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Dimensionnement des systèmes de commutation Master 1 EMSA/ E.

T
Chapitre 1 : Introduction aux phénomènes de commutation ESEBAT || 24

Chapitre 1 : Introduction aux phénomènes de commutation


1.1 Nécessité de la commutation et définition
1.1.1 Nécessité
L'électronique de puissance a pour ambition la conversion des ondes électriques (de continu en continu, de
continu en alternatif et inversement, d'alternatif en alternatif) et la commande de la puissance électrique ainsi
convertie au moyen de composants électroniques, c'est-à-dire d'éléments de petites dimensions devant les
systèmes alimentées.
En définitive, les composants électroniques ne pourront travailler que dans deux types d'états :
- Courant de l'ordre de grandeur du courant nominal, très faible tension,
- Tension de l'ordre de grandeur de la tension nominale, très faible courant.
Pour réaliser les conversions recherchées il faudra de plus que les composants passent d'un type d'états à l'autre
au cours de transitions rapides et peu dissipatrices (c'est-à-dire respectant leurs contraintes thermiques) ; on
dira alors qu'ils commutent. Ce mode de fonctionnement des composants électroniques ressemble à celui des
interrupteurs mécaniques.
L'électronique de puissance est alors nécessairement une électronique de commutation et on peut l'analyser
intégralement en remplaçant les composants électroniques par des interrupteurs électroniques (ou interrupteurs
statiques) dont on définira plus loin les caractéristiques.
On adoptera désormais le vocabulaire relatif aux interrupteurs : état ouvert, état fermé, ouverture, fermeture.

1.1.2 Définition et principe


Le principe de commutation en électronique de puissance consiste à maitriser un flux d’énergie circulant dans
le circuit et diriger celui-ci vers un élément de stockage ou vers la charge, à l’aide de transistors.
Deux types de commutation existent, la commutation « douce » et la commutation « dure ».
Ces deux termes font référence aux conditions de commutation, dans le premier cas, la tension ou le courant
aux bornes du composant sont nuls, permettant des pertes minimales, tandis que dans le second cas, ce n’est
pas le cas, engendrant plus de pertes. Bien que la commutation douce paraisse avantageuse, elle est
techniquement plus compliquée. Il faut introduire un réservoir d’énergie permettant une oscillation de tension
et courant, oscillation qui a pour but d’annuler l’une ou l’autre variable durant la commutation. Cette
complexité accrue explique pourquoi la commutation dure est plus largement utilisée.
Pour répondre au besoin de commutation, l’électronique de puissance fait appel à des interrupteurs de
puissance. Ils peuvent être regroupés selon leurs caractéristiques de conduction/blocage :
 Cas 1 : le courant peut circuler dans les deux sens, mais seule une tension positive peut être bloquée.
Exemple : Metal Oxide Field Effect Transistor (MOSFET).
 Cas 2 : la tension peut être bloquée positivement ou négativement, mais le courant ne peut circuler que
positivement dans le composant. Exemple : le thyristor.

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 Cas 3 : la tension ne peut être que négative et le courant positif. Exemple : diode.
 Cas 4 : la tension ne peut être que positive et le courant positif. Exemple : transistor bipolaire.

1.1.3 Fonctionnement en travail


Les dispositifs qui vont servir d'interrupteur en électronique de puissance doivent travailler dans l'un des états
stables suivant :
 état ouvert (ou bloqué) noté OFF ;
 état fermé (ou conducteur) noté ON
Soit Q un dipôle – interrupteur, 𝑢𝑄 la différence de potentiel et 𝑖𝑄 l'intensité du courant direct, ces états sont
décrits, lorsque Q est alimenté par une source de tension en série avec une résistance par les relations.
Etat ouvert OFF : 𝑢𝑄 ≅ 𝑈𝑆 et 𝑖𝑄 ≅ 0

Etat fermé ON : 𝑖𝑄 ≅ 𝑈𝑆 ⁄𝑅𝑆 et 𝑢𝑄 ≅ 0

Il faut ajouter aux états statiques une caractéristique dynamique, c'est à dire la trajectoire suivie par le point
de fonctionnement de l'interrupteur lors d'une commutation.

