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REB 29 (1971)Francep. 213-284.
P. Gautier, Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique. — Le procès-verbal du synode mixte présidé par
l'empereur Alexis Ier pour mettre fin à la querelle soulevée par Léon de Chalcédoine au sujet des images comporte une longue
liste de présence. Après les juges sont nommés 48 membres du sénat, 24 métropolites et archevêques, 8 archontes
ecclésiastiques, 15 higoumènes. Une notice définit la carrière connue de chacun des participants. En conclusion, la date de cette
assemblée est fixée tout à la fin de l'année 1094, en rapport avec la date d'une attaque des Coumans qui prend place dans la
première moitié de 1095.
Gautier Paul. Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique. In: Revue des études byzantines, tome 29, 1971.
pp. 213-284.
doi : 10.3406/rebyz.1971.1445
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1971_num_29_1_1445
LE SYNODE DES BLACHERNES (fin 1094)
ÉTUDE PROSOPOGRAPHIQUE
Paul GAUTIER
1. Cf. Alexiade : Leib II, p. 9. Il faut cependant se garder de prendre à la lettre les
affirmations d'Anne Comnène qui est autant apologiste qu'historienne. Le trésor n'était
pas aussi vide qu'elle le prétend, puisque son père put verser dès son avènement 360 000
pièces d'or à Henri IV d'Allemagne (Alexiade : Leib I, p. 34) ; ce sont les expéditions de
1081 et 1082 contre Robert Guiscard, désastreuses pour les Byzantins, qui contribuèrent
le plus à ruiner l'Etat.
2. Cf. Alexiade : Leib II, p. 9-10.
3. Cf. Alexiade : Leib II, p. 10 ; V. Grumel, Les documents athonites concernant
l'affaire de Léon de Chalcédoine, Miscellanea Giovanni Mercati, III (= Studi e Testi
123), Cité du Vatican 1946, p. 130, n. 7.
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continua pas moins à tenir tête aux autorités et il fallut se résoudre, plu
sieurs années plus tard, à l'exiler à Sozopolis du Pont ou Mésemvria10.
Cette sécularisation des biens sacrés (principalement des vases et des
icônes) déclencha une petite querelle des images dont Nicétas Choniate
a conservé le souvenir, d'ailleurs déformé, dans son Thesaurus fidei ortho-
doxae11, mais sur laquelle nous sommes mieux renseignés par un recueil de
lettres publiées au début du siècle et minutieusement analysées par le P.
Grumel12. Dans l'une d'elles, la troisième de ce dossier, le prélat justifia
par des arguments dogmatiques son opposition irréductible à toute sécula
risation des objets sacrés. Ce factum adressé à son neveu et partisan Nicolas
Adrianoupolitès (voir p. 216, n. 2) tomba dans le public et causa une
vive émotion. Isaac Comnène, qui se piquait de théologie, s'employa
à le réfuter en constituant une petite somme d'autorités patristiques et
synodales, mais celle-ci n'eut sans doute pas le retentissement escompté,
car le basileus jugea nécessaire de réunir une grande assemblée pour
liquider cette querelle. Elle fut convoquée dans le grand triclinos des
Blachernes qui, détruit par un incendie en 1070, venait d'être entièr
ementrestauré13.
Le P. Grumel a, non d'ailleurs sans hésitation, daté ce synode du second
semestre de 1092 (Regestes, n° 967), mais cette date est suspecte. C'est
d'ailleurs toute la chronologie des événements postérieurs au semeioma de
janvier 1086 qui mériterait un réexamen14 : nous constatons par exemple
que Léon de Chalcédoine, censé déposé en février/mars 1086 (Regestes,
n° 941), était encore évêque lors de la campagne organisée contre les
Petchénègues en l'été 1087. Durant la déroute des Byzantins « le
proèdre de Chalcédoine Léon, revêtu de son costume episcopal »
(τον της Χαλκηδόνος πρόεδρον Λέοντα... την ίερατικήν στολήν
ήμφιεσμένον), donna son cheval à son ami le sébaste Georges Paléo-
10. Cf. Alexiade : Leib II, p. 13 et 102 (Sozopolis du Pont) et Nicétas : G. Tafel,
Supplementa Historicte Ecclesiasticae Graecorum saec. XI et XII, Tübingen Programm
1832, p. 7 (Mésemvria). Vers 1089, selon Grumel, Regestes, n° 955 ; date également peu
sûre. Voir aussi H.-G. Beck, Kirche und theologische Literatur im byzantinischen Reich,
Munich 1959, p. 339-340 et 611-612.
11. Ouvrage cité à la note précédente.
12. Article cité à la note 3 (p. 116-132). La position doctrinale de Léon a été étudiée
par P. Stephanou, La doctrine de Léon de Chalcédoine et de ses adversaires sur les images,
OCP 12, 1946, p. 177-199.
13. Cf. R. Janin, Constantinople byzantine*, Paris 1964, p. 125.
14. La chronologie générale de ces événements a été établie par P. Stephanou, Le
procès de Léon de Chalcédoine, OCP 9, 1943, p. 5-64.
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15. Cf. Atexiade : Leib II, p. 101-102. Les réflexions d'Anne Comnène à propos de
cet épisode laisseraient croire qu'il s'agit d'un miracle ou d'une vision, mais il n'en reste
pas moins qu'elle écrit que Léon était encore métropolite de Chalcédoine. Si la nouvelle
aliénation des trésors des églises eut lieu non au début de 1086 pour parer à l'invasion
petchénègue imminente, mais durant la seconde moitié de 1087, après le désastre byzant
in de Dristra (Alexiade : Leib II, p. 93-105), il est possible que Léon ait été déposé seu
lement à la fin de 1087 ou même en 1088.
1. Ce semeioma d'Alexis Comnène est conservé dans le Coislin. (= C) 36 (XIVe
siècle), f. 307-311v, et le Sinaïticus (= S) 1117 (XIVe siècle), f. 231V-232V (recension brève,
sans la liste de présence). Il fut édité d'abord par B. De Montfaucon, Bibliotheca Cois-
liniana olim Segueriana, Paris 1715, p. 103-110 (sur la base du Coislin. 36), puis reproduit
dans Mansi 20, 1103-1114, et PG 127, 972B-984Ö.
2. Les arguments développés par N. Oikonomidès (REB 18, 1960, p. 66-67) pour
rayer ce Nicolas de la liste épiscopale d'Andrinople se trouvent à ce jour renforcés par
deux autres qui sont décisifs. La présente leçon Adrianoupolitès est bien celle des deux
manuscrits collationnés, ce qui confirme l'exactitude du lemme isolé figurant dans le
Vindob. hist. gr. 70, f. 90 (cf. REB 18, p. 78). D'autre part, nous avons maintenant la
certitude que les suscriptions des lettres échangées entre Nicolas et Léon de Chalcédoine
ont été mal lues par A. Lavriotès (EA 20, 1900, p. 413-414) ; dans les papiers laissés par
Mgr Petit qui a corrigé sur le manuscrit aujourd'hui perdu (Lavra 139) le texte imprimé
de Lavriotès on les trouve ainsi libellées, f. 35 : Νικολάου του Άδριανουπολιτοϋ Λέοντι.
τφ άπο Χαλκηδόνος ; f. 36 : Λέοντος... Νικολάφ τφ Άδριανουπολίτη.
