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ECE1-B 2015-2016

Démonstration. (Cas où f est strictement croissante)


a) f (I) est un intervalle car image d’un intervalle par une fonction continue
(c’est une des conséquences du TVI).
Théorème de la bijection : exemples de rédaction b) • La fonction f : I → f (I) est surjective puisque son ensemble d’arrivée
coïncide avec son image.
• De plus, comme f est strictement croissante, elle est injective.
La fonction f est donc bijective de I sur f (I).
c) Montrons que f −1 : f (I) → I est aussi strictement monotone.
Le but de cette fiche est de faire un point sur le théorème de la bijection.
Il s’agit de montrer : ∀(u1 , u2 ) ∈ (f (I))2 , u1 < u2 ⇒ f −1 (u1 ) < f −1 (u2 ).
Après un retour sur l’énoncé et sa démonstration, on illustrera l’utilisation
de ce théorème en agrégeant les questions rencontrées lors des DS de l’année Soient u1 et u2 deux éléments de f (I). Ainsi :
2013-2014. Cela devrait vous convaincre, je l’espère, qu’il n’est pas envisa- × il existe x1 ∈ I tel que u1 = f (x1 ),
geable de perdre des points sur ces questions (toujours les mêmes !).
× il existe x2 ∈ I tel que u2 = f (x2 ).
D’où f −1 (u1 ) = f −1 (f (x1 )) = x1 et f −1 (u2 ) = f −1 (f (x2 )) = x2 .
I. L’énoncé général du théorème L’implication à montrer s’écrit donc : f (x1 ) < f (x2 ) ⇒ x1 < x2 . On la
démontre par contraposée : si x1 > x2 alors f (x1 ) > f (x2 ) car f est crois-
Théorème 1. Théorème de la bijection sante. Le caractère continu de f −1 , plus technique, n’est pas démontré ici.
On considère une fonction f : I → R définie sur un intervalle I.
Remarque
a) f (I) est un intervalle,
1) f continue sur I, • Le point a) est une conséquence du TVI et est essentiel pour démontrer
b) f : I → f (I) est bijective, le caractère continu de f −1 . Le théorème de la bijection est donc souvent
2) f strictement =⇒
croissante sur I. c) f −1 : f (I) → I est continue et présenté comme un corollaire du TVI. Toutefois, citer le TVI au lieu du
strictement croissante sur f (I). théorème de la bijection sera considéré comme une erreur de rédaction :
les hypothèses et résultats du théorème de la bijection sont plus précis.
• La démonstration du point c) fait apparaître la propriété suivante.
a) f (I) est un intervalle, Pour tout x1 , x2 , α éléments de Df :
1) f continue sur I,
b) f : I → f (I) est bijective,
2) f strictement =⇒ f −1 strictement croissante
c) f −1 : f (I) → I est continue et f (x1 ) < f (α) < f (x2 ) ==========⇒ x1 < α < x2
décroissante sur I.
strictement décroissante sur f (I).
Évidemment, cette propriété est aussi vérifiée pour des inégalités larges.
Cette propriété donne aussi souvent lieu à des questions dans les concours.

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II. L’énoncé adapté aux questions Tableau récapitulatif.


Le tableau suivant permet de faire un point sur les différents types d’inter-
Théorème 2. valles rencontrés.
On considère une fonction f : I → R définie sur un intervalle I.

1) f continue sur I, Alors pour tout y ∈ f (I) , Nature de l’intervalle f (I)


2) f strictement ⇒ l’équation y = f (x) admet
monotone sur I. I Cas f strictement Cas f strictement
une unique solution x ∈ I . croissante sur I décroissante sur I

Démonstration.
[a, b] [f (a), f (b)] [f (b), f (a)]
C’est un corollaire direct du théorème 1.
La fonction f : I → f (I) est bijective. On en déduit que tout élément
y ∈ f (I) admet un unique antécédent x dans l’intervalle I. [f (a), lim f (x)[ ]lim f (x), f (a)]
[a, b[ x→b x→b
Remarque
• Les questions nécessitant ce théorème sont facilement repérables :
]a, b] ] lim f (x), f (b)] [f (b), lim f (x)[
« Montrer qu’il existe un unique α ∈ . . . tel que . . . » x→a x→a
« Montrer que l’équation f (x) = . . . admet une unique solution dans . . . »
• La rédaction correcte d’une telle question demande de la rigueur. Une
]a, b[ ] lim f (x), lim f (x)[ ]lim f (x), lim f (x)[
erreur classique et lourdement pénalisée consiste à oublier de préciser les x→a x→b x→b x→a

intervalles considérés (I et f (I)).


