
Elle appela le benjamin: Il fit le tour de tout le marché.
- apporte-moi de l'eau!- Il ne la trouva pas, ne la trouva pas,
Lui: Un jour il la trouva.
- Ton cul! Il l'attrape, c'est sa femme!
Tu me vois aller te chercher de l'eau?- Elle lui dit:
Sa soif lui devient insupportable. - toi là,
Elle sort. quand est-ce que tu m'as mariée?-
Elle boit de l'eau, boit, boit, là, Il l’emmena devant les juges.
bondit, Il leur dit que c'était sa femme,
- vraiment une promenade à l’extérieur, qu'elle avait engendré ses trois enfants.
c'est si bon? Elle dit que celui-là n'était pas son mari,
Votre père est parti où?- son mari est celui avec lequel elle vit
Ils lui répondirent que maintenant.
leur père est parti au marché, comme ça. Les juges déclarent:
Elle suit les traces de son mari. ta ta ta.... - Si c'est ainsi, rentre chez toi,
ne le trouve pas. prends les enfants.-
Elle entre chez un homme. Il emmène les enfants.
Elle entre chez un homme donc. Le chef leur demande:
Il l’accueillit. - celui-ci est votre père, oui ou non.-
Elle mangea, mangea là. Ils répondent que celui-ci est leur père.
Elle:- Je m'en vais!- - celle-ci est votre mère ou non.-

Contes Masa 40
Ils disent que celle-là est leur mère. - Mon mari, mon amant là,
On leur montre l'autre qui l'a prise au il parle de nous comme ça, comme ça...
marché: Il m'a donné cinq cents francs;
- celui-ci est votre père ou non.- pourquoi?
Ils disent que ce n'est pas leur père. Vas le voir,
Il demande à la femme: nous trouverons une ruse.
- celui-là est ton mari ou non.- Trompe-le en disant que
Son premier mari, là, tu pars trois jours en voyage.-
elle dit que ce n'est pas son mari. Il met son habit blanc,
Celui qu'elle a pris par la suite, s'en va.
voila son mari. - a tous ici, salut!-
Le chef, L'amant de sa femme lui demande:
ce jugement là le dépasse, - tu pars où, comme ça?-
impossible de trancher. Il répond:
L'amante du chef se trouvait là. - je pars en voyage,
Elle dit: pour trois jours.-
- ce jugement, si je te le résous, Il lui dit d'approcher:
est-ce que tu me donneras trois cent - prend ces cinq cents francs, s'il te plaît.-
mille francs?- Il fait ça
Il lui dit: pour que le mari reste absent plusieurs
- ha ha! si tu le peux, tranche-le, jours,
je te donnerai les trois cent mille francs!- il boive l’alcool,
Elle prit les enfants, et lui, le chef, puisse baiser sa femme.
les emmena à l’intérieur. Il lui donne les cinq cents francs donc.
Elle attrapa un margouillat. Le mari part donc,
Elle attrapa un margouillat. mais il s'était mis d'accord avec sa femme.
Elle partit donc. Le soir venu, l'amant de celle-ci vient chez
Elle égorgea le margouillat, elle.
apporta le sang. Le mari arrive.
- tu dis que ce ne sont pas tes enfants? Il s’assoit aussitôt,
Ton enfant là est égorgé, appelle sa femme.
j'ai égorgé l’enfant, là, n'est-ce pas?- Il est rentré le soir même.
Elle commença à crier: Qu'elle lui donne de l'eau!
lou lou lou lou: Elle lui donne de l'eau.
c'est son enfant, son enfant, son enfant! L'amant était caché à l’intérieur.
Ya yo son enfant, ya yo son enfant.. Elle lui dit:
Comme la femme a vu le sang, - vas dans le grenier.-
elle a pensé que s'était vraiment son Il y monte,
enfant qui avait été égorgé. il s'y cache.
En réalité, l'autre avait égorgé le Au mari elle donna de l'eau, il but.
margouillat. Elle donna la boule, il mangea.
Donc ils disent: Il lui dit:
- ainsi le jugement est fait, - hi! ma femme,
toi la femme là, retourne chez ton le marché d'où je viens,
premier mari. le mil qu'il s'y trouve...!
Elle rentra. Si je prend un grenier comme ça,
Le chef donna de l'argent à sa copine, j'allume le feu sous lui,
il lui donna cinq cents francs. je le brûle, une fois brûlé,
Elle le laissa, rejoignit son mari. sais-tu à combien se vente-t-il la tasse?-

