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L’application f est injective, et l’on note f : E ,−−−→ F , si l’une des trois conditions équivalentes suivantes est vérifiée.
E F
f
(a) ∀ (x 1 , x 2 ) ∈ E 2 , f (x 1 ) = f (x 2 ) =⇒ x 1 = x 2 a 1
(b) Tout élément de F possède au plus un antécédent par f dans E . b 2
(c) Pour tout y ∈ F , l’équation f (x) = y d’inconnue x dans E possède au plus une solu-
c 3
tion.
4
L’application f est surjective, et l’on note f : E −−− F , si l’une des trois conditions équivalentes suivantes est vérifiée.
E F
(a) ∀ y ∈ F, ∃ x ∈ E , f (x) = y f
a 1
(b) Tout élément de F possède au moins un antécédent par f dans E . 2
b
(c) Pour tout y ∈ F , l’équation f (x) = y d’inconnue x dans E possède au moins une
c 3
solution.
d
∼−
L’application f est bijective, et l’on note f : E −−− → F , si l’une des quatre conditions équivalentes suivantes est vérifiée.
E F
(a) L’application f est injective et surjective. f
(b) ∀ y ∈ F, ∃ ! x ∈ E , f (x) = y a 1
(c) Tout élément de F possède un unique antécédent par f dans E . b 2
(d) Pour tout y ∈ F , l’équation f (x) = y d’inconnue x dans E possède une unique une c 3
solution. d 4
C11.1. P ROPOSITION ( INJECTION , SURJECTION , BIJECTION ET COMPOSITION ) Une composée d’applications injectives (resp.
surjectives, bijectives) est injective (resp. surjective, bijective).
Trois résultats sont à établir. Soient E , F,G trois ensembles et f : E −−−→ F et g : F −−−→ G deux applications.
(i) Supposons f et g injectives et démontrons que g ◦ f est injective. Soit (x 1 , x 2 ) ∈ E 2 tels que g ( f (x 1 )) =
g ( f (x 2 )). Comme g est injective, f (x 1 ) = f (x 2 ). Puis par l’injectivité de f , x 1 = x 2 .
Démonstration (ii) Supposons f et g surjectives et démontrons que g ◦ f est surective. Soit z ∈ G. Comme g : F −−−→ G est
surjective, il existe y ∈ F tel que z = g (y). Comme f : E −−−→ F est surjective, il existe x ∈ E tel que y = f (x).
Ainsi z = g ( f (x)).
• Le résultat pour les applications bijectives se déduit de (i) et (ii).
C11.2. P ROPOSITION (C OMPOSÉE D ’ UNE APPLICATION BIJECTIVE ET DE SON APPLICATION RÉCIPROQUE ) Si f : E −−−→ F est
bijective alors f −1 ◦ f = idE et f ◦ f −1 = idF .
• Les applications f −1 ◦ f et idE ont même source et but. Il reste à démontrer que, pour tout x 0 ∈ E ,
f −1 ( f (x 0 )) = x 0 . Soit x 0 ∈ E . Posons y := f (x 0 ) ∈ F . L’unique solution de l’équation f (x) = y d’inconnue
x ∈ E est x 0 . Ainsi, f −1 (y) = x 0 , ce qui s’écrit encore f −1 ( f (x 0 )) = x 0 .
Démonstration
• ¡Les applications f ◦ f −1 et idF ont même source et but. Il reste à démontrer que, pour tout y ∈ F ,
f ¡ f (y)¢ = y. Soit y ∈ F . Comme f −1 (y) est l’unique solution de l’équation f (x) = y d’inconnue x ∈ E ,
−1
¢
f f −1 (y) = y.
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C11.3. P ROPOSITION (B IJECTIVITÉ VS . INVERSIBILITÉ À GAUCHE ET À DROITE ) L’application f : E −−−→ F est bijective si et
seulement s’il existe une application g : F −−−→ E telle que g ◦ f = idE et f ◦ g = idF . De plus, si cette application g : F −−−→ E existe,
alors g = f −1 .
=⇒ Supposons f bijective. Alors nous pouvons considérer son application réciproque f −1 . Si l’on pose
g := f −1 , alors g ◦ f = idE et f ◦ g = idF , d’après C11.2.
⇐= Supposons qu’il existe une application g : F −−−→ E telle que g ◦ f = idE et f ◦ g = idF .
(i) Soient (x 1 , x 2 ) ∈ E 2 tel que f (x 1 ) = f (x 2 ). En composant chacun des membres de cette identité par
Démonstration g , il vient g ( f (x 1 )) = g ( f (x 2 )), soit x 1 = x 2 puisque g ◦ f = idE . L’application f est donc injective.
(ii) Soit y ∈ F . Puisque f ◦ g = idF , f (g (y)) = y. Il existe donc x := g (y) ∈ E tel que f (x) = y. L’application
f est donc surjective.
(iii) De f ◦g = idF on déduit f −1 ◦( f ◦g ) = f −1 ◦idF . En utilisant l’associativité du produit de composition
et C11.2, il vient g = f −1 .
Si f : E −−−→ F est bijective, alors C11.3 entraîne que f −1 : F −−−→ E est également bijective et que son application réciproque
¢−1
est donnée par f −1
¡
=f.
C11.4. E XERCICE (I NJECTIVITÉ VS . INVERSIBILITÉ À GAUCHE ) L’application f : E −−−→ F est injective si et seulement s’il existe
une application g : F −−−→ E tel que g ◦ f = idE .
C11.5. E XERCICE (S URJECTIVITÉ VS . INVERSIBILITÉ À DROITE ) L’application f : E −−−→ F est surjective si et seulement s’il existe
une application g : F −−−→ E tel que f ◦ g = idF .
C11.6. E XERCICE (I L EXISTE E ,−−−→ F SSI IL EXISTE F −−− E ) Démontrer qu’il existe une application injective de E dans F si
et seulement s’il existe une application surjective de F dans E .
Indication Raisonner par double implication et combiner les résultats C11.4 et C11.5.
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§ 2 E NSEMBLES FINIS
§ 2.1 D ÉFINITIONS D ’ UN ENSEMBLE FINI ET DU CARDINAL D ’ UN TEL
C11.7. T HÉORÈME (I NJECTION , SURJECTION , BIJECTION DE 1, n DANS 1, m) Soient n et m deux entiers naturels non nuls.
(a) S’il existe une application injective f : 1, n ,−−−→ 1, m, alors n 6 m.
(b) S’il existe une application surjective f : 1, n −−− 1, m, alors n > m.
∼−
(c) S’il existe une application bijective f : 1, n −−− → 1, m, alors n = m.
est vrai.
Initialisation à n = 1. Clair.
Hérédité. Soit n ∈ N∗ tel que P (n) est vraie. Soit m ∈ N∗ et f : 1, n + 1 ,−−−→ 1, m.
• L’entier naturel non nul m n’est pas égal à 1. En effet, si m = 1 alors f (1) = f (n +1) = 1, ce qui, comme
1 6= n + 1, contredit l’injectivité de f . Ainsi m − 1 > 1.
• Supposons que f (n + 1) = m. Alors l’application
Démonstration
¯
¯ 1, n −→ 1, m − 1
f ¯
¯ x 7−→ f (x)
est bien définie et est injective, comme restriction et corestriction de l’application injective f .
D’après P (n), n 6 m − 1 et donc n + 1 6 m.
• Supposons que f (n + 1) 6= m. Considérons la transposition τ f (n+1),m : 1, m −−−
∼−→ 1, m qui envoie
f (n + 1) sur m, m sur f (n + 1) et qui fixe tous les autres éléments de 1, m. On observe que l’appli-
cation g := τ f (n+1),m ◦ f : 1, n + 1 ,−−−→ 1, m est injective par C11.1 et vérifie g (n + 1) = m. On est
alors ramené au cas précédent, qui livre n + 1 6 m.
(b) Conséquence de (a) et C11.6.
(c) Conséquence de (a) et (b).
C11.8. D ÉFINITION (E NSEMBLE FINI ). Un ensemble E est fini s’il vérifie l’une des deux conditions suivantes.
(a) E = ;
(b) Il existe n ∈ N∗ et une bijection f : 1, n −−−
∼−→ E.
C11.9. D ÉFINITION (C ARDINAL D ’ UN FINI ). Soit E un ensemble fini. Le cardinal de E est le nombre entier noté |E | ou
Card(E ) ou #E défini par :
(
0 si E = ;
|E | := n s’il existe un entier n ∈ N∗ et une bijection f : 1, n −−−
∼−→ E.
D’après C11.7, le cardinal d’un ensemble fini non vide est bien défini.
C11.10. E XEMPLES
(a) Si n ∈ N∗ , alors 1, n est fini et |1, n| = 1. En effet, l’application id1,n : 1, n −−−→ 1, n est bijective.
(b) Si E est un singleton alors E est fini et |E | = 1. En effet, si a désigne l’unique élément de E alors l’application
¯
¯ 1, 1 = {1}
¯ −→ E
¯ 1 7−→ a
est bijective.
C11.11. P ROPOSITION (É QUIPOTENCE ET FINITUDE ) Soit E un ensemble fini non vide et ϕ : E −−−
∼−→ F une application
bijective de E vers un autre ensemble F . Alors F est fini et |F | = |E |.
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Comme E est un ensemble fini non vide, il existe un entier n ∈ N∗ et une application bijective f : 1, n −−−
∼−→
Démonstration E . D’après C11.1, l’application ϕ◦ f : 1, n −−−
∼−→ F est bijective. D’après les définitions C11.8 et C11.9, F est
fini et |F | = n = |E |.
© ª
C11.12. E XERCICE Démontrer que l’ensemble E := n ∈ 2, 200 : n est pair est fini et préciser son cardinal.
