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Logothetes - REB 1971 PDF
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Résumé
REB 29 (1971)Francep. 5-115.
R. Guilland, Les Logothètes. — Etude de la charge représentée par les titres suivants : logothète du Trésor public, logothète de
l'armée, logothète du drome, logothète des troupeaux, logothète des sékréta, logothète du Trésor privé, grand logothète. Après
une partie historique décrivant l'évolution des termes depuis le début de l'empire byzantin jusqu'à la fin du XIVe siècle, vient une
liste des titulaires de ces charges avec une notice plus ou moins développée suivant l'importance des personnages et le nombre
des mentions.
Guilland Rodolphe. Les Logothètes : Etudes sur l'histoire administrative de l'Empire byzantin . In: Revue des études byzantines,
tome 29, 1971. pp. 5-115.
doi : 10.3406/rebyz.1971.1441
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1971_num_29_1_1441
LES LOGOTHÈTES
Etudes sur l'histoire administrative de l'Empire byzantin
Rodolphe GUILLAND*
D'une façon générale, les logothètes (ot λογο&έται) sont des agents
du fisc, chargés plus spécialement de la rentrée des impôts et de la vérif
ication des comptes des diverses administrations ; ils semblent aussi avoir
été chargés de contrôler les paiements faits par l'Etat pour les soldes et les
traitements divers. Les numerarii, d'après Ensslin1, seraient les précurseurs
des logothètes, car, depuis Constantin Ier le Grand (306-337), c'étaient des
fonctionnaires des Finances, intervenant dans divers services militaires et
civils. Pour Stein2, les logothètes sont les successeurs des anciens scrinarii
qui étaient attachés à la préfecture du prétoire et surveillaient les Admin
istrations au point de vue financier. Ils assuraient ce service dans le
στρατιωτικόν3, dans la γενική τράπεζα et dans 1'ίδική τράπεζα ainsi que
dans la préfecture du prétoire, du IVe au Ve siècle. Il est incontestable que
la fonction de logothète existait déjà dans l'ancienne Rome, sous un autre
nom qui est très certainement le mot rationalis, tiré lui-même du mot ratio
(calcul, compte). Depuis Dioclétien (284-305) et Constantin Ier le Grand,
le mot rationalis désigne et distingue les nombreux procuratores de l'admi
nistration des Finances. A l'époque de Septime-Sévère (193-211), on trouve
le procurator a rationibus (ό επί των καθ-όλου λόγων )4.
* Ces articles sur les logothètes étaient accompagnés d'index particuliers. La rédaction
de la revue, que je tiens à remercier de sa collaboration pour une dernière mise au point,
fera publier cette étude en brochure séparée avec un index général des titres et des noms.
1. W. Ensslin, Numerarius, RE 17, 1937, col. 1317.
2. E. Stein, Studien zur Geschichte des byzantinischen Reiches, vornehmlich unter den
Kaisern Justinus II. und Tiberius Constantinus, Stuttgart 1919.
3. J. Lydus, De magistratibus, III, 38 : Bonn, p. 23020~21.
4. Voir le compte rendu de l'ouvrage de Stein cité à la note 2 par A. Müller, BZ 25,
1925, p. 167.
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5. A. Semenov, Über Ursprung und Bedeutung des Amtes der Logotheten in Byzanz,
BZ 19, 1910, p. 445.
6. Notitia Dignitatum Orientalium, XII. Cf. A. Semenov, art. cit.
7. Notitia..., ΧΙΠ.
8. Cod. Theod., X, 18, 1.
9. Ibid., IX, 42, 7 et X, 9,1.
10. Ibid., X, 2, 1 et II, 25, 1.
11. Ibid., XI, 30, 41 ; II, 1, 5 ; III, 26, 5. Symmaque, Epist., X, 62. Cf. A. Semenov,
art. cit., p. 446.
12. Malalas, XVI (Bonn, p. 40011"13) : έκ τοϋ τρακτεύειν τα δημόσια χαρτία του
πραιτωρίου των έπαρχων έποίησεν αύτδν άπδ υπάτων. Id. : Bonn, p. 40017.
13. Malalas, XVI : Bonn, p. 40013~14. Sur les τρακτευταί, fonctionnaires fiscaux,
voir Du Cange, Glossarium, s.v.
LES LOGOTHÈTES 7
pire14. Marinos fut le véritable premier ministre d'Anastase Ier 15. Il parvint,
d'ailleurs, à devenir préfet du prétoire (ΰπαρχος της αυλής)16. Il est possible
qu'il ait été nommé logothète du prétoire auparavant. Marinos fut chargé
de réprimer la révolte de Vitalien ; à ce moment-là, il avait quitté la pré
fecture du prétoire, car il est qualifié d'aîcà έπαρχων17. Il y a lieu de noter
que, lors de l'émeute de 512, provoquée par une addition monophysite au
texte canonique du Trisagion, Péparque et le logothète donnent lecture à
Sainte-Sophie de l'édit consacrant cette addition18.
Au VIe siècle, à l'époque de Justinien Ier (527-565), les logothètes, chargés
alors de la perception des impôts, ne semblent pas avoir été encore des
fonctionnaires indépendants. Ils n'ont pas rang de ministres et sont envoyés
en mission dans les provinces. En effet, Justinien Ier charge les agents du
fisc, «auxquels on a donné le nom de logothètes»19, de percevoir les
impôts dans les provinces20. Des logothètes21 étaient accrédités également
dans les armées, en qualité d'agents comptables, pour vérifier les dépenses
et l'état des soldes22. Ces logothètes se rendirent vite odieux par leurs
agissements. Procope fait plus d'une fois allusion au rôle joué par le logothèt
e Alexandre. Contrôleur des impôts, c'est-à-dire logothète à Byzance,
il fut envoyé en Italie, qu'il pressura sans pitié ; il reçut le surnom de « petits
ciseaux » (ψαλίδιον) pour son habileté à rogner les pièces d'or. A force
de fournir à l'empereur de grosses sommes d'argent, il parvint lui-même aux
honneurs et à l'opulence23. Il est probable que, sous Justinien Ier, les logo
thètes étaient assez nombreux24.
14. Malalas, XVI : Bonn, p. 4001β. Evagre, III, 42 : Bidez et Parmentier, p. 14425.
15. J. Lydus, De magistratibus, III, 36 (Bonn, p. 22912~13) : Μαρίνου τήν δλην άνα-
ζωσαμένου των πραγμάτων διοίκησιν.
16. Evagre, III, 42 : Bidez et Parmentier, p. 14427-28. léon Grammaticus : Bonn,
p. 118. Zonaras : Bonn III, p. 137.
17. Malalas, XVI : Bonn, p. 40312.
18. Id. : Bonn, p. 407. Léon Grammattcus : Bonn, p. 119. Cedrenus : Bonn I, p.
631. Zonaras : Bonn III, p. 138.
19. Procope, Anecdota, 24 (Bonn III, p. 1331) : βνομα δέ λογοθέτας αύτοΐς £&ετο.
20. Ibid.
21. Ibid. (Bonn III, p. 13313) : ot καλούμενοι λογο&έται. Cf. id., De hello gotthico,
ΠΙ, 1 (Bonn II, p. 284) et ΠΙ, 21 (Bonn II, p. 368).
22. Procope, Anecdota, 26 (Bonn III, p. 145), parlant des méfaits de Justinien Ier contre
les soldats, écrit que les logothètes étaient récompensés par l'attribution d'une part de
l'impôt du douzième, part proportionnée aux sommes qu'ils pouvaient tirer des soldats.
23. Id., De bello gotthico, ΠΙ, 1 (Bonn II, p. 2844"6. 8"9) : ήν δέ 'Αλέξανδρος τις
έν Βυζαντίω τοις δημοσίοις έφεστώς λογισμοΐς * λογοθέτην έλληνίζοντες τήν τιμήν
ταύτην καλουσι 'Ρωμαίοι. "Ενδοξος έξ άδοξων ταχύ γέγονεν, έκ πενήτων άτεχνώς
πλούσιος. Cf. id., Anecdota, 24 : Bonn ΙΠ, p. 134.
24. J. Lydus, De magistratibus, III, 36 (Bonn, p. 2291β~18) : καγκελλάριοι γαρ
αυτοί και λογοθέται καΐ της θείας και γενικής τραπέζης διοικηταί.
8 R. GUILLAND
31. Ibid. (Bonn I, p. 71321· 22> 23· as-2e) : του γενικού, του στρατιωτικού, τοΰ δρόμου,
των αγελών. Dans rénumération de Reiske (ibid. II, p. 802), il y a lieu de remplacer
le grand logothète et le logothète είδικοΰ par le logothète de l'armée et le logothète des
troupeaux.
