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ENSETP/TI/ELEC AUTOMATIQUE ET ENERGIE M.

GUEYE

OPTIMISATION DU TRANSFERT DE L’ENERGIE


SOLAIRE PHOTOVOLTAIQUE
I/ MODELISATION D’UNE CELLULE SOLAIRE PHOTOVOLTAIQUE
Il existe dans la littérature plusieurs modèles de la cellule photovoltaïque comme le modèle à
une diode, le modèle simplifié à une diode qui est composé d’une source de courant continu,
d’une diode et d’une résistance, le modèle à deux diodes entre autres. Cependant le modèle à
une diode est le plus courant et le plus utilisé par de nombreux auteurs. Ainsi dans le cadre de
ce cours nous utiliserons le modèle à une diode de la cellule photovoltaïque.
1-1 Modèle idéal d’une cellule solaire photovoltaïque
L’étude de la cellule photovoltaïque peut se faire en considérant le circuit électrique équivalent
représentée à la figure 1. Il est composé d’un générateur de courant photo-créé, matérialisant
la conversion du rayonnement solaire, associé en parallèle avec une diode qui matérialise la
jonction.

Figure 1 : modèle idéal d’une cellule solaire photovoltaïque


1-2 Modèle réel d’une cellule solaire photovoltaïque
Le modèle électrique réel de la cellule solaire photovoltaïque est représenté à la figure 2. Il est
composé d’un générateur de courant qui symbolise la conversion du rayonnement solaire, en
parallèle avec une diode qui représente la jonction et deux résistances. Une résistance parallèle
(non représentée ici, donc négligée) pour tenir compte du courant de fuite entre la grille et le
contact arrière et une résistance série pour tenir compte de la résistance du matériau entre la
jonction et les connexions électriques externes.

Figure 2 : modèle électrique réel de la cellule solaire photovoltaïque

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1-3 Equations du modèle électrique réel d’une cellule solaire :


Les équations du modèle réel ont été obtenues en appliquant la loi des nœuds. Ainsi on a :

Toutes les constantes des équations ci-dessus peuvent être déterminée en examinant le
document du constructeur du générateur photovoltaïque.
Le courant IL (photoélectrique) est directement proportionnel à l’irradiation G(W/m2). Lorsque
la cellule est court-circuitée, le courant dans la diode est négligeable. Donc la constante dans
l’équation 3 est définie de sorte que le courant de circuit ISC soit délivré sous une irradiation de
1000 W/m2 (1 Sun = 1000 W/m2).
Pour le MSX60, ISC = 3,8 A à 1 Sun et à T = 25 °C (298 K). Ainsi IL(T1) = 3.8 A/Sun.
La relation entre le courant IL et la température est linéaire (équation. 2) et se calcule en prenant
en compte les variations de ce courant avec la température Pour le MSX60, IL passe de 3,80 A
à 3,92 A (3%) lorsque T passe de 25 °C à 75 °C
Lorsque la cellule n'est pas éclairée, la relation entre la tension et le courant aux bornes de la
cellule est donné par l'équation de Shockley. Lorsque la cellule est ouverte, adapté et éclairé, le
courant IL s'écoule entièrement dans la diode. La courbe I-V est décalée de l'origine du courant
photo généré IL (équation 1)
La valeur du courant de saturation I0 à 25 °C est calculée en utilisant la tension de circuit ouvert
et le courant de court-circuit à cette température (équation 6)
Le facteur l'idéalité « n » est choisie entre 1 et 2, une valeur de 1,3 est suggérée comme typique
en fonctionnement normal.
La relation entre I0 et la température est complexe, mais ne contient heureusement aucune
variable nécessitant une évaluation (équation 5).
La résistance en série du panneau a un grand impact sur la pente de la courbe I-V à V = VOC
(voir chapitre suivant).

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II/ LES PARAMETRES CARACTERISTIQUES D’UNE CELLULE SOLAIRE


PHOTOVOLTAÏQUE
2-1 La tension de circuit ouvert (VCO)
Les paramètres caractérisant la cellule solaire sont la tension de circuit-ouvert (VCO), le courant
de court-circuit (ICC), le facteur de qualité, le facteur de forme (FF), et le rendement (η).
La tension de circuit ouvert (VCO)
C’est la tension mesurée aux bornes de la cellule lorsque son courant est nul. Elle diminue
lorsque la température augmente et elle augmente très peu lorsque l’ensoleillement varie.

