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Textes à plusieurs
voix
Niveau 2
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Je peux m’entrainer à lire le texte avec un
autre lecteur : un parent, un frère, une
sœur…

Ou je peux m’entrainer à lire le texte en


faisant des voix différentes pour chaque
personnage.
TEXTE 1 : Oui ou non
Le clown propose à Auguste un petit jeu, bien facile en apparence, mais qui
renferme un piège dans lequel celui-ci va se précipiter. Il s'agit d'une
comédie fort simple.

CLOWN : Ah ! Monsieur Auguste, je connais un jeu épatant où l'on gagne à


tous les coups.

AUGUSTE : Tiens donc ? Et qu'est-ce que c'est que ça ?

CLOWN: C'est très simple : tu dis « oui », tu gagnes; tu dis « non », tu perds.
AUGUSTE (N'ayant pas très bien compris) : Hé ?

CLOWN : Mais oui, ce n'est pas compliqué. Tu dis « oui », tu gagnes; tu dis «
non », tu perds.

AUGUSTE (Comprenant enfin) : Oh ! mais ce n'est pas des ficelles (se


reprenant), non, je veux dire, difficile.

CLOWN : Alors, tu veux jouer avec moi ?

AUGUSTE : D'accord, d'accord, d'accord. (En aparté au public.) Moi, je suis


un malin, je dirai toujours oui.

CLOWN : Veux-tu parier 10 euros ?

AUGUSTE (Content de l'aubaine): Oh ! oui, alors ! (Le clown et Auguste


misent chacun 10 euros, dans une enveloppe.)

CLOWN : Bien. Tu es prêt ?

AUGUSTE : Oui, oui, oui.

CLOWN : Tu veux que l'on commence le jeu ?

AUGUSTE : Oui, oui, oui, oui.

CLOWN (Sur le ton du secret) : Au fait, connaissais-tu déjà le jeu?

AUGUSTE : Non...

CLOWN (Prenant un temps) ... Eh bien, tu as perdu.


D. DENIS, Jouons aux clowns, © Hachette Jeunesse.
TEXTE 2 : Le petit malade
LE MEDECIN (le chapeau à la main). - C'est ici, madame, qu'il y a un petit
malade?
MADAME. - C'est ici, docteur; entrez donc. Docteur, c'est pour mon petit
garçon. Figurez- vous, ce pauvre mignon, je ne sais pas comment ça se fait,
depuis ce matin, tout le temps il tombe.
LE MEDECIN. - Il tombe !
MADAME. - Tout le temps ; oui, docteur.
LE MEDECIN. - Par terre !
MADAME. - Par terre.
LE MEDECIN. - C'est étrange, cela... ; quel âge a-t-il?
MADAME. - Quatre ans et demi.
LE MEDECIN. - Mais comment ? On tient sur ses jambes à cet âge-là !... Et
comment ça lui a-t-il pris ?
MADAME. - Je n'y comprends rien, je vous dis. Il était très bien hier soir et il
trottait comme un lapin à travers l'appartement. Ce matin, je vais pour le
lever, comme j'ai l'habitude de faire. Je lui enfile son pantalon, je lui passe
ses chaussettes, et je le mets sur ses jambes. Pouf ! il tombe!
LE MEDECIN. - Un faux pas, peut-être.
MADAME. - Attendez !... Je me précipite; je le relève... Pouf ! il tombe une
seconde fois. Etonnée, je le relève encore... Pouf ! par terre ! et comme ça
sept ou huit fois de suite. Bref, docteur, je vous le répète, je ne sais comment
ça se fait, depuis ce matin, tout le temps, il tombe.
LE MEDECIN. - Voilà qui tient du merveilleux... Je puis voir le petit malade?
MADAME. - Sans doute. (Elle sort puis reparaît tenant dans ses bras
l’enfant.)
LE MEDECIN. - Il est superbe, cet enfant-là !... Mettez-le à terre je vous prie.
(L'enfant tombe) Encore une fois, s'il vous plaît (L'enfant tombe)... C'est inouï.
(Au petit malade que soutient sa mère sous les bras). Dis-moi, mon petit ami,
tu as du bobo quelque part?
TOTO. - Non, monsieur.
LE MEDECIN. - Tu n'as pas mal à la tête?
TOTO. - Non, monsieur.
LE MEDECIN. - Cette nuit, tu as bien dormi?
TOTO. - Oui, monsieur.
LE MEDECIN. - Et tu as appétit, ce matin? Mangerais-tu volontiers une petite
sou-soupe ?
TOTO. - Oui, monsieur.
LE MEDECIN. - Parfaitement... C'est de la paralysie.
MADAME. - De la para !... Ah ! Dieu ! (Elle lève les bras au ciel. L'enfant
tombe.)
LE MEDECIN. - Hélas ! oui, madame. Paralysie complète des membres
inférieurs. D'ailleurs, vous allez voir vous-même que les chairs du petit
malade sont frappées d'insensibilité absolue. Ah ça, mais... ah ça, mais... ah
ça, mais... (Puis éclatant). Eh ! madame, qu'est-ce que vous venez me
chanter, avec votre paralysie?
MADAME. - Mais docteur...
LE MEDECIN. - Je le crois bien, qu'il ne puisse tenir sur ses pieds... vous lui
avez mis les deux jambes dans la même jambe du pantalon !

