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Textes à plusieurs
voix
niveau 1
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Je peux m’entrainer à lire le texte avec un
autre lecteur : un parent, un frère, une
sœur…

Ou je peux m’entrainer à lire le texte en


faisant des voix différentes pour chaque
personnage.
TEXTE 1 : Yanna et le loup
Yanna, la petite fée, est prisonnière dans une toile d’araignée. Le
loup passe.

LE LOUP : - Miam, miam voilà une petite bestiole toute prête à être
croquée.
YANNA : - Non, non, je vous en prie, ne me mangez pas, je suis
trop maigre, il vous faut quelque chose de plus grassouillet.
LE LOUP : - Si je te délivre, sauras-tu me faire apparaître un mouton
bien gras pour mon déjeuner ?
YANNA : - Excusez-moi, mais on ne m’a jamais appris comment
faire apparaître un mouton.
LE LOUP : - Bon bon, ça ne fait rien, je me contenterai d’un cochon
bien tendre et bien dodu.
YANNA : - Je suis désolée, mais je ne connais pas la formule
magique pour les cochons.
LE LOUP : - Alors tant pis pour toi, je vais t’avaler !
YANNA : - Attendez, laissez-moi retourner à l’école des fées et je
vous ferai apparaître tout ce que vous désirez.
LE LOUP : - D’accord, mais je garde ta baguette magique jusqu’à
ton retour.
Un peu plus tard…

LE LOUP : - Ah ! Te voilà enfin, j’espère que tu as bien appris ta


leçon…
YANNA : - Garou, garou, crapi, crapaud !
Et hop ! Le loup est transformé en crapaud.

LE LOUP : - Coa, coa, coa…

D’après Yanna la petite fée, J.-T. Vacher et C. Reissa.


TEXTE 2 : Grand-père s’embrouille
LE GRAND-PERE : - Il était une fois une petite fille qui s’appelait le
Petit Chaperon Jaune…
L’ENFANT : - Mais non, rouge !
LE GRAND-PERE : - Ah oui, le Petit Chaperon Rouge. Sa maman
l’appela et lui dit « Ecoute, Petit Chaperon Vert… »
L’ENFANT : - Non, non ! Rouge !
LE GRAND-PERE : - Bien sûr, Rouge. Donc sa maman lui dit : « Va
porter à Tante Ursule ces épluchures de pommes de terre. »
L’ENFANT : - Non ! Elle lui dit : « Va porter cette galette à ta grand-
mère. »
LE GRAND-PERE : - C’est vrai. Alors la petite fille s’en alla dans les
bois et rencontra une girafe…
L’ENFANT : - Quelle salade!... Elle rencontra le loup, pas une girafe!
LE GRAND-PERE : - D’accord. Le loup lui demanda : « Combien ça
fait, six fois huit ? »
L’ENFANT : - Pas du tout ! Le loup lui demanda : « Où vas-tu ? »
LE GRAND-PERE : - Tu as raison. Le Petit Chaperon Noir répondit..
L’ENFANT : - Rouge ! Rouge ! Le Petit Chaperon Rouge !
LE GRAND-PERE : - Bon. Elle répondit : « Je vais au marché
acheter de la sauce tomate. »
L’ENFANT : - Jamais de la vie ! « Je vais chez ma grand-mère qui
est malade, mais j’ai perdu mon chemin. »
LE GRAND-PERE : - C’est juste. Alors le cheval lui dit…
L’ENFANT : - Quel cheval ? C’était un loup !
LE GRAND-PERE : - Bien sûr. Donc il lui dit : « Prends l’autobus
numéro 75 ; descends place de la Cathédrale. »
L’ENFANT : - Grand-père, tu ne sais vraiment pas raconter les
histoires. Tu t’embrouilles tout le temps !
Gianni Rodari, Tous les soirs au téléphone, la Farandole.
TEXTE 3 : Monsieur Seguin et sa chèvre Blanquette
BLANQUETTE : - Comme on doit être bien là-haut ! Quel plaisir de
gambader dans la bruyère, sans cette maudite longe qui vous
écorche le cou ! … Les chèvres, il leur faut du large.

M. SEGUIN: - Ah ! mon Dieu !... Elle aussi !... Comment Blanquette,


tu veux me quitter !
BLANQUETTE : - Oui, Monsieur Seguin.

M. SEGUIN : - Est-ce que l'herbe te manque ici ?

BLANQUETTE : - Oh ! non ! Monsieur Seguin.

