Vous êtes sur la page 1sur 12

L2_mecatronique/ENSETP Electronique de puissance M.

CISSOKO

Convertisseur continu-continu (hacheur)

Introduction
Un hacheur permet de régler le transfert d’énergie d’une source continue vers la charge avec un
rendement élevé. Selon la structure, il peut être abaisseur ou élévateur de tension et, dans certaines
conditions, renvoyer de l’énergie à l’alimentation. Il est utilisé dans les alimentations et pour le
pilotage des moteurs.
 Seul le régime permanent (périodique) est décrit dans ce chapitre.
 Pour simplifier, on considère les composants parfaits ; et en particulier l’interrupteur
électronique unidirectionnel en courant commandable à l’ouverture et à la fermeture.
 Représentation symbolique d’un hacheur

Si le signal de commande de H est égal à 1, alors H est fermé et on obtient U=E


Si le signal de commande de H est égal à 0 et on obtient U=0.
E : tension continue fixe
U : tension continue variable

Dans ce qui suit nous allons étudier les hacheurs non réversibles, que l'on appellera hacheur
série (dévolteur) et hacheur parallèle (survolteur).
Dans ces types d’hacheurs l'énergie ne peut donc aller que de la source vers la charge.

A) Hacheur série (dévolteur)


Ce nom est lié au fait que la tension moyenne de sortie est inférieure à celle de l'entrée. Il comporte un
interrupteur à amorçage et à blocage commandés (transistor bipolaire, transistor MOS ou IGBT…) et un
interrupteur à blocage et amorçage spontanés (diode).
1) Schéma de principe

 La charge est constituée par une résistance R en série avec une inductance L et une
f.é.m. 𝐸𝑐 .
 Une source de tension continu fixe 𝐸 > 0 ;
L2_mecatronique/ENSETP Electronique de puissance M. CISSOKO

 Un interrupteur électronique commandé parfait unidirectionnel en courant T qui assure


la liaison entre la source E et la charge ;
 La diode de roue libre pour éviter la surtension aux bornes de l’interrupteur T.

L’interrupteur H s’ouvre et se ferme périodiquement, on appelle 𝑡𝑜𝑛 la durée de fermeture


de H et 𝑡𝑜𝑓𝑓 la durée d’ouverture.

Donc la période du cycle de fonctionnement de H est T et égale 𝑡𝑜𝑛 + 𝑡𝑜𝑓𝑓 appelé


fréquence de hachage.

On appelle rapport cyclique noté 𝛼 le rapport entre l’état actif de l’interrupteur (𝑡𝑜𝑛 ) et
la période fonctionnement de l’interrupteur T.
Son expression est donnée par :
𝑡𝑜𝑛
𝛼=
𝑇
Avec 0<𝛼<1

2) Fonctionnement

Les équations du circuit :

𝑖𝑐 = 𝑖 𝑇 + 𝑖𝐷

𝑑𝑖𝑐
𝑣𝑐 = −𝑣𝐷 = 𝐿 + 𝑅. 𝑖𝑐 + 𝐸𝑐
𝑑𝑡

𝐸 = 𝑣𝑇 + 𝑣𝐶 = 𝑣𝑇 − 𝑣𝐷

[0; 𝛂T]

L'interrupteur électronique T est commandé, la diode D est bloquée et se comporte comme un


interrupteur ouvert. La source de tension fournit de l’énergie à la charge on a :
𝑣𝑐 = E, par conséquent 𝑣𝑇 = 0 et 𝑣𝐷 = −𝐸
𝑖 𝑇 =𝑖𝑐 et 𝑖𝐷 =0

Durant 0 à αT l’inductance emmagasine de l’énergie provenant de la source sous forme


électromagnétique pendant la duré 𝑡𝑜𝑛 = 𝛼𝑇

[𝛂T; T]

L’interrupteur électronique T est ouvert, la diode D est passante et se comporte comme un interrupteur
fermé on a :
L2_mecatronique/ENSETP Electronique de puissance M. CISSOKO

𝑣𝐷 = 𝑣𝐶 = 0
𝑖𝐷 =𝑖𝑐 et 𝑖 𝑇 =0

3) Chronogramme des grandeurs


A la fermeture de l’interrupteur commandé, on distingue deux cas : Le courant dans la charge
est différent de zéro ou il est nul. Nous sommes amenés à distinguer deux cas : la conduction
continue et la conduction discontinue.
Dans le premier, le courant de sortie est suffisamment fort et le courant dans l'inductance ne
s'annule jamais, même avec l'ondulation due au découpage.
Dans le second, le courant de sortie moyen est bien entendu positif, mais, en raison de sa faible
valeur moyenne, l'ondulation du courant dans l'inductance peut amener ce dernier à s'annuler.
Or, les interrupteurs étant unidirectionnels, le courant ne peut changer de signe et reste à 0.