2-2 Le facteur de qualité


C’est un paramètre dépendant de la qualité de la diode, (compris entre 1 et 2).
2-3 Le facteur de forme (FF)
On appelle facteur de forme FF (filling factor), le rapport entre la valeur maximale de la
puissance pouvant être extraite (Pmax = Imax.Vmax) de la photopile sous les conditions de
mesures standardisées, et le produit Icc x Vco:

Pour une cellule de fabrication industrielle, le facteur de forme est de l’ordre de 70%.

2-4 Le rendement d’une cellule solaire


Il correspond au rapport entre la puissance maximale délivrée par la cellule et la puissance
incidente. La puissance incidente est le produit de l’éclairement (G) reçu par la surface totale
(A) occupée. Sa formule est donnée ci-dessous.

III/ CARACTERISTIQUE COURANT TENSION I= f(V) D’UNE CELLULE SOLAIRE


PHOTOVOLTAÏQUE
La cellule solaire est définie par ses courbes courant- tension (paramétrées par l’ensoleillement
et la température) dont chacune possède trois points importants (figures 3 et 4) qui sont :
- Le point de court-circuit ICC (courant de court-circuit) ;
- Le point de circuit-ouvert VCO
- Le point de puissance maximale, Pmax ou puissance optimale (Popt)

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Figure 3 : Caractéristique/tension (I-V) d’une cellule solaire photovoltaïque

Figure 4 : Caractéristique puissance/tension (P-V) d’une cellule solaire photovoltaïque

EXERCICE
Ecrire un programme matlab qui permet de tracer les caractérisques I-V et P-V d’une cellule
solaire photovoltaïque
Vous allez utiliser pour ce programme Le Solarex MSX60. C’est un module PV typique de
60W. Le module a 36 séries de cellules polycristallines connectées. Les caractéristiques clés
sont indiquées dans le tableau 1.
Tableau 1
Température T à 25°C
Tension de circuit ouvert VOC 21.1 V
Courant de court-circuit ISC 3.74 A
Tension à la puissance maximale Vm 17.1 V
Courant à la puissance maximale Im 3.5 A
Puissance Maximale Pm 59.9 W

IV/ LES PARAMETRES QUI INFLUENCENT LES CARACTERISTIQUES DES


CELLULES SOLAIRES PHOTOVOLTAÏQUES
4-1 Modèle d’un module solaire photovoltaïque

I : Courant débité par le module réalisé


V : Tension aux bornes du module réalisé
Rs: Résistance série du module
R’sh: Résistance parallèle du module (négligée dans notre cas)
Rs = ns.Rs
Rsh = ns.Rsh
ns : est le nombre de cellules en série (dans ce cours ns = 72)

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4-2 Influence de l’ensoleillement


Le courant de court-circuit est proportionnel au flux lumineux tandis que la tension de circuit
ouvert est quasiment invariante. Donc la puissance optimale délivrée par la cellule varie dans
le même sens que le flux lumineux. Cette variation est illustrée par les figures 5 et 6.

Figure 5 : Caractéristique I-V du module sous différents ensoleillements

Figure 6 : Caractéristique P-V du module sous différents ensoleillements

4-3 Influence de la température


La température est un paramètre important dans le comportement des cellules PV. Son
augmentation entraine une diminution de la tension de circuit ouvert donc de la puissance
délivrée par la cellule (figures 7 et 8). Elle a un léger effet sur le courant de court-circuit.

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Figure 7 : Caractéristique I-V du module sous différentes températures

Figure 8 : Caractéristique P-V du module sous différentes températures

4-4 Influence de la résistance série


La résistance série agit sur la pente de la caractéristique dans la zone où la photodiode se
comporte comme un générateur de tension car la variation de la tension est presque nulle, et
lorsqu’elle est élevée, elle diminue la valeur de courant de court- circuit. Son effet sur les
caractéristiques est illustré par les figures 9 et 10.