3. Simple faute d'itacisme dans S qui a lu όσης.
4. S écrit par inadvertance άναγνωσθείς.
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 217
Πέτρου Πατρών,
Βασιλείου Λαρίσσης,
Νικήτα Μιτυλήνης,
Βασιλείου Εύχαΐτων,
Μιχαήλ Πομπηϊουπόλεως,
Μιχαήλ Αίνου,
Νικολάου Κερκύρας,
< > του αυτοκέφαλου αρχιεπισκόπου της Κυπρίων νήσου10,
και ετέρων αρχιεπισκόπων των υποκειμένων τφ θ-ρόνω του άγιωτάτου
και οικουμενικού πατριάρχου,
Λέοντος Βιζύης,
'Ιωάννου Καραβιζύης,
Θεοδώρου Χερσώνος,
και επισκόπων των ύπο τον θ-ρόνον τελούντων του κατά τήν Κύπρον
αρχιεπισκόπου,
και άπο του εκκλησιαστικού πληρώματος,
Νικηφόρου διακόνου του γεγονότος χαρτοφύλακος,
Πέτρου διακόνου και χαρτοφύλακος,
Νικήτα διακόνου και ραιφερενδαρίου,
Βασιλείου διακόνου και ύπομνηματογράφου,
Εύσταθ-ίου διακόνου και διδασκάλου,
'Ιωάννου του Μεταξά,
Εύφημιανοΰ του πριμικηρίου των πατριαρχικών νοταρίων,
Θεοφάνους,
Νικήτα,
Νικηφόρου,
Λέοντος,
καΐ Νικήτα τών πατριαρχικών νοταρίων,
άπο δε11 του μοναχικού συλλόγου,
'Ιωάννου μοναχού και καθ-ηγουμένου της μονής τών Στουδίου,
< > του ηγουμένου της μονής του αγίου Διομήδους Άθ·ανα-
σίου του Παναγιώτου,
'Ιωάννου του καθηγουμένου της του Πολυελέου μονής του έπι του
κανικλείου,
Γεωργίου καθ-ηγουμένου της μονής του 'Ακατάληπτου Σωτήρος της
κατά τήν Κάμαριν12,
13. Ici cesse la liste de S qui ajoute : τοϋ δεινός και δεινός και δεινός και πλήθους
ετέρων (ετέρου C) μοναχών...
14. Le nom de plusieurs higoumènes a été laissé en blanc.
15. C écrit τρικλινίω.
16. αύτω est omis par S. Sur la composition de ce tribunal mi-impérial et mi-synodal
et sur la distinction entre συνεδριάζοντες et παριστάμενοι voir J. Darrouzès, Recherches
sur les offikia de l'Eglise byzantine, Paris 1970, p. 146-147.
17. διασκεψαμένη dans S.
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 221
I. — Les Juges
1. Le sébastocrator Isaac
Isaac Comnène était le deuxième fils du curopalate Jean Comnène et
d'Anne Dalassène1 ; il naquit sans doute vers 10502. Au début de
1072 il fut banni avec sa mère dans l'île de Prinkipo3.
Pour se concilier cette famille puissante, Michel VII Doukas la
rappela d'exil vers la fin de la même année4 et maria Isaac à une
cousine germaine de sa propre épouse, Irène, fille du prince d'Alanie5,
qui était aussi une cousine germaine de la seconde femme de Théodore
Gabras6.
Le couple eut quatre fils : Jean7, Alexis8, qui furent tous les deux ducs
1 . Cf. Bryennios : Bonn, p. 1 7 (sera désormais cité avec seulement la page de l'édition
de Bonn).
2. Il était plus âgé que son cadet Alexis, qui ayant 14 ans en 1071 (Alexiade : Leib I,
p. 9) était né vers 1057. Entre Alexis et Isaac ont pu s'intercaler quelques-unes de leurs
sœurs, Marie, Eudocie et Theodora, qui étaient toutes mariées en 1071.
3. Cf. Bryennios : p. 50. La date du procès d'Anne Dalassène n'est pas établie, mais
doit se situer à la fin de 1071 ou au début de 1072.
4. Sans doute après la capture (mi-mai 1072), voire après la mort de Romain Diogène
(4 août 1072). Cf. D. Polemis, BZ 53, 1965, p. 65-66 et 76.
5. Cf. Bryennios : p. 56 et Alexiade : Leib I, p. 64 et 70. Elle mourut à peine un an
après son mari (Zonaras : Dindorf IV, p. 2463) sous le nom monastique de Xénè. Sur
cette princesse voir L. Stiernon, Notes de titulature et de prosopographie byzantines,
REB 21, 1963, p. 180 ; A. Garzya, Niceforo Basilace. Encomio di Adriano Comneno,
Naples 1965, p. 34 ; P. Gautier, La curieuse ascendance de Jean Tzetzès, REB 28, 1970,
p. 212.
6. Cf. Alexiade : Leib II, p. 152.
7. Jean Comnène, encore tout jeune au début du règne d'Alexis Comnène (Alexiade :
Leib I, p. 135) remplaça Jean Doucas comme duc de Dyrrachium au printemps 1092
(Alexiade : Leib II, p. 147). Alexis Comnène fit son éloge à l'ambassadeur d'Henri
IV d'Allemagne (Alexiade : Leib I, p. 135). Il était encore duc de Dyrrachium lors de
l'arrivée dans cette ville du croisé Hugues de France en août 1096 (Alexiade : Leib II,
p. 213). Peut-être devint-il par la suite anagrapheus et grand domestique (en 1103/4) ;
cf. F. Dolger, Aus den Schatzkammern des Heiligen Berges, Munich 1948, p. 121. Théo-
phylacte de Bulgarie lui a adressé plusieurs lettres : PG 127, 513, 525, 529, 533.
8. Alexis Comnène fut nommé duc de Dyrrachium au printemps 1106 (Alexiade :
Leib III, p. 65), poste qu'il occupait encore en 1108 (ibid. : p. 121). Il avait épousé une
certaine Zoé ; cf. Grumel, Regestes, n° 1010.
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chiens le rachetèrent peu après pour 20 000 pièces d'or18. Il quitta Antioche
dans la première moitié de 1078 et revint dans la capitale ; il reçut de Bota-
niate, dont il sut flatter le goût pour les tissus syriens, le titre envié de sébaste
et une demeure permanente au palais19.
Isaac et Alexis semblent bien avoir abusé de la confiance que leur témoi
gnaitle basileus pour préparer le coup d'Etat qu'ils méditaient20, mais leurs
intentions furent percées par les deux familiers et conseillers bulgares de
Botaniate, Boni et Germain, dont Anne Comnène a laissé le plus noir
portrait. Pour se prémunir contre le guet-apens qui les menaçait, ils se
mirent sous la protection de la basilissa Marie d'Alanie qu'ils lanternèrent
de belles espérances : ils promirent à la basilissa qui tremblait pour son
jeune fils Constantin Doucas de l'assister en toutes occasions et de tout
faire pour que le porphyrogénète ne fût pas écarté du pouvoir21. La prise
de Cyzique par les Turcs à la fin de janvier 1081, qui occasionna une concent
ration de troupes en Thrace, leur parut propice à l'exécution de leurs
plans22. Le dimanche 14 février ils s'abouchèrent avec leurs partisans et le
matin du lundi 15 s'enfuirent en catimini de la capitale et gagnèrent Andri-
nople puis Tchorlou où l'armée fut rassemblée23. Les troupes firent ensuite
mouvement en direction de la capitale et bivouaquèrent à Skiza : partisans
d'Alexis et d'Isaac se disputèrent sur le choix du basileus, mais les premiers,
soutenus par le gros de l'armée, eurent le dessus et Isaac s'inclina24.
Après la prise de CP le 1er avril, Isaac s'installa avec tous les Comnènes
au palais du Boukoléon25. Son frère l'associa au pouvoir et créa à son
26. Cf. Alexiade : Leib I, p. 113 ; Zonaras : Dindorf IV, p. 235 ; Glycas : Bonn,
p. 618 ; Pseudo-Kodinos : Verpeaux, p. 133.
27. Cf. Alexiade : Leib I, p. 116.
28. Cf. Zachariae, JGR 3, p. 3526~7. Quand le basileus décida que même une décision
patriarcale pouvait être renvoyée devant son tribunal, il adressa à cet effet une hypomnèsis
(perdue) au sébastocrator Isaac. Cf. J. Darrouzès, Documents inédits d 'ecclésiologie
byzantine, Paris 1966, p. 336-337.
29. Cf. Alexiade : Leib I, p. 150.
30. Ibid. : II, p. 10-12 ; Grumel, Regestes, n° 921.
31. Ibid. : II, p. 39 ; Grumel, Regestes, nos 923-927 ; J. Gouillard, Le synodikon
de l'Orthodoxie. Edition et commentaire, TM 2, 1967, p. 56-60 et 188-202.