Contes Masa 41
Elle: mon mari veut brûler le grenier!
- si c'est comme ça, mon mari, - vas-y, mes vaches au nombre de
je vais prendre mon gombo - sept cents,
Elle monte: mène les ici, donne-les lui.-
- mon ami, Elle les lui donne.
mon mari veut brûler le grenier Il dit:
dis donc! - de ce mil là,
Lui dit: une seule tasse
- vas chez moi, prends trois cents mille vaut plus que sept cents vaches
francs.- n'est-ce pas?-
Elle y va, les lui donne: Il vendit toutes ses femmes,
- mon mari, cet argent, je l'avais caché. les libéra toutes,
Il est à toi, apporta tout l'argent.
mais ne brûlons pas notre grenier.- Le mari dit:
Il dit: - même ça ne suffit pas;
- Assez de bêtises! une seule tasse peut rapporter plus.-
une seule tasse coûte bien plus de quatre Il vendit toutes ses filles,
cent mille.- avec lui, seule resta sa grande femme.
L'amant dit qu'elle aille Alors l'homme le laissa.
lui prendre trois malles pleines. Il partit, partit donc.
Elle les apporte. Les femmes s'arrangent ainsi
- Laisse donc! avec leur mari.
ce mil, une fois brûlé, Même de leur amant avec lui elles en
vaut beaucoup plus. parlent.
Elle dit: Ca, c'est ainsi!
- Si tu le brûles, Le conte est terminé.
je vais d'abord prendre ma louche.
Elle y va: Zlamma, Siyeké 7/86
- Mon ami,