Figure 9 : Influence de la résistance série sur la caractéristique I-V d’un module

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Figure 10 : Influence de la résistance série sur la caractéristique P-V d’un module

EXERCICE : élaborer un programme permettant de reproduire ces caractéristiques (figure 5


et 6) sur matlab

V/ GROUPEMENT DE CELLULES PHOTOVOLTAÏQUES


La puissance délivrée par une cellule photovoltaïque est très faible. Pour produire plus de
puissance les cellules doivent être associées en série et en parallèle pour obtenir ce que l’on
appelle un module. L’association de plusieurs modules donne un générateur photovoltaïque.
Ainsi les modules seront associés eux aussi en série et en parallèle afin que le générateur puisse
produire la puissance désirée.
5-1 Association en série de modules identiques
L’association de plusieurs modules en série augmente la tension de circuit ouvert donc la
tension de sortie du générateur. Comme le montre la figure 11 et la figure 12.

Figure 11 : Caractéristique I-V de deux modules en série

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Figure 12 : Caractéristique P-V de deux modules en série

5-2 Association en parallèle de modules identiques


La mise en parallèle de plusieurs modules entraine une augmentation du courant de court-circuit
donc du courant de sortie du générateur. La figure 13 et la figure 14 illustrent cette association.

Figure 13 : Caractéristique I-V de deux modules en parallèle

Figure 14 : Caractéristique P-V de deux modules en parallèle

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V/ GENERATEUR PHOTOVOLTAÏQUE ET HACHEUR SURVOLTEUR


5-1 Générateur photovoltaïque
Pour obtenir des puissances élevées, sous une tension et un courant convenables, il est
nécessaire d’associer les modules en série et/ou en parallèle pour former ce que l’on appelle un
générateur photovoltaïque. La tension de sortie du générateur photovoltaïque dépend du
nombre de modules en série dans une trame, tandis que le courant de sortie dépend du nombre
de trames en parallèle.
La courbe de puissance d’un groupement série-parallèle de modules solaire donc celle d’un
générateur photovoltaïque est analogue à la courbe de puissance d’une cellule solaire (c'est-à-
dire même allure). Ainsi tout ce qui a été dit pour le module, concernant son comportement par
rapport au flux lumineux et à la température reste vérifier pour le générateur PV.

Avec Rs résistance série du champ défini par :

5-2 Convertisseur DC/DC de type élévateur : Dimensionnement et Modélisation


Les convertisseurs statiques DC/DC appelés aussi hacheurs sont souvent utilisés dans les
systèmes photovoltaïques comme interface d’adaptation entre le générateur photovoltaïque et
la charge. Ces convertisseurs permettent de contrôler l’énergie générée par le GPV et d’assurer
la poursuite du point de puissance maximale en suivant des stratégies de contrôle spécifiques.
Ainsi nous distinguons trois types de hacheur qui sont le survolteur ou élévateur, le dévolteur
ou abaisseur et le survolteur-dévolteur. Du fait que la tension du générateur est faible que la
tension d’utilisation nous choisissons de travailler avec un hacheur élévateur dans ce cours.
Ainsi nous allons dans un premier temps étudier les modes de fonctionnement du hacheur puis
dimensionner ses éléments. Nous allons terminer par la modélisation du hacheur élévateur.

5-2-1 Principe de fonctionnement du hacheur survolteur


Ce type de convertisseur comme son nom l’indique est un élévateur de tension, sa tension de
sortie est toujours supérieure à sa tension d’entrée. La figure 15 représente un hacheur
survolteur utilisé pour adapter un système photovoltaïque qui alimente une charge résistive.

Figure 15 : Système PV connecté au hacheur élévateur

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Le fonctionnement de ce dispositif est divisé en deux phases selon l’état du transistor Tr. La
première phase correspond à l’état passant du transistor Tr, la tension aux bornes de
l’inductance vaut V w = V 9 et le courant qui le traverse
croit linéairement. La tension aux bornes de la diode étant négative aucun courant ne la
traverse. La deuxième phase correspond à l’état bloqué du transistor Tr, la diode devient
passante la tension aux bornes de l’inductance vaut VL =VPV - VS0 . Ces différentes phases sont
illustrées par la figures 16.

