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Mamikonian

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Expansion des
domaines des Mamikonian.
Les Mamikonian ou Mamikoneans (en arménien : Մամիկոնեան) sont les
membres d'une famille noble ayant dominé la politique de l'Arménie entre
les IV et VIII siècles. Ils ont exercé la charge héréditaire
e e

de sparapet (« généralissime ») d'Arménie jusqu'à la fin du VI siècle et ont dirigé


e

entre autres les régions du Taron, de Sasun et de Bagrévand.


Les Mamikonian en Arménie[modifier | modifier le code]
Histoire de la famille[modifier | modifier le code]
Cette famille prétendait être originaire de Chine, mais les historiens s'accordent à
dire que cette prétention est due à une confusion avec la région de Čen, en Ibérie.
Au I siècle av. J.-C., Mamkaios, un général de Tigrane II le Grand, roi d'Arménie, est
er

considéré comme un membre de la famille, mais les sources arméniennes ne


permettent de suivre la famille qu'à partir de 314. À cette date, les Mamikonian
disposent déjà de la charge héréditaire de sparapet, c'est-à-dire de généralissime1.

La fortune vient au début du V siècle avec le mariage entre le sparapet Hamazasp


e

Mamikonian et Sahakanouš, héritière du dernier patriarche grégoride, Sahak Ier, ce


qui apporte à la famille des territoires importants et l'immense prestige associé aux
descendants de saint Grégoire l'Illuminateur. L'abolition de la royauté en Arménie en
428, ainsi que le martyre de leur fils Vardan Mamikonian, va placer la famille au
premier plan de la politique arménienne2. En 572, le prince Vardan Mamikonian
assassine le Suren, gouverneur perse d'Arménie, pour venger son frère Manuel,
mais doit ensuite se réfugier à Byzance3.

Au début du VII siècle, l'Empire perse sassanide est conquis par les musulmans et
e

les Arméniens se tournent vers Byzance pour résister à ces derniers. Les empereurs
byzantins nomment alors les princes d'Arménie et les troisième et quatrième princes
sont les frères Hamazasp et Grigor Mamikonian. Mais, à la mort de Grigor, le pouvoir
passe aux Bagratouni qui commencent leur ascension sociale4.

Les Mamikonian ne réapparaissent qu'au cours du VIII siècle, quand les frères Davith
e

et Grigor Mamikonian tentent de s'opposer à Achot Bagratouni et sont exilés au


Yémen. Les Mamikonian conduisent plusieurs révoltes contre les occupants arabes,
jusqu'à ce que ces derniers décident d'en finir et écrasent une grande partie de la
noblesse arménienne à la bataille de Bagrévand le 25 avril 775. Cette bataille sonne
la fin de la puissance des Mamikonian, car Achot Msaker Bagratouni s'empare des
biens de son oncle Šmouel Mamikonian, ne laissant que le Bagrévand au prince
Šapouh Mamikonian. Le dernier prince Mamikonian est Grigor, capturé et tué par les
Arabes en 8565.

Liste des princes connus[modifier | modifier le code]


Dates Nom autres titres Notes

mentionné par Pavstos


cité en 314 Artavazd Ier sparapet Buzand (Histoire de
l'Arménie)6,7.

fils du précédent,
mort ca. 338 Vacé Ier sparapet mentionné par Pavstos
Buzand6,7.
fils du précédent, selon
Cyrille
ca. 338-350 Artavazd II sparapet
Toumanoff7 et Christian
Settipani6.

fils de Hamazasp,
mentionné par Pavstos
Buzand. Christian Settipani
considère cet Hamazasp
350-365 Vardan Ier sparapet
comme fils d'Artavazd Ier6.

Selon Cyrille Toumanoff, il


est fils d'Artavazd II7

succède à son
365-365 Vasak Ier prince Mamikonian frère Vasak Ier, qu'il a fait
assassiner6,7.
mort fils de Vasak Ier, mentionné
Moušeł Ier le Vaillant sparapet
entre 374 et 378 par Pavstos Buzand6,7.
mentionné par Pavstos
Buzand, qui précise que le
roi Varazdat le fait prince
Mamikonian à la mort
de Moušeł Ier. Christian
Settipani le considère
comme fils d'Artavazd II6.
378 Vacé II prince Mamikonian Pour Cyrille Toumanoff, il
serait plutôt fils de
Hamazasp, lui-même fils
d'Artavazd II et aurait été
installé par le roi Varazdat.
Il abdique ensuite en faveur
de Manouel Ier8.