M. SEGUIN : - Tu es peut-être attachée de trop court. Veux-tu que


j’allonge la corde ?

BLANQUETTE : - Ce n'est pas la peine, Monsieur Seguin.

M. SEGUIN : - Alors, qu'est-ce qu'il te faut ? Qu'est-ce que tu veux ?

BLANQUETTE : - Je veux aller dans la montagne, Monsieur Seguin.

M. SEGUIN: - Mais, malheureuse, tu ne sais pas qu'il y a le loup


dans la montagne... Que feras-tu quand il viendra ?...

BLANQUETTE : - Je lui donnerai des coups de cornes, Monsieur


Seguin.

M. SEGUIN : - Le loup se moque bien de tes cornes. Il m'a mangé


des biques autrement encornées que toi... Tu sais bien, la pauvre
vieille Renaude qui était ici l'an dernier ! Une maîtresse chèvre, forte
et méchante comme un bouc. Elle s'est battue avec le loup toute la
nuit... puis, le matin, le loup l'a mangée.

BLANQUETTE : - Pauvre Renaude… Ça ne fait rien, Monsieur


Seguin, laissez-moi aller dans la montagne.

M. SEGUIN : - Bonté divine !... Mais qu'est-ce qu'on leur fait donc à
mes chèvres ? Encore une que le loup va me manger... Eh bien,
non... Je te sauverai malgré toi, coquine ! Et de peur que tu ne
rompes ta corde, je vais t'enfermer dans l'étable et tu y resteras
toujours.
D'après A. DAUDET, Être libre !
TEXTE 4 : La sorcière du placard aux balais
Monsieur Pierre veut s'acheter une maison ; pour cela il se rend
chez le notaire.
LE NOTAIRE : Tenez, voici : une petite villa située sur la grand-rue,
avec chambre, cuisine, salle de bains, living-room, pipi-room et
placard à balais.
PIERRE: Combien ?
LE NOTAIRE : Trois cent cinquante mille. Avec les frais, cela fera
trois cent soixante mille euros exactement.
PIERRE : C'est bon, j'achète.
Le notaire ne cesse alors de ricaner. Pierre court visiter la maison
puis revient chez le notaire.
PIERRE : Maintenant, vous allez me dire ce qu'elle a de particulier,
ma maison, que je m'amuse avec vous ! Et si vous ne voulez pas me
le dire, je vous casse la tête !
Et en disant ces mots, Pierre attrape le gros cendrier de verre. Cette
fois, le notaire ne rit plus.
LE NOTAIRE : Hé là, doucement ! Calmez-vous, cher monsieur !
Posez ça là ! Asseyez-vous !
PIERRE : Parlez d'abord !
LE NOTAIRE : Mais oui, je vais parler ! Après tout, maintenant que
le contrat est signé, je peux bien vous le dire... la maison est hantée!
PIERRE : Hantée ? Hantée par qui ?
LE NOTAIRE : Par la sorcière du placard aux balais !
PIERRE : Vous ne pouviez pas me le dire plus tôt ?
LE NOTAIRE : Eh non ! Si je vous l'avais dit, vous n'auriez plus
voulu acheter la maison, et moi je voulais la vendre. Hihihi !
PIERRE : Finissez de rire, ou je vous casse la tête !
LE NOTAIRE : C'est bon, c'est bon...
D'après P. GRIPARI, Les Contes de la rue Broca
TEXTE 5 : Oui ou non
Le clown propose à Auguste un petit jeu, bien facile en apparence,
mais qui renferme un piège dans lequel celui-ci va se précipiter. Il
s'agit d'une comédie fort simple.
CLOWN : Ah ! Monsieur Auguste, je connais un jeu épatant où l'on
gagne à tous les coups.
AUGUSTE : Tiens donc ? Et qu'est-ce que c'est que ça ?
CLOWN: C'est très simple : tu dis « oui », tu gagnes; tu dis « non »,
tu perds.
AUGUSTE (N'ayant pas très bien compris) : Hé ?
CLOWN : Mais oui, ce n'est pas compliqué. Tu dis « oui », tu
gagnes; tu dis « non », tu perds.
AUGUSTE (Comprenant enfin) : Oh ! mais ce n'est pas des ficelles
(se reprenant), non, je veux dire, difficile.
CLOWN : Alors, tu veux jouer avec moi ?
AUGUSTE : D'accord, d'accord, d'accord. (En aparté au public.) Moi,
