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PREFACE ....................................................................................................................................... 4
INTRODUCTION .......................................................................................................................... 6
CHAPITRE I................................................................................................................................. 11
Son voyage et son arrivée à Constantinople. Les premiers efforts de Basile dans la capitale de l’Empire.
................................................................................................................................................................ 18
CHAPITRE III .............................................................................................................................. 23
CHAPITRE VI .............................................................................................................................. 37
Phôtios, Léon VI et leurs efforts pour légitimer Basile Ier et la dynastie macédonienne. ............ 45
L’image de Michel III dans la Vie de Basile comme un moyen de légitimation. ................................... 50
CHAPITRE IX .............................................................................................................................. 53
L’image de Basile Ier et la comparaison avec le David biblique et Constantin Ier. ............................... 53
CHAPITRE X ............................................................................................................................... 57
Les efforts de Constantin VII Porphyrogénète pour légitimer Basile Ier. .............................................. 57
1
La Vie de Basile, le VIème livre de la Continuation de Théophane, comme un moyen de légitimation.
................................................................................................................................................................ 57
CHAPITRE XI .............................................................................................................................. 64
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................ 76
A. SOURCES:......................................................................................................................................... 76
B. LITTÉRATURE SECONDAIRE : .................................................................................................... 79
ΑNNEXE ...................................................................................................................................... 86
2
Photos des couvertures tirées de:
SCYLITZAE Ioannis, Synopsis Historiarum, Codex Matritensis Graecus VITR. 26-2 (Fascimile
3
PREFACE
divers empereurs. Certains empereurs accédèrentau trône impérial pacifiquement, tandis que
Pendant la période turbulente des années 811-867, l’ordre impérial fut perturbé par les
démissions ou les assassinats des empereurs byzantins. Ces conflits politiques et personnels
aigus furent causés par des fortes personnalités et donnèrent souvent lieu à l’élimination
parvint à accéder au trône impérial et à inaugurer, à travers sa nouvelle dynastie, une période
extraordinaire pour Byzance, suite à l’assassinat d’abord de césar Vardas et, après celui-ci, du
Par la manière dont Basile accéda au trône impérial, il marqua sa légitimation à travers
des actes précis que les autres descendants utilisèrent également dans le même objectif. Le but
Chevallier, qui m’ont inspiré le thème de ce mémoire et qui ont contribué à sa réalisation. Je
4
remercie également Madame Sophie Métivier, professeur d’Histoire Byzantine à l’Université
notions qu’ils m’ont donné, mais aussi mes professeurs de langue française pour la correction de
tous mes amis pour leur aide et leur soutien sans faille.
Enfin, je voudrais mentionner ma famille et surtout mes parents Petros Kantikas et Maria
Paivana qui soutiennent mes pas de tout leur amour et leur force.
5
INTRODUCTION
l’étudie à travers les événements des règnes, mais elle se dessine avec une parfaite netteté dans le
monde de la sainteté, ce monde invisible mais tout proche où se nouent les seules alliances
sûres1. Comme nous allons levoir dans ce mémoire, la dynastie macédonienne doit son nom à
son fondateur, Basile Ier. Afin de réussir son ascension au trône impérial, il n’hésita jamais à tuer
quiconque se dressait contre ses objectifs et ses ambitions. Il réussit à devenir, en peu de temps,
Quand les conspirateurs, qui agirent selon le projet de Basile, assassinèrent Michel, Basile, en
tant que coempereur était déjà le successeur légitime et l’empereur. Il fut proclamé monocrator
au Forum de Constantin selon la norme officielle et sa couronne fut bénie par le Patriarche.
En raison de ses origines modestes, mais aussi à cause de la manière sanglante par
laquelle il accéda au trône, ses successeurs et ses descendants, et surtout son petit-fils Constantin
macédonienne. Sur la base de ce qui précède et des mythes qui entourent sa naissance, ses
ainsi le dernier empereur de la dynastie amorienne. Mais Basile était empli de bonne volonté à
son propre égard et par conséquent son image devrait être proportionnelle à sa gloire. Il sera
dépeint comme un vainqueur glorieux et triomphant. L'empereur ne fut jamais un saint dans la
1
DAGRON G., Empereur et prêtre, Études sur le “césaropapisme” byzantin, Paris 1996, p. 24.
6
conscience de l'Église parce qu'il n’y avait aucune preuve de sa sainteté. Dans la conscience des
gens?
En légitimant le fondateur, on légitime le successeur. Ceci est illustré par des pièces de
monnaie, des manuscrits et des sceaux. Sur cette base, on peut conclure que les efforts visant à
consolider la continuité dynastique ne peuvent pas être contestés. Il apparaît clairement que la
dynastie devait avoir des enfants de sexe masculin le plus tôt possible, afin d’assurer rapidement
la continuité du trône.
Ceci est visible lorsque, en 867, Basile le Macédonien met fin à la “dynastie amorienne”
en assassinant Michel III, et fonde lui-même ce qu’il est convenu d’appeler la plus longue
“dynastie” de l’histoire byzantine, puisquelle a été perpétuée par des femmes, jusqu’en 1056.
L’empereur ne s’insère pas dans une institution existante: il entend la rénover afin de fonder avec
ses enfants un nouveau régime. Les sources affirment clairement qu’il s’agissait d’une prise de
pouvoir familiale: “Quand Basile se fut emparé du pouvoir romain avec ses fils…”2. “Cependant
le Ier siècle de la dynastie macédonienne voit s’affermir la puissance byzantine sur tous les
fronts. Basile n’était pas lui-même un général talentueux, faute d’expérience, et les campagnes
qu’il a conduites personnellement n’ont pas donné de grands résultats, mais ses généraux furent
plus heureux.3”
Il est vrai, cependant, que les successeurs de Basile furent très souvent confrontés à des
problèmes de légitimité et de contestation de leur pouvoir. Agissant comme des figures de proue
et choisissant judicieusement des conseillers, ils réussirent à maintenir en vie la dynastie de 867 à
2
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 52.
3
CHEYNET J.-Cl., Le monde byzantin, l’empire byzantin 641-1204, tome 2, Paris 2006, p. 23.
7
1056. Basile II ne se maria jamais et Constantin VIII ne se soucia pas de donner les compétences
nécessaires à ses filles porphyrogénètes pour que cette dynastie reste au pouvoir.
C’est un fait indéniable que cette dynastie accomplit un énorme travail dans tous les
domaines de la vie de l’empire. Elle avait des empereurs compétents, certains, grâce à leur action
politique et militaire et d’autres, grâce à leur action littéraire et législative, qui donnèrent à
Il est évident que Basile fut accueilli d'abord avec scepticisme par une opinion générale
négative, en raison de l’assassinat sans dissimulation de Michel III, qui était son mentor. Par
conséquent, il est raisonnable d'avoir voulu cultiver et afficher une nouvelle image de l'empereur,
qui constituerait ainsi une nouvelle réalité. En général, l’idée de la légitimation pendant
l’histoire de l’empire byzantin a été developpée sur la base du contexte de l’Ancien Testament et
législateur et de vanter les vertus civilisatrices de lois, les empereurs isauriens et macédoniens
Comme cela a déjà été mentionné, le but de ce mémoire est de prouver les moyens de
de la manière suivante. Tout d’abord, nous allons examiner l’histoire de la famille de Basile, sa
naissance et son enfance; puis son voyage et ses premiers efforts dans l’entourage de
Constantinople et du Palais royal jusqu’à ce qu’il soit proclamé coempereur; Puis nous nous
Basile comme empereur; Pour finir, nous étudierons les efforts de Basile lui-même, de patriarche
4
DAGRON G., “Lawful Society and Legitimate Power: Ἔννομος πολιτεία, ἔννομος ἀρχή”, Law and Society on
Byzantium: Ninth-Tweltfth Centuries, éd. Angeliki E. Laiou et Dieter Simon, Washington 1994, p. 35-36.
8
Phôtios, de Léon VI et de Constantin VII pour sa légitimation. Ainsi, il s’agira de prouver le but
Dans l’introduction, il faut souligner certaines choses qui concernent les sources et les
ouvrages généraux au sujet de la dynastie macédonienne et surtout son fondateur, Basile Ier. Les
ouvrages généraux sont très utiles pour mieux comprendre cette période et pour être certains des
fondateur, elles sont néanmoins intéressantes afin de nous présenter la période qui est examinée;
les sources sont répertoriées dans la bibliographie. Dans ce mémoire, les auteurs et ouvrages
Basile (le VIème livre de la Continuation de Théophane). Ce sont leur traduction en anglais et
aussi en grec moderne qui ont été employées, et elles sont mentionnées dans la bibliographie.
Tout au long des chapitres du mémoire nous citerons le résumé en français et, en bas de page, le
texte en grec ancien (grec médiéval). En ce qui concerne les autres sources, celles qui sont citées
Symeon Magister. Ces deux auteurs byzantins, mais surtout Symeon sont plus objectifs lors de la
narration des événements historiques sur la fin de la dynastie amorienne et le début de la dynastie
macédonienne.
L’auteur antique Lucien de Samosate, dans son œuvre “Comment il faut écrire l’histoire”
(“Πῶς δεῖ ἱστορίαν συγγράφειν”), écrit que l’histoire ne peut jamais supporter la menterie (“ἡ δὲ
οὐκ ἄν τι ψεῦδος ἐμπεσὸν ἡ ἱστορία οὐδὲ ἀκαριαῖον ἀνάσχοιτο”)5. Fidèle à ces mots, et sur la
5
LUCIEN, Πῶς δεῖ ἱστορίαν συγγράφειν, Introduction-Traduction-Commentaires Vasilios Tsakatikas, Athènes 1997,
chapitre 7, 5-6.
9
base des caractéristiques de l’historien objectif et idéal comme le présente Lucien6, nous
6
LUCIEN, Πῶς δεῖ ἱστορίαν συγγράφειν, op. cit., chapitre 41, 8-15 (“Τοιοῦτος οὖν μοι ὁ συγγραφεύς. ἔστω ἄφοβος,
ἀδέκαστος, ἐλεύθερος, παρρησίας καὶ ἀληθείας φίλος, ὡς ὁ κωμικός φησίν, τὰ σῦκα σῦκα, τὴν σκάφην δὲ σκάφην
ὀνομάσων, οὐ μίσει οὐδὲ φιλίᾳ νέμων οὐδὲ φειδόμενος ἢ ἐλεῶν ἢ αἰσχυνόμενος ἢ δυσωπούμενος, ἴσος δικαστής,
εὔνους ἅπασιν ἄχρι τοῦ μὴ θατέρῳ τι ἀπονεῖμαι πλεῖον τοῦ δέοντος, ξένος ἐν τοῖς βιβλίοις καὶ ἄπολις, αὐτόνομος,
ἀβασίλευτος, οὐ τί τῷδε δόξει λογιζόμενος, ἀλλὰ τί πέπρακται λέγων.”).
10
CHAPITRE I
“L’origine de Basile, l’état de sa famille, ainsi que ses premiers pas, sont entourés
d’épaisses ténèbres. Même son petit-fils, Constantin Porphyrogénète, n’a pas réussi à percer ces
ténèbres, lui qui adorait son aïeul et il a fait de son mieux pour mettre son passé en pleine
lumière.7”
La dynastie macédonienne doit son nom à son fondateur Basile Ier. Basile naquit dans un
village d’Edirne (Adrianople) qui appartenait à la Macédoine et c’est la raison pour laquelle on
lui donna le surnom de macédonien8. Andreas Schminck mentionne que la question se pose de
savoir si et comment Basile était originaire de Macédoine. Dans l’antiquité et aux temps
modernes, Edirne appartenait à la Thrace, mais tous les chercheurs s’accordent pour affirmer
qu’à l’époque de l’empire byzantin, Edirne (Adrianople) était la capitale du thème (θέμα) de
Macédoine. Constantin mentionne le nom de cette ville trois fois dans La Vie de Basile, mais
dans aucun de ces cas il n’est indiqué ou justifié qu’Edirne (Adrianople) appartenait à la
Macédoine. Au contraire, le “communis opinio” est basé sur des passages d’auteurs tels que
7
ADONTZ N., “L’âge et l’origine de l’empereur Basile I (867-886)”, Byzantion 8, Bruxelles 1933, p. 476.
8
pour ce thème voir, CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, Ἡ Βιογραφία τοῦ αὐτοκράτορα Βασιλείου Α΄
τοῦ Μακεδόνος ἀπὸ τὸν ἐστεμμένο ἐγγονὸ του, Introduction-traduction-commentaires, Christina Sideri, Athènes
2010, p. 334.
11
Pseudo-Symeon Magistros9. À cause des ces versions différentes, il est difficile pour le
chercheur de parvenir à une conclusion sûre et précise sur la raison pour laquelle Basile possède
ce surnom.
Quoique Basile soit né10 dans la partie occidentale de l’Empire11, il apparaît clairement
que Basile était issu d’Arménie12. En général, les informations sur la famille sont également
vagues, car on a très peu d’éléments concernants sa mère et son père. L’œuvre de son petit-fils
Constantin VII, la Vie de Basile, nous donne plus de détails sur ses ancêtres; A noter que nous
ne connaissons pas les noms de ses parents13. Adontz dit que “il n’est pas arrivé, malgré tout, à
connaître ou à nous faire connaître le nom du père de Basile. Peut-être y avait-il quelque raison
Les auteurs qui écrivent l’histoire de la dynastie macédonienne et surtout de Basile dans
Basile, car leur but était sa légitimation comme empereur. En outre, il leur tient à cœur
rupture de l'équilibre dynastique qui fut imposé pour la première fois à Byzance par les
9
SCHMINCK A., “The beginnings and origins of the Macedonian dynasty”, Byzantine Macedonia, Identity Image
and History, Melbourne 2000, p. 67.
10
SCYLITZAE I., Σύνοψις Ἱστοριῶν, chapitre 1, 60-64 (“ἤνεγκε τοίνυν ἡ τῶν Μακεδόνων χώρα αὐτόν, εἷλκε δὲ τὸ
γένος ἐξ Ἀρμενίων, ἐκ πάνυ λαμπρᾶς καταγόμενος τῆς τῶν Ἀρσακιδῶν σειρᾶς, ἐξ ἧς μόνης νόμος ἦν βασιλεύεσθαι
Πάρθους καὶ Μήδους καὶ Ἀρμενίους διὰ τὸ κλέος τοῦ πρώτου Ἀρσάκου”) et CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος
Βασιλείου, op. cit., chapitre 2, 2-4 (“αὐτοκράτωρ Βασίλειος ὡρμᾶτο μὲν ἐκ τῆς Μακεδόνων γῆς, τὸ δὲ γένος εἷλκεν
ἐξ Ἀρμενίων ἔθνους Ἀρσακίων”).
11
pour ce thème voir aussi TOBIAS N., Basil I, the founder of the Macedonian dynasty : a study of the political and
military history of the Byzantine Empire in the ninth century, Rutgers University. 1969, p. 33-34.
12
TOUGHER S., The reign of Leo VI (886-912), Politics and people, Brill, Leiden-New York-Köln 1997, p. 26.
13
ibid., p. 26.
14
ADONTZ N., “L’âge et l’origine”, op. cit., p. 476.
12
Macédoniens15. Le patriarche Phôtios fut celui qui commença cette tendance laudative
concernant la famille de l’empereur. Il fut ainsi l’inspirateur de l’arbre généalogique que nous
verront par la suite. Après qu'il eut été exilé par Basile, Phôtios essaya de l'apaiser par tous les
moyens. L'objectif du patriarche était d'apaiser l'empereur afin qu’il soit rappelé au trône
patriarcal16. Mais, l’idée dynastique, qui est directement liée à Constantin Ier, était de Constantin
VII Porphyrogénète17. Léon VI, lors des funérailles de son père, lui rattache un passé familial
illustre et royal.
En général ils nous informent que Basile descend des rois arméniens, perses et assyriens
ainsi que de Philippe, d’Alexandre et de Constantin18. Il semble donc que Basile était issu d’une
famille dont les racines remontaient à des personnalités du passé et d’une histoire ancienne et
brillante. Il semble très important que, comme nous le verrons plus loin, les origines de Basile
Selon Dagron, “sans doute ses panégyristes fabriquent-ils au parvenu Basile Ier une
filiation royale remontant aux Arsacides et à Artaxerxés, et par eux à Constantin le Grand”19.
Tougher mentionne la même chose en ce qui concerne ce thème20. Le biographe de Basile dans
la Vie de Basile, mentionne que Basile descendit du côté de son père des Arsacides d’Arménie,
tandis que sa mère se vanta de sa parenté avec Constantin Ier et de ses origines chez Alexandre le
15
MARKOPOULOS A., “ Οι μεταμορφώσεις της μυθολογίας του Βασιλείου Α΄”, V. A. Leontaritou/ K. A.
Mpourdara / E. S. Papagianni (eds.), Antecessor: Festschrift für Spyros N. Troianos zum 80. Geburtstag. Athènes
2013, p. 947.
16
ibid., p. 954.
17
AHRWEILER-GLYKATZI H., “Ο Κωνσταντίνος Ζ΄ Πορφυρογέννητος και η Κωνσταντίνεια ιδεολογία”,
Κωνσταντίνος Ζ΄ ο Πορφυρογέννητος και η εποχή του, Athènes 1980, p. 3.
18
VOGT A., Basile Ier, empereur de Byzance (867-886) et la civilisation byzantine à la fin du IXe siècle, Paris,
1908, p. 22.
19
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 56.
20
TOUGHER S., The reign of Leo VI, op. cit., p. 25, mais pour ce thème voir aussi: SCHMINCK A., “The beginnings
and origins of the Macedonian dynasty”, op. cit., p. 65 et 67.
13
Grand21. Cependant, l'origine rapportée de Basile n'avait aucun rapport avec la réalité et elle fut
Constantin Ier était l’Empereur, selon les byzantins, le rex perpetuus c’est à dire
l’exemple de la pensée politique byzantine. Il était essentiellement le modèle idéal pour tous les
empereurs de Byzance, quelle que soit la période. En général, les auteurs présentent l’humble
origine de Basile, mais ensemble, ils mettent l’accent sur la postérité royale de Basile, avec un
style distinctif.
même avis. Ainsi, ils proposent quatre dates différentes23. Selon la Vie de Basile, Basile naquit
avec une barrette autour de ses cheveux, tandis que sur ses vêtements il y avait des traces de
couleur rouge (violet)24. Ces informations prouvent, d’après les écrivains qu'il était destiné par
Dieu à être empereur. Quand il était petit enfant, sa famille fut capturée par les Bulgares; de
nombreux membre de la famille de Basile furent martyrisés en raison de leur foi orthodoxe.
Dans la Vie de Basile, Constantin VII exagère ce fait, car il pense que Basile tenait à l’évocation
de cet évènement25.
L’auteur de la Vie de Basile rapporte aussi un fait qui avait eu lieu à la fin de la captivité
des Chrétiens par les Bulgares. Le seigneur bulgare vit le petit Basile, pour qui il ressentait une
familiarité particulière. Le Bulgare offrit une pomme à Basile, ce qui fut considéré comme le
21
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., p. 58-59 et p. 334-335.
22
MARKOPOULOS A., “Κύρου Παιδεία και Βίος Βασιλείου, ένας πιθανός συσχετισμός”, Σύμμεικτα 15, Athènes
2002, p. 101.
23
pour ce thème voir, CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., p. 333-334.
24
ibid., chapitre 3, 35-37 (“ταινία τε γὰρ κοκκοβαφὴς παρὰ τὴν πρώτην ἔκφυσιν τῶν τριχῶν ἑωρᾶτο περὶ τὴν
κεφαλήν, καὶ περὶ τὰ σπάργανα πορφύρεα βάμματα).