1.2 Caractéristiques d'un commutateur


1.2.1 Interrupteur idéal sous charge résistive
Un commutateur est un composant dont la résistance peut prendre deux états extrêmes, elle est très faible si
le commutateur est fermé, elle est très grande s'il est ouvert.
Le circuit de la figure 1.1 représente une résistance 𝑅𝑆 en série avec un commutateur idéal.
En position ouvert, aucun courant ne circule dans 𝑅𝑆 , la tension au point Q est égale à 𝑈𝑆 .
En position fermé, la résistance du commutateur est nulle, la tension au point Q est nulle, le courant est limité
seulement par 𝑅𝑆 . La charge 𝑅𝑆 est alimentée.

Figure 1.1 : Interrupteur idéal sous charge résistive

Interrupteur ouvert : 𝑖𝑄(𝑂𝐹𝐹) = 0 ; 𝑢𝑄(𝑂𝐹𝐹) = 𝑈𝑆 et 𝑃𝑄(𝑂𝐹𝐹) = 𝑢𝑄(𝑂𝐹𝐹) × 𝑖𝑄(𝑂𝐹𝐹) = 0

Interrupteur fermé : 𝑖𝑄(𝑂𝑁) = 𝑈𝑆 ⁄𝑅𝑆 ; 𝑢𝑄(𝑂𝑁) = 0 et 𝑃𝑄(𝑂𝑁) = 𝑢𝑄(𝑂𝑁) × 𝑖𝑄(𝑂𝑁) = 0

Dans le cas de l'interrupteur idéal, la trajectoire suivie par le point de fonctionnement est telle que la
commutation n'induit aucune perte.

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1.2.2 Interrupteur avec résistance interne et résistance de fuite sous charge résistive
La Figure 1.2 présente la caractéristique d'un interrupteur. A l'état bloqué (OFF), la résistance d'isolation prend
la valeur 𝑅𝑂𝐹𝐹 et à l'état fermé (ON), la résistance de passage est égale à 𝑅𝑂𝑁 = 𝑟𝑂𝑁 ⁄𝑅𝑂𝐹𝐹 .

Figure 1.2 : Représentation schématique d'un interrupteur avec résistance de passage et d'isolation
Interrupteur ouvert :
𝑈𝑆 𝑅𝑂𝐹𝐹
𝑖𝑄(𝑂𝐹𝐹) = ; 𝑢𝑄(𝑂𝐹𝐹) = .𝑈 (1. 1)
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑆
𝑅𝑂𝐹𝐹
𝑃𝑄(𝑂𝐹𝐹) = 𝑢𝑄(𝑂𝐹𝐹) × 𝑖𝑄(𝑂𝐹𝐹) = .𝑈 2 (1. 2)
(𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 )2 𝑆

Interrupteur fermé :
𝑈𝑆 𝑅𝑂𝑁
𝑖𝑄(𝑂𝑁) = ; 𝑢𝑄(𝑂𝑁) = .𝑈 (1. 3)
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 𝑆
𝑅𝑂𝑁
𝑃𝑄(𝑂𝑁) = 𝑢𝑄(𝑂𝑁) × 𝑖𝑄(𝑂𝑁) = 2
. 𝑈𝑆 2 (1. 4)
(𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 )

Cet interrupteur, comme les précédents, ne possède pas de pertes de commutation. Par contre, il est le siège
de pertes de conduction à l'état bloqué comme à l'état conducteur.

1.2.3 Interrupteur avec capacité parasite sous charge résistive


La Figure 1.3 présente la caractéristique d'un interrupteur non idéal. A l'état bloqué (OFF), la résistance
d'isolation prend la valeur 𝑅𝑂𝐹𝐹 et à l'état fermé (ON). Une capacité parasite aux bornes de l'interrupteur
modifie le comportement dynamique de ce dernier (durant les commutations).

𝑢𝐶

Figure 1.3 : Représentation schématique d'un interrupteur et de sa caractéristique statique


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1.2.3.1 Caractéristiques dynamiques (OFF→ ON)
Lorsque l'interrupteur est à l'état OFF, on peut définir le point de fonctionnement avant commutation de la manière
suivante :
𝑈𝑆 𝑅𝑂𝐹𝐹
𝑖𝑄(𝑂𝐹𝐹) = 𝑒𝑡 𝑢𝑄(𝑂𝐹𝐹) = 𝑅𝑂𝐹𝐹 × 𝑖𝑄(𝑂𝐹𝐹) = .𝑈 (1. 5)
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑆
Ces deux grandeurs représentent les conditions initiales lors de la commutation. A la fermeture de
l'interrupteur, on peut écrire la relation liant les courants au nœud de la borne supérieure de l'interrupteur.
𝑖𝑄 (𝑡) = 𝑖𝑅𝑂𝐹𝐹 (𝑡) + 𝑖𝑟𝑂𝑁 (𝑡) + 𝑖𝐶 (𝑡) = 𝑖𝑅𝑂𝑁 (𝑡) + 𝑖𝐶𝑝 (𝑡)