32. Pseudo-Codinus : Bonn, p. 915"19 = Verpeaux, p. 13714~16 (γενικού) ; p. 11e =
p. 13828 (στρατιωτικού) ; p. 107 = p. 1388 (δρόμου) ; p. Il8 = p. 13830 (αγελών).
33. Id.: p. 99=p. 1378 (μέγας λογοθέτης).
34. Id. : p. 101β = p. 13820 (λογοθέτης των οίκειακών).
35. Λογοθέτης των σεκρέτων.
36. Nicétas Chômâtes (Bonn, p. 2621-2) : ώς ή Λατίνων βούλεται φωνή, καγκελάριον,
ώς δ"Έλληνες εϊποιεν, λογοθέτην. Cf. Cinnamus (Bonn, p. 14112~13) : καντζιλερίω
(...) Ôv λογοθέτην εϊποι Αν τις έλληνίζων άνήρ. Dans les notes à Cinnamus (ibid.,
p. 358), Radevicus (De gest. Frid., III, 47), rappelant le supplice de Théodore Styppeiôtès,
préfet du caniclée sous Manuel Ier Comnène, écrit : Canictinus videlicet, quern nos cancel-
larium dicere possumus, allant ainsi à rencontre des témoignages des historiens, qui sem
blent être cependant formels. Le logothète, assimilé au chancelier, paraît être soit le logo
thète των σεκρέτων, soit le logothète du drome.
37. Attaliate : Bonn, p. 203, 246, 271.
38. Du Cange, Glossarium, s.v.
39. Cf. Reiske (De cer. : Bonn II, p. 223).
40. Lettre de Théodore de Stoudios à la femme de N., logothète (II, 340 : PG 99, 1673).
41. J. Darrouzès, Recherches sur les Offikia de l'Eglise byzantine, Paris 1970, p.
359-362.
10 R. GUILLAND
42. C'est ainsi que l'on trouve aussi, principalement dans les sceaux, les titres suivants :
λογοθέτης των βασιλικών αρχαρίων, ou plutôt άρκλών, λογοθέτης τοϋ βεστιαρίου, λογο
θέτης του πραιτωρίου (le plus fréquent), λογοθέτης της μεγάλης εταιρείας, λογοθέτης
των υδάτων, βασιλικός λογοθέτης. Certains de ces titres peuvent correspondre à l'un
des titres plus courants que nous allons étudier ou à des fonctions secondaires comme
celles des comités.
43. Nous donnons ici la liste des ouvrages qui dans la suite de l'article seront cités
en abrégé.
Antoniadis-Bibicou, Recherches = Hélène Antoniadis-Bibicou, Recherches sur les
douanes à Byzance, Paris 1963.
Bréhier, Institutions = L. Bréhier, Le monde byzantin IL Les Institutions de l'empire
byzantin, Paris 1949.
Bury, Adm. System = J. B. Bury, The Imperial Administrative System in the Ninth
Century, with a Revised Text of the Kletorologion ofPhilotheos, Londres 1911.
Dölger, Beiträge = F. Dölger, Beiträge zur Geschichte der byzantinischen Finanzver
waltungbesonders des 10. und 11. Jahrhunderts, Leipzig-Berlin 1927.
Dölger, Regesten = F. Dölger, Regesten der Kaiserurkunden des oströmischen Reiches,
I-V, Munich 1924-1965.
Grumel, Regestes = V. Grumel, Les Regestes du Patriarcat de Constantinople, I-III,
1932-1947.
Konstantopoulos, Molybdoboulla = K. M. Konstantopoulos, Βυζαντιακα Μολυβδό-
βουλλα, Athènes 1930.
Laurent, Bulles = V. Laurent, Les bulles métriques dans la sigillographie byzantine,
Athènes 1932.
Schlumberger, Sigillographie = G. Schlumberger, Sigillographie de V empire byzantin,
Paris 1884.
Pour plus de clarté nous mentionnerons chaque fois pour les chroniqueurs et histo
riens byzantins l'édition utilisée et nous n'omettrons le nom de l'auteur que pour les deux
ouvrages de Constantin Porphyrogénète : De cerimoniis (cité De cer.) et De adminis-
trando imperio.
LES LOGOTHÈTES 11
3. Les inspecteurs des thèmes (οι έπόπται των θεμάτων). Ils étaient chargés
d'établir le chiffre des impôts dus par les thèmes et d'en surveiller la levée32.
4. Le comte des eaux (ό κόμης των υδάτων), chargé de l'entretien des
canalisations assurant le ravitaillement en eau. Il est très probable que
les grandes villes de l'Empire avaient un comte des eaux33.
5. L'oikistikos (ό οικιστικός). Le sens de ce mot n'est pas clair. Pour
Vogt34, c'est un « chef de travaux publics ». Pour Panöenko35, οικιστικός
est une faute pour πιστικός. Le βασιλικός πιστικός était un fonctionnaire
du commerce maritime, comme les trois sceaux publiés par lui le montrent
d'une façon très précise36. Il est impossible d'admettre cette explication.
Οικιστικός est bien le titre officiel de ce fonctionnaire37. Müller veut voir
en lui un «fonctionnaire de la construction»38. Bury n'exprime aucun
avis39. Tout en déclarant que l'hypothèse de Müller est la plus vraisemb
lable,Dölger est étonné de voir l'oikistikos faire partie de l'officium du
logothète du génikon40. Un traité anonyme, datant du XIIe siècle, semble-
t-il, apporte, d'après Dölger, quelques renseignements intéressants. L'oikisti
kos garde dans ses archives les προκατεσπασμένα λογίσιμα ou listes d'exempt
ions d'impôts accordées aux domaines de l'Etat, aux monastères et autres
personnes ; Dölger ne prend pas position41. Il a raison de dire que ce mot
vient certainement du verbe οίκίζειν, formé lui-même sur οϊκος. Il pourrait
s'agir d'un fonctionnaire des Finances, chargé peut-être de surveiller au
point de vue financier certaines catégories α'οϊκοι. On ne rencontre plus
l'oikistikos après le XIe siècle42. Il avait rang de spathaire43.
32. Ibid. Bréhier, Institutions, p. 257. Dölger, Beiträge, p. 79. Les έξισωταί sem
blent être différents des έπόπται. Cf. Bury, Adm. System, p. 87.
33. Bury, Adm. System, p. 87. Cf. F. Dirimtekin, Adduction de l'eau à Byzance,
dans la région dite « Bulgarie », CA 10, 1959, p. 217-243. On se contentera de signaler
ici la mention exceptionnelle d'un logothète des eaux dans Michel Attaliate (Bonn, p.
16714~16) : έάλω δέ καΐ δ πρωτοσβέστης Βασίλειος ό Μαλέσης, τα πρώτα φέρων τω
βασιλεΐ, το του λογοθέτου τών υδάτων όφφίκιον περιεζωσμένος.
34. Α. Vogt, Basile Ier empereur de Byzance (867-886) et la civilisation byzantine
à la fin du IXe siècle, Paris 1908, p. 98.
35. Β. Α. Ραν&νκο, Katalog molivdovulov, IRAIK 13, 1908, p. 116.
36. Ibid. 7, 1902, p. 40 sq.
37. De cer., II, 52 : Bonn I, p. 717 ; II, 53 : 1, p. 789. Cf. Bury, Adm. System, p. 88.
38. A. Müller, Das Amt der Logotheten in spätrömischer und byzantinischer Zeit,
1914, p. 26 (cité par Dölger, Beiträge, p. 91).
39. Bury, Adm. System, p. 38.
40. Dölger, Beiträge, p. 91.
41. Ibid., p. 91.
42. Ibid., p. 91.
43. De cer., II, 52 : Bonn I, p. 736.
16 R. GUILLAND
54. MM 6, p. 488.
55. Mentionné pour la première fois en 1090. Cf. Hélène Ahrweiler, Byzance et la
mer, Paris 1966, p. 203.
56. Cité par Du Cange, Constantinopolis Christiana, II : Paris, p. 154 = Venise, p. 121.
Cf. Zachariae, JGR 3, p. 398, qui écrit Κουτρίκος, Άπιμπιθιούμ, tandis que Du Cange
porte Κουτρίκιος, Άπφεπιθίων.
57. Dölger, Beiträge, p. 20.
58. Ibid., p. 15-20.
18 R. GUILLAND
11. Cf. note 56, p. 17. La famille des Kourtikios appartenait à l'aristocratie by
zantine. Un Basile Kourtikios se distingue comme général sous Alexis Ier Comnène
[Anne Comnène, Alexiade : Bonn I, p. 246 (?), 248, 316, 332, 344, 383 ; II, p. 154].
12. Cf. note 5, p. 21.
13. Cf. note 12, p. 12.
14. F. Dölger, Die Kaiserurkunden des Johannes-Theologos-Klosters auf Patmos,
BZ 28, 1928, p. 339.