Figure 16 : Tension aux bornes de l’inductance

5-2-1-1 Conduction continue


On parle de conduction continue du hacheur élévateur lorsque le courant iL dans l’inductance
ne s’annule jamais. Par conséquent nous pouvons établir certaines grandeurs électriques.

a) Valeur moyenne de la tension de sortie VS


Nous travaillons avec les hypothèses suivantes :

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Les hypothèses considérées nous permettent d’écrire :

En régime permanant, la tension moyenne aux bornes de l’inductance L est nulle par conséquent
nous avons :

b) Expression du courant de sortie


Lorsque nous admettons que la puissance échangée entre le générateur photovoltaïque et la
charge se conserve (interface statique parfait) alors on peut écrire :

En tenant compte de l’équation (17) on obtient la relation entre le courant de sortie et celui
d’entrée :

L’équation (19) montre que le courant de sortie IS dépend du rapport cyclique et il est inférieur
à celui d’entrée Ipv.

c) Ondulation de la tension de sortie


L’ondulation de la tension de sortie se déduit de l’équation régissant la tension de sortie Vs et
le courant dans le condensateur Cs.
En effet pendant la fermeture du transistor (0 < t < αT) on a :

Avec
ID : courant dans la diode
ICS : courant dans le condensateur Cs
VS0 : tension de sortie

Pendant la fermeture de l’interrupteur, le condensateur se décharge à travers la charge RS0 (la


diode étant bloquée aucun courant ne la traverse). La décharge du condensateur étant rapide et
que le courant Is est pratiquement constant du fait que le signal de commande est important,
l’équation (20) donne finalement

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C'est-à-dire

Nous pouvons ainsi déduire l’expression de l’ondulation ΔVS0 sous la forme

En tenant compte de la relation entre Is et Ipv c'est-à-dire de l’équation (19) nous pouvons écrire
:

D’où

d) Ondulation du courant dans l’inductance


Durant la fermeture du transistor c'est-à-dire pour 0 < t < αT nous avons :

Ce qui nous permet de dire que

D’où

e) Ondulation de la tension d’entrée


Le courant dans l’inductance peut être décomposé en courant continu ILmoy égal au courant
d’entrée IPV superposé à une ondulation de

Puisque le générateur PV n’est pas un générateur linéaire, alors le courant IPV peut subir des
ondulations suite aux fluctuations de la tension VPV.

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Ces ondulations du courant IPV dépendent du taux d’ondulation de la tension VPV et peuvent
être minimisées si nous faisons un bon choix du condensateur Ce. Le courant circulant dans le
condensateur Ce, est donné par :

Les équations (29) et (30) nous permettent d’écrire que :

L’ondulation de la tension d’entrée se déduit de l’équation différentielle régissant la tension et


le courant dans le condensateur. Ainsi nous pouvons écrire :

Avec VPV0 : la tension à l’entrée à un instant t donné

Cette intégrale nous permet d’obtenir l’ondulation de la tension d’entrée qui peut se mettre sous
l’expression :

En tenant compte du fait que ∆ = l’ondulation de la tension d’entrée se met sous la


forme :

5-2-1-2 Conduction discontinue


On parle de conduction discontinue lorsque le courant dans l’inductance s’annule pendant un
certain temps avant la fin de la période. Ce fonctionnement est obtenu sous la condition
suivante :
A la limite de la conduction continue, le courant moyen du générateur photovoltaïque est donné
par l’équation (35).

D’après la relation (19) nous pouvons écrire :

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Où IS0lim est la valeur limite de IS0 pour laquelle on observe la conduction discontinue. En
remplaçant ΔIPV par sa valeur dans cette dernière équation nous obtenons l’équation (37) qui
donne la condition de fonctionnement en conduction critique.

En ce qui concerne la conduction discontinue nous distinguons trois phases de fonctionnement


comme le montre la figure 17.
Ces phases sont résumées comme suit :

Figure 17 : Régime discontinu

Ces phases sont résumées comme suit :


- Durant αT ou le transistor est amorcé. La tension appliquée aux bornes de l’inductance
L vaut VPV. Cette phase correspond à la croissance du courant dans L.
- Durant α’T ou le transistor est bloqué et la diode est passante. La tension appliquée aux
bornes de l’inductance L vaut VPV -VS0. Puisque nous avons un hacheur survolteur donc
VS0 > VPV, cette tension est alors négative. Cette phase correspond à la décroissance du
courant dans L.
- Durant (1-α).T- α’T tous les interrupteurs étant bloqués, la tension aux bornes de
l’inductance L est également nulle. Le courant s’est annulé dans L. Il est aussi nul dans
la diode.

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Durant la période αT

Ce qui donne

D’où

Durant la période α’T

Le signe moins s’explique par la décroissance du courant dans l’inductance L.


Donc la variation du courant dans L est :

D’où il vient

En égalisant les équations (39) et (43) nous obtenons une relation entre les rapports cycliques
α et α’.