je suis un malin, je dirai toujours oui.
CLOWN : Veux-tu parier 10 euros ?
AUGUSTE (Content de l'aubaine): Oh ! oui, alors ! (Le clown et
Auguste misent chacun 10 euros, dans une enveloppe.)
CLOWN : Bien. Tu es prêt ?
AUGUSTE : Oui, oui, oui.
CLOWN : Tu veux que l'on commence le jeu ?
AUGUSTE : Oui, oui, oui, oui.
CLOWN (Sur le ton du secret) : Au fait, connaissais-tu déjà le jeu?
AUGUSTE : Non...
CLOWN (Prenant un temps) ... Eh bien, tu as perdu.
D. DENIS, Jouons aux clowns, © Hachette Jeunesse.
TEXTE 6 : Un pêcheur pas comme les autres
Léon est un pêcheur, du moins il le dit. Mais jamais... Oh ! non
jamais... il n'a attrapé un seul poisson. Chaque matin, il traverse son
village vêtu comme un vrai pêcheur avec tout son matériel ; mais il
passe sa journée allongé au bord de la Loire à écouter les 5 oiseaux
et à... dormir ! Or, un matin...
FERDINAND (le facteur du village) : Alors, Léon, c'est aujourd'hui le
grand jour ? Il paraît que les requins sont de retour et qu'ils sont
faciles à attraper ! Hi ! Hi ! Hi !
LÉON (répondant sérieusement) : Je sais... je sais... Mais ils me
casseraient ma nouvelle canne à pêche, alors je les évite.
(Léon continue jusqu'au fleuve et s'installe. Soudain, une voix
semblant sortir de l'eau le réveille...)
LA VOIX : Salut ! Tu pêches ?
LÉON (se levant d'un bond) : Ah ! Zut ! Qui es-tu donc,
questionneur? (Puis apercevant la « voix »...) De toute façon, tu es
un rat musqué et les rats musqués ça ne parle pas !
LA VOIX : Je sais... Je sais... Mais puisque les pêcheurs ne pêchent
pas... les rats musqués peuvent bien parler, non ?
LÉON (à moitié convaincu) : Bon, d'accord ! mais tais-toi... je dors.
LA VOIX : Je m'appelle RATAPOIL, et je suis le roi de la pêche aux
poissons. Seulement, je suis tout seul et je m'ennuie. Si tu me tiens
compagnie, je te pêcherai tous les poissons que tu veux !
(Et c'est ainsi que Léon rentra chaque soir son seau rempli de 25
poissons; mais comme il n'emportait plus sa canne à pêche... les
gens du village croyaient que c'était magique. Et un soir, il rencontra
le facteur...)
LÉON : Bonjour facteur !... au fait... pour les requins... vous savez...
eh bien, demain je vous en pêcherai TROIS ! Hi ! Hi ! Hi !
Le facteur en tomba de vélo !
TEXTE 7 : Une drôle de maladie
Un petit garçon de quatre ans est atteint d'une étrange maladie.
Dès qu'il est debout, il tombe... Le médecin arrive.
LE MÉDECIN. - Je puis voir le petit malade ?
LA MAMAN. - Sans doute.
LE MÉDECIN. - Il est superbe, cet enfant-là ! Mettez-le à terre, je
vous prie. Dis-moi, mon petit ami, tu as du bobo quelque part ?
L'ENFANT. - Non, monsieur.
LE MÉDECIN. - Tu n'as pas mal à la tête ?
L'ENFANT. - Non, monsieur.
LE MÉDECIN. - Cette nuit, tu as bien dormi ?
L'ENFANT. - Oui, monsieur.
LE MÉDECIN. - Et tu as de l'appétit ce matin ? Mangerais-tu
volontiers une petite sou-soupe ?
L'ENFANT. - Oui, monsieur.
LE MÉDECIN. - Parfaitement. C'est de la paralysie.
LA MAMAN. - De la para... ! Ah ! Dieu !
LE MÉDECIN. - Ah ! ça, mais..., ah ! ça, mais..., ah ! ça... mais... Eh!
sapristi, madame, qu'est-ce que vous venez me chanter avec votre
paralysie ?
LA MAMAN. - Mais, docteur...
LE MÉDECIN. - Je le crois bien, tonnerre ! Qu'il ne puisse tenir sur
ses pieds ! Vous lui avez mis les deux jambes dans la même jambe
du pantalon !

Georges Courteline, Coco, Coco et Toto, Flammarion.

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