15. Théophane : Bonn, p. 738 = de Boor, p. 4764~5. Cedrenus : Bonn II, p. 306.
Léon Grammaticus : Bonn, p. 200-201. Zonaras : Bonn III, p. 301. Ephrem, v. 1978 :
PG 143, 85.
16. Glycas : Bonn, p. 5305.
17. Id. : p. 5304.
18. Théophane : Bonn, p. 741 = de Boor, p. 47731 ; p. 743 = p. 47831. Cedrenus :
Bonn II, p. 40.
19. Dölger, Regesten, n° 370.
20. Théophane Cont. : Bonn, p. 67818. Léon Grammaticus : Bonn, p. 244.
LES LOGOTHÈTES 23
Les textes nous ont conservé les noms de quelques logothètes de l'armée.
1. Alexandre. Directeur des impôts publics (τοις δημοσίοις έφεστώς
λογισμοΐς) sous Justinien Ier, il mit l'armée dans la misère par l'arbi
traire qu'il montra dans le recouvrement des impôts1.
2. archélaos, sous Justinien Ier, ύπαρχος της αυλής à Byzance et en
Illyrie et patrice, nommé οπαρχος του στρατοπέδου2.
3. daphnopatès, Théodore. Romain II (959-963) le nomma éparque,
en remplacement de l 'éparque Sisinios, titré patrice et nommé logothète
takion d'Alexis Ier Comnène, d'avril 108814, ainsi qu'une prostaxis, émise
à la même date et prescrivant de remettre au monastère de Saint- Jean-
Prodrome de Patmos une copie du chrysobulle émis à la même date et
accordant certains privilèges au couvent15.
12. NICOLAS, λογοθέτης των στρατιωτικών, étant décédé, Michel Psel-
los prononça son oraison funèbre16.
13. symmaque, sénateur, fut sous Justinien Ier Οπαρχος καΐ χορηγός
της δαπάνης17.
Nous possédons quelques sceaux de logothètes de l'armée qui ne semblent
pas connus par ailleurs.
14. EUSTATHios (VIIe s. probablement)18.
15. jean, hypatos (VIIIe-IXe s.)19.
16. Michel, patrice, proconsul, vestis, vestarque, στρατιωτικές λογοθέτης.
On possède de lui deux sceaux qu'il est difficile de dater20.
17. PAUL, protospathaire, έπί του χρυσοτρικλίνου, juge de l'Hippodrome,
στρατιωτικός λογοθέτης (Date ?)21.
18. théodose, consul, protospathaire et logothète de l'armée (XIIe
s.)22.
17. Voir plus loin les notices consacrées à ces logothètes du drome.
36 R. GUILLAND
24. De cer., Appendix : Bonn I, p. 461 4 ; II, 52 : p. 7255. Il existait à Byzance une
maison dite οίκος του βαρβάρου {De administrando imperio, 43 : Bonn, p. 185 = Moravc-
sik-Jenkins, p. 19067), qui avait été peut-être occupée jadis par le βάρβαρος.
25. De cer., I, 89 : Bonn I, p. 40415-16.
26. Ibid. : p. 401 6.
27. Ibid. : p. 40416 et passim.
28. Ibid. : p. 400.
29. Ibid., Π, 52 : p. 725*.
30. Plusieurs sceaux des επί των βαρβάρων nous sont parvenus dont 6 de Stau-
rakios, protospathaire, et un de Pierre, protospathaire et επί των βαρβάρων (Schlum-
berger, Sigillographie, p. 448-449).
31. Procope, Anecdota, 25 : Bonn III, p. 138-142.
32. Dölger, Regesten, n° 781.
33. Notitia Dignitatum Or., XI, 52.
38 R. GUILLAND
53. Théophane Cont. : Bonn, p. 198. Cedrenus : Bonn II, p. 175. Glycas : Bonn,
p. 542.
54. Cedrenus : Bonn II, p. 610.
55. Psellos, Epîst. 107 : Sathas, MB 5, p. 351.
56. Id., Epist. 124 : ibid., p. 372.
57. Id., Epist. 125 : ibid., p. 373.
58. Nicétas Chômâtes : Bonn, p. 73-74.
59. F. Chalandon, Les Comnènes, II, p. 642.
60. Ibid., p. 649.
61. Nicétas Chômâtes : Bonn, p. 437.
62. De cer., II, 52 : Bonn I, p. 735-736.
63. De cer., II, 52 : Bonn I, p. 78822 (τοϋ όξέου). Cf. De administrando imperio, 43 :
Bonn, p. 184 = Moravcsik-Jenkins, p. 19037 (του οξέως).
LES LOGOTHÈTES 41
Mais son rôle le plus important au Grand Palais est la réception des
ambassadeurs. Il a hérité ce rôle du maître des cérémonies (επί της κα
ταστάσεως)87. Assisté de divers officiers, il introduit les ambassadeurs
étrangers88. Sous Michel III déjà, au IXe siècle, le logothète (du drome)
accompagne une délégation de Slaves venant faire leur soumission à l'em
pereur89. Assisté du maître des cérémonies, dont le rôle s'efface devant celui
du logothète du drome lors de la réception des ambassadeurs étrangers,
et des préposites, le logothète du drome dirige les préparatifs de la réception
solennelle des ambassadeurs90. C'est lui qui pose aux ambassadeurs les
questions d'usage et qui fait présenter par le protonotaire du drome à
l'empereur les présents apportés par les ambassadeurs91. Lors de la récep
tiondes ambassadeurs, le logothète du drome portait le lôros92 ; il assis
tait aux dîners donnés en leur honneur et revêtait à cette occasion le cos
tume à médaillon du souverain, le spékion93.
L'importance des fonctions du logothète du drome fait qu'il est souvent
désigné sans son appellation de logothète94, ce qui prouve combien la
fonction financière avait perdu d'importance au profit des fonctions de
ministre des Affaires Etrangères. Il est l'un des trois hauts fonctionnaires
qui forment un groupe souvent mentionné dans le Livre des Cérémonies :
logothète du drome, prôtoasèkrètis, protonotaire95. Dans le Klètorologe
de Philothée, le logothète du drome occupe le 37e rang dans la hiérarchie96
et rentre dans la classe des secrétaires97. Il peut aspirer aux plus hauts
titres nobiliaires : anthypatos-patrice, patrice, protospathaire, magistros,
prôtomagistros98. Deux historiens arabes du Xe siècle, Ibn Hauqal et
Biruni, confirment le haut rang du logothète du drome en écrivant qu'il est
Vnie siècle
IXe siècle
49. Mansi 16, 37, 44, 75, 309. Cf. A. Christophilopoulos, Ή Σύγκλητος εις το
βυζαντινον κράτος, Athènes 1949, ρ. 49.
50. Théophane Cont. : Bonn, p. 353-354. Léon Grammaticus : Bonn, p. 263.
Cedrenus : Bonn II, p. 249.
51. Théophane Cont. : Bonn, p. 355. Léon Grammaticus : Bonn, p. 264. Cedre
nus : Bonn II, p. 251.
52. Théophane Cont. : Bonn, p. 353. Léon Grammaticus : Bonn, p. 263.
53. Théophane Cont. : Bonn, p. 354. Léon Grammaticus : Bonn, p. 263. Cedre
nus : Bonn II, p. 250.
54. Léon Grammaticus : Bonn, p. 260.
55. Théophane Cont. : Bonn, p. 359. Léon Grammaticus : Bonn, p. 269-270.
Cedrenus : Bonn II, p. 253, 256, 257, 258.
56. Léon Grammaticus : Bonn, p. 270. Cedrenus : Bonn II, p. 258.
57. Théophane Cont. : Bonn, p. 357, 701, 852. Léon Grammaticus : Bonn, p. 266.
Cedrenus : Bonn II, p. 253, Zonaras : Bonn III, p. 441. D'après Syméon Magister
(Théophane Cont. : Bonn, p. 701), Stylianos aurait été basiléopator vers 888, la troisième
année du règne de Léon VI, avant le mariage du souverain.
58. Léon Grammaticus : Bonn, p. 269.
59. Id. : p. 271.
LES LOGOTHÈTES 53
Xe siècle
XIe siècle
26. eustathe. En 1030, sous le patriarche Alexis III Stoudite, les héré
tiques jacobites furent déférés au tribunal synodal par l'empereur ; deux
métropolites, l'anthypatos-patrice, vestis et logothète du drome Eustathe
et presque tout le sénat sont désignés comme juges associés par ordre
exprès de l'empereur1.
