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Le résultat suivant est la version continue d’un résultat analogue sur les limites du chapitre « Limites d’une fonction ».
En résumé : Pour une fonction CONTINUE : f lim . . . = lim f (. . .).
n→+∞ n→+∞
| {z }
. . . si la limite existe.
Ce théorème est souvent utilisé dans le contexte des suites récurrentes un+1 = f (un ). SI (un )n∈N CONVERGE vers
un réel ℓ et si f est CONTINUE en ℓ, alors f (ℓ) = ℓ.
Le résultat suivant est une application ultra-classique de la caractérisation séquentielle de la continuité et de la densité
de Q dans R.
Théorème (Endomorphismes continus de R) Les endomorphismes continus du groupe additif R, i.e. les fonctions
f ∈ C (R, R) pour lesquelles pour f (x + y) = f (x)+ f ( y) tous x, y ∈ R, sont exactement les fonctions linéaires x 7−→ λx,
λ décrivant R.
Démonstration Les fonctions linéaires répondent bien sûr au problème. Réciproquement, soit f un endomor-
phisme continu de R. Alors pour tous n ∈ Z et x ∈ R : f (nx) = n f (x) Æ. 40/87
Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
Exemples
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Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
Proposition
(Limite d’une suite récurrente convergente définie par une relation «
un+1 = f (un ) ˇ ) Soient D une partie de R, u0 ∈ D et f : D −→ D une fonction
- ainsi D est stable par f . On note (un )n∈N la suite définie pour tout n ∈ N
par : un+1 = f (un ).
Si (un )n∈N CONVERGE vers ` ∈ D et si f est CONTINUE en `, alors ` est un
point fixe de f , i.e. : f (`) = `.
Exemple
On note (un )n∈N la suite définie par : u0 = 1 et pour tout
n ∈ N : un+1 = un2 + un et f la fonction x 7−→ x 2 + x .
Comme [1, +∞ [ est stable par f et : u0 ∈ [1, +∞ [, la suite (un )n∈N
est bien définie et minorée par 1 .
Comme : f (x ) > x pour tout x ∈ 1, +∞ , (un )n∈N est croissante donc
possède une limite ` d’après le théorème de la limite monotone.
Supposons par l’absurde que : ` ∈ R. Alors : f (`) = ` puisque f est
continue sur R, i.e. : `2 + ` = `, i.e. : ` = 0. Or (un )n∈N est croissante
et : u0 = 1, donc : ` > 1 - contradiction !
Conclusion : (un )n∈N croît vers +∞.
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. . . si la limite existe.
Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
Ce théorème a déjà souvent été utilisé dans le contexte des suites récurrentes un+1 = f (un ). SI (un )n∈N CONVERGE vers
un réel ℓ et si f est CONTINUE en ℓ, alors f (ℓ) = ℓ.
Théorème des valeurs intermédiaires
Le résultat suivant est une application ultra-classique de la caractérisation séquentielle de la continuité et de la densité
de Q dans R.
Théorème (Théorème des valeurs intermédiaires, version « existence d’un antécédent ») Soient a, b ∈ R avec
a ¶ b et f ∈ C [a, b], R . Tout réel compris entre f (a) et f (b) possède AU MOINS un antécédent par f dans [a, b].
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Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
Démonstration (n°2, par dichotomie) Ici aussi, on suppose pour simplifier que f (a) ¶ f (b) et on pose a0 = a
et b0 = b. À partir de l’intervalle [a0 , b0 ] = [a, b], il s’agit de construire par récurrence de nouveaux intervalles
intéressants plus petits [a1 , b1 ], [a2 , b2 ], . . . Plus précisément, soit n ∈ N. Supposons qu’on ait déjà construit des
réels a0 , . . . , an , b0 , . . . , bn pour lesquels :
b−a
(i) a = a0 ¶ . . . ¶ a n , bn ¶ . . . ¶ b0 = b et pour tout k ∈ ¹0, nº : bk − ak = ,
2k
(ii) pour tout k ∈ ¹0, nº : f (ak ) ¶ y ¶ f (bk ).
