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Autre formulation : L’image d’un intervalle par une application continue (à valeurs réelles)
est un intervalle.
Théorème 1.1.2 — Name of the theorem. Si f est continue sur un intervalle I telle qu’il
existe (a, b) ∈ I 2 , avec f (a) f (b) < 0 (de signes contraire). Alors f s’annule entre a et b.
Théorème 1.1.3 — Name of the theorem. Toute fonction continue sur un intervalle fermé est
bornée et atteint ses bornes : elle possède un maximum et un minimum.
Autre formulation : L’image d’un segment par une application continue est un segment.
2 1. Théorèmes généraux d’analyse.
Si f est une application continue et strictement monotone sur un intervalle I à valeurs réelle,
alors f est un bijective de I sur f (I) qui est un intervalle, et f −1 est également bijective, continue
et de même monotonie que f .
Démonstration. • Si f est continue, alors d’après le théorème des valeurs intermédiaires, f (I) est
un intervalle. De plus, f est strictement monotone, donc injective. Ainsi, elle est à la fois injective
et surjective de I sur f (I), donc f est bijective de I sur f (I).
• Son application réciproque f −1 est donc elle-même bijective, d’application réciproque f .
• Montrons que f −1 est elle-même strictement monotone et de même monotonie que f .
Considérons sans rien perdre de la généralité, le cas où f est strictement croissante.
Soient (y1 , y2 ) ∈ f (I)2 avec y1 < y2 . On note x1 = f −1 (y1 ) et x2 = f −1 (y2 )
Si x1 ≥ x2 , alors par croissance de f , f (x1 ) ≥ f (x2 ), c’est-à-dire y1 ≥ y2 , ce qui contredit notre
hypothèse.
Donc f −1 (y1 ) < f −1 (y2 ), ce qui montre bien que f −1 est strictement croissante.
• Il reste enfin à montrer que f −1 est continue. Pour cela démontrons un lemme qui donne
directement le résultat : ■
Théorème 1.1.5 — Lemme. Si φ est une fonction monotone sur un intervalle J, alors φ (J) est
un intervalle si et seulement si φ est continue sur J.
Preuve du lemme :
⇐ : C’est le théorème des valeurs intermédiaires.
⇒: dans le cas où φ est croissante
Supposons par l’absurde que φ n’est pas continue en au moins un point a ∈ J.
D’après le théorème de la limite monotone, φ admet une limite à gauche et une limite à droite
de a (sauf si a est une borne de J auquel cas, il n’y a qu’une seule limite, mais ceci ne change rien à
la preuve), et ces limites vérifient : lim− φ ≤ φ (a) ≤ lim+ φ
x→a x→a
Au moins l’une de ces deux inégalités est stricte (sinon, φ serait continue en a).
φ (a)+limφ
a−
Supposons par exemple que lim
−
φ ≤ φ (a) et notons y = 2
a
Par croissance de φ , ∀x < a, φ (x) < lim
−
φ et donc φ (x) < y et ∀x > a, φ (x) > φ (a) et donc
a
φ (a) > y.
Ainsi, y n’admet aucun antécédent par φ dans J, ce qui est absurde. Donc φ est continue.
R Une fonction dérivable peut être strictement monotone même si sa dérivée s’annule.
R En pratique, ce théorème n’est pas utilisé sous cette forme. En particulier, on ne justifie pas la
continuité d’une fonction usuelle par sa dérivabilité (la continuité d’une fonction est beaucoup
plus simple à montrer que la dérivabilité).
Par contre, ce théorème peut être utilisé dans certains exercises théoriques sous sa forme
contraposée :
Par exemple, on peut utiliser cet argument pour obtenir une contradiction dans un raisonnement
par l’absurde.
Le théorème ne suppose pas que la fonction est dérivable en a. Ainsi, la fonction est continue
même si les dérivées à gauche et à droite sont différentes.