Contes Masa 42
 CRIQUET ET LA CHICOTE
Le conte commence.
Criquet prit une femme du nom de
Purkumu.
En ce temps là, c'était une époque de
famine,
il n'y avait rien à manger.
Criquet, n'avait plus la force de marcher.
Il demeurait étendu chez lui.
Purkumu partit en brousse
couper du riz sauvage..ta ta ta.
Elle emplit sa calebasse.
Sur le chemin de retour,
elle trouve une petite
louche par terre.
La petite louche dit:
- mon amie, pourquoi
coupes-tu du riz
sauvage?-
- c'est la faim qui m'y
pousse, bien sûr.-
- jette-le -
Elle jette tout par terre.
- éparpille-le -
Elle l'éparpille, l'éparpille.
- éparpille-le vraiment, bien bien -
Elle l'éparpille bien bien.
- répète après moi: moule-le donc -
- moule-le donc -
La cuillère se mit à mouler des boules....
elle remplit la calebasse.
- prends-moi avec toi -
La femme la prend.
A son arrivée à la maison:
- criquet viens m'aider à me décharger!-
- laisse moi tranquille,
je mange des oeuf de gecko -
- petit père, viens me décharger!-
- hay! dis donc femme, qu'est-ce que c'est
ces manières!
Laisse-moi tranquille,
je mange des oeufs de gecko, ba!-
- he! quand ta femme t'appelle,
tu viens auprès d’elle, non!-
Il s'approche, il voit les boules,
il les avale.
Elle saisit la cuillère.
- criquet, vas balayer l’intérieur de ton
grenier -
Lui, criquet, va balayer l’intérieur de son
grenier ta ta ...........
Il s'assoit sur la bouche du grenier.
- répète après moi: -moules-le donc -
Lui criquet répète:- moule-le donc -
elle se mit à mouler ta ta ta ta........,
remplissant le grenier.
Le lendemain,
il dit aux gens d'aller
chez le chef. bo!
Même les enfants,
les femmes,
avec leur calebasse
en main
évidemment.
L'aube arrive,
il se lève,
les gens se
rassemblent .......
Quand le soleil est haut, il arrive:
- voila criquet que les gens attends
ou bien, c'est quelqu'un d'autre...
C'est lui qui arrive, il donne l'objet au
chef:
- chef, dis à cette chose: fais des boules -
Le chef:- fais des boules! -
Elle se met à mouler des boules ta ta ta ta
Les gens qui sont rassemblés
les saisissent ...........
Des boules pour tout le monde.
Le chef garde la petite louche,
criquet repart chez lui...
Le grenier de criquet est vidé.
Il commence à avoir faim.
- he! Purkumu, tu vas pas chercher à
manger?-
Purkumu rétorque:
- l'objet que tu avais, tu l'as donné,
je n'irai pas-
Lorsque la faim devint intolérable,
elle partit.
Elle coupa du riz ta ta ta.............
Contes Masa 43
plein sa calebasse.
Elle trouva un gourde par terre,
la gourde lui dit:
- femme, pourquoi coupes-tu du riz?-
- j'en coupe car c'est la faim qui me
pousse pardi!-
- répète après moi: bats-le, bats-le -
La gourde par terre se met à battre du
lait....plein la calebasse.
- prends-moi avec toi!-
Elle la prend.
- Petit père, viens m'aider!-
Dès qu'il voit le lait dans la calebasse,
il le boit.
Elle prend la gourde:
- he! balaye le grenier -
Il se met à balayer l’intérieur du grenier.
- l'objet que je tiens dans la main, dis lui:
bats-le -
- bats-le, bats -
ça se met à battre le lait ta ta ta ta.......
plein le grenier.
Il annonce que les gens viennent demain:
chacun la calebasse à la main là là là là
même les enfants et les vieux,
chacun la calebasse à la main,
les femmes aussi, tous!
qu'ils l'attendent chez le chef.
Le matin arrive, les gens se rassemblent
tous chez le chef.
Lorsque le soleil commence à chauffer,
criquet se lève.
- hi! criquet, celui qui sauve le monde;
pourquoi attends-tu que le soleil soit si
haut!-
- he! Chef! cet objet-ci dans ma main,
dis lui: secoue-le, secoue -
lui:- secoue-le, secoue -
La gourde verse du lait ta ta ta,
les gens s'en mettent plein la lampe.
Le chef prend la gourde,
criquet retourne à la maison.
Il boit le lait du grenier,
il le boit ta ta ta. Le lait se termine.
Il commence à avoir faim.
- Purkumu, tu n'y vas pas?-
- moi, je n'y vais plus, les objets que j'ai
trouvé,
tu les as donné. Je ne veux plus.-
Elle eut faim; elle partit.
Elle partit tout droit cueillir du riz
sauvage....
Elle trouve une chicote par terre.
La chicote lui dit:
- mon amie, pourquoi tu cueilles du riz
sauvage?-
- je cueille du riz car la faim m'y pousse-
- he! jette-le!-
elle renverse tout.
- éparpille-le -
Elle l'éparpille bien bien.
- Répète: chicote siffle -
- chicote siffle -
La corde l’attrape, l'attache,
la roue de coups ta ta ta......
Elle en a la peau zébrée,
ne peut même plus marcher.
- prends-moi avec toi -
Elle la met dans sa calebasse,
rentre à la maison.
- petit père, viens m'aider -
Il se met à l'aider.
- cet objet là, dis lui: cingle-moi -
- cingle-moi -
La chicote le cingle ta ta ta.......
criquet devient tout blanc.
Criquet monte sur la bouche du grenier:
demain matin tous les gens chez le chef!
Les gens se rassemblent de partout,
partout, partout.
Même les enfants abandonnent la maison.
Le monde se rassemble donc,
il n'y a même plus où poser le pied.!
Quand le soleil est bien haut,
criquet se lève.
Il se lave longuement!
se lève,
la chicote à la main.
Contes Masa 44
- he! chef, à cette chose là,
tu dis: cingle-moi, cingle -
- he! cingles-moi, cingle -
La chicote attache tout le monde,
passe la journée à les cingler. he!
Personne ne peut s'en relever.
Le chef prend la gourde,
prend la louche,
prend la chicote,
les donne à criquet.
C' est ça la ruse du monde!
Le conte est terminé.
Natam, Siyeké 9/89

Contes Masa 45
 ELEPHANT GENETTE PHACOCHERE

Le conte commence. Il se relève, se relève;