25
ibid., chapitre 4, 27-30 (“καὶ οὕτω συνέβη πολλοὺς τῶν τοῦ Βασιλείου συγγενῶν μαρτυρικῆς εὐκλείας τυχεῖν, ὡς
μηδὲ τῆς ἐντεῦθεν σεμνότητος αὐτὸν ἀμοιρεῖν”).
14
symbole de la sphère, un symbole de la puissance de Dieu placée dans les mains d’un empereur,
ce qui prouve qu’il s’agit d’un empereur26. L’auteur de la Vie de Basile n’hésita pas de
Constantin VII, mais Scylitzae aussi, se réfère aux autres événements qui concernent
l’enfance de Basile. Le plus caractéristique est l’apparition de l’aigle28. Plus précisément, un jour
d’été, sa mère le laissa dormir dans les champs pendant qu’elle moissonnait du blé. Un aigle
descendit avec ses ailes ouvertes et fit de l’ombre à l'enfant. Sa mère courut pour le protéger.
L'aigle partit à gauche, mais il revint en faisant la même chose trois fois. Constantin VII, dans la
Vie de Basile, relate que cet événement s’est répété plusieurs fois dans la vie de Basile29.
26
pour ce thème voir aussi AHRWEILER- GLYKATZI H., Η πολιτική ιδεολογία της Βυζαντινής Αυτοκρατορίας,
Athènes 2011, p. 165.
27
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 4, 36-43 (“ἰδὼν τὸν παῖδα Βασίλειον τῇ τε
μορφῇ ἐλευθέριον καὶ χαρίεν ὑπογελῶντα καὶ περισκαίροντα πρὸς ἑαυτὸν ἐφειλκύσατο, καὶ μῆλον θαυμαστὸν τῷ
μεγέθει ἐπέδωκεν. ὁ δὲ παῖς ἀκάκως καὶ θαρραλέως τοῖς τοῦ ἄρχοντος ἐπερειδόμενος γόνασιν ἐν τῷ ἀπλάστῳ ἤθει
τὴν οἰκείαν εὐγένειαν ἐπεδείκνυτο, ὡς ἐκπλαγῆναι μὲν τὸν ἄρχοντα, διαγριαίνεσθαι δὲ λεληθότως τὴν δορυφόρον
τάξιν αὐτοῦ”).
28
pour ce thème voir VOGT A., Basile Ier, op. cit., p. 26.
29
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 5, 7-44 (τῷ γὰρ καιρῷ τοῦ θέρους τῶν τούτου
γονέων ἐπὶ τὸν ἴδιον ἐξελθόντων ἀγρὸν καὶ τοῖς θερισταῖς ἐπιστατούντων καὶ διεγειρόντων συντόνως ἐργάζεσθαι,
ὡς περὶ πλήθουσαν ἀγορὰν ἡ ἡμέρα προέκοπτε καὶ ὁ ἥλιος ἤδη σφοδρότερον ταῖς μεσημβριναῖς ἀκτῖσιν ἐπέφλεγεν,
οἱονεί τινα σκηνὴν ἐκ τοῦ συνδέσμου τῶν ἀσταχύων σκευάσαντες ἐν ταύτῃ τὸν παῖδα κοιμηθησόμενον ἔθεντο,
ὅπως τῆς ἀπὸ τοῦ ἡλίου θέρμης ἀβλαβῶς διέλθῃ τὸν καύσωνα. ἐν δὲ τῷ ἐκείνους ἐνασχολεῖσθαι τοῖς θερισταῖς
ἀετὸς ἐπικαταπτὰς καὶ ἄνωθεν ἐπικαθίσας ἡπλωμέναις ταῖς πτέρυξι τὸ παιδίον ἐσκίαζεν. ἀρθείσης δὲ παρὰ τῶν
ἰδόντων φωνῆς ὅτι ὄλεθρον ἴσως ἐπάξει ὁ ἀετὸς τῷ παιδί, ἡ μήτηρ εὐθὺς οἷα μήτηρ φιλόστοργος καὶ φιλότεκνος
πρὸς τὸν παῖδα ἐξέδραμεν. ἰδοῦσα δὲ τὸν ἀετὸν σκιὰν ταῖς πτέρυξι τῷ παιδίῳ περιποιούμενον, καὶ μηδὲ πρὸς τὴν
ταύτης ἐκπλαγέντα ἐπέλευσιν ἀλλ’ ὥσπερ χαριέντως πρὸς αὐτὴν ἀτενίζοντα, οὐκ ἠδυνήθη κατὰ τὸ πρόχειρον εἰς
κρείττονα πεσεῖν λογισμόν, ἀλλὰ λίθον ἔβαλε κατ’ αὐτοῦ˙καὶ οὕτως ἀνέπτη ὁ ἀετὸς καὶ ὡς ἔδοξεν ἀπεχώρησεν.
ἐκείνης δὲ αὖθις πρὸς τὸν ἄνδρα καὶ τοὺς ἐργάτας ὑποστρεψάσης, ὁ ἀετὸς κατὰ τὸ πρότερον σχῆμα παρῆν τὸ
παιδίον ἐπισκιάζων, καὶ πάλιν ὁμοίως ἡ φωνὴ παρὰ τῶν θεατῶν, καὶ ἡ μήτηρ πρὸς τὸ παιδίον, καὶ τῇ βολῇ τοῦ
λίθου ὁ ἀετὸς ἀποσοβούμενος, καὶ ἡ τῆς μητρὸς πρὸς τοὺς ἐργαζομένους ἐπιστροφή. ἐναργέστερον δὲ ἄρα τῆς
προνοίας δηλῶσαι θελησάσης ὅτι οὐ κατά τινα τύχης αὐτοματισμὸν ἀλλὰ θείᾳ προγνώσει τὸ τελούμενον δείκνυται,
ἐκ τρίτου συνέβη τὰ ὅμοια, ὁ ἀετὸς ἐπὶ τὸ παιδίον, οἱ θεωροῦντες βοῶντες, καὶ ἡ μήτηρ ἐπὶ τὸν ἀετόν, καὶ ὁ ἀετὸς
πρὸς βίαν καὶ μόλις ἀπαλλαττόμενος. οὕτω τῶν μεγάλων πραγμάτων ἀεὶ πόρρωθεν ὁ θεὸς προκαταβάλλεταί τινα
σύμβολα καὶ τεκμήρια τῶν εἰς ὕστερον. τοῦτο δὲ καὶ εἰς τὴν ἐχομένην ἡλικίαν οὐκ ὀλιγάκις γέγονεν ἐπ’ αὐτῷ, ἀλλὰ
πολλάκις εὑρέθη ὑπὸ ἀετοῦ ἐν τῷ ὑπνοῦν σκιαζόμενος.”)
15
En général, l’aigle était un signe impérial. Dans la tradition de la Grèce antique et de
Rome, cet oiseau était considéré comme un symbole de protection, de victoire et de future
puissance. Les Byzantins continuèrent cette tradition des civilisations de l’antiquité. Mais, il faut
aussi mentionner que l’aigle était le symbole de la cour impériale de Basile. Ainsi, on peut
conclure, que la volonté divine était avec Basile dès sa plus jeune enfance.
De même, nous n’avons pas d’informations sur l’éducation de Basile. Dans l’œuvre de
Constantin, on peut lire que le petit enfant grandit près de ses parents sans éducation
remarquable30. Mais, son caractère présentait de grandes vertus comme la compassion envers les
particulièrement connue. Cela montre que l'environnement familial de Basile a été en mesure
Quand Basile était adolescent, son père mourut et Basile décida d’aller à la capitale,
Constantinople, pour tenter sa chance et pour mettre en avant ses qualités. Mais sa mère n’était
pas d’accord avec cette décision. Constantin VII mentionne que la volonté divine guida Basile et
pour cette raison sa mère vit un rêve. “Un arbre d’or immense chargé de fleurs et des fruits d’or
qui couvraient les rameaux de la maison tout entière, et, une autre fois Élie le Thésbite lui
30
VOGT A., Basile Ier, op. cit., p. 23.
31
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 6, 1-18 (“Τρεφόμενος τοίνυν ὁ παῖς παρὰ τῷ
πατρί, καὶ αὐτὸν ἔχων τῶν πρακτέων ὑφηγητὴν καὶ τῶν ῥητέων ἐξηγητὴν καὶ διδάσκαλον καὶ παιδοτρίβην πρὸς
ἅπαν σπουδαῖον καὶ ἐπαινούμενον, οὔτε μιξανθρώπου Χείρωνος ἐδεήθη ὡς Ἀχιλλεύς οὔτε Λυκούργου νομοθέτου
καὶ Σόλωνος οὔτε ὑπερορίου καὶ ξενικῆς ἀγωγῆς, ἀλλ’ὑπὸ τῷ φύσαντι μόνῳ τὰ τῶν καλῶν ἐξασκούμενος κάλλιστα,
πρός τε τὸ θεῖον ὁσιότητα καὶ εὐσέβειαν καὶ πρὸς τοὺς τεκόντας αἰδῶ καὶ εὐπείθειαν, πρὸς γεραιτέρους ὕπειξιν καὶ
πρὸς ἥλικας καὶ φυλέτας ἄδολον εὔνοιαν, πρὸς δυνάστας ὑποταγὴν καὶ πρὸς πένητας ἔλεον, ἐν πάσαις ταῖς ἀρεταῖς
ἐπιδήλως ἐξέλαμψεν, σώφρων ἐκ νέου καὶ ἀνδρεῖος ἀναφαινόμενος, τήν τε ἰσότητα μετὰ φρονήσεως ἀγαπῶν καὶ
διαφερόντως τιμῶν, καὶ ἐν μηδενὶ τῶν ταπεινοτέρων κατεπαιρόμενος ἐξ ὧν εὔνοια παρὰ πάντων αὐτῷ καὶ τὸ πᾶσιν
εἶναι προσφιλῆ καὶ ἐράσμιον”).
16
prédisant que Dieu donnerait à son cher fils le sceptre de l’Empire, l’exhortant par-là à le laisser
partir pour Constantinople.32” Ce rêve était décisif pour lui accorder sa permission.
L’interprétation des rêves occupe une place particulière dans la culture byzantine. La
forme biblique d'Élie le Prophète a été associée dès le début à Basile. Il consacra des soins
particuliers au culte du Prophète et, pour son honneur, il répara et érigea des monastères. Au
cours de la narration du rêve, l’auteur se réfère à un rêve pertinent que la mère de l'ancien roi
Cyrus avait vu. Ainsi, l’historiographe utilise Hérodote33 en comparant les deux rois, prouvant
32
VOGT A., Basile Ier, op. cit., p. 26.
33
MARKOPOULOS A., “Κύρου Παιδεία και Βίος Βασιλείου”, op. cit., p. 102-103.
17
CHAPITRE II
Basile arriva un dimanche soir dans la ville impériale. Il franchit pour la première fois la
“Porte d’Or”, comme un empereur triomphateur et alla se reposer à côté d’une église inconnue
jusqu’à présent, pour y dormir un peu, car il était fatigué. Cette église était celle du monastère de
Saint Diomède. Plus tard, quand il serait empereur, Basile la ferait restaurer magnifiquement car
La volonté divine le guida, puisque le martyr Diomède, dès le crépuscule, aurait éveillé
brusquement l’higoumène du monastère, Nicolas, pour lui ordonner d’aller recevoir le futur
montre qu'il était destiné à devenir empereur ; c’est un des premiers moyens de sa légitimation36.
34
VOGT A., Basile Ier, op. cit., p. 26.
35
ibid., p. 26.
36
HUNGER H., Βυζαντινή Λογοτεχνία, Ἡ λόγια κοσμικὴ γραμματεία τῶν Βυζαντινῶν, vol. 2 (Ἱστοριογραφία,
Φιλολογία, Ποίηση), Athènes 2009, p. 44.
18
La Vie de Basile37 présente un aspect plus mythologique quant à son voyage à Constantinople. Il
voulait, sans aucun doute, tout simplement tenter sa chance dans la ville impériale38.
dans la maison d’une personne importante de la ville afin qu’il entre à son service. L’higoumène
connaissait le seigneur Théophylitzis (Θεοφιλίτζης), qui était parent de l’empereur Michel III et
du césar Vardas, et il lui recommanda le jeune Basile. L’historiographe, qui essaya de peindre le
portraitde Basile, met l'accent sur la force physique et mentale, qualités du jeune paysan. Il
souligne en outre qu'il est de loin supérieur par rapport aux autres. Basile réalisa ses premiers pas
37
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 9, 1-44 (Ἄρας οὖν ἐκ Μακεδονίας τῆς Θράκης
πρὸς τὴν ἄρχουσαν ταύτην τῶν πόλεων πασῶν ἐπορεύετο, τῶν δυνατῶν τινὶ καὶ περιφανῶν προσμῖξαι βουλόμενος
καὶ εἰς θεραπείαν καὶ δουλείαν αὐτοῦ ἑαυτὸν ἀποτάξαι καὶ καταστῆσαι. καὶ τὸ μεταξύ διανύσας διάστημα, καὶ κατὰ
τὰς χρυσᾶς πύλας τῆς βασιλίδος γενόμενος, καὶ δι’αὐτῶν ἤδη καταφερομένης τῆς ἡμέρας εἰσελθών, πλησίον
τυγχάνοντι τῷ τοῦ ἁγίου μάρτυρος Διομήδους προσπελάζει μοναστηρίῳ, καὶ ἀπὸ τῆς ὁδοιπορίας κατάκοπος ὢν
αὐτοῦ που πρὸ τοῦ πυλῶνος ἐν τοῖς ἐκεῖσε βάθροις ἀτημελῶς οὕτως ἐπιρρίψας ἑαυτὸν ἀνεπαύετο. καὶ δὴ περὶ
πρώτην τυχὸν φυλακὴν νυκτὸς ὄναρ τῷ τῆς μονῆς καθηγουμένῳ ὁ μάρτυς Διομήδης ἐφίσταται, κελεύων ἐπὶ τὸν
πυλῶνα τῆς μονῆς ἐξελθεῖν καὶ ἐξ ὀνόματος καλέσαι Βασίλειον, καὶ ὃς ἂν αὐτῷ ὑπακούσῃ καλοῦντι, τοῦτον
εἰσαγαγεῖν εἰς τὸ μοναστήριον καὶ ἐπιμελείας ἀξιῶσαι, τροφῆς τε καὶ σκέπης καὶ ἐνδυμάτων καὶ πάσης μεταδόντα
τῆς ἐνδεχομένης χρείας καὶ θεραπείας˙ κεχρισμένον γὰρ εἰς βασιλέα τυγχάνειν παρὰ θεοῦ, καὶ αὐτὸν μέλλειν εἰς
ἀνοικοδομὴν καὶ αὔξησιν τῆς παρούσης γενέσθαι μονῆς. ὡς δὲ φαντασίαν ἄλλως καὶ κενὸν διανοίας ἀνάπλασμα
δόξας τὸ ὁραθὲν ὁ ἡγούμενος ἐν οὐδενὶ λόγῳ ἔθετο, ἀλλὰ πάλιν ἑαυτὸν τῷ ὕπνῳ ἐκδέδωκεν, ἐκ δευτέρου βλέπει καὶ
ἀκούει τὰ ὅμοια. ὡς δὲ καὶ ἔτι νωθὴς καὶ ὑπνώδης, ὡς ἔοικεν, ὢν οὐκ ἀνέφερεν, ἐκ τρίτου βλέπει τὸν μάρτυρα,
οὐκέτι πράως καὶ ἱλαρῶς παρακελευόμενον ἀλλὰ σφοδρῶς ἀπειλοῦντα καὶ μάστιγας τῷ δοκεῖν ἐπιφέρειν
πειρώμενον, εἰ μὴ θᾶττον ὑπηρετήσει πρὸς τὰ λεγόμενα. τότε δὲ οὖν μόλις οἱονεὶ ἀνανήψας καὶ τὸν γείτονα
θανάτου ὕπνον τῶν ὀφθαλμῶν ἀποτιναξάμενος τῷ πυλῶνι ἐφίσταται, καὶ κατὰ τὸ τοῦ μάρτυρος πρόσταγμα ἐξ
ὀνόματος ἐκάλει Βασίλειε. ὁ δὲ εὐθὺς ἀπεκρίνατο “ἰδοὺ ἐγώ, κύριε˙ τί προστάσσεις τῷ δούλῳ σου;” εἴσω δὲ αὐτὸν
τῆς μονῆς ποιησάμενος, καὶ ἰδὼν ῥυπῶντά τε καὶ αὐχμῶντα καὶ πολὺν ἐπὶ τοῦ προσώπου τὸν ἥλιον φέροντα, τῆς
δεούσης ἐπιμελείας καὶ θεραπείας ἠξίωσεν καὶ πάσης φιλανθρωπίας μετέδωκεν. εἶτα τὸ μυστήριον παρ’ ἑαυτῷ
φυλάττειν καὶ πρὸς μηδένα ἐκλαλῆσαι διὰ τὸ κινδυνῶδες εἰσηγησάμενος, τὴν τοῦ μάρτυρος αὐτῷ ἐφανέρωσε
πρόρρησιν καὶ πρὸς τὸ μεμνῆσθαι μετὰ τὴν ἔκβασιν ἠσφαλίσατο.”).
38
TOUGHER S., The reign of Leo VI, op. cit., p. 27.
19
Theophylitzis (Θεοφιλίτζης), qui l’aimait et l’admirai pour ses atouts39. Basile établit ainsi des
Pour cette raison, Theophylitzis le choisit comme accompagnateur dans son voyage à
Patras afin de régler certaines affaires de l’Empire40. Pendant ce voyage un événement important
eut lieu, qui fut aussi utilisé par les historiographes de la propagande macédonienne comme un
moyen de légitimation. Quand Basile alla se prosterner dans l'église de Saint-André, un moine
qui vivait là, lui adressa le message d'accueil habituellement consacré aux rois. “Il avait, du reste,
assez des qualités physiques pour que la pieuse veuve le remarqua d’elle-même sans avoir
besoin, comme le rapportent les chroniqueurs, de l’intervention d’un pauvre moine, en prière
dans l’église de Saint André qui s’était levé au passage de Basile pour le saluer - ce qu’il n’avait
jamais fait pour personne-du titre d’Empereur41”, comme l’écrit Vogt. La femme42 donna
beaucoup d’argent à Basile et d’autres cadeaux aussi43 et elle effectua une ἀδελφοποιΐα44 entre
39
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 9, 44-69 (“τοῦ δέ, ὡς ὑπὲρ αὐτὸν ὄντος τοῦ
πράγματος, μηδὲ παραδέχεσθαι δόξαντος, ἀλλὰ μᾶλλον δι’ αὐτοῦ ἀξιοῦντος εἰσοικισθῆναι καὶ πρὸς δουλείαν
δοθῆναι τῶν ἐμφανεστέρων τινί, προθύμως ἑαυτὸν εἰς τοῦτο ἐπέδωκεν ὁ ἡγούμενος. καὶ ἐπεὶ συνήθως εἶχε πρὸς τὴν
τοιαύτην μονὴν καὶ πολλάκις ἐτύγχανεν ἐκεῖσε φιλίως φοιτῶν ὁ τοῦ βασιλέως Μιχαὴλ καὶ Βάρδα τοῦ Καίσαρος
συγγενής, ὅν ὑποκοριζόμενοι Θεοφιλίτζην ἐκάλουν, ἐπώνυμον φέροντα τὸν Παιδευόμενον, τούτῳ συνέστησε τὸν
Βασίλειον ὁ ἡγούμενος˙ ἐτύγχανε γάρ πως τὸ Θεοφιλίδιον τοῦτο γαῦρον ὂν τῷ φρονήματι καὶ μεγαλοφροσύνης οὐκ
ἀφεστώς, ἀλλὰ εἰς σπουδὴν ἔχον γενναίους ἄνδρας καὶ εὐειδεῖς καὶ εὐήλικας καὶ ἐπ’ ἀνδρίᾳ μάλιστα καὶ ῥώμῃ
σώματος διαφέροντας κεκτῆσθαι περὶ αὐτὸν καὶ ἐπὶ τούτοις μέγα φρονεῖν καὶ σεμνύνεσθαι˙οὓς εὐθὺς ἦν ὁρᾶν
σηρικαῖς τε κοσμουμένους ἐσθῆσι καὶ τῇ ἂλλῃ καταστολῇ διαπρέποντας. τούτοις καταλεγέντα τὸν νέηλυν νεανίαν
Βασίλειον, καὶ κατὰ πολὺ προέχειν δόξαντα τῶν λοιπῶν καὶ κατά τε σωματικὴν ἀλκὴν καὶ ψυχικὴν ἀνδρίαν,
πρωτοστράτορα αὑτοῦ πεποίηκεν ὁ Θεόφιλος, καὶ ἡμέραν ἐξ ἡμέρας ἐπὶ πλέον ἠγαπᾶτο παρ’αὐτοῦ καὶ ἐπὶ τοῖς
οἰκείοις προτερήμασιν ἐθαυμάζετο˙ἐφαίνετο γὰρ καὶ κατὰ χεῖρα γενναῖος καὶ κατὰ ψυχὴν συνετὸς καὶ πρὸς τὸ
κελευόμενον πᾶν ὀξύς τε καὶ ἐπιτήδειος”).