• Le théorème suivant permet de préciser la nature de l’intervalle f (I).

Théorème 3. Remarque
Les tableaux de variation constituent un outil de base dans la rédaction des
Soit I un intervalle d’extrémités a et b (chacune pouvant être infinie).
questions s’appuyant sur le théorème de la bijection. Une fois établi, un tel
Soit f : I → R une fonction continue et strictement monotone sur I. tableau permet la lecture rapide :
a) Alors f (I) est un intervalle d’extrémités lim f (x) et lim f (x). • des intervalles I de stricte monotonie de f ,
x→a x→b
b) De plus, les intervalles I et f (I) sont de même nature : • des intervalles f (I) correspondants.
• fermés (comme [1, 2], [1, +∞[, ] − ∞, 2]), Nous considérerons dans les illustrations suivantes que les tableaux de varia-
• ouverts (comme ]1, 2[, ]1, +∞[, ] − ∞, 2[), tions sont déjà réalisés.
• ou semi-ouverts (comme ]1, 2], [1, 2[). (en cas de doute, se référer aux corrigés précédemment fournis)

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III. Illustration sur des exemples b. On remarque que :


 
1 1
III.1. Énoncé du DS1 • f = − − 4 ln 2 < 0,
2 2
Exercice 1 • f (α) = 0,
x − 1 + ln x
On considère la fonction f définie par : f (x) = x + 1 + . •f (1) = 2 > 0.
x2  
Cette fonction est C ∞ sur Df =]0, +∞[ et son tableau de variation (com- 1
Ainsi on a : f < f (α) < f (1).
plété avec les informations prouvées ci-dessous) est : 2
Or, d’après le théorème de la bijection, f −1 : ] − ∞, +∞[ → ]0, +∞[
x 1 α
0 1 +∞
2 est strictement croissante. En appliquant f −1 à l’inégalité précédente, on
1
Signe de g(x) + obtient : < α < 1.
2
Signe de f 0 (x) +

+∞
2
Variations de f 0
<0
−∞

a. Montrer que l’équation f (x) = 0 admet une unique solution sur Df .


On la notera α.
1
b. Montrer que : < α < 1.
2

Démonstration.
a. On sait que :
1) f est continue sur ]0, +∞[,
2) f est strictement croissante sur ]0, +∞[.
De plus, f (]0, +∞[) = ] lim f (x), lim f (x)[ = ] − ∞, +∞[.
x→0+ x→+∞

D’après le théorème de la bijection, la fonction f réalise une bijection de


]0, +∞[ dans ] − ∞, +∞[ .
Or 0 ∈ ] − ∞, +∞[ . On en déduit que l’équation f (x) = 0 admet une
unique solution x ∈]0, +∞[ .

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III.2. Énoncé du DS5 b. On remarque que :

Exercice 2 4 ln(4) 4 ln(22 ) 8 ln(2) 8 5, 6


• f (3) = = = < × 0, 7 = < 2,
(x + 1) ln(x + 1) 3 3 3 3 3
On considère la fonction f définie par : f (x) = .
x • f (α) = 2,
En posant f (0) = 1, on prolonge la fonction f en une fonction C ∞ sur
5 ln(5) 5
Df = [−1, +∞[ (faire l’étude !). Son tableau de variation (complété avec les • f (4) = > × 1, 6 = 2.
4 4
informations prouvées ci-dessous) est :
Ainsi on a : f (3) < f (α) < f (4).
x −1 0 3 α 4 +∞
Or, d’après le théorème de la bijection, f −1 : [0, +∞[ → [−1, +∞[
Signe de f 0 (x) + + est strictement croissante. En appliquant f −1 à l’inégalité précédente, on
obtient : 3 < α < 4.
+∞
>2
2
<2
Variations de f
Remarque
0 Le fait qu’une seule flèche (et pas 2 !) soit dessinée dans le tableau de variation
ne doit pas surprendre. En effet, on rappelle le résultat suivant (cf chapitre
a. Démontrer qu’il existe un unique α ∈ [−1, +∞[ tel que f (α) = 2. « Dérivabilité ») :
b. Montrer que : 3 < α < 4.
(on donne ln 2 ≈ 0, 69 et ln 5 ≈ 1, 61) f 0 > 0 sur I et f 0 ne s’annule qu’en f strictement

un nombre fini de points croissante sur I
Démonstration.
a. On sait que :
1) f est continue sur [−1, +∞[,
2) f est strictement croissante sur [−1, +∞[.
De plus, f ([−1, +∞[) = [f (−1), lim f (x)[ = [0, +∞[.
x→+∞

D’après le théorème de la bijection, la fonction f réalise une bijection de


[−1, +∞[ dans [0, +∞[ .