Eléphant prit une chèvre, à nouveau, il fonce de toute sa masse:
partit à la recherche d'un lutteur. kini!
Il chercha dans la cour des sarés ta ta ta sa tête cogne contre la termitière.
il ne trouva personne. - Ha! ne t'en vas pas!
Il revint à la maison, nous aujourd'hui, on ne va pas se
il trouva la genette sur une haute quitter.-
termitière, voilà! Il passa toute la journée à lui foncer
Elle était assise sur la termitière, dessus; ses défenses se brisèrent, il resta
pour de vrai! édenté.
Elle dit: Il finit par s'épuiser,
- Eléphant, tu s'enfuit à toute vitesse.
viens d'où?- Comme il trottinait en
- He! J'ai cherché brousse,
un lutteur, avec une diarrhée comme
je n'ai trouvé de l'eau,
personne aussi à force d'errer il trouva
fort que moi.- phacochère.
- Hay! donne la Le phacochère lui dit:
chèvre, - He! Eléphant, qui t'a
éléphant tu veux fait ça,
lutter avec qui? tu es tellement pâle!.
Quand on lutte alors il faut le faire avec - Hay! Je me suis battu
la ruse, contre un lutteur très fort, quoi!
est-ce qu'on peut lutter seulement avec toi qui est bon lutteur,
la force?- vois cette haute termitière là,
Elle égorgea la chèvre pour ses enfants, derrière moi,
elle égorgea la chèvre, l'égorgea. vas y, je ne reviendrai plus la voir,
Elle partit, à la grande nuit, je suis épuisé.-
couper des herbes visqueuses; - Oublie tout, viens, allons y;
elle les pila, ta ta ta ta....., je vais rentrer ma tête,
elle oignit sa termitière, bien. mes dents sont longs.
Elle s'assit là, laissant son endroit habituel; Quand je bougerai ma queue
elle s'assit là sur la termitière. comme feuille au vent
Eléphant vint le matin très tôt, tu diras:
et lui dit: Le féroce qui bouge la queue!
- Genette, es-tu prête?- prenons les petits aussi, la mère aussi,
- Hi! moi là, je t'attends depuis prenons les tous;
longtemps, quoi! et tu me tireras la queue.-
Fais donc ta prise habituelle.- La genette tressa une belle corde,
- Toi, là, aujourd'hui je vais te piétiner y attacha un morceau de bois
à mort.- - c'était une traverse de grenier -
Il fonça la tête en avant: kit! l'attacha bien serré.
Il tomba sur le cul. Le phacochère bouta ses défenses;
- Hay! la lutte! Mais je ne vois plus clair.-