∼−
Commencer par décrire l’ensemble E en extension, puis construire une application bijective de f : 1, 100 −−− →
Indication
E.
C11.13. E XERCICE (F INITUDE ET CARDINAL DE a, b). Soient a et b des entiers relatifs tels que a 6 b. Démontrer que l’en-
semble a, b est fini et préciser son cardinal.
∼−
Construire une application bijective de f : 1, b − a + 1 −−− → a, b.
Indication
C11.14. T HÉORÈME (PARTIES DE 1, n) Soit n ∈ N∗ . Soit A une partie de 1, n.
(a) Si A 6= 1, n alors l’ensemble A est fini et |A| < n.
(b) Si |A| = n, alors A = 1, n.
est vrai.
Initialisation à n = 1. L’ensemble vide est la seule partie de 1, 1 = {1} distincte de {1}. Comme ; est fini de
cardinal 0 < 1, l’assertion P (1) établie.
Hérédité. Soit n ∈ N∗ tel que P (n) est vraie. Ceci implique que toute partie X de 1, n est finie de cardinal
|X | 6 n. En effet, si X 6= 1, n il s’agit d’une conséquence de P (n). Sinon X = 1, n et le résultat découle de
C11.10.
Soit A une partie de 1, n + 1 dictincte de 1, n + 1.
• Si A = ; alors A est fini et |A| = 0 < n + 1.
Démonstration • Supposons désormais que A est non vide.
— Si n + 1 ∉ A, alors A est une partie de 1, n. Donc A est fini et |A| 6 n < n + 1 .
— Supposons à présent que n + 1 ∈ A. Comme A 6= 1, n + 1, il existe a ∈ 1, n tel que a ∉ A. Intro-
duisons la partie B := (A \ {n + 1}) t {a} de 1, n. Ainsi B est finie, de cardinal |B | 6 n. Si x ∈ B et
y ∈ A, on pose
½ ½
x si x 6= a y si y 6= n + 1
f (x) = et g (y) =
n +1 si x = a a si y = n + 1
d’où deux applications f : B −−−→ A et g : A −−−→ B qui sont bien définies. On vérifie f ◦ g = id A
et g ◦ f = idB . Par C11.3, f est bijective. D’après C11.11, A est fini et |A| = |B | 6 n < n + 1.
(b) Conséquence de (a).
C11.15. C OROLLAIRE (PARTIES D ’ UN ENSEMBLE FINI ) Soit E une ensemble fini de cardinal n ∈ N∗ . Soit A une partie de E .
(a) Si A 6= E , alors l’ensemble A est fini de cardinal |A| < n.
(b) Si |A| = n alors A = E .
(a) Comme E est fini de cardinal n ∈ N∗ , il existe une bijection f : 1, n −−−∼−
→ E . Supposons donc que A est
© ª
une partie distincte de E . Considérons la partie B := x ∈ 1, n : f (x) ∈ A de 1, n.
• L’ensemble B est distinct de 1, n. En effet, B = 1, n implique A = E d’après la surjectivité de f .
• Comme B est une partie de 1, n distincte de 1, n, B est fini et |B | < n d’après C11.14.
• L’application
Démonstration ¯
¯ B −→ A
g ¯¯
x 7−→ f (x)
est bien définie. La bijectivité de f implique celle de g . D’après le point précédent et C11.11, A est fini et
|A| = |B | < n.
(b) Conséquence de (a).
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C11.16. E XERCICE (P RINCIPE DES TIROIRS ) Soit A et B deux parties d’un ensemble fini E . Démontrer que si |A|+|B | > |E |, alors
A et B ont au moins un élément en commun.
Si A = ;, alors A t B = B et l’assertion est claire puisque |A| = 0. Par symétrie des rôles joués par A et B ,
l’assertion est vraie dans le cas où B = ;. Supposons désormais que A et B sont non vides.
Comme A et B sont finies et non vides, il existe (a, b) ∈ N∗ × N∗ et deux applications bijectives
∼−
f : 1, a −−− ∼−
→ A et g : 1, b −−− →B .
L’application ¯
¯ 1, a + b −→ A tB
¯ ½
h ¯ f (n) si n 6 a
¯ n 7−→
¯ g (n − a) si n > a
est bien définie.
Démonstration
• Soit (n 1 , n 2 ) ∈ 1, a + b2 tel que h(n 1 ) = h(n 2 ) ∈ A t B .
— Supposons h(n 1 ) = h(n 2 ) ∈ A. Alors comme A ∩ B = ;, n 1 6 a et n 2 6 a et donc h(n 1 ) = f (n 1 ) et
h(n 2 ) = f (n 2 ). Comme f est injective, n 1 = n 2 .
— Supposons h(n 1 ) = h(n 2 ) ∈ B Alors comme A ∩ B = ;, n 1 > a et n 2 > a et donc h(n 1 ) = g (n 1 − a)
et h(n 2 ) = g (n 2 − a). Comme g est injective, n 1 − a = n 2 − a et donc n 1 = n 2 .
L’application h est injective.
• Soit y ∈ A t B .
— Si y ∈ A, alors f −1 (y) ∈ 1, a et donc h f −1 (y) = f f −1 (y) = y.
¡ ¢ ¡ ¢
— Si y ∈ B , alors g −1 (y) ∈ 1, b et donc a+g −1 (y) ∈ a+1, a+b. Ainsi h a + g −1 (y) = g g −1 (y) = y.
¡ ¢ ¡ ¢
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Le cas d’une réunion finie de parties finies non nécessairement deux-à-deux disjointes d’un ensemble E sera discuté plus loin,
cf. C11.19 et C11.20.
|A ∪ B | = |A| + |B | − |A ∩ B | .
A ∩B
|A| = |A ∩ B | + |A \ A ∩ B | |B | = |A ∩ B | + |B \ A ∩ B | |A ∪ B | = |A \ A ∩ B | + |A ∩ B | + |B \ A ∩ B | .
(i) (ii) (iii)
A3
Soient p ≥ 2 et A 1 , A 2 , . . . , A p des parties finies d’un en-
p A1 A4
[
semble E . Alors l’ensemble A k est fini et
k=1
¯ ¯
¯[p ¯ X p
(−1)p+1
X ¯ ¯
Ak ¯ = ¯ Ai ∩ Ai ∩ . . . ∩ Ai ¯ .
¯ ¯
¯ 1 2 k
¯k=1 ¯ k=1 16i 1 <i 2 <...<i k 6n
A2
On établit le résultat en raisonnant par récurrence sur l’entier p > 2. L’initialisation à p = 2 résulte de C11.19. Pour
p+1
[
l’hérédité, on pourra remarquer que si A 1 , . . . , A p , A p+1 sont des parties finies de E , alors l’ensemble A k est la
Indication k=1
p
[
réunion des deux ensembles A k et A p+1 .
k=1
C11.21. C ARDINAL DU PRODUIT CARTÉSIEN DE 2 ENSEMBLES FINIS Soient E 1 , E 2 deux ensembles finis non vides. L’ensemble
E 1 × E 2 est fini et |E 1 × E 2 | = |E 1 | × |E 2 |.
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C11.22. C ARDINAL DU PRODUIT¯ CARTÉSIEN ¯ DE p ENSEMBLES FINIS Soient p ∈ N>2 et E 1 , . . . , E p des ensembles finis non
Y p ¯Y p ¯ Y p
vides. L’ensemble E i est fini et ¯ E i ¯ = |E |.
¯ ¯
i =1
¯i =1 ¯ i =1 i
C11.23. E XEMPLE Considérons un ensemble E = {a, b, c} de cardinal 3 et un ensemble F = {1, 2} de cardinal 2. L’ensemble F E
des applications de E dans F est formé des 23 = 8 éléments ci-dessous.
E F E F E F E F
f1 f2 f3 f4
a 1 a 1 a 1 a 1
b b b b
c 2 c 2 c 2 c 2
E F E F E F E F
f5 f6 f7 f8
a 1 a 1 a 1 a 1
b b b b
c 2 c 2 c 2 c 2
C11.24. P ROPOSITION (N OMBRE D ’ APPLICATIONS ENTRE DEUX¯ ENSEMBLES FINIS ) Soient E et F des ensembles finis non
vides. Alors l’ensemble F E des applications de E vers F est fini et ¯F E ¯ = |F ||E | .
¯
P (n) « Pour tout ensemble fini non vide E de cardinal n, pour tout ensemble fini non vide F , F E est fini
de cardinal |F |n . »
est vrai.
Démonstration Initialisation à n = 1. Soit E = {x 0 } un ensemble de cardinal 1 et F un ensemble fini non vide. Les applica-
tions
FE
¯
¯ E ¯ F −→
¯ F −→ F
Φ¯ Ψ¯
¯ ¯
¯ et ¯ ¯ E = {x 0 } −→ F
f 7−→ f (x 0 ) ¯ y 7−→ f ¯
¯
x0 7−→ y .
sont bien définies et vérifient Φ ◦ Ψ = idF et Ψ ◦ Φ = idF E . L’application Ψ est donc bijective. De C11.11 nous
déduisons alors que F E est fini, de cardinal |F | = |F |1 .