40
VOGT A., Basile Ier, op. cit., p. 27.
41
ibid., p. 28.
42
pour ce thème voir, ANAGNOSTAKIS H., “Το επεισόδιο της Δανιηλίδας, Πληροφορίες καθημερινού βίου ή
μυθοπλαστικά στοιχεία;”, Η καθημερινή ζωή στο Βυζάντιο, Τομές και συνέχειες στην ελληνική και ρωμαϊκή
παράδοση, Πρακτικά του Α΄Διεθνούς Συμποσίου, Athènes 1989, p. 375-390.
43
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 11, 6-63 (“γενόμενος δὲ κατὰ τὰς Πάτρας τῆς
Ἀχαΐας ὁ εἰρημένος Θεόφιλος εἰσῄει εἰς τὸν τοῦ πρωτοκλήτου ἀποστόλου Ἀνδρέου ναὸν προσευξόμενος. ὁ δὲ
Βασίλειος περὶ τὴν οἰκείαν διακονίαν, ὡς ἔοικεν, ἀσχολούμενος οὐ συνεισῆλθεν αὐτῷ, ἀλλ’ ὕστερον καταμόνας τὸ
ὀφειλόμενον καὶ αὐτὸς τῷ ἀποστόλῳ σέβας ἀποδιδοὺς πρὸς τὸν τοιοῦτον ναὸν παραγέγονε. μοναχὸς δέ τις ἐκεῖσε
20
Basile et son fils45. Après cela, Basile retourna en Macédoine, où il aida sa famille avec sa
Theophylitzis (Θεοφιλίτζης)46. L’entourage de son seigneur était celui que lui donna
Basile assista ainsi à un dîner de gala avec son seigneur, où se trouvait aussi le césar
Vardas47. Là, il usa de toute sa force physique pour vaincre au combat de lutte bulgare. Après sa
ποιούμενος τὰς διατριβὰς καὶ τὸν πλείονα χρόνον ἐν τῷ τοῦ ἀποστόλου σχολάζων ναῷ τὸν μὲν Θεόφιλον
εἰσελθόντα ἰδὼν οὔτε διανέστη οὔτε ἐπηύξατο οὔτε τινὸς ἠξίωσε ῥήματος, μηδὲ τὴν περὶ αὐτὸν ὡς εἰκὸς
δορυφορίαν καὶ λαμπρότητα αἰδεσθείς˙ ὕστερον δὲ τοῦ Βασιλείου εἰσερχομένου ὑπεξανέστη τε ὥς τινι τῶν
κρειττόνων καὶ τὴν ἐξ ἔθους τοῖς βασιλεῦσιν εὐφημίαν προσήνεγκεν. ὅπερ τῶν ἐκεῖσε τυχόντων ἰδόντες καὶ
ἀκηκοότες τινὲς τῇ κατὰ τοὺς τόπους ἐκείνους εὐγενεῖ καὶ πλουσιωτάτῃ γυναικὶ, ἣ Δανηλίς ἀπὸ τοῦ ταύτης ἀνδρὸς
ὠνομάζετο, ἀπαγγέλλουσιν. ἐκείνη δὲ διὰ πείρας τὸν μοναχὸν γινώσκουσα, ὅτι προορατικοῦ χαρίσματος
κατηξίωται, οὐκ ἐγένετο περὶ τὸ λεχθὲν ἀμελής, ἀλλὰ μετακαλεσαμένη τὸν μοναχὸν διῆλθε προσονειδίζουσα.
“τοσοῦτος χρόνος ἐξ οὗ σοι γνώριμος” ἔφη “τυγχάνω, πάτερ πνευματικέ, καὶ οἶδάς με πάντως οὖσαν ὑπὲρ τοὺς
πολλοὺς καὶ τῶν ἐν τῇ χώρᾳ ταύτῃ ὑπερέχουσαν καὶ προάρχουσαν, καὶ οὐδέποτε οὔτ’ἐπηγέρθης θεασάμενός με
οὔτε ἐπηύξω μοι, ἀλλ’ οὐδὲ τῷ υἱῷ ἢ τῷ ἐκγόνῳ μου τὴν τοιαύτην τιμὴν ἀπένειμας. καὶ πῶς νῦν ἄνθρωπον εὐτελῆ
καὶ ξένον μηδὲ γνώριμον τοῖς πολλοῖς ἰδὼν καὶ ὑπεξανέστης καὶ ὡς βασιλέα ἐτίμησας;” ὁ δὲ εὐλαβὴς ἐκεῖνος
μοναχὸς πρὸς αὐτὴν ἀπεκρίνατο ὅτι “οὐχ ὡς σὺ λέγεις, ἕνα τῶν τυχόντων εἶδον τὸν ἄνδρα ἐγώ, ἀλλ’ ὡς μέγαν
βασιλέα τῶν Ῥωμαίων ὑπὸ Χριστοῦ κεχρισμένον εἶδον, καὶ ἐξανέστην καὶ ἐπευφήμησα˙ τοῖς γὰρ ὑπὸ θεοῦ
τετιμημένοις ὀφειλομένη πάντως ἐστὶ καὶ ἡ ἐξ ἀνθρώπων τιμή.” διατρίψαντος τοίνυν ἐν τοῖς ἐκεῖσε μέρεσιν ἐπὶ
χρόνον τινὰ τοῦ κυρίου τοῦ Βασιλείου, καὶ τὰς ἐπιτραπείσας αὐτῷ τοῦ δημοσίου δουλείας ἀνύσαντος καὶ
ἀνατρέχειν πρὸς τὴν βασιλεύουσαν μέλλοντος, ἐπεὶ ἔτυχεν ἀσθενείᾳ σώματος ληφθεὶς ὁ Βασίλειος, αὐτόθι
καταλιμπάνεται. ἐπιμελείας δὲ τῆς προσηκούσης τυχὼν μετὰ χρόνον τινὰ τῆς νόσου κρείττων ἐγένετο καὶ πρὸς τὴν
ἄνοδον καὶ αὐτὸς ἡτοιμάζετο. μετακαλεσαμένη δὲ αὐτὸν ἡ προρρηθεῖσα γυνὴ Δανηλὶς πολλοῖς καὶ μεγάλοις
δεξιοῦται χαρίσμασιν, ἐμφρόνως πάνυ καὶ συνετῶς ὥσπερ τινὰ σπόρον εἰς ἀγαθὴν αὐτὰ καταβαλλομένη χώραν, ἵνα
ἀμήσῃ παμπολλαπλασίονα ἐν εὐθέτῳ καιρῷ˙ δέδωκε γὰρ αὐτῷ καὶ χρυσὸν ἱκανὸν καὶ ἀνδράποδα πρὸς ὑπηρεσίαν
τριάκοντα καὶ ἐν ἱματισμῷ καὶ διαφόροις εἴδεσι πλοῦτον πολύν, μηδὲν ἕτερον ἐπιζητήσασα τὸ πρότερον παρ’ αὐτοῦ
ἢ τὸ ποιήσασθαι πνευματικῆς ἀδελφότητος σύνδεσμον πρὸς Ἰωάννην τὸν ταύτης υἱόν. ὁ δὲ ὡς ὑπὲρ αὐτὸν μᾶλλον
οὖσαν διωθεῖτο τὴν ἔντευξιν διὰ τὸ δοκοῦν τῆς γυναικὸς περιφανὲς καὶ τὸ αὐτοῦ κατὰ τὸ ὁρώμενον εὐτελές. ὅμως
πλείονα παράκλησιν δεξάμενος ὑπ’ αὐτῆς τοῦτο πεποίηκε.”).
44
“l’ἀδελφοποιΐα est la fraternité volontaire, une acte marqué par une cérémonie religieuse et assorti d’effets
juridiques, qui engage aussi bien les contractants que la fraternité par le sang ou par alliance;”, DAGRON G.,
Constantinople imaginaire, Études sur le recueil des Patria, Paris 1984, p. 219.
45
ibid., p. 219.
46
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 11, 71-78 (“ἀπὸ δὲ τῶν ἐντεῦθεν αὐτῷ
προσγεγονότων χρημάτων μετὰ τὴν ἐπάνοδον ἐξωνήσατο κτήματα κατὰ Μακεδονίαν μεγάλα, καὶ κατέστησεν ἐπ’
εὐπορίας ἅπαντας τοὺς προσήκοντας ἱκανῆς, καὶ γέγονε πλούσιος καὶ αὐτός ὥσπερ ταῖς ἀρεταῖς, οὕτω δὴ καὶ τοῖς
κτήμασι καὶ τοῖς χρήμασι. συνῆν δὲ ὅμως τῷ κυρίῳ αὐτοῦ καὶ διηκόνει αὐτῷ”).
47
ibid., chapitre, 12, 1-47 (“Κατὰ δέ τινα τῶν ἡμερῶν Ἀντίγονος ὁ πατρίκιος καὶ δομέστικος τῶν σχολῶν κλητόριον
ἐν ταῖς βασιλικαῖς οἰκίαις, αἳ κατὰ τὴν πλησιάζουσαν τοῖς βασιλείοις αὐλήν, ᾠκοδόμησε καὶ πολυτελὲς ἐσκευάσατο,
21
victoire tous les gens honorèrent et admirèrent Basile. La force de Basile l’emporta. Ce fait, ainsi
que l’apprivoisement du cheval sauvage de Michel III, lui permirent l’entrée dans la cour royale;
Michel le plaça parmi les palefreniers royaux et bientôt il le promu au poste de protostrator
(πρωτοστράτωρ)48. Toutefois, la vie de Basile, et en particulier son passé jusqu’à son apparition à
la cour de Michel, n’est connu qu’à travers un nuage de légendes populaires et d’inventions plus
ou moins tendacieuses.
ἑστιάτορα καὶ δαιτυμόνα τὸν οἰκεῖον πατέρα Βάρδαν ποιούμενος. ὁ δὲ Καῖσαρ τοὺς μείζονας τῆς συγκλήτου καὶ
τοὺς οἰκείους παραλαβὼν καὶ τοὺς συνήθεις πρὸς τὴν εὐωχίαν ἀπῄει, συμπαραλαβὼν καὶ τοὺς ἀπὸ Βουλγαρίας
φίλους, συνήθως κατὰ τὸν τότε καιρὸν τῇ βασιλευούσῃ ἐνδιατρίβοντας. παρῆν δὲ τῇ ἑστιάσει καὶ Θεόφιλος ὁ τοῦ
Βασιλείου κύριος οἷα συγγενὴς καὶ αὐτὸς τοῦ Καίσαρος, ἀλλὰ καὶ Κωνσταντῖνος ὁ πατρίκιος, ὁ τοῦ καθ’ἡμᾶς
λογοθέτου τοῦ δρόμου καὶ ἐν φιλοσοφίᾳ ἄκρου καὶ ἀδωροτάτου περιφανῶς πατρικίου Θωμᾶ πατήρ. οἱ δὲ
Βούλγαροι ἀεί πως οἰηματίαι καὶ καυχηματίαι τυγχάνοντες, ἐπεὶ ἔτυχον τότε μεθ’ἑαυτῶν ἔχοντες Βούλγαρον
ἐπ’ἀνδρίᾳ σεμνυνόμενον σώματος καὶ ἄκρον ἐν παλαισμοσύνῃ ὑπάρχοντα, ὃν οὐδεὶς σχεδὸν μέχρι τότε τῶν
προσπαλαιόντων κατέβαλεν, οὐκ ἀνεκτὸν ἐδόκουν ἐπ’ αὐτῷ φρονεῖν ἀλλ’ὑπὲρ τὸ μέτρον ἠλαζονεύοντο. τοῦ δὲ
πότου προϊόντος καὶ θυμηδίας χορευούσης κατὰ τὴν τράπεζαν, λέγει ὁ μικρὸς ἐκεῖνος Θεόφιλος πρὸς τὸν Καίσαρα
ὅτι ἔχω, δέσποτα, ἄνθρωπον ὃς ἐὰν κελεύῃς ἵνα παλαίσῃ μετὰ τοῦ περιβοήτου τούτου Βουλγάρου. μέγιστον γὰρ
ὄνειδος τοῦτο Ῥωμαίοις, καὶ οὐδεὶς ὑποίσει τὴν ἀλαζονείαν αὐτῶν, εἰ οὗτος ἀκαταγώνιστος ἐν Βουλγαρίᾳ
παραγένηται. τοῦ δὲ Καίσαρος γενέσθαι προστάξαντος, ὁ προμνημονευθεὶς Κωνσταντῖνος πατρίκιος, σφόδρα
φιλίως πρὸς τὸν Βασίλειον διακείμενος ἅτε καὶ αὐτὸς ἐξ Ἀρμενίων ἕλκων τὸ γένος, ἐπεὶ δίυγρον εἶδε τὸν τόπον ἐν
ᾧ διαγωνίζεσθαι ἔμελλον, καὶ ἐδεδοίκει μή πως ὀλισθήσῃ τυχὸν ὁ Βασίλειος, αἰτεῖ προτροπὴν γενέσθαι παρὰ τοῦ
Καίσαρος ἐκ ξύλων ἐπιρρανθῆναι πρίσμα κατὰ τὸ ἔδαφος. οὗ γενομένου συμπλακεὶς τῷ Βουλγάρῳ ὁ Βασίλειος, καὶ
θᾶττον συμπιέσας καὶ περισφίγξας αὐτόν, ὡσεί δεσμὸν τινα χόρτου κοῦφον καὶ ἄψυχον ἢ ἐξ ἐρίου πόκον ξηρόν τε
καὶ ἐλαφρόν, οὕτω ῥᾳδίως αὐτὸν ἐπάνω τῆς τραπέζης μετεωρίσας ἀπέρριψεν. τοῦ δὲ γεγονότος οὐδεὶς τῶν
παρόντων ἦν ὃς οὐ περιεῖπε καὶ ἐθαύμαζε τὸν Βασίλειον. ἐκπλαγέντες δὲ καὶ οἱ Βούλγαροι τὴν περιουσίαν τῆς
εὐχερείας τε καὶ δυνάμεως ἔμειναν ἐνεοί. ἀπ’ἐκείνης δὲ τῆς ἡμέρας ἤρξατο ἐπὶ πλέον ἡ τοῦ Βασιλείου φήμη εἰς
πᾶσαν τὴν πόλιν διαφοιτᾶν, καὶ τοῖς ἁπάντων διεφέρετο στόμασιν, ἀπόβλεπτος ἤδη καθεστηκώς.”).
48
ibid., chapitre 13, 31-34 (“προσεῖχε δὲ καὶ ἠγάπα αὐτόν, ὁρῶν αὐτοῦ τὸ πρὸς τοὺς ἄλλους ἐν πᾶσι διαφέρον κατὰ
πολύ. διὸ καὶ πολλάκις ἐπιδειξάμενον κατενώπιον αὐτοῦ εἰς τὴν τοῦ πρωτοστράτορος ἀξίαν ἐβίβασε.”).
22
CHAPITRE III
l’empereurMichel III.
“Grâce à son charme et à sa force physique, il gagna le soutien de plus en plus des
disposait d’une vigueur telle qu’elle lui offrit la grande opportunité de se trouver dans
l’entourage de Michel50. Mais à ce stade, son grand défaut était son absence totale d’éducation51.
“Basile de son côté, était confiné dans ses écuries. Il ne laissait cependant, passer aucune
occasion de s’approcher de Michel qui le prit vite en amitié et l’éleva au rang déjà recherché de
protostrator (πρωτοστράτωρ) 52
”. De plus, Michel développa une association forte avec Basile.
Peu après, l’empereur admira sa puissance et ses compétences où il reconnut son sérieux53. La
49
WALKER A., The emperor and the world exotic elements and the imaging of middle Byzantine imperial power,
ninth to thirteenth centuries, Cambridge 2012, p. 48.
50
SCYLITZAE I., Σύνοψις Ἱστοριῶν, op. cit., chapitre 4, 25-34, (“τούτῳ συνέστησε τὸν Βασίλειον ἀεὶ σπουδὴν
ἔχοντι γενναίους καὶ εὐειδεῖς καὶ ἐπ’ἀνδρείᾳ διαβοήτους κεκτῆσθαι περὶ αὐτὸν ὑπηρέτας. τοιούτους γὰρ
προσλαμβάνων σηρικαῖς τε εὐθὺς ἐκόσμει ἐσθῆσι καὶ τῇ ἂλλῃ καταστολῇ διαπρεπῶς κατελάμπρυνε. τούτοις
ἐγκαταλεγέντα τὸν Βασίλειον καὶ κατὰ πολὺ προέχειν τῶν ἄλλων δοκοῦντα κατὰ τὴν σωματικὴν ῥώμην καὶ
ψυχικὴν ἀνδρείαν πρωτοστράτορα τοῦτον προβάλλεται. ἀεὶ δὲ τοῖς ἔμπροσθεν ἐπεκτεινόμενος ἡμέραν ἐξ ἡμέρας
ἐπὶ πλέον ἠγαπᾶτο παρὰ τοῦ Θεοφίλου καὶ ἐπὶ τοῖς οἰκείοις προτερήμασιν ἐθαυμάζετο. ἦν γὰρ κατά τε χεῖρα
γενναῖος καὶ κατὰ ψυχὴν θαρραλέος καὶ πρὸς πᾶν τὸ κελευόμενον ὀξύς τε καὶ ἐπιτήδειος.”).
51
PAIDAS C. D.S., Basile I Macédonien, Δύο παραινετικὰ κείμενα πρὸς τὸν αὐτοκράτορα Λέοντα ΣΤ’ τὸν Σοφό,
Athènes 2009., p. 119, annotation 11.
52
VOGT A., Basile Ier, op. cit., p. 30.
53
TOUGHER S., The reign of Leo VI, op. cit., p. 48.
23
relation entre les deux était extrêmement étroite et Michel lui donna des positions judiciaires
éminentes.
Il est important de noter qu’il y eut beaucoup de jeunes qui essayèrent de consulter
Michel sur ses relations et sa confiance en Basile. Selon les auteurs byzantins, sa mère,
les prédictions de sa mère et de son oncle concernaient l’avenir de Basile et la fin de la dynastie
amorienne56. Par ailleurs, “quand Michel III remarqua Basile, le favori qui devait l’assassiner et
prendre sa place, il le confia à l’hétèriarque André pour qu’il l’enrôla dans l’hétérie57”.
Depuis que Basile avait été fait parakoimomène (παρακοιμώμενος), celui-ci vivait dans
chambellans étaient des eunuques. Mais, il y a une exception qui est célèbre, “celle de Basile le
54
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., p. 368.