27. jean. Après la disgrâce de Constantin Lichoudès, Constantin IX
Monomaque (1042-1055) choisit pour le remplacer l'eunuque Jean. De
basse naissance, celui-ci était d'une incapacité notoire et savait à peine
écrire, ce qui n'empêcha pas l'empereur de lui confier la direction des
affaires publiques et d'en faire le premier parmi les sénateurs2. Le préposite
Jean avait été επί του κοιτώνος ; en 1050, il était préfet du caniclée et il
fut ensuite, semble-t-il, logothète (du drome)3. Cedrenus qualifie Jean de
paradynaste de l'empereur4. Psellos nous a laissé un portrait peu flatteur
de Jean5. Jean, logothète (du drome), était encore au pouvoir en 1055 lors
25. Voir les articles de J. Gouillard (DTC 14, 2959-2971) et N. Tomadakès (EEBS
23, 1953, p. 113-149).
26. Zachariae, JGR 3, p. 292 et 296 (titres). Cf. N. Tomadakès, art. cit., p. 130.
27. Léon Diacre : Bonn, p. 168-169.
28. J. Darrouzês, Epistoliers byzantins du Xe siècle, p. 33-38 (notice) et 99-163
(lettres).
1. Grumel, Regestes, n° 830. Voir l'édition Ficker, Erlasse des Patriarchen von
Konstantinopel Alexios Studites, Kiel 1911, p. 1131-33 ; je qualificatif du logothète péri-
bleptos équivaut à spectabïlis.
2. Zonaras : Bonn III, p. 649-650 = Dindorf IV, p. 180.
3. Zonaras : Bonn III, p. 649. Cf. Germaine Rouillard, Note prosopographique :
le préposite Jean επί τοϋ κοιτώνος et έπί του κανικλείου, ΕΟ 32, 1933, ρ. 444-446,
qui hésite à identifier Γέπί του κανικλείου et le logothète homonyme.
4. Cedrenus : Bonn II, p. 610. Zonaras : Bonn III, p. 649.
5. Psellos : Renault II, p. 58. Cf. G. Schlumberger, L'épopée byzantine à la fin
du Xe siècle {969-1057), III, Paris 1905, p. 677 et 742.
LES LOGOTHÈTES 57
ΧΙΓ siècle
26. K. Horna, Eine unedierte Rede des Konstantin Manasses, Wiener Studien 28,
1906, p. 173-184 ; ce discours est suivi d'une lettre d'envoi (p. 185) ; les titres sont suppléés
par l'éditeur.
27. PG 137, 1024 s = Rhalli-Potli, II, p. 662 (commentaire de Balsamon). Grumel,
Regestes, n° 1101.
28. V. Laurent, Un sceau inédit du protonotaire Basile Camatéros, Byz. 6, 1931,
p. 261-271. Era L. Branousès, Πατμιακά. β'. Πρόσταξις Μανουήλ Α' Κομνηνού, dans
Χαριστήριον εις Ά. Κ. Όρλάνδον, II, Athènes 1966, ρ. 78-97.
29. D. I. PoLEMis, The Doukai. A Contribution to Byzantine Prosopography, p. 130.
30. NicÉTAS Chômâtes : Bonn, p. 345-346. Michel Chômâtes : Lampros I, p. 312,
et II, p. 62, 522, 528.
31. Dölger, Regesten, n° 1680 ; dans ce dernier acte, Basile est appelé simplement
oncle de l'empereur (Théodore Ier Lascaris).
LES LOGOTHÈTES 63
32. Cinnamus : Bonn, p. 210. Cf. F. Chalandon, Les Comnènes, II, p. 225, 522.
33. PG 140, 253e"0.
34. J. Darrouzès, Georges et Dèmètrios Tornikès. Lettres et discours, p. 48-49.
35. Eustathe de Thessalonique, De Thessalonica : Bonn, p. 405-408 = Kyriakidès-
Rotolo, p. 44-48. La remarque d'Eustathe (p. 4812~13 : ... ό λογοθέτης, τοϋτό τε γαρ
έτιμήθη και τδ σεβαστός κλη&ηναι) indique que la dignité de sébastos fut conférée avec
la charge et par dérogation à quelque usage.
36. Nicétas Choniatès : Bonn, p. 354, 381, 442.
37. Id. : p. 437.
38. Id. : p. 444-447.
39. Voir ci-dessus note 110, p. 45.
40. Dolger, Regesten, n° 1581. Nicétas Choniatès : Bonn, p. 5259"10.
41. Dölger, Regesten, n° 1583 ; MM 3, p. 211"12, mention qu'il convient de relever :
τον πανσέβαστον σεβαστόν οίκεϊον αύτη λογοθέτην τοΰ δρόμου κυρ Ίωάννην τον Δούκαν
64 R. GUILLAND
XIIIe siècle
61. J. Darrouzès, Les discours d'Euthyme Tornikès, REB 26, 1968, p. 94-107 ;
voir surtout les paragraphes 13, 25 et 28.
62. Inédit du Marcianus XI 22, f. 107. Cf. J. Darrouzès, op. cit., p. 34, n. 11.
63. Lettre 180 (Lampros II, p. 356-357), dernière de la collection, datable de 1218.
Michel, très âgé, cite les membres de la famille Tornikès qu'il a connus : le grand logo
thète divin Tornikès (Dèmètrios), l'éparque Constantin, victime des Scythes, et un
métropolite de Palaiai Patrai. Le métropolite avait donc oublié, en écrivant au petit-
fils, mésazôn de Théodore Lascaris, sa propre lettre au logothète Constantin (lettre 77 :
ibid., p. 124). L'épithète mégas qu'il emploie à propos de Dèmètrios est ici purement
littéraire.
1. J. Darrouzès, Les discours d'Euthyme Tornikès, REB 26, 1968, p. 1086~7 :
λογοθέτα (Dèmètrios), ό σός παις (Constantin), ό καλός μετά σέ λογοθέτης.
2. Lettre 77 : Lampros, p. 124.
3. Voir note 110, p. 45.
4. MM 6, p. 1299 : πανσεβάστου σεβαστού... επί των δεήσεων ; p. 14215 : και έπαρχου.
5. Laurent, Bulles, n° 440 (sceau du sébastos Constantin Tornikès).
6. J. Darrouzès, art. cit., p. 1088~10.
7. Le plus connu est le mésazôn Dèmètrios Tornikès, fils de Constantin (voir note
63, p. 66). Sur la descendance de Constantin, voir G. Schmalzbauer, Die Tornikioi
in der Palaiologenzeit, JÖBG 18, 1969, p. 117-135.
8. MM 4, p. 12315~17. Les éditeurs, interprétant l'indiction 7 comme équivalant à
1188, ont provoqué ainsi nombre de confusions (voir note 110, p. 45).
LES LOGOTHÈTES 67
Alexis IV9. Après la prise de Constantinople par les Croisés en 1204, Const
antin Tornikès avait accepté à contrecœur de servir l'empereur latin Bau
douin Ier (1204-1205). Après la défaite de ce dernier, Constantin se rendit
auprès du vainqueur, le tsar des Bulgares Joannice, pour traiter, mais celui-ci fit
exécuter son prisonnier Baudouin Ier et le logothète du drome Constantin1 °.
42. métrètopoulos, Basile. Un acte de Patmos, daté de juin 1265,
porte le contreseing du logothète du drome Basile Métrètopoulos11. Le
même logothète du drome, mentionné comme décédé dans l'acte 13 de
Chilandar de janvier 1299, avait concédé au monastère athonite une pro
priété de sept cents modioi12.
43. glykys, Jean. Vers 1292, Jean Glykys, alors maître des requêtes,
fut adjoint à Nicéphore Choumnos, alors mystique, pour diriger les affaires
publiques pendant la maladie de Théodore Mouzalon, grand logothète et
proto vestiaire13. Au début de 1294, Jean Glykys, toujours maître des re
quêtes, accompagné de Théodore Métochite alors logothète des troupeaux,
fut envoyé en ambassade auprès du roi Henri II de Chypre et du roi Héthum
II d'Arménie pour négocier le mariage de Michel IX Paléologue, fils d'An-
dronic II Paléologue. Les ambassadeurs revinrent avec deux sœurs d'Héthum
II, parmi lesquelles se trouvait Rita, la future impératrice Marie14. Grégoras,
ami de Jean Glykys, qui rappelle cette mission, lui attribue la dignité de
logothète du drome et à Théodore Métochite celle de logothète du Trésor
privé15. Il est très probable que Grégoras attribue aux deux ambassadeurs
des dignités qu'ils n'obtinrent que par la suite16. Quoi qu'il en soit, le 12
mai 1315 Jean Glykys, bien que laïc et marié, devenait patriarche de Const
antinople17 et le restait jusqu'au 11 mai 1319, date à laquelle la maladie
Xffle siècle
52. léon, anthypatos-patrice, protospathaire impérial, logothète du
drome9.