On définit alors au rang n + 1 les réels an+1 et bn+1 de la manière suivante :
a n + bn a n + bn
an+1 = an et bn+1 = si f ¾y
2 2
a + b a + b
an+1 = n n
et bn+1 = bn si f
n n
< y.
2 2
Je vous laisse démontrer que ces réels an+1 et bn+1 satisfont les assertions (i) et (ii) au rang n + 1 — faites-le !
Les suites (an )n∈N et (bn )n∈N ainsi construites sont finalement adjacentes d’après (i), donc possèdent une limite
finie commune x ∈ [a, b]. Or si nous passons à la limite dans (ii), la caractérisation séquentielle de la continuité
montre que f (x) ¶ y ¶ f (x), i.e. que y = f (x).
f (b) b
y b
Le réel x construit
par dichotomie
y = f (x)
f (a) b
x
a = a0 b0 = b
a1 b1
a2 b2
a3 b3
..
.
La version du TVI énoncée ci-dessous est nouvelle pour vous mais conceptuellement aussi importante que la précédente.
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Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
Exercices.
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Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
La version du TVI énoncée ci-dessous est nouvelle pour vous mais conceptuellement aussi importante que la précédente.
Théorème (Théorème des valeurs intermédiaires, version « image d’un intervalle ») L’image d’un INTERVALLE
par une fonction continue est un INTERVALLE.
$est Attention !
également un
Si I est un
INTERVALLE
et f : I −→ R une fonction continue, cette version nouvelle du TVI affirme que f (I )
INTERVALLE
, mais pas que I et f (I ) sont de même nature. Il se peut que I soit ouvert et f (I ) un segment,
ou bien que I soit semi-ouvert et f (I ) ouvert, etc.
bc
bc
b f (I ) f (I ) b
Pas un intervalle
bc
I I
Un intervalle I ouvert, f (I ) fermé. I semi-ouvert, f (I ) ouvert.
Démonstration Soient I un INTERVALLE et f ∈ C (I , R). Pour montrer que f (I ) est un intervalle, donnons-nous
u, v ∈ f (I ) avec u ¶ v, puis y ∈ [u, v], et montrons que y ∈ f (I ). Ce qui est sûr, c’est que u = f (a) et v = f (b)
pour certains a, b ∈ I , la version précédente du TVI montre donc que y = f (x) pour un certain x compris entre
a et b. En particulier x ∈ I car I est un intervalle, et enfin y = f (x) ∈ f (I ).
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Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
Méthode
Ce théorème peut être utilisé pour prouver la non continuité d’une application
sur I Si I est un intervalle et si f (I) n’en est pas un, alors f n’est pas continue
sur I.
1 Soit la fonction f définie sur I = [0, 1] par :
f (x ) = x si x ∈ Q
/Q
f (x ) = 1/2 si x ∈
2 Montrer que les seules applications continues de R dans Z sont les
applications constantes.
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pour lequel f (x) = lim f , et aussitôt f serait constante égale à lim f sur [x, b[, ce qui contredirait la STRICTE
Généralités sur les fonctions de la variable réelle : b− Limite d’une fonction THÉORÈMES
b− DE LIMITE Continuité
D’EXISTENCE D
croissance de f . Conclusion : lim
−
f ∈
/ f [a, b[ , et enfin f [a, b[ = f (a), lim
−
f .
b b
Nous avons vu que la continuité ne préserve pas la forme des intervalles en général, mais en tout y = f (x)
cas une chose est sûre, un segment est toujours transformé en un segment.
b
$ Attention !
b
Sur un intervalle borné qui n’est pas un segment,iune fonction continue n’a aucune
b
h
π π b
f x ln x
Exemple La fonction x 7−→ 2 x
possède un minimum sur ]0, 1]. 48/87
Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
Exemples
1 Toute fonction continue périodique définie sur R tout entier est bornée.
2 Soient deux fonctions f , g : [0, 1] 7→ R continues telles que
∀x ∈ [0, 1], f (x ) < g(x ) Montrer qu’il existe α > 0 tel que
∀x ∈ [0, 1], f (x ) + α ≤ g(x )
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Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
Proposition
Si f est strictement croissante et continue sur l’intervalle I, alors :
lorsque I = [a; b], on a f (I) = [f (a); f (b)],
lorsque I = [a; b [ , on a f (I) = [f (a); limb f [ ,
lorsque I = la; b], on a f (I) =] lima f ; f (b)],
lorsque I =]a; b[, on a f (I) =] lima f ; limb f [.