32. Cf. Alexiade : Leib II, p. 147-151.
33. Ibid. : p. 152-153.
34. Ibid. : III, p. 72. Dans le récit d'Anne cette conspiration paraît légèrement anté
rieure à l'invasion de Bohémond (1107/8) et c'est pourquoi on la date communément de
1106/7 (Dölger, Regesten, n° 1233), mais cette date est à notre avis trop basse, pour
trois raisons : — 1. La timidité témoignée par Anne Comnène pour demander à son père
la grâce de Michel Anémas ne correspond pas au comportement attendu d'une femme
qui avait alors 23 ans, mais à celui d'une fillette craintive (Alexiade : Leib III, p. 74). —
2. Cette conspiration est de plusieurs années antérieure à la révolte de Grégoire Taronite,
or ce dernier se rebella au cours de la 12e indiction (1103/4) et fut incarcéré au cours de la
14e indiction (1105/6) dans la tour dite Anémas où se trouvait précisément encore Michel
Anémas qui y avait passé de longues années (Alexiade : Leib III, p. 75) ; le récit d'Anne
Comnène ne respecte pas un ordre chronologique et c'est ce qu'avait déjà remarqué
Georgina Buckler, Anna Comnena, Londres 1929, p. 276, n. 4. — 3. Si Isaac est mort
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 225
vers 1102 (cf. REB 21, 1963, p. 250-255), il est bien évident que la conjuration des Ané-
mas est antérieure à cette date. On remarquera d'ailleurs que chez Zonaras (Dindorf
IV, p. 244-245) elle est située juste avant la retraite d'Anne Dalassène, soit vers 1095/6.
35. Cf. Alexiade : Leib III, p. 220 ; Skoutariotès : Sathas, MB 7, p. 178-181 ;
Zonaras : Dindorf IV, p. 243. Anne prétend que l'extirpation du bogomilisme fut le
dernier exploit de son père, mais elle se contredit en précisant que Basile fut interrogé
du vivant du patriarche Nicolas Grammatikos qui mourut en 1111. V. Grumel (Regestes,
n° 988) a proposé la date de 1110, mais elle doit être écartée puisque Isaac est mort vers
1 102. Anne écrit d'autre part que son père était alors débarrassé de tout souci en orient
et en occident et Zonaras situe de son côté l'apparition de cette hérésie bogomile au mo
ment de la prise d'Antioche par les croisés (1098). La date proposée et examinée (entre
1109 et 1111) par O. Obolensky, The Bogomils. A Study in Balkan Neo-Manichaeism,
appendix III, Cambridge 1948, p. 275-276, est inadmissible. La condamnation de Basile
n'a pas été retenue dans le Synodikon de l'Orthodoxie. Cf. J. Gouillard, loc. cit., TM 2,
1967, p. 185.
36. Cf. Rouillard-Collomp, Actes de Lavra, I, Paris 1937, n° 46, p. 123 (octobre,
indiction 1 = 1092 ou 1107) = Lemerle-Guillou-Svoronos, Actes de Lavra, I, Paris
1971, p. 27114.
37. Denise Papachryssanthou, REB 21, 1963, p. 253, n. 21.
38. F. Dölger, Zur Textgestaltung der Lavra-Urkunden und zu ihrer geschicht
lichen Auswertung, BZ 39, 1939, p. 35.
39. Cf. L. Petit, Typikon de Grégoire Pacourianos pour le monastère de Pétritzos
(Backovo) en Bulgarie, W 11, 1904, appendice, p. 1422.
40. Cf. L. Stiernon, REB 21, 1963, p. 180.
41. Cf. Zonaras : Dindorf IV, p. 24530.
42. Cf. Denise Papachryssanthou, La date de la mort du sébastocrator Isaac
Comnène, frère d'Alexis Ier, et de quelques événements contemporains, REB 21, 1963,
p. 250-255 ; P. Gautier, L'obituaire du typikon du Pantocrator, REB 27, 1969, p. 249.
43. Cf. Alexiade : Leib I, p. 64.
44. Ibid. : ΙΠ, p. 150.
45. Cf. PG 127, 377 (lettre au césar).
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58. Voir les notes 4 et 5 et la liste des métathèses du Vaticanus gr. 1455, f. 315V :
« Quand le patriarche de Jérusalem vint à CP en 6615 (1107/8) εδέχθη παρά της μεγάλης
συνόδου καΐ συνελειτούργησε διαφόρως τη Ιερςί συνόδφ και τφ πατριάρχη κϋρ Νικολάφ τφ
Θεοπροβλήτφ, δς καΐ διηγεν εν τη μονή τοϋ αγίου Διομήδους». Voir aussi PG 119, 908s.
59. Ce renseignement figure dans le panégyrique inédit de Nicolas composé par
Mouzalon. Cf. J. Darrouzès, REB 22, 1964, p. 283. Ce procédé fut aussi adopté par
le basileus en d'autres circonstances ; cf. Alexiade : Leib H, p. 192. C'est aussi de cette
manière qu'on élisait des higoumènes, par exemple celui du monastère d'Attaliate (Sa-
thas, MB 1, p. 27-28 et 38) et la supérieure du monastère féminin de la Kécharitoménè
(PG 127, 1020e).
60. Cf. B. Leib, Rome, Kiev et Byzance à la fin du XIe siècle, Paris 1924, p. 8-9.
61. Cf. Zonaras : Dindorf IV, p. 237.
62. Cf. Diègèsis : Ph. Meyer, Die Haupturkunden für die Geschichte der Athosklöster,
Leipzig 1894, p. 177-181. Sur la valeur de ce document voir J. Darrouzès, Liste des
prôtes de PAthos, Le Millénaire du Mont Athos, I, Chevetogne 1963, p. 413-417.
63. Cf. Sathas, MB 7, p. 183.
64. Cf. A. Papadopoulos-Kérameus, AIS 1, Saint-Pétersbourg 1891, p. 142 ; V.
Grumel, La chronologie des patriarches de Jérusalem sous les Comnènes, Sbornik
Petàr Nikov, Sofia 1940, p. 109-114 ; V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, p. 392-393.
65. Cf. V. Grumel, La chronologie, Paris 1958, p. 451-452.
228 P. GAUTIER
66. Le P. Grumel avait d'abord proposé {loc. cit., p. 112) de placer Sabas entre Eu-
thyme et Syméon, mais un nouveau document lui a fait ensuite abandonner cette opinion.
Cf. Regestes, n° 1004.
67. Cf. Th. Uspenskij, Dëloproizvodstvo po obvinenijou Ioanna Itala ν eresi, IRAIK
2, 1897, p. 627 ; Grumel, Regestes, n° 927.
68. Cf. L. Petit, Typikon de Grégoire Pacourianos, VV il, 1904, Supplément 1,
p. 5614 et 5715 ; M. Tarchnisvili, Typikon Pacuriani, Louvain 1954, p. 49. Euthyme
revenait alors de Thessalonique, où il avait, au nom du basileus, négocié un traité de
paix avec Bohémond {ibid., p. 56), séjour que Dölger {Regesten, n° 1087) situe à la fin
de 1082 ou au début de 1083.
69. Cf. A. Michel, Die byzantinische und römische Werbung um Symeon II. von
Jerusalem, Zeitschrift für Kirchengeschichte 62, 1943-1949, p. 164-169.
70. La lettre supposée de Nicolas III a été éditée par A. Pavlov, Kritiëeskie opyty,
Saint-Pétersbourg 1878, p. 158-168, et analysée par V. Grumel, Jérusalem entre Rome
et Byzance : une lettre inconnue du patriarche de Constantinople Nicolas III à son col
lègue de Jérusalem (vers 1089), EO 38, 1939, p. 104-117, qui émet l'avis que cette lettre
de Nicolas est une réponse à la lettre enthronistique du patriarche de Jérusalem qui ne
saurait être alors que Syméon.
71. Cf. J. Darrouzès, Une lettre de Nicolas III ou d'un patriarche du XIIIe siècle ?,
REB 23, 1965, p. 43-51. Voir aussi l'avis de Laurent, Regestes, p. 109, n° 5.
72. Cette date est incertaine. Cf. H. Hagenmeyer, Chronologie de la première croi
sade, Revue de V Orient latin 6, 1898, p. 217-218, avec les sources. Il n'y a aucune raison
valable de mettre en doute le fait même du pèlerinage de Pierre l'Ermite, mais il n'est
pas certain que le moine picard soit parvenu jusqu'à la ville sainte. Cf. H. Hagenmeyer,
Le vrai et le faux sur Pierre VHermite, Paris 1883, p. 64-101.