D’où

Comme nous l’avons vu précédemment IS0 = 〈I〉. En plus lorsque la diode est passante (c’est-
à-dire durant la période αT) nous avons IS = IPV. Nous pouvons écrire :

En reportant les relations (39) et (45) cette expression devient :

En faisant le produit nous obtenons :

Il vient alors

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Nous venons ainsi de définir les caractéristiques de sortie du hacheur élévateur à savoir :
- La valeur moyenne de la tension de sortie du convertisseur en conduction continue
donnée par l’équation (25).
- La valeur moyenne de la tension de sortie du convertisseur en conduction discontinue
donnée par l’équation (49).
- La condition de conduction critique donnée par l’équation (37).

Figure 18: Régime discontinu

Pour définir ces caractéristiques statiques, nous introduisons des variables normalisées que nous
utiliserons systématiquement tout au long de l’étude du convertisseur. Soient y la tension
normalisée et x le courant normalisé : On définit :

En reformulant les équations (25), (49) et (37) suivant cette définition nous aurons :

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Tableau 1 : Tension normalisée pour chaque régime de fonctionnement

Les tracés de ces relations en variables normalisées sont donnés par la figure 19 dans le plan
(x, y), et pour des valeurs différentes du rapport cyclique.

Figure 19 : Caractéristiques de sortie

En régime critique la caractéristique décrite par xlim marque la frontière entre régime continue
et discontinu. Elle possède un maximum au point x0, définit par = 0.
Soit alors

A partir de la figure 19 nous pouvons déterminer la valeur de l’inductance pour que le hacheur
fonctionne toujours en régime continu. Ceci est réalisé lorsque x est supérieure à 0.125 quel
que soit la valeur de α.

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5-2-2 Dimensionnement du hacheur élévateur


Le dimensionnement du hacheur consiste à déterminer les valeurs du condensateur d’entrée Ce,
du condensateur de sortie Cs et de l’inductance L pour qu’il puisse fonctionner en mode de
conduction continue. En pratique on doit également dimensionner les interrupteurs statiques.
A partir de l’équation (34), nous pouvons déterminer la valeur du condensateur d’entrée Ce
pour une ondulation maximale.

L’expression de l’ondulation du courant dans l’inductance (équation 28) nous permet d’avoir
l’expression de la valeur de L donnée par l’équation (2.39), pour ∆ILmax

A partir de l’équation (25) nous pouvons déterminer la valeur du condensateur Cs de sortie pour
une ondulation fixe. Par conséquent l’expression de la valeur de Cs est donnée par l’équation
(54).

5-2-3 Modélisation du hacheur élévateur par la méthode des petits signaux


La modélisation d’un convertisseur statique continu-continu est très complexe du fait de sa non
linéarité. La configuration du circuit est périodiquement modifiée au cours du fonctionnement,
par le jeu des interrupteurs statiques qui font intervenir plusieurs configurations distinctes au
cours d’une période de découplage. Le circuit électrique du hacheur survolteur est donné par
la figure 20.

Figure 20 : Schéma de base du hacheur élévateur

5-2-3-1 Principe de la modélisation


Au cours de son fonctionnement, le convertisseur statique en conduction continue est décrit par
deux configurations.
Ces configurations sont données par la figures 21, 22. La modélisation consiste à remplacer
dans le schéma général les commutateurs par des générateurs, la topologie initiale du système
restant la même.

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5-2-3-2 Obtention d’un modèle moyen


L’application des lois de Kirchhoff sur les deux circuits équivalents de la figure 21 et de la
figure 22 des deux phases de fonctionnement nous donne :
Pour la première phase 0 < t < αT :

Figure 21: Séquence 1

Pour la deuxième phase αT < t < T:

Figure 22: Séquence 2

En considérant les deux états du hacheur survolteur nous obtenons la représentation dynamique
suivante représentant les valeurs moyennes instantanées de ses grandeurs :

Ainsi le modèle moyen instantané s’obtient en remplaçant dans le circuit initial la diode par un
générateur moyen de tension et le transistor par un générateur moyen de courant. La figure 23
illustre le modèle obtenu.

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Figure 23: Modèle moyen du hacheur

Lorsqu’on passe en modèle petits signaux la tension de sortie est presque une constante donc
on remplace la résistance de sortie et le condensateur de sortie par un fil. Le GPV sera remplacé
par une résistance. On obtient le schéma de la figure (24).