𝑈𝑆 − 𝑢𝑐 (𝑡) 𝑢𝑐 (𝑡) 𝑑𝑢𝑐 (𝑡)


= +𝐶
𝑅𝑆 𝑅𝑂𝑁 𝑑𝑡
𝑑𝑢𝑐 (𝑡) 𝑢𝑐 (𝑡) 𝑢𝑐 (𝑡) 𝑈𝑆 𝑑𝑢𝑐 (𝑡) 1 1 𝑈𝑆
⟹𝐶 + + − =0 ⟹𝐶 +( + ) 𝑢𝑐 (𝑡) − =0
𝑑𝑡 𝑅𝑂𝑁 𝑅𝑆 𝑅𝑆 𝑑𝑡 𝑅𝑂𝑁 𝑅𝑆 𝑅𝑆
𝑑𝑢𝑐 (𝑡) 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 𝑈𝑆
⟹ 𝐶 +( ) 𝑢𝑐 (𝑡) − =0
𝑑𝑡 𝑅𝑂𝑁 × 𝑅𝑆 𝑅𝑆
Or la forme générale de l’équation différentielle d’un système de 1er ordre :
𝑑𝑢 𝜏: 𝐶𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑢 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 [𝑠]
𝜏 + 𝑢(𝑡) = 𝐾 {
𝑑𝑡 𝐾: 𝑔𝑎𝑖𝑛 𝑠𝑡𝑎𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝑠𝑦𝑠𝑡è𝑚𝑒
𝐶𝑅𝑂𝑁 × 𝑅𝑆 𝑑𝑢𝑐 (𝑡) 𝑈𝑆
⟹ + 𝑢𝑐 (𝑡) =
𝑅 +𝑅 𝑑𝑡 𝑅 +𝑅
(𝑅𝑆 × 𝑂𝑁 𝑅𝑆 (𝑅𝑆 × 𝑂𝑁
𝑂𝑁 𝑅𝑆 ) 𝑂𝑁 𝑅𝑆 )
𝐶𝑅𝑂𝑁 × 𝑅𝑆 𝑑𝑢𝑐 (𝑡) 𝑈𝑆 𝑅𝑂𝑁
⟹( ) + 𝑢𝑐 (𝑡) =
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 𝑑𝑡 (𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 )
Par identification :
𝑅𝑂𝑁 × 𝑅𝑆 𝑈𝑆 𝑅𝑂𝑁
𝜏=𝐶× 𝑒𝑡 𝐾 =
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 (𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 )
𝑑𝑢𝑐 (𝑡)
L’équation différentielle peut se mettre sous la forme : 𝜏 + 𝑢𝑐 (𝑡) = 𝐾 (1)
𝑑𝑡

Où : 𝜏 = 𝑅𝐶 représente la constante du temps d’un circuit RC, exprimée en seconde (s) ; avec R la résistance
équivalente du circuit et C la capacité équivalente du circuit considérée.
Résolution de l’équation différentielle :
Condition initiale :
𝑅𝑂𝐹𝐹
𝑢𝑐 (0) = 𝑢𝑄(𝑂𝐹𝐹) = .𝑈
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑆
Transformée de Laplace de l’équation différentielle (1) :
𝐾 𝐾
𝜏(𝑝𝑈𝑐 (𝑝) − 𝑢𝑐 (0)) + 𝑈𝑐 (𝑝) = ⟹ 𝜏𝑝𝑈𝑐 (𝑝) − 𝜏𝑢𝑐 (0) + 𝑈𝑐 (𝑝) =
𝑃 𝑃
𝐾 𝐾 𝜏𝑢𝑐 (0)
⟹ (𝜏𝑝 + 1)𝑈𝑐 (𝑝) = + 𝜏𝑢𝑐 (0) ⟹ 𝑈𝑐 (𝑝) = +
𝑃 𝑃(𝜏𝑝 + 1) (𝜏𝑝 + 1)

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Rappel Tableau de Laplace :
Domaine temporel Domaine de Laplace
𝐾
𝐾
𝑃
1
𝑡
𝑃2
𝑛!
𝑡𝑛
𝑃𝑛+1
1
𝑒 ±𝑎𝑡
𝑃∓𝑎
1
𝑡𝑒 ±𝑎𝑡
(𝑃 ∓ 𝑎)2
𝑛!
𝑡 𝑛 𝑒 ±𝑎𝑡
(𝑃 ∓ 𝑎)𝑛+1
𝑃
cos 𝜔𝑡
𝑃2 + 𝜔2
𝜔
sin 𝜔𝑡
𝑃 + 𝜔2
2