73. Cf. Albert d'Aix, Hierosolymitana expeditio, I, 2 (RHC, Occ. IV, p. 272 = PL
166, 390) qui ne nomme pas le patriarche, mais nous apprenons qu'il s'appelait Syméon
par Guillaume de Tyr, Historia, I, 11 {RHC, Occ. I, p. 33 = PL 201, 227°) : Erat
autem nomen patriarchae Symeon.
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 229
mas74, ne lui ménageaient pas les mauvais traitements. Après son séjour
à CP au moment de notre synode, Syméon regagna son siège qu'il ne tarda
pas, ce semble, à abandonner. Des historiens des croisades assurent en effet
qu'au moment où les Francs investissaient Antioche, soit entre octobre
1097 et juin 1098, il se serait retiré en Chypre, d'où il envoyait des vivres aux
chefs de la croisade75. Si le renseignement est exact, Syméon n'a pas quitté
la Palestine avant janvier 1098, car, à la fin de 1097 et le 15 janvier 1098,
il adressait deux lettres aux occidentaux, la première rédigée de concert
avec le légat pontifical Adhémar de Monteil76 et la seconde signée par
Syméon et des clercs grecs et latins77.
Le désaccord entre les chroniqueurs ne permet pas de se faire une idée de
la manière dont se termina son patriarcat. Les uns prétendent que le patriar
che de Jérusalem assistait à la prise de la ville en juillet 1099 et les autres
qu'il décéda au cours du siège et fut remplacé par un métropolite de Tyr.
La première opinion est celle de Michel le Syrien78, de quelques chroni
queurs occidentaux79 et de Matthieu d'Edesse qui prétend qu'il vivait
encore en 1101/280. La seconde est soutenue par Albert d'Aix81 et moins
82. Cf. PG 146, 1196-°. Le siège était déjà vacant avant la chute de Jérusalem, mais
l'auteur n'indique pas que le patriarche était décédé.
83. Du très saint archevêque Syméon de Jérusalem sur les azymes : B. Leib, Deux
inédits byzantins sur les azymes au début du XIIe siècle, Orient. Christ. 2, 1924, p. 217-
239. Cet éditeur lui en déniait la paternité pour une raison chronologique : il considérait
que cet écrit était la réfutation d'un opuscule sur le même sujet composé par Bruno de
Segni entre 1107 et 1111 et qu'il ne pouvait donc être de la main de Syméon qui était
mort en 1099 (ibid., p. 177-190). Mais la découverte du factum d'un certain Laycus
d'Amalfi qui était l'opuscule visé par Syméon a dissipé définitivement l'incertitude
qui pesait sur son traité. Cf. A. Michel, Amalfi und Jerusalem im griechischen Kirchens
treit (1054-1090), OCA 121, 1939, p. 35-47 pour le texte latin. Le titre d'archevêque
donné dans la suscription à Syméon est régulier ; voir A. Michel, ibid., p. 29.
84. Notamment M. Jugie, Le traité sur les azymes attribué à Syméon II de Jérusalem,
EO 26, 1927, p. 421-425, qui rejetait la date de la mort de Syméon donnée par Albert
d'Aix et pensait que Syméon s'était réfugié à Constantinople où il aurait participé plus
tard aux controverses antilatines. Voir aussi H.-G. Beck, Kirche, p. 611 et 619.
85. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, n° 1564.
86. Cf. R. Grousset, Histoire des Croisades, I, p. 146.
87. Ibid., p. 148.
88. La recension du Vatic, gr. 1455, f. 315V est meilleure que celle de PG 146, 1 196D. La
voici : CO επίσκοπος Τύρου και Σιδώνος ευνούχος, άλούσης παρά των Τούρκων της πόλεως
καΐ της εκκλησίας αύτοΰ της Τύρου, ήλθεν είς τα 'Ιεροσόλυμα, της δέ των 'Ιεροσολύμων
εκκλησίας μή έχούσης αρχιερέα, παρεκάλεσαν οι Ίεροσολυμΐται τόν κρατούντα άρχοντα
της χώρας 'Ιεροσολύμων ίνα παραχώρηση τούτω άρχιερατεύειν αυτών καΐ ώρίσθη
οδτος λειτουργεΐν εν Ίεροσολύμοις ως πατριάρχης και είσελθών είς Κωνσταντινούπολιν
κατά τό ,ςχιε' έ*τος επί της βασιλείας κυροΰ 'Αλεξίου τοϋ Κομνηνού εδέχθη παρά της
μεγάλης συνόδου και συνελειτούργησε διαφόρως τη ιερά συνόδω και τω πατριάρχη κϋρ
Νικολάω τφ Θεοπροβλήτω, δς καΐ διηγεν έν τη μονή τοϋ αγίου Διομήδους. Sur les ou
vrages laissés par Jean de Jérusalem voir L. Petit, Jean de Jérusalem, DTC 8, col. 766-
767 ; V. Grumel, Catholicisme 6, 1964, col. 544 ; J. Darrouzès, Un traité inexistant de
Jean de Jérusalem, REB 22, 1964, p. 217 ; H.-G. Beck, Kirche, p. 611 et 618.
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 231
18. Cf. PG 126, 405B. A dire vrai, ce « gamvros » n'est peut-être que le mari d'une
nièce d'Adrien, en l'occurrence Grégoire Pakourianos, le gendre aussi du grand drongaire
Nicéphore Comnène, qui a reçu trois lettres de Théophylacte (ibid., 333-336, 369-372,
409).
19. Cf. Ducange, Familiae byzantinae, p. 144. Voir aussi D. Polemis, The Doukai,
p. 55, n. 10.
20. Cf. G. Schlumberger, Sigillographie, p. 639.
21. D'après Bryennios (p. 160), Georges Paléologue et Basile Kourtikès étaient
cousins germains ; ce dernier était aussi un familier de Nicéphore Bryennios (id. : p. 154).
Sur la famille dont les origines sont encore obscures voir V. Laurent, La généalogie
des premiers Paléologues, Byz. 8, 1933, p. 130-143 ; A. Th. Papadopoulos, Versuch
einer Genealogie der Palaiologen 1259-1453, Amsterdam 1962, p. 1-2.
22. Cf. Bryennios : p. 83 et 118 ; Skylitzès Cont. : Tsolakis, p. 141.
23. Alexiade : Leib I, p. 80 et 98-99.
24. Cf. Bryennios : p. 160-166.
234 P. GAUTIER
de Dyrrachium, mais il est possible qu'il ait succédé dans cette charge à Georges Mono-
machatos qui avait déserté chez les Serbes. Paléologue est mentionné comme défenseur
de Dyrrachium par Guillaume de Pouille : Marguerite Matthieu, La geste de Robert
Guiscard, Palerme 1961, p. 216.
31. Cf. Alexiade : Leib. I, p. 143-155.
32. Ibid. Ρ· 155-161.
33. Ibid. π, ρ. 42-43.
34. Ibid. Ρ· 89 et 95-96.
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 235
47. Cf. Alexiade : Leib III, p. 76. Il existe une abondante littérature sur la famille
des Taronites : N. Adontz, Les Taronites en Arménie et à Byzance, Byz. 9, 1934, p.
715-738 ; 10, 1935, p. 531-551 ; 11, 1936, p. 21-42 ; Id., Observations sur la généalogie
des Taronites, ibid. 14, 1939, p. 407-413 ; V. Laurent, Alliances et filiations des premiers
Taronites, princes arméniens médiatisés, EO 37, 1938, p. 127-135. La moniale Anna,
protovestiarissa, connue par un sceau (cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, n° 1462),
est à notre avis Marie Comnène qui aura pris en religion le prénom de sa mère Anne
Dalassène, mais on n'écartera pas l'épouse anonyme de Léon Diabatènos, protovest
iaire en 1098, ou celle du protovestiaire Jean Skylitzès.
48. Cf. Alice Leroy-Molinghen, Les deux Jean Taronite de l'Alexiade, Byz. 14,
1939, p. 147-153.