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(b) Hérédité. Soit n ∈ N∗ tel que P (n) est vraie. Soient E un ensemble fini de cardinal n +1 et F un ensemble
fini non vide. On fixe un élement x 0 de E . Comme E = {x 0 } t E \ {x 0 }, l’ensemble E \ {x 0 } est fini et |E \ {x 0 }| =
|E | − |{x 0 }| = n. Les applications
¯ E \{x0 }
¯ E
¯ F ×F −→ FE
E \{x 0 }
¯ ¯
¯ F
¡ F ×F ¢
−→ ¯ E −→ F
Φ ¯¯ Ψ¯
¯
et ¯ ¯ ½
f 7−→ f |E \{x0 } , f (x 0 ) (g , y) 7−→ f ¯¯ g (x) si x ∈ E \ {x 0 }
¯ x 7−→
¯
¯ y si x = x 0
sont bien définies et vérifient Φ ◦ Ψ = idF E \{x0 } ×F et Ψ ◦ Φ = idF E . L’application Ψ est donc bijective. D’après
l’hypothèse de récurrence,
¯ E \{x } ¯l’ensemblen+1 F E \{x0 } est fini de cardinal |F |n . D’après C11.21,
¯ E ¯ l’ensemble F E \{x0 } ×F
n+1
est fini de cardinal F
¯ 0 ¯ × |F | = |F | . De C11.11 nous déduisons enfin que F = |F | ¯ ¯ .
C11.25. E XERCICE (N OMBRE D ’ INJECTIONS D ’ UN ENSEMBLE FINI DANS UN AUTRE ) Soient E et F des ensembles finis non vides.
On pose k := |E | ∈ N∗ , n := |F | ∈ N∗ et on introduit
Cet ensemble Inj(E , F ) est fini (car inclus dans F E ) et nous nous proposons de déterminer son cardinal.
(a) Démontrer que Inj(E , F ) est vide si k > n.
¯ ¯ n!
On se propose de démontrer que, si k 6 n, alors ¯Inj(E , F )¯ = , en raisonnant par récurrence sur le cardinal k de E . Pour tout
(n − k)!
k ∈ N on introduit le prédicat
∗
P (k) « Pour tout ensemble fini non vide E de cardinal k, pour tout ensemble fini non vide F de cardinal n > k,
¯Inj(E , F )¯ = n! . »
¯ ¯
(n − k)!
(b) Justifier que l’assertion P (1) est vraie.
Soit désormais k ∈ N∗ tel que P (k) est vraie. Soient E un ensemble
© fini de cardinalªk + 1 et F un ensemble fini de cardinal n > k + 1.
On fixe un élément x 0 de E . Pour tout y ∈ F , on pose I y := f ∈ Inj(E , F ) : f (x 0 ) = y .
¯ ¯ (n − 1)!
(c) Soit y ∈ F . À l’aide de l’hypothèse de récurrence, démontrer que ¯ I y ¯ = .
(n − k − 1)!
n!
, ce qui prouve P (k + 1).
¯ ¯
(d) En écrivant Inj(E , F ) à l’aide des ensemble I y , où y ∈ F , en déduire que ¯Inj(E , F )¯ =
(n − k − 1)!
∼−
(a) Par hypothèse, il existe deux bijections f : 1, k −−− ∼−
→ E et g : 1, n −−− → F . À l’aide de f et g construire
deux applications Φ : Inj(E , F ) −−−→ Inj(1, k, 1, n) et Ψ : Inj(1, k, 1, n) −−−→ Inj(E , F ) telles que Φ ◦ Ψ =
idInj(1,k,1,n) et Ψ ◦ Φ = idInj(E ,F ) .
(b) Soit E = {x 0 } un ensemble de cardinal 1 et F un ensemble de cardinal n > 1. Construire deux applications
Indication Φ : Inj({x 0 } , F ) −−−→ F et Ψ : F −−−→ Inj({x 0 } , F ) telles
¡ que Φ ◦ Ψ© =ª¢idF et Ψ ◦ Φ¡= idInj({x0 },F )©. ª¢
(c) Construire deux applications Φ : I y −−−→ Inj E \ {x 0 } , F \ y et Ψ : Inj E \ {x 0 } , F \ y −−−→ I y telles que
Φ ◦ Ψ = idInj(E \{x0 },F \{ y }) et Ψ ◦ Φ = idI y . On prendra soin de justifier le caractère bien défini de Φ et Ψ.
G
(d) Observer que Inj(E , F ) = Iy .
y∈F
C11.26. E XERCICE (A RRANGEMENTS ) Soit E un ensemble fini non vide de cardinal n ∈ N∗ . Soit k ∈ 1, n. Un k-arrangement
de E est un k-uplet (x 1 , . . . , x k ) d’éléments de E tel que les x 1 , . . . , x k sont deux-à-deux distincts. Déduire de C11.25, le nombre de
k-arrangements d’éléments de E .
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C11.27. T HÉORÈME (C RITÈRE DE BIJECTIVITÉ POUR UNE APPLICATION ENTRE DEUX ENSEMBLES FINIS ) Soient E et F deux
ensemble finis non vides. Soit f : E −−−→ F . Si |E | = |F | alors les trois assertions suivantes sont équivalentes.
(a) f est bijective.
(b) f est injective.
(c) f est surjective.
C11.28. P ROPOSITION (N OMBRE DE PERMUTATIONS D ’ UN ENSEMBLE FINI ) Soit E un ensemble fini non vide. On note S(E )
l’ensemble de ses permutations, i.e. l’ensemble des bijections de E dans E . L’ensemble S(E ) est fini et |S(E )| = |E | ! .
C11.29. D ÉFINITION (E NSEMBLE DES PARTIES D ’ UN ENSEMBLE FINI ) Soit E un ensemble fini de cardinal n ∈ N.
(a) Pour tout k ∈ 0, n, on note P k (E ) l’ensemble des parties de E à k de cardinal k.
(b) On note P (E ) l’ensemble de toutes les parties de E .
|E |
Si E est un ensemble fini, alors P (E ) = P k (E ).
G
C11.30. R EMARQUE
k=0
C11.31. E XEMPLE Soit E = {a, b, c, d } un ensemble de cardinal 4. Nous représentons ci-dessous toutes les parties de E non vides.
• • • • • • • • • •
c d c d c d c d c d
• • • • • • • • • •
c d c d c d c d c d
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• • • • • • • • • •
c d c d c d c d c d
Ainsi : Ã !
4
(i) P 0 (E ) = {;} et |P 0 (E )| = 1 =
0
à !
4
(ii) P 1 (E ) = {{a} , {b} , {c} , {d }} et |P 1 (E )| = 4 =
1
à !
4
(iii) P 2 (E ) = {{a, b} , {a, c} , {a, d } , {b, c} , {b, d } , {c, d }} et |P 2 (E )| = 6 =
2
à !
4
(iv) P 3 (E ) = {{a, b, c} , {a, b, d } , {a, c, d } , {b, c, d }} et |P 3 (E )| = 4 =
3
à !
4
(iv) P 4 (E ) = {{a, b, c, d }} et |P 4 (E )| = 1 = .
4
à ! à !
4 4 4 4 4 4 k 4−k
De P (E ) = P k (E ), nous en déduisons |P (E )| = = (1 + 1)4 = 24 = 16.
G X X X
|P k (E )| = = 1 1
k=0 k=0 k=0 k k=0 k
C11.32. P ROPOSITION (N OMBRE DE PARTIES À k ÉLÉMENTS Ã ! D ’ UN ENSEMBLE ) Soit E un ensemble fini de cardinal n. Pour
n
tout k ∈ 0, n, l’ensemble P k (E ) est fini et |P k (E )| = .
k
est vrai.
Initialisation à n = 0. Clair.
Hérédité. Soit n ∈ N tel que l’assertion P (n) est vraie. Soit E un ensemble de cardinal n + 1.
• L’ensemble
à !E possède une unique partie à 0 élément, l’ensemble vide. Ainsi P 0 (E ) = {;} est fini, de cardi-
n +1
nal 1 = .
0
• L’ensemble E est de cardinal n + 1 > 1, donc non vide. Soit x 0 un élement de E fixé. Soit k ∈ 1, n.
x x
(i) Si on pose P k 0 (E ) := {A ∈ P k (E ) : x 0 ∈ A} et P k 0 (E ) := {A ∈ P k (E ) : x 0 ∉ A} alors l’ensemble P k (E )
x x
se décompose en P k (E ) = P k 0 (E ) t P k 0 (E ).
(ii) Les applications
Démonstration
¯ P x0 (E ) P k−1 (E \ {x 0 }) ¯ P k−1 (E \ {x 0 }) x
P k 0 (E )
¯ ¯
−→ −→
f ¯¯ k et g ¯¯
A 7−→ A \ {x 0 } B 7−→ B t {x 0 }
sont bien définies et vérifient f ◦g = idP k−1 (E \{x0 }) et g ◦ f = idP x0 (E ) . L’application g est donc bijective.
k
Comme E \ {x 0 } est fini de cardinal n et 0 6 k − Ã 1 6 n,
! l’hypothèse de récurrence livre la finitude de
n x
l’ensemble P k−1 (E \ {x 0 }) et |P k−1 (E \ {x 0 })| = . D’après C11.11, l’ensemble P k 0 (E ) est fini de
k −1
à !
¯ x0 n
cardinal P k (E ) =
¯
¯ ¯ .
k −1
x
(iii) On observe que P k 0 (E ) = P k (E \{x 0 }). Comme E \{x 0 } est fini de cardinal n et 0 6 k 6 n, l’hypothèse
à !
x0
¯
¯ x0
¯ n
de récurrence livre la finitude de l’ensemble P k (E \ {x 0 }) = P k (E ) et ¯P k (E )¯ = .
¯
k
à ! à ! à !
n n n +1
De (i), (ii) et (iii), on déduit que l’ensemble P k (E ) est fini et que |P k (E )| = + = .
k −1 k k
10
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C11.33. P ROPOSITION (N OMBRE DE PARTIES D ’ UN ENSEMBLE ) Soit E un ensemble fini. Alors P (E ) est fini et |P (E )| = 2|E | .
n
Posons n := |E |. On rappelle que P (E ) = P k (E ). Avec C11.33, on en déduit que P (E ) est fini et
G
k=0
Démonstration à ! à !
n n n n
1k 1n−k = (1 + 1)n = 2n .