Preuve : Montrons par exemple le cas où I = [a; b[, on sait que J = f (I) est
un intervalle car f est continue sur I. La borne de droite de J est la limite de f
en b (finie ou +∞, la limite non atteinte car la monotonie est stricte), la borne
de gauche de J est f (a) qui le minimum de f , donc f (I) = [f (a); limb f .
Les autres cas se traitent de la même façon, on a évidemment un énoncé
analogue lorsque f est strictement décroissante.
Attention ! Lorsque la monotonie n’est pas stricte, il se peut que les limites
aux bornes exclues soit atteintes.
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Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
$ Attention !
En général : f [a, b] = f (a), f (b) , f ]a, b[ = f (a), f (b) , ...
Ces égalités fausses sont très tentantes, faites attention. Par chance, elles sont vraies dans de nombreuses situations courante
MAIS avec deux restrictions de taille : la CONTINUITÉ et la STRICTE MONOTONIE .
f (b) b
f (b) b
f n’est pas
monotone,
f n’est pas continue f [a, b] est un intervalle,
bc
f [a, b] N ’est PAS un intervalle.
f (a) b
PAS f (a),
mais f (b)
b
f (a) b b
ni f (b), f (a) .
a b a b
Nous utiliserons le TVI strictement monotone que voici une infinité de fois cette année. Brûleront donc en enfer toute
celles et tous ceux d’entre vous qui l’utiliseront sans soin.
b 51/87
Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
Théorème
Toute fonction f continue et strictement monotone sur un intervalle I réalise
une bijection de I sur l’intervalle f (I). Sa réciproque est de plus continue et
strictement monotone sur l’intervalle f (I) de même monotonie que f .
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Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
Preuve :
Quitte à remplacer f par −f , on peut supposer f croissante.
On a déjà prouvé que f (I) est un intervalle, et que f : I → R est injective. Elle
est de plus surjective si on restreint son ensemble d’arrivée à f (I). Ainsi f réalise
une bijection de I sur f (I). On note f −1 : f (I) → I sa bijection réciproque.
f −1 est strictement croissante : pour tout y < y 0 des éléments de f (I), on a
f ◦ f −1 (y ) < f ◦ f −1 (y 0 ). Puisque f est strictement croissante, on obtient bien
f −1 (y ) < f −1 (y 0 ).
f −1 est continue : on sait déjà que f −1 est strictement croissante. On a vu
qu’alors pour tout a ∈ f (I), f −1 admet des limites à droite et à gauche en a et
que :
lim f −1 (y ) ≤ f −1 (a) ≤ lim f −1 (y ).
y →a− y →a+
Supposons que l’une de ces inégalités ne soit pas une égalité, par exemple
f − 1(a) < limy →a+ f −1 (y ). On a alors :
Alors tout y compris strictement entre f −1 (a) et limy →a+ f −1 (y ) n’ont pas
d’antécédent par f −1 . Ceci est impossible puisque f −1 est une bijection de f (I)
sur I.
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Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
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2 2
Généralitésdésigneront cependant
sur les fonctions des parties
de la variable réelle : quelconques de R. On
Limite d’une fonction notera par D’EXISTENCE
THÉORÈMES ailleurs K l’unDE
des corps R
LIMITE ou C, et
Continuité quand on emploiera D
les notations [a, b] ou ]a, b[, il sera sous-entendu que a et b sont deux réels et que a < b.
Définition (Dérivabilité en un point ou sur une partie de R, tangente) Soient f : D −→ R une fonction et a ∈ D.
f (x) − f (a)
• Dérivabilité : On dit que f est dérivable en a si la limite lim existe et est finie. Cette limite est alors
x→a x−a
appelée le nombre dérivé de f en a et notée f ′ (a).
L’ensemble des fonctions dérivables sur D et à valeurs dans R , i.e. dérivables en tout point de D, est noté D(D, R).
Pour tout f ∈ D(D, R), la fonction x 7−→ f ′ (x) sur D est appelée la dérivée de f .