■ Exemple 1.2 x 7→ |x| est dérivable à gauche et à droite en 0, donc elle est continue en 0 (mais
elle n’est pas dérivable en 0 car ses dérivées à gauche et à droite sont différentes). ■
Pour trouver les extremums d’une fonction dérivable, on peut commencer par chercher ses
points critiques (où la dérivée s’annule) puis chercher ceux parmi lesquels f est extrémal.
R L’extremum est local, cela veut dire que ce n’est un extremum qu’à proximité du point. Par
contre, si on s’éloigne un peu trop, la courbe peut tout à fait dépasser cette valeur. Ce n’est
pas surprenant, la notion de dérivée est une notion locale.
R La réciproque est fausse. Un point peut être critique sans correspondre à un extremum.
■ Exemple 1.3 La fonction cube est bien dérivable en 0, de dérivée nulle sans qu’elle n’admette
d’extremum en 0. ■
4 1. Théorèmes généraux d’analyse.
Démonstration. — Si f est constante sur [a, b] alors n’importe quel point entre a et b convient.
— Si f n’est pas constante, alors il existe x0 tel que f (x0 ) > f (a) (L’inégalité dans l’autre sens
ne retire rien à la démonstration.).
f est continue, donc d’après le théorème des bornes atteintes, f ([a, b]) est un segment et on
peut écrire f ([a, b]) = [m, M] avec m < M.
Comme f (a) = f (b), alors il existe c ∈ ]a, b[ tel que f (c) = M > f (x0) (la dernière inégalité
permet de vérifier que c < a et c ≤ b). Donc d’après le théorème précédent, f ′ (c) = 0 ■
Démonstration. Les parties directes concernant les conditions a. et b. sont une conséquence
immédiate de la définition de la dérivée.
a. Si f est constante sur I alors ∀ (x, a) ∈ I 2 , f (x) − f (a) = 0 donc ∀a ∈ I, f ′ (a) = 0
b. Si f est croissante sur I alors ∀ (x, a) ∈ I 2 avec x ̸= a, f (x)−
x−a
f (a)
≥ 0 donc ∀a ∈ I, f ′ (a) ≥ 0
En ce qui concerne les parties réciproques des conditions a. et b. et la condition c. (les plus
intéressantes puisque ce sont elles qui sont utilisées pour étudier la variation des fonctions) ce sont
des conséquences du théorème des accroissements finis.
1.4 Accroissements finis. 5
On a pour tout (a, b) ∈ I 2 , il existe c ∈ ]a, b[ tel que f (b) − f (a) = f ′ (c) (b − a) , donc
— si f ′ est nulle on a f (b) = f (a) :pour tout (a, b) ∈ I 2 ,
— si f ′ est à valeurs positives, on a pour a ̸= b, f (b)−
b−a
f (a)
≥ 0 et donc f est croissante.,
f (b)− f (a)
— si f ′ est à valeurs strictement positives on a pour a ̸= b, b−a > 0 et donc f est strictement
croissante.,
■
R La réciproque de l’assertion c.est fausse. La fonction cube n’a pas une dérivée strictement
positive, mais est strictement croissante sur R.
Théorème 1.4.4 Soit f une application de l’intervalle [a, b] dans R vérifiant les conditions
suivantes :
— pour tout k ∈ [[0, n]], f (k) existe et est continue sur [a, b]
— f (n+1) (x) est définie sur ]a, b[
Alors il existe c ∈ ]a, b[ tel que :
n
(b − a)i (i) (b − a)n+1
f (b) − f (a) = ∑ f (a) + f (n+1) (c)
i=1 i! (n + 1)!
Démonstration. On considère une fonction f de l’intervalle [a, b] dans R vérifiant les conditions
suivantes :
1. pour tout k ∈ [[0, n]], f (k) existe et est continue sur [a, b]
2. f (n+1) (x) est définie sur ]a, b[ Pour n = 0, il s’agit de la formule des théorème des accroisse-
ments finis.
■
′ (b − x)i (i+1)
n n−1
(b − x)i (i+1) (b − x)n
= − f (x) − ∑ f (x) + ∑ f (x) + A
i=1 i! i=0 i! n!
(b − x)n (n+1) ′ (b − x)n
= − f ′ (x) − f (x) + f (x) + A
n! n!