Georges Courteline, Coco, Coco et Toto, Flammarion.

TEXTE 3 : Mauvais élève


LE FILS : - Tu sais, papa…
LE PÈRE : - Non, je ne sais pas encore... Mais je ne vais pas tarder à savoir!
LE FILS : - En classe, il y a un garçon qui est assis juste à côté de Jérôme.
Eh bien, il n'arrête pas de faire des bêtises !
LE PÈRE : − Ah bon ? Qu'est-ce qu'il fait ?
LE FILS : − Je te donne un exemple : il prend la gomme de Jérôme, il la
découpe en petits morceaux et il les jette en l'air, comme si c'étaient des
confettis !
LE PÈRE :− Ça alors ! Et la maîtresse ne dit rien ?
LE FILS :− Si, bien sûr ! Elle le punit... Mais ça ne sert à rien parce qu’il ne
fait jamais ses punitions !
LE PÈRE : − Ça alors ! Il faut l'envoyer chez la directrice ! Elle convoquera
ses parents et ce vilain garnement se fera disputer ! Bien fait pour lui !
LE FILS :− Tu as sûrement raison, papa... Mais j’espère que ses parents ne
seront pas trop sévères...
LE PÈRE : − Dis-moi... J’espère que ce garnement n’est pas ton copain !
LE FILS : − Oh non, papa ! Mais je le connais bien !
LE PÈRE : − Tu n'es pas assis à côté de lui, j'espère !
LE FILS : − Oh non, papa ! Moi je suis assis à côté de Jérôme...
LE PÈRE : A côté de Jérôme... A côté de Jérôme... (Le père réfléchit en se
grattant la tête. Soudain, expression d'horreur.) Mais alors, si tu es assis à
côté de Jérôme... Le petit pénible qui découpe les gommes... Le casse-pieds
qui ne fait jamais ses punitions... C’est toi !
LE FILS
:Eh oui, papa ! Et le pauvre papa qui va être convoqué par la
directrice, c’est toi ! (Le papa se frappe le front et s’évanouit. L’enfant se
tourne vers le public.)Pauvre papa ! Il voulait que je sois le premier de la
classe... Eh bien il a gagné ! Je suis le premier, mais en commençant par la
fin !
De Christian Lamblin.