49. Cf. Alexiade : Leib I, p. 114 ; Zonaras : Dindorf IV, p. 236.
50. Ibid. : II, p. 174.
51. Ibid. : II, p. 180.
52. Voir la lettre de Théophylacte « Au Taronitopoule, duc de Skopje » (JPG 126,
524). Une autre lettre de Théophylacte (« A Jean Serblias », col. 321), faussement datée,
a été la cause d'une confusion de personnes. Dans cette lettre l'archevêque demande à
son correspondant de solliciter de Grégoire Taronite un pittakion pour le gouverneur de
Verrhia. Or, comme on savait que Jean Taronite avait été envoyé à Bérhoè en 1095,
on a cru que Serblias était notaire impérial à cette date, mais on a confondu Verrhia
de Macédoine et Bérhoè de Thrace. En conséquence on se gardera de croire que Jean
Serblias était notaire impérial en 1094 comme l'écrit N. Adontz, L'archevêque Théo
phylacte et le Taronite, Byz. 11, 1936, p. 588. Mme Leroy-Molinghen, Les deux Jean
Taronite de l'Alexiade, ibid. 14, 1939, p. 152, propose même d'identifier le gouverneur
de Verrhia avec Jean Taronite, ce qui est impossible (il s'agit sans doute de Constantin
Comnène). En réalité ce Jean Serblias, qui fit peindre une icône de s. Théodore {NE 8,
1911, p. 172-173), est attesté, peut-être le 27 août de la 7e indiction (1099), car on lit
dans un texte (MM 6, p. 95) Jean Serb., et certainement en juin 1109 comme notaire
impérial du sékréton du génikon (Zachariae, JGR 3, p. 398). Selon N. Zlatarski, Les
lieutenants-gouverneurs, Byzantinoslavica 4, 1932, p. 153-158, et Istorija na bälgarskata
därzava, Π, 1934, p. 259-261, et N. Bänescu, Les duchés de Paristrion (Paradounavon)
et de Bulgarie, Bucarest 1946, p. 150-151, Jean Taronite fut duc de Skopje de 1101 à
1106, dates sujettes à caution.
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 237
Thrace menacée par une invasion des Comans53. Il est ensuite mentionné
en août 1 102 comme préteur et anagrapheus de Thrace, Macédoine, Boléron,
Strymon et Thessalonique dans une praxis de Syméon Vlachernitès54.
Quand son cousin, Grégoire Taronite, nommé duc de Trébizonde se révolta
au cours de la 12e indiction (1103/4)55, Alexis Comnène, renonçant à
ramener le rebelle à résipiscence par des objurgations et des lettres, envoya
contre lui au cours de la 14e indiction (1 105/6) Jean Taronite qui ne tarda pas
à le faire prisonnier et à l'envoyer à CP où il fut incarcéré dans la prison
d'Anémas56. On perd sa trace après cette date, mais il n'y a aucune imposs
ibilité à ce qu'il soit ce pansébaste sébaste, dikaiodotès et éparque, Jean
Taronite, qui assista en 1147 au synode qui déposa le patriarche Cosmas
Atticos57, puisque Constantin Comnène, fils du sébastocrator Isaac, qui
fut gouverneur de Verrhia sous Alexis, participa aussi à ce synode ainsi
que son frère Adrien, archevêque de Bulgarie58.
Nous n'avons aucune information sur son épouse et ses enfants. Peut-être
est-il ce sébaste, neveu du basileus et gendre du protostrator, qui rendit
visite à s. Cyrille le Philéote59. Dans ce cas il aurait épousé une fille inconnue
du sébaste Michel Doucas60. Nous ignorons d'autre part s'il est ce sébaste
Taronite mentionné dans une lettre de Jean Tzetzès61.
62. Cf. J. Mortreuil, Histoire du droit byzantin, III, Paris 1846, p. 429-430 ; texte
extrait du Parisinus graecus 1319, f. 12V = J. B. Pitra, Juris ecclesiastici graecorum
historia et monumenta, II, Rome 1868, p. 450.
63. Cf. Rouillard-Collomp, Actes de Lavra, I, Paris 1937, p. 14724~26 = Lemerle-
Guillou-Svoronos, Actes de Lavra, I, Paris 1971, p. 30324~25.
64. Le 20 mars 1082. Cf. Uspenskij, Dëloproizvodstvo, IRAIK2, 1897, p. 425. Sur
cette famille dont les principaux membres servirent dans la chancellerie impériale voir
V. Laurent, Médaillier Vatican, p. 73.
65. Cf. J. Mortreuil, op. cit., p. 147 ; Zachariae, JGR 3, p. 349.
66. Cf. MM 6, p. 5334. F. Dölger, Byzantinische Diplomatik, Ettal 1956, p. 29,
n. 113, avait rejeté cette date sous prétexte qu'elle était libellée d'une façon anormale
pour l'époque ; une étude récente en confirme cependant le bien-fondé. Cf. Era Vra-
nousis, Σύμμεικτα 1, 1966, p. 102-103.
67. Cf. MM 6, p. 57. Cf. Era Vranousis, ibid., p. 106-107.
68. Cf. L. Petit, Actes de Xénophon, Saint-Pétersbourg 1903, p. 3015-17.
69. Cette époque a la préférence de D. Polemis, The Doukai, p.. 194, n° 233 (date
,
discutée).
70. Voir D. Polemis, The Doukai, p. 154, n° 136.
71. Cf. Choniate : Bonn, p. 12-13. Consulter aussi D. Polemis, The Doukai, p. 78,
n. 2, et J. Darrouzès, Georges et Dèmètrios Tornikès. Lettres et discours, Paris 1970,
p. 43-46.
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 239
4. C'est à cette occasion qu'Anne Comnène (Leib III, p. 70) signale sa charge d'épar-
que. Nous choisissons une période antérieure à 1101/2, puisque la révolte des Anémas
est antérieure à cette date : le sébastocrator Isaac qui interrogea les conjurés mourut
en effet vers 1102. Cf. REB 21, 1963, p. 250-255.
5. Cf. Zachariae, JGR 3, p. 412-413 ; Rhalli-Potli, Syntagma 4, p. 559, et 5, p.
58. Pour la date voir Grumel, Regestes, n° 961.
6. Cf. V. Laurent, Bulles métriques, n° 130.
7. Cf. Chr. Papadopoulos, Travaux pour Vhistoire de la vie monastique en Grèce
(en grec), II, Athènes 1935, p. 78.
8. Cf. Alexiade : Leib III, p. 64-65.
9. Ibid. : p. 88.
10. Cf. V. Laurent, EO 31, 1932, p. 437-438.
11. Cf. H. Hunger, Zehn unedierte byzantinische Beamten-Siegel, JÖBG 17, 1968,
p. 185-186. Toutefois il n'est pas exclu qu'il soit l'éparque Jean signalé dans la note 3.
12. Cf. V. Laurent, Bulles métriques, n° 731.
13. Connu comme vestarque en juin 1087 (MM 6, p. 33) et préfet de CP par un sceau
inédit (V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, n° 1360).
14. Cf. V. Laurent, Collection Orghidan, n° 307 ; ce dernier pourrait être Michel
Philocalès.
n° 15.
547. Cf.
Sur la
V. charge
Laurent,
de mystique
ibid., n°voir
78,R.etGuilland,
peut-être Le
G. mystique,
Schlumberger,
REB 26,Sigillographie,
1968, p. 279-
289.
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 243
Etienne fut un temps, comme son frère Isaac, officier de marine, mais
son grade ne nous est pas connu : dans une lettre expédiée à l'empereur
en 1108, le chef de la flotte, Landulphe, accusait Etienne, Isaac et leur
collègue Alexandre Euphorbènos de surveiller avec insouciance la route
maritime empruntée par les convois normands27. C'est la seule mention
connue de ce militaire qu'on se gardera de confondre avec le panhypersé-
baste et mégaduc homonyme qui épousa Anne, fille cadette de Jean II
Comnène, et mourut sous Manuel au siège de Corfou en 114928.
Les préposés aux requêtes attestés sous Alexis Comnène sont : le spatha-
rocandidat Basile, signalé entre mai 1081 et juillet 108449, et le protoproèdre
Constantin Choirosphaktès mentionné en avril 108850. Ceux qui figurent
(anonymes) dans la correspondance de Théophylacte de Bulgarie sont des
officiers ecclésiastiques51.
Dignitaire inconnu.
et qui ajoute que le mal dont son père souffrait au genou avait été causé
involontairement par Tatikios quand tous les deux jouaient au polo19.
Les chroniqueurs occidentaux précisent qu'il avait le nez coupé et portait
un appendice nasal en or20.
A la fin de 1081, lors de la campagne contre Robert Guiscard, Tatikios
commandait les Turcs des environs d'Achrida et était déjà grand primi-
cier21. Vers 1086, il fut envoyé combattre l'émir de Nicée, Aboul Kasim22.