(b − x)n (n+1) (b − x)n
=− f (x) + A
n! n!
n
(x − y)i (i) |x − y|n+1
f (x) − f (y) − ∑ f (y) ≤ M
i=1 i! (n + 1)!
2. Théorèmes généraux d’analyse
fn (x) = ln (1 + xn ) + x − 1
2
Exercice 2.2 Soit f : R → R continue telle que, pour tout x ∈ R, on a f (x) = 1. Démontrer
que f = 1ou f = −1 ■
Exercice 2.3 Soit f : [a, b] → [a, b] une fonction continue. Démontrer que f admet toujours au
moins un point fixe. ■
f (x)
Exercice 2.4 Soit f : R+ → R+ continue. On suppose que lim = l et l < 1. Montrer
x→+∞ x
que f admet un point fixe. ■
Exercice 2.5 Montrer que tout polynôme de degré impair admet au moins une racine réelle. ■
Exercice 2.6 Montrer que si f est une fonction continue sur [0, 1] telle que f (0) = f (1) = 0 et
∀ <∈ ]−1, 1[, f (x) > 0 alors il existe un carré ayant un côté sur l’axe (Ox) et deux sommets sur
Cf . ■
8 2. Théorèmes généraux d’analyse
Exercice 2.7 Je me suis rendu de Bruxelles à Lille (126 km) en voiture en exactement 1 h 30 min.
1. Montrer qu’il y au eu durant mon trajet, une période de 10 min, pendant laquelle j’ai
parcouru exactement 14 km.
2. Y a-il eu une période d’une heure pendant laquelle j’ai parcouru 84 km ?
■
Exercice 2.9 Montrer que l’équation x = cos x admet une unique solution réelle. ■
f (b) − f (a)
F(x) = f (x) − f (a) − (x − a)
b−a
f (b) − f (a)
montrer qu’il existe c ∈]a, b[ tel que f ′ (c) = ■
b−a
Exercice 2.12 On considère une fonction continuement dérivable sur [a; b] telle que f (a) =
f (b) = 0 et f ′ (a) > 0 et f ′ (b) > 0.
1. Montrer qu’il existe c1 ∈ ]a, b[ tel que f (c1 ) > 0 et c2 ∈ ]a, b[ tel que f (c2 ) < 0.
2. Montrer qu’il existe c ∈ ]a, b[ tel que f (c) = 0.
3. Montrer qu’il existe d ∈ ]a, b[ tel que f ’(d) ≤ 0.
4. Montrer qu’il existe e ∈ ]a, b[ tel que f (e) = 0 et f ’(e) ≤ 0.
■
Exercice 2.13 Montrer que la courbe représentative d’un polynôme de degré n et celle de
l’exponentielle ne peuvent pas avoir plus de n + 1 points d’intersection. ■
2.3 Théorème de Rolle 9
Exercice 2.14 Soient a < b et f : [a, b] → R une fonction continue sur [a, b] dérivable sur ]a, b[.
Montrer qu’il existe c ∈ ]a, b[ tel que
1 1
< f ′ (c) <
a−c b−c
On utilisera la fonction F (x) = (x − a) (x − b) exp ( f (x)). ■
Exercice 2.15 On considère une fonction dérivable sur [a; b] telle que f (a) = f (b) = 0.
Montrer que pour tout e ∈ ]−∞, a[ ∪ ]b, +∞[, il existe une tangente à C f la courbe représentative
f (x)
de f passant par E (e, 0) en considérer la fonction pour c fixé dans ]−∞, a[ ∪ ]b, +∞[. ■
x−e
sin x − cos x
f (x) =
1 + cos2 x
Montrer que, pour tout ∈ R, f ′ la dérivée de f s’annule au moins une fois sur l’intervalle
]a, a + 4[. ■
Exercice 2.18 Soit f : [a; b] → R dérivable et vérifiant f ′ (a) > 0 et f ′ (b) < 0.