fils d'Artases, selon Pavstos


Buzand. Christian Settipani
considère Artases comme
fils de Vacé Ier6, tandis que
sparapet
378-385 Manouel Ier Cyrille Toumanoff y voit
régent d'Arménie
un fils de Vasak Ier8.
père de Vardandukht,
mariée au
roi Arsace III d'Arménie.
fils du précédent, nommé
Artases Artasès par Pavstos
386- ? officier ou sparapet
ou Artavazd III Buzand6. Toumanoff le
nomme Artavazd III9.
416-432 Hamazasp Ier sparapet Lazar P'arpets'i raconte
dans son Histoire de
l'Arménie qu'il épousa
Sahakanouch, fille
de Sahak Ier, catholicos
d'Arménie. Christian
Settipani le considère
comme fils du précédent6,
tandis que pour Cyrille
Toumanoff, c'est un frère
du précédent9.
mentionné par Lazar
442-451 Vardan II sparapet P'arpets'i, fils du
précédent2,9.
fils du précédent
selon Cyrille Toumanoff10.
451-471 Magnus Ier sparapet
Christian Settipani n'a pas
retenu son existence.
mentionné par Lazar
P'arpets'i et par Açolik de
Taron, fils de Hmayeak,
général († 451), lui-frère
482-av.505 Vasak II nakharar de Vardan Ier2. Toumanoff,
s'il mentionne bien ce noble
avec la même filiation, ne
le considère pas comme un
prince Mamikonian10.
sparapet mentionné par Lazar
485-505 Vahan Ier le Grand marzpan (482-483 et 485- P'arpets'i et par Açolik de
505) Taron, frère du précédent2,10.
mentionné par Lazar
P'arpets'i et par Açolik de
Taron, un des souscripteurs
du premier concile de Dvin,
patrice des Arméniens frère du précédent2.
505-508 Vard
marzpan (505-509) Toumanoff, s'il mentionne
bien ce noble avec la même
filiation, ne le considère pas
comme un prince
Mamikonian10.
début VIe siècle Artavasde IV sparapet fils probable de Vard11,12.
555 Hamazasp II nakharar Premier souscripteur
du second concile de Dvin,
ce qui, selon Settipani, en
fait le prince le plus
important de la famille en
555. Fils de Gougvahram,
que Settipani considère
comme fils du général
Hamazspian, lui-même fils
de Hamazasp Ier11.
Toumanoff le considère
comme simple membre de
la famille, et Gourvram
comme un lointain
descendant d'Artavzd, fils
de Vacé II10.

555 Šmouel Ier sparapet fils d'Artavazd IV11,12.


mentionné par Théophane
le Confesseur, fils de Vasak
555-572 Manouel II nakharar et petit-fils de Vard.
Assassiné par le marzpan
Suren11,12.
neuvième souscripteur du
second concile de Dvin,
nakharar en 555 mentionné par Sébéos et
572 Vardan III sparapet en 572 par Théophane le
marzpan (572-573) Confesseur, frère du
précédent, émigre ensuite
dans l'Empire byzantin11,12.
Selon Settipani, il est
le 22e souscripteur du
572-593 Moušeł II marzpan (590-591) second concile de Dvin, le
fils de Hmayeak, lui-même
fils de Vard Ier11,12.
mentionné par Sébéos,
probablement fils
594-595 Hamazasp III nakharar de Moušeł II11. Il n'est pas
mentionné par Cyrille
Toumanoff13.
Vahan II le L'unique
593-606 fils de Moušeł II
Loup source pour
ces quatre
606-611 Smbat Ier fils du précédent
princes est
Vahan III le l’Histoire du
611-636 fils du précédent Taron,
Kamsarakan
par Hovhannè
636-640 Tiran Ier fils du précédent s
Mamikonian,
œuvre qui
tient autant du
roman épique
que du récit
historique.
Toute la
question est
de savoir quel
crédit
apporter aux
informations
concernant
ces quatre
princes.
Au début des
années 1990,
Cyrille
Toumanoff et
Christian
Settipani les
prennent en
compte dans
leur travaux14,15.

