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Présentation
Un commutateur électro-mécanique permet de couper, d'établir ou d'orienter un courant électrique entre deux bornes de contacts au moins.
Le plus connu est sans doute l'interrupteur, car il équipe la grande majorité des appareils électriques ou électroniques que nous utilisons au
quotidien (aspirateur, poste de télé, chaîne hifi, etc). Un commutateur présente certaines caractéristiques électriques et mécaniques qu'il
convient de bien choisir en fonction de l'application envisagée. Ces caractéristiques sont les suivantes :
Type de contacts : permanents ou momentanés.
Nombre de contacts : interrupteur simple, inverseur double, etc.
Caractéristiques électriques : courant maximal, tension maximale.
Forme mécanique : à glissière, à bascule, à clef, rotatif, etc.
Suit ici la description de quelques modèles de commutateurs uniquement électromécaniques (je ne parlerai pas ici de commutateurs
électroniques). Vous en reconnaîtrez sûrement au moins un parmi eux...
Appellations...
Mais avant tout, parlons un peu de ces mots que l'on ne comprend pas toujours très bien, et qui sont utilisés pour décrire les commutateurs.
Vous avez bien lu ou entendu un jour le terme "DPDT", non ? Eh bien le croirez-vous, DPDT signifie "Double Pole Double Throw". Nous voilà
bien avancés !
Pole (pôle) : nombre d'ensembles de contacts.
Throw : nombre de positions de contact, simple ou double.
Momentary (momentané, ou fugitif) : le bouton revient dans sa position initiale quand on le relâche.
Open (ouvert) : position OFF, contacts électriques non établis.
Closed (fermé) : position ON, contacts électriques établis.
Prenons un premier exemple, celui de l'interrupteur simple. Ce type de composant ne possède qu'un seul ensemble de contacts (Single
Pole) et une seule position de contact possible (Single Throw). Il s'agit donc d'un SPST. Deuxième exemple, pratique pour ceux qui veulent
se bidouiller une pédale d'effet pour leur guitare, avec un true bypass : le double inverseur. Ce type de composant possède deux ensembles
de contacts puisqu'il s'agit d'un double inverseur (donc Double Pole), et possède deux positions de contact possibles puisqu'il s'agit d'un
double inverseur (donc Double Throw). Et hop, nous voilà en présence d'un DPDT ! Un peu moins obscur ?
Mais cette appellation A/B/C/D est arbitraire, certains fabricants utilisent des numéros :
Le fait d'actionner le levier du quadruple inverseur fait basculer les points communs (broches 2, 5, 8 et 11) vers une rangée de contacts
(broches 1, 4, 7 ou 10) ou vers l'autre rangée de contacts (broches 3, 6, 9 ou 12). D'un point de vue électrique, les quatre inverseurs sont
totalement indépendants les uns des autres. Dans tous les cas, les lettres et/ou chiffres facilitent la correspondance entre schéma électrique
et dessin mécanique... s'ils sont indiqués !
Travail / repos
Sur les schémas électriques ci-avant, les contacts sont montrés en position repos. Avouons toutefois que parler de position Repos est plus
significatif pour un interrupteur que pour un inverseur. En effet, un interrupteur ne possède que deux contacts électriques (AC et A1, ou 1 et
2) qui sont fermés (en contact direct) ou ouverts (isolés l'un de l'autre). Alors que pour l'inverseur, on à un contact central (AC ou 2) qui va
soit d'un côté (A1 ou 1), soit de l'autre (A2 ou 3). Il y a donc toujours un contact au travail, pendant que l'autre est au repos.
Commutateurs rotatifs
Il existe plusieurs familles de commutateurs rotatifs, mais les plus fréquents (et les moins chers) de ceux utilisés par les amateurs sont sans
doute ceux dont les photos suivent.
Le premier type, de type mono-galette, convient quand il s'agit de disposer de 1 pôle à 12 voies (1P12T), de 2 pôles à 6 voies (2P6T), de 3
pôles à 4 voies (3P4T), ou de 4 pôles à 3 voies (4P3T). Pour des besoins supérieurs, tels que 3 x 3P4T, on peut utiliser un commutateur
multi-galettes, où toutes les galettes sont de même type (le plus courant mais pas obligatoire) et sont actionnées en même temps par un axe
de rotation unique (deuxième et troisième photo ci-avant). Pour ce qui est du câblage des mono-galette standards, c'est assez simple : les
pattes des points de sélection sont numérotées de 1 à 12, et les points communs sont nommés de A à D. Les dessins qui suivent
représentent les quatres types de mono-galette mentionnés ci-avant.
Modèle 1P12T
Dessin en haut à gauche
En tournant l'axe du rotacteur, le point commun A (au centre du commutateur) peut être relié électriquement à l'une des douze bornes 1 à 12
(points "externes" disposés en cercle), toujours une seule borne à la fois. L'axe du rotacteur peut donc occuper douze positions mécaniques
différentes. Trois exemples parmi les douze positions possibles :
- Rotacteur en position 1 : contact entre les bornes A et 1.