X X
|P (E )| = =
k=0 k k=0 k
C11.34. E XERCICE (D ÉRANGEMENTS ) Si E est un ensemble fini non vide de cardinal n ∈ N∗ , on introduit, pour tout k ∈ 0, n,
l’ensemble Dk (E ) des permutations de E possédant exactements k points fixes et on pose d k (E ) := |Dk (E )|. On souhaite dénombrer
les permutations de E sans point fixe (appelées aussi dérangements de E ), i.e. calculer le nombre d 0 (E ).
(a) Soient E un ensemble fini non vide de cardinal n ∈ N∗ et k ∈ 0, n. Démontrer d k (E ) = d k (1, n) =: d k (n).
n
(b) Soit n ∈ N∗ . Démontrer que n! =
X
d k (n).
k=0 Ã !
n
(c) Soit n ∈ N et k ∈ 0, n. Démontrer d k (n) =
∗
d 0 (n − k).
k
d) En déduire une fonction Python d’argument un entier n ∈ N∗ , qui renvoie la valeur d 0 (n), i.e. le nombre de dérangements
d’un ensemble à n éléments.
∼−
(a) Par hypothèse, il existe une bijection f : 1, n −−− → E . À l’aide de f , construire deux applications
Φ : Dk (1, n) −−−→ Dk (E ) et Ψ : Dk (E ) −−−→ Dk (1, n) telles que Φ ◦ Ψ = idDk (E ) et Ψ ◦ Φ = idDk (1,n) . On véri-
fiera avec soin que les applications Φ et Ψ sont bien définies.
(b) Décomposer l’ensemble S(1, n) à l’aide des ensembles Dk (1, n), où k ∈ 0, n.
(c) Posons :
Indication • pour tout σ ∈ S(1, n), Fix(σ) l’ensemble des points fixes de σ ;
• pour tout A ∈ P k (1, n), DkA (1, n) := {σ ∈ Dk (1, n) : Fix(σ) = A}.
Pour tout A ∈ P k (1, n), construire une bijection entre DkA (1, n) et D0 (1, n \ A). Conclure après avoir décom-
posé l’ensemble Dk (1, n) à l’aide des ensembles DkA (1, n), où A ∈ P k (1, n).
à !
n−1
X n
(d) D’après (b) et (c), pour tout n ∈ N , d 0 (n) = n!−
∗
d 0 (k). On peut alors construire une fonction récursive.
k=0 k
11
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§ 3 E NSEMBLES DÉNOMBRABLES
§ 3.1 D ÉFINITION ET PREMIERS EXEMPLES
C11.35. D ÉFINITION (E NSEMBLE DÉNOMBRABLE ) Un ensemble E est dit dénombrable s’il existe une bijection f : N −−−
∼−→ E.
L : x0 , x1 , x2 , . . . , xn , . . .
C11.38. E XERCICE Démontrer que l’ensemble solution S de l’équation 3x − 2y = 1 d’inconnue (x, y) ∈ N2 est dénombrable.
§ 3.2 PARTIES DE N
C11.39. P ROPOSITION (D ÉNOMBRABILITÉ D ’ UNE PARTIE INFINIE DE N) Toute partie infinie de N est dénombrable.
Soit A une partie infinie de N. On construit par récurrence forte une suite (a n )n∈N ∈ A N comme suit.
Initialisation. La partie A de N est infinie donc non vide. Par bon ordre, l’élément a 0 := min(A) de A est bien
défini.
Hérédité. Soit n ∈ N. Supposons construits a 0 , . . . , a n éléments de A. La partie {a 0 , . . . , a n } n’est pas égale
à A puisque A est infini. Ainsi la partie A \ {a 0 , . . . , a n } n’est pas vide. Par bon ordre, l’élément a n+1 :=
min (A \ {a 0 , . . . , a n }) de A est bien défini.
Considérons alors l’application
¯ N −→
¯
A
f ¯¯
n 7−→ a n .
Démonstration
Elle est bien définie et injective car, par construction, la suite (a n )n∈N est une suite strictement croissante
d’éléments de A. La surjectivité de f assurera que A est dénombrable.
Soit x ∈ A. Introduisons l’ensemble I x := {n ∈ N : a n 6 x}.
• Comme a 0 = min(A) et x ∈ A, a 0 6 x et donc 0 appartient à I x , qui est donc non vide.
• Comme la suite (a n )n∈N est une suite strictement croissante, pour tout n ∈ N, n 6 a n (cf. lemme pour
les suites extraites). Nous en déduisons que I x ⊂ 0, x.
Des deux points précédents, nous déduisons que l’entier n := max (I x ) est bien défini par bon ordre. Comme
n ∈ I x et n+1 ∉ I x , a 0 < a 1 < . . . < a n 6 x < a n+1 . Démontrons que x = a n = f (n) en raisonnant par l’absurde.
Si a n 6= x, alors x ∈ A \ {a 0 , . . . , a n } et donc x > a n+1 = min (A \ {a 0 , . . . , a n }). Contradiction.
12
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C11.41. P ROPOSITION (C ARACTÉRISATION DES ENSEMBLES FINIS OU DÉNOMBRABLES ) Soit E un ensemble. Les deux asser-
tions suivantes sont équivalentes.
(a) E est fini ou dénombrable.
(b) Il existe une partie A de N et une bijection f : A −−−
∼−→ E.
C11.42. E XERCICE Démontrer que l’ensemble E des nombres premiers p tels que p ≡ 3 (mod 4) est dénombrable.
D’après C11.39, il suffit de démontrer que E est infini, ce qu’on établit en raisonnant par l’absurde.
Supposons que E est fini et notons p 1 , . . . , p r ses élements. D’après le théorème fondamental de l’arithmétique
r
Y
l’entier n = p i −1 se décompose en produit de facteurs premiers. Il existe donc des nombres premiers q 1 , . . . , q s
Indication i =1
r
Y m
et des entiers naturels non nuls m 1 , . . . , m s tels que n = q i i . On vérifie que tous les q 1 , . . . , q s sont distincts de 2
i =1
et des p 1 , . . . , p r . En analysant les classes de congruences des q 1 , . . . , q s et de n, on obtient alors une contradiction.
x 16 x 14 x 12 x 10 x8 x6 x4 x2 x0 x1 x3 x5 x7 x9 x 11 x 13 x 15
• • • • • • • • • • • • • • • • •
−8 −7 −6 −5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Elles sont bien définies et on vérifie f ◦ g = idZ et g ◦ f = idN , en raisonnant par disjonction de cas.
13
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C11.44. P ROPOSITION (D ÉNOMBRABILITÉ DE N2 ) L’ensemble N2 des couples d’entiers naturels est dénombrable.
Principe de la numérotation. On numérote (0, 0) à 0, puis on serpente de manière diagonale à travers le ré-
seau dessiné par N2 dans le plan. Après avoir numéroté tous les éléments d’une diagonale, on reprend la
numérotation sur la diagonale suivante, en partant du bas pour remonter.
Formalisation. On commence par observer que, pour tout k ∈ N, k + 1 points du réseau dessiné par N2 fi-
gurent sur la diagonale d’équation y = −x + k.
Soit (a, b) ∈ N2 \ {(0, 0)}. Ce point appartient à la droite d’équation y = −x + a + b. Sur les diagonales pré-
a+b−1 a+b
k points du réseau dessiné par N2 se sont déjà vus attribuer un numéro. Il faut
X X
cédentes, (k + 1) =
k=0 k=1
encore Ãen numéroter! b+1 sur la diagonale d’équation y = −x +a+b pour atteindre (a, b). Ainsi le point (a, b)
a+b
k -ième point du réseau dessiné par N2 recevant un numéro. Comme la numérotation
X
Esquisse sera le b + 1 +
k=1
de a+b
X
démonstration débute à 0, il recevra le numéro b + k.
k=1
C’est ainsi qu’apparaît l’application
¯ Z2 N
¯
¯ −→
a+b (a + b)(a + b + 1)
f ¯
¯ X
¯ (a, b) 7−→ b+ k =b+ .
¯
k=0 2
C11.45. R APPELS SUR LE PRODUIT CARTÉSIEN Soient r ∈ N∗ et X 1 , . . . , X r des ensembles. On rappelle que le produit cartésien
r
Y
des ensembles X 1 , . . . , X r est l’ensemble X i formé des r -uplets (x 1 , . . . , x r ) tels que, pour tout i ∈ 1, r , x i ∈ X i . Pour tout j ∈ 1, r ,
i =1
r
on dispose naturellement d’une projection π j de
Y
X i sur X j définie par
i =1
¯
¯ Yr
Xi −→ Xj
πj
¯
¯
¯ i =1
¯ (x , . . . , x ) 7−→ xj .
1 r
14
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r
X i s’écrit-il également (π1 (x), . . . , πr (x)).
Y
Ainsi tout élément x = (x 1 , . . . , x r ) ∈
i =1
Démonstration
¯ ¯
¯ rY
+1 ¯ rY+1
¯ N2 −→ Xi Xi −→ N2
¯ ¯
ϕ¯ et ψ ¯
¯
i =1 i =1
π1 ( f (a)), . . . , πr ( f (a)), g (b) f −1 (x 1 , . . . , x r ), g −1 (x r +1 .