 Conduction continue
∀ t ∈ [0; 𝛂T]
𝑑𝑖𝑐
𝐸=𝐿 𝑑𝑡
+ 𝑅. 𝑖𝑐 + 𝐸𝑐

𝑹 𝑹
𝐸−𝐸𝑐 −𝑳𝒕 −𝑳𝒕
D’où 𝑖𝑐 = 𝑅
(1 − 𝑒 ) + 𝐼𝑐𝑚𝑖𝑛 𝑒

∀ t ∈ [𝛂T; T]
𝑑𝑖𝑐
𝑣𝑐 = 0 = 𝐿 𝑑𝑡
+ 𝑅. 𝑖𝑐 + 𝐸𝑐

𝑹 𝑹
𝐸𝑐 − 𝑳 (𝒕−𝛂T)
D’où 𝑖𝑐 = 𝐼𝑐𝑚𝑎𝑥 𝑒− 𝑳 (𝒕−𝛂T) + 𝑅
(𝑒 − 1)

a) Calcul des grandeurs caractéristiques


L2_mecatronique/ENSETP Electronique de puissance M. CISSOKO

Valeur moyenne de 𝒗𝑪 𝒆𝒕 𝒊𝑪:

1 𝛂T
〈𝑣𝑐 〉 = ∫0 𝐸 𝑑𝑡 ⇒ 〈𝒗𝒄 〉 = 𝛂𝐄
𝑇

𝑑𝑖𝑐 𝑑𝑖𝑐 𝛂𝐄−𝐸𝑐


〈𝑣𝑐 〉 = 〈𝐿
𝑑𝑡
〉 + 𝑅. 〈𝑖𝑐 〉 + 〈𝐸𝑐 〉 Avec 〈𝐿 𝑑𝑡
〉 = 0 ⇒ 〈𝑖𝑐 〉=
𝑅

Remarque

𝑑𝑖
En prenant l’équation de la tension aux borne de l’induit du moteur on a : 𝑣𝑐 = 𝐿 𝑑𝑡𝑐 + 𝑅. 𝑖𝑐 + 𝐸𝑐
qui est valable n’importe quel instant.

En appliquant cette équation aux valeur moyenne nous aurons

〈𝑣𝑐 〉 = 𝑅. 𝐼𝑐 + 𝐸𝑐 = 𝛂𝐄

Pour un MCC la résistance de l’induit est relativement faible et la chute de tension R𝐼𝑐 peut
être négligée devant la f.é.m. donc la valeur moyenne devient :
〈𝑣𝑐 〉 = 𝐸𝑐 = 𝛂𝐄

Pour un MCC la f.é.m. a pour expression 𝐸𝑐 = 𝐾. 𝑛. 𝜙 ; il est possible pour un MCC à flux
constant de faire varier sa vitesse de rotation n en agissant sur 𝛼 pour cela 𝐸𝑐 doit nécessairement
être inférieur à E.

La valeur de 𝐼𝑐𝑚𝑎𝑥 est obtenu à t = 𝛂T

La valeur de 𝐼𝑐𝑚𝑖𝑛 est obtenu à t = T

𝐸.𝛂(𝟏−𝛂)𝐓
L’ondulation crête à crête Δ𝐼 = 𝐼𝑐𝑚𝑎𝑥 − 𝐼𝑐𝑚𝑖𝑛 = 𝐿

 Conduction discontinue

La conduction est, discontinue si la valeur minimale 𝐼𝑐𝑚𝑖𝑛 du courant s’annule à chaque


période à 𝑡 = βT pour βT ∈ [𝛂T; T] ; soit i(βT) = 0.

a) Analyse de fonctionnement

[0; 𝛂T]
iT T 𝑖𝑐
𝑣𝑇 = 0 et 𝑣𝐷 = −𝐸
iD
𝑖 𝑇 = 𝑖𝑐 et 𝑖𝐷 = 0
𝑣𝐶
VD
𝐸 = 𝑣𝐶
L2_mecatronique/ENSETP Electronique de puissance M. CISSOKO