Figure 24: Modèle équivalent du hacheur en petits signaux

5-2-4 Etude de la boucle de régulation de la tension d’entrée


5-2-4-1 Obtention de la fonction de transfert
L’application des lois de l’électricité à la figure (24) nous permet de donner l’expression de la
fonction de transfert du système. Ainsi nous faisons la loi des mailles et la loi des nœuds
(Millman) ce qui nous permet d’obtenir les équations suivantes :

En réduisant au même dénominateur on obtient :

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Avec

La fonction de transfert est finalement donnée par l’équation (65)

Ainsi pour regarder la stabilité du système nous traçons le diagramme de bode de la fonction
de transfert qui est donné par la figure (25)

Figure 25: Tracé du diagramme de bode

En utilisant l’outil de MATLAB appelé MARGIN on trouve une marge de phase égale à 12.13
alors qu’elle doit être comprise entre 45 et 65. Le gain trouvé est infini, il vérifie bien la
condition de stabilité (Gain > 10 dB). Donc un correcteur proportionnel Intégral (PI) pourra
résoudre le problème. Un correcteur proportionnel dérivé (PD) pourrait faire l’affaire mais il
risque de déstabiliser à nouveau le système d’où le choix effectué sur le PI.
Un régulateur PI (proportionnel Intégral) est un organe de contrôle permettant d’effectuer une
régulation en boucle fermée d’un système industriel
L’erreur observée est la différence entre la consigne et la mesure. Le PI effectue deux actions
en fonction de l’erreur :

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- Une action Proportionnelle : l’erreur est multipliée par un gain G


- Une action intégrale : l’erreur est intégrée sur un intervalle de temps, puis divisée par
un gain Ti.

5-2-4-2 Détermination des paramètres du correcteur


Les paramètres du correcteur sont obtenus en se basant sur le schéma de régulation de la figure
26.

Figure 26: Schéma fonctionnel de la boucle de régulation de la tension du GPV

Sur cette figure les notations suivantes sont utilisées


Vref : Tension de référence ici c’est la tension optimale du générateur
C(s) : Fonction de transfert du correcteur PI
G(s) : Fonction de transfert du hacheur survolteur équivalent petits signaux
Gti : Gain permettant d’adapter la tension mesurée
Cpk : Valeur maximale de la porteuse de la MLI
phm : Marge de phase

Le produit des fonctions de chaque bloc de la figure 26 nous donne l’équation (66).

Avec

Pour obtenir les valeurs que nous recherchons on suppose que la pulsation est égale à la
pulsation de coupure et que sa valeur est assez élevée ce qui nous permet faire l’approximation
suivantes : kpω ≫ ki. L’équation (65) devient :

La constante ki est obtenue en imposant une marge de phase comprise entre 45° et 65° toujours
en boucle ouverte.

On obtient :

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5-2-5 Condition d’adaptation du hacheur survolteur


Nous pouvons exprimer la résistance d’entrée en fonction du rapport cyclique. En effet

A partir des équations (17) et (18), nous déduisons que.

On peut alors chercher les limites de RPV lorsque α prend ses valeurs extrêmes.
Ce qui nous donne :

Et

Donc il apparaît clair que la résistance d’entrée RPV varie dans l’intervalle [0 ; RS0].
Dans des conditions optimales et pour une charge R donnée, la résistance à la sortie du panneau
(RPV =ROPT) et le rapport cyclique (α=αOPT ) obéissent donc à l’équation :

Nous venons d’étudier la topologie de base du hacheur survolteur connecté au système


photovoltaïque. En fait l’étude de ses modes de fonctionnement a permis de conclure que le
mode de conduction continue est plus approprié pour la poursuite du point de puissance
maximale. En effet dans ce mode de conduction la tension de sortie du hacheur ne dépend que
du rapport cyclique alors que pour le mode de conduction discontinue, elle dépend du rapport
cyclique mais également d’autres grandeurs comme l’inductance L entre autres. Le
dimensionnement des éléments Ce L et Cs du hacheur permet à ce dernier de fonctionner en
mode de conduction continue.