𝑃∓𝛼
𝑒 ±𝑎𝑡 cos 𝜔𝑡
(𝑃 ∓ 𝑎)2 + 𝜔 2
𝜔
𝑒 ±𝑎𝑡 sin 𝜔𝑡
(𝑃 ∓ 𝑎)2 + 𝜔 2
𝑃
𝑐ℎ𝛼𝑡
𝑃2 − 𝛼2
𝛼
𝑠ℎ𝛼𝑡
𝑃2 − 𝛼 2
𝑃∓𝛼
𝑒 ±𝑎𝑡 𝑐ℎ𝛼𝑡
(𝑃 ∓ 𝛼)2 − 𝛼 2
𝛼
𝑒 ±𝑎𝑡 𝑠ℎ𝛼𝑡
(𝑃 ∓ 𝛼)2 − 𝛼 2

La transformée inverse donne :


𝑡 𝑡 𝑈𝑆 𝑅𝑂𝑁 (𝑅 +𝑅 ) 𝑅𝑂𝐹𝐹 (𝑅 +𝑅 )
− − − 𝑆 𝑂𝑁 𝑡 − 𝑆 𝑂𝑁 𝑡
𝑢𝑐 (𝑝) = 𝐾 (1 − 𝑒 𝜏) + 𝑢𝑐 (0)𝑒 𝜏 = (1 − 𝑒 𝐶𝑅 𝑂𝑁 ×𝑅 𝑆 )+ . 𝑈 𝑒 𝐶𝑅𝑂𝑁 ×𝑅𝑆
(𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 ) 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑆
La solution générale de cette équation différentielle prend la forme suivante :
𝑅𝑂𝑁 𝑅𝑂𝐹𝐹
𝑢𝑐 (𝑡) = 𝑢𝑄 (𝑡) = . 𝑈𝑆 (1 − 𝑒 −𝑡⁄(𝑅𝑠 //𝑅𝑂𝑁 )𝐶 ) + . 𝑈 . 𝑒 −𝑡⁄(𝑅𝑠 //𝑅𝑂𝑁 )𝐶 (1. 6)
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑆
𝑈𝑆 − 𝑢𝑐 (𝑡) 𝑈𝑆 − 𝑢𝑄 (𝑡)
𝑖𝑄 (𝑡) = = (1. 7)
𝑅𝑆 𝑅𝑆
Les pertes de commutation correspondent à la décharge du condensateur C qui voit à ces bornes la tension
𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑅𝑂𝑁 𝑅𝑂𝑁
varier de 𝑢𝑐 (0) = 𝑅 . 𝑈𝑆 ≅ 𝑈𝑆 jusqu’à 𝑢𝑐 (∞) = 𝑅 . 𝑈𝑆 ≅ . 𝑈𝑆
𝑆 +𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑆 +𝑅𝑂𝑁 𝑅𝑆

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1.2.3.2 Caractéristiques dynamiques (ON→ OFF)
Lorsque l'interrupteur est à l'état ON, on peut définir le point de fonctionnement avant commutation de la
manière suivante :
𝑅𝑂𝑁 𝑈𝑆
𝑢𝑄(𝑂𝑁) = . 𝑈𝑆 𝑒𝑡 𝑖𝑄(𝑂𝑁) =
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁
Ces deux grandeurs représentent les conditions initiales lors de la commutation. A l'ouverture de l'interrupteur,
on peut écrire la relation liant les courants au nœud de la borne supérieure de l'interrupteur.
𝑈𝑆 − 𝑢𝑐 (𝑡) 𝑢𝑐 (𝑡) 𝑑𝑢𝑐 (𝑡)
𝑖𝑄 (𝑡) = 𝑖𝑅𝑂𝐹𝐹 (𝑡) + 𝑖𝐶𝑝 (𝑡) ⟹ = + 𝐶𝑝
𝑅𝑆 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑑𝑡
La solution générale de cette équation différentielle prend la forme suivante :
𝑅𝑂𝑁 . 𝑈𝑆 𝑅𝑂𝐹𝐹 . 𝑈𝑆 𝑅𝑂𝐹𝐹 . 𝑈𝑆 𝑅𝑂𝐹𝐹 × 𝑅𝑆
𝑢𝑐 (𝑡) = 𝑢𝑄 (𝑡) = ( − ) 𝑒 −𝑡⁄𝑅.𝐶 + 𝑎𝑣𝑒𝑐 ∶ 𝑅 = (1. 8)
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹
𝑈𝑆 − 𝑢𝑐 (𝑡) 𝑈𝑆 − 𝑢𝑄 (𝑡)
𝑖𝑄 (𝑡) = = (1. 9)
𝑅𝑆 𝑅𝑆
Conclusion :
Les pertes de commutation sont en fait une accumulation d'énergie dans le condensateur C qui voit la tension
𝑅𝑂𝑁 𝑅𝑂𝐹𝐹
à ces bornes passer de 𝑢𝑐 (0) = 𝑅 . 𝑈𝑆 jusqu’à 𝑢𝑐 (∞)𝑂𝑁 = 𝑅 . 𝑈𝑆 .
𝑆 +𝑅𝑂𝑁 𝑆 +𝑅𝑂𝐹𝐹