Contes Masa 46
avec la corde, d'un coup malin, la genette
les attacha.
Phacochère tira ta ta ta...
il s'épuisa.
Quand il bougea la queue,
éléphant dit:
le féroce qui bouge la queue!
prenons les petits aussi, la mère aussi,
prenons les tous.
Il était très gros.
Il tirait sur la queue, tirait, tirait.
Or il tirait sur l'os de la queue.
Le phacochère criait,
l'autre ne l'entendait plus,
il tirait ta ta ta ta ta...
la queue s'arracha net.
- He! le féroce qui bouge la queue!-
La genette enleva la corde,
la queue est arrachée;
elle enlève la corde,
la queue est arrachée, voilà.
Les dents rougis par le sang,
phacochère courait vite, vite, vite....
Eléphant s'enfuit comme une flèche,
la merde lui échappait de son cul,
lui tombait sur la tête: big big big....
Le phacochère derrière lui, les dents
branlants...
en brousse, loin à toute vitesse....
Eléphant cogna contre un arbre,
il mourut.
Phacochère commença à dépérir.
Il monta sur une branche d'arbre,
il dépérissait.
sa queue, les mouches s'entassaient
dessus, là,
ne lui laissaient pas respirer.
Les mouches le tuèrent, comme ça,
peau et os,
il mourut sur la branche de l’arbre,
ainsi, là.
He!
Le conte est terminé
Suwina, Siyeke 7/90
Contes Masa 47
 CRIQUET ET L'OIGNON MAGIQUE
Le conte commence.
Les femmes se préparaient pour un
voyage;
aussitôt criquet voulut y aller aussi.
Elles tuèrent des poules pondeuses;
criquet en voyant un coq
le tua d'un seul coup.
Il prépara des boules en quantité,
en marchant il chancelait sous son poids.
Les femmes aussi préparèrent les leurs.
Une fois en route
arrivés pas loin (comme d'ici à la route),
criquet prit une cuisse et la mangea.
Fait un autre morceau,
il prit l'autre cuisse et la mangea.
Il marcha un peu,
arrivé un peu loin (comme d'ici au pont),
il s'assit et mangea bien tout le coq,
tandis que les femmes n'avaient pas
touché le leur.
Ils marchèrent, marchèrent;
criquet eut faim;
pas de concession aux alentours;
il dit:
- hi! mes gens vous maintenant
ne me donneriez pas une patte?
nous sommes venus ensemble,
je meurs.-
- Hi! criquet tu ne t'es pas retenu sur le
tien,
tu l'as avalé sans laisser de reste,
comment te donnerions nous du notre?-
Criquet regarda,
il y avait là une grande concession
cachée là.
Dans la coutume de ses gens là,
quand quelqu'un est proche de mourir,
ils s'en vont tous;
personne ne reste à la maison,
jusqu'à la mort de l'homme.
Criquet vint:
- gens de la maison! -
Silence. Personne ne répond.
- gens de la maison! -
- we!-
- hi! we we we, t'es pas une chèvre,
on salue et on ne répond pas!
où sont les gens?-
Quand il arrive il le trouve couché là,
maigre, les jambes comme des clous,
devant la mort.
- hi! mon ami toi là, dis-moi,
il n'y a personne pour te donner à
manger?-
- hay! dans notre clan,
quand tu dois mourir les gens s'en vont
et te laissent mourir seul -
- toi là maintenant,
si je te prépare une bouillie bien liquide,
tu la manges ou non?
- hi! il n'y a personne pour me le faire -
Criquet monte sur le grenier,
il trouve dix grandes calebasses,
il les place ensemble à terre,
l'une derrière l'autre.
Il prépare la bouillie,
plein à déborder.
Il prend la louche, la trempe dedans,
il la lui donne.
Il s'assoit près de la bouillie et: vas-y!
il mange tout.
- hi! je me couche un peu -
Il se couche donc.
- père, moi là, je vais te soigner bien!-
Criquet, son ventre avait encore faim:
- Hi! toi, là, tu es malade,
si je prend tes choses et les mets
ensemble vite
pour te faire une toute petite boule,
tu la manges ou bien....-
et lui:
- hi! il n'y a personne pour me le faire...!-
Criquet monte sur le grenier,
prend un gros panier sur l'auvent,
le pose à terre,
et se met à faire des boules,
des grosses boules;
il en prépare une montagne.
Contes Masa 48
 Le reste de boule qui reste attaché à la
louche il le prit donc,
la donna au propriétaire de la maison qui
devait mourir et lui dit:
- ha! ça c'est pour toi,
met la sous tes dents,
je n'ai pas préparé beaucoup,
j'ai tout juste raclé le fond de la
marmite.-
Il revint enlever la marmite,
il s'assit près d'elle,
il mangea, mangea, mangea, mangea,
il l'avala tout.
Or, l'homme guérit;
il se leva:
- criquet, vas près de mes gens,
quand tu trouveras des gens à la peau
brune,
rassemblés comme au marché,
là c'est mes gens -
Il partit tout droit,
comme il les vit il rentra en pleurant:
- yayo yayo père qui m'as sauvé,
ça c'est un vrai marché -
Il lui dit:
- Hi! criquet, moi là,
même si les gens viennent,
celui qui m'a sauvé,
est-ce que je peux le laisser sans rien
lui donner?