Mais en 2006,
Christian
Settipani rejette
ces données,
suivant l'avis de
mentionné par Séb
le dit fils de Davith
Settipani, Davith e
probablement fils
de

mort en Moušeł sparapet Toumanoff ne le c


pas comme un prin
Mamikonian, mais
mentionne comme
Davith, lui-même
de

mentionné par Séb


frère du précédent
prince d'Arménie
638 Hamazasp de Davith
curopalate
attribue les mêmes
père
Pour Settipani et
Toumanoff (qui le
650 Moušeł sparapet (Mouschel
probablement un f
posthume de
frère de
661 Grigor prince d'Arménie
de
fils de
Toumanoff lui attr
706 Moušeł sparapet
même père, mais l
numérote
709 Davith naxarar cité par
Vardapet
Hrarat. Selon Setti
dernier est probabl
fils de
pour que Toumano
Hrarat est un frère
de
prince d'Arménie cité par
744 Grigor
et 750-751) frère de
cité par Levond Va
sparapet
750 Moušeł comme frère du
prince d'Arménie
précédent
cité par Levond Va
probablement fils
de
Après sa mort à la
de Bagrévand
775 Šmouel sparapet reviennent à son
neveu
i, ne laissant que le
Bagrévand aux pri
Mamikonian.

fils de
Après la défaite de
Bagrévand, il se ré
avec son frère Var
chez
mort en Šapouh nakharar mais ce dernier les
assassine pour com
aux Arabes en 785
775
le considère pas co
prince Mamikonia
fils probable du pr
selon Settipani. Il
assassine Merouzh
Arçrouni pour ven
785 Davith nakharar proches parents
Toumanoff le cons
comme fils d'un au
Schapour, frère
de
cité par
Il est probablemen
précédent
mentionne pas le n
mort en Kourdik nakharar
son père, mais le c
comme un petit-fil
Šapouh ou de Vard
Mamikonian
fils du précédent, c
mort en Grigor nakharar
par les Arabes
Pour Christian
Settipani,
dernier Mamikonia
Arménie
Mais Cyrille Toum
présente une ligné
prince Mamikonia
dans l'Arshamosha
(province du Taron
débutant avec Mou
vivant vers l'an
Héthoum-Basile, q
émigra en Cilicie e
1189

Les Mamikonian à Byzance[modifier | modifier le code]


À partir du IV siècle, l'Arménie est devenue un pays chrétien sous la domination de
e

la Perse sassanide de religion mazdéiste. Après la conversion de l'Empire romain au


christianisme, peu après, l'Arménie devient une source d'inquiétude pour les
Sassanides pour plusieurs raisons :

 l'Arménie a toujours été une province rejetant la suzeraineté extérieure,


 il existe encore en Arménie des représentants de la dynastie arsacide, qui fut
renversée par les Sassanides,
 l'Arménie, chrétienne, est un allié naturel de Rome, ennemi des Sassanides.
Pour réduire le danger, les Perses ont tenté d'imposer le mazdéisme à l'Arménie. Il
s'est ensuivi des révoltes régulières aussi bien pour des motifs politiques que
religieux. Presque toutes ces révoltes échouèrent, obligeant les chefs à se réfugier
à Byzance. Même si les noms de familles arméniennes ne sont pas cités par les
chroniqueurs byzantins, plusieurs de ces nobles portent des prénoms qui sont des
formes grecs de prénoms arméniens portés par des Mamikonian (Vardan =
Bardanès, Artavazd = Artabasdos, Hmyaek = Myakios ou Maiakès). Ainsi, Procope
de Césarée mentionne entre 542 et 554 un général byzantin du nom d'Artabanos,
d'origine arsacide, beau-frère d'un autre général, Bassakès (= Vasak) et oncle d'un
capitaine, Grégorios (= Grigor), dont les prénoms révèlent indubitablement leur
appartenance à la famille Mamikonian24.

La plupart de ces réfugiés attendent quelques années que les choses se calment
avant de repartir, menés par le désir de récupérer leurs domaines, mais aussi le
refus d'accepter le chalcédonisme, imposé par les Byzantins. C'est ainsi que l'on
trouve régulièrement à Byzance des réfugiés arméniens, certains intégrant des
fonctions dans l'armée et ne restant que quelques années, mais d'autres y restant et
parvenant à des hautes fonctions dans l'empire. Cependant les textes byzantins
mentionnent des groupes familiaux mêlant des prénoms grecs et des formes
grecques de prénoms arméniens comme :

 Bardanès Philippicos, empereur de 711 à 713 et fils d'un Nicéphore,


 Théodoros, stratège de Thrace en 713 et fils d'un Myakios,
 Artabasdos, empereur de 741 à 743 et père d'un Nicéphore,
 Constantin, protostator en 766, fils de Bardanès, patrice.
Des généalogistes qui ont étudié la famille comme Christian Settipani en ont déduit
qu'une branche de la famille Mamikonian s'est installée à Byzance dès le VI siècle et
e
s'est fondue dans la noblesse byzantine, mais que parallèlement, des Mamikonian
d'Arménie, fuyant les conséquences des révoltes contre les Perses puis contre les
Arabes ont continué à se réfugier régulièrement à Byzance25.