• Tangente : Si f est dérivable en a, la droite d’équation y = f (a) + f ′ (a) (x − a) est appelée la tangente de f en
f (x) − f (a)
a. Et si lim = ±∞, la droite d’équation x = a est appelée la tangente de f en a.
x→a x−a
f (x) − f (a)
Si f est dérivable en a : ≈ f ′ (a) pour x ≈ a, donc f (x) ≈ f (a) + f ′ (a) (x − a). Ce n’est pas rigoureux,
x−a
mais cela nous convainc que la tangente de f en a est la droite la plus proche du graphe de f au voisinage de a.
Exemple Pour tout n ∈ N, la fonction x 7−→ x n est dérivable sur R de dérivée x 7−→ nx n−1 .
x n − a n X k n−k−1 X
n−1 n−1
Démonstration Soit a ∈ R. Pour tout x ∈ R \ a : = a x −−−→ a k a n−k−1 = na n−1 .
x−a k=0
x→a
k=0
Par définition, f est dérivable en a si et seulement si le coefficient directeur de la droite (AM ) admet une limite
quand x tend vers a.
Dans ce cas, la position limite de la droite (AM ) lorsque M tend vers A est la tangente à Cf au point A. Son
coefficient directeur est donc f 0 (a), et son équation cartésienne est:
y = f 0 (a)(x − a) + f (a).
Si τa (f ) tend vers ±∞ lorsque x tend vers a, alors f n’est pas dérivable en a et la courbe représentative de f
admet en (a, f (a)) une tangente verticale.
f (x)−f (a)
Exemples. Soit f : x 7→ xn (n ∈ N). Si n = 0, pour a ∈ R et x ∈ R\{a}, = 0 −→ 0, donc f est 56/87
′
• Tangente
Généralités sur les fonctions : Si f réelle
de la variable est dérivable en a,fonction
: Limite d’une la droiteTHÉORÈMES y = f (a) + f DE
d’équation D’EXISTENCE (x − a) est
(a)LIMITE appelée
Continuité la tangente de f en D
f (x) − f (a)
a. Et si lim = ±∞, la droite d’équation x = a est appelée la tangente de f en a.
x→a x−a
f (x) − f (a)
Si f est dérivable en a : ≈ f ′ (a) pour x ≈ a, donc f (x) ≈ f (a) + f ′ (a) (x − a). Ce n’est pas rigoureux,
x−a
mais cela nous convainc que la tangente de f en a est la droite la plus proche du graphe de f au voisinage de a.
Exemple
Pour tout n ∈ N, la fonction x 7−→ x n est dérivable sur R de dérivée x 7−→ nx n−1 .
x n − a n X k n−k−1 X
n−1 n−1
Démonstration Soit a ∈ R. Pour tout x ∈ R \ a : = a x −−−→ a k a n−k−1 = na n−1 .
x−a k=0
x→a
k=0
Exemple
La fonction valeur absolue | · | n’est pas dérivable en 0.
§
|x| − |0| 1 si x > 0 |x| − |0| |x| − |0|
Démonstration Pour tout x ∈ R∗ : = donc lim+ = 1 et lim− = −1.
x −0 −1 si x < 0, x→0 x −0 x→0 x −0
|x| − |0|
La fonction x 7−→ n’a donc pas de limite en 0.
x −0
$existe
Attention ! La réciproque est totalement fausse, pensez à la fonction valeur absolue en 0. C’est contre-intuitif, mais il
même des fonctions qui sont continues sur tout R mais dérivables en aucun point.
f (x) − f (a)
Démonstration Si f est dérivable en a : f (x) = ×(x − a)+ f (a) −−−→ f ′ (a)×0+ f (a) = f (a),
x −a x→a
donc f est continue en a.
Le résultat suivant est la version dérivable d’un résultat analogue sur les limites du chapitre « Limites d’une fonction ».
Théorème (Caractérisation de la dérivabilité à partir des parties réelle et imaginaire) Soient f : D −→ C une
fonction et a ∈ D.
f est dérivable en a si et seulement si Re( f ) et Im( f ) le sont.