Après la défaite byzantine du printemps 1086 contre les Petchénègues,
Alexis rappela Tatikios d'Asie mineure et l'envoya à Andrinople préparer
une nouvelle armée. Le général rencontra les barbares près de Philippopoli,
fut vainqueur et revint à CP23. L'année suivante, il commandait l'aile
droite des forces byzantines qui furent défaites près de Dristra24. Vers
1089/90, il combattait encore les Petchénègues25. En juin 1094, il fait partie
de l'expédition organisée contre les Dalmates et déjoue les tentatives d'assas
sinat de Nicéphore Diogène sur la personne du basileus26. En 1095, il
prend part à la campagne contre les Comans27. En décembre 1096, il est
chargé de ravitailler l'armée des croisés qui campe devant CP28 et en
juin 1097 il commande les troupes byzantines qui assiègent Nicée avec le
concours des Francs29. Aussitôt après la reddition de la ville, Alexis charge
le grand primicier Tatikios d'accompagner les croisés vers Antioche30
et c'est au nom du basileus qu'il se fait remettre le château de Plakentia31.
Lors du siège d'Antioche, il conseille aux croisés éprouvés par la famine
d'occuper les places fortes avoisinantes32. Vers la fin de 1097 ou le début
de 1098, au cours du siège d'Antioche, les intrigues de Bohémond l'obligent
à abandonner les croisés à leur sort ; il se rend en Chypre, puis rejoint CP33.
Peu après son arrivée dans la capitale, vers le début de 1099, le basileus lui
confie un commandement naval sous les ordres du mégaduc Landulfe
avec le titre de « képhalè périphanestatè34 ». Il participe alors à une expé
dition contre une flotte pisane qui ravageait des possessions byzantines et
ramène sa flotte intacte à CP35.
Un Michel qui se dit Tatikios par son père et Comnène par sa mère était
peut-être son fils3 6. Signalons enfin un Constantin, curopalate et anagrapheus,
qui est appelé, dans un acte de 1104, « neveu du grand primicier37 ».
33. Cf. Alexiade : Leib III, p. 20-21. Les chroniqueurs occidentaux attribuent son
départ à la peur : Baudric de Dole : RHC, Occ. IV, p. 44-45 ; Albert d'Aix : ibid.,
p. 417 ; Guibert : ibid., p. 175-176 ; Pierre Tudebod : ibid. Ill, p. 41-42 ; L. Bréhier,
Gesta Francorum, p. 79.
34. Cf. Alexiade : Leib III, p. 42.
35. Ibid. : p. 45.
36. Cf. NE 8, 1911, p. 56-57.
37. Cf. Rouillard-Collomp, Actes de Lavra, I, p. 13922 = Lemerle-Guillou-
Svoronos, Actes de Lavra, I, p. 29324.
38. Sur cette famille voir K. Amantos, Ελληνικά 2, 1929, p. 435-436, et D. Polemis,
The Doukai, p. 183.
39. Cf. Bryennios : p. 36-37.
40. Ibid. ; V. Laurent, La chronologie des gouverneurs d'Antioche sous la seconde
domination byzantine, Mélanges Monterde, II, 1962, p. 249.
41. Cf. Bryennios : p. 37 ; V. Laurent, ibid.
42. Cf. Bryennios : p. 108-109 ; Attaliate : Bonn, p. 242 (anonyme) ; Skylitzès
Cont. : Tsolakis, p. 173 (anonyme).
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 255
l'aile gauche de l'armée rebelle qui fut vaincue par Alexis Comnène43.
On le trouve ensuite, mais seulement en 1095, à Andrinople : le basileus
l'exhorte par lettre à défendre la ville contre les Comans44.
Les autres Tarchaniotès attestés à la même époque sont : Constantin45,
le patrice, anthypatos et stratège Michel46, et un correspondant, sans pr
énom et passablement âgé, de Théophylacte de Bulgarie47.
57. Edité par K. Krumbacher, Der heilig Georg in der griech. Überlieferung,
Abhand d. Kön. Bayer. Akad. d. Wissens. Philos. Philol. und Hist. Klasse, XXV B, 3
Abh., Munich 1911, p. 214-225 (attribution incertaine, mais probable). Ce texte est attr
ibué au questeur Théodore par tous les manuscrits.
58. Edité dans PG 63, 787-802. Les manuscrits attribuent ce factum au magistros
Théodore.
59. Conservés dans le Vindob. theol. 1 34, f. 238-262v.
60. Cf. J. Darrouzès, REB 25, 1967, p. 291.
61. Cf. A. Ellissen, Timarion' s und Mazaris* Fahrten in den Hades, Leipzig 1860,
p. 66, et passim et Alice Leroy-Molinghen, loc. cit. (note 49), p. 435-436.
62. Cf. L. Sternbach, op. cit., p. 61-64.
63. Cf. Alexiade : Leib I, p. 89-90.
64. Ibid. : p. 92-93.
65. Cf. Zachariae, JGR 3, p. 350 (protoproèdre) et 354 (proèdre).
66. Rhalli-Potli, Syntagma 5, p. 58.
67. Alexiade : Leib III, p. 69 et 72.
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 257
2. Constantin de Nicomédie
Les titulaires de la métropole de la Bithynie10 à la fin du XIe siècle sont
peu connus : Etienne, connu par un sceau et dont l'épiscopat est malaisé à
1. Voir les notices de V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, p. 171 et R. Janin, DHGE
12, 1933, col. 199-203.
2. Michel le Syrien, Chronique : Chabot ΙΠ, p. 173.
3. Cf. C. Cahen, La première pénétration turque en Asie mineure (seconde moitié
du XIe siècle), Byz. 18, 1948, p. 58-60.
4. Nous nous limiterons aux noms des prédécesseurs et successeurs immédiats des
prélats membres de ce synode.
5. Cf. S. Kougéas, Lettre de l'autocrator de Byzance Romain Diogène (en grec),
A la mémoire de Sp. Lambros, Athènes 1935, p. 574 ; Grumel, Regestes, n° 900.
6. Cf. J. Gouillard, Un chrysobulle de Nicéphore Botaniate à souscription synodale,
Byz. 29-30, 1959-60, p. 30.
7. Cf. Zachariae, JGR 3, p. 350.
8. Il participa sans doute aussi (anonyme) au jugement de Léon de Chalcédoine en
janvier 1086. Cf. I. Sakkélion, BCH2, 1878, p. 127.
9. Cf. Grumel, Regestes, n° 1019.
10. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, p. 268-269.
262 P. GAUTIER
situer11
; Basile, attesté en novembre 107112 et le 14 mars 107213 ; Michel,
qui assistait aux synodes des 20 et 21 mars 108214 ; Constantin présent à
notre synode15 ; Nicétas, qui s'entretint en 1136 avec Anselme de Havel-
berg16 ; Constantin, attesté en octobre 113617.
3. Jean de Sidè
Sidè (Eski-Antaliya) était la métropole18 de la Pamphylie lre. Le métrop
olite Jean, doni les prédécesseurs immédiats sont inconnus, est attesté en
décembre 1079 avec le titre d'hypertime19 et le 21 mars 1082 avec la qualité
de protosyncelle20. Le titre d'hypertime a permis au P. Laurent de lui attr
ibuer deux sceaux dont le propriétaire s'intitule protoproèdre et proèdre
de Sidè, hypertime21. Ce métropolite eut quelque renom : il fut en effet
premier ministre de Michel VII Doucas et porta le titre de protoproèdre
des protosyncelles ; il était eunuque22. Evincé vers 1073 par l'intrigant
Niképhoritzès23, il retrouva sa haute situation sous Nicéphore Botaniate24.
Il assiste (anonyme) en janvier 1086 au procès de Léon de Chalcédoine25.
Un métropolite de Sidè, qui est peut-être Jean, est mentionné dans la corre
spondance de Théophylacte de Bulgarie26 et dans celle de Psellos27. Ses
successeurs immédiats sont inconnus : avant 1166 est attesté Nicétas dont
le prédécesseur s'appelait Théodose2*.