La branche byzantine[modifier | modifier le code]


Elle commence probablement avec Vardan Mamikonian qui s'exile à Byzance en 572
à la suite d'une révolte, et qui décide de s'y établir contrairement à ses compagnons
qui repartirent en Arménie en 57526.

Bardanès Philippicos[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Bardanès Philippicos.
Bardanès Philippicos est le premier empereur byzantin d'origine arménienne, ainsi
que l'affirment Nicéphore Bryennos et Movsès Kaghankatvatsi. Il est fils du patrice
Nicéphore, titre qui montre une position importante au sein de la noblesse byzantine.
Son premier prénom est l'équivalent du prénom Vardan, porté par de nombreux
Mamikonian. Son second prénom est à rapprocher de Philippicos, général byzantin
en 583 et marié à Gordia, sœur de l'empereur Maurice27.

Cette parenté entre des Mamikonian et l'empereur Maurice est à rapprocher d'un
texte de l'historien espagnol Luis de Salazar y Castro (1658-1734), qui dit
qu'Ardabast, père du roi wisigoth Ervige était fils d'Athanagild, prince wisigoth et
d'une certaine Flavia Juliana, fille d'un frère de l'empereur byzantin Maurice28,29.

Or Artabast est l’équivalent d'Artavazd, porté par de nombreux Mamikonian. Même si


le lien mentionné n'est pas le reflet exact de la réalité, une parenté entre les
empereurs Maurice, Philipicos, les Mamikonian et le roi wisigoth Ervige est possible :

Vardan Philippicos Gordia Maurice


Mamikonian († ca.615) (539 † 602)
sparapet général empereur
général byzantin byzantin
byzantin

[Ardabast] Ne Valentin
arsacide
césar en
643

Athanagild Ne Bardanès Ne Fausta Constant II


prince consul († 661) (ca. 630 † 668)
wisigoth empereur
exilé à byzantin
Byzance

Ardabast Nicéphore N Constantin IV


noble († 668) (ca. 650 † 685)
byzantin patrice empereur
exilé en byzantin
Espagne

Ervige Bardanès Myakos Justinien II


(642 † Philippicos familier (ca. 669 † 711)
687) empereur de Justinien II empereur
roi byzantin byzantin
wisigoth (711-713)

Théodoros
Myakios
(† 713)
stratège de
Thrace

Théodoros Myakios[modifier | modifier le code]


Après un an de règne, Bardanès Philippicos est aveuglé et assassiné par trois
officiers de haut rang, dont Théodoros Myakios, stratège de Thrace. Nicéphore
Bryennos le nomme « le patrice Théodoros, appelé Myakios », tandis que
pour Théophane le Confesseur, il s'agit du « patrice Théodoros, fils de
Myakios ». Mikaël Nichanian s'est intéressé à la déposition de Philippicos et à ses
protagonistes et a supposé que Myakios est un fidèle de l'empereur Justinien II et
l'avait accompagné pendant son exil entre 695 et 705. Intrigué par le fait que
Philippicos, qui a détrôné et fait exécuter Justinien II et ses principaux partisans,
laisse à Myakios ses charges, il a émis l'hypothèse d'une parenté entre Bardanès
Philippicos et Théodoros Myakios, hypothèse que l'onomastique rend possible en
raison des prénoms Bardanès (= Vardan) et Myakios (= Hmyaek) qui sont tous deux
caractéristiques des Mamikonian. Mikaël Nichanian va plus loin dans ses hypothèses
car Théophane le Confesseur écrit que Myakios est un « familier de
l'empereur Justinien II », terme qui peut également être traduit par parent, et,
remarquant que Fausta, grand-mère de Justinien II, est d'origine arménienne car
issue d'Arsacides réfugiés à Byzance, propose l'hypothèse selon laquelle Bardanès
Philippicos et Théodore Myakios descendent d'une sœur de Fausta mariée à un
Mamikonian30.