Ce sont eux là, vas y s'il te plaît.-
Il partit à cheval: birgim, birgim, birgim.
- vous rassemblés là qui laissez mourir
votre père,
venez, il vous dit de venir -
Ils partirent.
Il vint aussi:
- yayo mon père, yayo mon père,
je vais pas trouver de quoi manger
avec tout ce monde
Il lui dit:
- arrête de dire des bêtises!-
Quand les gens arrivèrent à la maison,
criquet n'avait pas assez de quoi manger,
vraiment.
Le sauvé se leva,
coupa son oignon magique,
il en coupa et le donna à criquet:
- criquet, ce cheval tu le prends,
quand tu seras chez toi
tu diras à tes voisins
"vous qui habitez près de moi,
déplacez-vous tous",
je déploierais mon savoir faire.
Mais quand tu seras en route
tu ne soulèveras pas la main devant
personne -
Il lança le cheval...
arrivé sur la route:
- bêtes que vous êtes de m'avoir refusé
la patte de poule;
vous ne verrez pas ma chose magique -
Il souleva sa main, la chose lui échappa.
Il revint:
- Yayo mon père yayo mon père,
elle m'est échappée à travers les doigt,
je n'ai pas soulevé ma main -
Il lui en coupa un autre:
- tu m'as sauvé mais
je ne voudrais plus te donner;
je te donne encore
mais si tu lèves encore la main,
ne reviens plus -
Il galope....
arrivé au bord de la route:
- voila ma chose! -
Il ne leva pas la main, partit à la maison.
Une fois arrivé:
- hey! vous les malheureux qui habitez
près de moi
déplacez-vous, tous!
je ne veux pas salir ma place -
Il jeta la chose magique à terre,
les gens qui étaient chez le malade
qu'il à sauvé,
les voila là, tous bruns.
Criquet s'assit sur une chaise,
il pétait en faisant du bruit comme un
essaim de sauterelles:
sli sli sli sli sli....
ses femmes l’éventaient
bien que le lieu fut empesté par les pets:
le mari c'est le mari!
Leur nez en était tout bouché.
Or le chef qui était à côté
devint pauvre,
maigre peau et os;
un côté tout enflé.
Contes Masa 49
 Il para sa femme et l'envoya.
Elle trouva criquet couché dans sa case
Elle s'assit près de lui
et se mit à le masser.
Criquet tomba dans un profond sommeil.
Il pétait: sinnnnnnnnn!
Elle lui vola l'oignon magique
et partit.
Tous les biens qui étaient chez criquet
disparurent.
Criquet se leva,
même les pets involontaires ne venaient
plus.
Ils étaient disparus.
Il lui restait un chat, deux souris
et un chien.
Ils restaient près de lui là.
Il regarda,
le chef qui était à côté de lui,
au côté enflé par la pauvreté,
les gens à la peau brune sont maintenant
chez lui.
Criquet envoya les deux souris, le chat
et le chien.
Ils partirent en courant,
les souris se mirent à ses deux pieds,
le chat dans ses bras
le chien sur sa tête.
Les souris lui mordirent les pieds
- il remuera bien ses bras -
l'objet magique tomba à terre.
le chat l’attrapa,
partit en vitesse.
Arrivés au bord du fleuve le chien était
devant:
- toi le menteur aux yeux tournés
nous aujourd'hui serons ensorcelés;
donne moi, je vais la traverser;
je vais la traverser moi qui ai les
jambes longues,
toi là longue moustache,
est-ce que tu peux nager avec elle?-
Le chat:
- hi! tu vas le perdre dans le fleuve!-
Lui: - si tu veux je te mange et jette ta
tête en brousse -
La souris: - donne-la lui, la chose est
magique -
On la lui donna.
Il la coinça entre la queue et le cul et dit:
- allons donc nager -
Ils se jetèrent à l'eau,
il fut bientôt fatigué, épuisé;
la chose tomba à l'eau.
Un capitaine l'avala aussitôt
cette chose magique.
Ils montèrent sur la berge:
- prenons l'oignon -
le chat regarda:
- yayo la chose n'est plus là -
Le chien n'avait plus de bouche pour
parler;
il s'esquivait tout honteux,
il partit en brousse.
Le chat et les autre restèrent voir,
pour chercher la chose magique.
Le capitaine montait, montait,
or c'était la chose qui lui faisait faire
ainsi.
Monté sur le bord ils crièrent:
- chien! chien! viens en courant,
toi qui as des longs dents,
viens ici donc!-
Le chien revint, il trouva le poisson sur la
berge;
il lui ouvrit le ventre des ses dents.
La graisse coulait,
ils se mirent à manger.
Et voilà
le chat en mangeant, sa bouche tomba sur
la chose,
il la prit,
il échappa en courant jambes au cou,
il ne veut plus le donner au chien,
il va le donner à criquet.
Criquet se leva, le lança,
tout revint à sa place: les gens bruns,
les chevaux,
la boule qui ne manquait plus.
Il pétait à nouveau comme du gaz: dit dit
dit...
Le chef d'à côté, fut à nouveau tout enflé,
quant à sa femme son clitoris sécha.
Les femmes de criquet la prirent pour la
taper;
les pets lui bouchèrent le nez.
Le conte est terminé.
Suwina, Siyeke 7/90
Contes Masa 50
 HISTOIRES DE SOURDS