Or 2 ∈ [0, +∞[ . On en déduit que l’équation f (x) = 2 admet une unique


solution x ∈ [−1, +∞[ .

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III.3. Énoncés du DS6 De plus, fn (] − ∞, +∞[) = ] lim fn (x), lim fn (x)[ = ]n, +∞[.
x→−∞ x→+∞
III.3.a) Énoncé de l’exercice 2 D’après le théorème de la bijection, la fonction fn réalise une bijection de
Exercice 3 ] − ∞, +∞[ dans ] − ∞, +∞[ .
Pour tout entier naturel non nul n, on définit la fonction fn par :
Or 0 ∈ ] − ∞, +∞[ . On en déduit que l’équation fn (x) = 0 admet une
1 unique solution x ∈] − ∞, +∞[ .
∀x ∈ R, fn (x) = +n x
1 + ex
b. On remarque que :
Cette fonction est C ∞ sur Df = R et son tableau de variation (complété 
−1

1
1
−e− n
avec les informations prouvées ci-dessous) est : • fn = 1 −1= 1 < 0,
n 1 + e− n 1 + e− n
•fn (un ) = 0,
x −∞ − n1 un 0 +∞
1
• fn (0) = > 0.
Signe de fn00 (x) − 0 + 2
 
n n −1
Variations Ainsi on a : fn < fn (un ) < fn (0).
n
de fn0
− 41 + n
Or, d’après le théorème de la bijection, fn−1 : ] − ∞, +∞[ → ] − ∞, +∞[
Signe de fn0 (x) + est strictement croissante. En appliquant fn−1 à l’inégalité précédente, on
+∞
−1
obtient : < un < 0.
Variations
>0
n
de fn <0 0
−∞

a. Montrer que l’équation fn (x) = 0 possède une seule solution sur R.


On note un cette solution.
−1
b. Montrer qu’on a : ∀n ∈ N∗ , < un < 0.
n

Démonstration.
a. Soit n ∈ N∗ . On sait que :
1) fn est continue sur ] − ∞, +∞[,
2) fn est strictement croissante sur ] − ∞, +∞[.

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III.3.b) Énoncés de l’exercice 3 B) Cas où a > 1. On a le tableau de variation suivant.

Exercice 4 x −∞ 0 r(a) 1− ln a
1 +∞
a
Soit a > 0. On considère la fonction f définie par : f (x) = exp[a(x − 1)].
g 0 (x) − 0 +
A) Cas où a = 1.
Montrer que l’équation f (x) = x admet une unique solution sur R. +∞ +∞
g e−a
B) Cas où a > 1. 0 0
ln a
g(1 − a )
a. Montrer que l’équation f (x) = x admet deux solutions sur R.
On notera r(a) la plus petite.
On remarque que :
b. Montrer que : 0 < r(a) < 1.    
ln a a(− lnaa ) ln a 1 ln a
g 1− = e − 1− = −1+ < 0
a a a a
Technique de démonstration.
• On souhaite trouver ici les solutions de l’équation f (x) = x . (cf corrigé du DS)
• On ne peut appliquer directement le théorème de la bijection à f .
• On considère alors la fonction g : x 7→ f (x) − x de sorte que : a. Détaillons les éléments de ce tableau de variation.
ln a
• Sur l’intervalle ] − ∞, 1 − a [.
f (x) = x ⇔ g(x) = 0 On sait que :
1) g est continue sur ] − ∞, 1 − lnaa [,
2) g est strictement décroissante sur ] − ∞, 1 − lnaa [.
Démonstration. On note g : x 7→ f (x) − x.
A) Cas où a = 1. On a alors le tableau de variation suivant. De plus : g(]−∞, 1− lnaa [) = ]g(1− lnaa ), lim g(x)[ = ]g(1− lnaa ), +∞[.
x→−∞

x −∞ 1 +∞ D’après le théorème de la bijection, la fonction g réalise une bijection de


] − ∞, 1 − lnaa [ dans ]g(1 − lnaa ), +∞[ .
Signe de g 0 (x) − 0 +
ln a
+∞ +∞ Or 0 ∈ ]g(1 − a ), +∞[ . On en déduit que l’équation g(x) = 0 admet
Variations de g ln a
une unique solution x ∈] − ∞, 1 − a [ .
0
L’équation f (x) = x admet donc une unique solution sur ] − ∞, 1 − lnaa [.
Ainsi, g(x) = 0 admet x = 1 comme unique solution.
Il en est de même de l’équation f (x) = x.