¯ ¡ ¢ ¯ ¡ ¢
¯ (a, b) 7−→ ¯ (x 1 , . . . , x r , x r +1 ) 7−→
Elles sont bien définies et vérifient ϕ ◦ ψ = idQr +1 X i et ψ ◦ ϕ = idN2 . L’application ϕ est donc bijective. Si
i =1
rY
+1
θ: N ∼−
−−− → N désigne une bijection de N sur N2 (C11.44), alors ϕ ◦ θ : N −−−
2 ∼−→ X i est une bijection
i =1
rY
+1
(C11.1). Ainsi X i est-il dénombrable.
i =1
C11.47. E XEMPLE D’après C11.43 et C11.46, les ensembles N3 , Z2022 et N × Z sont dénombrables.
C11.48. P ROPOSITION (R ÉUNION FINIE OU DÉNOMBRABLE D ’ ENSEMBLES FINIS OU DÉNOMBRABLES ) Soient I un ensemble
fini ou dénombrable et (X i )i ∈I une famille de parties finies ou dénombrables d’un ensemble E . Alors l’ensemble
[
X i := {x ∈ E : ∃ i ∈ I , x ∈ X i }
i ∈I
p
¾ ½
• On peut écrire Q sous la forme Q = : p ∈Z .
[
q∈N∗ q
• L’ensemble N∗ est dénombrable ¾ infinie de N).
(partie
p
½
• Soit q ∈ N∗ . Posons X q := : p ∈ Z . L’application
q
¯ Z
¯
Démonstration −→ Xq
fq ¯
¯ p p
7−→ q
15
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C11.50. E XERCICE Démontrer que l’ensemble P (N) des parties de N n’est pas dénombrables.
C11.51. T HÉORÈME ([0, 1[ N ’ EST PAS DÉNOMBRABLE ) L’ensemble [0, 1[ n’est pas dénombrable.
C11.53. E XERCICE Démontrer que l’ensemble R \ Q des nombres irrationnels n’est pas dénombrable.
C11.54. ¡ D ÉFINITION
¢I (FAMILLE SOMMABLE DE NOMBRES RÉELS POSITIFS OU NULS ) Soient I un ensemble dénombrable et
(a i )i ∈I ∈ R>0 . On considère l’ensemble
( )
⊂ R>0
X
SF(a i )i ∈I := a j : J partie finie de I
j ∈J
µ ¶
1
C11.55. E XERCICE Démontrer que la famille n m est sommable et calculer sa somme.
2 3 (n,m)∈N2
2
(a) Pour la sommabilité, commencer par justifier que pour
µ ¶ partie J finie de N , il existe deux entiers naturels
toute
1
n et m tels que J ⊂ 0, n × 0, m et en déduire que SF n m est majorée par 3.
2 3 (n,m)∈N2
Indication (b) Pour le calcul de la somme, commencer par justifier que pour tout n ∈ N
X 1 X 1
6 63.
(i , j )∈0,n2 2i 3 j (i , j )∈N2 2i 3 j
16
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2n
µ ¶
C11.56. E XERCICE Démontrer que la famille n’est pas sommable.
3m (n,m)∈N2
Comme pour la convergence des séries, l’étude de la sommabilité d’une famille de réels positifs peut se ramener à l’étude de la
convergence d’une suite dont les termes sont des sommes finies. Le résultat ci-dessous (C11.62) précise cette idée.
C11.57. D ÉFINITION (S UITE EXHAUSTIVE DE PARTIES D ’ UN ENSEMBLE DÉNOMBRABLE ) Soit I un ensemble dénombrable.
Une suite (I n )n∈N de parties de I est dite exhaustive si
(a) pour tout n ∈ N, l’ensemble I n est fini ;
[suite (I n )n∈N est croissante pour l’inclusion, i.e. pour tout n ∈ N, I n ⊂ I n+1 ;
(b) la
(c) In = I .
n∈N
C11.58. E XEMPLE (S UITE EXHAUSTIVE DE PARTIES DE N) La famille (I n := 0, n)n∈N est une suite exhaustive de parties de N.
I0 I4
• • • • • • • • • • • • • • • •
0 1 2 3 4 5 6 7 0 1 2 3 4 5 6 7
I1 I5
• • • • • • • • • • • • • • • •
0 1 2 3 4 5 6 7 0 1 2 3 4 5 6 7
I2 I6
• • • • • • • • • • • • • • • •
0 1 2 3 4 5 6 7 0 1 2 3 4 5 6 7
I3 I7
• • • • • • • • • • • • • • • •
0 1 2 3 4 5 6 7 0 1 2 3 4 5 6 7
C11.59. E XEMPLE (S UITE EXHAUSTIVE DE PARTIES DE Z) La famille (I n := −n, n)n∈N est une suite exhaustive de parties de Z.
I0
•
−7
•
−6
•
−5
•
−4
•
−3
•
−2 −1
• •0 •1 •2 •3 •4 •5 •6 •7
I1
•
−7
•
−6
•
−5
•
−4
•
−3
•
−2 −1
• •0 •1 •2 •3 •4 •5 •6 •7
I2
•
−7
•
−6
•
−5
•
−4
•
−3
•
−2 −1
• •0 •1 •2 •3 •4 •5 •6 •7
I3
•
−7
•
−6
•
−5
•
−4
•
−3
•
−2 −1
• •0 •1 •2 •3 •4 •5 •6 •7
I4
•
−7
•
−6
•
−5
•
−4
•
−3
•
−2 −1
• •0 •1 •2 •3 •4 •5 •6 •7
I5
•
−7
•
−6
•
−5
•
−4
•
−3
•
−2 −1
• •0 •1 •2 •3 •4 •5 •6 •7
I6
•
−7
•
−6
•
−5
•
−4
•
−3
•
−2 −1
• •0 •1 •2 •3 •4 •5 •6 •7
I7
•
−7
•
−6
•
−5
•
−4
•
−3
•
−2 −1
• •0 •1 •2 •3 •4 •5 •6 •7
17
David Blottière - Mathématiques en MP
E XEMPLE (S UITE EXHAUSTIVE DE PARTIES DE N2 ) La famille I n := 0, n2 n∈N est une suite exhaustive de parties de N2 .
¡ ¢
C11.60.
5• • • • • • 5• • • • • • 5• • • • • •
4• • • • • • 4• • • • • • 4• • • • • •
3• • • • • • 3• • • • • • 3• • • • • •
I2
2• • • • • • 2• • • • • • 2• • • • • •
I1
1• • • • • • 1• • • • • • 1• • • • • •
I0
0
• • • • • • •
0
• • • • • 0
• • • • • •
1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5
I5
5• • • • • • 5• • • • • • 5• • • • • •
I4
4• • • • • • 4• • • • • • 4• • • • • •
I3
3• • • • • • 3• • • • • • 3• • • • • •
2• • • • • • 2• • • • • • 2• • • • • •
1• • • • • • 1• • • • • • 1• • • • • •
0
• • • • • • •
0
• • • • • • • • • • •
1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
C11.61. E XERCICE Soit I un ensemble dénombrable. Démontrer qu’il existe une suite exhaustive (I n )n∈N de parties de I .
C11.62. T HÉORÈME (C
¢I RITÈRE DE SOMMABILITÉ VIA UNE SUITE EXHAUSTIVE : CAS POSITIF ) Soient I un ensemble dénom-
brable et (a i )i ∈I ∈ R>0 . On suppose donnée une suite exhaustive
¡
! de parties de I .
à (I n )n∈N
X
(a) La famille (a i )i ∈I est sommable si et seulement si la suite ui est majorée.
X X i ∈I n n∈N
(b) Si la famille (u i )i ∈I est sommable alors u i = lim ui .
n→+∞
i ∈I i ∈I n
On considère la suite I n := 0, n2 n∈N exhaustive de parties de N2 et on applique C11.62 en observant que, pour
¡ ¢
à µ ¶ !à µ ¶ !
Indication 1 n 1 i X n 1 j
tout n ∈ N,
X X
i j
= .
(i , j )∈0,n2 a b i =0 a j =0 b
µ ¶
1
C11.64. E XERCICE Démontrer que la famille 2 n’est pas sommable.
n + m2 (n,m)∈N∗ ×N∗
18
David Blottière - Mathématiques en MP
On considère la suite I n := 1, n2 n∈N∗ exhaustive de parties de N∗ × N∗ . D’après C11.62, il faut démontrer que la
¡ ¢
à !
X 1
suite u n := 2 + j2
est non majorée, ce qui revient à prouver qu’elle diverge puisqu’elle est crois-
(i , j )∈1,n2
i
n∈N∗
sante. X
D’après les résultats sur les séries télescopiques, nous sommes ramenés à démontrer que la série u n+1 − u n
n >1
diverge. On observe que, pour tout n ∈ N∗
X 1 X 1 n+1
X 1 X n 1 1 X n 1
u n+1 −u n = 2 2
− 2 2
= 2 2
+ 2 2
= 2
+2 2 2
.
(i , j )∈1,n+12
i + j (i , j )∈1,n2 i + j i =1 i + (n + 1) j =1 (n + 1) + j 4(n + 1) i =1 i + (n + 1)
Indication
Comme, pour tout (a, b) ∈ N∗ × N∗ , a 2 + b 2 6 (a + b)2 , nous en déduisons que, pour tout n ∈ N∗
1 X n 1 1 2n+1
X 1
u n+1 − u n > 2
+2 2
= 2
+2 2
.
4(n + 1) i =1 (i + n + 1) 4(n + 1) i =n+2 i
2n+1
X 1
À l’aide d’une comparaison série-intégrale, on détermine un équivalent de 2
lorsque n tend vers +∞ ...
i =n+2 i
Remarque. Une autre solution peut être apportée à l’aide du théorème de sommation par paquets pour les familles
de réels positions C11.72.
X
Pour une famille (u n )n∈N de réels positifs ou nuls, le lien entre la sommabilité de la famille et la convergence de la série u n est
ténu. En cas de sommabilité de la famille (ou de convergence de la série), somme de la famille et somme de la série coïncident. Ces
liens sont rassemblés dans la proposition suivante.