De plus, dans ce cas : f ′ (a) = Re( f )′ (a) + i Im( f )′ (a). 57/87
Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
Parce qu’elle n’est qu’un cas particulier de la dérivabilité en général, la dérivabilité à gauche (resp. à droite) implique la
continuité à gauche (resp. à droite).
f est dérivable en a si et seulement si f est dérivable à gauche et à droite en a avec de plus f g′ (a) = f d′ (a).
Ci-contre, f est dérivable à gauche et à droite en a, mais pas en a car f g′ (a) 6= f d′ (a).
y = f (x
Démonstration f (a) b
f (x) − f (a)
f est dérivable en a ⇐⇒ lim existe et est finie a
x→a x−a
f (x) − f (a) f (x) − f (a) 58/87
Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
Parce qu’elle n’est qu’un cas particulier de la dérivabilité en général, la dérivabilité à gauche (resp. à droite) implique la
continuité à gauche (resp. à droite).
f est dérivable en a si et seulement si f est dérivable à gauche et à droite en a avec de plus f g′ (a) = f d′ (a).
Ci-contre, f est dérivable à gauche et à droite en a, mais pas en a car f g′ (a) 6= f d′ (a).
y = f (x)
Démonstration f (a) b
f (x) − f (a)
f est dérivable en a ⇐⇒ lim existe et est finie a
x→a x−a
f (x) − f (a) f (x) − f (a)
⇐⇒ lim− et lim+ existent, sont finies et égales
x→a x−a x→a x−a
⇐⇒ f est dérivable à gauche et à droite en a et f g′ (a) = f d′ (a).
f ln(1 + x) si x ¾ 0
Exemple La fonction x 7−→ est dérivable en 0.
sin x si x < 0
b
$ Attention1 !
f
Une fonction peut n’être ni dérivable à gauche ni dérivable à droite en un point. C’est le cas de la fonction
f (x) − f (0) 1
x 7−→ x sin en 0 prolongée par continuité en 0 par f (0) = 0, car x 7−→ = sin n’a pas de limite en 0, ni à
x x −0 x
gauche ni à droite.
Zoom
On aurait pu énoncer ce résultat dans le cadre de la dérivabilité en un seul point. Dans le cas de la composition, le
théorème énoncerait que si f est dérivable en a ∈ D et si g est dérivable en g(a) ∈ E, alors g ◦ f est dérivable en a. y = x
−1 ( x )
f
f ( x)
1
en a, donc f possède une tangente HORIZONTALE en a. Il en découle que f possède une tan-
−
y =
gente VERTICALE en f (a), donc N’est PAS dérivable en f (a).
b
2
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Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
Démonstration
(i) Fixons a ∈ D. La dérivabilité de g en a implique sa continuité, donc lim g(x) = g(a).
x→a
(λ f + µg)(x) − (λ f + µg)(a) f (x) − f (a) g(x) − g(a)
Tout d’abord : =λ +µ −−−→ λ f ′ (a)+ µg ′ (a).
x−a x−a x−a x→a
( f g)(x) − ( f g)(a) f (x) − f (a) g(x) − g(a)
Ensuite : = × g(x)+ f (a)× −−−→ f ′ (a) g(a)+ f (a) g ′ (a).
x−a x−a x−a x→a
1 1
−
g(x) g(a) 1 g(x) − g(a) g ′ (a)
Enfin, si g(a) 6= 0 : =− × −−−→ − .
x−a g(x) g(a) x−a x→a g(a)2
g( y) − g f (a)
si y 6= f (a)
(ii) Fixons a ∈ D. Pour tout y ∈ E, posons τ( y) = y − f (a) Par dérivabilité de g en
g ′ f (a) si y = f (a).
f (a) : lim τ( y) = g ′ f (a) , et pour tout x ∈ E : τ f (x) f (x) − f (a) = g ◦ f (x) − g ◦ f (a), y
y→ f (a)
g ◦ f (x) − g ◦ f (a) f (x) − f (a)
compris pour x = a, donc : = × τ f (x) −−−→ f ′ (a) g ′ f (a) .
x −a x−a x→a
(iii) Fixons b ∈ J . Parce que f est continue en f −1 (b), f −1 l’est en b, donc lim f −1 ( y) = f −1 (b) ♣.