Montrer que la dérivée de f s’annule. ■
Exercice 2.19 Soit (a, b, c) ∈ R3 . Montrer qu’il existe x ∈]0; 1[ tel que 4ax3 + 3bx2 + 2cx =
a + b + c. ■
n
Exercice 2.21 Soit P la fonction polynômiale réelle définie par P(x) = ∑ ai xi = a0 +a1 x+···+an xn .
i=0
a1 an
On suppose que les coefficients de P satisfont la relation a0 + +···+ = 0.
2 n+1
Montrer que P admet au moins une racine dans l’intervalle ]0, 1[. ■
10 2. Théorèmes généraux d’analyse
Exercice 2.22 Soient deux fonctions f , g : [a, b] → R, continues sur [a, b], dérivables sur ]a, b[.
f ′ (c)
On suppose que f (a) ̸= f (b) et g(a) ̸= g(b). Montrer qu’il existe c ∈]a, b[ tel que =
f (a) − f (b)
g′ (c)
g (a) − g (b)
(Considérer la fonction F définie sur [a, b] par F(x) = ( f (a) − f (b)) g(x) − (g(a) − g(b)) f (x).)
1
Exercice 2.25 Soit f : R∗+ → R∗+ la fonction définie par f (t) = exp( ).
t
1. Montrer que, pour tout x > 0, il existe c ∈]x, x + 1[ tel que
1 1
f (x) − f (x + 1) = 2 exp
c c
2 1 1
2. Déterminer lim x exp − exp
x→+∞ x x+1
■
Exercice 2.26 Soit f : [a, b] → R∗+ , continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[.
f ′ (c)
f (b)
En utilisant la fonction g = ln f , montrer qu’il existe c ∈]a, b[ tel que = exp (b − a) .
f (a) f (c)
■
Exercice 2.27 1. A l’aide du théorème des accroissements finis, montrer que ∀x > 0,
1 1
< ln(x + 1) − ln x <
x+1 x
1 x
2. En déduire que les fonctions f et g définies sur R∗+ par f (x) = 1 + et g (x) =
x
2.5 Formule de Leibniz 11
1 x+1
1+ sont monotones.
x
3. Déterminer lim f (x) et lim g (x).
x→+∞ x→+∞
i πh
Exercice 2.28 Soit x ∈ 0;
4
1. Montrer que le théorème des accroissements finis s’applique à la fonction ln entre sin x et
cos x.
1 ln (sin x) − ln (cos x) 1
2. Montrer que tel que < <
cos x sin x − cos x sin x
ln (sin x) − ln (cos x)
3. En déduire lim −
x→( )π sin x − cos x
4
ln (sin x) − ln (cos x)
4. Déterminer limπ
x→ 4 sin x − cos x
5π 5π 3π ln (tan x)
5. Montrer que la fonction définie sur π, ∪ , par f (x) = admet
4 4 2 sin x − cos x
3π
un prolongement par continuité sur π, .
2
■
1 1
< ln (ln (n + 1)) − ln (ln n) <
(n + 1) ln (n + 1) n ln n
!
n
1
2. En déduire lim ∑
k=2 k ln (k)
n→+∞
i π h2
3. Montrer que pour tout (x, y) ∈ 0;
2
2 |x − y| ≤ |ln (tan x) − ln (tan y)|
■
12 2. Théorèmes généraux d’analyse
1
Exercice 2.31 Calculer la dérivée nième de f (x) = 2 ■
x −1
Exercice 2.32 Préciser l’ensemble de dérivation des fonctions suivantes puis, en utilisant la
formule de Leibniz, calculer la dérivée d’ordre n de la fonction f définie par
1. f (x) = x2 ln x.
2. f (x) = x2 + 3x − 7 exp (x).
3. f (x) = x2 (1 + x)n
4. f (x) = xn−1 ln (x)
■
n
Exercice 2.34 On considère f (t) = t 2 − 1
1. Montrer que ∀k ∈ [[0; n − 1]] f (k) (1) = f (k) (−1) = 0
2. Calculer f (n) (1) et f (n) (−1)
3. En déduire que si n est impair, f (n) s’annule au moins une fois dans ]−1; 1[
■