TEXTE 4 : A l’hôpital


La scène se passe dans une salle de consultation d’hôpital.
LE DOCTEUR (à l’infirmière qui entre avec le brûlé) : - Qu’est-ce qu’il a celui-
là ?
L’INFIRMIERE : - Il s’est brûlé.
LE DOCTEUR (examinant le brûlé) : - Comment avez-vous fait pour vous
brûler l’oreille ?
LE BRULÉ : - J’étais en train de repasser, Docteur.
LE DOCTEUR : - Ah ! Le fer à repasser ! Très dangereux quand on ne fait
pas attention !
LE BRULÉ : - Oh ! Je faisais attention Docteur, mais…
LE DOCTEUR : - Mais quoi ?
LE BRULÉ : - Le téléphone a sonné.
LE DOCTEUR : - Et alors ?
LE BRULÉ (mimant le geste d’appliquer le fer à repasser sur son oreille) : -
Alors… voilà…
L’INFIRMIERE : - Ah ! C’est malin ! (Elle quitte la salle).
LE DOCTEUR : - Bon, je vous mets de la pommade pour soigner votre
brulure.
LE BRULÉ : - Merci Docteur.
L’infirmière arrive avec le Coupé qui se tient la main.
LE DOCTEUR : - Et celui-là, qu’est-ce que c’est ?
L’INFIRMIERE : - Une grosse coupure, Docteur.
LE DOCTEUR (examinant la main du patient) : - Ah ça, pour une coupure,
c’est une coupure ! Comment avez-vous fait ?
LE COUPÉ : - Je sciais du bois, Docteur.
LE DOCTEUR : - Ah ! La scie ! Très dangereux quand on ne fait pas
attention !
LE COUPÉ : - Oh ! Je faisais attention Docteur mais…
LE DOCTEUR : - Mais quoi ?
LE COUPÉ : - Mais la scie a glissé…
L’INFIRMIERE : - Ah ! C’est malin ! (Elle quitte la salle).
LE DOCTEUR : - Bon, je vais vous recoudre ça.
LE COUPÉ : - Merci Docteur.
L’infirmière entre avec l’empoisonné qui se tient le ventre et gémit.
LE DOCTEUR : - Voilà autre chose. Qu’est-ce que c’est maintenant ?
L’INFIRMIERE : - Il s’est empoisonné, Docteur.
LE DOCTEUR (examinant l’empoisonné) : - Je vois ça, vous avez la langue
toute blanche. Qu’avez-vous avalé ?
L’EMPOISONNÉ : - De la peinture, Docteur.
LE DOCTEUR : - Ah ! La peinture ! Très dangereux quand on ne fait pas
attention !
L’EMPOISONNÉ : - Oh ! Je faisais attention Docteur, mais…
LE DOCTEUR : - Mais quoi ?
L’EMPOISONNÉ : - La peinture était dans une bouteille et j’ai cru que c’était
du lait.
L’INFIRMIERE : - Ah ! C’est malin ! (Elle quitte la salle).
LE DOCTEUR : - Bon je vais vous laver l’estomac.
L’EMPOISONNÉ : - Merci Docteur.
L’infirmière arrive en soutenant le Cassé qui saute à cloche-pied.
LE DOCTEUR : - Mais ça ne s’arrête pas aujourd’hui ! Qu’est-ce qu’il s’est
fait celui-là ?
L’INFIRMIERE : - Il s’est cassé la jambe, Docteur.
LE DOCTEUR (examinant la jambe du patient) : - En effet, voilà une belle
fracture. Comment vous êtes-vous débrouillé ?
LE CASSÉ : - J’étais monté sur mon échelle, Docteur.
LE DOCTEUR : - Ah ! L’échelle ! Très dangereux quand on ne fait pas
attention !
LE CASSÉ : - Oh ! Je faisais attention Docteur, mais…
LE DOCTEUR : - Mais quoi ?
LE CASSÉ : - Un barreau a cassé.
L’INFIRMIERE : - Ah ! C’est malin !
LE DOCTEUR : - Bon, je vais chercher de quoi vous plâtrer ça.
Il sort et dès qu’il a disparu on entend le hurlement de quelqu’un qui tombe
de très haut. L’infirmière se précipite pour aller voir et revient aussitôt,
complètement affolée.
L’INFIRMIERE : - C’est horrible ! Le docteur est tombé dans la cage de
l’ascenseur !
LE BRULÉ, LE COUPÉ, L’EMPOISONNÉ ET LE CASSÉ (ensemble) : - Ah !
L’ascenseur ! Très dangereux quand on ne fait pas attention !
L’INFIRMIERE : - Ah ! C’est malin !
de François Fontaine

TEXTE 5 : On a tiré sur le lapin


Lorsque la scène commence, la cliente se trouve dans la boucherie avec le
commis-boucher. Le boucher est dans l'arrière-boutique.

LE COMMIS: - C'est à vous, Madame. Qu'est-ce qu’il vous faudra ?

LA CLIENTE : - Je voudrais un beau lapin, s'il vous plaît.

LE COMMIS : - Un lapin ? Il m'en reste justement un beau. Vous avez de la


chance, c'est le dernier.

Il montre fièrement un lapin à la cliente.