L’homme s’appelait Sasu; La femme s’expliqua.....

il était né sourd-muet. Le chef de quartier dit:
Tout ce qu’il gagnait - Hi! Sasu, tu es fou ou quoi!
il le transformait en chèvres. pourquoi dis-tu que l’enfant de la
Un jour son troupeau atteignit femme te rassemble?
les cent bêtes. Il fut incapable de régler l’affaire.
Il partit garder son troupeau, Ils partirent chez le chef de village.
les chèvre disparurent à sa vue. Le chef de village aussi était sourd.
Il les chercha longuement, Il dit que cette femme est folle;
il ne les trouva pas. pourquoi refuse-t-elle son mari?
Tandis qu’il cherchait ses chèvres Il la prit donc la femme,
il rencontra une femme qui, la donna à Sasu.
son enfant attaché à son dos, Le conte est terminé.
était en train de cultiver. C’est comme ça que les gens
Elle aussi était sourde. se perdent dans les tribunaux.
Sasu lui dit avec des gestes:
- Mon amie, Gazisu, Siyeké, 7/92
est-ce que mes chèvres sont passées
par ici?-
La femme ha comprit que l’homme
lui demande la limite de son champ.
Elle leva le bras et lui montra
de l’est vers l’ouest.
Sasu lui dit:
- quand je les trouverais
je te donnerai une chèvre.
Il partit donc, trouva son troupeau.
Il donna à la femme une chèvre
souffrante à une patte.
La femme lui dit:
- tu es fou!
tu m’as demandé la limite de mon
champ et je te l’ai montré,
maintenant tu m’accuses
d’avoir frappé ta chèvre,
ça c’est quoi!-
Sasu lui répondit:
- je t’ai demandé si mes chèvres
étaient passées par là en te
promettant une chèvre,
maintenant pourquoi dis-tu que
la chèvre est trop petite?-
Ils partirent régler leur palabre
auprès du chef de quartier.
Il était sourd aussi.
Sasu s’expliqua....

Contes Masa 51
 SOMMAIRE

Titre conteur village date page

L’enfant malin et Hyène Suwina Siyeké 7/90 1
Les deux orphelins Zlamma Siyeké 7/86 4
Criquet et Panthère Zlamma Siyeké 7/86 7
La femme rusée Zlamma Siyeké 7/86 9
La femme et Criquet Mudeyna Siyeké 9/86 12
Ecureuil et Eléphant Zlamma Siyeké 7/86 14
Criquet et Matna Gazisu Siyeké 4/87 16
Criquet le glouton Mati Slena 6/87 18
Le vagin parlant Zlamma Siyeké 7/86 20
La fille du chef Maraytige Jarway 6/87 21
Criquet et Ecureuil Rinsu Siyeké 9/89 22
Les deux amants Zlamma Siyeké 7/86 23
Pigeonne et Hyène Dumarsu Siyeké 11/86 24
Hyène et la verge Suwina Siyeké 7/90 25
Ecureuil et Hyène Suwina Siyeké 7/90 28
Criquet et le capitaine Dumarsu Siyeké 11/86 30
Criquet et Abeille Sulukna Siyeké 7/90 33
Criquet, Ecureuil, Lion, Panthère Gazisu Siyeké 4/87 35
Criquet et Hippopotame Donosu Siyeké 4/86 37
Un couple de malins Zlamma Siyeké 7/86 39
Criquet et la chicote Natam Siyeké 9/89 42
Eléphant, Genette, Phacochère Suwina Siyeké 7/90 45
Criquet et l’oignon magique Suwina Siyeké 7/90 47
Histoires de sourds Gazisu Siyeke 7/92 50

Contes masa enregistrés et traduits par Tonino Melis.

Desseins : Catherine Sterchi.

Contes Masa 52