24. Cedrenus : Bonn II, p. 389, 403-404. Sur Léon Phokas voir Du Cange, Familiae
byzantinae, p. 150.
25. Voir par exemple la formule citée à propos de Hagiochristophoritès à la note 35
de la page 63. On sait en effet que d'autres logothètes (Jean Kamatèros par exemple)
jouissent du titre de sébastos en vertu d'une parenté avec l'empereur.
LES LOGOTHÈTES 71
Les historiens nous ont transmis les noms des logothètes des troupeaux
suivants.
1. hagiothéodôritès. Après la mort de Théodore II Lascaris (1258), le
protovestiaire Georges Mouzalon, tuteur du jeune empereur Jean IV
Lascaris, fut régent de l'Empire. Il confia la garde du Trésor impérial à des
hommes sûrs et capables, sous la direction de Hagiothéodôritès, alors
logothète des troupeaux1. Après son couronnement, Michel VIII Paléologue
promut logothète των οίκειακών Hagiothéodôritès, alors logothète des
troupeaux2. Il contresigne le prostagma annonçant aux villes de l'Empire la
mort de Théodore II Lascaris3.
2. métochite, Théodore. Lors de son ambassade, en 1294, avec le futur
patriarche Jean Glykys, alors επί τών δεήσεων d'après Pachymère4, logo
thète du drome d'après Grégoras5, Théodore Métochite, qui fut plus tard
grand logothète et premier ministre d'Andronic II Paléologue, n'était
encore que logothète des troupeaux6, logothète των οίκειακών d'après
Grégoras7. On doit retenir le témoignage de Pachymère, contemporain des
faits, car en 1294 Grégoras venait seulement de naître.
3. pépagomène. Le patriarche de Constantinople Grégoire III de Chypre
(1283-1289) adresse l'une de ses lettres à Pépagomène, logothète des trou
peaux8. Il est peu probable qu'il s'agisse de Nicolas Pépagomène, corre
spondant de Grégoras9.
4. phakrasès, Jean. Logothète des troupeaux sous le règne d'Andronic II
Paléologue (1282-1328), il était lié d'amitié avec Maxime Planude qui lui
écrit onze lettres après 1299, avec Grégoire III de Chypre qui lui écrit avant
1291 et avec Nicéphore Choumnos qui lui écrit après 1299. Il est peut-être
identique à Jean Phakrasès, auteur d'une Liste des Offices impériaux10, à qui
un manuscrit attribue le titre de parakimomène11.
12. Lettre citée dans celle que Nicolas Ier écrivit en même temps à l'économe de la
Grande Eglise qui faisait la visite des domaines de province (PG 111, 260e). Cf. Grumel,
Regestes, n° 757.
13. E. Miller, Manuelis Philae carmina, II, Paris 1857, p. 238.
14. G. Schlumberger, Mélanges d'archéologie byzantine, p. 264. Cf. id., Sceaux
byzantins inédits. 3e série, REG 7, 1894, p. 328-329.
15. C. Maslev, Vizantijski olovni pecati ot Pliska i Preslav, Bulletin de VInstitut
archéologique (Académie bulgare des sciences) 20, 1955, p. 445-462. Mais la lecture du
sceau n° 10 de cette collection est corrigée par V. Laurent {BZ 49, 1956, p. 541) : βασιλικω
όστιαρίω, κριτή καΐ έκ προσώπου του λογο-9-εσίου των αγελών.
1. Texte conservé par Anne Comnène {Alexiade : BonnI, p. 157M603). Cf. Dölger,
Regesten, n° 1073.
2. Ch. Diehl, Un haut fonctionnaire byzantin : le logothete (των σεκρέτων), Mél
anges Ν. Iorga, Paris 1933, p. 217-229. Voir le compte rendu de l'article par G. Stadt
müller dans BZ 34, 1934, p. 373-379.
3. E. Stein, Untersuchungen zur spätbyzantinischen Verfassungs- und Wirtschafts
geschichte, Mitteilungen zur osmanischen Geschichte 1, 1921/22, p. 34.
4. A. Semenov, Über Ursprung und Bedeutung des Amtes der Logotheten in Byzanz,
BZ 19, 1910, p. 440-449.
76 R. GUILLAND
14. Cod. Theod., VI, 35, 7. Cité par Bury, Adm. System, p. 38. Cf. Hesychius, s.v.
σέκρετον, συνέδρων, et Du Cange, Glossarium, s.v.
15. Bury, Adm. System, p. 83-84.
16. De cer., Appendix : Bonn I, p. 4615. Sous Alexis Comnène, voir Zachariae,
JGR 3, p. 398.
17. De cer., II, 52 : Bonn I, p. 6716. D'après Hélène Ahrweiler (Fonctionnaires et
bureaux maritimes à Byzance, REB 19, 1961, p. 251), la plupart des logothésia ou minis
tères auraient été transformés au XIIe siècle en sékréta ou bureaux administratifs sous
l'autorité du logothète des sékréta.
18. A. Müller, Das Amt der Logotheten in spätromischer und byzantinischer Zeit,
p. 48. Cité par Dölger, Beiträge, p. 18, n. 1.
19. E. Stein, Untersuchungen zur spätbyzantinischen Verfassungs- und Wirtschafts
geschichte, Mitteilungen zur osmanischen Geschichte 2, 1923/25, p. 34.
20. Dölger, Beiträge, p. 18.
78 R. GUILLAND
Durant un peu plus d'un siècle, on relève quelques noms de logothètes des
sékréta, dont les mieux connus sont ceux de la fin du XIIe siècle.
1. bélissariôtès, Jean. Sa titulature officielle figure dans un acte de
Lavra daté de 1196. D'après la description de cet acte1 dont nous n'avons
pas encore le texte sous les yeux, Jean Bélissariôtès, logothète des sékréta et
grand logariaste, reçoit mandat de faire respecter les privilèges du monastère
de Lavra par les fonctionnaires de la Mer. La même titulature apparaît
parmi les autres fonctions notables du même personnage énumérées dans le
titre de sa monodie, dont Nicétas Choniatès est l'auteur2. Tandis que le
titre de la monodie pourrait indiquer deux fonctions successives, l'acte
de Lavra atteste le cumul des deux charges à la date de l'acte, en 1196.
Or un acte de même date mentionne le grand tribunal du logothète, ce qui
revient à dire du grand logothète3. L'identité des deux titres attestée déjà
pour Jean Kastamonitès avant 1192 doit être confirmée par les adresses des
lettres de Michel Choniatès à son beau-frère qui ne portent que le titre
de grand logothète4. En raison de la distance qui les sépare, il ne faut pas
21. Cf. le compte rendu de G. Stadtmüller, déjà cité, dans BZ 34, 1934, p. 373-379.
22. Dölger, Regesten, n°s 1607, 1610. J. Verpeaux, Nicéphore Choumnos, homme
d'Etat et humaniste byzantin, Paris 1959, p. 28. Le prénom Nicéphore est cité par Dölger,
Beiträge, p. 23, η. 1.
23. MM 3, p. 534~35 et 2717~18 : του πρωτοπανεντιμοϋπερτάτου μεγάλου λογοθέ-
του εκείνου και τοϋ σεβαστού εκείνου τοΰ Χούμνου. Telle est l'expression des deux
chrysobulles alléguée par Dölger, mais la conjonction et l'article obligent à distinguer
deux personnes.
24. MM 3, p. 5-6.
25. Dölger, Regesten, nos 1294 et 2226. Cf. D. I. Polemis, The Doukai. A Contribut
ion to Byzantine Prosopography, p. 193, n° 233, qui estime qu 'Andronic Doukas vécut
plutôt sous Alexis II Comnène ou, plus vraisemblablement, sous Alexis III Ange.
26. Cf. Zachariae, JGR 3, p. 349 ; Dölger, Regesten, n° 1083. Il est certain que
Serge, logothète des sékréta, mentionné lors du procès d 'Italos, est Serge Hexamilitès ;
cf. IRAIK2, 1897, p. 425. On ignore s'il est encore ce protonobélissime et logothète des
sékréta anonyme attesté en mai 1088 et mars 1089. Cf. P. Gautier, REB 29, 1971, p. 238.
LES LOGOTHÈTES 83
27. P. Gautier, Monodie inédite de Michel Psellos sur le basileus Andronic Doukas,
REB 24, 1966, p. 163. Cf. MM 6, p. 50.
28. P. Gautier, art. cit., p. 163, n. 31.
29. Anne Comnène : Bonn I, p. 452. Cf. F. Chalandon, Les Comnènes, II, p. 20,
qui traduit d'une façon peu heureuse logothète des sékréta par logothète du Secret.