55
pour ce thème voir, ibid., chapitre 14, 14-16 (“εἶπε πρός τινας τῶν συνεπομένων συνήθων αὐτοῦ καὶ γνωστῶν ὅτι
οἶμαι πάσης τῆς γενεᾶς ἡμῶν τὴν κατάλυσιν τὸν ἄνθρωπον τοῦτον μέλλειν γενήσεσθαι”), chapitre 14, 22-24
(“πρῶτα μὲν ὅτι ὑπὸ νεανίσκου τινὸς εὑρίσκω τὴν κατάλυσιν τῆς ὑμῶν γενεᾶς”) et chapitre 15, 20-22 (“ἔλεγεν ὅτι
ὃν ἤκουον παρὰ τοῦ πατρός σου, δέσποτα καὶ τέκνον ἐμόν, μέλλειν ἐξολοθρεῦσαι τὴν γενεὰν ἡμῶν, οὗτός ἐστιν ὃν
λέγεις Βασίλειον”) et SCYLITZAE I., Σύνοψις Ἱστοριῶν, op. cit., chapitre 9, 65-71(“ὄπισθεν δὲ τοῦ βασιλέως κατὰ
τὸ σύνηθες ἑπόμενος ὁ καῖσαρ, καὶ τὸ γεγονὸς θεασάμενος, εἰπεῖν λέγεται πρός τινα τῶν συνήθων ἐν
μυστηρίῳ˙‘τοῦτον, ὦ τᾶν, ἡγοῦμαι τὸν ἄνθρωπον ὄλεθρον γενήσεσθαι ἄρδην τῆς ἡμῶν γενεᾶς.’ φασὶ δ’, ὅτι καὶ
Λέων αὐτὸ τοῦτο προεθέσπισεν ὁ φιλόσοφος ὀνομαστὶ τὸν ἄνδρα καλέσας καὶ σημεῖα ὑποφήνας τινὰ καὶ τῷ
δακτύλῳ δείξας, καὶ τοῦτον ἔσεσθαι προειπὼν τῆς συμπάσης ὑμῶν γενεᾶς τὸν ὄλεθρον.”) et chapitre 10, 85-95 (“ὅν,
ὦ τέκνον, τοῦτον λέγεις Βασίλειον, ὁ τῆς ἡμετέρας ἐστὶν ἀφανισμὸς γενεᾶς. εἶδον γὰρ ἐν αὐτῷ σημεῖον πάλαι μοι
παρὰ τοῦ σοῦ προεξηγηθὲν πατρός, πρὸς ὅπερ ἰλιγγιάσασα εἰς γῆν κατώλισθον˙ ὁ δὲ βασιλεὺς τοῦτο μὲν λόγοις
ἀποτρεπτικοῖς, τοῦτο δὲ καὶ πληροφορίαις ἐνωμότοις ἀπῆγε τὴν μητέρα τοῦ δέους, εἰς τὸ καθεστὼς ἐπανάγων καὶ
παραμυθούμενος, ‘τὸν ἄνθρωπον τοῦτον,’ λέγων, ἴσθι, ὦ δέσποινα καὶ μῆτερ ἐμή, ἄνδρα μὲν εἶναι γενναῖον, ῥώμῃ τε
ἀνυπόστατον καὶ ψυχῆς εὐγενείᾳ ἀσύγκριτον, πιστὸν δὲ τὰ εἰς ἡμᾶς καὶ εὔνουν καὶ κατ’οὐδενὸς κακονούστατον.’
καὶ τότε μὲν τὴν τῆς τοιαύτης τύχης ἐπήρειαν οὕτω παρέδραμεν ὁ Βασίλειος.”).
56
CODESO V. P., Miguel III (842-867). Construcción histórica y literaria de un reinado, Madrid 2009, p. 177.
57
KARLIN-HAYTER P., Studies in Byzantine political history: sources and controversies, Londres 1981, p. 106.
58
VOGT A., Basile Ier, op. cit., p. 35.
24
future fondateur de la dynastie macédonienne, dont Michel III fit son parakoimomène”
(παρακοιμώμενος)59.
“Michel pratiquait un commerce intime avec Eudocie depuis sa première puberté. Pour
mettre fin à cette liaison, sa mère Théodora, avec le consentement du ministre Théoctiste, avait
imposé son mariage avec une autre Eudocie, appartenant à la famille du Décapolite. Michel
épousa Eudocie, sans rompre ses liens avec Eudocie Ingérine.60” Effectivement, l’impératrice
Il faut mentionner que Basile eut une femme, qui s’appelait Maria et qui était la mère de
leurs fils, Constantin62. Mais Michel arrangea lui-même que Basile épouse sa maîtresse Eudocie
Ingérine en 865 63
qui, selon les sources, était très belle64 et avait huit enfants (quatre fils65 et
quatre filles). Ainsi, la question de la relation entre Michel et Basile est encore compliquée par le
fait que Basile épousa Eudocie. Par ailleurs, la relation entre Michel III, Eudocie Ingérine et
59
CHEYNET J.-Cl., La societé byzantine˙L’apport des sceaux, volume 1, Paris 2008, p. 178.
60
ADONTZ N. “La portée historique de l’Oraison funèbre de Basile I par son fils Léon VI le Sage”, Byzantion 8,
Bruxelles 1933, p. 509.
61
NIKOLAOU K., “Θεοδώρα και Θεόκτιστος”, Σύμμεικτα 15, Athènes 2002, p. 70.
62
pour ce thème voir aussi , RUNCIMAN St., The emperor Romanus Lecapenus and his reign, Cambridge 1929, p.
40.
63
WALKER A., The emperor and the world, op. cit., p. 48.
64
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 16, 26-32 (“μετὰ καιρὸν οὐ πολὺν
προβάλλεται παρακοιμώμενον ὁ βασιλεὺς τὸν Βασίλειον, τιμήσας αὐτὸν καὶ πατρίκιον, καὶ γυναικὶ συζεύξας
εὐμορφίᾳ σώματος καὶ κάλλει καὶ κοσμιότητι πρωτευούσῃ πασῶν τῶν εὐγενίδων σχεδόν, ἣ θυγάτηρ ἐτύγχανε τοῦ
παρὰ πάντων ἐπ’εὐγενείᾳ καὶ φρονήσει λαλουμένου τότε τοῦ Ἴγγερος”) et SCYLITZAE I., Σύνοψις Ἱστοριῶν, op.
cit., chapitre 11, 16-21 (“μετὰ χρόνον γάρ τινα προβάλλεται παρακοιμώμενον ὁ βασιλεὺς τὸν Βασίλειον, τιμήσας
αὐτὸν καὶ πατρικιότητι καὶ γυναικὶ συζεύξας εὐπρεπείᾳ τε σώματος καὶ κάλλει καὶ σωφροσύνῃ πασῶν πρωτευούσῃ
τῶν κατ’αὐτήν. αὕτη δὲ ἦν θυγάτηρ τοῦ παρὰ πάντων ἐπὶ φρονήσει καὶ εὐγενείᾳ διαβοήτου Ἴγγερος, τοῦ γένους
καταγομένου τῶν Μαρτινακίων”).
65
Ἐκ τοῦ Βίου Βασιλείου τοῦ νέου, παρὰ Γρηγορίου τοῦ μαθητοῦ αὐτοῦ (ex Basilii Junioris vita, auctore Gregorio
ejus discipulo), Historiae Byzantinae Scriptores post Theophanem, accedit Josephi Genesii Historia de Rebus
Constantinopolitani, Patriologa Graeca, 109, Belgium, p. 654 (601 A) (“Βασίλειος ὁ βασιλεύς, ᾧ τὸ ἐπίκλην
Μακεδών, υἱοὺς ἔσχε τέσσαρας, Κωνσταντῖνον, Λέοντα, Στέφανον καὶ Ἀλέξανδρον”).
25
Basile Ier fut distingué comme un “ménage à trois”66. “Cependant, Eudocie devait rester en tant
que maîtresse de l'empereur, tandis que Basile devait avoir Thècle, la sœur de Michel, en
récompense67.” Εn raison de cette relation compliquée entre Michel et Basile, les chercheurs ne
partagent pas le même avis en ce qui concerne la paternité de Léon VI, car il était né en 866,
c'est-à-dire avant l’assassinat de Michel. Sa mère est, certainement, Eudocie Ingérine, mais cette
femme, en plus d’être femme de Basile, était aussi maîtresse officielle de Michel.
entre Basile et Léon VI. En général, Basile aima surtout son premier fils Constantin tandis qu’il
Quand il atteignit l'âge nubile, Léon fut marié à Théophano, qu’il n'aimerait jamais. En
revanche, il maintint sa relation avec Zoe Zaoutzaina, qui devint sa deuxième femme, après la
mort de Théophano. Lorsque Basile fut informé des affaires extra-conjugales de son fils, il le
frappa brutalement. L'empereur utilisa des pratiques violentes afin de conseiller Léon ; Lui-
même n’était pas irréprochable, depuis qu’il entretenait des relations extra-conjugales avec la
L'empereur n’hésita pas à emprisonner Léon, quand il fut convaincu que Léon organisait
un complot en vue de le renverser. Pour cette raison, il se retira pendant un certain temps dans le
66
TOUGHER S., “Michael III and Basil the Macedonian: just good friends?” , Desire and Denial in Byzantium,
Papers from the Thirty-first Spring Symposium of Byzantine Studies, Bringhton 1997, p. 150.
67
TOUGHER S., “After Iconoclasm (850-856)”, The Cambridge History of the Byzantine Empire c. 500-1492, éd.
Jonathan Shepard, Cambridge 2008, p. 295.
68
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 100, 54-57 (“καὶ κατά τινα τῶν βασιλείων
οἴκων, ὃς Μαργαρίτης κατονομάζεται, ἔμφρουρον τοῦτον πεποίηται, καὶ τῶν ἐρυθρῶν πεδίλων ἀπογυμνοῖ”) et
chapitre 101, 29-30 (“καὶ τὴν προτέραν τῆς βασιλείας τάξιν καὶ τιμὴν ἀποδίδωσιν”) et SCYLITZAE I., Σύνοψις
Ἱστοριῶν, op. cit., chapitre 46, 15-17 (“πρὸς ὀργὴν κατὰ τοῦ υἱοῦ διανίσταται, καὶ ἔν τινι τῶν βασιλείων οἴκων ὃς
26
la légitimité de Léon ne fut jamais perdue après la restriction, et l'empereur lui décerna le titre à
macédonienne, Basile et Léon, et brisa l'image d'une famille transparente, chrétienne, qui jusque-
là avait joui des biens terrestres sous la protection de Dieu69”. Basile eut aussi deux autres fils,
Alexandre et Stéphanos (Etienne), ainsi que quatre filles, Anastasie, Anna, Maria et Hélène.
Parallèlement, il faut noter que Basile et Michel auraient prétendument entretenu des
relations sexuelles. D’abord nous allons souligner de nouveau que Basile fut le premier
parakimomène (παρακοιμώμενος) n’étant pas eunuque. Peut-être maintenait-il donc des relations
avec l’empereur, sans doute, pour défendre et pour promouvoir ses intérêts. Mais en général, les
chercheurs affirment que c’est Michel qui avait des tendances homosexuelles et que Basile
succomba à ses appétits. Il semble que les chercheurs se soient basés sur les récits de la Vie de
Basile au sujet de la la vie “lubrique” et de débauche de Michel, qui peut-être incluait des
l’empereur, car il dormait dans la chambre de l’empereur, comme sa garde royale72. On peut
ainsi affirmer que les relations entre Basile et Michel n’étaient pas seulement amicales. La
choses, vu que cette position était normalement confiée aux eunuques. La décision de l’empereur
Μαργαρίτης κατονομάζεται, ἔμφρουρον τοῦτον πεποίηκεν, ἀφαιρεῖται δὲ καὶ τὰ τῆς βασιλείας παράσημα”) et 45-46
(“καὶ τὴν προτέραν τῆς βασιλείας τιμὴν ἀποδίδωσιν”).
69
CHRESTOU I., “Ὁ Θεὸς σῴζοι τὸν βασιλέα ή πώς ο Θεός σώζει τον βασιλέα Βασίλειο Α΄”, Φιλοτιμία,
Thessalonique 2011, p. 142.
70
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 27, 59-61 (“καὶ οὗτος μὲν οὕτω βιούς,
αἰσχρῶς τε καὶ ὀλεθρίως ἑαυτῷ καὶ τοῖς πράγμασι, τοιοῦτον καὶ τὸ τέλος ἐδέξατο, τῶν προβεβιωμένων ἐπάξιον”).
71
ibid., p. 368.
72
ibid., chapitre 25, 5-7 (“Βασιλικῖνον ἐκεῖνον, ἕνα καὶ αὐτὸν τοῦ παλαμναίου συνεδρίου τυγχάνοντα, φαῦλον καὶ
μιαρὸν θηλυδρίαν τε καὶ φιλόκωμον”).
27
de donner la position de parakimomène, à Basile démontre la confiance de Michel en Basile.
Mais, le nom du poste lui-même signifie littéralement “dormir à côté” et indique donc une
28
CHAPITRE IV
Les relations entre Basile et Vardas n’étaient jamais les meilleures, bien que le césar ait
été celui qui donna à Basile la possibilité de pénétrer dans l'entourage impérial; “la connaissance
de Michel et de Basile se réalisa, par hasard, par le césar Vardas”73. L’amour de l’empereur
envers le jeune Basile était la raison pour laquelle Vardas détesta Basile. “Les deux hommes
l’empereur lui-même. C’est la raison pour laquelle ces deux personnes prêtèrent serment devant
le patriarche Phôtios qu’ils ne mettraient jamais en danger la vie du césar76. Mais pendant
l’expédition en Crète (866), le césar fut assassiné par les conspirateurs. Les textes, qui n’ont pas
pour but les louanges au fondateur de la dynastie macédonienne, relèvent le rôle de Basile,
comme l’inspirateur de l’assassinat et comme un membre actif du groupe des assassins 77. Au
Basile sont passés sous silence78. En ce point il est important de mentionner que Michel lui-
73
CHRESTOU Ι., Αυτοκρατορική εξουσία και πολιτική πρακτική- Ο ρόλος του παραδυναστεύοντος στη βυζαντινή
διοίκηση (τέλη 8ου – αρχές 11ου αιώνα), Athènes 2010, p. 143.
74
ibid., p. 144.
75
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., p. 382-383.
76
CHRESTOU Ι., Αυτοκρατορική εξουσία και πολιτική πρακτική, op. cit., p. 150.
77
ibid., p. 145.
78
ibid., p. 146.
29
même collabora avec Basile pour la réalisation du crime de Vardas79. On peut dire que la haine
Après l’assassinat de Vardas, le 21 avril 866, la campagne prit fin, car Michel et Basile
craignaient l'impact que les nouvelles de l’assassinat de Vardas auraient dans l'armée et dans
Constantinople aussi81. À la suite de leur retour dans la ville impériale, l’empereur décida
d’adopter Basile, puisque il n’avait pas d’enfants82. Il rendit hommage à Basile et lui donna aussi
la dignité de magister.
Incapable de diriger seul l’Empire, peu de jours plus tard, , le 26 mai 866, dimanche de la
Pentecôte, il résolut d’élever Basile au rang de coempereur83. Les raisons pour lesquelles Michel
prit la décision qui lui coûta la vie sont donc loin d'être claires84. Basile réussit à se mettre en
79
WALKER A., The emperor and the world, op. cit., p. 48.
80
NIKOLAOU K. –CHRESTOU Ι., “Love, Hatred and Violence in the ‘Sacred Palace’: the story and history of the
Amorian Dynasty”, Byzantion 78, Bruxelles 2008, p. 97.
81
CHRESTOU Ι., Αυτοκρατορική εξουσία και πολιτική πρακτική, op. cit., p. 146.
82
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 18, 1-5 (“τῆς δὲ προνοίας ἀγούσης τὸν
Βασίλειον εὐμηχάνως πρὸς ὅπερ ἐβούλετο, εὐθέως μετὰ τὴν ἐκ τῆς στρατείας ὑποστροφὴν υἱοποιεῖται τοῦτον ὁ
βασιλεύς (ἐτύγχανε γὰρ καθάπαξ οἰκείας γονῆς ἀμοιρῶν) καὶ τῆς τῶν μαγίστρων ὑπερλάμπρου τιμῆς ἀξιοῖ.”) et
SCYLITZAE I., Σύνοψις Ἱστοριῶν, op. cit., chapitre 13, 60-68 (“υἱοποιησάμενος ἦν τὸν Βασίλειον, ᾔδει δὲ αὐτὸν καὶ
ἀνδρείᾳ καὶ συνέσει τῶν πολλῶν διαφέροντα καὶ ἱκανὸν ἀναπληροῦν αὐτοῦ τὸ ἐν τῇ κυβερνήσει τοῦ κοσμικοῦ
σκάφους ὑστέρημα, τὸ πλέον δὲ καὶ ὑπερτάτης δυνάμεως ἐναγούσης εἰς τοῦτο αὐτόν, καὶ βασιλείας τιμῇ καὶ δόξῃ
καὶ χρίσματι κατακοσμεῖ τὸν Βασίλειον, κατὰ τὴν ἁγίαν ἡμέραν τῆς πεντηκοστῆς, ἐν τῷ περιωνύμῳ τῆς τοῦ θεοῦ
σοφίας ναῷ, δημοσίαν πρόοδον ποιησάμενος, καὶ τῷ Βασιλείῳ τὸν βασίλειον περιτίθησι στέφανον, ἕκτην πρὸς
εἴκοσιν ἄγοντος τοῦ Μαΐου μηνὸς τῆς τεσσαρεσκαιδεκάτης ἐπινεμήσεως.”) et GENESIUS J., Περὶ Βασιλειῶν, op.
cit., chapitre 27, 56-68 (“καὶ κατὰ τὴν βασιλίδα πόλιν προχωρεῖ, πρὸς ἕω τε τὴν ῥητὴν ἑορτῆς διαγελῶσαν
Πεντηκοστὴν ἡμέραν τινὶ κοιτώνων ἐγκλείσας Βασίλειον τοῖς σὺν αὐτῷ προστάττει ἐν νεύματι ἀπογυμνοῦν τοῦτον
τὼ χεῖρέ τε διατεῖναι. τούτου δὲ γινομένου κατὰ τὸ προσταχθέν, ὁ Βασίλειος καταπλήττεται, ἀλλ’ ὅμως νεανικὸς ὢν
τῆς ἐκπλήξεως ἀνακτᾶται, ἑαυτοῦ τε καὶ τοῦ βασιλέως καθίσταται, καὶ μαστίζεται παρ’ αὐτοῦ διπλοῖς ἐν
φραγγελίοις λ΄, μνήμην ἔχειν τοῦτον ἀνάγραπτον τῆς πρὸς αὐτὸν φιλοστόργου προθέσεως. καὶ τῷ μεγίστῳ ναῷ
ἐπελθὼν πρωΐας αὐτῆς στεφηφόρον ἄνακτα λαοῖς ἀναδείκνυσι, μηνὶ Μαΐῳ κς΄, ἰνδικτιῶνος ιδ΄, καὶ τῆς κατὰ
δευτερείαν αὐτῷ βασιλείας τὰ πρόσφορα δίδωσιν. ᾧ καὶ πολὺ φίλτρον ἐπιδιδούς, καὶ τὰ ἴσα, πρὸς δὲ καὶ τὰ
καθ’ὑπεροχὴν ἐμπαρέχεται.”).
83
VOGT A., Basile Ier, op. cit., p. 39.
84
CODESO V. P., “Contribución al problema de la cronologia y las Fuentes de la Vita Basilii”, Byzantinische
Zeitischrift 102/2, Munich 2009, p. 762.