LA CLIENTE: - Oh ! Il n’est pas bien gros. Pour six personnes, ça risque de
faire un peu juste. C'est pour demain soir, nous avons des amis à diner et ce
sont de gros mangeurs. Vraiment, j'ai peur qu'il ne soit pas assez gros. Vous
n'en avez pas un autre ?

LE COMMIS: - Attendez un instant, Madame, je vais voir s'il n'en reste pas
un dans la chambre froide.

Il disparaît dans l'arrière-boutique avec le lapin à la main.

LE COMMIS, au boucher : - Patron, j'ai une dame au magasin qui voudrait


un lapin..

LE BOUCHER, qui n'aime pas qu'on le dérange : - Et alors ! Qu'est-ce que tu


as dans les mains ? Ce n'est pas un lapin peut-être ?

LE COMMIS, intimidé : - Si, patron. Mais la dame le trouve trop petit. Elle en
voudrait un plus gros...

LE BOUCHER : - Trop petit ? Comment ça « trop petit » ? Il est très bien ce


lapin! Regarde-le ! Il fait au moins trois kilos ! Qu'est-ce qu'elle veut, ta cliente
? Un lapin ou un mouton ?

LE COMMIS: - Elle dit que pour six personnes ça ne fera pas assez. Elle a
des amis qui viennent dîner...

LE BOUCHER : - C'est le dernier ! On n'en a pas d'autre ! Dis-lui de le


préparer avec beaucoup de pommes de terre. C'est très bon les pommes de
terre. Ça vient à bout des appétits les plus féroces !

Le commis retourne dans la boutique avec le lapin.

LE COMMIS, à la cliente : - J'ai bien regardé, Madame, c'est le dernier, mais


il n'est pas si petit que cela, vous savez ? Le patron dit qu'il fait au moins trois
kilos. Avec des pommes de terre, il y en aura largement pour six.

LA CLIENTE : - Des pommes de terre? Mais pour qui me prenez-vous, jeune


homme ? Si j'invite des gens à dîner, ce n'est pas pour leur servir de
vulgaires pommes de terre ! Ce sera : Lapin aux Olives servi sur un Lit de Ris
de Camargue avec des Champignons de Paris. Moi, mon jeune ami, quand
je reçois, je cuisine ! Des pommes de terre ! Quelle idée ! Et pourquoi pas
des rutabagas !

LE COMMIS, qui n'a pas compris : - Des rutaba...quoi?


LA CLIENTE : - Peu importe ! Votre lapin est trop petit et voilà tout ! Vous
êtes sûr que vous n'en avez pas un autre un peu plus gros ?

LE COMMIS: - Je vais vérifier, Madame.

Il retourne dans l'arrière-boutique avec le lapin.

LE BOUCHER : - Qu'y a-t-il cette fois ?

LE COMMIS : - C'est toujours la dame au lapin, patron. Elle ne veut pas


servir des pommes de terre à ses invités et elle dit que ce lapin n'est pas
assez gros.

LE BOUCHER, très en colère : - C'est tout de même incroyable ! Des gens


viennent vous déranger à cinq minutes de la fermeture et ils ont le toupet de
vous dire que vos lapins ne sont pas assez gros ! (Il a soudain l'air d'avoir
une idée.) Attends un peu. Elle veut un lapin plus gros ? Elle va en avoir un.
Donne-moi cet animal, fiston, je vais te l'arranger ! (Il saisit le lapin par les
pattes avant et les pattes arrière et tire dessus de toutes ses forces pour
l'allonger.) Han ! Et voilà le travail ! N'est-ce pas qu'il est bien plus grand que
le précédent ? Regarde-moi ça ! On dirait un lièvre, maintenant !

Le commis retourne dans le magasin, tenant le lapin devant lui.

LE COMMIS, à la cliente : - Il nous en restait un, madame, tout au fond de la


chambre froide. Je ne l'avais pas vu. Regardez comme il est beau !

LA CLIENTE, ravie: - Magnifique, jeune homme ! Magnifique ! Mais,


j'oubliais, nous ne serons pas six à diner demain, mais huit ! Cela ne fait rien.
Je vais vous prendre les deux : celui-là et le petit. Ce sera parfait !

De François Fontaine
TEXTE 6 : L’arnaqueur
Les deux acteurs sont assis l'un à côté de l'autre.