Artabasde[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Artabasde.
D'origine arménienne, Artabasde est un général byzantin et stratège
des Arméniaques du début du VIII siècle. En 717, il aide Léon, stratège des
e

Anatoliques, à renverser Théodose III et à monter sur le trône sous le nom


de Léon III. Léon donne alors sa fille à Artabasde, le fait comte de l'Opsikion et
curopalate, puis césar, c'est-à-dire prince héritier, mais la naissance du
futur Constantin V ruine ses chances d'accéder au trône. Cela ne l'empêche pas de
se proclamer empereur à la mort de Léon III, de régner pendant deux ans avant
d'être détrône et aveuglé par Constantin V31.

Son nom en fait un Mamikonian, mais l'un de ses partisans est son cousin Tiridate,
patrice, qui porte un nom arsacide. Settipani en déduit qu'ils sont probablement
proches parents de Bardanès Philippicos et de Théodore Myakios, qui sont issus
d'une union entre ces deux familles. Christian Settipani a une préférence pour en
faire des neveux de Bardanès Philippicos, car ce dernier est fils d'un Nicéphore,
prénom également porté par un fils d'Artabasde, et considère Artabasde et Tiridate
comme des neveux de Bardanès Philippicos31.

Bardanès Tourkos[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Bardanès Tourkos.
Stratège des Anatoliques, il tente de se révolter contre Nicéphore Ier, mais est vaincu
en 813 et envoyé dans un monastère, ainsi que son épouse Dominika. Jean
Skylitzès le dit « d'une origine éclatante, d'une illustre maison ». Son prénom montre
qu'il est probablement Mamikonian32.

Les réfugiés arméniens à Byzance[modifier | modifier le code]


Artavazd, stratège des Anatoliques, et ses descendants[modifier | modifier le code]
À l'époque où les Mamikonian voient disparaître leur puissance en Arménie, un de
leurs cousins connait un destin florissant à Byzance. Après quelque temps passé en
Géorgie, Artavazd Mamikonian fait partie des généraux de l'armée que
l'empereur Léon IV envoie combattre les Arabes en 778. Il est alors stratège
des Anatoliques et probablement comte de l'Opsikion. Il laisse au moins deux fils,
Manouel et Marinos Mamikonian33.

Manouel Mamikonian, son fils, est cité pour la première fois


en 813 comme protostrator et fidèle de l'empereur Michel Ier Rhangabé qui fait face à
la révolte de Léon l'Arménien. Bien que Léon réussisse à renverser Michel Ier, il
conserve de hautes fonctions et devient stratège des Anatoliques, fonction qu'il
conserve après la déposition de Léon V par Michel II l'Amorien. Accusé de
conspiration, il s'enfuit chez les Arabes en 829, mais l’avènement de Théophile lui
permet d'obtenir une amnistie et les charges de magistros et de domestique des
Scholes. Certaines sources affirment qu'il meurt en 838 au cours d'une bataille,
tandis que d'autres ne le disent que grièvement blessé et qu'il devient régent de
l'empire pendant la minorité de Michel III avant d'être écarté par Théoctiste le
Logothète33.

Marinos (ou Marianos), également fils d'Artavazd,


est drongaire et tourmaque en Paphlagonie. Il épouse une noble paphlagonienne,
Théoktista Phlorina qui donne naissance à six enfants34 :

 Bardas (mort en 866), général en Abgazie, puis domestique des Scholes,


magistros, curopalate et césar,
 Petronas (mort en 865), drongaire et général, puis stratège de Thracésion,
 Théodora (v. 805/810, morte en 867), mariée à l'empereur Théophile,
 Maria, marié à Arsaber, magistros, parent du patriarche Photios,
 Sophia, marié à Constantin Baboutzikos,
 Irène, marié à Théophobos, général.
Les Mousélé[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Mousélé.
Parmi les généraux byzantins présents au siège de Germanicée en 778 figure aux
côtés d'Artavazd, stratège des Anatoliques, Gregorios Mousoulakios (Grigor, fils de
Moušel), comte de l'Opsikion. Ce même Gregorios participe au coup d'État qui écarte
l'impératrice Irène du trône. Selon Nicolas Adontz, son prénom, son patronyme et
son association avec Artavazd militent pour une appartenance à la famille
Mamikonian. Cette opinion est suivie par Cyrille Toumanoff, qui le considère comme
un petit-fils de Mouschel III, sparapet en 693, et par Christian Settipani qui le voit
comme fils de Moušeł VI Mamikonian, sparapet et prince d'Arménie35.