30
valeur comme coempereur85 au grand étonnement de tous. Pendant le couronnement de Basile, le
césar Vardas fut condamné comme conspirateur, et c’est pour cette raison que son meurtre fut
“Lorsqu’il fut associé au trône le 26 mai 866, Basile avait, selon la tradition, reçu la
couronne des mains de Michel III.86”. Tout le monde applaudit et Basile fut reçut aux cris de
byzantine fut le premier pas pour le changementde l’institution impériale byzantine, l’élévation
de Basile en coempereur alors même qu’il était d’origine modeste, doit sans aucun doute être
considérée comme la deuxième étape dans cette direction87. Bien que toutes les personnes autour
de l’empereur aient été préoccupées par l’ascension de Basile, seul Michel ne se rendit jamais
compte qu’il resta sans appuis. Basile déjoua méthodiquement le nouveau complot et il marcha
85
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 18, 34-49 (“ᾔδει δὲ αὐτὸν οὐ μόνον ἀνδρίᾳ
ἀλλὰ καὶ συνέσει τῶν πολλῶν διαφέροντα καὶ ἱκανὸν ἀναπληροῦν αὐτοῦ τὸ ἐν τῇ κυβερνήσει τοῦ κοσμικοῦ
σκάφους ὑστέρημα, ἅμα καὶ τῆς θείας ἐναγούσης εἰς τοῦτο προνοίας αὐτόν, βεβαιοῖ πρὸς τοῦτο τὴν γνώμην αὐτοῦ
ὥστε Βασίλειον βασιλέα... καὶ δὴ θεοῦ συνεφαπτομένου τῆς βουλῆς καὶ τοῦ πράγματος, κατ’ αὐτὴν τὴν ἡμέραν τῆς
ἁγίας πεντηκοστῆς, ἐν ᾗ τοῦ πατρὸς ὁ παράκλητος πρὸς τοὺς τοῦ Χριστοῦ καὶ θεοῦ ἡμῶν ἐφοίτησε μαθητάς, ἐν τῷ
περιβλέπτῳ καὶ ἐπωνύμῳ τῆς τοῦ θεοῦ σοφίας ναῷ τὸν βασίλειον ὁ Βασίλειος περιτίθεται στέφανον, χειρὶ μὲν τοῦ
τότε Μιχαὴλ βασιλεύοντος, ψήφῳ δὲ καὶ κρίσει Χριστοῦ τοῦ ἀεὶ βασιλεύοντος. ἕκτην πρὸς ταῖς εἴκοσιν εἶχεν ὁ
Μαΐος μήν, τῆς τεσσαρεσκαιδεκάτης κατὰ Ῥωμαίους ἐπινεμήσεως”) et NICETAS Paphlagon, Τοῦ ἐν Ἁγίοις Πατρὸς
ἡμῶν Ἰγνατίου, Ἀρχιεπισκόπου Κωνσταντινουπόλεως, Βίος ἤτοι ἄθλησις, Patrologia Graeca 105, 1862, p. 537, B
(“Τότε μὲν οὗν ὁ αὐτοκράτωρ παρευθὺς πρὸς τὴν βασιλεύουσαν παλινοστεῖ. Πεντηκοστὴ δ’ἄρ’ἦν, καὶ Βασίλειον
ὄντα καὶ παρακοιμώμενον, στέμματι κατακοσμήσας, ἀναγορεύει βασιλέα.”).
86
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 205.
87
BLUSIDOU V., “Ὁ βυζαντινὸς αὐτοκρατορικὸς θεσμὸς καὶ ἡ πρώτη ἐκθρόνιση τοῦ Πατριάρχη Φωτίου”,
Σύμμεικτα 7, Athènes 1987, p. 37.
88
CHRESTOU Ι., “Ὁ Θεὸς σῴζοι τὸν βασιλέα”, op. cit., p. 135.
31
CHAPITRE V
Basile Ier.
Les auteurs des sources ne partagent pas le même avis en ce qui concerne les évènements
qui précédèrent l’assassinat de Michel III89. Soit Basile avait toujours jeté son dévolu sur le
pouvoir exclusif, soit Michel et Basile avaient tout simplement perdu confiance l’un en l'autre90.
C’est la raison pour laquelle, Michel conspira91 contre la vie de Basile92. Mais, il convient de
dire aussi, que Michel fut peut-être informé que le coempereur le tuerait. La situation semblait
indécise et les deux personnes voulurent éliminer l’un l’autre93. En plus, les écrivains byzantins
n'expliquent pas exactement comment l'amour de Michel pour Basile fut tourné en haine94. Sans
doute, Basile devait agir pour se protéger, mais aussi pour défendre l'avenir de l'Empire95. Il faut
mentionner également, que selon les sources de la propagande macédonienne, Basile n’eut
89
pour ce thème voir aussi, WALKER A. , The emperor and the world, op. cit., p. 48.
90
TOUGHER S., “After Iconoclasm (850-886)”, op. cit., p. 292-304.
91
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 20, 11-14 (“καὶ ὅτι μετὰ ταῦτα αὐτὸς ὁ
Μιχαὴλ καθ’ ἑαυτοῦ τὰ ξίφη ἠκόνησε καὶ τὰς τῶν ἀνελόντων αὐτὸν ἐστόμωσε δεξιὰς καὶ εἰς τὴν οἰκείαν σφαγὴν
διηρέθισε”) et chapitre 24, 5-6 (“ὁρῶν ταῦτα καὶ ἀκούων ἐκεῖνος λίαν ἐδυσφόρει καὶ ἠνιᾶτο καὶ τὴν ἑαυτοῦ ζωὴν
ἀπελέγετο”), SCYLITZAE I., Σύνοψις Ἱστοριῶν, op. cit., chapitre 15, 8-9, (“Ταῖς δὲ κατ’ αὐτοῦ συνεχέσιν ἐπιβουλαῖς
καὶ μελέταις ἐκδειματωθεὶς ὁ Βασίλειος δρᾶσαί τι μᾶλλον πρὸ τοῦ παθεῖν ἠγωνίσατο”) et GENESIOS J., Περὶ
Βασιλειῶν, op. cit., chapitre 28, 69-71 (“Τοσοῦτον τὰ τῆς πληροφορίας ὁλικῶς διεξήπλωτο, καὶ φθόνος ἐκ τούτου
δαψιλὴς παρὰ πολλῶν ἐξεκέχυτο, οἳ καὶ τὰ πρὸς διάλυσιν τῆς αὐτῶν ὁμονοούσης ἀγάπης ἐντεχνιτεύουσι”).
92
pour ce thème voir aussi, VARONA P., “Contribución al problema de la cronologia”, op. cit., p. 769.
93
CHRESTOU Ι., Αυτοκρατορική εξουσία, op. cit., p. 147.
94
NIKOLAOU K. –CHRESTOU I., “Love, Hatred and Violence in the ‘Sacred Palace’”, op.cit., p. 96.
95
CHRESTOU I., “Ὁ Θεὸς σῴζοι τὸν βασιλέα”, op. cit., p. 138.
32
jamais un rôle essentiel dans l’assassinat de Michel. Au contraire, les militaires et les sénatoriaux
tramèrent le complot. Pendant cette période, Michel présenta Vasiliskinos, comme son futur
Mais, on peut s’interroger si Basile était en position de défense, et s’il n’avait aucun autre choix
que de tuer Michel. Pourtant, l’assassinat de Michel était la dernière étape avant son ascension au
trône impérial.
Basile était celui qui décida d’agir en premier. Il avait réuni ses amis, qui étaientceux qui
avaient participé à l’assassinat de Vardas et “bientôt les abords de la chambre impériale furent
envahis par les conjurés.96”. Dans la nuit du 23 au 24 septembre 867, les conspirateurs tuèrent
l’empereur Michel III dans le palais de Saint Mamas97. “L’empereur était mort. Byzance qui
entrait, cette nuit du 23 au 24 septembre, dans l’année 867 recevait un nouveau souverain et une
nouvelle dynastie. 98” L’assassinat de Michel fut rapporté dans la Vie de l’Impératrice Théodora,
de son comportement, qui peut-être caractérisé comme irréligieux. Il est très intéressant qu’à la
96
VOGT A., Basile Ier, op. cit., p.41.
97
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 27, 47-52 (“δι’ἃ δὴ πάντα συμφρονήσαντες
τῶν ἐν τέλει οἱ δοκιμώτατοι καὶ τὸ ἔμφρον τῆς συγκλήτου βουλῆς, διὰ τῶν προκοιτούντων τοῖς βασιλεῦσι
στρατιωτῶν, ἐν τοῖς παλατίοις τοῦ ἁγίου μάρτυρος Μάμαντος ἀναιροῦσιν αὐτόν, ἐκ τῆς ἄγαν οἰνοφλυγίας
ἀνεπαισθήτως τὸν ὕπνον τῷ θανάτῳ συνάψαντα”), SCYLITZAE I., Σύνοψις Ἱστοριῶν, op. cit., chapitre 15, 10-12
(“οὐκοῦν καὶ παρασκευασάμενος μετά τινων οἰκείων τε καὶ συγγενῶν καὶ τῶν προκοιτούντων ἐν τοῖς βασιλείοις
στρατιωτῶν ἀναιρεῖ τὸν βασιλέα ἐν τοῖς παλατίοις τοῦ ἁγίου μεγαλομάρτυρος Μάμαντος. καὶ Μιχαὴλ μὲν οὕτω
βιοὺς ἀνειμένως καὶ μαλθακῶς τοιοῦτον καὶ τὸ τέλος ἐδέξατο, ἀναγορεύεται δὲ μόναρχος εὐθὺς ὁ Βασίλειος παρά
τε τῶν συνωμοτῶν πρῶτον, εἶτα καὶ τῆς συγκλήτου βουλῆς καὶ τῶν βασιλικῶν ταγμάτων καὶ παντὸς τοῦ
στρατεύματος καὶ τῆς πληθύος τῆς ἀστικῆς.”) et GENESIOS J., Περὶ Βασιλειῶν, op. cit., chapitre 28, 80-84 (“ὅθεν
οἱ τὰ συνοίσοντα φρονοῦντες τῷ Βασιλείῳ πρὸς φόνον ἐκίνουν τοῦ αὐτοκράτορος˙ὡς δ’ οὐκ ἔπειθον τῆς πρὸς
αὐτὸν εὐνοίας μηδ’ ὅλως ἐκτετραμμένον ἢ καὶ πρὸς μιαιφονίαν ἰλιγγιῶντα, αὐτόχειρες γίνονται τῆς σφαγῆς, ἵνα μὴ
σὺν αὐτῷ διαπόλοιντο”).
98
VOGT A., Basile Ier, op. cit., p. 41-42.
99
MARKOPOULOS A., “Βίος τῆς αὐτοκράτειρας Θεοδώρας”, Σύμμεικτα 5, Athènes 1983, p. 252.
33
lecture des chapitres concernant Michel III et son assassinat, il apparaisse que le coupable n’était
jamais l’assassin, mais la victime100. Ainsi, Basile fut présenté comme un outil des assassins de
Dieu. On peut ainsi déduire que les auteurs essayèrent de délier Basile de la responsabilité de
assassinant Michel III102. “Quoiqu’il en soit, la nuit du meurtre de Michel III, il renforçait la
garde de son poste habituel: en effet, Basile, après avoir commis son forfait, se rendit au Grand
Palais accompagné d’un certain Euloge le persan, qui annonça à l’hétériarque Artavasde, dans sa
langue, que Michel était mort, tout en le sommant d’ouvrir à l’empereur – c’est-à-dire Basile.
Artavasde courut chercher le papias (παπίας) à qui Basile, dès qu’il fut à l’intérieur du palais,
prit les clefs, les gardant sur lui jusqu’au matin, quand il nomma un nouveau papias mais non,
en 867, après deux assassinats affreux, dont Basile était le moteur104. “Basile était le dernier
empereur, qui était d’origine humble et qui accéda au trône impérial grâce à l’aide d’une équipe
Constantin par l’éparque (Ἔπαρχος) de Constantinople, qui était Marianos (Μαριανοῦ υἱοῦ
100
HUNGER H., Βυζαντινὴ Λογοτεχνία, op. cit., p. 147.
101
ibid, p. 160.
102
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 52.
103
KARLIN-HAYTER P., Studies in Byzantine Political History, op. cit., p. 106.
104
JENKINS J.-H.-R. ,“Studies on Byzantine History of the 9th and 10th Centuries, Variorum Reprints, London 1970,
(The Classical Background of the Scriptores Post Theophanem”, Dumbarton Oaks Papers 8, 1954), p. 22.
105
CHRESTOPHILOPOULOU Ek.., Τὸ πολίτευμα καὶ οἱ θεσμοί τῆς Βυζαντινῆς Αὐτοκρατορίας 324-1204, Κράτος-
Διοίκηση- Οικονομία- Κοινωνία Αthènes 2004, p. 214, annotation 56.
34
Πετρωνᾶ). Il est notable que Marianos était fils de Petronas et neveu de l’impératrice Théodora.
Le choix de cette personne cacha une opportunité politique. Basile voulut prouver à l’opinion
publique que la dynastie précédente, qui avait été renversée, approuvait aussi le coup, c’est-à dire
la manière dont Basile accéda au trône de l’empire. Cela était la plus grande légitimation
Il fut également très important que Basile choisit aussi d’être érigé autocrate par les
conspirateurs. Il s’agissait de ceux qui connaissaient la vérité sur l’assassinat de Michel. C’était
un moyen pour légitimer son ascension fulgurante au pouvoir. “Après avoir assassiné Michel III,
le 23 septembre 867, il se serait fait à nouveau couronner, cette fois à l’église des Asomates (les
“sans-corps” Michel et Gabriel), restaurée par lui, afin qu’il soit bien clair qu’il ne devait
Constantinople. Dagron souligne que “seul, à ma connaisance, Basile Ier aurait reçu des mains
(autokratorikon stemma), mais c’était pour effacer le souvenir de son premier couronnement par
Michel III et, comme l’écrit l’historien Génésios, sensible à cette anomalie, pour “fixer lui-même
un autre commencement à sa basileia” 107”. “Il en est de temps pour Michel III, auquel Basile Ier
faisait comprendre le danger que représente la “haine” du peuple, surtout quand elle est partagée
106
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 205.
107
ibid., p. 102.
108
KOUTRAKOU N.-C., La propagande impériale byzantine, persuasion et réaction (VIIIe-Xe siècles), Athènes
1994, p. 58.
35
Par conséquent, “Basile émergea comme l’agent choisi de Dieu, dont le destin impérial
fut annoncé par les signes et les visions prophétiques”109. Selon les auteurs, et comme nous
l’avons déjà vu, la volonté divine guida Basile depuis qu’il était enfant. Sa progression au trône
impérial est présentée comme légitime et elle est légitimée par Dieu. D’ailleurs les empereurs
109
TOUGHER S., The reign of Leo VI, op. cit., p. 30.
110
CHRESTOPHILOPOULOU Ek., Τὸ πολίτευμα καὶ οἱ θεσμοί, op. cit., p. 197.
36
CHAPITRE VI
En général, on peut dire que l’empereur doit être l’image de Dieu, selon les byzantins. Il
devait être gouverné par les lois de Dieu (βασιλευόμενος) afin de diriger l’empire avec légitimité
(βασιλεύειν ἐννόμως)111.
Après l’assassinat de Michel III, Basile, qui était maintenant empereur (μονοκράτωρ),
essaya de légitimer son ascension au pouvoir, car le peuple de Constantinople mais aussi le Sénat
et l’Armée étaient au courant de la manière sanglante dont Basile avait obtenu le trône impérial.
Toute la population de Constantinople sut que Basile était l’assassin de Michel III, bien que
Basile n’était jamais présenté comme le membre principal du groupe des conspirateurs.
Tout d’abord, Basile avait besoin d’affermir112 une nouvelle dynastie et il fallut aussi la
consolider. Cependant, le nouvel empereur était “arrivé au pouvoir après l’assassinat de son
prédécesseur, Michel III, et dont l’assise politique resta longtemps fragile”113. C’est la raison
pour laquelle il semble que Basile fit rapidement le choix d’associer son fils aîné Constantin au
pouvoir et quelque temps après son autre fils Léon VI114. Après la mort de son premier fils,
111
DAGRON G., “Lawful Society and Legimate Power”, op. cit., p. 32.
112
PAIDAS C. D.S., Basile I Macédonien, Δύο παραινετικὰ κείμενα op. cit., p. 37.
113
CHEYNET J.-Cl., La societé byzantine, op. cit., volume 1, p. 328.
114
TOUGHER S., The reign of Leo VI, op. cit., p. 31.
37
Constantin, il associa aussi Alexandre, son troisième fils et il consacra Stéphanos (Étienne), son
Comme Gilbert Dagron mentionne, “trois fils nommés empereurs (Constantin, Léon et
patriarche Étienne/Stephanos) “offert” par son père à l’Église pour préparer le moment où cette
dernière devait perdre son indépendance de contre-pouvoir et tomber, elle aussi, sous influence
Basile voulut évidement obtenir un patriarche, qui serait prêt à s’entendre et à coopérer avec
l’empereur, en ce qui concernait les questions ecclésiastiques. Selon Tougher, “un autre moyen
de la réussite impériale était la relation entre l’empereur et l’église; si les affaires de l’église
étaient plus sédentaires, la réputation de l’empereur aurait pu être probablement meilleure. 117”.
Des raisons de besoin dynastique obligèrent Basile à mettre en valeur plusieurs coempereurs
avec la propriété d’empereur paritaire118. Toutefois, il était encore nécessaire pour Basile de
Basile essaya aussi de prouver que sa famille était chrétienne; elle vécut selon les règles
de l’Orthodoxie et de Dieu et la volonté divine était avec lui. C’était une des raisons pour
115
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 34, 26-34 (“βουλόμενος δὲ ἐπὶ μᾶλλον
ἀναστεῖλαι τὰς ὁρμὰς τῶν ἀδίκως ζητούντων ἀλλότριον θάνατον καὶ πᾶσαν αὐτῶν ἐλπίδα περιελεῖν, ἀνάγει πρὸς τὸ
τῆς βασιλείας ἀξίωμα τοὺς τῶν παίδων καθ’ἡλικίαν προέχοντας.”) et chapitre 35, 7-11 (“μετὰ χρόνον τοίνυν τινὰ
μεταδίδωσι τοῦ στέφους καὶ Ἀλεξάνδρῳ τῷ τρίτῳ υἱῷ˙ τὸν δὲ τούτων νεώτατον Στέφανον, ὡς τὸν Ἰσαὰκ ὁ Ἀβραάμ,
προσάγει θεῷ καὶ τῇ τοῦ θεοῦ ἐκκλησίᾳ ἐγκαταλέγει καὶ ἀφιεροῖ.”) , SCYLITZAE I., Σύνοψις Ἱστοριῶν, op. cit.,
chapitre 17, 88-90 (“ἀνακόπτων δὲ τὰς ἐπιβουλὰς τῶν βασιλειώντων στέφει Κωνσταντῖνον καὶ Λέοντα τοὺς
οἰκείους υἱούς. τῷ δὲ τρίτῳ ἔτει τῆς μοναρχίας ἀναγορεύει καὶ Ἀλέξανδρον τὸν τρίτον υἱόν. τὸν δὲ νεώτερον
πάντων Στέφανον ἱεροῖ καὶ τῇ τοῦ θεοῦ καταλέγει ἐκκλησίᾳ.”) et GENESIOS J., Περὶ Βασιλειῶν, op. cit., chapitre
29, 94-97 (“υἱέσι τε τρισὶν ἑαυτοῦ, Κωνσταντίνῳ Λέοντι καὶ Ἀλεξάνδρῳ, τὴν ὁμοίαν στεφοδοξίαν μετὰ καὶ τῆς
βασιλικῆς ἐντίθησι, τὸν δὲ Στέφανον ἱερώσας τῷ πατριαρχικῷ θρόνῳ πρὸς τὸ μέλλον ἀφώρισεν”).