VI/ LA RECHERCHE DE LA PUISSANCE MAXIMALE


Des études de même que des simulations ont toutes confirmé que l’énergie produite par le
générateur photovoltaïque dépend fortement de l’ensoleillement, de la température mais
également de la charge qui est connectée au générateur. Le point de fonctionnement d’un
générateur photovoltaïque est le point d’intersection entre la caractéristique courant-tension du
générateur photovoltaïque et celle de la charge qui est souvent diffèrent du point optimal il est
donc indispensable de travailler avec un point de fonctionnement optimal qui correspond à la
puissance maximale fournie par le générateur.
Pour cela des lois de commande spécifique ont été conçues afin de permettre à ces dispositifs
de produire leur maximum de puissance électrique, quelle que soit la variation de la charge et
la variation des conditions météorologiques. Ce type de commande est souvent nommé dans la

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littérature « recherche du point de puissance maximum » ou bien « Maximum Power Point


Tracking (MPPT) ». Ainsi la principale fonction effectuée par cette commande est d’assurer à
tout instant une parfaite adaptation entre le générateur PV et sa charge tout en assurant que le
générateur fonctionne à sa puissance maximale, le rôle d’interface de puissance étant assuré par
un convertisseur statique (ou des convertisseurs statiques).

6-1 Connexion directe entre le générateur et la charge


Puisque la puissance produite par un générateur photovoltaïque (GPV) dépend de plusieurs
facteurs (ensoleillement, température, vieillissement global du système). Il est donc nécessaire
de pouvoir connecter la charge au générateur quel que soit l’état du système, (variation de la
charge dans le cas du raccordement au réseau). Donc pour qu’une connexion source-charge soit
possible, un point de fonctionnement correspondant à l’intersection de la caractéristique I-V du
générateur et celle de la charge doit exister. La figure (27) représente la connexion directe
source charge.
Le fonctionnement du générateur dépend fortement des caractéristiques de la charge avec
laquelle il est associé en occurrence son impédance. Pour un premier exemple prenons une
charge variable purement résistive. En effet, pour différentes valeurs de la résistance R,
l’adaptation optimale se produit pour un seul point de fonctionnement particulier, nommé Point
de Puissance Maximal (PPM). Ainsi, lorsque l’on réalise une connexion directe source-charge,
le rendement de l’ensemble est alors optimal lorsque le système fonctionne à son PPM.

Figure 27: Connexion directe entre le générateur photovoltaïque et la charge

Figure 28 : Points de fonctionnement du GPV sous différents ensoleillement (Es1, Es2)


connecté directement à une charge résistive variable (R1, R2, R3, R4, R5, R6)

Comme le montre la figure (28) pour chacune des caractéristiques I(V) du générateur
photovoltaïque il n’y a qu’un seul point particulier, PPM1 pour l’ensoleillement Es1 et PPM2

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pour l’ensoleillement Es2. Ces points sont appelés point de puissance maximale et
correspondent au moment où le générateur photovoltaïque délivre sa puissance maximale.
Ainsi il est clair que le fonctionnement du générateur photovoltaïque dépend fortement des
caractéristiques de la charge à laquelle il est connecté.
Prenons maintenant le cas où l’on a différents types de charges, une charge de type source de
courant continue, une charge de type source de tension continue et une charge résistive comme
l’illustre la figure (29).

Figure 29 : Point de fonctionnement du GPV en connexion avec différents types de


charges

Pour chacun des cas on voit que la puissance délivrée par le générateur PV n’est pas sa
puissance maximale et dans ces conditions le générateur est mal exploité. La connexion directe
entre un GPV et une charge de type alternative (réseau électrique, certains moteurs) n’est pas
possible car le GPV fourni un courant continu. La connexion directe présente l’avantage d’être
simple et un coût relativement bas et s’avère très intéressante pour des applications pour
lesquelles les besoins en énergie coïncident avec la présence de la lumière. Son inconvénient
réside sur la nécessité de surdimensionner les panneaux pour satisfaire la charge lors de faibles
ensoleillements.
Vu le coût élevé des systèmes photovoltaïques et les limites de la connexion directe, il s’avère
donc nécessaire d’optimiser la production des générateurs photovoltaïques. Pour cela des
techniques de recherche de point de puissance maximale associées à un étage d’adaptation ont
été élaborées.