𝑑𝑖𝑐
𝑣𝑐 = 𝐿 𝑑𝑡
+ 𝑅. 𝑖𝑐 + 𝐸𝑐

𝑹 𝑹
𝐸−𝐸𝑐 −𝑳𝒕 −𝑳𝒕
𝑖𝑐 = 𝑅
(1 − 𝑒 ) + 𝐼𝑐𝑚𝑖𝑛 𝑒

𝑅 étant très faible d’où 𝑅. 𝑖𝑐 = 0

𝐸−𝐸𝑐
𝑖𝑐 = 𝐭
𝐿

[𝛂T; 𝛃𝐓]
T
𝑣𝐷 = 0

𝑖 𝑇 = 0 et 𝑖𝐷 = 𝑖𝑐

𝑣𝐶 = 0 𝑣𝐶

𝑑𝑖𝑐
0=𝐿 + 𝑅. 𝑖𝑐 + 𝐸𝑐
𝑑𝑡

𝑅 étant très faible d’où 𝑅. 𝑖𝑐 = 0

𝐸𝑐
𝑖𝑐 = −
𝐿
(𝒕 − 𝛂T) + 𝐼𝑐𝑚𝑎𝑥

[βT; T] T

𝑣𝐷 = −𝐸𝑐

𝑖 𝑇 = 𝑖𝐷 = 𝑖𝑐 = 0
𝑣𝐶
𝑣𝐶 = 𝐸𝑐
L2_mecatronique/ENSETP Electronique de puissance M. CISSOKO

𝑣𝐶

𝑖𝐶

𝑖𝑇

𝑖𝐷

𝑣𝐷

Valeur moyenne
〈𝒗𝒄 〉 = 𝛂E + (𝛂 − 𝛃)𝐸𝑐
𝐼𝑐𝑚𝑎𝑥
〈𝒊𝒄 〉 = 𝛃
2
𝐸𝑐 𝐸𝑐
Pour t = βT 𝑖𝑐 = 𝐼𝑐𝑚𝑖𝑛 = 0 = − 𝐿
(Βt − 𝛂T) + 𝐼𝑐𝑚𝑎𝑥 d’où 𝐼𝑐𝑚𝑎𝑥 = T(β − 𝛂)
𝐿

Ondulation du courant
𝐸𝑐
Δ𝐼 = 𝐼𝑐𝑚𝑎𝑥 − 𝐼𝑐𝑚𝑖𝑛 =
𝐿
T(β − 𝛂)

B) Hacheur parallèle (survolteur)

Le hacheur parallèle permet de varier le courant fourni par une source de courant I dans un
récepteur de tension U.
Ce hacheur est, constitué d’un interrupteur à ouverture commandée en parallèle avec le
récepteur et d’un interrupteur à fermeture et ouverture spontanée entre la source et le récepteur.
1) Schéma de principe
L2_mecatronique/ENSETP Electronique de puissance M. CISSOKO

2) Conduction continue
Généralement l’inductance L de la source de courant, à une valeur suffisamment élevée pour
que la valeur moyenne 𝐼𝐿 du courant 𝑖𝐿 , au dessous de laquelle la conduction devient discontinu,
soit telle qu’elle rend R𝐼𝐿 négligeable par rapport à E.

∀ t ∈ [0; 𝛂T]
Q fermé, D ouverte

𝑈𝑄 = 0

𝑉𝐷 =− 𝐸𝐶

𝑑𝑖𝐿
𝑉𝐿 = 𝐸 = 𝐿
𝑑𝑡

𝐸
𝑖𝐿 = 𝑡 + 𝐼𝐿𝑚𝑖𝑛
𝐿

∀ t ∈ [𝛂T; T]
D fermée, Q ouvert
L2_mecatronique/ENSETP Electronique de puissance M. CISSOKO

𝑈𝑄 = 𝐸𝐶

𝑑𝑖𝐿
𝑉𝐷 =0 ; 𝑉𝐿 = 𝐸 − 𝐸𝐶 = 𝐿 𝑑𝑡

𝑖𝐿 = 𝑖𝐷 ; 𝑖𝑄 = 0

𝐸 − 𝐸𝐶
𝑖𝐿 = (𝑡 − 𝛂T) + 𝐼𝐿𝑚𝑎𝑥
𝐿

𝑈𝑄

Relation entre les tensions d’entrée et de sortie


En régime établi, la tension moyenne aux bornes de l’inductance est, nulle. Donc :
L2_mecatronique/ENSETP Electronique de puissance M. CISSOKO