¢N
P ROPOSITION (L IEN FONDAMENTAL AVEC LES SÉRIES POUR I = N : CAS POSITIF ) Soit (a n )n∈N ∈ R>0 .
¡
C11.65.
X
(a) La famille (a n )n∈N est sommable si et seulement si la série a n est convergente.
X +∞
X
(b) Si la famille (a n )n∈N est sommable, alors an = an .
n∈N n=0
+∞ π2
µ ¶
1 X 1 X 1
C11.66. E XEMPLE D’après C11.65, la famille 2 est sommable et sa somme est donnée par 2
= 2
= .
n n∈N∗ n∈N∗ n n=1 n 6
C11.67. P ROPOSITION (S OMMABILITÉ ¢I D ’ UNE SOUS - FAMILLE D ’ UNE FAMILLE DE RÉELS POSITIFS OU NULS ) Soient I ¡un ¢en-
semble dénombrable, (a i )i ∈I ∈ R>0 et J une partie infinie de I . Si la famille (a i )i ∈I est sommable alors la sous-famille a j j ∈J
¡
X X
est également sommable et a j ≤ ai .
j ∈J i ∈I
C11.68. ¡ L EMME ¢I ( DE DOMINATION ¢I POUR UNE FAMILLE DE RÉELS POSITIFS OU NULS ) Soient I un ensemble dénombrable,
(a i )i ∈I ∈ R>0 et (b i )i ∈I ∈ R>0 deux familles telles que, pour tout i ∈ I , a i 6 b i .
¡
¢I ¢I
(a) Si la famille (b i )i ∈I ∈ R>0 est sommable alors la famille (a i )i ∈I ∈ R>0 est sommable.
¡ ¡
¢I ¢I
(b) Si la famille (a i )i ∈I ∈ R>0 est non sommable alors la famille (b i )i ∈I ∈ R>0 est non sommable.
¡ ¡
19
David Blottière - Mathématiques en MP
H6 6 • • • • • • •
H5 5 • • • • • • •
2
Partition horizontale de N
H4 4 • • • • • • •
Si on pose, pour tout j ∈ N
H j := (i , j ) : i ∈ N
© ª H3 3 • • • • • • •
H0
0
• • • • • • •
1 2 3 4 5 6
6 • • • • • • •
5 • • • • • • •
Partition verticale de N2 4 • • • • • • •
Si on pose, pour tout i ∈ N
3 • • • • • • •
Vi := (i , j ) : j ∈ N
© ª
0
• • • • • • •
1 2 3 4 5 6
V0 V1 V2 V3 V4 V5 V6
6 • • • • • • •
5 • • • • • • •
2
Partition diagonale de N
4 • • • • • • •
Si on pose, pour tout s ∈ N
0
• • • • • • •
1 2 3 4 5 6
D0 D1 D2 D3 D4 D5 D6
C11.71. R EMARQUE Si E est un ensemble au plus dénombrable et si (E i )i ∈I est une partition de E , alors E i est au plus dénom-
brable, pour tout i ∈ I . En effet, une partie d’un ensemble au plus dénombrable est au plus dénombrable.
20
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¡ ¢I
C11.72. T HÉORÈME (S OMMATION PAR PAQUETS : CAS POSITIF ) Soit I un ensemble dénombrable, (a i )i ∈I ∈ R> et (I n )n∈N
une partition de I .
X +∞
X X
De plus, si la famille (a i )i ∈I est sommable alors ai = ai .
i ∈I n=0 i ∈I n
¡ ¢Z
C11.73. E XEMPLE (S OMMABILITÉ D ’ UNE FAMILLE DE RÉELS POSITIFS INDEXÉE PAR Z) Soit (a n )n∈Z ∈ R> . Équippons Z de la
partition (I n )n∈N de Z définie par I 0 = N, I 1 := −n : n ∈ N∗ et, pour tout n ∈ N≥2 , I n = ;.
© ª
I1 I0
• • • • • • • • • • • • • • •
−7 −6 −5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5 6 7
D’après C11.72, la famille (a n )n∈Z est sommable si et seulement si les familles (u n )n∈N X
et (u −n )n∈N
X∗ sont sommables. En utilisant
C11.65, on en déduit que la famille (a n )n∈Z est sommable si et seulement si les séries a n et a −n convergent. De plus, si la
n >0 n >1
X X X +∞
X +∞
X
famille (a n )n∈Z est sommable alors un = un + u −n = un + u −n .
n∈Z n∈N n∈N∗ n=0 n=1
µ ¶
1
C11.74. E XERCICE Soit q un réel strictement positif. La famille n est-elle sommable ?
q n∈Z
Indication Appliquer le théorème de sommation par paquets pour les familles de réels positifs comme exposé en C11.73.
µ ¶
1
C11.75. E XERCICE Considérons l’ensemble I 1 = {2n + 1 : n ∈ N} des entiers naturels impairs. Démontrer que la famille
i2 i ∈I 1
est sommable et calculer sa somme.
µ ¶
1
C11.76. E XERCICE Montrer que la famille est sommable.
(n + m)3 (n,m)∈N∗ ×N∗
Appliquer
µ ¶ le théorème de sommation par paquets pour les familles de réels positifs à la famille
Indication 1
en choisissant la partition diagonale de N∗ × N∗ .
(n + m)3 (n,m)∈N∗ ×N∗
(a)
µ Appliquer
¶ le théorème de sommation par paquets pour les familles de réels positifs à la famille
1
en choisissant la partition diagonale de N∗ × N∗ .
(n + m)α (n,m)∈N∗ ×N∗
Indication (b) Distinquer deux cas : α 6 2 et α > 2.
• Cas α 6 2. Justifier que, pour tout (n, m) ∈ N∗ × N∗ , n α + m α 6 n 2 + m 2 6 (n + m)2 et s’appuyer sur (a).
• Cas α > 2. Justifier que, pour tout (n, m) ∈ N∗ × N∗ , (n + m)α 6 2α−1 (n α + m α ) et s’appuyer sur (a).
21
David Blottière - Mathématiques en MP
C11.79. M ÉTHODE Pour étudier la sommabilité d’une famille de nombres complexes, on pourra appliquer les outils développés
pour les familles de nombres réels positifs (e.g. critère de sommabilité via une suite exhaustive dans le cas positif C11.62), lemme
de domination C11.68, théorème de sommation par paquets dans le cas positif C11.72) à la famille des modules.
Pour définir la somme d’une famille sommable de nombres complexes, il nous faut quelques résultats préparatoires. Commen-
çons par étudier le cas d’une famille sommable de nombres réels.
a i+ − −a i− .
X X X
a i :=
i ∈I i ∈I i ∈I
C11.83. P ROPOSITION (FAMILLE DE NOMBRES RÉELS INDEXÉE PARXN ET SÉRIES ) Soit (u n )n∈N ∈ RN .
(a) La famille (u n )n∈N est sommable si et seulement si la série u n est absolument convergente.
n >0
X +∞
X
(b) Si la famille (u n )n∈N est sommable, alors un = un .
n∈N n=0
(−1)n
µ ¶ µ ¶
sin(n)
C11.84. E XEMPLE D’après C 11.83, la famille est sommable, alors que la famille ne l’est pas.
n2 n∈N∗ n n∈N∗
C11.85. P ROPOSITION (C ARACTÉRISATION DES FAMILLES SOMMABLES DE COMPLEXES ) Soient I un ensemble dénombrable
et (a i )i ∈I ∈ CI . La famille (a i )i ∈I est sommable si et seulement si les familles (Re(a i ))i ∈I ∈ RI et (Im(a i ))i ∈I ∈ RI le sont.
à !
+ − + −
X X X X X X X
u j := Re(a j ) + i Im(a j ) := Re(a j ) − − Re(a j ) + i Im(a j ) − − Im(a j ) .
j ∈I j ∈I j ∈I j ∈I j ∈I j ∈I j ∈I
22
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C11.87. P ROPOSITION (FAMILLE DE NOMBRES COMPLEXES INDEXÉE X PAR N ET SÉRIES ) Soit (u n )n∈N ∈ CN .
(a) La famille (u n )n∈N est sommable si et seulement si la série u n est absolument convergente.
n >0
X +∞
X
(b) Si la famille (u n )n∈N est sommable, alors un = un .
n∈N n=0
µ ¶
1
C11.88. E XERCICE Déterminer l’ensemble des nombres complexes s tels que la famille s est sommable.
n n∈N∗
Indication Commencer par établir que, pour tout s ∈ C, pour tout n ∈ N∗ , |n s | = n Re(s) .
C11.89. P ROPOSITION (S OMMABILITÉ D ’ UNE SOUS - FAMILLE D ’ UNE FAMILLE DE NOMBRES COMPLEXES ) Soient¡ I ¢un en-
semble dénombrable, (a i )i ∈I ∈ CI et J une partie infinie de I . Si la famille (a i )i ∈I est sommable alors la sous-famille a j j ∈J est
également sommable.
C11.90. E XERCICE
µ ¶
1
(a) La famille 2 2
est-elle sommable ?
µ n + m (n,m)∈Z¶ 2 \{(0,0)}
1
(b) La famille 2 est-elle sommable ?
i + j 2 + k 2 (i , j ,k)∈N∗ ×N∗ ×N∗
µ ¶
1
Nous avons établi que la famille n’est pas sommable (C11.64). En déduire qu’aucune des
Indication n 2 + m 2 (n,m)∈∗ ×N∗
familles introduites en (a) et (b) n’est sommable en appliquant C11.89.