Peu après, un Alexis Mousélé ou Mousoulé est nommé stratège des Armeniaques
en 790, destitué en 792 car soupçonné d'aspirer au trône, puis convoqué à Byzance
et aveuglé par Constantin VI. Il y a un consensus quasi général pour considérer
Alexios comme un proche parent de Gregorios et, le prénom d'Alexios suggérant une
naissance à Byzance plutôt qu'en Arménie, fait de ce dernier un fils de Gregorios36.

Il faut attendre un demi-siècle pour entendre parler d'un autre Mousélé, également
nommé Alexis Mousélé, qui épouse en 837 Maria, fille de l'empereur Théophile, et
est nommé patrice, proconsul, magistros puis César. Maria meurt deux ans plus tard,
mais il semble que de ce mariage soit née une fille, également prénommée Maria,
qui se marie dans la famille Doukas, incitant cette famille à aspirer au trône à
plusieurs reprises avant d'y parvenir avec Constantin X Doukas37.

D'autres Mousélé de moindre importance sont également cités38 :

 Théodosios Mousélé, frère du césar Alexios Mousélé,


 Eupraxios Mousoulikès, stratège de Sicile sous Basile Ier,
 Alexios Mousele, patrice et drongère de la flotte en 920,
 Romanos Mousélé, fonctionnaire des impôts en 945 et petit-fils
de Romain Ier Lécapène,
 Michael Mosélè, patrice et grand curateur d'Oxea au XI siècle,
e

 Théodora Mousélèna, mystographissa au XII siècle.


e

La dynastie macédonienne[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Dynastie macédonienne.
La dynastie macédonienne ne doit pas son nom à une origine familiale, mais à la
région où les parents de Basile Ier furent déportés par les Bulgares à la suite de
la bataille de Versinikia en 813. À l'origine de la famille, il y a Maiakès, notable
à Andrinople. Aucun texte ne permet de préciser son ascendance, mais le prénom
est incontestablement une forme grecque de prénom arménien porté
particulièrement par des princes Mamikonian. Cette hypothèse d'une origine
mamikonienne est renforcée par des prénoms portés par des frères de Basile Ier,
Bardas (Vard) et Symbatios (Smbat). Reste à situer ce Maiakès dans la famille
Mamikonian. Nicolas Adontz propose d'en faire un neveu d'Artavazd, stratège des
Anatoliques réfugié à Byzance en 778 et fils d'un Hmyaek. Mais Christian
Settipani remarque que la situation sociale de Maiakès est largement inférieure à
celle du stratège Artavazd et de ses fils Marinos et Manouel, et considère cette
possibilité comme peu probable. En revanche, il juge plus probable que ce Maiakès
soit issu de Theodoros, stratège de Thrace, fils d'un Myakios et dont la famille a
perdu de son prestige social après la disgrâce de Theodoros39.
Selon la Vita Basilii, rédigée par l'empereur Constantin VII, Maiakès a épousé la fille
d'un noble arménien du nom de Léon que Nicolas Adontz identifie à
l'empereur Léon V l'Arménien40. Ils ont au moins deux fils dont l'histoire n'a pas
transmis le nom, l'un étant le père Léon l'Asylaion qui aida son cousin Basile à
monter sur le trône, l'autre, pour qui le prénom de Bardas a été suggéré, épousa
Pankalo qui donne naissance à Basile, Symbatios, Marianos et Bardas41.

Né dans une famille appauvrie à la suite de la guerre de 813 entre Byzance et les
Bulgares, Basile monte petit à petit les différents échelons de la société byzantine,
épouse une Maria, puis devient favori de l'empereur Michel III qui lui fait épouser sa
maîtresse Eudocie Ingérina et l'associe au trône. Il en découle une incertitude sur la
paternité du futur Léon VI, les historiographes byzantin officiels le disant comme fils
de Basile, alors que d'autres chroniqueurs considèrent qu'il est fils de Michel III qui
avait marié sa maîtresse à son favori dans le but de légitimer les enfants qu'il en
aurait. Finalement Basile détrône et assassine Michel III en 867 et monte sur le
trône42.

Lui succède Léon VI, puis les descendants de ce dernier, inaugurant une dynastie
qui règne sur Byzance jusqu'en 1056.