LE RICHE: - Pfou ! Quelle chaleur ! J'ai hâte d’être au bord de la mer !

LE PAUVRE : - Ah bon ? Tu vas au bord de la mer ?

LE RICHE: - Oui, je prends l'avion dans une heure. Nous avons une villa sur
la côte. Papa a acheté un bateau avec plein de moteurs. Papa est très riche!

LE PAUVRE: - Ah bon ? Il a de la chance !


LE RICHE: - Non, ce n'est pas à cause de la chance ! C'est parce qu'il est
très intelligent ! Comme moi !

LE PAUVRE: - Ah bon ? Tu es intelligent ?

LE RICHE: - Bien sûr ! Plus tard, je serai très riche, c'est normal ! Et toi, tu es
riche ?

LE PAUVRE: - Non, moi, je suis plutôt pauvre... Je n'ai même pas un


centime pour m'acheter une glace... Pourtant, avec cette chaleur, ça me
ferait du bien

LE RICHE : - Une glace ? Quelle bonne idée ! Je vais m'en payer une, avec
trois grosses boules ! Comme tu es gentil, je vais t'en offrir une... Mais toi, tu
n'auras qu'une seule boule, c'est normal ! Tiens, voilà de l'argent ! Va donc
les acheter ! Le marchand est là-bas !

Le pauvre part acheter les glaces.

Ce garçon est gentil, mais il est un peu bête ! Ce n'est pas comme moi ! Je
n'ai pas besoin de me déplacer pour avoir une glace ! Elle va venir toute
seule ! Ah, que je suis intelligent tout de même !

Retour du pauvre : Il n'a qu'une seule glace dans la main.

Mais... Tu n'as qu'une seule glace ! Où est la mienne ?

LE PAUVRE: - Je suis désolé ! Le marchand n'avait plus qu'une seule boule !


Je n'ai donc pas pu acheter ta glace à trois boules ! Mais pour la mienne, pas
de problème ! Tiens, je te rends ta monnaie! Merci pour la glace ! Elle est
délicieuse !

Après un temps de silence, le riche observe la montre cassée du pauvre.


LE RICHE: - Elle est drôlement moche, ta montre ! En plus, elle n'est même
pas à l'heure ! Elle est cassée ?

LE PAUVRE: - Pas du tout ! C'est une montre d'homme d'affaires !

LE RICHE: - Une montre d'homme d'affaires ? Tu veux rire ? La mienne... oui


! c'est une vraie montre d'homme d'affaires ! Elle indique l'heure, la date, elle
fait chronomètre, calculatrice et même jeu électronique ! Rien à voir avec le
morceau de plastique que tu as autour du poignet !

LE PAUVRE: - Tu te trompes! Les hommes d'affaires sont toujours très


pressés. Ils sont souvent en retard ! Avec ma montre, on ne peut rien leur
reprocher ! Quand un homme d'affaires arrive en retard, il regarde sa montre
et il dit; « Ah, je suis désolé, mais ce n'est pas de ma faute ! C'est ma montre
qui est déréglée ! » C'est très pratique !

LE RICHE, qui réfléchit : - Alors si j'arrive en retard à l'école, je peux dire au


maître : « Désolé, mais ce n'est pas de ma faute ! C'est parce que ma montre
marche mal. » ?

LE PAUVRE: - Bien sûr ! Et comme ça, tu n'es pas puni !

LE RICHE : - Tu ne veux pas échanger ma montre contre la tienne ?

LE PAUVRE: - Oh non ! La mienne est moins belle, mais elle est beaucoup
plus utile !

LE RICHE: - S'il te plaît ! Tu pourrais faire un effort ! Je t'ai offert une glace !

LE PAUVRE: -Bon... D'accord ! Mais c'est bien pour te rendre service!

Les deux acteurs échangent les montres.

Je m'en vais ! Maintenant, je suis obligé d'être à l'heure !

LE RICHE : Oh zut ! Je vais sûrement être en retard pour prendre l'avion !


Papa va être furieux !

Il se lève précipitamment... puis se calme aussitôt.

Mais non ! Que je suis bête ! Je ne suis plus obligé d'être à l'heure ! Si j’arrive
en retard et que l’avion a décollé, je dirai simplement à papa : « Mais papa,
ce n’est pas de ma faute, regarde, ma montre est déréglée ! » Et il ne me
disputera pas, c'est sûr ! Quand même, qu'est-ce que je suis intelligent !