§ 6.3 C ALCUL PRATIQUE DE LA SOMME D ’ UNE FAMILLE SOMMABLE DE COMPLEXE VIA UNE SUITE EXHAUS -
TIVE
C11.91. T HÉORÈME (C ALCUL PRATIQUE DE LA SOMME D ’ UNE FAMILLE SOMMABLE DE COMPLEXES ) Ã Soient! I un ensemble
∈ CI une famille sommable. La suite
X
dénombrable, (I n )n∈N une suite exhaustive de parties de I et (a i )i ∈I ai est conver-
i ∈I n n∈N
X X
gente et a i = lim ai .
n→+∞
i ∈I i ∈I n
C11.92. P ROPOSITION (`1 (I , C) EST UN SOUS - ESPACE VECTORIEL DE CI ) Soit I un ensemble dénombrable. On introduit
l’ensemble `1 (I , C) formé de toutes les familles sommables de complexes indexées par I :
C11.93. P ROPOSITION (L INÉARITÉ DE LA SOMME POUR UNE FAMILLE SOMMABLE DE COMPLEXES ) Soit I un ensemble dé-
nombrable. L’application
¯ 1
¯ ` (I , C) −→
XC
ϕ ¯ (a i )i ∈I 7−→
¯
¯ ai
i ∈I
23
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C11.96. M ÉTHODE CLÉ On conserve les notations du théorème C11.95. Pour démontrer la sommabilité de la famille (a i )i ∈I , on
pourra appliquer le théorème C11.72 portant sur la sommabilité des familles de réels positifs ou nuls.
¢N
Soient (a n )n∈N ∈ R>0 telle que la série u n est convergente. Soit σ : N −−− → N une bijection.
X
∼−
¡
C11.98. E XERCICE
X n≥0
(a) Démontrer que la série a σ(n) est absolument convergente.
n≥0
+∞
X +∞
X
(b) Démontrer : an = a σ(n) .
n=0 n=0
¢N ¢N
On prend appui sur C11.65, que l’on peut appliquer car les deux familles (a n )n∈N ∈ R>0 et (a σ(n) )n∈N ∈ R>0
¡ ¡
sont des familles de ¡ réels¢ positifs. On peut ainsi reformuler (a) et (b) dans le langage des familles sommables.
(a’) La famille a σ(n) n∈N est-elle sommable
X X ?
(b’) Les deux bornes supérieures a n et a σ(n) sont-elles égales ?
n∈N n∈N
(a’) Considérer une partie finie non vide J de N et effectuer un changement d’indice dans la somme
X
a σ( j ) pour
Indication j ∈J
X X
établir avec soin a σ( j ) 6 an .
j ∈J n∈N
X X
(b’) Déduire de l’étude faite en (a 0 ) que a σ(n) 6 a n . Cette inégalité ayant été obtenue pour une série conver-
n∈N n∈N
gente de réels positifs quelconque et une permutation de N quelconque, on peut la spécialiser à une autre situa-
tion pour obtenir l’inégalité inverse.
24
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I
C11.99. T HÉORÈME (C ONVERGENCE COMMUTATIVE ) Soient I un ensembleXdénombrable, (a i )i ∈I ∈ C une famille som-
mable et σ : I −−−−→ I une bijection. La famille (a σ(i ) )i ∈I est sommable et
X
∼ a i = a σ(i ) .
i ∈I i ∈I
C11.100. R EMARQUE L’hypothèse de sommabilité dans le théorème de convergence commutative C11.99 est essentielle, comme
le montre l’exercice suivant.
C11.101. E XERCICE (M ODIFICATION DE L’ ORDRE DES TERMES DE LA SÉRIE HARMONIQUE ALTERNÉE ) Pour tout n ∈ N∗ , on pose
(−1)n+1
a n := . On obtient ainsi une suite de nombres
n
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
1, − , , − , , − , , − , , − , ,− , ,− , ,− , ,− , ...
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
n 1
(a) On pose, pour tout n ∈ N∗ , Hn := . Démontrer qu’il existe γ ∈ R (constante d’Euler) tel que Hn = ln(n) + γ + o(1).
X
k=1 k
n→+∞
1 n
(b) Soit n ∈ N. Exprimer
X
à l’aide de Hn et H2n+1 .
k=0 2k + 1
X +∞
X
(c) En déduire que la série a n converge et calculer sa somme an .
n >1 n=1
X
(d) On réordonne les termes de la série u n , en prenant tour à tour 1 terme positifs et 2 termes négatifs :
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
1, − , − , , − , − , , − ,− , ,− ,− , ,− ,− , ,− ,− , , ...
2 4 3 6 8 5 10 12 7 14 16 9 18 20 11 22 24 13
Formellement, si l’on pose
¯ N N
¯
−→
si n = 3k où k ∈ N∗
¯
4k
σ
¯
¯
¯ n
¯ 7−→ 2k + 1 si n = 3k + 1 où k ∈ N
4k + 2 si n = 3k + 2 où k ∈ N
¯
alors σ est une permutation de N∗ et la nouvelle suite introduite s’écrit (a σ(n) )n∈N∗ . Démontrer que la série
X
a σ(n) converge
n >1
+∞
X
et calculer sa somme a σ(n) . On pourra s’appuyer sur (a) et (b) et adapter la méthode appliquée pour démontrer (c).
n=1
(a) Démontrer que la suite (u n := Hn − ln(n))n∈N∗ est décroissante et minorée grâce à la concavité de ln sur R>0 et
à une comparaison série-intégrale.
(b) Décomposer la somme H2n+1 suivant ses termes d’indices pairs et impairs.
k
(c) Posons, pour tout n ∈ N∗ , S n := a k . Calculer, pour tout n ∈ N∗ , les sommes S 2n et S 2n+1 , en décomposant
X
k=1
ces deux sommes suivant leurs termes d’indices pairs et impairs, pour en déduire qu’elles convergent toutes deux.
(d) On procède en deux étapes, en s’appuyant sur le fait que la permutation σ est définie par morceaux, suivant
n
la classe d’équivalence d’un entier naturel modulo 3. On pose, pour tout n ∈ N∗ , Tn :=
X
a σ(k) .
Indication k=1
• Soit n ∈ N∗ . On observe que
n
X n−1
X n−1
X
T3n = a σ(3k) + a σ(3k+1) + a σ(3k+2) .
k=1 k=1 k=1
Exprimer chacune des trois sommes du membre de droite en fonction de Hn , Hn−1 et H2n−1 (cf. (b)) pour
en déduire que la suite (T3n )n∈N∗ converge vers une valeur que l’on précisera (cf. (a)).
• Démontrer que Tn − T3 bn/3c = o(1), puis conclure.
n→+∞
25
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§ 9 L E THÉORÈME DE F UBINI
2
Une suite double est une famille a n,m (n,m)∈N2 ∈ CN .
¡ ¢
C11.102. D EFINITION (S UITE DOUBLE )
¡ ¢
C11.103. T HÉORÈME (F UBINI ) Soit a n,m (n,m)∈N2 une suite double de complexes.
¡ ¢
(a) Critère de sommabilité en fixant d’abord la première composante. La famille a n,m (n,m)∈N2 est sommable si et seule-
ment si :
(i) pour tout n ∈ N, la série
X
|a n,m | converge
µ +∞ ¶m≥0
X X
(ii) la série |a n,m | converge.
n≥0 m=0 ¡ ¢
(b) Critère de sommabilité en fixant d’abord la deuxième composante. La famille a n,m (n,m)∈N2 est sommable si et seule-
ment si :
(i) pour tout m ∈ N, la série
X
|a n,m | converge
n≥0
X +∞
µ ¶
X
(ii) la série |a n,m | converge.
m≥0 n=0 X ¡ ¢
(c) Résultats sur la somme ou échange des deux symboles . Supposons la famille a n,m (n,m)∈N2 est sommable. Alors :
X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
a n,m = a n,m = a n,m .
(n,m)∈N2 n=0 m=0 m=0 n=0
µ ¶
1
C11.104. E XERCICE Soient a > 1 et b > 1. Démontrer que la famille n est sommable.
a + bm (n,m)∈N2
Il ne parait pas aisé d’appliquer directement le théorème de Fubini C11.103 à la suite double proposée. On intro-
duit une suite double dominante, à laquelle on peut efficacement appliquer le théorème susmentionné.
p np m
• Justifier que pour tout (n, Ãm) ∈ N2 , 2 !a b 6 an + bm .
Indication
1
• Démontrer que la famille p n p m est sommable, en vérifiant un des deux critères (a) ou (b) de
a b (n,m)∈N2
C11.103.
+∞ 1
Pour tout entier p ≥ 2, posons ζ(p) := ζ(p) − 1 converge et calculer sa
X X¡ ¢
C11.105. E XERCICE p
. Démontrer que la série
n=1 n p >2
somme.
X +∞
µ ¶
X 1 1
La série à étudier s’écrit p
, de sorte qu’apparaît naturellement la suite double . Le
p >2 n=2 n n p (p,n)∈N>2 ×N>2
théorème de Fubini C11.103 offre la souplesse d’échanger l’ordre des sommations en les variables p et n pour
la démonstration de la sommabilité, mais également pour le calcul de la somme ensuite.
X 1
(a) On fixe n ∈ N>2 . On établit la convergence de la série p
et on calcule sa somme.
p >2 n
µ ¶
1
(b) Pour achever la démonstration de la sommabilité de la famille , on démontre que la
n p (p,n)∈N>2 ×N>2
Indication X +∞X 1
série p
converge.
n >2 p=2 n
µ ¶
1
(c) La sommabilité de la famille p étant acquise, le théorème de Fubini C11.103 livre
n (p,n)∈N>2 ×N>2
+∞
X +∞
X +∞
X 1 +∞
X +∞X 1
(ζ(p) − 1) = p
= p
.
p=2 p=2 n=2 n n=2 p=2 n
26
David Blottière - Mathématiques en MP
+∞ an X a 2n−1
+∞
Soit a ∈ C tel que |a| < 1. Démontrer
X
C11.106. E XERCICE 2n
= 2n−1
en justifiant l’existence de ces deux sommes
n=1 1 − a n=1 1 − a
en cours d’étude.
an +∞
X n(2m+1)
Comme pour tout n ∈ N∗ , ¯a 2n ¯ < 1,
¯ ¯
= a . Ainsi apparaît naturellement la suite double
Indication 1 − a 2n m=0
¡ n(2m+1) ¢
a (n,m)∈N∗ ×N . Lui appliquer avec soin le théorème de Fubini C11.103.