11. Cf. V. Laurent, ibid., n° 379, qui hésite à le placer avant ou après Basile.
12. Cf. S. Kougéas, A la mémoire de Sp. Lambros, p. 574.
13. Cf. N. Oikonomidès, REB 18, 1960, p. 57 et 64 ; il mourut avant le 16 juillet 1082.
Cf. Zachariae, JGR 3, p. 350. Voir aussi Psellos : Kurtz-Drexl, Scripta minora, II,
p. 132-133.
14. Cf. Th. Uspenskij, 1RAIK 2, 1897, p. 35 et 62.
15. On ignore s'il fut ce métropolite de Nicomédie qui assista en 1 1 17 au procès d'Eus-
trate de Nicée. Cf. P. Joannou, REB 11, 1952, p. 30.
16. Cf. J. Darrouzès, REB 23, 1965, p. 59-65 ; P. Gautier, REB 27, 1969, p. 243.
17. Cf. P. Gautier, ibid., p. 243.
18. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, p. 293-294.
19. Cf. J. Gouillard, Byz. 29-30, 1959-60, p. 30.
20. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK 2, 1897, p. 35.
21. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, nos 407-408.
22. Cf. Attaliate : Bonn, p. 180 ; Cedrenus : Bonn II, p. 705 ; Zonaras : Dindorf
IV, p. 219. Voir aussi V. Grumel, Les métropolites syncelles, REB 3, 1945, p. 104-105.
23. Cf. Attaliate : Bonn, p. 182 ; Cedrenus : Bonn II, p. 706 ; P. Gautier, REB
29, 1970, p. 215.
24. Cf. Zonaras : Dindorf IV, p. 231.
25. Cf. I. Sakkélion, BCH2, 1878, p. 127.
26. Cf. PG 126, 465e.
27. Cf. Sathas, MB 5, p. 321 ; P. Gautier, La curieuse ascendance de Jean Tzetzès,
REB 28, 1970, p. 215-216.
28. Cf. Grumel, Regestes, n° 1058.
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 263
4. Constantin de Tyanes
Tyanes (Kilise-Hisar) fut aussi appelé Christoupolis29. Constantin,
présent à ce synode, est attesté en décembre 107930, en janvier 108631 et
en septembre 1089 (anonyme)32. Son successeur a pu être Jacques, accusé
après sa mort d'avoir consacré illégalement deux évêques. Ce Jacques
mourut avant 1143, puisque son successeur Basile assistait au synode
du 20 août 1143 qui jugeait cette affaire33.
5. NlCÉPHORE DE GANGRES
Gangres (Çankiri) était la métropole civile et religieuse de la Paphla-
gonie34. Nicêphore est attesté en décembre 107935 ; il assista (anonyme)
au jugement de Léon de Chalcédoine en janvier 108636 et à la réunion
synodale de septembre 108937. Vers la fin, ce semble, du patriarcat de
Nicolas Grammatikos, il fut transféré à la métropole d'Amastris ; il devint
ultérieurement higoumène du Kosmidion où il succéda peut-être à Nicolas
Mouzalon3 8.
6. Théodule de Thessalonique
Dans le synodikon de Thessalonique39 figurent pour notre époque les
titulaires suivants : Michel, Théodule, Euphémien, Michel, Manuel, Nicé-
tas40. Michel est attesté le 9 novembre 107141, le 14 mars 107242 et en décemb
re 107943. On a vu en lui Michel Mityleianos, connu par un sceau44, qui
fut auparavant référendaire et maître des rhéteurs ; des lettres à lui adressées
ont été attribuées à tort à Michel Psellos45. Théodule, présent à ce synode,
reçut en mars 1095 du basileus Alexis un rescrit sur le mariage des esclaves46.
En septembre 1096, il authentifiait de sa signature une copie du typikon de
Monomaque47, et à une date indéterminée, il recevait une lettre de Théo-
phylacte de Bulgarie48. Son sceau a été conservé49. Euphémien, son succes
seur,pourrait être ce diacre et primicier des notaires patriarcaux qui assis
taità notre synode ; son épiscopat aura été court, puisque nous lui connais
sons un remplaçant dès 1 122; il est l'auteur de douze solutions canoniques50.
Michel (Choumnos), son successeur, composa en 1122 un traité sur les
jeûnes51 et à une date indéterminée un traité sur les degrés de parenté52 ;
Manuel, qui le remplaça, fut évêque avant 1 1 33, date à laquelle est mention
né Nicétas Mityleianos53.
7. Jean de Claudioupolis
8. Grégoire de Néocésarée
9. Michel de Laodicée
37. Cf. W. Holtzmann, BZ 28, 1928, p. 67 ; Grumel, Regestes, n° 950. Pour la date
voir D. Stiernon, Rome et les Eglises orientales, Euntes docete 15, 1962, p. 343, n. 95.
38. Cf. PG 126, 388-389.
39. Ibid., 396-401.
40. Ibid., 536-537.
41. Cf. Sp. Lambros, Κερκυραϊκά ανέκδοτα, Athènes 1882, p. 30-41. Elle avait déjà
été éditée, mais de façon peu satisfaisante, par A. Moustoxidi, Illustrazioni corciresi, II,
Milan 1814, appendice V, p. xx-xxx.
42. Cf. Sp. Lambros, ibid., p. 41.
43. Cf. NE 8, 1911, p. 7, n° 12.
44. Edités par B. Georgiadès, EA 5, 1884, p. 13.
45. Cf. P. Joannou, REB 10, 1952, p. 31.
46. Cf. K. Krumbacher, Geschichte der byz. Litteratur, p. 745-746 ; H.-G. Beck,
Kirche, p. 643.
47. Cf. Sp. Lambros, op. cit., p. 27-28.
270 P. GAUTIER
10. Cf. Ph. Meyer, Die Haupturkunden für die Geschichte des Athosklöster, Leipzig
1894, p. 180.
11. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK 5, 1900, p. 29 ; Grumel, Regestes, n° 1001 ; V. Laurent,
Corpus des sceaux, V/l, nos 97-98.
12. Cf. Grumel, Regestes, n° 1001 ; MM 4, p. 317, et Studi biz. e neoellenici 2, 1927,
p. 184-185. Il est aussi signalé comme nomophylax (Leunclavius, JGR 1, p. 519).
13. Cf. PG 126, 417s.
14. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, n° 93.
15. Ibid. Il est peut-être ce chartophylax mentionné dans Grumel, Regestes, n° 942.
16. Cf. P. Gautier, REB 21, 1963, p. 159-160.
17. Sur la charge voir J. Darrouzès, Recherches sur les offikia de V Eglise byzantine,
p. 373-374.
18. Voir son sceau dans V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, n° 56.
19. Ce grand économe confirme à cette date un document d'Iviron en compagnie
de Théophile d'Héraclée et de Jean de Sardes (Hellénika 2, 1929, p. 472-473). Il faut
rayer le protospathaire Pothos, un civil, de la liste des grands économes de la fin du
XIe siècle, car la session synodale à laquelle il participa n'eut pas lieu sous le patriarcat
d'Eustrate Garidas (Rhalli-Potli, Syntagma S, p. 57 ; Grumel, Regestes, n° 933), mais
sous celui d'Eustathe (voir V. Laurent, ibid., nos 56, 58 et 1056).
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 275
6. Jean Métaxas
V. — Le corps monastique
30. Cf. Alexiade : Leib II, p. 11. Un Métaxas est aussi mentionné dans le brébion
du monastère d'Attaliate. Cf. Sathas, MB 1, p. 19, 52, 66.
31. Cf. V. BeneSeviC, Catalogus codicum... qui in monte Sina asservantur, I, Saint-
Pétersbourg 1911, p. 272.
32. Cf. Grumel, Regestes, n° 1001.
33. Cf. J. Darrouzès, Recherches sur les offikia de VEglise byzantine, p. 380, n. 6.
34. Sur la distinction entre les deux charges voir J. Darrouzès, ibid., p. 355-359.
35. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK 5, 1900, p. 29.