𝐸
𝐸𝑐 =
(1 − 𝛂)
3) Conduction discontinue
La conduction est, discontinue si la valeur minimale 𝐼𝐿𝑚𝑖𝑛 du courant s’annule à chaque
période à t = βT pour βT ∈ [𝛂T; T] ; soit i(βT) = 0.
a) Analyse de fonctionnement
Nous pouvant décomposer cette analyse en 3 parties distinctes :

∀ t ∈ [0; 𝛂T]
Q fermé, D ouverte

𝑑𝑖𝐿
𝑈𝑄 = 0 ; 𝑉𝐷 =− 𝐸𝐶 ; 𝑉𝐿 = 𝐸 = 𝐿 ; 𝑖𝐿 = 𝑖𝑄 ; 𝑖𝐷 = 0
𝑑𝑡

𝐸
𝑖𝐿 = 𝑡 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐼𝐿𝑚𝑖𝑛 = 0;
𝐿

∀ t ∈ [𝛂T; βT]

Q ouvert, D fermée

𝑈𝑄 = 𝐸𝐶 ; 𝑖𝑄 =0 ; 𝑉𝐷 =0 ;𝑖𝐷 =𝑖𝐿

𝑑𝑖𝐿
𝑉𝐿 = 𝐿 𝑑𝑡
= 𝐸 − 𝐸𝐶

𝐸−𝐸𝐶
𝑖𝐿 = (𝑡 − 𝛂T) + 𝐼𝐿𝑚𝑎𝑥
𝐿

∀ t ∈ [βT; T]

Q ouvert, D ouverte
L2_mecatronique/ENSETP Electronique de puissance M. CISSOKO

𝑈𝑄 = 𝐸; 𝑉𝐷 = 𝑈𝑄 − 𝐸𝐶 ;

𝑖𝑄 = 𝑖𝐿 = 𝑖𝐷 = 0 ; 𝑉𝐿 = 0

Relation entre les tensions d’entrée et de sortie

β𝐸
A l’aide des relations du courant 𝐼𝐿𝑚𝑎𝑥 𝑜𝑛 𝑎: 𝐸𝑐 = (β−𝛂)

𝐼𝐿𝑚𝑎𝑥
Valeur moyenne du courant i(t). 〈𝒊𝑳 〉 = 2
𝛃
L2_mecatronique/ENSETP Electronique de puissance M. CISSOKO

Application :

Alimenté par une source de tension continue E supposée parfaite, comme l’indique la figure
suivante :

Les semi-conducteurs H et D sont des interrupteurs de puissance, supposés parfaits.


L’interrupteur H est commandé à la fermeture et à l’ouverture, par une carte de commande,
comme suit :
* 1ère phase ; pour t ∈ [0, αT] H est commandé.
* 2ème phase ; pour t ∈ [αT, T] est bloqué.
Sachant que :
T : est la période de fonctionnement du hacheur ; f = 10kHz
α : est le rapport cyclique du hacheur ; α = 0.4
E = 100V ; R = 1Ω ; L = 100mH
Le régime de fonctionnement est supposé continu.
1- Analyser le fonctionnement du hacheur durant une période de fonctionnement et
déterminer l’expression instantanée de 𝑖𝑐ℎ (𝑡) et 𝑉𝑐ℎ (𝑡) , respectivement courant et tension aux
bornes de la charge, pendant chaque phase.
2- Donner les expressions de 𝑖𝑐ℎ𝑚𝑖𝑛 et 𝑖𝑐ℎ𝑚𝑎𝑥 respectivement valeur minimale et maximale du
courant dans la charge.
3- Représenter alors l’allure de 𝑖𝑐ℎ (𝑡) et 𝑉𝑐ℎ (𝑡) en déduire celle de :
𝑖𝐻 (𝑡) , courant dans l’interrupteur H.
𝑣𝐻 (𝑡), tension aux bornes de l’interrupteur H.
𝑖𝐷 (𝑡), courant dans la diode D.
𝑣𝐷 (𝑡), tension aux bornes de la diode D.
L2_mecatronique/ENSETP Electronique de puissance M. CISSOKO

4- Exprimer et calculer la tension moyenne 𝑣𝑐ℎ𝑚𝑜𝑦 aux bornes de la charge. En déduire


l’expression et la valeur du courant moyen dans la charge 𝑖𝑐ℎ𝑚𝑜𝑦

Vous aimerez peut-être aussi