𝑹𝑶𝑭𝑭
En régime permanent : 𝒖𝒄 (∞)𝑶𝑭𝑭 = 𝑹 . 𝑼𝑺
𝑺 +𝑹𝑶𝑭𝑭

1.2.4 Interrupteur avec résistance interne et résistance de fuite sous charge inductive
La Figure 1.4 présente la caractéristique d'un interrupteur. A l'état bloqué (OFF), la résistance d'isolation prend
la valeur 𝑅𝑂𝐹𝐹 et à l'état fermé (ON),La charge connectée à cet interrupteur est de type inductif.

Figure 1.4 : Représentation schématique d'un interrupteur sur charge inductive

1.2.4.1 Caractéristiques dynamiques (OFF→ON)


Lorsque l'interrupteur est à l'état OFF, on peut définir le point de fonctionnement avant commutation de la
manière suivante :

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𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑈𝑆
𝑢𝑄(𝑂𝐹𝐹) = . 𝑈𝑆 𝑒𝑡 𝑖𝑄(𝑂𝐹𝐹) =
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹
Ces deux grandeurs représentent les conditions initiales lors de la commutation. A la fermeture de
l'interrupteur, on peut écrire la relation liant les tensions de la maille principale du montage.
𝑈𝑠 = 𝑢𝐿𝑠 (𝑡) + 𝑢𝑅𝑠 (𝑡) + 𝑢𝑄 (𝑡)
𝑑𝑖𝑠 (𝑡) 𝐿𝑆 𝑑𝑖𝑠 (𝑡) 𝑈𝑠
𝑈𝑠 = 𝐿𝑆 . + (𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 )𝑖𝑠 (𝑡) ⟹ + 𝑖𝑠 (𝑡) =
𝑑𝑡 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 𝑑𝑡 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁
On pose : 𝐾 = 𝑈𝑠 ⁄(𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 ) et 𝜏𝐿 = 𝐿𝑆 ⁄(𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 ) = 𝐿⁄𝑅
Avec R la résistance totale du circuit.
𝑑𝑖𝑠 (𝑡)
L’équation différentielle peut se mettre sous la forme : 𝜏𝐿 + 𝑖𝑠 (𝑡) = 𝐾
𝑑𝑡

La solution de cette équation différentielle est de la forme :


𝑡 𝑡 𝑈𝑆
− −
𝑖𝑠 (𝑡) = 𝐾 (1 − 𝑒 𝜏𝐿 ) + 𝑖𝑠 (0)𝑒 𝜏𝐿 𝑜𝑟 𝑖𝑠 (0) = 𝑖𝑄 (𝑂𝐹𝐹) =
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹
𝑈𝑆
Initialement : 𝑖𝑄 (0) = 𝑖𝑄 (𝑂𝐹𝐹) = 𝑅
𝑆 +𝑅𝑂𝐹𝐹

La solution générale de cette équation différentielle prend la forme :


𝑈𝑠
𝑖𝑄 (𝑡) = 𝐾(1 − 𝑒 −𝑡⁄𝜏𝐿 ) + 𝑒 −𝑡⁄𝜏𝐿 𝑒𝑡 𝑢𝑄 (𝑡) = 𝑅𝑂𝑁 . 𝑖𝑄 (𝑡) (1. 10)
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹
En remplaçant K par son expression, on trouve :
𝑈𝑠 𝑈𝑠 𝑈𝑠 𝑈𝑠 𝑈𝑠
𝑖𝑄 (𝑡) = (1 − 𝑒 −𝑡⁄𝜏𝐿 ) + 𝑒 −𝑡⁄𝜏𝐿 = ( − ) 𝑒 −𝑡⁄𝜏𝐿 +
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁

On peut aussi écrire 𝑖𝑄 (𝑡) sous cette forme : 𝑖𝑄 (𝑡) = 𝐴𝑒 −𝑡⁄𝜏𝐿 + 𝐵

Avec A et B des constantes qui dépendent des conditions initiales de l’état du commutateur.
Remarque :
Dans le cas de la fermeture de l'interrupteur sous charge inductive, il n'y a pas de perte de commutation pour
un interrupteur sans capacité parasite.