116
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 52.
117
TOUGHER S., The reign of Leo VI, op. cit., p. 31.
118
CHRESTOPHILOPOULOU Ek.., Τὸ πολίτευμα καὶ οἱ θεσμοί, op. cit., p. 202.
38
lesquelles il choisit d’offrir ses filles à l’Église suivant l’exemple de son fils Stéphanos, et elles
ont été placées dans un monastère. Basile choisit de “fermer” ses filles dans un monastère119 afin
l’empereur, devaient nécessairement épouser des hommes membres d'une famille réputée et
aisée. De cette façon, les familles de “dynatoi” (δυνατοί) entreraient dans le Palais Sacré. En
même temps, les revendicateurs et les prétendants au trône impérial augmenteraient. Ainsi
transparaissent tous les efforts de Basile visant à assurer sa dynastie. Il n’hésita jamais à se
prononcer sur l'avenir de ses enfants, sur la base de son intérêt et de ses buts.
trois fils et successeurs comme ses coempereurs, il essaya d'améliorer son image afin d'éviter
toute réaction de la part du peuple de la capitale impériale. Lui, bien que sans éducation, créa des
illusions et des mythes à son propre sujet et sur son avenir aussi, afin d’améliorer son image.
Basile établit un certain portrait de lui-même, qui semble avoir eu un grand effet sur les membres
de sa famille ; il était l'élu de Dieu et il fut guidé par la volonté divine pendant sa vie entière.
Le but de Basile était donc la présentation de son règne comme une période de
Constantinople avec des bâtiments et des églises, il suivit un projet de reconstructions, tout aussi
important, en réparant des bâtiments préexistants. Il réussit ainsi à être loué comme un redresseur
de la ville impériale. En effet, le nombre d’œuvres ayant bénéficié d’une reconstruction est
119
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 35, 11-20 (“τὴν θήλειαν δὲ γονὴν ἰσάριθμον
οὖσαν τῇ ἄρρενι ἐν ἱερῷ σεμνείῳ τῆς πανευφήμου μάρτυρος Εὐφημίας καθιεροῖ καὶ ὡς δῶρον δεκτὸν καὶ ἀνάθημα
θεῷ ἀνατίθησιν, καὶ σχήματι καὶ καταστολῇ κοσμήσας ὁμοίως ταῖς καθαρῶς καὶ ἀμιάντως τῷ ἀθανάτῳ νυμφίῳ
νυμφευομέναις παρθένοις Χριστῷ”) et SCYLITZAE I., Σύνοψις Ἱστοριῶν, op. cit., chapitre 17, 90-91 (“ἐπεὶ δὲ καὶ
τέσσαρες ἦσαν αὐτῷ θυγατέρες, ἐν τῷ θείῳ σεμνείῳ τῆς πανευφήμου μάρτυρος Εὐφημίας καὶ ταύτας καθιεροῖ”).
39
important. La majorité d'entre elles était située dans les temples de la capitale et le palais
traditionnelle121.
Selon l'idéologie impériale de Byzance, l’empereur avait des tâches spécifiques en ce qui
concerne l’Orthodoxie. Il devait propager la religion, mais aussi renforcer la foi du peuple.
L’Empire byzantin n’était jamais un empire théocratique, mais il était régi par les principes du
seraient dédiées aux saints protecteurs de leur dynastie (par exemple le prophète Élie, les
archanges Michel et Gabriel122, Saint Démétrios, Saint Nicolas etc.)123. Ils donnaient aussi de
C’est dans cette entreprise que Basile se lança également, puisque, la manière de son
accès au trône impérial confirmait que Dieu était avec lui. Il construisit une église124, située à
côté du palais impérial. Cette église était connue sous le nom d’“Église Nouvelle”, “Nouvelle
120
CHRESTOU I., “Ὁ Θεὸς σῴζοι τὸν βασιλέα”, op. cit., p. 139.
121
CHRESTOU I. “Εκφράσεις ευσεβείας του Βασιλείου Α΄και του Λέοντος ΣΤ΄, Απόρροια της αυτοκρατορικής
ιδεολογίας ή πράξη σκοπιμότητας;”, Aureus, Athènes 2014, p. 841.
122
voir la communication de RODRIGUEZ-SUAREZ А., “The Archangel Gabriel: Patron Saint of the Macedonian
Dynasty?”au 23e Congrès international des Études Byzantines, Belgrade, août 2016,
https://www.academia.edu/28100660/The_Archangel_Gabriel_Patron_saint_of_the_Macedonian_dynasty.
123
CHRESTOU Ι., “Εκφράσεις ευσεβείας ”, op. cit.,p. 840.
124
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., chapitre 76, 1-5 (“κατὰ δὲ τὸν καιρὸν ἐκεῖνον καὶ ὁ
περικαλλὴς οὗτος ναὸς καὶ περίοπτος ᾠκοδομεῖτο ὃν νέαν βασιλικὴν ἐκκλησίαν λέγειν εἰώθαμεν, ὃς ἐπ’ ὀνόματι
τοῦ σωτῆρος ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστοῦ καὶ Μιχαὴλ τοῦ πρώτου τῶν ἀγγέλων καὶ Ἠλιοῦ τοῦ Θεσβίτου ἠγείρετο”), et
SCYLITZAE I., Σύνοψις Ἱστοριῶν, op. cit., chapitre 41, 67-73 (“ἀνήγειρε δὲ καὶ ἐκ καινῆς ἐν ταῖς βασιλείοις αὐλαῖς
εἰς ὄνομα τοῦ δεσπότου Χριστοῦ καὶ τοῦ πρώτου τῶν ἀγγέλων Μιχαὴλ καὶ Ἠλιοῦ τοῦ προφήτου. ἔτι δὲ καὶ τῆς
θεομήτορος καὶ Νικολάου τοῦ περιωνύμου ἐν ἱεράρχαις τὸν περικαλλῆ τουτονὶ ναόν, ὅν Νέαν ἐκκλησίαν
κατονομάζουσιν, εἰς εὐπρέπειαν καὶ κάλλος καὶ ὡραιότητα μηδενὶ ἑτέρῳ ὑπερβολὴν ἢ σύγκρισιν καταλιμπάνοντα,
προσόδους τε ἔταξεν ἱκανὰς εἴς τε φωταγωγίαν καὶ χρείαν τῶν δοξολογούντων”).
40
“Nouvelle” (“Νέα”)125. La construction de cette église était en fait une victoire, et une
reconnaissance de Basile par lui-même. La nouvelle église fut dédiée au prophète Élie et à
l'archange Gabriel ; elle était célébrée le 20 juillet et le 8 novembre. “Ce fut ce dernier (le
prophète Élie) qui avait prédit la montée de Basile au pouvoir impérial et donc cette église a été
construite en honneur spéciale par la dynastie.126” La manière dont l’église était célébrée révélait
au peuple la relation spéciale qu’avait la dynastie avec le prophète et les archanges. Elle occupait
une place particulière dans le calendrier de Constantinople pour une autre raison également,
puisque son inauguration le 1er mai 880 était aussi célébrée tous les ans, Basile voulant imiter
Constantin Ier qui lui aussi célébrait l'inauguration de son mausolée. Une note dans le livre des
cérémonies (“De cerimoniis aulae byzantinae”) indique que la fête était un “fait nouveau”
(“ἐκαινουργήθη”) sous Basile I. Il est raisonnable de supposer que l'ordre de la cérémonie décrite
ci-dessus a été instituée après la grande ouverture de la Nea Ekklesia le 1er mai 880127.
puisqu’il s’agissait d’un triomphe personnel et impérial. “De souligner que la Nea n’était pas une
chapelle du palais est de ne pas nier que ce fut une base très personnelle avec un caractère
à une piété individualiste plus privée qui était de caractériser le patronage religieux impérial dans
les siècles suivants.129” L’adjectif “nouvelle” (Nέα) est significatif de l’effort de l’empereur pour
125
MAGDALINO P., “Observations on the Nea Ekklesia of Basil I”, Jahrbuch der Österreichischen Byzantinistik 37,
Vienne 1987, p. 51.
126
TOUGHER S., The reign of Leo VI, op. cit., p. 53.
127
MAGDALINO P., “Basil I, Leo VI and the feast of the prophet Elijah”, Jahrbuch der Österreichischen
Byzantinistik, Vienne 1988, p. 193.
128
MAGDALINO P., “Observations on the Nea Ekklesia”, op. cit., p. 61.
129
ibid., p. 62.
41
concept de supériorité. L’église a été bâtie pendant l’apogée de son règne, quand les expériences
traumatisantes et les péchés du passé avaient décliné. Le caractère et la personnalité tout entière
de Basile ont contribué à cela parce que cet homme progressiste, mais sans éducation, sans
fondements moraux et sans être préparé à un tel rôle et provenant d’une classe sociale inferieure
avait accédé au trône de l’Empire Byzantin. Dagron écrit qu’“elle est placée sous le thème de la
renovatio imperii d’un renouveau cyclique qui fut longtemps d’inspiration purement romaine,
mais qui, accompagnant l’apparition d’une nouvelle dynastie, prend ici un autre sens et résonne
d’échos bibliques130”.
monastère de Saint Diomède. Celui-ci fut fondé par Constantin Ier. Basile le reconstruisit plus
Basile était la comparaison avec le fondateur de l’Empire byzantin, dans un autre effort d’auto-
légitimation. Il convient de rappeler que c’est dans ce monastère qu’il avait reçu l’oracle l’ayant
intérêt pour l'évangélisation des Juifs et surtout ceux de Constantinople, imitant ainsi Justinien
dans cet effort En effet, il diffusa le Christianisme et surtout l’Orthodoxie aux infidèles. Pendant
les années qu’il gouverna, les Russes furent baptisés et les Bulgares furent renforcés dans leur
foi.
130
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 219.
131
DAGRON G., Constantinople imaginaire, op. cit., p. 320.
132
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 202.
42
Basile écrivit un ouvrage parénétique à son fils Léon. Il est composé de 66 fonds
macédonienne et l’ouvrage était adressé à son fils Léon VI, les chercheurs se demandent
comment Basile, qui était inculte, avait été capable d'écrire un texte d’une telle qualité.
Markopoulos signale que “sous le titre commun Chapitre parénétiques, on trouve deux textes
comprend que la recherche contemporaine refuse, presque uniquement, d’attribuer à Basile Ier la
paternité des Chap. Par. I.134” L’auteur des Chapitres Parénétiques était peut-être le patriarche
Photius. Cependant, la rédaction du texte peut être datée entre mars 880 et 881/882.
fondateur de la dynastie à son successeur. Basile, en essayant d'imiter David, donne ses conseils
à son fils, se rapportant à la vie correcte d'un homme. Ces conseils sont régis par les
Salomon. Comme Salomon était sage, Léon sera nommé sage aussi135. Il réussit donc, à prouver
le caractère sacré de sa famille, tout en tenant de ternir l'image de son prédécesseur et de prouver
133
MARKOPOULOS A., “Autour des chapitres parénétiques de Basile Ier”, Ευψυχία, Mélanges Offerts à Hélène
Ahrweiler, vol. II, Paris 1998, p. 469.
134
ibid., p. 472.
135
TOUGHER S., The reign of Leo VI, op. cit., p. 127.
136
PAIDAS C.D.S., Basile I Macédonien, Δύο παραινετικὰ κείμενα op. cit., p. 159, annotation 33.
43
Il faut aussi mentionner que pendant les années du règne de Basile137, on a fait réaliser le
célèbre tableau représentant le rêve célèbre de Constantin Ier “ Ἐν τούτῳ νίκα”. Cette initiative
137
pour la mort de Basile voir ALEXAKIS A., Γάμοι κηδεῖες καὶ μεταμέλειες, Ο Βίος τοῦ Πατριάρχη Εὐθυμίου, ὑπὸ
ἀνωνύμου μοναχοῦ, Athènes 2006, p. 22, 24, 26, 28.
138
AHRWEILER-GLYKATZI H., “Ο Κωνσταντίνος Ζ΄ και η εποχή του”, op. cit., p. 1.
44
CHAPITRE VII
dynastie macédonienne.
Pendant la fin du 9ième siècle, Phôtios et son éléve Léon VI pensèrent que l’ascendance
noble et aristocrate était une caracteristique importante et indispensable pour la fondation d’une
nouvelle dynastie. La légitimation de Basile s’imposa à cause de son passé sombre et suspect139.
patriarche Phôtios fut également notable. La relation entre ces deux personnalités dynamiques
n’était pas la meilleure au début, en raison de la question du trône patriarcal même. L’ascension
de Phôtios à cette grande dignité ecclésiastique avait signifié la réduction d’Ignatius140. C’est
pour cette raison qu’une fois empereur, Basile, déposa Phôtios et réhabilita Ignatius. Après la
Phôtios, depuis les années de son exil, s’était engagé dans une démarche laudative envers Basile
mais aussi envers la dynastie macédonienne. Il estest clair que le patriarche exilé essaya de se
Tout d’abord, Phôtios écrivit une histoire fictive en lettres majuscules, dans laquelle il
fait le récit selon lequel Basile descendait de la famille de Tiridate qui était un roi de
139
MARKOPOULOS A., “Οι μεταμορφώσεις της «μυθολογίας»”, op. cit., p. 839.
140
pour ce thème voir, NICETAS Paphlagon, Τοῦ ἐν Ἁγίοις Πατρὸς ἡμῶν Ἰγνατίου, op. cit., 105.
141
MARKOPOULOS A., “Οι μεταμορφώσεις της «μυθολογίας»” op. cit., p. 954-955.
45
l’Arménie142. La généalogie de l’empereur sur les Arsacides fut possiblement inventée par le
Pour regagner la confiance de Basile Ier, Phôtios n’aurait rien trouvé de mieux que de
fabriquer une fausse prophétie promettant le pouvoir à une mystérieuse progéniture du nom de
BEKLAS (initiales de Basile lui-même, de sa femme Eudocie, et des ses quatres fils Constantin,
Léon, Alexandre et Stéphanos)144. On peut voir que les noms des filles de l’empereur ne sont pas
mentionnés.
fortement sur des histoires et des narrations fictives. Celles-ci suivirent des modèles spécifiques
en vertu desquels l’empereur est présenté comme providentiel pour la rédemption de l’empire. Il
est généralement admis, que l’empire byzantin entra dans une période signiicative avec la
dynastie macédonienne.
écrivit trois hymnes chantant les louanges de l’empereur. Ces trois poèmes furent transmis
seulement dans un seul manuscrit, le codex Vaticanus Barberianus gr 310 (autrefois 246), qui fut
Il est bien sûr très important d’examiner de près le contenu de ces poèmes. Tout d’abord,
ces poèmes ont un rapport clair à l’hymnographie ecclésiastique; ils contiennent des citations de
142
MARKOPOULOS A., “Οι μεταμορφώσεις της «μυθολογίας»” op. cit., p. 955.
143
SCHMINCK A., “The beginnings and the origins”, op. cit., p. 67.
144
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 53.
145
CICCOLELLA F., “Three Anacreontic Poems to Photius”, Orientalia Christiana Periodica 64, Roma 1998, p.
306.
46
la Bible, mais aussi des psaumes de David. De manière remarquable, on y rencontre aussi des
acclamations qui ont subsisté dans l’œuvre de Constantin VII Porphyrogénète “De cerimoniis
aulae byzantinae” (“Περὶ τῆς βασιλείου τάξεως”). Parallèlement, afin que Basile acquière de la
gloire, l’action par laquelle il accéda au trône est dissimulée par les auteurs. De plus, Phôtios
essaya d’intégrer le fils aîné de Basile, Constantin, parmi les Saints de l’Église, afin de renforcer
la dynastie par une canonisation146.Le patriarche tenta sans succès la canonisation de Constantin.
Dans le synaxaire de Constantinople, figure une note à la date du 03 septembre : “τοῦ ἐν ἁγίοις
βασιλέως Κωνσταντίνου τοῦ νέου ἐν τοῖς Ἀποστόλοις”; il n’y a pas d’autres information, mais
L’initiative et les actions de Phôtios, sans ou avec l’éloge de l’empereur, avaient une
Basile, Léon VI, suivit l’exemple du patriarche. L’élève de lérudit Phôtios, ne pouvait qu’essayer
Comme cela a été vu, les relations entre Basile et Léon n’étaient jamais les plus
harmonieuses et heureuses. La rumeur persistante sur la paternité de Léon était peut-être l’une
des nombreuses raisons de la dureté de la relation entre les deux personnes. Pourtant, le
successeur de la nouvelle dynastie avait lui-même besoin d’être légitimé devant, surtout, le
146
MARKOPOULOS A., “Οι μεταμορφώσεις της «μυθολογίας»”, op. cit., p. 959.
147
ibid., p. 843.
148
pour ce thème voir aussi, ADONTZ N., “La portée historique de l’Oraison funèbre de Basile I”, op. cit., p. 501-
513.
47
l'empereur149. Les références fréquentes et constantes aux Arsacides d’ Arménie ou à Constantin
Ier, servent à cette fin. Dans un même temps, les parallèles avec le David biblique, ont donné
portrait de l’empereur sur le portrait du prince idéal.150”. Telle était l’oraison funèbre de Basile
qui fut écrite par Léon VI. On peut dire que cet exemple est un panégyrique qui présente une
version plus officielle des événements151. Léon VI, dans l’Oraison, souligne qu’il sera traité
comme son père et sa mère; il justifie son opinion avec une citation d’une Épître de Paul
l’oraison funèbre. “Le manuscrit qui contient l’Oraison funèbre de Basile I a été soigneusement
décrit par M. Serruys dans son article sur les Homélies de Léon le Sage. C’est le manuscrit de
Vatopédi, à l’Athos coté No 360 par M. Serruys et Λ 408 par Mgr Eustratiadès superbe in- fol.
en parchemin, écrit sur deux colonnes de vingt et un ligne chacune.153” L’occasion était
probablement le deuxième anniversaire de la mort de Basile. Léon utilisa cette date à l’image de
Grégoire de Nazianze qui livra son discours funèbre pour Basile de Césarée deux ans après la
mort de ce dernier154.
La réinterprétation de l'histoire fut jugée nécessaire. Elle fut combinée avec certains
thèmes que l’on pourrait qualifier de propagandistiques. En outre, le nouvel empereur définit
149
ANTONOPOULOU TH., The Homilies of the Emperor Leo VI, New York 1997, p. 77.
150
KOUTRAKOU N.-C., La propagande impériale byzantine op. cit., p.176.
151
ibid., p. 176.
152
MARKOPOULOS A., “Οι μεταμορφώσεις της «μυθολογίας»”, op. cit., p. 960.
153
VOGT A. et HAUSHERR I., Oraison funèbre de Basile I par son fils Léon le Sage, Orientalia Christiana, vol.
XXVI-1, Roma 1932, p. 5.
154
ADONTZ N., “La portée historique de l’Oraison funèbre de Basile I”, op. cit., p. 248.
48
comme son but l'imitation des faits glorieux de l'empereur défunt, élément central dans le
système de valeurs byzantin155. De fait, Léon n’écrivit pas quelque chose de nouveau. Il utilisa
temps du règne de son père156. Τoutes les actions de Léon étaient fondées sur la base
ecclésiastique-hagiographique, afin de montrer son respect envers l'église et par extension envers
toute la dynastie. Léon, imitant son père, choisit de célébrer la restauration de la relation lors de
Ces efforts, qui peuvent être considérés comme réussis, avaient pour seul but de mettre en
un homme qui fut guidé par Dieu. Parallelement, Léon construisit un modèle “type” de
l’empereur. Toutes les actions étaient fondées sur des sources écrites, mais aussi des
155
ANTONOPOULOU TH., The Homilies, op. cit., p. 249.
156
ADONTZ N., “La portée historique de l’Oraison funèbre de Basile I”, op. cit., p. 249.