De Christian Lamblin
TEXTE 7 : Discussion
ENFANT 1: - Qu'est-ce que tu as fait, pendant les vacances?

ENFANT 2: - Je suis parti au bord de la mer.

ENFANT 1: - Ah bon ? Tu es parti avec ta mère ?

ENFANT 2: - Mais non ! Je suis parti au bord de la mer ! Tu sais bien ! La


mer, la plage, les vagues, les maillots de bain, les parasols...
ENFANT 1: - Tu as de la chance ! Tu habitais à l'hôtel ?

ENFANT 2: - Non, j'avais emporté une tente.

ENFANT 1: - Ah bon ? Ta tante est partie avec toi ?

ENFANT 2: - Mais non ! Je ne suis pas parti avec ma tante, je suis parti avec
une tente ! Tu sais bien ! Les piquets, les ficelles, le sac de couchage...

ENFANT 1: - Ah oui, je vois ! Tu étais dans un camping.

ENFANT 2: - C'est ça ! J'avais planté ma tente sous un grand pin. C'était


parfait !

ENFANT 1: - Et en plus, ça devait être pratique pour le petit déjeuner !

ENFANT 2: - Pratique pour le petit déjeuner ? Pourquoi ?

ENFANT 1: - Pour faire tes tartines ! Il te suffisait de prendre un morceau du


pin, et tes tartines étaient vite préparées !

ENFANT 2: - Mais non ! Il ne s'agissait pas d'un pain p-a-i-n, mais d'un pin p-
i-n! C'est un arbre!

ENFANT 1: - Ah bon ! Je trouvais ça aussi un peu bizarre ! Pour planter une


tente sous un pain, il aurait fallu un très grand pain ! Ou une toute petite
tente!

ENFANT 2: - Je passais mes journées sur la plage... J'étais devenu copain


avec un garçon. On faisait des pâtés magnifiques !

ENFANT 1: - Ah bon ? Son papa était charcutier ?

ENFANT 2: - Non, pas du tout... Pourquoi ?

ENFANT 1: - En général, ce sont les charcutiers qui font les pâtés...

ENFANT 2: - Mais non ! Quand on est sur la plage, on remplit un seau avec
du sable humide, on le retourne et on obtient un pâté ! C'est un jeu ! Ça n'a
rien à voir avec les charcutiers !

ENFANT 1: - Ah, je vois... Et à part les pâtés, qu'est-ce que tu faisais ?

ENFANT 2: - Je me baignais beaucoup ! Je plongeais dans les vagues en


me bouchant le nez.
ENFANT 1: - Pourquoi ? Ça sentait mauvais ?

ENFANT 2 : - Mais non ! Je me bouchais le nez pour que l'eau ne rentre pas
dedans ! Il faut aussi fermer la bouche, sinon on risque de boire la tasse !

ENFANT 1: - Ah bon ? Il y a aussi des tasses dans la mer ? Avec des


soucoupes et des petites cuillères ?

ENFANT 2: - Bon… Je sens que je vais bientôt m’énerver… Il vaut mieux


arrêter de discuter… D’ailleurs, il est déjà tard et j’ai une course à faire avant
de rentrer chez moi…

ENFANT 1: - J'espère que tu vas la gagner !

ENFANT 2: - Gagner quoi ?

ENFANT 1: - La course ! Tu me dis que tu vas faire une course !

ENFANT 2: - Je vais faire une course dans un magasin, pas sur un stade !
Ah là là ! Tu ne comprends rien !

ENFANT 1: - Qu'est-ce que tu vas acheter ?

ENFANT 2: - Je vais acheter un livre. J'adore la lecture ! Pendant les


vacances, je dévorais au moins un livre par jour !

ENFANT 1: - Tu es fou! Dévorer des livres, c'est sûrement très mauvais pour
l'estomac ! Les livres, il faut les lire ! Pas les dévorer !

ENFANT 2: - Tu m'énerves ! Je préfère m'en aller ! De toute façon, je suis


déjà en retard ! (Il s'en va.)

ENFANT 1: -Comment ? Tu vas acheter des pétards ?

De Christian Lamblin

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