Les Kourtikès[modifier | modifier le code]


K'ourdik, un fils ou un neveu de Grigor, le dernier prince Mamikonian, se réfugie en
872 à Byzance où il fonde la famille Kourtikès. Sans être importante, cette famille
orbite dans les sphères proches du pouvoir et l'on connait20 :

 Manuel Kourtikès, fils de K'ourdik20, probablement un des nobles qui aida à la


déposition de Romain Ier Lécapène en 94443,
 Michel Kourtikès, un commandant de la marine et partisan de Bardas Sklèros en
révolte contre Basile II, en 97943,
 une Kurtikaina, mariée à Nicéphore Paléologue dans le seconde moitié
du XI siècle, tante d'un Basile Kourtikès44,45,
e

 Constantin Kourtikès, marié au début du XII siècle à Théodora Comnène, fille


e

d'Alexis Ier Comnène46.

Généalogie[modifier | modifier le code]


Difficulté de reconstitution[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Généalogie des Mamikonian.
Il est difficile de dresser une généalogie exacte de la famille des Mamikonian. Tout
d'abord, les patronymes des familles nobles arméniennes ne se sont fixés qu'au
cours du IV siècle de notre ère et il est difficile de faire mieux que considérer que
e

Mamkaios, général de Tigrane II le Grand, roi d'Arménie, au I siècle av. J.-C., est un
er

ancêtre de la famille. Ensuite, la faiblesse des sources arméniennes ne permet de


dresser que des fragments de généalogies. Enfin, les sources byzantines ne
mentionnent pas toujours la famille des nobles d'origine arménienne, et ne
s'attachent pas non plus à indiquer des parentés avant le IX siècle. C'est ainsi que
e

les auteurs actuels peuvent proposer des reconstitutions généalogiques qui diffèrent
entre elles.
Un lien généalogique entre l'Antiquité et le Moyen
Âge[modifier | modifier le code]
La famille Mamikonian occupe une place particulière dans les généalogies qui
cherchent à relier les familles médiévales à celles de l'Antiquité.

Le rôle central que joua la famille dans la politique arménienne entre


les IV et VIII siècles a conduit à de nombreuses alliances matrimoniales avec les
e e

autres maisons arméniennes. Par le biais de l'émigration à Byzance, les


descendants de la famille se sont mêlés à la noblesse byzantine puis à la noblesse
occidentale, soit par l'intermédiaire de Byzance, soit directement à l'époque des
Croisades47.

Même si des filiations continues ne peuvent être assurées, il est certain que toutes
ces personnes descendent du mariage de Hamazasp Ier Mamikonian avec
Sahakanoysh, petite-fille du catholicos d'Arménie Nersès Ier le Grand, lui-même
arrière-petit-fils de saint Grégoire Ier l'Illuminateur et également fils et petit-fils de
deux princesses arsacides d'Arménie48 :

Anak Souren Pahlav

Khosrov II Grégoire Ier l'Illuminateur


roi Catholicos (314-320/325)
d'Arménie (279-
287)

Tiridate IV Aristakès Ier Vertanès Ier


roi Catholicos (320/325- Catholicos
d'Arménie (298- 327/333) (327/333-
330) 341/342)

Khosrov III ♀ Houssik Ier Grigoris


roi Catholicos (341/342-348) Catholicos
d'Arménie (330- d'Albanie
339) du
Caucase (?-
343)

Tigrane VI Varazdoukh Pap Bambishen Athanaginès


I t diacre
roi
d'Arménie (339
-350)
Nersès Ier
Catholicos (353-373)

Sahak Ier
Catholicos (387-428)

Hamazasp Sahakanouch
Mamikonia
n

Mamikonian
ultérieurs

Généalogie des Grégorides49,50

Les rois arsacides d'Arménie sont issus de la dynastie des Arsacides, une famille qui
a fourni de nombreux rois parthes en Iran de 250 av. J.-C. à 224 ap. J.-C. La
dynastie arsacide étant apparue pendant l'époque hellénistique, elle a conclu
plusieurs alliances avec d'autres dynasties hellénistiques, comme avec le mariage
entre le roi Démétrios II de Syrie avec Rodogune, fille du roi Mithridate Ier de Parthie.
Les rois des Parthes du I siècle sont également rois d'Arménie et rois de Médie-
er

Atropatène ; or le géographe grec Strabon affirme que depuis la fondation du


royaume par Atropatès, la Médie-Atropatène n'a cessé d'appartenir aux descendants
d'Atropatès, lesquels se sont unis successivement aux rois d'Arménie, aux rois de
Syrie et aux rois de Parthie. Après maintes discussions entre les spécialistes, il en
ressort que les Arsacides postérieurs à l'ère chrétienne soient issus par les hommes
des rois d'Atropatène et par les femmes des premiers Arsacides, et que les rois de
Syrie avec lesquels ils se sont unis sont les rois de Commagène51.