30. D. I. Polemis, op. cit., p. 78-79.
31. Nicétas Choniatès : Bonn, p. 13. Voir aussi J. Darrouzès, Georges et Dèmè-
trios Tornikès. Lettres et discours, p. 43-46 et p. 129, n. 5.
32. V. Laurent, Un sceau inédit du protonotaire Basile Camatéros. Contribution
à la prosopographie byzantine, Byz. 5, 1931, p. 265-266.
33. Nicétas Choniatès : Bonn, p. 14.
34. V. Laurent, art. cit., p. 266.
35. MM 3, p. 2716-17. Le texte distingue bien ce grand logothète et le sébaste Choum-
nos ; cf. Dölger, Regesten, n° 1610.
36. Nicétas Choniatès (Bonn, p. 5745~6) : τφ προς μητρός θείφ.
37. Id. (p. 5748"10) : μάλιστα περί τας δημοσίας συνεισφοράς δεξιώτατος (...), δνκαΐ
λογοθέτην των σεκρέτων προβαλόμενος.
84 R. GUILLAND
sentant soutenu sur sa litière par deux porteurs comme une amphore de
vin ; ce logothète reçut les privilèges d'une coiffure et d'une couverture de
selle de pourpre, et sa signature de même couleur équivalait pratiquement
à celle de l'empereur38. Tout autre est le ton des lettres de Michel d'Athènes,
le frère de Nicétas, lorsqu'il s'adresse au même personnage ; il ressort des
superlatifs adressés au logothète que celui-ci avait le titre de mégas et qu'il
dirigeait tout39. De la comparaison de ces témoignages on peut conclure
que Kastamonitès cumulait le titre de mégas avec la charge de logothète
des sékréta.
8. Michel. En prenant possession du Grand Palais, Alexis Ier Comnène
avait chargé son neveu par alliance Michel d'une mission de confiance40.
Par un chrysobulle de 1 109, Alexis Ier Comnène chargea Michel de procéder
à un arpentage de toutes les propriétés de Lavra de la région de Thessa-
lonique. Michel est mentionné dans le chrysobulle comme pansébaste sébaste
et logothète des sékréta41.
9. PHiLOKALios ou philokalès, Eumathios. Un sceau le qualifie de panséb
aste, acolouthos et éparque42. En 1 189 et 1 190, il était envoyé en ambassade
auprès de Frédéric Ier Barberousse43. A la fin de 1196 ou au début de 1197,
il était de nouveau envoyé en ambassade auprès d'Henri IV d'Allemagne,
au sujet d'un tribut que devait payer Byzance44. Il fut probablement nommé
logothète des sékréta par Alexis V Mourtzouphlos en 1204, en remplace
ment de Nicétas Chômâtes45, qu'il supplante aussi dans sa position sénat
oriale.
38. Nicétas Chômâtes (Bonn, p. 5758~9) : καΐ δια βαφής όμοιας (7 : όξυβαφή)
ύποσημαίνεσθαι τους τόμους των δημοσίων λόγων καΐ τα γραμμάτια. Tout le passage
de Nicétas (p. 574-576) précède la mention du décès et constitue la monodie très
peu élogieuse du défunt.
39. Lettre 44 (Lampros II, p. 7024~25) : ό τα πάντα διοικών παμμέγιστος λογοθέτης.
De plus on remarque que l'adresse contient la même désignation (πανυπερεντιμοϋπέρ-
τατος θείος) que le chrysobulle de 1192 (note 35). Le couple παμμέγας-μέγας est natu
rellement parallèle à πανσέβαστος-σεβαστός.
40. Cf. Anne Comnène : Bonn I, p. 133-134.
41. Rouillard-Collomp, Actes de Lavra, I, p. 14724. Notice sur le personnage par
P. Gautier, REB 28, 1970, p. 216-217, et REB 29, 1971, p. 237.
42. V. Laurent, Les sceaux byzantins du médaillier Vatican, p. 55-56.
43. Ansbertus, Historia de expeditione Friderici imperatoris {MGH Scriptores 5,
Berlin 1928, p. 6024~25) : pansevasto acholitho domno Eumathio Philocali. Cf. Dölger,
Regesten, n° 1602.
44. V. Laurent, op. cit., p. 55-56.
45. Nicétas Choniatès : Bonn, p. 749. Théodore Skoutariôtès : Sathas, MB 7,
p. 445. Cf. V. Laurent, op. cit., p. 55-56.
LES LOGOTHÈTES 85
par esprit de méthode, Anastase Ier (491-518) enleva la gestion des biens
patrimoniaux au κόμης πριβάτων et la confia à un fonctionnaire spécial,
dit πατριμώνιος. Ce fonctionnaire nouveau était l'intendant de la fortune
personnelle de l'empereur, fortune qui lui venait de ses ancêtres17. La
séparation des biens patrimoniaux d'avec les biens de la Couronne18 était
prudente, étant donné l'instabilité du pouvoir dans une même famille.
Procope parle d'un certain Eudaemôn, homme fort riche et titré consulaire,
qui était intendant de la fortune privée de l'empereur19. Ce personnage
était probablement κόμης πατριμωνίου.
La distinction entre le Trésor public et le Trésor privé s'affaiblit de plus
en plus et les deux Trésors tendirent à se confondre. Aussi est-il difficile de
préciser les attributions respectives du cornes largitionum et du cornes rerum
privatarum à la fin du VIe siècle.
Au début du VIIe siècle, sous Phokas (602-610), il est encore question d'un
κόμης των λαργιτιώνων20 ; mais au cours du VIIe siècle se fit la substitution
des logothètes aux comtes dans la direction des administrations financières.
A la fin du siècle, les divers logothétats sont organisés. Le κόμης των
λαργιτιώνων est devenu le λογοθέτης του γενικού. Il est probable que le
changement de nom fut accompagné d'une modification dans les attribu
tions.Vraisemblablement vers la même époque, l'expression κόμης πριβάτων
tombe en désuétude. Le mot πριβάτα fut remplacé par le mot grec ειδικά, et
plus tard ιδικά, qui lui est synonyme21.
Au VIIIe siècle, semble-t-il, 1 'ειδικός λόγος, qui avait recueilli au début
du siècle précédent une partie des agents administratifs de la préfecture du
l'appellation de κόμης ? C'est possible, mais non certain, bien que les
Basiliques lui donnent cette qualification42. En tout cas, le ministère de
l'eidikos paraît singulièrement diminué, si on le compare au ministère de
l'ancien cornes rerum privatarum. Le logothète des troupeaux dirige une
importante administration qui appartenait jadis à ce dernier. Le grand
curateur et le curateur des Manganes ont également dans leur département
divers services qui jadis étaient de son ressort. L'eidikos n'est pas non plus,
comme l'était le cornes rerum privatarum, l'intendant des biens patrimoniaux,
car cette charge semble avoir été confiée à un fonctionnaire eunuque, le
protovestiaire.
L'eidikos avait à sa disposition des fonds provenant de sources spéciales
et affectés aux diverses dépenses de l'empereur, aux largesses et aux aumônes
que faisait l'empereur, en certaines circonstances, par exemple à l'occasion
des dîners officiels43. Les sommes nécessaires au paiement des traitements
du personnel de l'Hippodrome étaient prélevées par les préposites sur cette
même caisse44. Il semble que les diverses administrations financières, après
avoir perçu les sommes qui leur étaient dues, devaient ensuite les verser au
koitôn ou Trésor, qui était le lieu où l'on enfermait l'or et l'argent, en lingot
ou monnayé, ainsi que divers objets précieux45. C'est ce que permet d'in
duire une note de la Logarikè d'Alexis Ier Comnène46. Les diverses admin
istrations financières centralisaient probablement dans leurs bureaux
les revenus de leur département respectif et les versaient au Trésor à leur
compte après certaines formalités. Ainsi le protospathaire Krinitès Arotras,
stratège du Péloponnèse, verse au koitôn le tribut dont il avait frappé des
habitants révoltés du Péloponnèse47.
L'empereur prélevait dans le Trésor les sommes dont il avait besoin,
sur tel ou tel compte selon les cas. Il est au surplus probable que chaque
administration gardait dans ses caisses des sommes plus ou moins import
antes. Basile Ier, on l'a vu, ayant trouvé vide le Trésor impérial, découvrit
à l'Eidikon une certaine quantité d'or et divers objets d'art en or que son
73. Les deux sceaux qui nous sont parvenus de ces fonctionnaires datent du VIIe
siècle. Cf. G. Schlumberger, Mélanges d 'archéologie byzantine, p. 240-241 ; B. A.
Pan&nko, Katalog molivdovulov, IRAIK 13, 1908, p. 114, n° 402.
74. De cer., Appendix : Bonn I, p. 478, 587.
75. Sur ce terme, voir N. Svoronos, Recherches sur le cadastre byzantin et la fiscalité
aux XIe et XIIe siècles : le cadastre de Thèbes, BCH 83, 1959, p. 68, n. 3.