y→b
f (x) − f f −1 (b)
Ensuite, f est dérivable en f −1 (b) : lim −1
= f ′ f −1 (b) , donc comme f ′ ne s’an-
−1
x→ f (b) x − f (b)
x − f −1 (b) 1
nule pas en f −1 (b) : lim = ♠.
x→ f −1 (b) f (x) − f f −1 (b) f ′ f −1 (b)
−1 −1
f ( y) − f (b) f ( y) − f −1 (b)
−1
1
Composons enfin ♣ et ♠ : lim = lim = .
y→b y−b y→b f f −1 ( y) − f f −1 (b) f ′ f −1 (b)
p
Exemple La fonction x 7−→ x 3 Arcsin x est dérivable sur ] − 1, 1[.
Démonstration
• La fonction x 7−→ x 3 Arcsin x est dérivable sur ] − 1, 1[ par produit. Positive sur [−1, 1] et nulle seulement 61/87
+
Généralités sur les fonctions de la variable réelle :
Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCEp DE LIMITE Continuité D
• Ce raisonnement ne nous apprend rien sur la fonction x 7−→ x 3 Arcsin x en 0 car nos théorèmes d’opé-
rationspsur la dérivabilité nous parlent de dérivabilité mais pas de NON-dérivabilité. De fait, la fonction
x 7−→ x 3 Arcsin x est quand même dérivable en 0 car :
DÉRIVÉES SUCCESSIVES p
x 3 Arcsin x − 0
p v
x 4 t Arcsin x
v
t Arcsin x − Arcsin 0 Æ
= × =x −−−→ 0 × Arcsin ′ (0) = 0.
x −0 x x x −0 x→0
p
On pourrait montrer en revanche que x 7−→ x 3 Arcsin x N’est PAS dérivable en −1 et 1.
• Classe C k : Pour tout k ∈ N, on dit que f est de classe C k sur D si f est k fois dérivable sur D et si f (k) est
continue sur D.
On note C k (D, R ) l’ensemble des fonctions de classe C k sur D à valeurs dans R .
• Classe C ∞ : On dit que f est de classe C ∞ sur D si f est dérivable autant de fois qu’on le veut sur D.
On note C ∞ (D, R ) l’ensemble des fonctions de classe C ∞ sur D à valeurs dans K.
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Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
Remarques.
C (I) est l’ensemble des fonctions continues sur I, et C (I) est l’ensemble des fonctions indéfiniment
0 ∞
dérivables sur I
f est de classe C n si et seulement si f 0 est de classe C n−1 .
On a la suite d’inclusions strictes : C ∞ (I) ··· C n (I) ··· C 1 (I) C 0 (I).
2
Soient n ∈ N, (f, g) ∈ (C n (I, R)) et (λ, µ) ∈ R2 . Alors λf + µg ∈ C n (I, R) et (λf + µg)(n) =
λf (n) + µg (n) .
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Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
$est Attention ! 1
Être de classe C , ce n’est pas être « dérivable et continue » — puisqu’on est toujours continu quand on
dérivable — mais être « dérivable à dérivée continue ».
Dérivabilité Continuité
Classe C ∞ ··· Classe C 2 Classe C 1 Dérivabilité
deux fois = Classe C 0
Pour montrer qu’une fonction est deux fois dérivable, on applique directement le théorème précédent, on ne s’amuse pas
à montrer qu’elle est dérivable, à la dériver, puis à montrer que sa dérivée est de nouveau dérivable !
Démonstration Pour commencer, le théorème « Opérations sur la dérivabilité » se généralise aux fonctions de
classe C 1 car les dérivées obtenues sont toutes continues si les fonctions de départ le sont. On raisonne ensuite
par récurrence sur k, avec des initialisations toutes triviales. Le cas des combinaisons linéaires tombe sous le sens.
X k
k (p) (k−p)
• Produit : Au rang k : « ∀ f , g ∈ C k (D, C), f g ∈ C k (I , C) et ( f g)(k) = f g ».
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Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité D
Pour montrer qu’une fonction est deux fois dérivable, on applique directement le théorème précédent, on ne s’amuse pas
à montrer qu’elle est dérivable, à la dériver, puis à montrer que sa dérivée est de nouveau dérivable !