Ces rois de Commagène, quant à eux descendent de plusieurs dynasties de


l'Antiquité, comme les Séleucides, des Lagides, les Argéades et les Achéménides52.

Notes et références[modifier | modifier le code]


1. ↑ Settipani 2006, p. 131.
2. ↑ Revenir plus haut en :a b c d et e Settipani 2006, p. 133.
3. ↑ Settipani 2006, p. 135-136.
4. ↑ Revenir plus haut en :a b c d e et f Settipani 2006, p. 138-142.
5. ↑ Settipani 2006, p. 142-146.
6. ↑ Revenir plus haut en :a b c d e f g h i et j Settipani 2006, p. 131-132.
7. ↑ Revenir plus haut en :a b c d e et f Toumanoff 1990, p. 329
8. ↑ Revenir plus haut en :a et b Toumanoff 1990, p. 329-330
9. ↑ Revenir plus haut en :a b et c Toumanoff 1990, p. 330
10. ↑ Revenir plus haut en :a b c d et e Toumanoff 1990, p. 330-331
11. ↑ Revenir plus haut en :a b c d e f et g Settipani 2006, p. 133-137.
12. ↑ Revenir plus haut en :a b c d et e Toumanoff 1990, p. 331
13. ↑ Toumanoff 1990, p. 331-332
14. ↑ Settipani 1991, p. 38, 47, 49 et 51.
15. ↑ Revenir plus haut en :a b c et d Toumanoff 1990, p. 332-333
16. ↑ Settipani 2006, p. 138.
17. ↑ Revenir plus haut en :a et b Toumanoff 1990, p. 332
18. ↑ Revenir plus haut en :a b c d et e Settipani 2006, p. 142-147.
19. ↑ Revenir plus haut en :a b c d e et f Toumanoff 1990, p. 333
20. ↑ Revenir plus haut en :a b c d e f et g Settipani 2006, p. 146.
21. ↑ Toumanoff 1990, p. 333-334
22. ↑ Revenir plus haut en :a et b Toumanoff 1990, p. 334.
23. ↑ Toumanoff 1990, p. 334-337.
24. ↑ Settipani 2006, p. 110-113.
25. ↑ Settipani 2006, p. 217.
26. ↑ Settipani 2006, p. 135-136 et 217.
27. ↑ Settipani 2006, p. 217-219.
28. ↑ Salazar y Castro (1696), Vol 1, p. 45, sur le site de Medieval Lands [archive].
29. ↑ Settipani 2006, p. 224-231.
30. ↑ Settipani 2006, p. 219-221.
31. ↑ Revenir plus haut en :a et b Settipani 2006, p. 221-224.
32. ↑ Settipani 2006, p. 231-236.
33. ↑ Revenir plus haut en :a et b Settipani 2006, p. 148-150.
34. ↑ Settipani 2006, p. 167-172.
35. ↑ Settipani 2006, p. 150-151.
36. ↑ Settipani 2006, p. 151.
37. ↑ Settipani 2006, p. 151-156.
38. ↑ Settipani 2006, p. 157.
39. ↑ Settipani 2006, p. 246-254.
40. ↑ Settipani 2006, p. 255-258.
41. ↑ Settipani 2006, p. 259-264.
42. ↑ Settipani 2006, p. 265-266.
43. ↑ Revenir plus haut en :a et b (en) Peter Charanis, « The Armenians in the Byzantine Empire [archive] »,
dans Calouste Gulbenkian Foundation Armenian Library, Lisbonne, 1963.
44. ↑ (en) Foundation for Medieval Genealogy [archive].
45. ↑ Jean-Claude Cheynet et Jean-François Vannier, Études prosopographiques, Publication de la
Sorbonne (ISBN 978-2-85944-110-4 et 2-85944-110-7, lire en ligne [archive]), p. 135.
46. ↑ Elisabeth Malamoute, Alexis Ier Comnène, Paris, Ellipses, 2007, 526 p. (ISBN 978-2-7298-3310-7), p. 467.
47. ↑ Settipani 1991, p. IV, V.
48. ↑ Settipani 1991, p. 38-66.
49. ↑ Toumanoff 1990, p. 242-244 et 479-481.
50. ↑ Settipani 1991, p. 53-66.
51. ↑ Settipani 1991, p. 84-94.
52. ↑ Settipani 1991, p. 95-139.

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