6-2 Adaptation entre le GPV et la charge


La figure (30) est le schéma de principe d’un système photovoltaïque doté d’un étage
d’adaptation (DC/DC) entre le GPV et la charge. Ainsi comme illustré précédemment, dans le
cas d’un couplage direct la production du générateur PV n’est pas optimisée c’est-à-dire que la
puissance réellement fournie à la charge par le générateur PV est en général différente de sa
puissance maximale. Il est donc nécessaire d’introduire un étage d’adaptation afin de s’assurer
que le transfert d’énergie est toujours possible et qu’il se fait dans des conditions de transfert
optimal. Pour cela, il faut faire un choix sur l’étage d’adaptation selon ses propriétés de
conversion de puissance et la présence d’au moins un degré de liberté lui permettant d’adapter

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les tensions et les courants entre source d’entrée et source de sortie pour respecter les contraintes
d’une part du GPV et d’autre part de la charge. L’électronique de puissance largement utilisée
dans le domaine de la conversion d’énergie offre plusieurs solutions sous forme de
convertisseurs statiques. Ainsi selon l’application un ou plusieurs convertisseurs peuvent être
utilisés. Par exemple pour une charge de type continu un convertisseur DC/DC hacheur est
souvent utilisé comme adaptateur et pour une charge de type alternatif un convertisseur
d’énergie DC/AC appelé onduleur est nécessaire afin de transformer les grandeurs continues en
grandeurs alternatives. Il est donc important de préciser que l’introduction de cet étage
d’adaptation permet au générateur PV de fonctionner à son point de puissance maximale
indépendamment de la charge et des conditions météorologiques.
Classiquement la technique utilisée pour un bon fonctionnement optimisé de l’ensemble du
système consiste à associer à l’étage d’adaptation une commande MPPT (Maximum Power
Point Tracking en anglais) chargée d’effectuer une recherche permanente du point de puissance
maximale (PPM) du GPV.

Figure 30 : Chaine de conversion photovoltaïque avec convertisseur (DC/DC) contrôlée


par une commande (MPPT) sur une charge (DC)

6-3 Recherche du point de puissance maximale d’un générateur photovoltaïque


Diverses publications sur les commandes assurant un fonctionnement de type MPPT
apparaissent régulièrement dans la littérature depuis 1968, date de publication de la première
loi de commande de ce genre, adaptée à une source d’énergie renouvelable de type
photovoltaïque. Cependant beaucoup de méthodes sont utilisées, dans ce cours nous utiliserons
la méthode de recherche de la puissance maximale basée sur la mesure directe du courant et de
la tension du générateur photovoltaïque.
L’avantage de cette méthode est qu’elle ne nécessite pas une connaissance préalable des
caractéristiques des panneaux PV. Parmi ces méthodes, on retrouve la méthode Perturbation et
Observation (P&O).

Commande par la méthode Perturbation et Observation (P&O)


La méthode Perturbation et Observation (P&O) est l’une des méthodes les plus utilisées. C’est
une méthode itérative permettant d'obtenir le MPP : on mesure les caractéristiques du panneau
PV puis on introduit une petite perturbation sur la tension (ou le courant) afin d’analyser la
variation de puissance qui en résulte.
En effet le principe de la méthode Perturbation et Observation consiste à perturber la tension V
PV d’une faible amplitude autour de sa valeur initiale et d’analyser le comportement de la
variation de puissance PPV qui en résulte. Ainsi, comme l’illustre la figure 31 on peut déduire
que si une incrémentation positive de la tension VPV engendre un accroissement de la puissance
PPV, cela signifie que le point de fonctionnement se trouve à gauche du PPM. Si au contraire,
la puissance décroît, cela implique que le système a dépassé le PPM. Un raisonnement similaire

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peut être effectué lorsque la tension décroît. A partir de ces diverses analyses sur les
conséquences d’une variation de tension sur la caractéristique PPV (VPV) il est alors facile de
situer le point de fonctionnement par rapport au PPM, et de faire converger ce dernier vers le
maximum de puissance à travers un ordre de commande approprié. En résumé, si suite à une
perturbation de tension, la puissance PV augmente, la direction de perturbation est maintenue.
Dans le cas contraire, elle est inversée pour reprendre la convergence vers le nouveau PPM.

Figure 31 : Caractéristique P-V d’un panneau solaire

La figure (32) représente l’algorithme classique associé à une commande MPPT de type P&O,
où l’évolution de la puissance est analysée après chaque perturbation de tension.
Pour ce type de commande, deux capteurs (courant et tension du GPV) sont nécessaires pour
déterminer la puissance du GPV à chaque instant.

Figure 32 : Algorithme de la méthode Perturbation & Observe


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