157
CHRESTOU Ι., “Εκφράσεις ευσεβείας ”, op. cit., p. 840.
158
MARKOPOULOS A., “Οι μεταμορφώσεις της «μυθολογίας»”, op. cit., p. 842.
49
CHAPITRE VIII
de légitimation.
“Les chroniquers dévoués aux Macédoniens exploitent plus tard le même filon et
opposant ce fantoche sans consistance physique ni morale à Basile Ier, homo novus qui dompte
un cheval sauvage, s’empare de l’Empire et fonde une dynastie. Même dans l’éloge de Léon VI,
nous l’avons vu, la légende d’une origine “royale”de son père ne prévaut pas contre l’image forte
du rénovateur.159” Les auteurs essaièrent essentiellement de déprécier les actes de Michel dans
tous les domaines de l’empire. Ils le présentèrent comme un homme idiot, méchant, immoral et
ivre160. L’empereur Michel III, le dernier descendant de la dynastie amorienne, fut terrassé par la
est le véhicule de toutes les vertus, Michel est l'incarnation de tous les vices: il aurait raillé les
rites divins et se serait moqué des deux institutions de l'État et des lois de la nature. Autour de lui
se seraient réunis des gens impies, misérables et mauvais, ne montrant aucun respect envers la
dignité du pouvoir impérial et ridiculisant les symboles de la foi chrétienne. Michel serait devenu
159
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 57.
160
CHRESTOU I., “Εκφράσεις ευσεβείας ”, op. cit., p. 838.
161
ibid., p. 846.
50
cruel. Michel serait le bienfaiteur de Basile jusqu'au moment où il nomma Basile son coempereur
Il faut cependant préciser qu’il y a deux “traditions représentées, chacune par deux ou
plusieurs rédactions”163. “Les chroniques les plus anciennes qui racontent le règne de Michel III
remontent dans la forme que nous les connaissons, au Xe siècle.164” L’image laide de Michel
était utilisée comme un moyen de légitimation de Basile. Pour cette raison, elle sera utilisée
uniquement dans la narration de la Vie de Basile qui fut peut-être écrite par son petit-fils,
Constantin VII. Il s’agit d’un livre qui peut être considéré comme l’éloge de Basile et le blâme
de Michel. Cependant, le blâme de Michel dans le livre V qui précéde la Vie de Basile, justifie
Les descriptions des erreurs de Michel, qui existent aussi dans l’œuvre de Genesius, ont
pour seul objectif la justification de l’assassinat sauvage de Michel par Basile. 166
Les autres sont
plus lucides pendant la narration de ces événements, qui concernent les relations entre
Dans la Vie de Basile, l’effort de Constantin VII et de son état-major pour assombrir
l’image de Michel III et pour mettre en valeur Basile en tant que sauveur de l’empire apparait
162
KAZHDAN A., A history of byzantine literature (850-1000), éd. Angelidi Christine, Athènes 2006, p. 140-141.
163
KARLIN-HAYTER P., “Études sur les deux histoires du règne de Michel III”, Byzantion XLI, Bruxelles 1971, p.
454.
164
ibid., p. 454
165
CODESO V. P., “Contribución al problema de la cronologia ”, op. cit., p. 749.
166
JENKINS J.-H.-R., Studies on Byzantine History, op. cit., (Constantines VII’s Portrait of Michae l), p. 71.
51
clairement 167. C’est la raison pour laquelle le caractère et les réussites du dernier successeur de
correspondant d’Antoine dans l’œuvre de Plutarque, parce que l’empereur a été influencé par
l’historien antique et ses ouvrages169. Dans la Vie de Basile, Michel est l’exemple même de la
le gaspillage de l’argent de l’État, comme cela a déjà été vu, dominent le récit170. De plus, dans
les chapitres sur l’assassinat de l’empereur, on arrive à la conclusion que le coupable n’était pas
le tueur, mais la victime171. Nous pouvons affirmer que les événements de l’assassinat sont
évidente chez les auteurs de la propagande macédonienne (surtout dans la Vie de Basile) et le
rôle de Basile comme instigateur est passé sous silence173. Une fois de plus, Michel est la
Selon ses défenseurs, Basile empêcha la chute de l’empire puisqu’il réussit à écarter
Michel III qui était, selon les auteurs, fou et irrespectueux. Le nouvel empereur parvint à guider
167
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., p. 377.
168
JENKINS J.-H.-R., Studies on Byzantine History, op. cit., (Constantines VII’s Portrait of Michae l), p. 71.
169
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., p. 34-36.
170
MARKOPOULOS A., “Οι μεταμορφώσεις της «μυθολογίας»”, op. cit., p. 966 et MARKOPOULOS A., “Κύρου
Παιδεία και Βίος Βασιλείου”, op. cit., p. 108.
171
HUNGER H., Βυζαντινὴ Λογοτεχνία, op. cit., p. 147 et WALKER A., The emperor and the world, op. cit., p. 48.
172
CHRESTOU I., “Ὁ Θεὸς σῴζοι τὸν βασιλέα”, op. cit., p. 137.
173
ibid., p. 138.
174
NIKOLAOU K.-CHRESTOU I., “Love, Hatred and Violence in the ‘Sacred Palace’”, op. cit., p. 97.
175
MARKOPOULOS A., “Οι μεταμορφώσεις της «μυθολογίας», op. cit., p. 838.
52
CHAPITRE IX
et Constantin Ier.
En ce qui concerne l’image de Basile, on peut dire que les descriptions de sa mort dans
les sources contiennent à la fois des éléments symboliques et des liens avec la légende
parallélisme de Basile Ier avec David mais aussi avec l’empereur Constantin Ier. Bien sûr, il
convient de souligner que les Byzantins utilisèrent les références aux modèles bibliques et
surtout de l’Ancien Testament. En fait, les Romains, comme se dénommaient eux-mêmes ceux
que nous appelons Byzantins depuis le XVIe siècle, avaient connecté la reconnaissance de
l’empereur avec le modèle des rois de l’Ancien Testament; le Nouveau Testament constitua le
code de déontologie des empereurs178. En particulier, David sera le modèle positif d’un
souverain idéal.
176
MARKOPOULOS A., History and Literature of Byzantium in the 9 th-10th Centuries, ASHGATE VARIORUM,
2004, p. 5.
177
ibid., p. 10.
178
MARKOPOULOS A., “Οι μεταμορφώσεις της «μυθολογίας»”, op. cit., p. 949.
53
Cet événement empêcha la perturbation de l’équilibre dynastique que les Macédoniens
de la tradition de Constantin 1er, et cela malgré le fait que de son vivant, les modèles de Basile
n’etaient pas tant royaux que bibliques avec David et Salomon180. Dans les œuvres
hymnographiques de Phôtios, Basile est comparé pour la première fois à Constantin Ier. Hélène
primordial de l’image impériale n’a pas été adoptée par Constantin Porphyrogénète. Son père,
Léon VI, évoqua son origine parmi les Arsacides ainsi que de Constantin Ier. Il s’agit de la
première fois qu’un empereur byzantin prétend avoir aussi des liens sanguins avec le fondateur
de l’Empire Byzantin182.
David en particulier constitue l'exemple biblique par excellence auquel aspire Basile. Il
existe de nombreux parallèles. David comme Basile, est d’origine humble. Cette similitude
revient même dans les éloges, s’ajoutant au prestige propre du “particulier” (idiôtès) qui ne doit
son accession au trône qu’à ses mérites et limitant quelque peu les succès de la généalogie
179
MARKOPOULOS A., “Οι μεταμορφώσεις της «μυθολογίας»”, op. cit., p. 947.
180
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit. , p. 454.
181
ibid, p. 339.
182
ibid, p. 339-340.
54
fabriquée qui rattachait le parvenu aux Arsacides183. Il succède à Saül, un roi non accepté par le
peuple d'Israël, comme référence pertinente à Basile ayant succédé à Michel III184.
Basile, mais de la toute dynastie macédonienne. Cependant, on ne sait pas quand les signes de
cette nouvelle tendance commencèrent. Il semble que Phôtios utilisa David comme un autre
moyen de légitimation de Basile. Le patriarche, via ses hymnes, soutint que l’empereur avait
Phôtios accorda à Basile l'onction royale de David et la sagesse de Salomon aussi. Les
origines modestes de David sont bien sûr comparées à celle de l'empereur byzantin186 ; les
enfants de Basile, comme nous le verrons, remercièrent Dieu qui les avait sauvés de la pauvreté
relative (“ἐκ πτωχείας δαυϊτικῆς”) du roi biblique. La “métaphore” d’une royauté davidique se
développa et se perpétua pour ainsi dire sur trois générations au moins de la “divine dynastie”
macédonienne187.
byzantin. La relation entre Constantin le Grand et Basile tel qu’elle est présentée par Phôtios ne
183
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 206.
184
MARKOPOULOS A., “Constantine the Great in Macedonian Historiography: models and approaches, New
Constantines: the rhythm of imperial renewal in Byzantium, 4 th-13th centuries: papers from the Twenty-sixth Spring
Symposium of Byzantine Studies, St. Andrews, March 1992/ éd. by Paul MAGDALINO, Aldershot: Variorum 1994,
p. 161.
185
MARKOPOULOS A., “Οι μεταμορφώσεις της «μυθολογίας»”, op. cit., p. 952.
186
MARKOPOULOS A., “An anonymous Laudatory Poem in Honor of Basil I”, Dumbarton Oaks Papers 46,
Washington 1992, p. 225.
187
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 206.
55
devrait pas nous surprendre car le premier correspondait à l’image standard de l’idéologie
politique de Byzance188.
fréquente depuis Constantin, de l’empereur aux héros bibliques et, surtout, à David. En sa qualité
modèle idéal du souverain chrétien, célébré comme un “nouveau David”. Ce sont surtout les
miniatures des psautiers et les reliefs de coffrets en ivoire, qui témoignent aujourd’hui de la
fréquence des rapprochements dans les textes officiels, entre Basile Ier et David, et la dédicace
impériale du manuscrit conduisent aussi à interpéter en ce sens l’image de l’onction de David par
Samuel.189”
MARKOPOULOS A., “Constantine the Great in Macedonian Historiography”, op. cit., p. 162.
188
JOLIVET-LEVY C., “L’image du pouvoir dans l’art byzantin à l’époque de la dynastie macédonienne (867-1056),
189
56
CHAPITRE X
Basile Ier.
Constantin est plus attentif que Léon au problème des ancêtres de Basile. Comme on le
voit déjà, ce fut Phôtios qui introduisit l'idée de la descente de Basile de la lignée royale
arménienne des Arsacides, et Léon resta, mais brièvement et à contrecoeur sur cette idée: Il
s’agit d’un sujet particulier, et il ne le modifia pas de peur d’être accusé d'avoir enfreint les
règles du panégyrique. Constantin est plus éloquent sur le thème et affirme que la mère de Basile
de Macedoine même191.
190
CHRESTOU Ι., “Εκφράσεις ευσεβείας”, op. cit., p. 845.
191
KAZHDAN A., A history of byzantine, op. cit., p. 139.
57
Constantin VII, imitant son père Léon VI et le patriarche Phôtios, essaya de légitimer
Basile et ainsi, toute la dynastie. C’est la raison pour laquelle il demanda à Genesius d’écrire
l’histoire des empereurs byzantins depuis le 9ième siècle jusqu’à la fondation de la dynastie
macédonienne. On sait que cet écrivain avait une rélation de parenté avec la famille impériale et
parallèlement il semble qu’il occupait une haute fonction à la cour royale. Hunger remarque que
l’œuvre Βασιλεῖαι (Royaumes) de Joseph Genesius était, en réalité, une œuvre complémentaire à
la biographie étendue de Basile, qui fut écrite par Constantin VII192. Il semble que Genesius
utilisa la Vie de Basile, comme source. Effectivement, la lecture de ces deux ouvrages permet de
constater leur importante similarité. Joseph Genesius participa et soutint la propagande en faveur
de la dynastie macédonienne. Constantin VII imite les autres membres de l’“expédition” pour la
justification de Basile qui avaient “ l'intention de montrer que le nouveau souverain byzantin,
avait toutes les conditions préalables nécessaires pour se distinguer et pour promouvoir la gloire
Il convient à présent d’insister sur certains éléments concernant la Vie de Basile. Cet
ouvrage est le VIème livre de La Continuation de Théophane et son but était, comme on verra, la
caractéristiques particulières, qui instituent une innovation stylistique unique. Il s’agit de l’éloge
d’une personnalité, comme elle est observée chez l’ensemble des auteurs de cette période. On est
“Parfois, les sources font mention d’une phrase qui résume un programme politique, et la
mettent dans la bouche d’un souverain. Tel est le cas de Basile Ier, présenté par la VITA
pour ce thème voir MARKOPOULOS A., “Constantine the Great in Macedonian Historiography”, op. cit., p. 160-
193
161.
58
BASILII en train de se mettre - et de mettre aussi l’empire- sous la protection divine par une
tendance à écrire “Les Vies des empereurs” du 9e siècle et il abandonne aussi la narration des
littéraire. Son modèle est Plutarque, dont Constantin reprend la langue grecque simple,
l’écriture pure et la clarté du discours. La Vie de Basile fut rédigée pendant la monocratie de
Constantin VII Porphyrogénète, environ en 949-950 avec la précision “terminus post quem”
portant sur la chute des Adates, qui est datée autour de 947-948195.
Du titre du livre, il ressort que l’auteur de la Vie de Basile est Porphyrogénète lui-même,
mais pas avec une certitude absolue. La phrase du préambule: “τῷ γράφοντι προσανατέθετο” (et
soumis à l’auteur du présent)196 ne nous permet pas d’être certains de l’auteur. En général, le
genre et le degré de l’empereur ne sont pas très clairs, même si dans la Vie de Basile sa
contribution est considérée comme importante. Mais, il semble que Constantin ait réunit les
éléments, les ait remis à un employé qui les aurait traités ou il se peut que ces éléments aient été
dictés par l’empereur197. Il semble que Constantin fut non seulement l’inspirateur de cette
tentative, mais qu’il fut aussi celui qui fixa les objectifs, détermina les termes et en conçu le
194
KOUTRAKOU N.-C., La propagande impériale byzantine, op. cit., p. 203.
195
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., p. 26-27.
196
ibid., p. 50.
197
ANAGNOSTAKIS H., “Οὐκ εἰσιν ἐμὰ τὰ γράμματα, Ιστορία και Ιστορίες από τον Πορφυρογέννητο”, Σύμμεικτα
13, Athènes 1999, p. 100.
198
ibid., p. 100-101.
199
ibid., p. 101-102.
59
La Vie de Basile constitue l’ouvrage, qui quant à son genre et à son style, brise l’unité du
individuelles. Cette particularité est constituée par la narration à la première personne, mais aussi
avec cette œuvre est celle d’une affaire personnelle et la relation entre l’empereur et l’écrivain
Dans la Vie de Basile, Constantin apparaît comme celui qui choisit les éléments dans les
différents récits et qui les rassemble, puis il les concentre dans une unité spéciale dans le but
d’écrire le récit historique. Pendant la collaboration avec les écrivains pour l’écriture de la Vie de
langage soutenu201. En outre, Constantin VII voulut écrire cette collection (la Continuation de
Théophane) non par intérêt scientifique, mais pour faire de la propagande politique de la dynastie
macédonienne202.
Dans la Vie de Basile, une grande partie du récit est occupée par les nouvelles. Dans sa
préface, Constantin VII indique déjà sa préférence pour la mise en valeur du matériel narratif. En
ce qui concerne Michel III, les récits sont nommés honteux (“αἰσχρὰ διηγήματα”). Son grand-
père, Basile, écoutait des narrations historiques (“ἠκροᾶτο ἱστορικῶν διηγημάτων”), ce qui est
À partir du 10ème siècle, la tendance à l’humanisme classique revit autour des secteurs de
200
ANAGNOSTAKIS H., “Οὐκ εἰσιν ἐμὰ τὰ γράμματα” ,op. cit., p. 102.
201
ibid., p. 108.
202
HUNGER H., Βυζαντινὴ Λογοτεχνία, op. cit., p. 145.
60
Constantin et de son écriture historique. L’“école” de Constantin apporte au renouveau du
classicisme un humanisme étranger aux générations dernières : l’homme en tant qu’individu est
Plutarque a une valeur historique et il a pour but la présentation d’une image parfaite d’un chef
ou d’un politicien afin de susciter l’admiration et l’imitation des générations suivantes203. Peut-
La Vie de Basile devient la biographie d’une personne exemplaire avec des éléments
édifiants, des proverbes et des dictons. Il était nécessaire pour le patriarche de la dynastie
macédonienne d’expurger ses crimes et de rétablir son image. C’est la raison pour laquelle
Constantin VII a été conduit à utiliser des éléments comme des croyances populaires, peut-être
inventées par lui-même. Il est évident que pendant l’écriture, les normes furent suivies. Cela
prouve que le but de l’écrivain était la présentation de Basile comme unempereur qui allait
l’accession de Basile au pouvoir. Constantin respecte les règles structurelles du discours royal,
puisque il dénonce les actes et le comportement de l’éloge. La deuxième section est divisée en
“actes de la paix en général- actes de la guerre-actes de la paix personnelles”. Par la suite, les
derniers chapitres sont constitués d’incidents indépendants. Toutefois, la structure est distincte et
203
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., p. 37.
204
MARKOPOULOS A., “Κύρου Παιδεία και Βίος Βασιλείου”, op. cit., p. 95.
205
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., p. 41-42.
61
La Vie de Basile est clairement utilisée par Constantin VII Porphyrogénète comme un
cet ouvrage correspond à ce que Constantin souhaitait: à la fois une Vie exemplaire et un éloge
dynastique à intention politique206. Basile y est présenté comme le sauveur de l’empire byzantin
après la mauvaise gouvernance de son prédécesseur, Michel III. “L’empereur s’y présentait
comme l’élu de Dieu, donnait une garantie de la politique qu’il suivrait- politique qui aurait la
protection et l’agrément divin- et en même temps se justifiait, toujours par référence à Dieu, du
Puis, son biographe ne manquera pas de mentionner que Basile descendait du côté de son père
des Arsacides d’Arménie, tandis que sa mère se vantait de sa parenté avec Constantin Ier et de
ses origines chez Alexandre le Grand208. Comme on déjà vit, la famille de Basile possédait non
seulement une ascendance noble (Arsacides, Constantin Ier), mais aussi l'honneur de compter
parmi elle certains martyrs, victimes de la persécution des chrétiens dans la Bulgarie
d’Omurtag209.
La biographie de Basile reprend non seulement ce que l'on pourrait appeler les tendances
médiévales générales, mais aussi des problèmes spécifiques de l'État byzantin au milieu du Xe
siècle, lorsque la législation agraire et la soi-disant défense des pauvres ont été au centre de la
206
LEMERLE P., Le premier humanisme byzantin. Notes et remarques sur enseignement et culture à Byzance des
origines au Xe siècle, Paris 1971, p. 275.
207
KOUTRAKOU N.-C., La propagande impériale byzantine, op. cit., p. 204.
208
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., p. 58-59 et 334-335.
209
CODESO P. V., “In search of a Byzantine narrative canon: the Vita Basilii as uncanonical work”, Byzantine and
Modern Greek Studies, vol. 39 no 2, Birmingham 2015, p. 182.
62
propagande sociale. Conformément à l'idéologie du Xe siècle, fortement colorée par l'éthique
En ce qui concerne cet ouvrage, on peut dire que la Vie de Basile est une œuvre
présentés du point de vue de Constantin VII. La narration est très intéressante parce que le mythe
et la vérité sont confrontés dans une narration attrayante 211. C’est un éloge d’une personnalité
très importante qui jette les bases d’une nouvelle ère de l’Empire byzantin. La position prise par
la Continuation de Théophane et la Vie de Basile est tout à fait différente de celle de Léon VI
dans l'éloge funèbre en l'honneur de Basile212. Finalement, la dynastie macédonienne que Basile
instaura a duré pendant plus de deux siècles, et Michel Psellos signale à son sujet, “je crois
210
KAZHDAN A., A history of byzantine, op. cit., p. 143.