1 1
Pour tout (n, m) ∈ N∗ × N∗ tel que n 6= m, décomposer « en éléments simples ». Traiter
=
Indication n2 − m2
(n − m)(n + m)
alors chacune des quatre séries avec soin, en faisant usage de changements d’indices et de télescopages.
§ 10 P RODUIT DE C AUCHY
X X X
C11.108. D ÉFINITION (P RODUIT DE C AUCHY ) Soient a n et b n des séries de complexes. La série c n de terme
n >0 n >0 n >0
général défini par, pour tout n ∈ N
n
X
cn = a k b n−k
k=0
X X
est appelé produit de Cauchy des séries a n et bn .
n >0 n >0
X X
C11.109. T HÉORÈME (P RODUIT DES SOMMES DE DEUX SÉRIES ABSOLUMENT CONVERGENTES ) Soient a n et b n des
n >0 n >0
n
X X
séries de complexes absolument convergentes. Leur produit de Cauchy a k b n−k est une série absolument convergente et
n >0 k=0
µ +∞ ¶ µ +∞ ¶ +∞ n
X X X X
an bn = a k b n−k .
n=0 n=0 n=0 k=0
X zn
(a) Le cas z = 0 est clair. Appliquer le critère de d’Alembert pour établir la convergence absolue de dans le
n≥0 n!
cas où z ∈ C∗ .
Indication X z 1n X z 2n
(b) Soit (z 1 , z 2 ) ∈ C2 . Considérer le produit de Cauchy des deux séries et qui sont absolument conver-
n≥0 n! n≥0 n!
gentes, cf. C11.109.
à !
X 1 n
k
X X
C11.111. E XERCICE Soit a n une série absolument convergente de complexes. Démontrer que la série n
2 ak
n >0 n >0 2 k=0
+∞
X
converge et a pour somme 2 an .
n=0
27
David Blottière - Mathématiques en MP
à ! à !
1 X n n X 1 X n
k n−k k
En remarquant que, pour tout n ∈ N, n
X
2 ak = 2 a k , la série n
2 a k apparaît naturelle-
Indication 2 k=0 k=0 n >0 2 k=0
ment comme le produit de Cauchy de deux séries...
C11.112. E XERCICE (I MPORTANCE DE L’ HYPOTHÈSE D ’ ABSOLUE CONVERGENCE DANS LE THÉORÈME PRÉCÉDENT ) Justifier que
X (−1)n
la série p converge et étudier la convergence son produit de Cauchy avec elle-même.
n≥1 n
n−1 1 1 n−1 k
µ ¶
(i) Pour tout n ∈ N , pour une fonction f : ]0, 1[→ R continue sur ]0, 1[.
X X
∗
p peut s’écrire f
k=1 (n − k)k n k=1 n
Z 1
(ii) Comme f (x) dx est une intégrale impropre convergente, le théorème sur les sommes de Riemann de MPSI
0 ¸ ¸ · ·
1 1
ne peut s’appliquer. En observant que la fonction f est décroissante sur 0, et croissante sur , 0 , on reprend
2 2
la démonstration donnée en MPSI pour les sommes de Riemann « dans le cas continue croissant » et on l’adapte
Indication pour démontrer
Z 1/2 Z 1
k k
µ ¶ µ ¶
1 X 1 X
f −−−−−−−−→ f (x) dx et f −−−−−−−−→ f (x) dx .
n 16k 6n/2 n n −−−→+∞ 0 n n/2<k 6n−1 n n −−−→+∞ 1/2
X (−1)n
(iii) On assemble les résultats précédents pour conclure avec soin que le produit de Cauchy de la série p
n≥1 n
avec elle-même est une série grossièrement divergente.
28
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§ 11 U NE SÉLECTION D ’ EXERCICES
µ ¶
1
C11.113. E XERCICE La famille est-elle sommable ?
r2 r ∈Q>1
1 1
C11.114. E XERCICE Soient (α, β) ∈ R2 . Pour tout (n, m) ∈ N∗ × N∗ , posons u n,m = . Pour quelles valeurs de α et β la
nα mβ
famille (u n,m )(n,m)∈N∗ ×N∗ est-elle sommable ?
¶ µ
1
C11.115. E XERCICE Soit α ∈ R. On s’intéresse à la sommabilité de la famille .
(n + m)α (n,m)∈N∗ ×N∗
1 p −1
1. Soit p ≥ 2. Déterminer le cardinal de l’ensemble I p = (n, m) ∈ N∗ × N∗ : n + m = p . En déduire que
© ª X
= α .
n+m=p (n + m)α p
µ ¶
1
2. A l’aide du théorème de sommation par paquets, montrer que la famille est sommable si et seulement
(n + m)α (n,m)∈N∗ ×N∗
si α > 2.
C11.116. E XERCICE
X 1
1. Montrer que la série converge et calculer sa somme.
n≥2 n(n − 1)
2. Pour tout couple (n, m) ∈ N2 , notons :
¯ 1
¯
¯
¯ n! si n ≥ m + 1
u n,m = ¯¯
¯
si n ≤ m¯ 0
à !
n 1 1 n 1
(a) Soit m ∈ N. Montrer que pour tout n ≥ m + 2,
X X
≤ 1+ .
k=m+1 k! m! k=m+2 k(k − 1)
2
(b) En déduire que pour tout m ∈ N, la série
X
u n,m converge, et que sa somme est majorée par .
n≥0 m!
+∞
X 1 +∞
X +∞ X 1
3. Montrer que la série de terme général converge, puis que = e.
n=m+1 n! m=0 n=m+1 n!
C11.117. E XERCICE Soit I un ensemble dénombrable. Pour tout p ≥ 1, nous notons `p (I , C) l’ensemble des familles de com-
plexes dont la puissance p-ième est sommable :
C11.118. E XERCICE Soit z ∈ C tel que |z| < 1. Pour tout n ∈ N∗ , notons d (n) le nombre de diviseurs positifs de n. Démontrer :
+∞ zn +∞
d (n)z n .
X X
n
=
n=1 1 − z n=1
1 +∞
+∞
X 1
sont notées respectivement ζ(2) et ζ(4).
X
C11.119. E XERCICE On rappelle que les sommes 2
et 4
n=1 n n=1 n
1
1. Notons I = (n, m) ∈ N∗ × N∗ : n divise m . Montrer que I est dénombrable, puis exprimer à l’aide de ζ(2) et
© ª X
2 2
(n,m)∈I n m
ζ(4).
1
2. Notons J = (n, m) ∈ N∗ × N∗ : n ∧ m = 1 . Montrer que J est dénombrable, puis exprimer à l’aide de ζ(2) et ζ(4).
© ª X
n 2m2
(n,m)∈J
+∞ 1
Indication : Pour tout d ∈ N∗ , notons J d = {(n, m) ∈ N∗ ×N∗ : n∧m = d }. Commencer par montrer que ζ(2)2 =
X X
2m2
.
d =1 (n,m)∈J d n
29
David Blottière - Mathématiques en MP
C11.120. E XERCICE Etant données deux famille sommables de complexes u = (u n )n∈Z et v = (v n )n∈Z , posons :
à !
u?v =
X
u k v n−k .
k∈Z n∈Z
1. Démontrer que la loi ? est bien définie et que pour toutes familles u = (u n )n∈Z , v = (v n )n∈Z ∈ `1 (Z, C), u ? v ∈ `1 (Z, C) et :
à ! à !
(u ? v)n =
X X X
un . vn .
n∈Z n∈Z n∈Z
µ ¶
1
C11.121. E XERCICE (X) Démontrer que la famille 2 2
est sommable et calculer sa somme.
m n + n m + 2mn (n,m)∈N∗ ×N∗
C11.122. E XERCICE (X) Soit (z n )n∈N une suite de complexes telle que :
∀(n, m) ∈ N2 , n 6= m =⇒ |z n − z m | ≥ 1.
X 1
Démontrer que la série 3
est convergente.
n≥0 z n
u n2 converge.
X
C11.123. E XERCICE Soit (u n )n∈N une suite réelle de carré sommable, i.e. telle que la série
n≥0
1. Montrer que pour toute σ ∈ (N), la série
X
u n u σ(n) converge.
n≥0
½ +∞ ¾
: σ ∈ S(N) .
X
2. Calculer inf u n u σ(n)
n=0
X
C11.124. E XERCICE (C ENTRALE , X-ENS) Soit u n une série semi-convergente (i.e. convergente mais non absolument conver-
n≥0
+∞
gente) de nombres réels. Démontrer que pour tout ` ∈ R, il existe σ ∈ (N) telle que u σ(n) = `.
X
n=0
n
X n
X
cn = a k b n−k et Sn = ck .
k=0 k=0
Démontrer que :
1 X n µ+∞
X
¶ µ +∞ ¶
X
Sk −−−−−−−−→ an . bn .
n + 1 k=0 n −−−→+∞ n n=0
En d’autres termes, si deux séries sont semi-convergentes, leur produit de Cauchy peut diverger (cf. cours), mais il converge au sens de
Cesàro vers le produit de leurs sommes.
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