76. Théophane (Bonn, p. 726 = de Boor, p. 4693~4) : μέρος τοϋ βασιλικού έργοδοσίου
των χρυσοκλαβαρίων.
77. Patria CP (Preger II, ρ. 21615"16) : τά μάγγανα εις βασιλικόν έργοδόσιον.
78. Ibid. : ρ. 269, η° 173.
79. Ibid. (ρ. 1483) : έργοστάσιον.
80. Ibid. : ρ. 249, η° 94.
81. Ibid. : ρ. 145*.
82. De cer., I, 14 : Bonn I, p. 91 ; I, 30 : p. 169 ; I, 32 : p. 174-175 ; I, 52 : p. 263 ;
I, 66 : p. 297 ; II, 1 : p. 519.
83. J. Ebersolt, Le Grand Palais de Constantinople et le Livre des Cérémonies, p.
124-126.
84. Du Cange, Constantinopolis Christiana, II : Paris, p. 154 = Venise, p. 121 ;
Id., Glossarium, s.v. ίδικόν.
85. Evagre, III, 39 (Bidez-Parmentier, p. 13720) : σκρινίων ειδικών.
LES LOGOTHÈTES 95
ce dernier est toujours mentionné après le premier. Il en est ainsi, par exemp
le,dans les actes de Lavra94, entre 1057 et 1086. Toutefois, un chryso
bulled'Alexis Ier Comnène, vraisemblablement de 1081, est encore enre
gistré au sékréton de l'eidikos95.
Au XIIIe siècle, l'eidikos n'est plus mentionné ; l'appellation semble
être tombée en désuétude et avoir été remplacée par celle d'iTtl των οίκεια-
κών. Ce titre se trouve bien avant le XIIe siècle ; pratiquement inexis
tantdans les sources écrites, il se rencontre sur les sceaux des VIIIe-IXe,
Xe et Xe-XIe siècles96. Sa fréquence permet de dire avec Dölger97 qu'il
ne peut s'agir alors que d'un fonctionnaire du Grand Palais, et non d'un
haut fonctionnaire comme au XIIe siècle. Ainsi un επί των οίκειακών
παρασκευής désignerait le maître des cérémonies dans sa fonction de
directeur de la domesticité du Grand Palais, dont il surveillait l'activité
lors de la préparation de la réception de chaque dimanche98 ; il en est de
même du directeur ou surveillant de la domesticité attachée au service des
différentes salles du Grand Palais99 et de Γέπί των οίκειακών τραπέζης100,
chef des services de la table impériale, qui, selon Dölger, pourrait être
assimilé à Γέπί της τραπέζης του δεσπότου101. Parmi les sources écrites
antérieures au XIIe siècle, on peut citer un acte de bornage des terres de
l'Athos et de celles des habitants de Hiérissos, daté de 943 et mentionnant
Parilos, protospathaire impérial et επί των οίκειακών102.
Le premier document officiel où figure Γέπί των οίκειακών est un chryso
bullede Constantin IX Monomaque, de 1044, en faveur du monastère
de la Néa Monè de Chios103. Comme le mot l'indique, Γέπί τών οίκειακών
avait l'administration des biens privés de l'empereur. En 1085, en effet, le
sékréton de Γέπί τών οίκειακών enregistre une donation par chrysobulle
94. Rouillard-Collomp, Actes de Lavra, I, nOs 27, 28, 30, 31, 36, 37, 38, 41.
95. Ibid., p. 97, n° 56.
96. Schlumberger, Sigillographie, p. 555-556.
97. Dölger, Beiträge, ρ, 44, n. 3.
98. Dölger (ibid.) conteste l'interprétation d'un sceau par Schlumberger (Sigillo
graphie, p. 138) en citant De cer., II, 2 (Bonn I, p. 5237) : ό κατά τήν ήμέραν κλητο-
ρεύων άρτοκλίνης ; le fonctionnaire serait celui qui est de service le vendredi.
99. Schlumberger, Sigillographie, p. 557-558 : κουβικουλάριος καΐ έπί τών οίκεια
κώντοΰ εσωτερικού. Cf. Dölger, ibid.
100. Schlumberger, Sigillographie, p. 600.
101. De cer., II, 52 : Bonn I, p. 72515 = Bury, p. 14515.
102. Rouillard-Collomp, Actes de Lavra, I, p. 1111. Mais cet acte est un faux.
103. EA 4, 1883/84, p. 40616. Cf. Dölger, Regesten, n° 862. Un document latin
mentionne en 1032 l'envoi comme ambassadeur en Italie méridionale d'Anatolikos,
epi tu ykiaku, accompagné du protospathaire, juge du Velum et de l'Hippodrome (Lupus
Protospatharius, cité par Dölger, Beiträge, p. 44, n. 4).
LES LOGOTHÈTES 97
ειδικός :
1. eustathe, sous Constantin IX Monomaque1.
2. Grégoire, primicier, koitonite, eidikos, connu seulement par un
sceau, datant de l'époque des Comnènes2.
3. léon, vestis et eidikos, de l'époque des Comnènes, connu seulement
par ce sceau3.
Ό μέγας λογοθέτης
Les grands logothètes dont le nom nous est parvenu et que nous allons
suivre dans leur ordre chronologique furent en général des personnalités
eminentes de leur siècle.
1. stratègopoulos. Dans un procès qui oppose les gens de Sampson
aux habitants d'Amazonokorakia (région de Milet) en 1217, le sébaste et
grand logothète Stratègopoulos signe la sentence d'arbitrage1. La compos
itiondu tribunal et la forme de la signature indiquent une forte évolution
par rapport aux actes antérieurs à 1204 analysés par P. Lemerle2. Ce logo
thète de l'empire de Nicée, le premier dont nous avons aussi une signature
sur pièce judiciaire, semble présider ce tribunal du grand logothète cité en
1196 dans un acte de Latros3 et que présidait effectivement Bélissariôtès,
le logothète des sékréta (et grand logariaste) de l'époque. Stratègopoulos
fait donc le lien entre une fonction ancienne et une fonction nouvelle. La
différence d'avec Bélissariôtès est que ce dernier n'est pas désigné comme
grand logothète dans la teneur de l'acte, ni par une signature.
2. ACROPOLiTE, Georges. Georges Acropolite naquit vers 1217 à Const
antinople. Vers 1233, il se rendit à la cour de Nicée et fut l'élève de Théo
dore Hexaptérygos et du célèbre Nicéphore Blemmyde, dont il suivit les
cours en compagnie du futur Théodore II Lascaris. Celui-ci devait devenir
vers 1246 son élève et lui garder son amitié et sa confiance. La carrière de
Georges Acropolite fut rapide et brillante. Vers 1239, il fut probablement
titré grand logariaste4 et vers 1246 il était logothète du génikon5. Quel
ques années plus tard, il fut nommé grand logothète. Il est en effet incon
testable qu'il le fut, mais il est difficile de préciser l'année de sa nomination.
Il est peu probable qu'il s'agisse de 1244, comme on l'a écrit6. Il était alors
bien jeune pour pouvoir porter un pareil titre. Il est plus probable qu'il
fut promu seulement en 1255 sous le règne de Théodore II Lascaris (1254-
1258), pendant lequel il joua un rôle diplomatique et militaire important7.
1. MM 4, p. 295. L'un des juges au moins reçut un mandat impérial pour instruire
la cause. Sur cet acte voir aussi Dölger, Regesten, n° 1693.
2. Cf. REB 19, 1961, p. 258-272.
3. Ibid., p. 264, où est cité l'acte du Latros (MM 4, p. 30514).
4. A. Heisenberg, Georgii Acropolitae opera, II, Leipzig 1903, p. xv et 3 (vers d'un
grand logariaste anonyme). Sur l'office de grand logariaste, voir l'étude de R. Guilland,
JÖBG 18, 1969, p. 101-113.
5. A. Heisenberg, op. cit., II, p. 6 : Στίχοι του λογοθέτου των γενικών κυρου Γεωργίου
τοϋ Άκροπολίτου.
6. Κ. Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Litteratur2, Munich 1897, p. 286.