Démonstration Pour commencer, le théorème « Opérations sur la dérivabilité » se généralise aux fonctions de
classe C 1 car les dérivées obtenues sont toutes continues si les fonctions de départ le sont. On raisonne ensuite
par récurrence sur k, avec des initialisations toutes triviales. Le cas des combinaisons linéaires tombe sous le sens.
Xk
k (p) (k−p)
• Produit : Au rang k : « ∀ f , g ∈ C k (D, R ), f g ∈ C k (I , R ) et ( f g)(k) = f g ».
p=0
p
k+1 R
Hérédité : On suppose le résultat vrai au rang k. Soient f , g ∈ C (D, ). Les fonctions f et g sont
de classe C 1 , donc f g aussi et ( f g)′ = f ′ g + f g ′ , mais f ′ g et f g ′ sont de classe C k par hypothèse de
récurrence, donc ( f g)′ aussi, ce qui prouve que f g est de classe C k+1 . Ensuite :
k k k+1 k
(k) (k) HDR X k (p+1) (k−p) X k (p) (k−p+1) X k X k (p) (k−p+1)
( f g)(k+1) = f ′ g + f g′ = f g + f g = f (p) g (k−p+1) + f g
p=0
p p=0
p p=1
p − 1 p=0
p
k+1
X k+1
X k+1
X
k k (p) (k−p+1) Formule k + 1 (p) (k+1−p)
= f (p) g (k−p+1) + f g = f g .
p=0
p−1 p=0
p de Pascal
p=0
p
f
• Quotient : Au rang k : « Pour toutes f , g ∈ C k (D, R), si g ne s’annule pas sur D, alors ∈ C k (D, R ). »
g
Hérédité : On suppose le résultat vrai au rang k. Soient f , g ∈ C k+1 (D, R), g ne s’annulant pas sur D. Les
′
f f f ′ g − f g′
fonctions f et g sont de classe C 1 , donc aussi et = , mais f ′ g − f g ′ et g 2 sont de classe
′ g g g2
f f
C k par produit, donc aussi par hypothèse de récurrence, ce qui prouve que est de classe C k+1 .
g g
• Composition : Au rang k : « ∀ f ∈ C k (D, E), ∀g ∈ C k (E, R), g ◦ f ∈ C k (D, R ) ».
Hérédité : On suppose le résultat vrai au rang k. Soient f ∈ C k+1 (D, E) et g ∈ C k+1 (E, R ). Les fonctions
′
f et g sont de classe C 1 , donc g ◦ f aussi et g ◦ f = f ′ × g ′ ◦ f , mais g ′ ◦ f est de classe C k par hypothèse
′
de récurrence, donc g ◦ f aussi par produit, ce qui prouve que g ◦ f est de classe C k+1 .
• Réciproque : Imiter les preuves précédentes.
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= f
Généralités sur les fonctions de
g + f g + + f g
n la variable réelle : 0 Limite d’une fonction THÉORÈMES
k−1 D’EXISTENCE
k DE LIMITE Continuité D
k=1
n
X
n + 1 (k) (n+1−k)
= f (n+1) g + f g (n+1) + f g par la relation de Pascal
k
k=1
X n + 1
n+1
= f (k) g (n+1−k)
k
k=0
et pour k ∈ [|0, n + 1|], f (k) est C n+1−k donc continue, g (n+1−k) est C k donc continue. Ainsi (f g)(n+1) est
continue comme produits et combinaison linéaire de fonctions qui le sont. Ainsi f g est C n+1 et on a P(n + 1).
On conclut par principe de récurrence.
Exercice. Posons f (x) = xn (1 + x)n . En calculant de deux façons différentes le terme dominant de f (n) ,
n 2
X n
simplifier .
k
k=0
n 2
X n
Par la formule de Leibniz, on obtient que le coefficient du terme de plus haut degré est n! .
k
k=0
(2n)!
Or le terme de plus haut degré dans f (x) est x2n , et donc le coefficient de ce terme dans f (n) (x) est .
n!
n 2
X n (2n)!
Ainsi on obtient la formule : = .
k (n!)2
k=0
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