1.2.4.2 Caractéristiques dynamiques (ON→ OFF)


Lorsque l'interrupteur est à l'état ON, on peut définir le point de fonctionnement avant commutation de la
manière suivante :
𝑈𝑆 𝑅𝑂𝑁
𝑖𝑄(𝑂𝑁) = 𝑒𝑡 𝑢𝑄(𝑂𝑁) = .𝑈
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 𝑆
Ces deux grandeurs représentent les conditions initiales lors de la commutation. A l'ouverture de l'interrupteur,
on peut écrire la relation liant les courants au nœud d'une des bornes de l'interrupteur.
𝑑𝑖𝑠 (𝑡)
𝑈𝑠 = 𝑢𝐿𝑠 (𝑡) + 𝑢𝑅𝑠 (𝑡) + 𝑢𝑄 (𝑡) ⟹ 𝑈𝑠 = 𝐿𝑆 . + (𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 )𝑖𝑠 (𝑡)
𝑑𝑡

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𝐿𝑆 𝑑𝑖𝑠 (𝑡) 𝑈𝑠 𝐿𝑆
⟹ + 𝑖𝑠 (𝑡) = 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜏𝐿 =
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑑𝑡 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹

La solution générale de cette équation différentielle prend la forme : 𝒊𝑸 (𝒕) = 𝑨𝒆−𝒕⁄𝝉𝑳 + 𝑩


𝑈𝑠 𝑈𝑆
Conditions initiales : 𝑖𝑄 (0) = 𝑖𝑄 (𝑂𝑁) = 𝑅 et 𝑖𝑄 (∞) = 𝑅
𝑆 +𝑅𝑂𝑁 𝑆 +𝑅𝑂𝐹𝐹

𝑈𝑠 𝑈𝑠 𝑈𝑆
𝑖𝑄 (0) = 𝐴 + 𝐵 = 𝐴= −
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹

𝑈𝑆 𝑈𝑆
𝑖𝑄 (∞) = 𝐵 = 𝐵=
{ 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 { 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹
𝑈𝑠 𝑈𝑠
𝑖𝑆 (𝑡) = 𝑖𝑄 (𝑡) = (1 − 𝑒 −𝑡⁄𝜏𝐿 ) + 𝑒 −𝑡⁄𝜏𝐿 𝑒𝑡 𝑢𝑄 (𝑡) = 𝑅𝑂𝐹𝐹 . 𝑖𝑄 (𝑡) (1. 11)
𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝐹𝐹 𝑅𝑆 + 𝑅𝑂𝑁
Temps de commutation :
𝑖𝑄 (𝑡𝑜𝑛 ) − 𝐵 𝐴
𝑖𝑄 (𝑡𝑜𝑛 ) = 𝐴𝑒 −𝑡𝑜𝑛⁄𝜏𝐿 + 𝐵 ⟹ 𝑒 −𝑡𝑜𝑛⁄𝜏𝐿 = ⟹ 𝑒 𝑡𝑜𝑛⁄𝜏𝐿 =
𝐴 𝑖𝑄 (𝑡𝑜𝑛 ) − 𝐵

𝐴
𝑡𝑜𝑛 = 𝜏𝐿 ln ( )
𝑖𝑄 (𝑡𝑜𝑛 ) − 𝐵

Conclusion :
Dans ce cas les pertes de commutation sont très importantes. En effet l'inductance 𝐿𝑆 se comporte comme une
source de courant. Lorsque l'on provoque une ouverture du circuit par l'interrupteur, le courant ne peut
s'interrompre brusquement. Une surtension dépendant du produit de la résistance de fuite de l'interrupteur
(𝑅𝑂𝐹𝐹 ) et du courant circulant dans l'inductance au moment de l'ouverture de l'interrupteur.
Le régime permanent est atteint à date 𝑡 = 3𝜏𝐿 à 95%.

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