36. Cf. V. BeneSeviô, op. cit., p. 271.
37. Cf. Alexiade : Leib I, p. 77.
38. Cf. J. Darrouzès, op. cit., p. 379-385.
39. Cf. R. Janin, Eglises et monastères2, Paris 1969, p. 433.
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 277
XIe siècle les noms suivants : Nicolas, attesté en mars 1010 et en mars
101 840 ; Eustrate, connu par un sceau41 ; Alexis, qui devint patriarche
de CP le 12 décembre 102542 ; Michel en juillet 104843 et en 106644 ; ce
dernier a chance d'être ce Michel Mermentoulos, qui protesta contre la
suppression, initiative du patriarche Cérulaire, du nom de Théodore le
Studite dans le synodikon et en obtint le rétablissement par une prostaxis
impériale (ignorée de Dölger), satisfaction qui lui fut donnée le 5 mai
1045, dimanche de la Samaritaine45 ; Sabas, signataire des Nanian. gr. 92
et 168, ce dernier de 1069, connu d'autre part par un sceau46 ; Cosmos, à qui
sont dédiées des catéchèses de s. Cyrille copiées en 1075, connu aussi par
un sceau47 ; Nicétas Stéthatos, entré tout jeune au Stoudios, dont il devint
probablement l'higoumène avant sa mort survenue, ce semble, au cours des
deux dernières décennies du siècle48 ; Jean, présent à ce synode. Ecarté
Théodore, dont le sceau assigné aux XIe-XIP siècles, est en réalité du IXe
(s. Théodore le Studite)49, il faut descendre au milieu du XIIe siècle pour
trouver un successeur au précédent : Théophylacte, témoin en 1164 de l'e
nregistrement du typikon de Saint-Mamas50.
40. Cf. C. Giannelu, Codices vaticani graeci, Cité du Vatican 1950, p. 440.
41. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, n° 1195.
42. Cf. Cedrenus : Bonn II, p. 479-480.
43. Dans le colophon du Sinaïticus 356 (319) : « Ce livre de notre saint père Denys a
été achevé le 3 juillet, dimanche, année 6556, indiction 1, et copié par l'humble et indigne
diacre Christophore, au temps de Michel, très pieux higoumène de Stoudios ». Cf. V.
BeneSevic, Catalogus codicum... qui in monte Sina asservantur, I, Saint-Pétersbourg 1911,
p. 199-200.
44. Cf. Londinensis 19352, anno 1066 : Psautier écrit par le prêtre Théodore de Césarée,
moine au couvent de Stoudios pour le syncelie et higoumène Michel. Cf. M. Richard,
Inventaire des manuscrits grecs du British Museum, I, Paris 1952, p. 32.
45. Cf. Cedrenus : Bonn II, p. 555 (apparat).
46. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, n° 1223.
47. Ibid., n°\\96.
48. Cf. J. Darrouzès, Nicétas Stéthatos. Opuscules et lettres, Paris 1961, p. 10.
49. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, n° 1194.
50. Le 5 janvier, dimanche, indiction 12, année 6672 =1164. Par erreur 1159 dans
R. Janin, Eglises et monastères*, p. 433. Cf. A. Dmitrievsku, Typika, I, Kiev 1895,
p. 71022"23 ; S. EusTRATiADÈs, Typikon du monastère de Saint-Mamas, 'Ελληνικά Ι,
1928, p. 305.
51. Cf. R. Janin, Eglises et monastères*, p. 95-97.
278 P. GAUTIER
72. Cf. R. Janin, ibid., p. 512-513. Sur l'historien consulter E. Tsolakis, Aus dem
Leben des Michael Attaleiates, BZ 58, 1965, p. 3-10.
73. Cf. S. G. Mercati, Confessione di fede di Michèle categumeno del Monastero
fondato da Michèle Attaliate, OCP 21, 1955, p. 265-273.
74. Cf. Sathas, MB 1, p. 4L
75. Ibid., p. 50.
76. Ibid., p. 67.
1. Anne Comnène fait état (Leib II, p. 45-46) d'une grande assemblée réunie par son
père au palais des Blachernes, à laquelle participèrent le sénat, l'armée, le clergé et les
supérieurs des monastères. Un lecteur non prévenu, constatant que cette réunion est
mentionnée après la reconquête de Larissa (avril 1083) et de Castoria (octobre/novembre
1083) sur les Normands et le retour du basileus à CP (1er décembre 1083), la daterait
de la fin de 1083 ou du début de 1084, mais ce serait se laisser leurrer par les procédés de
composition de la princesse. Le discours qu'elle met dans la bouche de son père prouve
que cette assemblée, convoquée pour réparer les dommages causés aux églises et monast
ères,est postérieure à 1091, car le basileus signale qu'il a affronté les Normands (1081-5),
les Scythes (1086-91) et que CP elle-même a failli être prise (début de 1091).
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 281
été plus politique que théologique, fut d'abord fixé en 1086, puis en mai/
juin 1091 2, mais ces dates furent abandonnées quand le P. Grumel eut
proposé dans ses Regestes, n° 967, comme probable, le second semestre de
1092. De l'étude prosopographique qui précède il ressort que cette date est
aussi légèrement trop haute. Les raisons qui obligent à la reculer sont les
suivantes.
Le sébaste Marinos Néapolitès (n° 8, p. 239) n'était que magistros en
avril 1093, mais cet argument n'aurait, à vrai dire, tout son poids que si
nous avions la certitude que les deux dignitaires ne sont qu'un seul et même
personnage, ce qui n'est pas. Voici par contre un argument décisif : Bardas
Hikanatos (n° 16, p. 244), nobélissime lors de ce synode, n'était encore que
curopalate le 5 mars 1094. D'autre part, le drongaire de la Veille présent
au synode s'appelle Nicolas Mermentoulos, or en mai 1092 cette fonction
était exercée par Jean Skylitzès (n° 21, p. 248). Enfin, dans la première
moitié de 10943, le grand hétériarque n'était pas Constantin Antiochos
(n° 24, p. 250), présent à cette assemblée, mais Argyros Karatzas.
En revanche, ce synode n'est pas postérieur à la guerre contre les Comans :
Constantin Katakalon Euphorbènos qui y assiste avec le titre de protocuro-
palate reçut celui de nobélissime à même le champ de bataille, quand il eut
capturé une centaine de ces barbares (n° 20, p. 247).
Disposant ainsi d'un terminus post quern indiscutable (mars 1094), reste à
préciser le terminus ante quern (guerre contre les Comans). Il y a fort à parier
que cette guerre est celle à laquelle le basileus fait lui-même allusion devant
le synode : « Mes seigneurs et pères, doctes sénateurs, moi qui, vous le
savez bien, étais auparavant absorbé sans relâche par les soucis militaires,
financiers et administratifs, continuellement sur pied pour affronter les
armées de nos ennemis et qui suis maintenant prêt à partir en campagne
parce que l'occasion (ou la saison) en est déjà arrivée et que je ne puis me
consacrer à rien d'autre... » (PG 127, 976e). De l'invasion des Comans font
état quatre auteurs byzantins, mais aucun d'eux ne fournit de repère chrono
logique précis ; ils divergent même considérablement quant à la date.
Anne Comnène, qui lui réserve un long chapitre, la situe après la conjura
tion de Nicéphore Diogène (juin 1094) et au moins un an avant l'arrivée
des premiers croisés à CP (milieu de 1096)4. Nicolas de Méthone, biographe
de s. Mélétios le jeune (f 1105), qui enchaîne les épisodes de la vie de son
héros sans le moindre souci chronologique, place l'invasion comane avant
l'expédition du mégaduc Jean Doucas contre la Crète (printemps 1092)5.
Enfin Jean Zonaras6 et Michel Glycas7 évoquent sommairement la révolte
du pseudo-Diogène après la conquête d'Antioche (1098) et de Jérusalem
(1099) par les croisés et le procès du moine bogomile Basile. Si nous ne
disposions que de ces renseignements chronologiquement contradictoires,
nous serions bien en peine de situer cette guerre à l'intérieur de la seconde
décennie du règne d'Alexis Comnène.
Cette lacune est par bonheur comblée par des chroniques russes (Gustin-
skaja letopiSy Lavrentijskaja letopis). Nous y lisons sous l'année 6603 (1095) :
« Les Polovci entrèrent en territoire grec avec Devgenevic (le fils de Dio
gène)8 et combattirent sur la terre grecque ; l'empereur captura Devgeneviö
et ordonna de l'aveugler9 ». Faisant fi de cette date, maints historiens ont
situé la campagne en 1092 ou 1094, mais sans jamais se donner la peine de
justifier leur point de vue10. Seul Chalandon a fait confiance aux chroniques
russes11. Avec raison à notre avis, car la date de 1095 s'accorde bien avec
l'exposé général d'Anne Comnène sur les campagnes de son père posté-