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ln a
• Sur l’intervalle ]1 − a , +∞[. Exercice 5
On sait que : On considère la fonction f définie, pour x ∈ [0, 1] par : φ(x) = x e−x .
1) g est continue sur ]1 − lnaa , +∞[, Cette fonction est C ∞ sur [0, 1] et son tableau de variation est :

2) g est strictement croissante sur ]1 − lnaa , +∞[. x 0 1

De plus : g(]1 − lnaa , +∞[) = ]g(1 − lnaa ), lim g(x)[ = ]g(1 − lnaa ), +∞[. Signe de φ0 (x) +
x→+∞

D’après le théorème de la bijection, la fonction g réalise une bijection de e−1


]1 − lnaa , +∞[ dans ]g(1 − lnaa ), +∞[ . Variations de φ
0
ln a
Or 0 ∈ ]g(1 − a ), +∞[
. On en déduit que l’équation g(x) = 0 admet a. Montrer que φ réalise une bijection de [0, 1] sur [0, 1 ].
e
une unique solution x ∈]1 − lnaa , +∞[ . b. Montrer que sa fonction réciproque φ−1 est continue et strictement crois-
L’équation f (x) = x admet donc une unique solution sur ]1 − lnaa , +∞[. sante sur [0, 1e ].
c. Dresser le tableau de variation de φ−1 .

b. Notons tout d’abord que la plus petite solution de f (x) = x, notée r(a)
ln a Démonstration.
ln a
est dans l’intervalle ] − ∞, 1 − a [. On en déduit que r(a) < 1 − < 1. a. On sait que :
a
1) φ est continue sur [0, 1],
D’autre part, on a : 2) φ est strictement croissante sur [0, 1].
• g(0) = e−a > 0, De plus, φ([0, 1]) = [φ(0), φ(1)] = [0, 1e ].
• g(r(a)) = 0. D’après le théorème de la bijection, la fonction φ réalise une bijection de
[0, 1] dans [0, 1e ] .
Ainsi on a : g(r(a)) < g(0).
b. De plus, sa fonction réciproque φ−1 : [0, 1e ] → [0, 1] est continue et
Or, d’après le théorème de la bijection, la fonction
strictement croissante sur [0, 1e ].
g −1 : ]g(1 − lnaa ), +∞[ → ] − ∞, 1 − lnaa [ est strictement décroissante.
c. D’où le tableau de variation :
En appliquant g −1 à l’inégalité précédente, on obtient : 0 < r(a).
x 0 e−1

On en conclut : 0 < r(a) < 1. 1


Variations de φ−1
0

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III.3.c) Énoncé du problème A b. On remarque que :

Exercice 6 • f (0) = −1 < 0,


On considère la fonction f définie par : f (x) = x3 + 5x − 1. • f (α) = 0,
Cette fonction polynomiale est C ∞ sur Df = R et son tableau de variation  
1 13
(complété avec les informations prouvées ci-dessous) est : • f = > 0.
2 8
 
1 1
x −∞ 0 α 2 +∞ Ainsi on a : f (0) < f (α) < f .
2
Signe de f 0 (x) + Or, d’après le théorème de la bijection, f −1 : ] − ∞, +∞[ → ]0, +∞[
13 +∞ est strictement croissante. En appliquant f −1 à l’inégalité précédente, on
Variations de f −1 0 8 1
obtient : 0 < α < .
−∞ 2

a. Montrer que l’équation x3 + 5x − 1 = 0 admet une unique solution dans


R. On note α cette solution.
1
b. Établir que : 0 < α < .
2

Démonstration.
a. On sait que :
1) f est continue sur ] − ∞, +∞[,
2) f est strictement croissante sur ] − ∞, +∞[.
De plus, f (] − ∞, +∞[) = ] lim f (x), lim f (x)[ = ] − ∞, +∞[.
x→−∞ x→+∞

D’après le théorème de la bijection, la fonction f réalise une bijection de


] − ∞, +∞[ dans ] − ∞, +∞[ .
Or 0 ∈ ] − ∞, +∞[ . On en déduit que l’équation f (x) = 0 admet une
unique solution x ∈] − ∞, +∞[ .

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