7. Α. Heisenberg, op. cit., I, p. 124 ; II, p. ix et note 1 ; J. B. Papadopoulos, Théodore
H Lascaris empereur de Nicée, p. 14-15. Un acte de Jean III Vatatzès daté de 1235 ment
ionne1747.le grand logothète Georges Acropolite, mais c'est un faux ; cf. Dölger, Regesten,
n°
LES LOGOTHÈTES 105
C'est vers cette époque qu'il rédigea, en tant que grand logothète, le traité
avec Stefan Ouroch I (1243-1276), qui ne l'observa d'ailleurs pas. Théo
dore II Lascaris en rendit responsable Georges Acropolite et eut avec lui
une discussion très vive, à la suite de laquelle il lui fit administrer publique
ment la bastonnade8. Réconcilié avec lui, Théodore II Lascaris le mit à la
tête des troupes byzantines envoyées en 1257 contre le despote d'Epire
Michel II ; par la même occasion, il lui conféra le titre de préteur qui lui
donnait en cette circonstance le commandement suprême9. Mais, manquant
d'expérience militaire, Georges Acropolite se faisait battre et était fait
prisonnier. Il fut libéré en 1260 par Michel VIII Paléologue qui, se rendant
mieux compte que Théodore II Lascaris des qualités de Georges Acropoli
te, en fit un diplomate.
Fort instruit, Georges Acropolite professa longtemps à Byzance. Après
la reconquête de la Ville en 1261, l'enseignement supérieur y était dans un
triste état. D'après son élève Georges de Chypre (le futur patriarche Gré
goire II), Georges Acropolite obtint d'être déchargé de toute charge publi
quepar Michel VIII Paléologue, afin de se consacrer à la restauration de
l'enseignement10. Durant son bref patriarcat (1265-1266), Germain III
demanda que Georges Acropolite fût remplacé dans son enseignement par
Manuel Holobôlos. Le patriarche alléguait l'âge et la fatigue du grand
logothète pour obtenir sa retraite11.
Cependant dès la libération de Georges Acropolite en 1260, Michel VIII
avait mis à l'épreuve les qualités du diplomate qu'il avait reconnues. Au
début de l'hiver, il l'envoyait en ambassade auprès du roi de Bulgarie,
Constantin Tich Asen12. En 1269, Georges Acropolite reçut l'ordre de sévir
contre les adversaires du patriarche Joseph Ier et s'acquitta fort durement
de sa mission. Pachymère l'accuse d'avoir une conscience élastique et de ne
pas peser ses responsabilités13. Vers 1273, le grand logothète, assisté du
logothète du Trésor privé Iatropoulos, représenta l'empereur au synode
réuni contre Bekkos, accusé par Jean Choumnos14. En mars 1274, il fai-
15. Pachymère : Bonn I, p. 384 ; Mansi 24, Ί4°-Ε. Cf. Dölger, Regesten, n° 2006.
16. Dölger, Regesten, n° 2009.
17. MM 3, p. 96. Cf. Dölger, Regesten, n° 2026.
18. Pachymère : Bonn I, p. 521. Cf. Dölger, Regesten, n. 2050.
19. Κ. Krumbacher, op. cit., p. 286-288.
20. Grégoire de Chypre, lettre 91 : Eustratiadès, p. 71. Une notice sur Théodore
Mouzalon est écrite par V. Laurent dans DTC 10, 1930, 2581-2584.
21. J. Verpeaux, Nicéphore Choumnos homme d'Etat et humaniste byzantin, p. 30.
22. Signature au verso du chrysobulle de 1277 pour Venise : δια του σεβαστού καΐ
λογοθέτου τοϋ γενικού Θεοδώρου του Μουζάλωνος. La formule des éditeurs (MM 3,
p. 96) est révisée par Dölger, Regesten, n° 2026. Dans la lettre de Grégoire de Chypre
(citée à la note 20), une variante donne à Mouzalon le titre de λογοθέτη των γενικών.
LES LOGOTHÈTES 107
ans plus tard, mois pour mois (octobre 1294), Athanase fut démis, le logo-
thète jeta encore son écrit au feu32. Vers 1290, se repentant de sa sévérité
envers l'ex-patriarche Bekkos, Andronic II lui fit parvenir des secours par
l'intermédiaire du grand logothète Mouzalon. Vers 1291, celui-ci fut élevé
à la dignité de protovestiaire et cumula ces deux titres33.
Depuis le début du règne d 'Andronic II, Mouzalon avait assumé la
lourde charge de premier ministre. Las et malade, il demanda à l'empereur
de le décharger du souci des affaires publiques et désigna lui-même pour
son successeur le questeur Nicéphore Choumnos, que l'empereur éleva alors
à la dignité de mystikos. Nicéphore Choumnos eut pour adjoint Jean Glykys,
maître des requêtes34. Désireux de donner un éclatant témoignage de sa
faveur à son fidèle ministre, le protovestiaire et grand logothète Mouzalon,
Andronic II fiança son propre frère Théodore Paléologue à la fille de Mouz
alon. Malheureusement on s'aperçut que la jeune fille était enceinte. Le
frère de l'empereur trouva un autre parti, mais après force discussions
canoniques sans issue, Andronic II décida de marier son propre fils Const
antin avec la fille de Mouzalon35, mais celui-ci mourut avant que le mariage
ait pu être célébré, vers 1294-1295. Avant de mourir, le proto vestiaire
Théodore Mouzalon revêtit, selon l'usage, la robe de moine ; il demanda
pardon aux malheureux clercs qu'il avait persécutés pendant sa vie pour
leurs opinions religieuses. Il fut enseveli dans le monastère de Tornikios
à Nicée36. On ignore qui succéda à Théodore Mouzalon comme grand
logothète.
4. ACROPOLiTE, Constantin. Fils du grand logothète Georges Acropolite,
il avait épousé une fille de prénom inconnu, épouse elle-même d'un Canta-
cuzène37. Constantin ne succéda pas immédiatement à son père38, puisque
Pachymère déclare nettement que le successeur fut Théodore Mouzalon39.
Avant 1283, Constantin était déjà logothète du génikon : le titre figure dans
des adresses de lettres que lui envoie Grégoire de Chypre avant son patriar-
40. Il s'agit des lettres 2, 38 et 39 qui portent le même numéro dans l'édition d'Eus-
tratiadès et le relevé de W. Lameere, La tradition manuscrite de la correspondance de
Grégoire de Chypre patriarche de Constantinople (1283-1289), p. 197-203. Une lettre
(Eustratiadès 169 = Lameere 183) date du patriarcat de Grégoire II.
41. D'après la description de Dölger (Regesten, n° 2104), Constantin s'intitule οικείος,
λογοθέτης τοϋ γενικού.
42. Μ. Treu, Maximi monachi Planudis Epistulae, Vratislava 1890, lettre 94 et p. 248.
43. Long récit de Pachymère : Bonn Π, p. 210-231. Cf. J. Verpeaux, op. cit., p.
40-41.
44. Cantacuzène : Bonn I, p. 67-68. L'historien, bien renseigné sur ce point, insiste
sur le fait que Constantin, cité après Théodore Métochite, est lui aussi grand logothète
(p. 681 : μέγας λογοθέτης ών καΐ αυτός).
110 R. GUILLAND
64. M. Treu, op. cit., p. 21, vers 764-765. Cf. J. Verpeaux, art. cit., p. 197. La plus
ancienne mention doit être celle d'une adresse de la lettre envoyée par Manuel Moscho-
poulos à Métochite et éditée par I. Sevcenko {Speculum 27, 1952, p. 140).
65. Grégoras : Bonn I, p. 193.
66. J. Verpeaux, Nicéphore Choumnos homme d'Etat et humaniste byzantin, p. 48-62.
A cet exposé, I. Sevcenko (op. cit.) a ajouté de nombreuses précisions.
67. Grégoras (Bonn I, p. 271 2~5) : τφ βασιλεΐ παραδυναστεύων καΐ πασαν
κατάστασιν δλοις μεσιτεύων τοις πράγμασιν ό Μετοχίτης, λογο-9-έτης &ν τηνικαϋτα τοΰ
γενικού. Le terme μεσάζων impliqué dans la citation n'a pas probablement un sens aussi
technique que le veut R.-J. Loenertz (art. cit., p. 287). Voir en dernier lieu l'exposé de
L.-P. Raybaud, Le gouvernement et l'administration centrale de V empire byzantin sous les
premiers Paléologues (1258-1354), p. 202-206.
68. Grégoras : Bonn I, p. 3033~6.
69. Cantacuzène : Bonn I, p. 5422 ; on retrouve dans ce passage le terme μεσιτεύων
qui exprime le pouvoir effectif du ministre associé cette fois au titre de grand logothète.
Cf. Grégoras : Bonn I, p. 3142~3.
70. Th. Kaeppeli, Deux nouveaux ouvrages de f. Philippe Incontri de Péra O.P.,
Archivum Fratrum Praedicatorum 23, 1953, p. 175.
71. Voir les remarques de I. Sevcenko, op. cit., p. 163-166.
72. Pseudo-Codinus : Bonn, p. 9 et 12 = Verpeaux, p. 13714~21 et 1401"7. Voir aussi
la préface de J. Verpeaux, p. 28-29.
LES LOGOTHÈTES 113