211
CONSTANTIN VII Porphyrogénète, Βίος Βασιλείου, op. cit., p. 9.
212
CODESO P. V., “Contribución al problema de la cronologia”, op. cit., p. 772.
213
MANGO C., The Oxford Dictionary of Byzantium, Oxford University Press, 2002, p. 202.
63
CHAPITRE XI
de la dynastie macédonienne
Des personnalités et des hommes éminents, qui occupèrent la scène politique et religieuse
de l’Empire Byzantin, comme Léon VI, le patriarche Phôtios et Constantin VII, essayèrent de
par l’intermédiaire des monnaies, des sceaux, des manuscrits et des mosaïques, de l’empereur
était nécessaire. Cheynet mentionne que le pouvoir de Basile arriva après l’assassinat de Michel
et c’est la raison pour laquelle l’assise politique resta fragile. L’empereur voulait que son règne
et surtout celui de son fils, Léon VI, soit fort214. Il était donc très important d’avoir recours à une
propagande “matérielle”.
L’image du pouvoir dans l’art byzantin à l’époque de la dynastie macédonienne doit ses
traits à la conception de l’empereur, non plus en tant qu’homme-dieu, mais comme élu de
Dieu215. L’État se trouve à l’apogée de sa puissance car l’Iconoclasme s’est terminé. L’art servit
son autorité fut soulignée, il fut présenté comme l’oint du Seigneur, choisi, promu et protégé par
Dieu pour guider le nouveau peuple élu vers le Salut216. Il faut mentionner aussi que l’origine
214
CHEYNET J.-Cl., La société byzantine, op. cit., volume 1, p. 328.
215
JOLIVET-LEVY C., “L’image du pouvoir dans l’art byzantin”, op. cit. , p. 442.
216
ibid., p. 442.
64
divine du pouvoir de Basile ne pouvait pas exprimer plus clairement la légitimité du fondateur
constantinienne pour affirmer sa primauté sur les autres nations et le basileus se présente comme
le successeur du premier empereur chrétien, modèle idéal des souverains médiévaux.217” L’art
philanthropie impériale, vertu traditionelle et particulièrement cultivée par les basileis des IXe –
XIe siècles (surtout Basile Ier, Léon VI, Constantin VII, Romain Lécapène et Constantin IX
Monomaque)218.
Il faut tout d’abord mentionner les monnaies qui étaient un moyen de légitimation très
fort car elles circulaient dans tout l’empire byzantin. On sait que Michel III, qui était le dernier
iconographique qui sera conservé par les Macédoniens”219. Les premières monnaies de Michel
avaient un type “familial” car il y avait sa mère Théodora, l’impératrice qui avait aussi les
attributs du pouvoir, Michel III et sa sœur Thècle. Il est très important de souligner qu’ “en 843,
pour marquer sur les monnaies le retour officiel du culte des Images, on repris l’effigie du Christ
introduite par Justinien II à la fin de son premier règne”220. Pendant le règne du dernier empereur
de la dynastie d’Amorium, il n’y a pas de follio (φόλιο) frappés à l’image de l’empereur. Mais,
“à la fin de son règne, la légende MIHAEL IMPERAT(OR) BASILIYS REX accompagne des
follio (φόλιο) d’un type particulier avec l’effigie de chacun des empereurs.221” Cela marque
217
JOLIVET-LEVY C., “L’image du pouvoir dans l’art byzantin”, op. cit., p. 457.
218
ibid., p. 454.
219
MORRISSON C., Catalogue des monnaies byzantines de la Bibliothèque Nationale, tome deuxième de
Philippicus à Alexis III (711-1204), Paris 1970, p. 517.
220
ibid., p. 517.
221
ibid., p. 518.
65
(empereur) et le συμβασιλεὺς (coempereur), à travers laquelle est visible la supériorité de Michel
concerne la légitimation. Tout d’abord, il était le seul empereur. Après il associa son premier fils
Constantin et ensuite son deuxième fils Léon. À la fin, et à cause de la mort de Constantin, il
associa Alexandre aussi pour être sûr de sa dynastie. Morrisson souligne qu “il n’y eut des séries
complètes (nomisma, miliaresion, follis) que sous le règne conjoint de Basile et de Constantin.
Cela peut être un indice de la préférence manifestée par Basile Ier pour son premier fils et
frappé en l’honneur de Léon.224” Nous avons déjà mentionné la relation entre le père et son fils.
Pendant son règne et peut-être vers 870, Basile entrepris la construction et la décoration
de l'appartement impérial connu sous le nom de Kainourgion (Καινούργιον), qui a été documenté
222
MORRISSON C., Catalogue des monnaies byzantines, op. cit., p. 518 et aussi MORISSON C., SCHAAF G.,
SPIESER J.-M., Byzance et sa monnaie (IVe- XVe siècle) Prècis de numismatique par Cécile Morrisson suivi le
catalogue de la collection Lampart à l’Université de Fribourg par Georg-D. Schaaf, Ouvrage publié avec le
concours du Collége de France, 15 Réalités Byzantines, Lethielleux, p. 59.
223
MORRISSON C., Catalogue des monnaies byzantines, op. cit., p. 538.
224
ibid., p. 538.
66
dans la Vie de Basile dans une section étendue consacrée aux réalisations de construction de
palais225. Cette mosaïque avait été installée dans une chambre hors de l'espace central de
l'appartement, pour célébrer la dynastie macédonienne. La mosaïque présentait une image forte
de l'unité familiale et de la solidarité, une image d'une dynastie juste et désignée par Dieu. Cet
ouvrage répondait sans aucun doute à une logique propagandistique mais révèle exactement
comment Basile souhaitait voir sa famille226. Bien qu’il fût sans éducation, il pensa aux études de
ses enfants227.
“De même a-t-on assez peu de témoignages concernant les thèmes traditionels de l’art
Kainourgion, des mosaïques montraient les batailles victorieuses de Basile Ier et l’empereur
triomphant apparaissait trônant, escorté pas ses généraux, qui lui offraient les cités qu’ils avaient
trônant avec sa femme Eudocie et ses enfants “comme des astres lumineux, peints tout autour de
la pièce, eux aussi vêtus d’habits impériaux et ornés de diadèmes, les fils tenant en main des
rouleaux où sont écrits les “préceptes divins” et les filles le livre des Évangiles pour montrer que
ces filles aussi savent lire et qu’elles ne sont pas dépourvues de connaissances théologiques.229”
légitimité de la dynastie. Comme la dynastie était nouvelle, la salle du palais était nouvelle aussi.
225
JOLIVET-LEVY C., “L’image du pouvoir dans l’art byzantin”, op. cit. , p. 444.
226
TOUGHER S., The reign of Leo VI, op. cit., p. 49.
227
pour ce thème voir aussi, NIKOLAOU K., Η γυναίκα στη Μέση Βυζαντινή Εποχή, Κοινωνικά πρότυπα και
καθημερινός βίος στα αγιολογικά κείμενα, Athènes 2005, p. 193.
228
JOLIVET-LEVY C., “L’image du pouvoir dans l’art byzantin”, op. cit., p. 455.
229
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 53.
67
Les remerciements des enfants de Basile à Dieu, qui éleva leur père, prouve la proximité avec le
grand roi biblique David230. On était heureux, en tout cas, de voir monter sur le trône un homme
qui avait connu la pauvreté et savait par expérience quelle dure vie était faite par les riches à tous
Les mosaïques et la façon dont la famille impériale les constitua, avaient pour objectif la
légalisation du pouvoir de Basile. Il était tellement évident que la dynastie n'avait rien à envier
aux précédentes. Au contraire, Dieu bénit Basile, il lui donna une grande famille chrétienne et fit
de lui le fondateur de l'une des dynasties les plus réussies de l’Empire byzantin.
Entre 879 et 883 un manuscrit fut offert à Basile ou commandé par lui. Les chercheurs ne
sont pas du même avis pour la chronologie du manuscrit mais, ils posent le terminus post quem
en 879, la chronologie de la mort de Constantin, parce que le manuscrit n’avait pas son
portrait232. C’est un manuscrit qui concerne les Homélies de Grégoire de Nazianze; Il s’agit du
premier manuscrit impérial qui nous soit parvenu. La copie illustrée du manuscrit se trouve à la
Tout d’abord il faut faire une description de ces manuscrits. Les portraits de Basile Ier, de
sa femme et de leurs fils Léon et Alexandre apparaissent au début. Les conjugués B-C sont
décorés avec les portraits d’Eudocie et des garçons face au Christ Pantocrator233 trônant. C’est la
deuxième personne de la Trinité, “Dieu au visage humain dont la representation scelle la récente
victoire sur l’Iconoclasme.234”. Le portrait de l’empereur est dans le folio C verso. Basile se tient
230
MARKOPOULOS A., “Οι μεταμορφώσεις της «μυθολογίας» ”, op. cit., p. 958.
231
VOGT A., Basile Ier, op. cit., p. 46.
232
KALAVREZOY-MAXEINER I., “The portraits of Basil I in Paris Gr. 510”, Jahrbuch der Österreichischen
Byzantinistik 27, Vienne 1978, p. 19.
233
voir aussi, CHATZIDAKI N., Ελληνική Τέχνη, Βυζαντινά Ψηφιδωτά, Athènes 1994, p. 244.
234
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 203.
68
entre l'archange et une autre figure, probablement le prophète Élie. Il est couronné par Michel et
Commme Constantin est le modèle de Basile, l’impératrice Hélène, assise sur un trône
richement décoré et tenant le globe, symbole de la puissance, peut être considérée comme le
modèle de l’Eudocie impératrice qui partage avec son mari les honneurs des portraits
dédicatoires. Au 10ème siècle, les liens de Basile avec Constantin étaient passés de la conception
à la réalité. Les images à Paris Gr. 510 anticipent ce saut de la foi, mais contiennent le même
message235.
En ce qui concerne les titres des empereurs, l’on peut formuler certaines remarques.
Suivant la détermination initiale d’Omont, on peut lire ΔΕCΠΟΤΗC au dessus de la tête de Léon
et AΔ[ΕΛΦΟC] au dessus de la tête d’Alexandre. Ces deux adjectifs peuvent être expliqués par
les différents statuts des deux fils. Parce que Léon avait été couronné coempereur en 870, il est
qualifié de ΔΕCΠΟΤΗC tandis qu'Alexandre, qui ne fut couronné qu'après la mort de Constantin
est simplement appelé AΔ[ΕΛΦΟC]. Le choix inhabituel du prophète Élie comme un messager
de la victoire est d'une signification personnelle pour Basile ; Élie joua un rôle particulier dans la
vie de Basile, puisque c’est sous le règne de Basile que la célébration de la fête d'Élie fut créée à
Tout d’abord il est une promesse de paix pour Basile, sa famille et pour la ville impériale aussi. Il
235
BRUBAKER L., “To legitimize an emperor”, New Constantines: the rhythm of imperial renewal in Byzantium,
4th-13th centuries: papers from the Twenty-sixth Spring Symposium of Byzantine Studies, St. Andrews, March 1992/
ed. by Paul Magdalino, Aldershot: Variorum 1994., p. 158.
236
KALAVREZOY-MAXEINER I., “The portraits of Basil I”, op, cit.,p. 19-20.
69
préface les portraits impériaux de Basile et Eudocie, flanqués de leurs deux fils dans la ligne de
succession. Christ bénit la ville impériale, Basile et ses successeurs dynastiques. Il célèbre la
renforcent le message constantinien237. Il existe aussi un autre texte qui est une partie de la
collection initiale des Homélies, la traduction d’Ecclesiastes238. Dans cet illusration est
représentée le rêve de Constantin Ier ; la bataille du pont Milvius avec le signe de la Croix, vu
par Constantin sur son chemin vers Rome. “Constantin est présent dans l’iconographie du
Parisinus gr. 510 non seulement par l’insigne du labarum, mais par le choix de certaines images :
le rêve qui lui fit voir pour la première fois la croix, la victoire du Pont Milvius. Au concile de
869-870, Basile est salué comme Nouveau Constantin et sa femme Eudocie, comme nouvelle
Hélène.239”
La preuve en est moins claire dans le cas de la Gregorie de Paris, mais la possibilité que
Phôtios avait joué un rôle dans la direction de ces illustrations peut également être envisagée.
demeure qu'il est un exemple remarquable de la manière dont les images ont été utilisées pour
exprimer des idées religieuses et servir la mystique impériale selon un type d'illustration des
triomphante avec des protecteurs du monde divin, des saints -le prophète Élie et les
237
BRUBAKER L., “To legitimize an emperor”, op. cit., p. 157.
238
DER NERSESSIAN S., “The illistrations of the Homilies of Gregory of Nazianzus: Paris Gr. 510. A study of the
connections between text and images”, Dumbarton Oaks Papers 16, Washington 1962, p. 219.
239
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 206.
240
KALAVREZOY-MAXEINER I., “The portraits of Basil I”, op, cit., p.227.
70
continuent d’intervenir dans les principaux épisodes de la politique impériale, et dont les cultes
moins, la piété des Macédoniens est déliberèment dynastique; elle englobe ou cherche à
englober, avec un demi-succès, quelques saints issus de la famille elle-même, et fait naître, sinon
nouvelle organisation culturelle dont la “Nouvelle Église” (Nea ekklèsia) est l’expression
achevée.241”
241
DAGRON G., Empereur et prêtre, op. cit., p. 203.
71
CONCLUSIONS
Tout d’abord, la manière dont Basile acceda au trône impérial était la raison pour laquelle
ses descendants et lui-même aussi essayèrent de le légitimer. L’empereur Michel III décida de le
proclamer après l’assassinat de césar Vardas. Il faut souligner que Basile était l’assassin de césar
Vardas, avec l’accord de Michel III. Mais la proclamation du nouveau fondateur de la dynastie
macédonienne en coempereur était une décision et une action de l’empereur Michel III. Cela
signifia en même temps la légitimation de Basile lui-même. Puisque il fut proclamé coempereur,
il était automatiquement le légitime successeur suivant. Mais, comme cela a été mentioné, la
succession au trône de l’empire byzantin ne se réalisa jamais d’une manière pacifique, mais au
contraire après l’assassinat du dernier descendant de la dynastie amorienne, Michel III par le
fondateur de la dynastie macédonienne. Cet événement était la raison pour laquelle Basile avait
Par le fait d’être coempereur, le nouvel empereur devint le successeur légitime du trône
impérial, puisque Michel III n’avait pas d’enfants. Mais, Basile comprit qu’il fallait faire
quelques actions qui concernaient la vie politique de l’État. Il commença donc son règne avec sa
par l’Éparque de Constantinople; l’Armée, le Sénat et le peuple le légitimèrent aussi et, pour la
72
première fois dans l’histoire byzantine, le Patriarche bénit sa couronne. Le choix de Marianos
était très important puisque que l’Éparque était le fils de Petronas et le neveu de l’impératrice
Théodora. Cela donna une opportunité politique à Basile. Avec cela, le nouvel empereur voulut
prouver à l’opinion publique que la dynastie précédente (cela d’Amorium) approuvait aussi le
nouveau souverain. Cet événement constitua la plus grande légitimation dynastique pour Basile.
Il voulut cacher la manière dont il avait accédé au trône de l’empire byzantin. Les problèmes
soulevés montrent qu’on ne peut pas être assez prudent dans la lecture de la littérature officielle
de la dynastie macédonienne, non seulement lorsqu’elle noircit la dynastie renversée par Basile
Ier, mais aussi quand elle insiste sur la continuité essentielle de la succession dynastique établi
devant le peuple de la capitale de l’Empire. Basile était une nouvelle réalité pour l’Empire. Pour
des raisons concernant sa légitimation, Basile écrivit une œuvre, “Les Chapitres Parénétiques”
pour son fils, l’empereur et successeur, Léon VI, dans laquelle il tenta une identification aux
royaumes plus anciens et aussi bibliques. Du fait de la manière sanglante par laquelle il se
byzantin, Constantin Ier, qui était toujours l’empereur plus important pour les Byzantins. Dans
Diomède, l’érection de Kainourgion, ainsi que le manuscrit de Parisinus Graecus 510. Pour cette
raison le patriarche Phôtios écrivit des hymnes élogieux pour l’empereur. Le patriarche, en plus,
était la première personne qui mit en parallèle le fondateur de la dynastie macédonienne avec le
73
Léon VI, le fils et le successeur de Basile Ier, suivit l’exemple de Phôtios. Associant
Basile aux Arsacides d’Arménie, à Constantin Ier et à Alexandre le Grand, il essaya de prouver
et de souligner le passé royal et glorieux de son père. Il tenta aussi, avec l’Oraison funèbre de ses
parents, de montrer que Basile était le sauveur de l’empire byzantin car Michel III aurait été un
empereur incapable et dangereux pour l’État. La biographie de Basile marque la naissance d'un
occasionnels recommandées par Ménandre pour l'oraison impériale, mais elle diffère
sensiblement des panégyriques impériaux existants à l'époque romaine tardive. Il est vain de
spéculer dans quelle mesure elle s’inspirait de la biographie de Néron par Plutarque, cette
biographie étant perdue. Le travail de Constantin VII appartient au Xe siècle. Les problèmes
politiques et sociaux sont ceux de la dynastie macédonienne, et ses approches artistiques sont
siècle242.
Il est assez surprenant que le thème de la légitimité de l’empereur ait été traité par
Constantin VII Porphyrogénète, le petit-fils de Basile Ier. Constantin VII était le fils de Léon VI
de son quatrième mariage avec Zoe Karvonopsina. Suite à des querelles et des controverses
surtout ecclésiastiques et politiques, Léon VI réussit à proclamer Constantin en tant que son
successeur mâle. Quand Léon VI et son frère Alexandre moururent, Constantin n’avait que 7 ans.
Mystikos243 était aussi un membre de ce comité. Après sa majorité, Constantin épousa la fille de
242
KAZHDAN A., A history of byzantine, op. cit., p. 144.
243
pour ce thème voir CHRESTOFILOPOULOU ΑΙΚ. “Ἡ ἀντιβασιλεία εἰς τὸ Βυζάντιον”, Σύμμεικτα 2, Athènes
1970, p. 43-61.
74
Romain Lécapène, le futur empereur. Progressivement, Romain supplanta Constantin, il tira les
Pendant son règne, Constantin s’occupa surtout de l’écriture de livres. Puisque il perdit,
pour quelque temps, le trône impérial à Romain Lécapène, il voulut prouver qu’il était le seul
successeur légitime de l’empire et il écrivit la Vie de Basile qui était le moyen le plus fort afin
de légitimer son grand-père. Cela constitue la seule raison pour laquelle cette œuvre a été écrite.
En réalité, la Vie de Basile était le dernier effort pour légitimer le fondateur de la dynastie
macédonienne, avec succès. La dynastie qui fut fondée fut l’une des plus réussies et l’une des
Pour conclure, assassiner un bienfaiteur est une chose grave et odieuse. Mais on juge les
actes d’après leurs conséquences. Le crime de Basile était de ceux qui mènent vers les cimes; il
inaugura pour l’Empire une ère nouvelle et brillante: la civilisation byzantine allait aboutir à
l’apogée de sa splendeur. Aussi ce crime ne fut pas blâmé. La nouvelle dynastie devait durer
244
ADONTZ N., “L’âge et l’origine”, op. cit., p. 476.
75
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85
ΑNNEXE
86
Monnaies de l’empereur Michel III et de l’empereur Basile Ier.
87
Le monnayage de l’empereur Basile Ier.
88
La carte de Constantinople.
89