- Rotacteur en position 3 : contact entre les bornes A et 3.
- Rotacteur en position 11 : contact entre les bornes A et 11.
Modèle 2P6T
Dessin en haut à droite
En tournant l'axe du rotacteur, le point commun A peut être relié électriquement à l'une des six bornes 1 à 6 (toujours une seule borne à la
fois), sans jamais pouvoir être en contact électrique avec les bornes 7 à 12. De même, le point commun B peut être relié électriquement à
l'une des six bornes 7 à 12, sans jamais pouvoir être en contact électrique avec les bornes 1 à 6. On a bien affaire à deux sélecteurs 1
position parmi 6 dans un même boîtier, totalement indépendants d'un point de vue électrique, mais dépendants (couplés) d'un point de vue
mécanique. L'axe du rotacteur peut donc occuper six positions mécaniques différentes. Trois exemples parmi les six positions possibles :
- Rotacteur en position 1 : contact entre les bornes A et 1, ainsi qu'entre les bornes B et 7.
- Rotacteur en position 3 : contact entre les bornes A et 3, ainsi qu'entre les bornes B et 9.
- Rotacteur en position 6 : contact entre les bornes A et 6, ainsi qu'entre les bornes B et 12.
Modèle 3P4T
Dessin en bas à gauche
Le point commun A peut être relié à l'une des quatre bornes 1 à 4 (et à aucune autre), le point commun B peut être relié à l'une des quatre
bornes 5 à 8 (et à aucune autre), et le point commun C peut être relié à l'une des quatre bornes 9 à 12 (et à aucune autre). Trois exemples
parmi les quatre positions possibles :
- Rotacteur en position 1 : contact entre les bornes A et 1, entre les bornes B et 5, ainsi qu'entre les bornes C et 9.
- Rotacteur en position 3 : contact entre les bornes A et 3, entre les bornes B et 7, ainsi qu'entre les bornes C et 11.
- Rotacteur en position 4 : contact entre les bornes A et 4, entre les bornes B et 8, ainsi qu'entre les bornes C et 12.
Ci-après, une vue détaillée d'un commutateur de type 3P4T, marque Lorlin (clic pour agrandir) :
Modèle 4P3T
Dessin en bas à droite
Le point commun A peut être relié à l'une des trois bornes 1 à 3 (et à aucune autre), le point commun B peut être relié à l'une des trois
bornes 4 à 6 (et à aucune autre), le point commun C peut être relié à l'une des quatre bornes 7 à 9 (et à aucune autre), et le point commun D
peut être relié à l'une des trois bornes 10 à 12 (et à aucune autre).
- Rotacteur en position 1 : contact entre les bornes A et 1, entre les bornes B et 4, entre les bornes C et 7, ainsi qu'entre les bornes D et 10.
- Rotacteur en position 2 : contact entre les bornes A et 2, entre les bornes B et 5, entre les bornes C et 8, ainsi qu'entre les bornes D et 11.
- Rotacteur en position 3 : contact entre les bornes A et 3, entre les bornes B et 6, entre les bornes C et 9, ainsi qu'entre les bornes D et 12.
Remarque
Certains commutateurs de type 1P12T ne disposent vraiment que d'un seul contact commun au centre (nommé A), et d'autres possèdent
quatre contacts mais dont un seul est câblé (celui nommé A).
Il est possible de relier entre eux les points communs d'un 2P6T, d'un 3P4T ou d'un 4P3T pour en faire un 1P12T.
Les contacts peuvent être de type "court-circuitant" (MBB = Make Before Break) ou "non court-circuitant" (BBM = Break Before Make), ce
qui signifie que les points "en cours de commutation" sont ou non brièvement en contact quand on passe d'une position à l'autre. Cela
peut être problématique dans certains montages, et sans aucune conséquence (et même requis) dans d'autres.
Une petite bague amovible permet de limiter le débattement de l'axe du commutateur, le cas échéant. Vous pouvez ainsi limiter à 8 le
nombre de déplacements d'un commutateur de type 1P12T qui autorise normalement 12 positions. De même, il est possible de limiter à 4
le nombre de déplacements d'un commutateur de type 2P6T qui autorise normalement 6 positions.
Bien sûr, on peut aussi câbler le commutateur avec les composants sur un unique circuit imprimé. Dans ce cas plus aucun fil de liaison
additionnel n'est requis pour les composants à commuter puisque les liaisons se font au niveau des pistes de cuivre du circuit imprimé. Il faut
dans ce cas faire attention au choix du commutateur, dont la forme des broches doit être adaptée pour un soudage direct sur circuit imprimé.
Notez que l'opération est plus délicate avec des commutateurs à plusieurs galettes...
Ce type de commutateur est en fait un commutateur 2 pôles 3 contacts (double sélecteur trois voies) mais qui permet de rester entre deux
positions pour établir deux contacts simultanés, ce qui permet de disposer de 5 positions physiques :
Ce type de commutateur est bien différent du sélecteur à 5 positions qui possède 5 contacts électriques totalement séparés.